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masculin n 178-179
Pour Masculin ce fut l’occa-
sion de rencontrer trois
auteurs aux univers éclectiques: reli-
gieux, philosophique, et «realpolitik».
Trois rencontres sincères.
Frédéric Lenoir
«Comment Jésus
est devenu Dieu»
«L’universalité de la
philosophie, de la
sagesse, de la spiritualité,
se retrouve dans la
profondeur de toutes les
religions.»
Votre récit explique très bien le
haut niveau intellectuel, sous
l’influence de la pensée des
philosophes grecques, des débats
qui ont animé les premières heures
de la chrétienté, et qui ont abouti à
l’élaboration du dogme de la
théologie trinitaire. Faut-il être
«philosophe diplômé» pour être
chrétien?
Évidemment, on n’a pas besoin d’avoir
fait dix ans de théologie pour être chré-
tien. Pour être chrétien, la foi, la foi
dans le Christ suffit. Le christianisme a
une spécificité dans l’histoire des reli-
gions, ce n’est pas la religion d’un livre
comme le Coran pour les musulmans,
comme la Bible pour les juifs, c’est la
religion d’une personne, la foi n’est pas
dans le texte. En cela c’est une religion
très affective: c’est la religion de
l’amour. Le fait de mettre en pratique le
message du Christ, qui est l’amour du
prochain (même si c’est rarement vécu
d’ailleurs!!) c’est ça être chrétien.
Cependant, il n’est pas contradictoire
d’avoir l’intelligence de sa foi et de
chercher à comprendre. Je pense que
si Dieu existe, il ne nous demande pas
d’être dans l’ignorance, dans le refus
de la vérité. En ce sens, les ouvrages
la haine, de mettre l’amour au-dessus
de le loi.
Après, ce qui est effectivement beau-
coup moins universel, c’est ce qu’est
devenu l’Eglise à partir du Ivème siè-
cle, lorsqu’elle a fait collusion avec le
pouvoir. Et ça, c’est d’une certaine
manière un vrai problème, puisque Jé-
sus a séparé le politique du spirituel. Il
a dit «rendez à César ce qui est à Cé-
sar, rendez à Dieu ce qui est à Dieu».
Et il a dit aussi «mon royaume n’est
pas de ce monde». Il ne voulait pas
que le christianisme soit une religion
d’Etat et ça l’est devenu.
Et depuis, l’église a été tout le temps
parasitée par cette dimension politi-
que. Toutes les erreurs qu’elle a faites
ensuite, toutes les choses condamna-
bles comme l’inquisition, où on a brûlé
des gens pendant cinq siècles,
jusqu’aux histoires de pédophilie de
nos jours, où on couvre les actes pé-
dophiles, on étouffe les affaires au nom
de l’intérêt de l’institution.
De même, le droit canon participe à
cette perversion, c’est devenu un
code, des lois, qu’on applique comme
si l’église était une administration, une
bureaucratie. On revient au légalisme,
alors que Jésus nous a fait sortir du lé-
galisme, pour entrer dans un message
où c’est l’esprit qui compte et pas la
lettre. Et c’est ce que je critique aussi
dans mes livres tout en cherchant tou-
jours à mettre en valeur le vrai messa-
ge des évangiles!
Ici au Liban nous avons 10 rites
faisant partie du christianisme
(maronite, grec orthodoxe, grec
catholique, romain catholique,
syriaque catholique, syriaque
orthodoxe, assyrien, chaldéen,
copte, melkite). On voit très bien
dans votre livre la grande liberté
«d’interprétation» et l’indépendance
des églises d’Orient. Comment
expliquez-vous cela?
Il y a en Occident, à cause de Rome,
une faculté à l’unification: Rome est un
principe unificateur. Les empereurs ro-
mains ont compris qu’on pouvait
mieux gouverner un empire si tout était
centralisé. Ainsi, les empereurs se sont
arrangés pour mieux asseoir leur auto-
que je fais ont un but de vulgarisation
avec une rigueur universitaire. Je les
fais dans une optique historique, pas
dans une optique de croyant.
Dans votre livre on comprend très
bien l’influence du pouvoir politique
dans l’établissement des dogmes
de la «Grand Église» (c’est-à-dire
celle de Rome). Et de ce fait on en
vient à douter de l’universalité de la
religion chrétienne….
