S’approvisionner local en Île-de‐France. Intérêts et limites
Mediafel n°24
1. Sommaire
Actualités
• Filière II
Témoignage
• Pierre Lammert,
président d’Irfel
et de Planète Légumes :
« La survie des stations
d’expérimentation
est en jeu » VI
Vendre
• Melon :
la guerre des prix
aura-t-elle lieu ? VIII
• Fraîche découpe :
Les consommateurs
sont séduits X
Économie
• Les pommes :
vecteurs de
mondialisationXII
Conjoncture
Mai à juin 2017 XIV
Actualités
• Entreprises XVI
Supplémentauxmagazines
L’Arboriculturefruitièren° 712
etCulturelégumièren°160
Témoignage
Pierre Lammert,
président d’Irfel
et de Planète Légumes
Économie
Les pommes :
vecteurs de
mondialisation
Vendre
Melon : la guerre
des prix bas
aura-t-elle lieu ?
Communication abusive
Où sont les fruits ?
Freshfel (European Fresh Produce Association) sort une étude déconcertante sur
l’usage abusif de l’image des fruits dans les produits alimentaires. Un non-respect
flagrant de deux règlements communautaires.
L’
étude « Où sont les fruits ? » de
2017 confirme – hélas ! – les prin-
cipales conclusions qui avaient
déjà été tirées en 2010 par Freshfel : l’image
et le nom des fruits frais est encore souvent
détournée par d’autres filières alimentaires.
Ces dernières mettent les fruits bien en
évidence sur les emballages alors qu’ils en
contiennent peu… ou même pas du tout !
188 produits ont été examinés dans treize
États membres de l’UE, sans cibler des
catégories ni des marques. Seuls 20 %
contenaient 50 % de fruits ou davantage,
7 % ne contenaient pas de fruit du tout,
34 % contenaient moins de 10 % de fruits
et une autre tranche de 34 % en contenait
entre 11 % et 50 %.
Ces conclusions identifient des pratiques
commerciales en contravention avec le
règlement UE 1169/2011 sur l’informa-
tion alimentaire auprès des consomma-
teurs, qui « ne doit pas être trompeuse ». Le
règlement UE 1924/2006 sur les alléga-
tions nutritionnelles et de santé n’est pas
non plus respecté. Qui plus est, certains
consommateurs penseraient réaliser un
choix alimentaire sain à cause de ces
images évocatrices des fruits alors qu’ils
vont être déçus a posteriori. Pour Daphné
van Doorn, chargée de mission durabilité
et santé à Freshfel, « ce rapport indique qu’il
subsiste des chaînons manquants dans la légis-
lation européenne pouvant conduire à une
confusion dans l’esprit du consommateur sur
la nourriture. »
Une solution serait d’intégrer totalement
les profils nutritionnels dans le Règlement
sur les allégations. Pour qu’un produit
puisse utiliser l’image photographique/
graphique ou symbolique d’un fruit, il
devrait contenir au minium 50 grammes
de fruit par 100 grammes de produit fini,
tout en ne dépassant pas les plafonds de
teneur en sel, sucre et matières grasses. Un
nouveau champ d’intervention pour le
lobbying de filière !
Linda Kaluzny-Pinon
n°24
Page I - N°24 juillet/août 2017
2. Actualités filière
Prince de Bretagne
20 ans de bio !
Au début, ils étaient une poignée de marginaux. Ils sont désormais
50 producteurs bio au sein du Cerafel et pèsent 20 000 tonnes.
E
n 1997, il y a 20 ans, le Cerafel créait
sa commission Bio. « Nous n’étions
alors qu’une poignée de producteurs
désireux de nous engager dans cette voie, sans
pour autant vouloir quitter le Cerafel. La bio
était perçue comme une agriculture d’opposi-
tion. Mais notre pari a tout de suite été accom-
pagné par les responsables de l’époque », se
souvient Jean-Jacques Le Bris, président de
la commission Bio du Cerafel. Désormais,
ils sont 50 producteurs de la côte nord de la
Bretagne à s’être convertis : ils pèsent plus
de 20 000 tonnes et proposent une gamme
de 30 légumes frais Bio tout au long de
l’année. 20 producteurs sont en cours de
conversion.
Terre d’Essai, station bio
« Très vite, nous nous sommes fixé des normes
pour produire du bon à manger mais aussi à
voir », souligne Jean-Jacques Le Bris : pas
question que les légumes bio pâtissent d’une
qualité normative inférieure à ceux produits
en conventionnel. à noter que les légumes
bio du Cerafel sont commercialisés depuis
2010 sous la marque « Légumes Bio Prince
de Bretagne ». La commission Bio du Cerafel
est un outil de pilotage et d’organisation très
performant. « Elle a pour mission d’organiser
toute la filière légumière Bio Prince de Bre-
tagne, de la sélection variétale à l’expérimen-
tation, de la technicité aux aspects marketing.
C’est une entité à part entière qui vit avec les
autres membres du Cerafel de manière trans-
versale », rappelle Jean-Jacques Le Bris.
Le producteur se félicite que cette agricul-
ture au départ perçue comme une démarche
d’opposition à l’agriculture convention-
nelle soit aujourd’hui devenue complé-
mentaire aux autres modes de production.
« à ce titre, les recherches techniques portées
par Terre d’Essai, et en partie financées par
les producteurs conventionnels adhérents au
Cerafel, sont également utiles aux agriculteurs
conventionnels, dans une dynamique vertueuse
d’échanges. »
L’idée est évidemment de progresser encore
en tonnage. Avis aux agriculteurs du nord de
la Bretagne.
Fleur Masson
En bref
Leader Price
épinglé
Alors que la récolte de
melons français avait
débuté depuis quelques
semaines, Légumes
de France dénonçait,
début juin, l’attitude
« irresponsable » de Leader
Price. « Leader Price a
décidé de casser les prix
avec des melons importés
d’Espagne. Jouant la
confusion dans l’esprit du
consommateur, en indiquant
en gros caractères la
variété «melon charentais»,
et de façon beaucoup
plus discrète l’origine
espagnole, le distributeur
tente d’attirer des acheteurs
avec un prix de vente
largement en dessous des
coûts de production des
producteurs nationaux. »
Légumes de France a de
fait placé Leader Price
« sous une surveillance
accrue ». L’année dernière,
Légumes de France lui avait
décerné le prix du plus
mauvais distributeur.
Demain La Terre
s’agrandit
La SARL Saveur des Clos
rejoint l’association Demain
la Terre, regroupement de
producteurs de fruits et de
légumes engagés dans une
démarche responsable, et
qui rassemble désormais
11 entreprises. La SARL
Saveurs des Clos est née
en 1997 par la volonté de
paysans catalans sur la base
d’exploitations familiales
fédérées autour de la
coopérative Ille Fruit. Avec
15 000 tonnes produites
en 2016, Saveurs des Clos
est une des entreprises
majeures de production et
de commercialisation de la
pêche-nectarine française.
Page II - N°24 juillet/août 2017
Jean-Jacques Le Bris est le président de la commission bio du Cerafel.
F.Masson/PixelImage
3. Cassis
Une récolte 2017
déficitaire
Les prévisions de la récolte 2017 de cassis en France sont très mauvaises,
selon l’Afidem. Les chiffres sont annoncés globalement en recul de 50 %
par rapport à une récolte normale. 2016 avait déjà été une année
déficitaire, dans des proportions similaires…
En bref
La carotte
en souffrance
La campagne de carotte
primeur française 2017 a
démarré vers le 20 mai dans
un contexte de production
européenne lourd : les
conditions météorologiques
de l’automne 2016 ont
permis une bonne mise
en conservation des
carottes dans plusieurs
pays européens… et
ce dans des quantités
dépassant les besoins du
marché sur la période de
janvier à mai. Plusieurs
pays, et en particulier la
Belgique, se retrouvaient
mi-juin avec des stocks
de carottes « ancienne
récolte » importants
alors que les campagnes
carotte « primeur »
démarraient partout en
Europe : une situation
déstabilisant complètement
les transactions et les
niveaux de prix pratiqués
sur les différents marchés
européens, et notamment le
marché français.
