Gatineau 2011 dumas l’Intelligence territoriale dans le champ des sciences de l’information et de la communication
1. L’Intelligence territoriale dans le champ des sciences de l’information et de la communication Philippe Dumas Université du Sud, Toulon, France
2. « Intelligence Territoriale » ? Qu’entend-on par « intelligence », par « territoriale », par l’association même de ces deux mots ? Déplacer ces questions vers… 12/10/11 Philippe Dumas 2
3. Les questions… Pourquoi certains territoires sont-ils plus riches que d’autres ? Pourquoi certains territoires sont-ils plus créatifs Pourquoi les gens sont-ils plus heureux dans certains lieux ? Et les questions symétriques, Pourquoi certains territoires « ne s’en sortent pas » ? Y a-t-il une recette pour la réussite territoriale ? Et finalement : Qu’est un territoire ? 12/10/11 Philippe Dumas 3
4. Laquelle choisissez-vous? Où est la marque de l’intelligence? Comment ces territoires se sont-ils constitués? 12/10/11 Philippe Dumas 4
5. Plan Positionnement épistémologique des Sciences de l’Information – Communication (Sic) dans l’ensemble des sciences humaines ; Déconstruction - démonstration de deux cas reconnus de développement territorial fondée sur une vision Sic ; Proposition méthodologique de principes de mise en œuvre d’une approche par l’intelligence territoriale. 12/10/11 5 Philippe Dumas
7. Pluralité des visions sur l’It Disciplines scientifiques évidentes: la géographie, l’anthropologie, l’histoire, l’économie, la sociologie, la politique, etc. Les sciences de l’information – communication interviennent plus tardivement dans la prise de conscience des enjeux du territoire Création récente de la discipline Sic d’une part, Prise de conscience des limites auxquelles arrivent tous les spécialistes de chaque discipline dans la mise en œuvre de leurs modèles théoriques. 12/10/11 Philippe Dumas 7
8. Information & Communication Un horizon épistémologique Encore une originalité française … latine 12/10/11 Philippe Dumas 8
9. Anglophone Information Information science, Library Science, Documentation, Public Relations, des parties de computer and cognitive sciences Etc. Communication Communication Science, Media studies, Cultural studies, Genderstudies, Semiotics, Etc. 12/10/11 Philippe Dumas 9
10. Francophone Sciences de l’information ET de la Communication (1974) Documentation et Information scientifique (Jean Meyriat) Journalisme et Vie politique (Robert Escarpit) Sémiologie et Médias (Roland Barthes) Evolution vers Information - Communication 12/10/11 Philippe Dumas 10
11. L’exception française en question inconvénients Difficulté de communication avec la sphère anglo-saxonne, donc mondiale Un certain isolement de la recherche et de la pensée francophones Avantages Meilleure compréhension et théorisation des phénomènes par des experts et des chercheurs qui embrassent le large spectre du champ 12/10/11 Philippe Dumas 11
12. Constitution des Sic Corpus de concepts et de théories empruntés aux champs connexes et mis en cohérence, plus un certain nombre de notions spécifiques surtout dans les champs des médias, médiations, exploitation de l’information. Méthodes et outils communs aux sciences humaines et sociales élargies aux lettres et aux arts. Survol des paradigmes et considérations méthodologiques 12/10/11 Philippe Dumas 12
13. Les fondements Pour une part, les théories mécanistes et utilitaristes du comportement héritées du XIX° siècle positiviste, principalement dans les théories de l’information Pour une autre part, les apports de la sociologie, de la psychologie, de la médecine, de l’esprit critique dans la systémique des communications(Mucchielli, 2006) Les deux courants étant coiffés par une considération pour les signes et les langages Réhabilitation de la Recherche - Action 13/10/11 Philippe Dumas 13
14. Dans l’application des Sic à l’It… Le principe systémique L’approche limitée du cerveau humain qui contraint tout raisonnement à un cadrage (rationalité limitée) Le principe de la causalité circulaire (par opposition à la linéaire) qui veut que les systèmes vivants se reforment continuellement, tout en restant eux-mêmes selon le principe homéostatique La présence d’un feed-back qui crée des relations dialectiques (avec un va-et-vient) 13/10/11 Philippe Dumas 14
15. Dans l’application des Sic à l’It… Le principe de la qualité de la relation qui influe sur celle de la communication dans un phénomène dit « phatique » La notion d’espace public qui met en communication ouverte une communauté La multidimension de la communication fondée sur une infinité de signes et/ou signaux, ainsi que la nature contingente –i.e. liée au contexte- de l’information Les notions de médiation et de médiatisation qui prennent un relief particulier avec l’irruption des techniques, du cyberespace et de la virtualité. 13/10/11 Philippe Dumas 15
16. Les Sic et la méthode Des emprunts aux sciences de la nature aux sciences sociales Quantitative, qualitative et hybride Tout emprunt est justifié sous double contrainte : qu’il soit finalisé et qu’il soit précisément explicité (dans un protocole détaillé et vérifiable) Exemples: techniques d’enquêtes, analyses de textes, dénombrements divers, analyses sémiotiques, etc. 13/10/11 Philippe Dumas 16
