Découvrez le numéro 4 (Novembre 2012) de "Lumières 3e", le magazine de la lumière intérieure, architecturale et extérieure.
Ce mois-ci, dossier spécial "LED et Oled", et les interviews de Thierry Laverne et Jean-Marie Laurendeau.
1. Association de concepteurs lumière et éclairagistes, partenaire de
L'irrésistible
ascension des
LED et Oled
Lumières intérieure, extérieure & architecturale.
N° 04
NOVEMBRE 2012
INTERVIEW ÉVÉNEMENT
Thierry Laverne
(paysagiste) p. 6
Forum LED à Paris
21 et 22 novembre 2012
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3. Ce numéro consacré en grande partie aux LED présente les
applications nouvelles multiples de la lumière, mais surtout
aborde les évolutions technologiques possibles liées à la fois
aux LED et aux Oled.
Peut-on alors parler de rupture technologique ? Si la demande
esttoujoursplusexigeante,personnenel’évoque,enrevanche
au plan de l’offre et donc de la production, c’est une véritable
révolution technologique qui s’est opérée, rendant obsolètes
des installations traditionnelles. En particulier par le recours
à des techniques totalement différentes de la lampe classique,
mais directement liées à l’électronique et à la maîtrise des
matériaux et de l’optiholographie.
Nous sommes encore loin d’avoir abouti a un palier tech-
nique, et les échanges qui vont avoir lieu lors du Forum
LED, les 21 et 22 novembre prochains à la grande Halle de la
Villette, vont démontrer la multiplicité des applications et
surtout ouvrir des horizons nouveaux.
Lumières a tenu à se consacrer en grande partie à cette tech-
nologie. L’éclairagisme est une science qui doit faire la syn-
thèse entre la technique et le plaisir par la mise en valeur des
objets, des monuments, du confort… en prenant en compte
la contrainte de la santé, voire de la sécurité.
Les LED devraient à cet égard apporter une contribution
déterminante.
Directeur de la publication :
Jean-Claude Karpelès
Edition 3e Group
23, rue Galilée
F-75116 Paris
Tél : +33 (0) 1 44 92 50 50
Fax : +33 (0) 1 44 92 50 51
Ont collaboré a ce numéro :
Jacques Darmon,
David Le Souder
Correctrice :
Catherine Legrand
Assistante de production :
Joëlle Daemen (50 62)
jdaemen@cpi-media.com
Responsable commercial :
Thierry Meunier (50 56)
tmeunier@cpi-media.com
Production :
Conception et réalisation :
Planète Graphique Studio
95, boulevard Berthier, 75017 Paris
Impression : Imprimerie
de Champagne - 52500 Langres
Routage : ARS
Dépôt légal : Novembre 2012
ISSN : 2259-3772
Édito
Par Jean-Claude Karpelès
Ont collaboré a ce numéro :
Production :
RUPTURE
TECHNOLOGIQUE
OU ÉVOLUTION ?
3Numéro 04 - Novembre 2012
Lustre Oled Archibang, adapté par l’agence
Archimage à partir du lustre Oled Big Bang
conçu par Astron-Fiamm. Cette réalisation
spécifique a été réalisée pour singulariser
la cage d’escalier des bureaux parisiens du
cabinet d’avocats international Allen & Overy.
(Voir p.15)
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6. 6 Numéro 04 - Novembre 2012
à la vie et à la reproduction de l’espèce urbaine.
Incontestablement, le respect de l’environne-
ment, associé au développement solidaire, repré-
sentent des engagements sociaux et environ-
nementaux primordiaux pour l’avenir de nos
sociétés et de la planète.
Longtemps réduite à ses seuls bâtiments, la ville
moderne est maintenant reconnue au travers de
la dimension publique de son espace. Plus que
les monuments, ce sont les valeurs de l’espace
Lumières - Quelle est la définition du paysage
urbain, thème de la première édition du prix
des Rencards de l’ACEtylène auquel vous avez
participéentantquemembredujury?
Thierry Laverne - Désormais, il devient indis-
pensable de considérer l’échelle et le projet de
la ville « écosystémique », dont la responsa-
bilité ne serait plus limitée à la seule portion
construite de son territoire, mais étendue à
l’ensemble des milieux et des enjeux essentiels
« On a le paysage que l’on mérite », se plaît à dire Thierry Laverne
dont l’agence éponyme développe son expertise du paysage
et de l’urbanisme à partir de son engagement en faveur d’un
développement solidaire et durable des territoires. Mais pas
n’importe comment ! Il faut en finir avec le modèle de la ville
« excroissante » opposant ville et territoire et repoussant toujours
ailleurs les enjeux naturels et agricoles pourtant indispensables à
la ville durable. Quid des lumières dans ce contexte ?. « La lumière
est indispensable à la vie, mais l’ombre et la nuit lui sont aussi
nécessaires. Notre responsabilité est de préserver et valoriser
ces différentes situations et ces temps, dans le cadre de nos
aménagement » estime le paysagiste.
THIERRYLAVERNEpaysagiste
Thierry Laverne :
« Le projet de paysage
a le devoir de répondre
aux questions
sociétales et aux enjeux
environnementaux
planétaires en les
mettant en œuvre
dans un projet local
responsable et capable
de développer une
alternative réaliste. »
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8. Nouveau délégué général de l’AFE
Les dernières Journées
nationales de la lumière,
organisées début octobre
à Besançon, ont été marquées
par plusieurs actualités,
notamment celles relatives
à « l’irrésistible ascension
des LED et Oled » (voir p. 16
à 25). Parmi ces actualités,
principalement technologiques,
un professionnel s’est
singularisé. À savoir Alain Azaïs
qui, en 1982, rejoignait déjà
l’AFE (Association française de
l’éclairage) pour y apprendre
les fondamentaux de la
lumière. Aujourd’hui, il y revient
en tant que délégué général
en remplacement de Bernard
Duval.