C’est pourquoi les
producteurs de carottes
français ont appelé, mi-juin,
l’ensemble des maillons de
la filière fruits et légumes
à les soutenir dans cette
période particulièrement
délicate pour leurs
entreprises, qui souffrent
par ailleurs de cours de la
carotte au stade expédition
historiquement bas depuis
janvier 2017.
Face à cette situation,
Bernard Guillard, président
de l’AOPn Carottes de
France, en a appellé à
l’ensemble des acteurs de
la filière pour que leurs
actions aident à redresser la
situation « afin d’envisager
l’avenir d’une filière carotte
durable française ».
Page III - N°24 juillet/août 2017
U
ne situation qui fait peser de
lourds risques de pénurie sur les
approvisionnements des fabri-
cants ainsi que sur leurs coûts de produc-
tion. Pour certaines variétés de cassis fran-
çais, leurs livraisons pourraient chuter de
55 % et les prix de revient augmenter de
l’ordre de 30 %. La filière française de pro-
duction et de transformation de cassis
estime d’ailleurs que dès juillet 2017, les
prix de revient des matières premières et
des produits finis seront réévalués à la
hausse.
L’Afidem (Association française interprofes-
sionnelle des fruits et légumes à destinations
multiples) explique cette situation critique
par la période de gel de la mi-avril, qui a
également touché de nombreux vergers.
« Le gel tardif des 20 et 22 avril 2017 a fait
des dégâts considérables dans les principales
régions françaises de production, la Bour-
gogne, le Val de Loire, le Rhône-Alpes et l’Oise,
et a largement amputé les rendements. À date,
les volumes de livraisons prévus vers les entre-
prises de transformation ne devraient couvrir
que 45 % de leurs besoins pour la variété Noir
de Bourgogne et les deux tiers pour la variété
Blackdown, deux variétés caractéristiques
de la filière française. De plus, beaucoup de
parcelles présentent aujourd’hui des rende-
ments très faibles, de moins de 1 tonne à l’hec-
tare, avec des qualités hétérogènes. »
La filière cassis de l’Afidem compte 30 entre-
prises de production et de transformation.
Son chiffre d’affaires est de 100 millions
d’euros. La France est le troisième pays pro-
ducteur de cassis en Europe.
C. Even
ajlatan/fotolia
4. Actualités filière
Page IV - N°24 juillet/août 2017
Fruits d’été
La distribution chahutée
Début juin, la FNPF, la FNSEA et JA sollicitaient la distribution afin qu’elle mette en avant la
production française de fruits d’été. Quinze jours plus tard, rien n’avait changé : des actions ont donc
eu lieu.
«A
lors que depuis plusieurs
mois, les fruits d’été étran-
gers garnissent les rayons et
les étals, il est grand temps de valoriser
la production française, alertait, le
2 juin dernier, la FNPF, la FNSEA et les
JA dans un communiqué commun.
Les manifestations conduites ces der-
niers jours par des producteurs du Sud
de la France sont des signaux forts que
les metteurs en marché doivent bien
prendre en considération. Elles sont
symptomatiques des difficultés de com-
mercialisation que vivent les produc-
teurs français de fruits d’été. » La
FNPF, la FNSEA et Jeunes Agricul-
teurs enjoignaient « chacun des
acteurs du commerce à mettre en rayon
des produits français et à valoriser
dignement la qualité proposée par nos
producteurs. Nous comptons sur la res-
ponsabilisation des metteurs en marché.
C’est toute la filière qui en sortira ainsi
grandie ». Quinze jours plus tard, la
pression monte. La FNPF affirme ne
pas avoir été entendue. « Le 2 juin
dernier nous alertions déjà les metteurs
en marché de l’urgence à mettre en
avant les fruits d’origine France et à les
valoriser justement. Nous sommes au
regret de constater que nous n’avons pas
été entendus. Un certain nombre d’opé-
rateurs se laissent séduire par de la
marchandise étrangère, souvent espa-
gnole, circulant parfois sans prix, privi-
légiant la marge au détriment de la
satisfaction des consommateurs et du
patriotisme agricole. » Des actions ont
alors éclaté, notamment le jeudi
23 juin : la FDSEA 84, FDSEA 30, la
FDSEA 13, les JA 13, 84 et 30 ont
envahi un supermarché Lidl.
Abricot
La récolte s’annonce généreuse
Au 1
er
juin 2017, la production d’abricots était estimée à 145 000 tonnes, en forte hausse par
rapport à la récolte de 2016 (+ 28 %). Le gel d’avril a parfois occasionné des dégâts sévères,
mais localisés.
E
n Vallée du Rhône, le potentiel
de récolte s’annonce supérieur
de 56 % à l’année précé-
dente qui avait été exceptionnellement
déficitaire, du fait de conditions clima-
tiques défavorables. Il se situe néan-
moins en dessous de la moyenne
2012-2016. « Les dégâts du gel d’avril
sont localisés et parfois sévères, les
pertes pouvant aller jusqu’à la destruc-
tion complète de la production de cer-
tains vergers », souligne Agreste. Les
premières récoltes ont débuté fin mai
par les variétés les plus précoces, en
avance par rapport à 2016. Les sur-
faces en production augmentent légè-
rement en Vallée du Rhône en raison
de nouvelles plantations. En Langue-
doc et Roussillon, la campagne a débu-
té précocement. La production est
confirmée en légère hausse sur un an
(+ 2 %) malgré le gel des 20 et 21 avril
dont les dégâts sont localisés. L’aug-
mentation des surfaces en production
d’abricotiers se poursuit, suite aux
plantations des dernières années.
Enfin, en Paca, au final, le gel aurait
moins entamé la production régionale
que prévu initialement. La récolte est
revue à la hausse depuis la dernière
prévision. La production serait supé-
rieure de 11 % à celle de 2016, grâce à
des besoins hivernaux en froid bien
couverts et des conditions favorables
pour la floraison. Les premières
récoltes ont eu lieu avec une quinzaine
de jours d’avance par rapport à 2016.
Danielle Bodiou
DusanKostic/Fotolia
5. PAge v - n°24 juiLLet/Août 2017
Ag Apfelso
François Lafitte
interpelle le ministre
L’Assemblée générale de l’Apfelso s’est tenue le 16 juin dernier.
Son président François Lafitte a exhorté la haute fonction publique
a « penser et agir autrement. »
A
lors que l’Apfelso (Association
des producteurs de fruits et
légumes du Sud-Ouest) vient de
terminer la conduite d’un programme
pluriannuel européen de promotion de 8
IGP et AOP de France, d’Italie et d’Es-
pagne pour un montant annuel d’1,20 M€,
elle organisait son Assemblée générale
annuelle le 16 juin dernier. Occasion qu’a
saisie François Lafitte, son président,
pour s’adresser au nouveau ministre
Jacques Mézard : « Il y a des mesures qui
coûtent peu, qui libèrent les initiatives et les
énergies et qui seront saluées de tous : suivez
les recommandations du plan stratégique
horizon 2025 que nous avons co-construit
avec FranceAgriMer en 2013 à votre
demande ! Cessez de «sur-transposer» la
réglementation environnementale : la régle-
mentation EU, pas plus ! Arrêtez de
contraindre les opérateurs de la filière FL
avec des obligations réglementaires aussi
inutiles que risquées : la contractualisation
est volontaire, concerne tous les maillons, et
ne se décrète pas ! Priorisez l’ouverture de
nouveaux marchés à l’export, le développe-
ment des dispositifs d’accompagnement à
l’export ! Exigez plus de réciprocité dans les
échanges internationaux, nos productions
agricoles ne doivent plus être sacrifiées !