17. Deux méthodes dominantes L’observation participante: méthode précise et bien documentée qui vise à connaître le fonctionnement d’un territoire de l’intérieur, en s’immergeant dedans. La méthode médiologique: ensemble des techniques de recherche de traces. Julien Angelini, (2010): « elle est basée sur l’observation et l’investigation, sur l’étonnement et même peut-être sur une forme de naïveté » Régis Debray (1991): « un bon médiologue est un chien. Il met son orgueil à regarder par terre, à renifler dans les coins. » 13/10/11 Philippe Dumas 17
18. Deux cas d’It vue par les Sic 1- Un projet contesté 2- Une micro représentativité 12/10/11 Philippe Dumas 18
33. Perspectives de recherchesamedi 11 décembre 2010 - Soutenance de thèse Julien Angelini 21/13
34. Résultats Première hypothèse de la territorialité = validée. En effet, il est manifeste que les parties prenantes du débat ont abondamment échangé de l’information dans un système identifié et délimité. Secondehypothèse du crédit à l’information = validée. L’information reçue est créditée dans la mesure où les réponses constantes et réciproques sont la preuve de la réception et de la relance de l’échange dans une logique circulaire de feed-back. Troisième hypothèse du réseautage = nuancée. Les visions sont toujours très opposées et les instances de formulation partagée du projet territorial sont inexistantes, sauf entre acteurs du même bord. Cependant relance du débat 13/10/11 Philippe Dumas 22
35. Un tramway nommé… Désir et non-désir Bordeaux 1990-2000 : un chantier qui fait souffrir Citoyens introvertis consommateurs passifs Elus perplexes 2006: mise en place de comités d’usagers pour prendre en charge « la gestion de la différence entre les enjeux du maître d’ouvrage (l’élu), du maître d’oeuvre (les services techniques) et du maître d’usage (le citoyen, riverain) » Jean-Philippe Gardère 13/10/11 Philippe Dumas 23
36. Une démarche It Micro-représentativité, au niveau de la rue Observation participante « Parler de micro-représentativité, c’est prendre en considération le caractère opératoire et organisationnel du pilotage d’un projet urbain où la communication et la concertation jouent un rôle déterminant. » 13/10/11 Philippe Dumas 24
37. Cohabitation d’espaces informationnels L’information portée par la Ville qui est un facteur d’influence sur les représentations et les formes d’appropriation des projets par les riverains ; L’information média, celle de la Ville. Elle est relatée par les politiques, relayée par le service communication de la Ville et diffusée sur divers supports médiatiques ; L’information qui résulte d’une lecture individuelle de la Ville. Il s’agit de celle du citoyen qui circule au gré des parcours de vie dans la Ville et se complètent des deux précédentes natures d’informations. 13/10/11 Philippe Dumas 25
38. Résultats Le concept de micro-représentativité = viable, Favorise la circulation et l’échange d’information et va à la rencontre du « bottom-up » et du « top-down » Mais il n’est ni évident ni, surtout, permanent. Il est particulièrement confronté à la prépondérance des intérêts particuliers, comme dans le syndrome du Nimby, ou au refus de la concertation locale assimilée à une manipulation, quand ce n’est pas l’existence d’une micro-identité locale qui est perçue comme étant en danger. 13/10/11 Philippe Dumas 26
39. Éléments pour une méthode d’approche intelligente du territoire Pour une théorie info-communicationnelle de l’intelligence territoriale? 12/10/11 Philippe Dumas 27
40. Fonctions: Les facteurs qui font qu’une approche du territoire est intelligente Comprendre Connaître Se connaître Échanger Protéger Partager Agir 13/10/11 Philippe Dumas 28
41. Un label pour démarche It La confiance et la prédictibilité des comportements L’importance de plusieurs temporalités La disponibilité à la réception de l’information La perception de l’environnement L’inclusion dans le développement durable La reconnaissance de la culture La participation citoyenne (parties prenantes, démocratie représentative vs. directe) 12/10/11 29 Philippe Dumas
42. Vision multidimensionnelle De l’individu : physique, rationnel, désirant, émotionnel, chargé d’affects Du territoire : physique, politique, administratif, rêvé, désiré, possible Des relations : conflictuelles, intéressées, myopes, mais aussi, empathiques 12/10/11 Philippe Dumas 30
43. Les dialectiques en œuvre Global local Collectif individuel Macro micro Long-terme court-terme Innovation conservation Top-down bottom-up (descendante <> ascendante) 12/10/11 Philippe Dumas 31
44. Ph. Dumas IX Forum Rcmfm - 16-17 nov 07 32 L’intelligence du haut, du bas Intelligence stratégique Intelligence territoriale Démocratie participative
46. L’utopie… « L’utopie est à l’horizon ! Je m’en approche de deux pas, elle s’éloigne de deux pas. Je fais dix pas de plus, et l’horizon s’éloigne de dix pas. Peu importe combien de temps je marche, je ne m’y rendrai jamais. Alors, à quoi peut-elle bien servir, l’utopie ? Eh bien, elle sert à cela : À marcher ». Galéano, 1993 12/10/11 Philippe Dumas 34
