1. La Réussite ?
Inspiration: « De l’échec à la réussite : où est la frontière? »
Cité de la Réussite, Débat 28 – Novembre 2014
Spécialement dédié à Carine & Natan
2. 1 Carl Gustav Jung
La réussite n’a pas de grille de mesure
La réussite n’a pas de grille de mesure. Il n’y a pas
d’agence de notation de la réussite. Heureusement.
La réussite est plurielle, multiple, confidentielle. Elle
n’a pas de lien avec la performance ou l’exploit.
Elle est le sentiment individuel, la perception intime
d’une étape franchie, d’un but atteint.
Elle est une expérience de notre capacité à mobiliser
notre énergie, nos aptitudes pour accomplir une action.
Cette expérience nous remplit de bonheur. Ce
bonheur est la seule médaille qui vaille.
Il est souvent difficile de prendre la vraie mesure de sa
réussite quand, autour de soi, tous les modèles nous
poussent à une comparaison peu valorisante sinon
frustrante. La réussite est devenue une poupée Barbie
ou Ken, peu de chance, donc, d’atteindre l’idéal ou le
standard.
« …personne ne songe à une adaptation au soi,
aux puissances de l’âme dont l’omnipotence
dépasse de loin tout ce que le monde extérieur
peut receler de grandes puissances1. »
3. La réussite est le fruit naturel du silence
La réussite est le fruit naturel du silence, du silence
intérieur.
Ce silence, cette intériorité sont les fondations même de
notre capacité à penser.
Il s’agit là de la ressource essentielle de chacun pour se
connaître soi-même, pour se construire et construire, pour
se forger une capacité à affronter le monde, à trouver en
nous nos propres solutions, à trouver par nous-mêmes
des solutions pour réussir ; d’une réussite qui nous
convienne.
Qui que l’on soit.
Quel que soit notre métier.
Quelles que soient nos activités.
Que l’on soit valide ou handicapé.
Quelle que soit la taille de nos actions.
La plus part de nos réussites sont nos secrets.
Des secrets dont nous faisons, dont nous devons faire
intérieurement notre miel.
4. A cette culture de l’intériorité doit s’ajouter l’éducation
A cette culture de l’intériorité doit s’ajouter l’éducation. Pas un
apprentissage de perroquet, pas la passivité, mais l’« ex ducere »: être
conduit, être guidé vers l’extérieur.
L’éducation est la clef de la réussite. L’éducation ouvre la porte, les portes.
Cette éducation ne repose pas tant sur ce qui est dit, transmis mais sur les
conditions dans lesquelles cette transmission se fait ; « on oublie ce que
les gens disent, pas comment on se sent en leur présence ».
D’où l’importance de l’exemple, de la vertu de l’exemple et, que ce stock
de connaissances que l’on acquiert au fil de la vie soit incarné, qu’il ait sa
source dans un échange humain, bienveillant, aussi affectif que possible.
« Ce n’est pas le succès qui mène au bonheur, mais le bonheur qui
serait la condition essentielle de l’expérimentation du succès dans la
vie d’un individu. Ainsi, les individus heureux sont plus enclins à
avoir du succès dans la mesure où les affects positifs engendrent le
succès dans tous les domaines de la vie.2 »
Une bonne éducation, c’est aussi l’acquisition de méthodes. Si l’éducation
nourrit l’audace pour dépasser sa condition, la réussite d’un projet, quel
qu’il soit, passe par la transformation d’énergies chaotiques en un plan
d’action coordonné. Plus tôt on en prend conscience, plus grandes sont
les chances de réussite.
L’éducation, l’exemple, la méthode: tout cela ne vaut rien si on avance,
lesté de préjugés. Etre sûr que l’on va toujours apprendre de quelqu’un,
pas forcément dans les livres, pas forcément dans son entourage proche
rassurant, mais, qu’à chaque instant, on peut « entrer en contact avec
l’intelligence qui se trouve à côté de soi ».