C’est vrai qu’il faut être lucide là-des-
sus. Je pense que le message des
évangiles est universel, et intemporel.
En effet, on peut être de n’importe
quelle culture, et être touché par ce
message-là: ce message de pardon,
de non violence, de dépassement de
rité sur tout l’empire, que l’évêque de
Rome devienne l’équivalent de l’»em-
pereur»: une sorte de roi qui domine
sur l’ensemble de la chrétienté. Et ça
a très bien marché en Occident et pas
du tout en Orient.
Et si les débats idéologiques à propos
du dogme sont clos depuis 1500 ans,
aujourd’hui ce qui divise c’est la culture.
C’est-à-dire qu’on a des habitudes qui
sont enracinées dans une culture et on
est habitué à des rituels, une certaine
manière de parler, de vivre… Les divi-
sions ne sont plus spirituelles du tout.
Peut-être le savez-vous, depuis
cette année, le Liban a créé une fête
nationale islamo-chrétienne, le 25
mars, comme fête de
l’Annonciation, puisque la Vierge
Marie est une «figure» importante
dans les deux religions. Est-ce
qu’être un «bon chrétien» ce n’est
pas aussi aller à la découverte des
autres religions?
Je pense effectivement qu’on est à une
époque de mondialisation, on ne peut
plus vivre comme si on était enfermé
dans sa propre religion, méprisant les
autres et au fond ne se mélangeant
pas. Aujourd’hui, on est tous mélan-
gés, et ça, ça donne une ouverture,
que je crois extrêmement positive.
Parce que, si on est croyant, vraiment
croyant, si on pense qu’il y a un Dieu
ou quelque chose d’universel dans
l’esprit humain qui nous rassemble
tous, on ne peut plus continuer de vi-
vre dans les divisions permanentes
des religions.
C’est-à-dire, qu’il faut à un moment
donné se dire: il y a des questions uni-
verselles qui nous rassemblent, il y a
des préoccupations universelles qui
nous rassemblent, il y a une humanité
qui nous est commune. On a les mê-
mes préoccupations en tant qu’être
humain, on a les mêmes aspirations,
on a les mêmes répulsions, on a les
mêmes quêtes, et c’est cela qui fait
qu’on est humain et qu’on est tous
frères, d’une certaine manière.
Et après, il faut admettre qu’il a des
réponses culturelles différentes, et que
dans chaque culture, il y a des reli-
gions différentes qui nous donnent des
La 17ème
édition du salon du livre francophone qui a eu lieu du 28
octobre au 7 novembre dernier, était placée sous le thème de la
«Méditerranée». Réaffirmant, une fois de plus, s’il en était besoin,
la place de Beyrouth comme pont entre l’Orient et l’Occident.
Durant dix jours, le rendez-vous annuel de la culture (francophone),
a réuni 130 écrivains, présenté 7 expositions permanentes, et
de nombreuses activités temporaires, organisé 70 conférences,
ateliers et tables rondes, et réuni plus de 50 exposants.
par Hélène Boyé
Méditerranée
Les mots de la
Lorsque Jésus parut devant le
grand-prêtre de Jérusalem, celui-ci
l’interroge et lui dit: «Es-tu le Christ,
le Fils du Béni?» Puis passant
devant le gouverneur romain Ponce
Pilate, ce dernier lui demande:
«Es-tu le roi des juifs?» Et Jésus
de répondre «C’est toi qui le dis.»
Avec son livre «Comment Jésus
est devenu Dieu», Frédéric Lenoir
revient sur cette question: qui est
Jésus? Est-il un sage? Un prophète?
Le Messie attendu par les juifs? Le
Fils de Dieu? Dieu lui-même incarné
en homme?
Sous la forme d’un récit concis et
complet à la fois, notre philosophe
et historien des religions retrace
les quatre siècles d’histoire, de la
mort de Jésus au quatrième concile
œcuménique de Chalcédoine en 451,
qui ont abouti à la formulation d’un
credo (toujours actuel) affirmant les
dogmes de la Sainte Trinité (une seul
Dieu en trois personnes: le Père, le Fils
et le Saint- Esprit) et de l’Incarnation
(Jésus est l’incarnation du Fils).