Evénement
8 Numéro 04 - Novembre 2012
De l’électricité à la conception
lumière en passant par les
bureaux d’étude et la distribu-
tion, Alain Azaïs a exercé l’es-
sentiel des disciplines de l’éclairage.
De ses projets du Moyen-Orient (Liban-
Ebydie) au musée du Louvre à Paris, il a
acquis et enrichi son expérience profes-
sionnelle tout en se traçant un parcours de
passion.
Deux périodes ont marqué le parcours
professionnel d’Alain Azaïs :
- avant septembre 1999, à Réalmont, près
d’Albi, il « touche » à l’électricité, dès l’âge
de 18 ans, au sein de l’entreprise familiale
d’installation… bien qu’il se destine à une
carrière d’entraîneur national de basket.
Mais certaines circonstances l’obligeant à
abandonner cette vocation, il opte pour la
filière électrique ; d’abord au sein de la distri-
bution où, en charge des études, lui échoient
les projets de l’éclairage. « Débute alors pour
moi un parcours de passion », explique-t-il.
Parcours qui passe notamment par EDF qui
lui confie la réalisation de l’éclairage par fibre
optique du musée des Arts Décoratifs et de
la Mode, à Paris, suite à la création, en 1988,
d’une activité de concepteur lumière sous le
nom d’Espace Éclairage ;
- après septembre 1999, à l’âge de 47 ans,
un projet familial le conduit à s’expatrier à
Montréal(1)
où, tout d’abord, il exerce chez
un distributeur d’éclairage, ensuite dans
un laboratoire de photométrie… tout en
créant, en Nouvelle France, une entité Espace
Éclairage, dont il met un terme en 2007 pour
devenir consultant de la ville de Montréal en
De retour de
« Nouvelle France »,
Alain Azaïs souhaite
que l’AFE redevienne
le phare de toute
la profession
charge du SDL (Schéma directeur lumière).
Pour le mener à bien, il poursuit ses relations
avec l’AFE en organisant, par exemple, la
venue d’une délégation québécoise pour
participer aux JNL de Bordeaux, en 2006.
Il se forge ainsi une double culture profes-
sionnelle de part et d’autre de l’Atlantique,
les pratiques étant quelque peu différentes.
« Par exemple, commente-t-il, à propos
d’éclairage routier, la luminance est privilégiée
en Amérique du Nord alors que c’est le niveau
d’éclairement en Europe. »
Partager les lumières
« Que l’AFE prenne la place qu’elle mérite ! »
Tel est l’objectif d’Alain Azaïs en tant que
nouveau délégué général de l’AFE. À ce
titre, « j’ai envie de parler de lumière et non
plus seulement d’éclairage ». Et d’en parler
à tous : spécialistes de la vision, architectes,
fabricants, installateurs et toute autre orga-
nisation, y compris celles concernées par
la biodiversité… « Nous ne pouvons nous
permettre de laisser à l’écart le moindre acteur
du monde de la lumière. »
Selon lui, plus proche de ses adhérents, l’AFE
doit offrir au monde de l’éclairage des références
et des recommandations adaptées au monde
moderne. À ce propos, il se fixe un challenge
: qu’aux prochaines JNL, qui se tiendront à
Nantes en 2014, y participent beaucoup plus
d’architectes et d’installateurs afin que la chaîne
des compétences soit complète.
(1) À noter : Alain Azaïs pratique le verlan : il est né à
Réalmont « près d’Albi », et s’expatrie, 47 ans plus tard,
à Montréal.
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9. Technologie LED
9Numéro 04 - Novembre 2012
C’est quoi une
lumière de qualité ?
De manière exacerbée, les concepteurs lumière font
confiance à une lumière de qualité : sa luminosité,
sa couleur, son orientation, ses contrastes et ses
mouvements. Pourquoi ? Parce qu’ils portent un projet
lumière vers l’excellence. Ces bases d’appréciation d’un éclairage repré-
sentent également des références en architecture, un bâtiment bien
conçu faisant principalement appel harmonieusement à un ou deux de
ces critères de qualité.
Quand une nouvelle technologie en éclairage apparaît, la profession
est confrontée à un changement complet de ces critères et des bonnes
pratiques qui en découlent. Tout ce que savent les professionnels est
ainsi complètement à revoir : qu’il s’agisse de durée de vie des sources
et de la distribution photométrique, ou de la température et du rendu
des couleurs, ou de la diminution de la luminosité dans le temps, ou
des facteurs de puissance, et globalement de la fiabilité du système.
Une lumière de qualité nécessite de nombreuses connaissances et
savoir-faire dépassant largement les limites traditionnelles du monde
de l’éclairage. Afin de permettre aux prescripteurs de tirer le meilleur
parti des LED, un groupe d’associations d’éclairage a publié un guide(1)
dont la lecture devient essentielle aujourd’hui.
// Vincent Laganier
(1) Guide pour la prescription des produits d’éclairage à LED 2011 (en anglais) :
http://ow.ly/1PcpQy
Architecte de formation,
éclairagiste par passion,
rédacteur la nuit et
expert le jour, Vincent
Laganier a récemment
créé son site Internet :
www.lightzoomlumiere.fr.
À son programme,
une triple volonté :
- promouvoir la culture
de la lumière en France
et à l’étranger ;
- encourager la visite
in situ de réalisations
en architecture ;
- participer à l’échange
et à la discussion sur
ces thèmes.