2 Sonja Lyubomirsky, Laura Kin
5. Mais quel est le moteur de la réussite?
L’éducation, l’exemple, la méthode sont les rouages de la
réussite.
Mais quel en est le moteur?
Qu’est-ce qui, dans l’ensemble des éléments visibles ou
invisibles qui composent votre univers, vous met dans
une joie profonde, « cellulaire »?
La Passion.
Pourquoi faites vous ce que vous faites tous les jours?
Au service de quoi mobilisez-vous chaque jour votre
énergie?
Pour certain c’est l’Amour.
Pour d’autres le danger.
Pour certains encore les honneurs, la notoriété; l’argent.
Le point commun de ces moteurs, c’est de nourrir la
persévérance, cette énergie qui fera que, d’une
manière ou d’une autre, ce que vous avez décidé
d’accomplir se réalisera.
6. Encore faut-il saisir les opportunités
Encore faut-il saisir les opportunités.
« La première cause de potentiel gâché est de ne
jamais décider que le moment présent a plus
d’importance que n’importe quel autre moment
dans votre vie.3 »
Cette expérience du « sortir de soi », d’agir en dehors
de sa zone de confort, il faut la faire soi-même. La
chance, les opportunités passent pour tout le monde.
Il faut de l’audace, une audace qui vient du plus
profond de son intérieur, d’un intérieur libre de
préjugés, d’un intérieur bien formé capable de
répondre: « je suis prêt ».
L’audace fraternise avec le courage. Tout le monde ne
sait pas voir cette chance, ne sait pas forcément la
saisir. Il faut du courage pour saisir une chance.
3 Hal Elrod Inspiration: « De l’échec à la réussite : où est la
frontière?
Cité de la Réussite, Débat 28 – Novembre 2014
7. Mais on ne contrôle pas tout
Mais on ne contrôle pas tout.
Là encore, l’éducation est le matériau premier de la capacité de
résistance, de résilience.
Pouvoir se mettre en situation de laisser aux choses la
possibilité d’advenir: l’échec.
C’est à chacun de déterminer la frontière entre la réussite ou l’échec.
A plus forte raison puisque, lorsque l’on entreprend quelque chose
d’un peu audacieux, on se sent parfois un peu seul.
Seul aussi face au regard des autres dont on a souvent une
perception assez fausse et qui ont souvent beaucoup plus de
bienveillance et de disponibilité qu’on ne le croit pour l’audace, la
capacité à se mettre en mouvement et le risque, la capacité à se
mettre en danger.
« La chute n'est pas un échec. L'échec est de rester là où l'on
est tombé.4 » L’immobilité est le problème, pas l’échec.
L’ennemi de la réussite est l’entêtement, l’isolement face à l’échec.
On se relève d’autant plus vite que l’on a accepté l’échec.
Et, d’une certaine manière, si l’intention de la perfection fut là et
que les choses eurent été bien faites, il faut célébrer cet échec,
l’honorer.
4 Nelson Mandela
8. Si vous « possédez en abondance ce qui a
le plus de valeur pour vous »,
Alors: vous avez réussi
Il existe autant de réussites qu’il y a d’individus.
Bien sûr, nos sociétés nous offrent des modèles de réussite,
des grilles d’évaluation de la réussite, exigent des signes
extérieurs de réussite.
Mais, une fois seul, dans notre isoloir, quelle valeur
accordons-nous à tout ce que nous avons accompli pour
devenir la personne qui lit ces lignes?
Avez-vous réalisé des choses que les autres vous pensaient
incapable de réaliser?
Avez-vous réalisé des choses que vous vous pensiez
incapable de réaliser?
Avez-vous besoin d’un podium, d’une médaille, d’une
récompense?
Comptabilisez toutes les réussites, de la plus petites à la
plus grandes, toutes les étapes que vous êtes parvenues
à franchir jusqu’à cet instant.
Et si, par ces questions et ces réponses, vous pouvez
conclure que vous « posséder en abondance ce qui a le
plus de valeur pour vous », alors: vous avez réussi.