Quatre siècles de débats, de
disputes, voire de pugilats parfois
sanglants pour aboutir à un
consensus «sous la contrainte». Car
c’est pour des raisons politiques
que les empereurs, désireux d’unifier
l’empire sous l’égide de la nouvelle
religion, ont poussé les églises à
s’entendre. «En forçant les chrétiens
à s’entendre sur le fondement de
leur foi, ils [les empereurs] ont
renforcé leur unité ainsi que leur
force religieuse et leur influence
politique au sein de la société. Dans
le même temps, ils ont introduit
au sein de l’Eglise le germe de
l’intolérance (une seule conception
de foi peut être admise) et le goût du
pouvoir (la société régie par la foi),
deux traits qui connaîtront bien vite
des conséquences dramatiques».
Frédéric Lenoir Nicolas Sehnaoui Percy Kemp
découvrir | salon
masculin n 178-179
réponses qui se complètent.
Et lorsqu’on connaît bien l’histoire des
religions, on voit qu’il y a beaucoup de
différences qui sont liées aux cultures
et que tous les points communs sont
liés à cette aspiration universelle, à ce
questionnement universel.
Vous avez rencontré, lors d’une
conférence, la jeunesse libanaise,
qu’en avez-vous pensé?
J’ai eu une impression extrêmement
positive! J’ai été frappé de la qualité
d’écoute exceptionnelle, de l’enthou-
siasme, et des questions d’une perti-
nence que j’ai rarement entendue!
Et même si les jeunes ont été très criti-
qués sur la dimension identitaire de la
religion, en même temps la culture de
religion qui est la leur, leur a donné des
bases importantes de réflexion sur ces
questions philosophiques et spirituelles,
comparés à des étudiants français!
Percy Kemp
«Noon Moon»
À la recherche de la vérité
entre deux mondes.
Ce roman d’espionnage nous livre
deux histoires parallèles. Celle d’une
«rencontre» entre un otage occidental,
capturé par les Fous de Dieu, et son
geôlier, quelque part en Irak. Le kid-
nappeur, qui se révèle être un homme
intelligent et cultivé, citant autant Pla-
ton que le Coran, fera-t-il «vaciller» le
kidnappé dans la certitude de ses va-
leurs dites «universelles»? Et d’autre
part, celle d’un agent américain faisant
partie d’une agence antiterroriste, aux
allures de secte, dont les agissements
ne s’encombrent pas des dommages
collatéraux. Après tout, il s’agit de faire
la guerre aux terroristes, non?!
Percy Kemp est avant tout un enfant
du pays. De père britannique et de
mère libanaise, issu d’une double
culture, orientale et occidentale, cette
dualité se retrouve dans ses écrits.
Ainsi en est-il de son dernier roman
«Noon Moon». Il ne choisit la fiction et
le genre littéraire du roman d’espion-
nage que pour mieux décrire la réalité
actuelle et pour mieux inviter à la ré-
flexion sur le monde contemporain.
Il ne nous parle d’extrémisme et d’abso-
lutisme que pour mieux nous parler de
tolérance et de paix. Il cite, dans son li-
vre, Plutarque: «La tyrannie, il ne faut ja-
mais tenter de l’éteindre, il faut au
contraire, la laisser brûler tout entière».
Ainsi, Percy Kemp renvoie les extrémis-
tes de tout bord dos à dos, et il nous
explique: «Les extrémistes se renvoient
eux-mêmes dos à dos. Dès que
quelqu’un est démesuré et qu’on le lais-
se aller au bout de sa propre logique, il
finit par creuser sa propre tombe.»
Il nous parle du sens et de l’essence des
mots, qui ne doit rendre compte de la
réalité que pour mieux démontrer la sub-
jectivité de ceux-ci. Et, il nous explique
aussi: «Nous ne sommes pas objectifs,
nous pouvons juste avoir une honnêteté
qui nous permet de constater à chaque
instant que nous sommes subjectifs.» Et
il rajoute: «Nous ne pouvons pas être
objectifs. Même lorsque nous sommes
un témoin direct d’un fait. Nous voyons
avec notre cœur, et notre cœur est dé-
terminé par ses désirs, ses douleurs,
ses faiblesses, ses forces. Tout ce que
l’on peut espérer c’est être honnête et
accepter d’être subjectif.» Pour Percy
Kemp, la vérité des mots se confronte à
la subjectivité de chacun.