Entre espace et lumière,
cinq rubriques principales
contribuent à ces
objectifs :
architecture, urbanisme,
spectacle, art et médias.
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11. les rythmes biologiques des individus, en
affectant les sécrétions d’hormones photo-
sensibles. C’est notamment le cas de la
mélatonine, une hormone sécrétée la nuit
par la glande pinéale impliquée dans la régu-
larisation des rythmes biologiques et qui
possède des propriétés cardio-protectrices et
anticancéreuses. Or, récemment, plusieurs
études ont mis en cause le rôle des lumières
artificielles dans l’inhibition des sécrétions
de mélatonine chez l’être humain et l’appa-
rition de pathologies telles que la dépression,
les maladies cardiovasculaires et les cancers.
DÉSÉQUILIBRES
ÉCOLOGIQUES
Enfin, à l’échelle des écosystèmes, la lumière
artificielle peut engendrer des déséquilibres
écologiques. Ainsi, les espèces photosensibles,
celles qui affichent de faibles tolérances
à la lumière, peuvent être perturbées,
11Numéro 04 - Novembre 2012
« Pour limiter les altérations et les
déséquilibres engendrés, il est possible
de recourir à diverses méthodes
», considère Thomas Le Tallec. En
effet, il est possible d’utiliser des
lumières artificielles au spectre dit «
peu attractif », de limiter l’éclairage
vers le ciel ou vers les zones définies
comme sensibles, de limiter le nombre
d’éclairages artificiels, d’éteindre
totalement ou partiellement les
éclairages la nuit au moment où
le trafic des usagers est le plus
faible, d’utiliser en milieu urbain des
revêtements peu réfléchissants et enfin
de limiter la pollution atmosphérique,
laquelle contribue à diffuser la lumière
artificielle dans le ciel nocturne.
DESSOLUTIONSEXISTENT
«
déséquilibres engendrés, il est possible
de recourir à diverses méthodes
», considère Thomas Le Tallec. En
effet, il est possible d’utiliser des
lumières artificielles au spectre dit «
peu attractif », de limiter l’éclairage
vers le ciel ou vers les zones définies
comme sensibles, de limiter le nombre
DESSOLUTIONSEXISTENT
Deux directeurs de thèse supervisent le travail de recherche mené
par Thomas Le Tallec. À savoir :
- Dr Marc Théry, chargé de recherche au CNRS. Ses travaux au sein de l’UMR
CNRS/MNHN 7179 concernent l’écologie évolutive de la communication
visuelle en relation avec les contraintes de la sélection naturelle (écologie
physique de l’environnement, entraînement sensoriel, contraintes
alimentaires, parasitisme et prédation) et de la sélection sexuelle. Il étudie
également l’influence des caractéristiques physiques de l’éclairement
sur la sélection d’habitat et l’entraînement des rythmes biologiques.
- Dr Martine Perret, directrice de recherche au CNRS au sein de l’UMR
CNRS/MNHN 7179, implantée à Brunoy. Dans ce cadre, l’équipe Mecadev
(Mécanismes adaptatifs et évolutions) travaille à l’analyse des réponses
adaptatives des organismes aux facteurs environnementaux avec un axe
central portant sur leur fonctionnement et leur évolution.
À L’ÉCLAIRAGE DU CNRS ET DU MNHN
ou menacées localement. Dans ce cas, la
lumière artificielle agit comme un facteur
de sélection excluant certaines espèces et en
favorisant d’autres.
De plus, la lumière artificielle peut modifier
les compétitions inter-espèces et les
équilibres proies/prédateurs. En effet, au sein
des communautés naturelles, les moments
propices aux diverses activités pratiquées par
les individus sont répartis en fonction des
espèces et de leur préférence pour un niveau
d’illumination spécifique. Or, si l’illumina-
tion du milieu est modifiée, cette réparti-
tion l’est aussi et des espèces qui, auparavant,
n’étaient pas en compétition, peuvent le
devenir.
Enfin, la lumière artificielle peut contribuer
à la fragmentation des habitats et limiter les
déplacements des individus et des popula-
tions. Thomas Le Tallec,
doctorant à l’UMR CNRS/MNHN 7179
Lors des JNL (Journées nationales de
la lumière) organisées, début octobre
dernier par l’AFE (Association française
de l’éclairage) à Besançon, l’ANPCEN
(Association nationale de protection du ciel
et de l’environnement nocturnes) et l’AFE
ont annoncé avoir engagé une démarche
d’échanges autour des nuisances lumineuses
qui les a amenées, pour la première fois, à
une déclaration commune.
On peut se féliciter que, suite à une longue
période d’incompréhension et face à l’urgence
des nouveaux enjeux, les deux associations
aient enfin la volonté de faciliter une transition
nécessaire en aidant les acteurs de l’éclairage et
les décideurs publics et privés à faire de bons
choix. Elles ont ainsi convenu de la complé-
mentarité de leur expertise respective.
Rappelons que les projets de génie écologique
visent à assurer le bon fonctionnement
des écosystèmes et à protéger la biodiversité.
Restauration et réhabilitation de berges, aména-
gement ou entretien de cours d’eau, prise en
compte d’écosystèmes dans l’aménagement
du territoire… le génie écologique regroupe
des moyens, méthodes, métiers et personnels
permettant de préserver et de développer la
biodiversité.
