Comment va le marché français du private equity ? Quels sont les enjeux actuels ? Quelles perspectives pour les prochaines années. Les réponses des Echos Etudes.
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3 questions sur le marché français du private equity
1. // Les 4 pages de la Banque-Assurance-Finance
Sandrine Sakala-Morel, consultante Banque-Assurance-Finance
pour les Echos Etudes, revient sur les bonnes performances
du private equity français.
COMMENT VA LE MARCHÉ FRANÇAIS
DU PRIVATE EQUITY ?
Il a été très dynamique ces 4-5 dernières
années. Il faut dire que l’environnement
économique a été très favorable avec un
regain de croissance en France et des chefs
d’entreprise bien plus optimistes. A l’étranger aussi, la France
bénéficie d’une meilleure image et ce depuis quelques
années déjà. Les investisseurs s’intéressent à notre
économie. La part de l’international n’a ainsi cessé de
progresser dans les levées de fonds du private equity
français. La création de Bpifrance a également eu un effet
d’entraînement sur le marché.
Preuve de cette bonne santé, les levées de fonds ainsi que
les investissements des acteurs présents en France ont
atteint en 2017 leur plus haut niveau historique et ont doublé
par rapport à 2013. La France est désormais numéro 1 en
Europe en capital-risque et en développement et numéro 2 en
capital-transmission derrière le Royaume-Uni.
DONC TOUS LES INDICATEURS SONT AU VERT ?
Pas tout à fait. Le secteur fait aujourd’hui face à un réel risque
de surchauffe. Le faible rendement des autres types d’actifs a
rendu le private equity très attractif pour les investisseurs, en
particulier les institutionnels. Les sociétés ayant un bon track
record n’ont donc aucune difficulté à lever des montants de
plus en plus importants. En parallèle, les fonds étrangers
viennent investir dans les entreprises européennes pour
chercher de la rentabilité. C’est donc au niveau du nombre de
cibles que ça coince. Car d’un côté, les montants restant à
investir, la dry powder, atteignent des sommets. Mais de
l’autre, le nombre d’entreprises susceptibles d’intéresser les
fonds et/ou d’ouvrir leur capital ne progresse pas aussi
rapidement. La problématique pour les sociétés de private
equity ne porte donc plus tant sur la recherche d’investisseurs
que sur leur capacité à attirer les entreprises cibles.
La concurrence se concentre ainsi principalement sur les
conditions d’achat. Et cela se traduit logiquement par une
envolée des prix d’acquisition, qui aujourd’hui dépassent
même les niveaux atteints juste avant la crise. De quoi
s’inquiéter, au minimum, sur la possibilité pour le private
equity de créer suffisamment de valeur pour générer dans
le futur des rendements aussi importants qu’aujourd’hui.
DES INQUIÉTUDES POUR L’AVENIR ?
Le secteur pourrait faire face à des années un peu plus
compliquées alors que la croissance devrait légèrement
ralentir en France, comme au niveau mondial.
Cela dit, deux
éléments
pourraient
permettre au
private equity
français d’éviter
la surchauffe :
l’élargissement
des cibles et un
ralentissement,
voire une baisse des levées de fonds.
Bpifrance fournit un effort pédagogique important auprès
des entreprises françaises pour les convaincre de la
pertinence d’ouvrir leur capital. En parallèle, même si le
private equity restera une classe d’actifs prioritaire pour les
investisseurs, ceux-ci devraient un peu réduire la voilure.
C’était déjà le cas au 1er
semestre 2018 avec une baisse de
1,5 milliard d’euros des levées par rapport à l’année
précédente.
En revanche, compte tenu du niveau de la dry powder, les
investissements devraient rester à un niveau élevé au cours
des prochaines années.
Le private equity français en 2018 :
• 16,5 Md€ levés par le private equity français
• 14,3 Md€ investis, dont 81% dans
des entreprises françaises
• 2 142 entreprises accompagnées
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« LE PRIVATE EQUITY EN FRANCE À L’HORIZON 2020 »,
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INTERVIEW
TROIS QUESTIONS SUR LE MARCHÉ
FRANÇAIS DU PRIVATE EQUITY
3 MIN
Les investissements
ont atteint leur plus haut
niveau historique.