On l’aura compris, plus qu’un roman
haletant et un thriller, Percy Kemp, nous
livre là un essai politico-philosophique,
qu’il plonge dans une actualité brûlante,
où Orient et Occident s’affrontent.
Nicolas Sehnaoui
«L’avenir nous
appartient, si …»
Jeune homme politique
libanais, Nicolas Sehnaoui
lance, avec ce livre, un
appel à la citoyenneté.
Nous l’avons rencontré lors de la si-
gnature de son livre, et il nous explique:
«Je propose avec ce livre une démar-
che intellectuelle, une démarche d’ac-
tion. Je dis aux Libanais: «L’avenir nous
appartient si nous nous investissons
tous, si nous retroussons nos man-
ches, si nous «attaquons» la scène po-
litique.» Rester passif, et se plaindre
que tous les politiciens sont corrom-
pus, que l’économie est ingérable, et
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pour partir à la moindre anicroche, ça
c’est la pire des attitudes possibles!»
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pays, à écouter et comprendre les dif-
férentes composantes de notre pays,
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qu’il y a des personnes de tous bords
qui se battent pour des vraies valeurs,
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Et ça, c’est d’une certaine manière un vrai problème, puisque Jé- sus a séparé le politique du spirituel. Il a dit «rendez à César ce qui est à Cé- sar, rendez à Dieu ce qui est à Dieu». Et il a dit aussi «mon royaume n’est pas de ce monde». Il ne voulait pas que le christianisme soit une religion d’Etat et ça l’est devenu. Et depuis, l’église a été tout le temps parasitée par cette dimension politi- que. Toutes les erreurs qu’elle a faites ensuite, toutes les choses condamna- bles comme l’inquisition, où on a brûlé des gens pendant cinq siècles, jusqu’aux histoires de pédophilie de nos jours, où on couvre les actes pé- dophiles, on étouffe les affaires au nom de l’intérêt de l’institution. De même, le droit canon participe à cette perversion, c’est devenu un code, des lois, qu’on applique comme si l’église était une administration, une bureaucratie. On revient au légalisme, alors que Jésus nous a fait sortir du lé- galisme, pour entrer dans un message où c’est l’esprit qui compte et pas la lettre. Et c’est ce que je critique aussi dans mes livres tout en cherchant tou- jours à mettre en valeur le vrai messa- ge des évangiles! Ici au Liban nous avons 10 rites faisant partie du christianisme (maronite, grec orthodoxe, grec catholique, romain catholique, syriaque catholique, syriaque orthodoxe, assyrien, chaldéen, copte, melkite). On voit très bien dans votre livre la grande liberté «d’interprétation» et l’indépendance des églises d’Orient. Comment expliquez-vous cela? Il y a en Occident, à cause de Rome, une faculté à l’unification: Rome est un principe unificateur. Les empereurs ro- mains ont compris qu’on pouvait mieux gouverner un empire si tout était centralisé. Ainsi, les empereurs se sont arrangés pour mieux asseoir leur auto- que je fais ont un but de vulgarisation avec une rigueur universitaire. Je les fais dans une optique historique, pas dans une optique de croyant. Dans votre livre on comprend très bien l’influence du pouvoir politique dans l’établissement des dogmes de la «Grand Église» (c’est-à-dire celle de Rome). Et de ce fait on en vient à douter de l’universalité de la religion chrétienne…. C’est vrai qu’il faut être lucide là-des- sus. Je pense que le message des évangiles est universel, et intemporel. En effet, on peut être de n’importe quelle culture, et être touché par ce message-là: ce message de pardon, de non violence, de dépassement de rité sur tout l’empire, que l’évêque de Rome devienne l’équivalent de l’»em- pereur»: une sorte de roi qui domine sur l’ensemble de la chrétienté. Et ça a très bien marché en Occident et pas du tout en Orient. Et si les débats idéologiques à propos du dogme sont clos depuis 1500 ans, aujourd’hui ce qui divise c’est la culture. C’est-à-dire qu’on a des habitudes qui sont enracinées dans une culture et on est habitué à des rituels, une certaine manière de parler, de vivre… Les divi- sions ne sont plus spirituelles du