Pour délivrer une méthodologie de conduite
de projets appliqués aux zones humides et aux
cours d’eau, l’Afnor vient de publier la norme
NF X10-900. Elle définit les méthodes d’inter-
vention sur ces habitats naturels et leurs écosys-
tèmes ; depuis la prise de décision permettant
d’initier des actions, jusqu’au suivi des habitats
sur le long terme. Elle décrit l’ensemble des
opérations d’études, de maîtrise d’œuvre, de
travaux et de gestion. La notion de coordinateur
Biodiversité apparaît également.
Promis ! On débat,
sans s’invectiver
Le génie
écologique normé
Biodiversité
en bref
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12. Actualités
12 Numéro 04 - Novembre 2012
- des mesures génériques concernant les
caractéristiques techniques de chaque point
lumineux (Ulor…) de manière à les rendre
plus strictes que sur le reste du territoire
national ;
- des mesures génériques d’économies dites
« faciles » concernant l’éclairage de certains
espaces « inutiles » ou pouvant être réduit en
durée ;
- des mesures ciblées en faveur de certaines
espèces particulièrement menacées par la
photo-pollution pour lesquelles les mesures
génériques seront insuffisantes ;
- des mesures relatives à certains sites
accueillant une grande part de la biodiver-
sité nocturne dans le respect d’un compromis
culture/nature ;
Le Service du patrimoine naturel
(SPN) du Muséum national d’histoire
naturelle (MNHN) travaille sur le
thème de la pollution lumineuse.
Après la publication d’une synthèse biblio-
graphique en 2008, il a souhaité poursuivre
cette réflexion et formuler des propositions
de mesures concrètes pouvant permettre
de réduire la pollution lumineuse dans les
espaces naturels. C’est ainsi que, en octobre
2011, Romain Sordello, chef de projet
« Trame verte et bleu » au MNHN, a proposé
6 mesures destinées à réduire les nuisances
lumineuses sur la biodiversité dans les espaces
naturels. Six axes de mesures sont ainsi
proposés pour réduire l’impact de la photo-
pollution. À savoir :
Six mesures pour
réduire la photo-pollution
Musée national d’histoire naturelle
- une considération de la lumière en tant
qu’infrastructure fragmentant dans le paysage
nocturne au-delà de l’impact de chaque point
lumineux ;
- une vigilance accrue en amont des projets et
programmes en intégrant les enjeux de photo-
pollution dans les études d’impacts et les
études d’incidences.
« Ces mesures doivent s’accompagner d’actions
de communication et de sensibilisation à la vie
nocturne et au phénomène de la photo-pollu-
tion », considère Romain Sordello, le MNHN
estimant que le thème de la pollution lumineuse
est encore trop peu abordé, moins encore sous
l’angle « élément fragmentant » alors qu’une
prise de conscience est nécessaire sur ce sujet.
Le 7 octobre dernier,
dans le cadre de
son émission
« Passion Classique »,
diffusée chaque
soir de la semaine sur Radio
Classique, Olivier Bellamy recevait
Alain Baraton à l’occasion de la
sortie de son livre Dictionnaire
amoureux des jardins. Extrait
quelque peu iconoclaste.
du sado-masochisme. On est loin de l’image
de Pline (1)
qui pensait que « le hérisson se
reproduit debout en s’embrassant ». Quant
au rouge-gorge, c’est un oiseau caractériel et
sanguinaire, ne supportant pas la présence,
dans son espace, d’un autre congénère.
Ce qui est paradoxal, c’est que les « bestioles »
aimées des jardiniers sont en fait de véritables
tueuses, comme la coccinelle. C’est une fainéante
qui passe son temps à manger et à se reproduire.
À peine les petits sont-ils nés que la maman
repart convoler, non pas en justes noces, mais
avec d’autres mâles,en vue de s’amuser.
Ce n’est pas très moral finalement. Il existe
d’autres animaux, combattus par le jardinier,
qui, en revanche, sont beaucoup plus en
harmonie avec nos principes de vie. C’est
un peu immérité, le jardinier n’ayant pas
toujours un point de vue très juste.
(1) Histoire naturelle (volume VIII) de Pline l’Ancien, né
en 23 ap. J.-C. Cette encyclopédie, comptant 37 volumes, a
longtemps fait référence en sciences et en techniques.
Le jardinier s’extasie devant une
rose, mais il bombarde la fleur
d’un produit pour éloigner ou tuer
les pucerons. Il prétend aimer les
mammifères et il installe des pièges dès
qu’un trou suspect apparaît dans le jardin.
En fait, le jardinier n’a pas compris que le
Le paradoxe du jardinier
Biodiversité
jardin était un lieu de vie, le seul endroit
en ville où la biodiversité pouvait vérita-
blement exister et survivre. Le jardinier
d’hier n’a pas compris que toutes ces petites
« bestioles » représentent la vie d’un jardin,
ce lieu n’étant pas seulement un agencement
de plantes, ni la mise en place de statues, de
bassins, de bancs, voire d’architecture. C’est
aussi un espace de vie où les hommes et les
femmes ont leur place, bien sûr, mais aussi
et surtout les animaux. Un jardin sans vie,
sans animation, sans insectes, sans oiseaux,
sans mammifères, n’est pas un jardin ; c’est
un désert ! Il est donc important de recon-
sidérer toutes ces petites « bestioles ». Il n’y
a pas que les hérissons, animal par ailleurs
paradoxal.
Observez que les animaux aimés du jardinier,
ceux qu’il va couver, chouchouter, le hérisson
et le rouge-gorge, par exemple, sont, dans la
nature, de véritables « saloperies ». Le hérisson
affiche une sexualité douteuse, plus proche
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13. 13Numéro 04 - Novembre 2012
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15. 15Numéro 04 - Novembre 2012
Révolution dans la
relation à la lumière
Le design des produits Oled
Bruno Dussert-Vidalet et Thierry
Gaugain, respectivement directeur
R&D de Astron-FIAMM (marque
Blackbody) et designer, ont
participé aux JNL 2012, à Besançon,
pour présenter les perspectives,
contraintes et opportunités des
Oled… dont une application
« illumine » la couverture de
cette édition de Lumières.