Enfin, œuvrez pour optimiser et sécuriser
les crédits Européens structurants tels les
fonds opérationnels de l’OCM. N’ajoutez
pas de la frilosité, de la complexité régle-
mentaire au risque d’en réduire l’attractivi-
té ! » Gageons qu’il soit entendu.
En bref
CAP PrIMEur
Vos revues et cultureL É G U M I È R E sur le web !
www.mediafel.com
L’info de la filière
fruits légumes
en continu
jacKF/Fotolia
espéré initialement en
septembre 2017, le
lancement du CAP primeur
est annoncé pour la
rentrée 2018. Saveurs
Commerce, anciennement
unFd, a fait part de cette
information mercredi 31 mai,
le jour de la validation par
la commission professionnelle
consultative du ministère de
l’Éducation nationale. un
arrêté devrait être publié
prochainement. « C’est un
aboutissement pour Saveurs
commerce qui porte ce projet
aux côtés de l’ensemble des
acteurs de la filière des fruits
et légumes depuis 2012 afin
que le métier de primeur
et le savoir-faire derrière
les rayons soient enfin
reconnus par un diplôme
de l’Éducation nationale. »
Saveurs commerce
encourage par là même les
professionnels, les centres de
formation des apprentis (CFA)
et les acteurs de l’orientation
à se mobiliser pour participer
à la réussite de ce nouveau
diplôme, qui « offre de
réelles perspectives d’emploi
dans la filière des fruits et
légumes de la production
jusqu’à la distribution », et
à assurer l’ouverture de
nombreuses classes en France
dès septembre 2018. La
construction du référentiel du
CAP primeur a nécessité un
an de travail. Son contenu a
été élaboré par des primeurs,
des professionnels de la
filière des fruits et légumes,
des ingénieurs agronomes et
des personnes du ministère.
6. Témoignage
Entretien avec
Pierre Lammert
Président d’Irfel, association des stations
d’expérimentations en fruits et légumes en France ;
président de Planète Légumes, station
d’expérimentation légumière dans le Grand Est.
• Propos recueillis par Olivier Lévêque •
« La survie des stations
d’expérimentation
est en jeu »
olivierleveque/PixelImage
Fin mars 2017, l’Irfel et la
Gefel alertaient le ministère
de l’Agriculture sur la péren-
nité financière des stations
d’expérimentations en fruits
et légumes en France. Pou-
vez-vous nous rappeler dans
un premier temps ce qu’est
l’Irfel et quel est son rôle dans
la filière fruits et légumes ?
L’Irfel, pour Innovation
et Recherche en Fruits et
Légumes, est une associa-
tion créée à l’automne 2014,
dans le but de regrouper
les stations d’expérimenta-
tions en fruits et légumes en
France pour défendre leurs
intérêts. Nous regroupons
aujourd’hui près des 2/3 des
stations, soit 17 sur un total
de 28. Nos adhérents sont
des associations, des SARL
ou des stations rattachées à
des chambres d’Agriculture.
D’autres stations sont repré-
sentées au sein de la Gefel
(association de gouvernance
économique des fruits et
légumes). L’Irfel a permis à
ses adhérents de mieux se
connaître entre eux, pour
échanger sur les programmes
de recherche, travailler sur
des thématiques communes,
et mutualiser les moyens. Si
leCTIFLgèrelesthématiques
d’expérimentation autour de
la recherche fondamentale,
nous travaillons davantage
sur l’expérimentation appli-
quée avec trois axes : rentabi-
lité des entreprises au travers
des volets variétés et itiné-
raires techniques ; environ-
nement et innovation.
En quoi la situation des sta-
tions d’expérimentation
est-elle alarmante et qu’at-
tendez-vous du ministère de
l’Agriculture ?
La situation de nos centres
d’expérimentation est de
plus en plus préoccupante.
Certaines stations ont déjà
opéré des regroupements,
d’autres vivent des situations
financières très compli-
quée et pourraient déposer
le bilan prochainement. La
lettre commune réalisée avec
la Gefel pour alerter le minis-
tère de l’Agriculture fin mars
2017 montre une volonté
de travailler ensemble, pour
la défense des stations. La
diminution des finance-
ments Casdar pilotés par
FranceAgriMer pour les sta-
tions d’expérimentation est
de 27 %, même si certaines
stations voient leurs dota-
tions encore plus réduites !
Ce manque de lisibilité
Page VI - N°24 Juillet/août 2017
7. En 5 dates
1997
Président de
Planète Légumes
2003
Président de
l’interprofession
des fruits
et légumes
d’Alsace
2008
Président du
service fruits –
légumes -
horticulture
de la chambre
d’agriculture
d’Alsace
2014
Président d’Irfel
2016
Président de
l’association
Univers fruits
et légumes
Grand Est
financière est très inquiétant,
comme l’a souligné le rap-
port Piaton fourni fin 2016.
Nous avons donc sollicité un
rendez-vous urgent avec le
ministère avant les arbitrages
financiers de ce dossier.
Avez-vous eu une réponse du
ministère ?
Suite au courrier, certaines
stations ont eu le soutien de
députés, mais nous n’avons
eu aucune réponse officielle
du ministère. Nous atten-
dons que les élections légis-
latives soient passées afin
de solliciter de nouveau les
pouvoirs publics.
Vous évoquiez le rapport Pia-
ton, mené sur l’optimisation du
fonctionnementetdelagouver-
nance du réseau des stations
régionales d’expérimentation
fruits et légumes. Quelles en
sontlesconclusions ?
Ce rapport, mené par Her-
vé Piaton pour le ministère
de l’Agriculture et rendu
en novembre 2016, sou-
ligne les difficultés finan-
cières croissantes des sta-
tions, qui dépendent des
aides publiques à environ
50 % de leurs recettes. Les
résultats d’exploitation se
dégradent : ils étaient déjà
négatifs pour 25 % des sta-
tions en 2010, ils le sont
pour 40 % d’entre elles en
2014. Pourtant, le rapport
souligne que les stations
ont des atouts à valoriser,
comme notre maillage ter-
ritorial fort, notre proximité
avec les producteurs favori-
sant notre réactivité face à
leurs questions, notre com-
plémentarité avec le CTIFL,
le tissu dense de relations
techniques établies, notre
« Certaines stations ont déjà
opéré des regroupements,
d’autres pourraient déposer
le bilan prochainement. »
capacité à nous adapter aux
évolutions en termes de
recherches de financement,
de regroupements, etc. Au
final, le rapport conclut que
face à la baisse tendancielle
des financements publics
nationaux, la pérennité des
activités conduites par les
stations est menacée.
Quelles sont les solutions ?
Davantage d’expérimentation
réalisée pour les firmes pri-
vées ? Une CVO ?
Les stations vivent actuel-
lement grâce aux cotisa-
tions des producteurs ou
des OP, aux financements
publics (régionaux, dépar-
tementaux, fonds Casdar et
européens), et à la conduite
d’essais BPE (bonnes pra-
tiques expérimentales)
pour l’homologation de
nouveaux produits des
firmes. Les financements
de ces firmes ont plutôt
tendance à se tarir. Le but
pour nous est de réussir au
moins à stabiliser ces fonds
privés. Pour les fonds Cas-
dar, définis tous les ans sur
les recettes de la produc-
tion, la petite récolte 2016
va entraîner une baisse des
dotations pour 2017. Il faut
aussi savoir que les fruits et
légumes financent les fonds
Casdar à hauteur de 13 %
pour n’en retirer que 7 % !