tout. Peut-être le savez-vous, depuis cette année, le Liban a créé une fête nationale islamo-chrétienne, le 25 mars, comme fête de l’Annonciation, puisque la Vierge Marie est une «figure» importante dans les deux religions. Est-ce qu’être un «bon chrétien» ce n’est pas aussi aller à la découverte des autres religions? Je pense effectivement qu’on est à une époque de mondialisation, on ne peut plus vivre comme si on était enfermé dans sa propre religion, méprisant les autres et au fond ne se mélangeant pas. Aujourd’hui, on est tous mélan- gés, et ça, ça donne une ouverture, que je crois extrêmement positive. Parce que, si on est croyant, vraiment croyant, si on pense qu’il y a un Dieu ou quelque chose d’universel dans l’esprit humain qui nous rassemble tous, on ne peut plus continuer de vi- vre dans les divisions permanentes des religions. C’est-à-dire, qu’il faut à un moment donné se dire: il y a des questions uni- verselles qui nous rassemblent, il y a des préoccupations universelles qui nous rassemblent, il y a une humanité qui nous est commune. On a les mê- mes préoccupations en tant qu’être humain, on a les mêmes aspirations, on a les mêmes répulsions, on a les mêmes quêtes, et c’est cela qui fait qu’on est humain et qu’on est tous frères, d’une certaine manière. Et après, il faut admettre qu’il a des réponses culturelles différentes, et que dans chaque culture, il y a des reli- gions différentes qui nous donnent des La 17ème édition du salon du livre francophone qui a eu lieu du 28 octobre au 7 novembre dernier, était placée sous le thème de la «Méditerranée». Réaffirmant, une fois de plus, s’il en était besoin, la place de Beyrouth comme pont entre l’Orient et l’Occident. Durant dix jours, le rendez-vous annuel de la culture (francophone), a réuni 130 écrivains, présenté 7 expositions permanentes, et de nombreuses activités temporaires, organisé 70 conférences, ateliers et tables rondes, et réuni plus de 50 exposants. par Hélène Boyé Méditerranée Les mots de la Lorsque Jésus parut devant le grand-prêtre de Jérusalem, celui-ci l’interroge et lui dit: «Es-tu le Christ, le Fils du Béni?» Puis passant devant le gouverneur romain Ponce Pilate, ce dernier lui demande: «Es-tu le roi des juifs?» Et Jésus de répondre «C’est toi qui le dis.» Avec son livre «Comment Jésus est devenu Dieu», Frédéric Lenoir revient sur cette question: qui est Jésus? Est-il un sage? Un prophète? Le Messie attendu par les juifs? Le Fils de Dieu? Dieu lui-même incarné en homme? Sous la forme d’un récit concis et complet à la fois, notre philosophe et historien des religions retrace les quatre siècles d’histoire, de la mort de Jésus au quatrième concile œcuménique de Chalcédoine en 451, qui ont abouti à la formulation d’un credo (toujours actuel) affirmant les dogmes de la Sainte Trinité (une seul Dieu en trois personnes: le Père, le Fils et le Saint- Esprit) et de l’Incarnation (Jésus est l’incarnation du Fils). Quatre siècles de débats, de disputes, voire de pugilats parfois sanglants pour aboutir à un consensus «sous la contrainte». Car c’est pour des raisons politiques que les empereurs, désireux d’unifier l’empire sous l’égide de la nouvelle religion, ont poussé les églises à s’entendre. «En forçant les chrétiens à s’entendre sur le fondement de leur foi, ils [les empereurs] ont renforcé leur unité ainsi que leur force religieuse et leur influence politique au sein de la société. Dans le même temps, ils ont introduit au sein de l’Eglise le germe de l’intolérance (une seule conception de foi peut être admise) et le goût du pouvoir (la société régie par la foi), deux traits qui connaîtront bien vite des conséquences dramatiques». Frédéric Lenoir Nicolas Sehnaoui Percy Kemp