C'
est avec la technologie LED que
Blackbody, associé aux plus grands
designers, sculpte et travaille de la
lumière pure afin de créer des pièces uniques »,
se félicite Bruno Dussert-Vidalet pour qui la
technologie Oled révolutionne notre relation
à la lumière. En effet, l’Oled, diode élec-
troluminescente organique, bouleverse la
relation à la lumière grâce à des caractéris-
tiques en rupture avec les solutions d’éclai-
rage traditionnelles durables (20 000 h
d’activité). Ultraplates, légères, sans chaleur,
ces sources lumineuses forment des surfaces
éclairantes de moins de deux millimètres
d’épaisseur.
Elles appartiennent à la famille des sources de
lumière à semi-conducteur, tout comme les
LED. Mais, à la différence de ces dernières,
elles utilisent des matières organiques
composées de carbone et d’hydrogène pour
l’émission de lumière.
La lumière devient matériau à part entière
se déclinant dans une infinité de formes et
de couleur pour permettre, à l’architecte et
au designer, des approches innovantes et
personnalisées. Sources d’émotion pure, « les
concepteurs de luminaires peuvent ainsi ajouter
à la fonction "d’éclairage" les sens de la vue et
du toucher pour "donner vie" à leurs créations »,
conclut Bruno Dussert Vidalet.
Lustre Oled Archibang,
adapté par l’agence
Archimage à partir du
lustre Oled Big Bang
conçu par Astron-
Fiamm. Cette réalisation
spécifique a été réalisée
pour singulariser la cage
d’escalier des bureaux
parisiens du cabinet
d’avocats international
Allen & Overy.
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20. Normalisation
Les équipements « consommateurs »
présentent un impact sur les ré-
seaux électriques se traduisant par
trois effets :
• Pertes en ligne caractérisées par la dimi-
nution du rendement global de l’installa-
tion en fonction du courant consommé. Par
exemple, par effet joule, tout courant génère
une perte dans les lignes. Cet effet est dépen-
dant :
- de la technologie et de la qualité du matériel
« consommateur » ;
- du dimensionnement des canalisations,
domaine couvert par les limitations de la
chute de tension selon la norme NF C15100.
Rappelons que les systèmes électroniques
consomment même à vide, ce domaine étant
couvert par les directives économie d’énergie.
• Perturbations caractérisées par la modifi-
cation du comportement des systèmes voi-
sins sensibles aux perturbations. Même si
les sources sont très diverses, ce phénomène
se traduit toujours par la création d’un cou-
rant non intentionnel se propageant sur les
lignes actives, dans les circuits de terre et par
rayonnement.
Ils sont inhérents au fonctionnement même
du « consommateur », et diffèrent notam-
ment par leur fréquence (domaine couvert
par les directives CEM). On rencontre ain-
si des perturbations de type courants harmo-
niques, mais aussi des perturbations HF.
• Altération de la sécurité et disponibilité.
Les circulations de courants dans les cir-
cuits de terre (courants de fuite à la terre)
peuvent conduire à des situations dange-
reuses (chocs électriques) ou des diminutions
LE 25 SEPTEMBRE DERNIER, LE
CLUSTER LUMIÈRE A ORGANISÉ,
À LYON, UNE DEMI-JOURNÉE
THÉMATIQUE CONSACRÉE AUX
SYSTÈMES DE PILOTAGE DES
ÉCLAIRAGES LED. À CETTE
OCCASION, LOUIS TOSOLINI
(LABORATOIRE ESSAIS APAVE)
A TIRÉ LES CONSÉQUENCES
DE LEUR DÉVELOPPEMENT
AU NIVEAU DES RÉSEAUX.
(VOIR ÉGALEMENT P.32-33).
20 Numéro 04 - Novembre 2012
NormalisationDossier
Systèmes de pilotage
Quelles conséquences
sur les réseaux ?
de la disponibilité des installations (déclen-
chement de protections, principalement
différentielles).
Certaines perturbations comme les harmo-
niques conduisent aussi à des échauffements
excessifs, principalement sur les câblages, mo-
teurs, transformateurs… augmentant ainsi
les pertes en ligne et les risques de déclenche-
ment des protections.
• Impact
Ainsi, il apparaît, de façon évidente, que l’im-
pact des éclairages à LED sur les réseaux d’ali-
mentation dépend de la qualité des alimen-
tations et de la bonne prise en compte de
paramètres spécifiques :
- rendement/consommation à vide (pertes
d’énergie) ;
- filtrage (génération de courants de fuite) ;
- taux d’harmoniques résultant d’effets dé-
pendants de la fréquence (échauffements,
consommations, etc.) ;
- facteur de crête (effet flicker, scintillement,
etc.).
« Ces domaines sont tous couverts par des régle-
mentations qui, cependant, ne représentent que
des exigences minimales en terme de qualité et
ne répondent pas toujours aux problèmes sor-
tant du cadre général », conclut Louis Tosolini.
- Présence de courants à la fréquence de découpage des
alimentations (quelques dizaines ou centaines de kHz) et
aux fréquences générées par les fronts de montée dus au
découpage (au-delà du MHz). Ces signaux « HF » se propagent
donc sur les câblages des alimentations, mais aussi par
rayonnement ou par couplage capacitif sur les câblages voisins.
- Harmoniques de courants générées par le comportement non
linéaire des circuits électroniques.