La mise en place d’une CVO
(contribution volontaire
obligatoire) préconisée par
le rapport Piaton, reste une
piste à exploiter, à condition
de lever les difficultés tech-
niques de mises en œuvre.
Une des solutions pourrait
être le regroupement des
stations pour capter les
financements européens.
Du côté des départements,
la loi NOTRe limite désor-
mais la captation de finan-
cements. Derniers recours :
le soutien des régions, qui
s’impliquent pour maintenir
l’activité des stations dans
les territoires, et travailler
à capter des financements
autres, notamment ceux des
Agences de l’eau.
Comment voyez-vous l’avenir
pour les stations d’expérimen-
tation en France ?
Nous restons très inquiets.
Certaines stations risquent
de fermer. D’autres vont
devoir mutualiser les
moyens et les savoir-faire,
et travailler parfois avec
les stations de pays voi-
sins, comme c’est déjà le
cas avec l’Allemagne ou la
Belgique par exemple. Cer-
taines régions apportent
déjà leur soutien financier
pour maintenir une produc-
tion de fruits et légumes sur
leur territoire et défendre
une agriculture de proxi-
mité. Quant à l’État, nous
espérons qu’il prendra en
compte que le développe-
ment de la production de
fruits et légumes en France
passe par les stations d’ex-
périmentations.
Page VII - N°24 Juillet/août 2017
8. Page VIII - N°24 Juillet/août 2017
M
itigée et aty-
pique : voilà les
deux termes qui
semblent le mieux résumer
la campagne melon de 2016.
Atypique tout d’abord en
raison de la climatologie. Si
le bassin Sud-Est a bénéfi-
cié d’une météo printanière
favorable qui a permis aux
melons d’arriver en temps et
en heure sur les étals dès le
mois de juin 2016, cela n’a
pas été le cas pour les bassins
Ouest (centre-Ouest et Sud-
Ouest). La météo pluvieuse
et froide du printemps et les
épisodes de gel tardif qui ont
nécessité la replantation de
certaines parcelles, ont pesé
sur le calendrier de produc-
tion. Au final, ce bassin a
accusé un retard de trois à
quatre semaines. « Au lieu
d’être présents sur les étals
dès la mi-juillet, les melons du
bassin Ouest sont arrivés à la
fin de la première quinzaine
d’août », explique Bernard
Miozzo, animateur de l’asso-
ciation interprofessionnelle
melon (AIM). Ce qui explique
qu’ils aient encore été très pré-
Melon
La guerre des prix bas
aura-t-elle lieu ?
La filière melon préférerait oublier l’année 2016 et son week-end noir de fin juillet où,
en raison d’une opération commerciale lancée par un discounteur, les autres enseignes
concurrentes se sont lancées dans une guerre des prix bas qui a entraîné une chute
irrémédiable des cours. Mais il semble malheureusement que certains acteurs de la grande
distribution aient décidé de lancer les hostilités cette année dès le mois de juin.
• Par Aude Bressolier •
Vendre circuit
sents dans les rayons au mois
de septembre. »
La campagne s’est d’ailleurs
plutôt bien terminée en
raison d’une conjoncture
favorable : la météo estivale
a favorisé les achats des
consommateurs qui avaient,
semble-t-il, envie de se croire
en vacances un peu plus
longtemps ! Mais si les der-
nières ventes ont permis aux
opérateurs du bassin Ouest
de « limiter la casse », elles
ne permettront pas d’effa-
cer les difficultés du marché
suite à ce fameux « week-
end noir » du 23 juillet 2016.
Une guerre
des prix fatale
« Les prix à l’expédition de
début de saison s’étaient main-
tenus entre 1,32 et 1,44 euro
HT/kg (cotations RNM 2016)
et sur des faibles volumes
par rapport aux normales de
saison, jusqu’à la mi-juillet,
analyse Bernard Miozzo.
Les cours ont alors décroché
le week-end du 22-23 juillet,
pour une raison toute simple : à
la demande de deux gros four-
Dès le début du mois
du mois de juin, les
enseignes se sont déjà
lancées dans la course
aux prix bas.
Fotolia
9. Zoom
Les surfaces françaises
se stabilisent
Les surfaces françaises de melon devraient rester stables cette année, autour des
13 950 ha. Mais la stabilité des surfaces annoncée au niveau national cache une
disparité entre les différents bassins de production, comme l’a détaillé Catherine
Taussig, de l’Aprel, lors du Medfel.
Dans le Sud-Est, les surfaces sont en légère hausse (5 700 ha dont 550 sous
serres), avec un étalement du calendrier de production sur juillet-août. Dans le
Sud-Ouest, les surfaces sont stables (3 500 ha dont 100 sous serres). Le Centre-
Ouest est seul bassin de production où les plantations sont annoncées à la baisse
(4 500 ha dont 20 sous serres).
« Les premiers melons issus des tunnels chauffés sont arrivés courant mai mais sur
des volumes qui restent confidentiels, précise Catherine Taussig. Les melons des
tunnels non chauffés ont fait leur apparition vers la seconde quinzaine de mai,
suivis par ceux des chenilles durant la première quinzaine de juin. Ces derniers
ont souffert du froid de fin avril qui a entraîné une faible nouaison et des coulures,
réduisant ainsi les volumes. Dès le 20 juin, ce sont les melons sous bâche qui ont
fait leur arrivée. La qualité et les volumes sont au rendez-vous en raison d’une
météo clémente. »
Les conditions climatiques de ce mois de juin devraient aussi bénéficier aux
melonnières mais certains producteurs sont relativement inquiets quant aux
réserves en eau.
Page IX - N°24 Juillet/août 2017
nisseurs du Sud-Est qui sou-
haitaient écouler rapidement
des stocks devenus importants,
une enseigne discount de la
grande distribution a réalisé
une opération commerciale en
proposant le melon en calibre
12 à 99 centimes, prix de vente
consommateur, soit en dessous
de la barre de 1 euro qui corres-
pond aux coûts de production.
Tant que ce type d’opérations
reste ponctuel et limité dans le
temps et qu’il peut permettre à
des producteurs d’écouler leurs
stocks, ça peut être une bonne
chose. Ce qui l’est moins, c’est
la guerre des prix dans laquelle
se sont alors lancés les concur-
rents. Les enseignes n’ont pas
hésité à réclamer à leurs four-
nisseurs des prix expédition
identiques ! »
Résultat : les cours ont chu-
té brutalement en perdant
30 centimes en l’espace
d’une semaine et dépassant
difficilement les 80 centimes
à la fin du mois d’août, soit
10 centimes de moins que
la moyenne 2010-2015 à
la même période. Avec ces
niveaux de prix aussi bas,
le melon rapidement s’est
retrouvé en situation de crise
conjoncturelle. Et c’est ce
type de comportement que
la profession craint de voir se
répéter pour cette nouvelle
campagne 2017.
Quand l’histoire
se répète
Les premiers melons sont
sortis des exploitations cette
année dès la mi-mai. Dès
le mois de juin, l’origine
France a été plus présente
sur les étals. La qualité et
les volumes sont au rendez-
vous. Une campagne qui
démarre sous de bons aus-
pices ? Pas si sûr quand on
voit la guerre des prix bas
dans laquelle se sont déjà
lancées certaines enseignes.