47. Et la pratique …. “First they ignore you, then they laugh at you, then they fight you, then you win” Gandhi 12/10/11 Philippe Dumas 35
49. Ph. Dumas IX Forum Rcmfm - 16-17 nov 07 37 Un principe dont on ne parle plus… La subsidiarité Une condition de la démocratie participative Une reconnaissance des régions Un concept de l’intelligence territoriale
50. Système d'information territoriale Plan d'action stratégique territoriale SIG, Intranet territorial, Outils collaboratifs, Gestionnaire de, projets, Sites Web Points forts et points faibles, Analyse des avantages comparatifs, Antagonisme des organisations, Collaboration avec acteurs en place, Objectifs qualitatifs et quantitatifs Veille Thématique « endogène » Système de veille thématique Déclinaison des axes stratégiques en plan de veille, Thèmes de veille sectoriels endogènes et exogènes, Détermination des destinataires Processus d'intelligence territoriale" PIT " Développement territorial Marketing territorial Veille Thématique « endogène » Développement et adaptation d’une offre territoriale, Organisation législative, Fiscalité, Système de formation-éducation, Infrastructures et Réseaux Actions de communication, Opérations collectives, Promotion territoriale, Prospection de projet Source : Zeknowledge.com (13 mars 2007) Un modèle fonctionnel d’IT
51. 13/10/11 Philippe Dumas 39 http://www.mediologie.org/ Élucider les mystères et paradoxes de la transmission culturelle - tel est le but de la médiologie. On s'efforce de comprendre comment une rupture dans nos méthodes de transmission et de transport suscite une mutation dans les mentalités et les comportements et, à l'inverse, comment une tradition culturelle suscite, assimile ou modifie une innovation technique. Le regard, plus généralement, porte sur les interactions technique/culture, au carrefour des formes dites supérieures de la vie sociale (religion, art, politique) et des aspects les plus humbles de la vie matérielle (usuels, banals, triviaux). La médiologie n'est pas une doctrine, ni une morale. Encore moins une «nouvelle science». C'est avant tout une méthode d'analyse, pour comprendre le transfert dans la durée d'une information (transmission). Non un domaine spécial de connaissance (comme l'est la sociologie des médias) mais, plus largement, un mode original de connaissance, consistant à rapporter un phénomène historique aux médiations, institutionnelles et pratiques, qui l'ont rendu possible. On se conduit en médiologue chaque fois qu'on tire au jour les corrélations unissant un corpus symbolique (une religion, une doctrine, un genre artistique, une discipline, etc.), une forme d'organisation collective (une église, un parti, une école, une académie) et un système technique de communication (saisie, archivage et circulation des traces). Ou, plus simplement, quand on met en ligne un dire, la façon de le dire et qui tient à le redire. Nombreux et multinationaux sont les défricheurs et précurseurs du champ médiologique entendu comme l'exploration du monde symbolique par le biais logistique : Victor Hugo («ceci tuera cela»), Walter Benjamin, Valéry, McLuhan, Walter Ong, etc. La médiologie s'efforce de donner cohérence, intelligibilité et prolongements aux intuitions des grands pionniers, pour contribuer à ce qui pourrait un jour ressembler à une écologie de la culture.
52. Bibliographie Angelini, J. (2010). De la complexité de l’intégration des acteurs dans le développement local : approche par l’intelligence territoriale. Le cas du projet d’extension portuaire de Bastia. Corse. Boure, R. (2002). Les origines des sciences de l’information et de la communication: regards croisés. Presses Univ. Septentrion. Debray, R. (1991). Cours de médiologie générale. Gallimard. Eid, C. (2010). Le numérique et l’interculturell: vers des usages émergeant dans la pratique d’apprentissage/enseignement des langues au Liban. Valenciennes. Enti. (2008). European Network for Territorial Intelligence. Consulté de http://www.intelligence-territoriale.eu/index.php/fre/ Gallezot, G., Boutin, E., & Dumas, P. (2006). Les Sciences de l’Information ET de la Communication : une problématique du « et ». XVe Congrés SFSIC, Bordeaux, Mai 2006. SFSIC. Consulté de http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_00076753/en/ Gardère, J.-P. (2006). Démocratie participative et communication de proximité en aménagment urbain. Bordeaux 3. Mendès-France, P. (1976). L’homme d’Etat et le pouvoir. La vérité guidait leur pas, Témoins. Paris: Gallimard, Coll. Témoins. Morin, E. (2005). Introduction à la pensée complexe ([Nouv. éd.].). Seuil. Mucchielli, A. (2006). Les sciences de l’information et de la communication (4e éd.). Hachette Supérieur. Paillart, I., & Romeyer, H. (2010). Les débats publics autour des questions de sciences et de techniques et leur dimension communicationnelle. Les enjeux de l’information et de la communication. Consulté de http://w3.u-grenoble3.fr/les_enjeux/2009-dossier/PailliartRomeyer/index.php 13/10/11 Philippe Dumas 40