- Circulation de courant de fuite dans les circuits de terre. Les
caractéristiques d’isolation des matériels et la nécessité de
réaliser des filtrages pour pallier les problèmes sont à l’origine
de CES courants de fuite.
QUELQUES EXEMPLES DE PHÉNOMÈNES :
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21. 21Numéro 04 - Novembre 2012
Aux les LED en bref
• Nouveau règlement européen portant sur
les lampes dirigées et les lampes à LED (do-
mestiques et professionnelles). À l’occasion
des JNL 2012 de l’AFE, Bernard Duval, expert
AFE, a rappelé le vote en comité de régula-
tion, en juillet dernier, d’un troisième volet
ErP sur l’éclairage : un projet de règlement
européen actuellement en notification au
Parlement et au Conseil européens (faisant
suite aux règlements 244/2009 sur les lampes
à incandescence, et 245/2009 sur les matériels
d’éclairage professionnels).
Ce nouveau texte, dont la publication est pré-
vue mi-décembre 2012, fixe des exigences de
fonctionnalité pour les lampes dirigées et les
lampes à LED, dirigées ou non, ainsi que des
performances énergétiques et l’obligation
d’informations. À savoir : facteur de survie
≥ 0,90 % à 6 000 h, conservation du flux
≥ 80 % à 6 000 h ; taux de défaillance pré-
maturée ≤ 5 % à 1 000 h ; atteinte de 95 %
du flux < 2 secondes ; IRC ≥ 80 ; constance
des couleurs… Enfin, le texte insistera sur la
nécessaire compatibilité des lampes à LED
avec les systèmes de gradation.
Une remarque à ce propos : un luminaire
LED, dont la source n’est pas démontable
aux fins de tests de conformité, sera considé-
ré comme une lampe, et devra donc répondre
aux exigences de performance fixées pour les
lampes à LED.
• De quoi parle-t-on ? À l’occasion des JNL
2012, Frédéric Guiraud, président du Comité
LED du Syndicat de l’éclairage a, dans l’at-
tente d’une norme « vocabulaire » qui sera
disponible en 2013, rappelé quelques préci-
sions de langage : une lampe LED contient
un module LED (composant) produisant la
lumière, et est équipée d’un culot. La fonc-
tion de ce dernier, véritable interface élec-
trique et mécanique, consiste à maintenir
mécaniquement la lampe dans la douille cor-
respondante. Ce n’est pas un connecteur et le
culot n’est pas forcément normalisé.
• Exigences spécifiques aux tubes à LED :
Selon le futur règlement européen (mars
2013), un tube à LED prétendant à l’équiva-
lence d’un tube fluorescent d’une puissance
donnée devra présenter :
- une intensité, dans n’importe quelle direc-
tion autour de l’axe du tube, ne variant pas
RAPPELS
- Le rendement représente le pour-
centage de conversion électrique en
lumière visible. Il ne s’élève qu’à 2 %
pour les ampoules à incandescence et
à environ 25 % pour les fluocompactes.
- L’efficacité d’une source lumineuse
est le rapport entre le flux lumi-
neux émis et la puissance électrique
consommée. Elle sert à mesurer l’ef-
ficacité énergétique d’une lampe ou
d’un système d’éclairage.
- L’IRC (Indice de rendu des couleurs)
mesure la capacité d’une source lumi-
neuse à restituer les couleurs.
plus de 25 % de l’intensité moyenne du tube ;
- un flux lumineux minimum ;
- une puissance ≤ à celle du tube fluorescent
concerné.
« Les fondamentaux
de l’éclairagisme
s’appliquent-ils, de la
même façon, aux produits
LED ? » En tant qu’expert
de l’AFE, Bernard Duval
s’est employé à répondre
à cette question à
l’occasion des JNL 2012,
que, pour sa part, Frédéric
Guiraud, président du
Comité LED au sein du
Syndicat de l’éclairage,
s’est appliqué à démontrer :
« La normalisation est au
service de la qualité des
produits. »
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«La conception de notre plan lumière
doit nous conduire à mettre en
place un système global et cohérent
d’éclairage, avec des investissements planifiés
dans l’espace et dans le temps », commentait
Benoît Caron, conseiller municipal de la ville
de Rennes, le 8 novembre 2010. « D’autant
plus, soulignait-il, qu’aucune place n’avait
visiblement été accordée à la dimension envi-
ronnementale. »
Entre ville et campagne
L’organisation satellitaire de l’espace métro-
politain tient à la forme urbaine particu-
lière qui s’est développée autour de Rennes.
Sur le territoire communal, la ceinture verte
est liée à la présence de la rocade qui permet
d’identifier la ville, cette dernière marquant
nettement les limites de l’espace urbain et
des espaces naturels et agricoles qui jouent
un rôle prépondérant dans l’équilibre de
l’agglomération entre ville et campagne.
Cette ceinture verte contribue à développer
une véritable identité paysagère de l’agglo-
mération et des abords. En limitant volon-
tairement son urbanisation aux limites de
la rocade, Rennes préserve ainsi ses grands
espaces naturels extra-rocade.
Trame noire
Aujourd’hui, la municipalité de Rennes
a décidé, dans le cadre d’un SDAL placé
sous la responsabilité de Gwenaël David,
de développer une politique de valorisa-
tion des espaces à caractère naturel, agricole
et de loisir avec la volonté de protéger des
espaces sensibles (zones inondables, sites
é
SDAL de Rennes
Aménage-moi
l’obscurité !