Un autre discounteur pro-
posait début juin du melon
espagnol à 79 centimes
pièce. « Même si c’est de l’ori-
gine hors France, il est difficile
d’expliquer au consommateur
qui trouve un melon à ce prix
pourquoi il va devoir le payer
plus cher quelques semaines
plus tard », s’insurge Ber-
nard Miozzo. Et ce n’est
qu’un début. D’après les
bruits de couloir à l’heure où
nous bouclons ce magazine
(12 juin), d’autres enseignes
auraient programmé des
promotions similaires pour
la fin du mois.
« On sait très bien que durant
les deux mois et demi de la
campagne, on passera par
des moments où le marché
sera saturé et il faudra bra-
der les prix, précise l’anima-
teur de l’AIM. Mais tant que
l’offre reste en dessous de la
demande, ce qui devrait être le
cas à fin juin, il n’y a aucune
raison de le faire. »
« Quand on commence à tirer
les prix vers le bas dès le mois
de juin, cela risque de mettre
en péril tout le reste de la cam-
pagne, affirme également
Bernard Chiron, président de
l’AIM. Ce qui est compliqué,
c’est que ce sont des acteurs de
notre profession qui concluent
de tels accords avec la grande
distribution. Je les compare à
ces gens qui n’hésitent pas à
mettre le feu en plein été pour
le plaisir de voir les pompiers
en action. Ils sont les pyro-
manes de la filière et nous,
producteurs, nous essayons de
sauver les meubles. »
Et Bernard Miozzo de
conclure : « Il ne faudrait pas
oublier que derrière un melon,
il y a des hommes et des
femmes qui vivent ! On sacrifie
toute une filière sur l’autel du
prix bas. »
« Quand on commence à tirer les prix
vers le bas dès le mois de juin, cela
risque de mettre en péril tout le reste
de la campagne. » Bernard Chiron
10. Page X - N°24 juillet/août 2017
P
remier élément
notable de l’étude :
loin d’être spora-
diques, les achats de fraîche
découpe s’inscrivent dans
une consommation plutôt
régulière, puisque 37 % des
interviewés de l’enquête
(voir encadré pour métho-
dologie) déclarent en ache-
ter une fois par semaine.
Près de la moitié des ache-
teurs de fraîche découpe
déclarent acheter aussi bien
des fruits que des légumes
fraîchement découpés,
29 % achètent préférentiel-
lement des légumes et 22 %
des fruits. Bien que cette
différence ne soit pas signi-
ficative, on peut rapprocher
cette réponse de la diversité
de l’offre plus importante en
légumes qu’en fruits.
Des produits
qu’on n’achetait
pas en vrac
Sans surprise, ce sont les
achats d’ananas épluchés
qui recueillent le plus
d’adhésion : ils sont ache-
tés souvent par 39 % des
La gamme fraîche découpe pourrait encore se développer à condition qu’elle
sache conserver ses qualités de fraîcheur, de goût et de naturalité et, pour près de
2/3 des acheteurs, qu’elle soit financièrement plus accessible.
Fraîche découpe
Les consommateurs
sont séduits
L’offre fraîche découpe a un fort potentiel : elle a trouvé sa cible d’adeptes et les non-
acheteurs semblent pouvoir assez facilement le devenir. C’est en tout cas ce que confirme
une étude réalisée par le CTIFL à la demande d’Interfel.
• D’après un article de Danièle Scandella écrit en collaboration avec Catherine Roty,
Yoann Graciot et Sandrine Costa •
Vendre circuit
interviewés. Offre majori-
tairement proposée par tous
les points de vente, il est
des plus logiques qu’elle se
retrouve achetée souvent ou
de temps en temps par plus
des 2/3 des répondants. Dif-
ficile à peler et à tronçonner,
l’ananas fraîche découpe
constitue le fruit type de
cette offre service. Les
mélanges de fruits sont éga-
lement appréciés puisqu’ils
cumulent plus de 50 %
des déclarations d’achats
fréquents ou de temps en
temps. Les crudités sont
les légumes le plus souvent
achetés par près de 75 % des
interviewés.
La fraîche découpe, c’est
aussi l’occasion pour le
consommateur d’élargir son
horizon : 20 % des ache-
teurs de fraîche découpe
ont découvert grâce à cette
gamme l’utilisation de fruits
et légumes qu’ils n’achetaient
précédemment pas en vrac.
Lorsque l’on propose aux
interviewés de hiérarchiser
un certain nombre de cri-
tères qui contribuent à pri-
vilégier l’achat du produit
préparé ou celui du produit
entier, l’aspect des produits
reste toujours un critère
de choix prépondérant qui
oriente les clients dans leur
décision d’achat de fruits
et légumes : presque 60 %
des interviewés le déclarent
comme très important.
Ensuite arrivent ex-aequo,
avec près de 40 % des inter-
viewés qui les trouvent très
importants, le temps dis-
ponible, le désagrément de
DR
11. Zoom
Méthodologie
L’enquête a été effectuée dans six magasins (trois primeurs et trois GMS) répartis
sur le territoire et sélectionnés selon les conditions de préparation de la gamme
fraîche découpe réalisée soit dans le rayon fruits et légumes (deux primeurs et
une GMS) soit en « arrière-boutique » (un primeur et une GMS) ou encore, livrée
par un fournisseur extérieur (une GMS). 100 interviews par magasin ont été
réalisés auprès des visiteurs du rayon fraîche découpe selon la répartition 2/3
d’acheteurs et 1/3 de non-acheteurs : au final 613 enquêtés avec 401 acheteurs
et 212 non-acheteurs. Des relevés du rayon de fraîche découpe (gamme, prix,
présentation) des 6 magasins concernés sont venus compléter l’analyse. Il faut
noter qu’au-delà de la présence ou non d’un îlot de fraîche découpe dans le
magasin, la diversité de l’offre est très différente dans les magasins enquêtés tant
par le nombre de références présentes lors de l’enquête (de 6 à 23 références de
légumes, de 2 à 11 références de fruits, de 1 à 6 références de soupe) que par
le degré d’élaboration de la gamme : crue, blanchie, cuisinée (champignon farci,
endives braisées, taboulé aux fruits et légumes, ananas rôti aux épices…).
Page XI - N°24 juillet/août 2017
préparation de certains pro-
duits (items directement liés
aux avantages apportés par
la fraîche découpe : gain de
temps et levée de certains
freins de préparation) et le
volume dont j’ai besoin.
L’importance accordée au
« volume dont j’ai besoin »
peut, en creux, signifier soit
que le vrac serait privilégié
à cause de son prix moindre
quand le volume nécessaire
est plus important que le
volume contenu dans un
pack de fraîche découpe,
soit que la fraîche découpe
serait privilégiée car moins
volumineuse à transporter.
La praticité
séduit les jeunes
Lorsque l’on propose aux
interviewés de hiérarchiser
un certain nombre de carac-
téristiques qui peuvent s’ap-
pliquer à l’offre fraîchement
découpée, « fraîcheur »,
« goût », « absence d’addi-
tifs et de conservateurs » et
« facilité d’usage / praticité »
sont les quatre caractéris-
tiques jugées les plus impor-
tantes par près de 90 % des
acheteurs. Ce sont les moins
de 25 ans et les 25-34 ans
qui sont significativement
sur-représentés à noter
la facilité d’usage comme
importante tandis que les
65 ans et plus y sont sous-
représentés. à l’opposé, les
deux caractéristiques jugées
les moins importantes sont
le rapport qualité-prix et ne
pas avoir de déchets à gérer ;
ils sont quand même décla-
rés importants par près de
60 % des acheteurs.
Incontestablement, le rayon
de fraîche découpe est
attrayant puisque 90% des
acheteurs reconnaissent
qu’il fait envie et qu’il est
bien situé. Malgré cela , ils
ne sont que 30 % des ache-
teurs à être tout à fait d’ac-
cord avec le fait qu’il donne
envie de consommer plus
de fruits et légumes frais, et
à peine 20 % à considérer
qu’il donne des idées de pré-
paration. Les avis sont très
partagés sur l’aspect plus
hygiénique que le vrac et se
répartissent à près de 50/50.