  • 2. découvrir | salon masculin n 178-179 réponses qui se complètent. Et lorsqu’on connaît bien l’histoire des religions, on voit qu’il y a beaucoup de différences qui sont liées aux cultures et que tous les points communs sont liés à cette aspiration universelle, à ce questionnement universel. Vous avez rencontré, lors d’une conférence, la jeunesse libanaise, qu’en avez-vous pensé? J’ai eu une impression extrêmement positive! J’ai été frappé de la qualité d’écoute exceptionnelle, de l’enthou- siasme, et des questions d’une perti- nence que j’ai rarement entendue! Et même si les jeunes ont été très criti- qués sur la dimension identitaire de la religion, en même temps la culture de religion qui est la leur, leur a donné des bases importantes de réflexion sur ces questions philosophiques et spirituelles, comparés à des étudiants français! Percy Kemp «Noon Moon» À la recherche de la vérité entre deux mondes. Ce roman d’espionnage nous livre deux histoires parallèles. Celle d’une «rencontre» entre un otage occidental, capturé par les Fous de Dieu, et son geôlier, quelque part en Irak. Le kid- nappeur, qui se révèle être un homme intelligent et cultivé, citant autant Pla- ton que le Coran, fera-t-il «vaciller» le kidnappé dans la certitude de ses va- leurs dites «universelles»? Et d’autre part, celle d’un agent américain faisant partie d’une agence antiterroriste, aux allures de secte, dont les agissements ne s’encombrent pas des dommages collatéraux. Après tout, il s’agit de faire la guerre aux terroristes, non?! Percy Kemp est avant tout un enfant du pays. De père britannique et de mère libanaise, issu d’une double culture, orientale et occidentale, cette dualité se retrouve dans ses écrits. Ainsi en est-il de son dernier roman «Noon Moon». Il ne choisit la fiction et le genre littéraire du roman d’espion- nage que pour mieux décrire la réalité actuelle et pour mieux inviter à la ré- flexion sur le monde contemporain. Il ne nous parle d’extrémisme et d’abso- lutisme que pour mieux nous parler de tolérance et de paix. Il cite, dans son li- vre, Plutarque: «La tyrannie, il ne faut ja- mais tenter de l’éteindre, il faut au contraire, la laisser brûler tout entière». Ainsi, Percy Kemp renvoie les extrémis- tes de tout bord dos à dos, et il nous explique: «Les extrémistes se renvoient eux-mêmes dos à dos. Dès que quelqu’un est démesuré et qu’on le lais- se aller au bout de sa propre logique, il finit par creuser sa propre tombe.» Il nous parle du sens et de l’essence des mots, qui ne doit rendre compte de la réalité que pour mieux démontrer la sub- jectivité de ceux-ci. Et, il nous explique aussi: «Nous ne sommes pas objectifs, nous pouvons juste avoir une honnêteté qui nous permet de constater à chaque instant que nous sommes subjectifs.» Et il rajoute: «Nous ne pouvons pas être objectifs. Même lorsque nous sommes un témoin direct d’un fait. Nous voyons avec notre cœur, et notre cœur est dé- terminé par ses désirs, ses douleurs, ses faiblesses, ses forces. Tout ce que l’on peut espérer c’est être honnête et accepter d’être subjectif.» Pour Percy Kemp, la vérité des mots se confronte à la subjectivité de chacun. On l’aura compris, plus qu’un roman haletant et un thriller, Percy Kemp, nous livre là un essai politico-philosophique, qu’il plonge dans une actualité brûlante, où Orient et Occident s’affrontent. Nicolas Sehnaoui «L’avenir nous appartient, si …» Jeune homme politique libanais, Nicolas Sehnaoui lance, avec ce livre, un appel à la citoyenneté. Nous l’avons rencontré lors de la si- gnature de son livre, et il nous explique: «Je propose avec ce livre une démar- che intellectuelle, une démarche d’ac- tion. Je dis aux Libanais: «L’avenir nous appartient si nous nous investissons tous, si nous retroussons nos man- ches, si nous «attaquons» la scène po- litique.» Rester passif, et se plaindre que tous les politiciens sont corrom- pus, que l’économie est ingérable, et que l’on prépare nos visas ou nos de- mandes de nationalités étrangères pour partir à la moindre anicroche, ça c’est la pire des attitudes possibles!» Et il rajoute: «J’appelle le peuple à lire, à s’intéresser à l’histoire récente du pays, à écouter et comprendre les dif- férentes composantes de notre pays, au lieu de les diaboliser, et il constatera qu’il y a des personnes de tous bords qui se battent pour des vraies valeurs, qu’il existe une unité de visions aux différentes composantes de notre pays, plutôt que de se laisser entraîner dans un cloisonnement de la société sous influence extérieure. Il ne s’agit plus de subir mais d’agir!» n