Lors des derniers Rencards de l’ACEtylène, Roger Narboni (agence
Concepto) et Gwenaël David (chef de projet du SDAL(1)
de Rennes)
ont dévoilé « la trame noire » étudiée dans l’environnement de
la ville bretonne. Leur objectif ? Favoriser la biodiversité grâce à
l’aménagement de l’obscurité.
inventer, pour Rennes, un plan de préservation
et d’aménagement de l’obscurité », explique
Roger Narboni. Complémentaire et en appui
des trames vertes et bleues de la ville, « c’est
cette idée de trame noire qu’il convient, à
présent, d’étudier en concertation avec tous
les acteurs concernés ». De quoi s’agit-il ? De
délimiter des zones d’obscurité, partielles ou
temporaires, tout en assurant leurs liens et
franchissements. À suivre donc…
d’intérêt écologique et boisements). Des
corridors écologiques sont ainsi constitués
et développés, dans et en bordure de Rennes,
pour préserver et encourager le développe-
ment de la biodiversité.
Outre l’étude d’un SDAL, « il faut également
ACE - 17 rue Hamelin - 75783 Paris Cedex 16 - Tél .: (33) 02 33 94 48 61 - 06 98 68 53 39
- ace .v incaguezenne c@orange.fr - ww.ace-fr.org - Contact : Vinca Guezennec
(1) SDAL : schéma directeur d’aménagement
lumière.
En 1993, alors âgé de 35 ans, Jonathan Speirs est rejoint par Mark Major avec lequel il crée
l’agence Speirs + Major. En tant que Lighting designer, cette dernière participe à de très
nombreux projets architecturaux et urbains de qualité partout dans le monde.
Pour évoquer la personnalité de Jonathan, Anne Bureau a préféré emprunter les mots de son
associé et ami Mark :
- « Jon était charismatique, énergique, ridiculement enthousiaste et totalement passionné par
l’architecture et la lumière. »
- « Que vous ayez été client, architecte, employé travaillant dur pour lui ou que vous l’ayez
simplement rencontré à une fête, vous ressortiez toujours enrichi d’une rencontre avec Jon. »
- « Jon était un homme dont le verre n’était jamais à moitié vide ou à moitié plein, mais
toujours débordant. »
- « Jon pouvait non seulement développer un concept génial d’éclairage en un clin d’œil, mais il
pouvait synthétiser dans le même temps les solutions techniques pour y aboutir. »
- « Jon était également un homme posé et extrêmement modeste. »
Jonathan Speirs
Parti vers
d'autres lumières
POUR AIDER LES JEUNES CONCEPTEURS
Pour marquer l’immense contribution de Jonathan à la conception lumière, ses amis on décidé de créer le
« Jonathan Speirs Scholarship Trust » pour apporter un soutien financier à deux jeunes architectes souhaitant
se lancer dans la profession de Lighting designer, comme le fit Jonathan il y a plus de 30 ans.
Le 18 juin dernier, le concepteur
lumière écossais Jonathan Spiers
perdait hélas son combat contre la
maladie. À l’occasion des Rencart de
l’ACEtylène, Anne Bureau lui a rendu
hommage au nom de la profession.
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30. À Lyon, du 27 au 30
novembre prochains,
Lacroix Sofrel participera
au salon Pollutec
pour y présenter ses
solutions de télégestion
d’installations
techniques sur les
marchés de l’eau potable
et de l’assainissement.
Mais, explique Jean-Marie
Laurendeau, chef de
marché, le groupe s’est
aussi diversifié vers la
télégestion de l’éclairage
public… pour ce qui est
des armoires.
Jean-Marie LAURENDEAU, (Lacroix Sofrel)
une meilleure maîtrise de l’éclairage pour
« éclairer juste ». Ce discours permanent
sur les LED finit par être perturbant. On
sait que l’on va basculer des ampoules aux
composants optoélectroniques. Mais on ne
sait pas quand exactement.
Les différentes technologies disponibles
aujourd’hui répondent toutes à des besoins,
avec leurs avantages et inconvénients. En
éclairage, il n’y a pas de mauvaise technologie,
mais il peut y avoir de mauvais usages. Nous
constatons malheureusement de gros déficits
de formation et d’information. L’AFE insiste
d’ailleurs avec raison sur la notion de projet
global dans les études d’éclairage, ainsi que sur
la concertation nécessaire entre les différents
acteurs (cf. déclaration commune APE /
ANPCEN). Nous sommes totalement en phase
avec ces démarches. Pour les collectivités et les
exploitants, la prise de risque doit être limitée.
Mais il faut avancer. Entre ne rien faire ou
basculer dans une débauche de technologies, il
existe probablement une voie raisonnable.
(1) Commande par horloge astronomique ; suivi
énergétique ; surveillance et contrôle-commande.
Lumières Depuis 30 ans, votre entreprise
s’est construit une riche expérience dans
la conception de produits de télégestion.
D’abord, au niveau des réseaux de distri-
bution d’eau. Puis, depuis quelles années,
à celui de l’éclairage public. Pourquoi cette
diversification ?
Jean-Marie Laurendeau - Notre spécialité
est transverse à d’autres services au sein
des villes. Présents dans les réseaux d’eau
potable et d’eaux usées, mais également
en génie climatique pour la télégestion des
chaufferies et des réseaux de chaleur, l’éclai-
rage public représente une diversification
plus récente. Ce sont des clients, villes et
exploitants, qui, nous ont sollicités. Depuis,
nos premières références se sont complétées,
s’appuyant sur la gamme « Sofrel S500 ».
Dans le domaine de l’eau ou des bâtiments,
la télégestion est devenue incontournable.
embarquée, en informatique industrielle et en
télécommunications.