Il y a unanimité en revanche
parmi les acheteurs en
matière d’information et
de choix très satisfaisant
même si les occasionnels
sont un peu plus nombreux
que les réguliers à en être
moins satisfaits. Pour les
trois magasins où l’offre est
préparée devant les clients,
l’îlot de fraîche découpe
« fait recette » : au moins
70 % des acheteurs seraient
moins intéressés soit par
une préparation en arrière-
boutique soit par un fournis-
seur extérieur. Pour les deux
magasins où l’offre est pré-
parée en arrière-boutique, la
présence de l’îlot permettrait
de renforcer l’intérêt de près
de 30 % des acheteurs tan-
dis que l’approvisionnement
par un prestataire extérieur
entraînerait un moindre
intérêt de l’offre pour près
de 40 % d’entre eux.
Pour le magasin où l’offre
est livrée par un fournis-
seur extérieur, les acheteurs
paraissent satisfaits de l’offre
disponible dans leur maga-
sin et ne semblent pas plus
intéressés par une prépara-
tion sur place devant eux ou
en arrière-boutique, peut-
être par méconnaissance de
ce type de mise en scène.
Méconnaissance
de l’offre
Les raisons principales de
non-achat de la fraîche
découpe évoquées par plus
de 80 % des interviewés
sont liées au comportement
« domestique » personnel :
« j’aime mieux préparer
moi-même et j’ai le temps de
préparer ». Ensuite arrive le
prix, considéré comme trop
élevé par plus de 60 % des
non-acheteurs. Puis trois
raisons liées à la mécon-
naissance de l’offre : « ignore
comment la fraîche découpe
est préparée », « présence ou
non d’additifs », « produits
qui seraient moins riches en
vitamines que le vrac », sont
déclarées importantes par
un peu moins de la moitié
des non acheteurs.
Si l’offre externalisée est
celle qui permet le moins
de lever les problèmes de
confiance dans l’offre, pour
les autres magasins avec
îlot sur le rayon ou avec
confection en arrière-bou-
tique, l’enquête ne montre
pas sur ce point de diffé-
rence notable en ces deux
modalités de préparation
de l’offre fraîche découpe.
La durée de conservation
trop courte et le goût pas
très bon impactent ensuite
le non-achat d’environ 30 %
des enquêtés. ■
12. Page XII - N°24 Juillet/août 2017
E
n mai, le marché de
la pomme se redresse
un peu, surtout en
bicolores. Les producteurs
font un peu de rétention car
la récolte 2017 s’annonce
faible. En effet, les dégâts
du gel sont dévastateurs, on
parle de 40 à 50 % de perte
dans une bande qui part de
la Belgique à l’Ukraine. Soit,
pour la seule Pologne, un
manque de plus de 1,5 mil-
lions de tonnes. Mais en
juin, la pression de l’offre
de fruits d’été entraîne un
affaiblissement des ventes.
Le décollage des ventes en
Asie et en Afrique est acté,
le Moyen-Orient est un
marché de taille réduite.
L’ouverture du marché
indien est prometteuse
Pomme bio : il en manque
La pomme bio va bientôt peser 10 % des ventes en Europe. En Suisse, le stock
de pomme et poire bio s’épuise vite : les importations sont autorisées depuis la
fin février. En France, avec le lancement de Story en 2018
1
, la variété Ariane est
vouée à basculer dans cette catégorie, soit au plus 300 ha. Une douzaine
d’années après son lancement, le réseau des promoteurs réunis au sein de Poma-
lia maîtrise mieux son itinéraire technique. Notamment en ce qui concerne la
prophylaxie visant à retarder le contournement du gène porteur de la résistante
à la souche commune de la tavelure. Contournement dont la fréquence augmente
plus dans la moitié Nord du pays. Ariane va toutefois vite être dépassée par les
réseaux « Evelina et Natyra ».
En Argentine, où le coût de production est proche de l’Europe, des producteurs
doivent leur salut à leur reconversion : la part du bio pèse déjà 15 % des ton-
nages exportés.
(1) 800 000 scions de Story sont déjà en terre.
Les pommes
Vecteurs de mondialisation
Après une saison terne, la prochaine campagne en Europe sera déficitaire. C’est un répit de
courte durée pour l’hémisphère. Face à l’éclatement variétal, de grands acteurs mondialisés
diversifient leur portefeuille par destination en entrant dans les alliances.
• Par Thierry Seguin •
DR
Le point sur
mais les tonnages impor-
tés restent modestes. La
pomme de Pologne y serait
bien acceptée car distincte
de la Fuji de Chine, tout
en étant à des prix aussi
attractifs. La Red Delicious
de Washington State l’est
tout autant, mais son plus
gros débouché reste le
Mexique. La Red Delicious
pèse encore au moins 20 %
des surfaces dans l’État de
Washington, contre un tiers
en 2007. En avril, les prix
ont régressé entre 11 et
14 dollars le bushel contre
16 à 18 dollars en janvier.
Les gros calibres sont réo-
rientés vers l’industrie.
Gala et Fuji affichent un
retard commercial, mais
pas Granny et Golden.
Selon Desmond O’Rourke,
analyste du secteur, un tiers
des producteurs nord amé-
ricains devrait être en perte
et un tiers juste à l’équi-
13. BayWa accélère sa mondialisation
Le chiffre d’affaires 2016 du groupe allemand BayWa atteint 15,4 milliards
d’euros, en hausse de 3 %. Le résultat avant intéressement et impôt (Ebit) baisse
de 11 % à 145 millions d’euros. La division fruit a dégagé un CA de 659 millions
et un résultat de 42,3 millions, en forte hausse.
L’activité fruits et légumes repose essentiellement sur TG Global dont le CA
2016 progresse de 7 % à 532 millions d’euros pour un résultat net de presque
20 millions (+ 67 %). Selon son directeur, l’objectif est d’atteindre un CA de
1,2 milliards d’euros d’ici 2022 (2 milliards de dollars NZ). Aux États-Unis, TG
a renforcé ses participations croisées avec David Oppenheimer. Ce leader est
une filiale du Canadien Oppy, dont l’irlandais Total Produce contrôle maintenant
65 % du capital. En Chine, TG Global est, de fait, associé avec une grosse
entreprise, Golden Wing Mau qui a acquis 20 % de son capital. Par ailleurs,
Baywa investit trente millions d’euros dans les Émirats arabes unis. Il s’associe
avec un partenaire local pour la construction d’un parc de serres de légumes.
Page XIII - N°24 Juillet/août 2017
libre. Un peu comme en
Europe dix ans auparavant.
Chaleur dans
l’hémisphère sud
En juin, l’érosion du prix
des Gala d’hémisphère Sud
est seulement contenue
par la réduction de l’offre.
L’Argentine est quasiment
absente du marché euro-
péen. Selon l’USDA, le total
des exportations devrait
rester stable par rapport
à 2016 à 90 000 t dont
15 000 t vers l’Europe.
Dans son communiqué du
mois de mai, l’USDA reste
optimiste pour le Chili avec
une prévision de 800 000 t
à l’exportation. Le tonnage
de la campagne précé-
dente a été de 764 000 t, la
précédente de seulement
628 000 t. Comme en 2016,
les fruits se conservent
moins bien, ce qui pèse sur
le marché. Du fait des fortes
chaleurs, la récolte doit être
retardée pour que les fruits
colorent, ce qui augmente
le risque de perte de fer-
meté. Les surfaces sont de
36 000 hectares en 2016
dont 61 % dans la région
de Maule et 26 % dans celle
de O’higgins. La Gala pèse
environ 20 %, la Granny
quasiment autant, Cripps
Pink et Fuji 10 %. Le vieux
verger de Scarlett et Red
Chief est en cours d’arra-
chage ou de reconversion.
En Afrique du Sud, les arbres
stressés par la longue séche-
resse produisent plus de
petits calibres peu colorés.
La prévision d’exportation
est similaire à celle de l’an
passé, soit 513 000 t. Mais
le manque de calibre et de
coloration réduit la part de
l’Europe continentale qui
n’a reçu que 37 000 t l’an
passé, et 143 000 t avec le
Royaume-Uni. Les ventes
faiblissent vers la Malaisie
et le Nigeria qui sont deux
gros débouchés pour les
variétés Golden et Granny
qui dominent encore l’offre :
l’estimation est de 24 % des
surfaces pour Golden, 18 %
pour Granny, 16 % en Gala,
9 à 10 % pour Cripps Pink et
Fuji. En Gala, la Chine pré-
fère les fruits de gros calibre
colorés.
Mix néo-zélandais
En Nouvelle Zélande, la
prévision de récolte est à la
hausse. Le volume serait au-
dessus de 538 000 t, qui est la
moyennenettedesdeuxcam-
pagnes précédentes. La Nou-
velleZélandedevraitexporter
unvolumesimilaireàceluide
l’an passé, soit 360 000 t. La
part de l’Europe continentale
est passée de 29 % en 2014 à
22 % en 2016. Elle va encore
baisser car l’Asie devient pré-
dominante avec un tiers des
ventes. La Braeburn ne pèse
plus que 13,5 % des surfaces
en 2017, qui sont de 9 200 ha.
Braeburn est maintenant
dépassée par la gamme des
« Pacific » qui couvre envi-
ron 1 300 ha. Gala est stable
à 2 600 ha. Après avoir frôlé
le millier d’hectares en 2011,
Jazz est sur le déclin à 820 ha.
Envy et Cripps Pink ont de
meilleursrendements :cesont
les variétés les plus plantées
depuis deux ans, pour des
surfaces d’environ 560 ha par
variété
1
.Ledernierlancement
s’appelle Dazzle, variété très
colorée à gros fruits et à chair
douce pour les marchés asia-
tiques. Au pays du kiwi, les
résultats économiques sont
en net progrès depuis trois
campagnes. En 2016, le prix
FOB a grimpé de 8,2 %, après
+ 13% en 2014-15. Expri-
mé en dollar néo-zélandais
(NZD), il atteint 36,7 NZD
par bushel en 2016, soit
2 NZD par kilo ou 1,24 € par
kilo. La baisse de prix pour la
campagne en cours devrait
être compensée par l’évolu-
tion du mix variétal.
(1) En Europe, 360 ha d’Envy sont
déjà plantés, à raison de 120 ha en
France, Espagne et Italie.
14. Page XIV - N°24 Juillet/août 2017
Gel et grêle
Rééquilibrage attendu mi juillet
En mai, le marché s’alourdit et décroche en fruits d’été. Le mois de juin est très difficile, les prix
sont bas, notamment en tomate et en fruits d’été. Le rééquilibrage est attendu à partir de mi-juillet.
En effet, les vagues de gel des 20 au 22 avril et début mai ont causé des pertes importantes,
surtout en Belgique, en Allemagne et en Europe de l’Est. Le développement de la végétation
printanière était le plus précoce depuis 30 ans, la floraison avait une avance de 15 à 18 jours.
• Par Thierry Seguin •
conjoncture Mai à juin 2017
Fruits d’été
Une saison très
difficile à lancer
La saison des fruits d’été est précoce et difficile à
lancer. Les prix au départ de Murcie régressent vite et
ne se relèvent pas. Mi mai, la moyenne tombe à moins
d’un euro départ en pêche, nectarine et abricot. Fin
mai, le lancement des barquettes de pêche et nectarine
se fait entre 0,8 et un 0,9 départ. Cette région précoce
de Murcie est la seconde après la Catalogne. Les
surfaces sont de 25 000 ha dont seulement 928 de
prune et 330 de cerise. Cette année, l’arrivée des
nouveaux vergers permet de dépasser le cap de
500 000 t. La récolte 2016 fût de 400 000 t, en
baisse de 100 000 t par rapport à 2015. La part des
pêches et paraguayos était dominante avec 54 % du
volume total devant l’abricot avec 23 % et les
nectarines avec 17 %. La part de ces trois espèces
dans les surfaces est respectivement de 39 %, 36 % et
19 %. Le rendement en abricot fut faible en 2016,
mais le volume progresse rapidement car le verger est
jeune. Du fait de la forte baisse des prix, les litiges liés
aux régularisations des variétés protégées risquent
d’être difficiles à faire aboutir.
L’Andalousie enregistre une forte pluviométrie. La plus
value des grandes marques de cette région est donc
plus réduite que d’habitude. En Catalogne, où la
récolte débute en première semaine de juin, des
orages de grêle ont causé des pertes importantes mi
mai. Cela réduit encore la prévision de récolte, en
hausse modeste de 10 % à 410 000 t.
La récolte européenne de pêche et nectarine évoluerait
en faible hausse par rapport à 2016, nonobstant la
Grèce qui annonce 390 000 t (+ 50 %). En France, la
prévision est de 215 000 t, soit une régression de 5 %
par rapport à la moyenne sur cinq ans. La progression
de 28 % de la récolte d’abricot à 145 000 t correspond
à la moyenne sur cinq ans. Les gelées tardives et la
grêle sur Montélimar ont causé environ 5 000 t de
pertes. La récolte européenne progresserait de 17 %
en un an et de 10 % sur la moyenne sur cinq ans.
Évolution (en %) des indices des prix en production
Avril 2017
Avril.
2016
Moy. Avril
12-16
Tous fruits 111 +5 0
Fraise 104 +4 -3
Kiwi 132,2 +12 +8
Pomme 112,5 +4 +1
Tous légumes 102,2 -4 -1
Asperge 81,2 -30 22
Carotte 97,8 -30 -22
Chou-fleur 91,3 -42 -4
Concombre 98,8 0 0
Courgette 105,2 nd -7
Échalote 158,9 -3 +24
Endive 80,5 +3 0
Oignon 48,5 -54 -36
Poireau 69,3 -20 -29
Salade 65,6 -24 -21
Tomate 145,9 +34 +18
Mai 2017 Mai 2016
Moy. Mai
12-16
Tous fruits 105,4 +3 +4
Cerise 125 - +13
Fraise 95,7 -3 +2
Kiwi 141,7 +39 +20
Pomme 112,8 +3 -1
Tous légumes 96,7 -4 -6
Asperge 100,4 -12 +1
Carotte 130,5 -19 -16
Chou-fleur 123,3 +3 +15
Concombre 87,9 -15 -11
Courgette 117,1 -4 +8
Échalote 151 -9 +14
Endive 156,3 +28 +24
Oignon 48,5 -56 -47
Poireau 136,1 -16 -8
Salade 99,3 -18 -13
Tomate 74,2 -14 -17
Source : Agreste, ministère agriculture. Base 100 en 2010
15. PAge Xv - n°24 juiLLet/Août 2017
prune
grosses pertes
suite aux gelées
La prune est, avec la
cerise, le fruit d’été le
plus touché par le
g e l , s u r t o u t e n
Allemagne, et en
Europe de l’Est. En
2016, la récolte
avait été proche de
la normale en Italie
et en Espagne. Selon
le cSO, l’Italie a
exporté 57 600 t,
s o i t u n v o l u m e
proche de la moyenne mais supérieur de 26 % par
rapport à 2015. Le prix moyen estimé a baissé de
16 % à 0,89 euro par kg. Les ventes sur le marché
intérieur italien sont estimées à 64 000 t. celles
vers le Moyen-Orient progressent avec 11 % du
total. L’Espagne a exporté environ 100000 t, dont
17 500 t vers le Brésil devant l’Allemagne avec
17000 t, la Grande Bretagne avec 15000 t et le
Portugal avec 10 000 t. La France a exporté
environ 14000 t.
L’éditeur Sunworld étoffe sa gamme vendue sous la
marque générique Black Diamond, surtout plantée
en Estrémadure et en Émilie romagne. Il s’agit
d’allonger le calendrier avec les différents hybrides
Suplum à chair rouge.
Fruits rouGes
des déficits dans
l’europe du nord
Selon Agreste, la récolte de fraise progresse de
3 % à 61600 t. Les surfaces sont quasi stables à
3770 ha, soit + 12 % par rapport à la moyenne.
Le pic de la campagne de début mai ne pèse pas
sur le marché. La production sous petits tunnels est
retardée dans le Nord de l’Europe avec des pertes
sur fleur d’environ 20 %. En myrtille, les pics de la
saison de mai et juin sont délicat à gérer. Les
promotions tombent à moins de 7 euros le kg stade
détail. Mi juin, les ventes sont difficiles pour toute
la gamme, même en groseille.
En bigarreau, les pluies et les écarts de température
limitent l’offre de Burlat. Les pertes sont supérieures
à celles du gel qui sont marginales. En Italie, la
grosse récolte dans les Pouilles est mal valorisée du
fait de l’arrivée groupée de fruits fragiles. Le
marché devrait être moins chargé en juillet. En
effet, les dégâts du gel sont très importants en
Allemagne, en Belgique, et surtout en Pologne où il
ne reste quasiment rien. La turquie livre l’Allemagne
autour de 2 euros franco en 24-26 à partir de la
semaine 23.
KiWi
Une bonne visibilité
La campagne en Europe se termine en seconde
quinzaine de mai. celle du kiwi jaune de Nouvelle
Zélande est lancée début mai et celle de Hayward
au 15-20 mai. La grille de prix de Zespri est
similaire à celle de la fin de saison dernière,
proche de trois euros le kg en vert. Les prix élevés
sont justifiés par une baisse marquée de la récolte,
soit - 30 %. Le chili atteint un prix moyen de
1,65 euro en mai, ce qui est exceptionnel. En Italie,
les pertes du gel sont sévères dans le Latium,
première région de production. Sur le plan national,
une baisse de 20 % de la prochaine récolte est
envisagée.
stPaDcHarin-Fotolia.coM
guY-Fotolia.coM
belgique: + 12 %
à fin mai
à la fin du mois d’avril, l’indicateur de chiffre
d’affaires cumulé des légumes des criées de Belgique
grimpait de 19 %. Pourtant, le volume était en retrait
de 6 %. à fin mai, la hausse du cA ralentit à
+ 12 % pour un volume en baisse de 1 %. La
tomate tire à la hausse: en grappe, le cA s’accroît
de 9 % mais le volume baisse d’environ 10 %. En
tomate vrac, le cA grimpe de 35 % et le volume de
9 %. En concombre, le cA baisse d’environ 20 %
pour un volume de - 1 %. En poivron, le volume
s’accroît de 11 % et le cA baisse de 6 %.
En fruits, l’indicateur de tonnage baisse de 17 % et
celui du cA hausse de 5 %. La fraise progresse de
11 % en tonnage et de 2 % en cA. tous fruits et
légumes confondus, l’indicateur de tonnage est de
92, celui du cA est de 112.
WoYZZecK-Fotolia.coM
16. ActuAlités entreprises
5 A-M Market ouverture du capital à greenery France
Le site de mise en relation dédié aux
professionnels des fruits et légumes
5AM Market s’est associé au groupe Gree-
nery France. Rencontrés sur un salon pro-
fessionnel, Jonathan Goumon (Directeur
Commercial chez Greenery France) et Vic-
tor Gilles (Co-fondateur de 5AM Market)
entretiennent des contacts fréquents depuis
plusieurs mois. Dès leur rencontre, ils ont
senti qu’une collaboration était possible,
sans pour autant savoir comment elle pren-
drait forme. « Nous avions de très bonnes
relations et petit à petit une relation de
confiance s’est créée.[…] Au-delà de notre
concept, ce sont toutes les réflexions que nous
avons eues ensemble qui ont convaincu Jona-
than d’aller plus loin dans notre collabora-
tion », explique Victor Gilles. Pour Jona-
than Goumon: « Nous sommes convaincus
qu’Internet va prendre une place grandissante
dans le commerce des fruits et légumes. […]
Nous pensons que 5AM Market a toutes ses
chances et nous souhaitons soutenir son déve-
loppement en apportant notre expertise et
notre réseau commercial ». à noter que
Greenery reste minoritaire.
Métral fruits un troisième magasin de vente directe
Depuis sept ans, une partie des 25000 de fruits collectés et expédiés par Métral fruits
est également commercialisée directement auprès de particuliers. Deux magasins
avaient déjà été ouverts en 2010 et 2012 à Chanas et Salaise-sur-Sanne. Depuis mai, un
magasin sous l’enseigne « Le Jardin des saveurs » a ouvert à Tain-l’Hermitage (28).
Pink Lady La marque prend ses quartiers d’été
Pink Lady accompagne pour la première
fois un équipage piloté par trois femmes
lors de la quarantième édition du Tour de
France à la voile. Du 7 au 30 juillet, la team
Pink Lady Pays de l’Or Hérault naviguera
aux couleurs de la marque et portera les
valeurs communes d’esprit d’équipe, de
dépassement de soi mais aussi de commu-
nion avec la nature. Sur chacune des neuf
étapes du parcours, un stand accueillera les
centaines de milliers de visiteurs pour leur
faire découvrir l’univers Pink Lady avec
dégustation, jeux et distribution de goodies.
En Allemagne, Pink Lady sera présente via
un stand au sein d’un dispositif de zone verte
accompagnant des festivals culturels et
durables dans cinq villes: Munich du 1
er
au 6
juillet, Düsseldorf du 8 au 13 juillet, Berlin
du 15 au 20 juillet, Francfort du 24 au 28
juillet et Hambourg du 31 juillet au 5 août.
Zones de fort trafic à proximité des enseignes,
cet événement supporté par des dispositifs
trade spécifiques prévoit 120 000 visiteurs.
En Autriche, Pink Lady a reconduit sa parti-
cipation au festival Donauinselfest les 23,
24 et 25 juin pour faire apprécier la pomme
au plus grand nombre parmi les 3 millions de
visiteurs prévus.
PAge Xvi - n°24 juiLLet/Août 2017
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détenue par FGcI 56 % et raisin Blanc SA
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n° 0003-794x - Dépôt légal: juillet/août 2017.
Carrefour Premier potager vertical
Carrefour inaugurait début juillet son
tout premier potager vertical, en par-
tenariat avec Agripolis. Ce potager hors-
sol est situé aux abords du magasin de
Sainte-Geneviève-des-Bois dans l’Es-
sonne. Un projet innovant a conçu en
partenariat avec Agripolis, une start-up
qui développe et exploite des fermes
urbaines constituées de colonnes de
culture en aéroponie. L’installation de ce
potager s’inscrit dans la politique de RSE
(Responsabilité Sociale et Environne-
mentale) de l’entreprise, et des filières
q u a l i t é d u g r o u p e C a r r e f o u r.
« Aujourd’hui, le client attend des produits
de qualité, d’une grande fraîcheur, avec du
goût et en circuit ultra-court », souligne le
géant de la distribution.