Nous sommes aussi très attentifs aux notions
de maintenance, l’expérience nous montrant
que nos produits fonctionnent, en moyenne,
plus de 10 ans. Outre le fait d’être robustes, ils
doivent être aussi évolutifs, car les composants
électroniques, l’informatique, les supports de
communication évoluent en permanence.
C’est un vrai devoir que d’accompagner nos
clients à travers toutes ces transformations :
finalement, c’est aussi ça notre métier.
Lumières La télégestion d’installations
d’éclairage public équipées de luminaires
LED demande-t-elle des exigences
techniques particulières par rapport aux
installations équipées de lampes à décharge ?
J-M. L. - Pas pour nous car nous nous situons
au niveau de l’armoire en voulant apporter
L’éclairage public, se situe à un tournant de
son histoire, à cause des contraintes finan-
cières (optimisation du budget des collecti-
vités, renchérissement du coût de l’énergie,
vieillissement des installations) et technolo-
giques (ballasts électroniques, LED…). Pour
les responsables des services techniques des
villes, faire les bons choix pour une bonne
exploitation de l’éclairage public n’a jamais
été aussi difficile.
Lumières Quels avantages principaux
apporte la télégestion, notamment aux
installations d’éclairage public ?
J-M. L. - Les principales fonctions apportées
par la télégestion appliquée à l’éclairage
public se situent, pour nous, au niveau des
armoires(1)
, sans nous opposer aux solutions
au point lumineux vis-à-vis desquelles
nous sommes complémentaires. Nous
sommes surpris de constater comment
le terme télégestion est parfois éloigné de
la définition que nous en faisons. Pour
nous, il s’agit d’un savoir-faire spécifique
associant des compétences en électronique
“ Il n’y a pas de mauvaises technologies,
Mais il peut y avoir de mauvais usages ”
3 Questions à
Jean-Marie
Laurendeau :
« Notre R&D et
notre service clients
représentent la
moitié de notre
effectif comptant
une centaine de
personnes. »
30 Numéro 04 - Novembre 2012
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PROTOCOLES/
COMMUNICANTS
Servant à collecter et échanger des données,
ces réseaux dits de terrain relient les contrô-
leurs de pièce ou zone à la GTB. Dans le
bâtiment, trois protocoles dominent :
• LON (Local Opérative Network), protocole
de communication numérique normalisé
concrétisé par la plate-forme de gestion d’au-
tomatismes de bâtiments développée par
Echelon et basée sur le protocole LonTalk.
Il s’agit d’un système ouvert ayant pour
vocation de permettre la communication
de niveau terrain entre l’ensemble des lots
d’automatismes (HVAC, éclairages, stores,
alarmes…). Ce qui est privilégié par le
protocole, c’est une réelle intéropérabilité
entre les équipements (à travers la définition
de profils) quels que soient les produits et
constructeurs. LonWorks peut être supporté
par de multiples médias de communica-
tion, paire torsadée (solution majoritaire),
radiofréquence, courant porteur…
• BACnet. La couche « application » de ce
protocole ouvert de communication, entre
produits et supervision, repose essentielle-
ment sur la définition d’un ensemble d’objets
manipulés, au travers du réseau, par un
ensemble de services. Différents médias sont
aussi possibles, majoritairement sur RS485
ou IP.
• KNX (Konnex) est un standard hérité
des systèmes BatiBUS (4 800 bits/s) et
EIB-European Installation Bus (9 600 bits/s),
qui compte trois modes d’utilisation, et peut
là encore communiquer sur plusieurs médias :
- 3 modes d’utilisation : mode System,
s’adressant aux professionnels ayant une
maîtrise approfondie du standard et
permettant une gestion complète de l’instal-
lation ; mode Easy, s’adressant aux profes-
sionnels ayant une maîtrise basique du
standard (ces deux modes permettent aux
professionnels de définir les besoins de leurs
clients et de proposer la solution la plus
adaptée) ; mode A (configuration automa-
tique), pour une utilisation plus domotique
simplifiée, et destinée à être installée par des
électriciens peu qualifiés en automatismes.
- Média : paire torsadée majoritairement,
mais aussi IP pour l’interconnexion à plus
haut niveau dans le bâtiment. Les produits
fonctionnent sur la même ligne Bus que les
produits certifiés.
QUEL CHOIX ?
La gamme de solutions est suffisam-
ment étendue pour couvrir les différentes
situations possibles, du neuf à la rénovation,
des bureaux aux entrepôts, commerces de
toutes tailles ou bâtiments publics. Le choix
du dispositif dépendra de la taille et de la
complexité de l’installation, des exigences
en termes de flexibilité pour une évolution
future, du niveau de confort d’utilisation
et de rentabilité souhaités. Chaque cas est
unique et doit être étudié avec soin.
Les systèmes numériques avec adressage
individuel des luminaires représentent
l’état de l’art permettant un pilotage fin
avec retour d’état, et sont la garantie d’une
grande souplesse, au détriment d’une instal-
lation un peu plus complexe. Enfin, il ne faut
pas oublier que ces systèmes permettant une
meilleure gestion énergétique et économique
sont destinés à être utilisés par des personnes,
dont le confort doit être maintenu ou
amélioré, et pour qui l’utilisation doit
rester simple et intuitive, avec la possibilité
d’adapter les conditions d’éclairage (comme
du reste du confort) facilement, au travers
d’interrupteurs, de télécommandes, ou
même d’applications smartphone.
De gauche à droite
- Almadidi A. Diallo -
AEG Power Solutions
- Jean-Michel Dugue
Sgame
- Alain Eyraud – Sgame
- Philippe Raynaud -
Distech controls
- Bernard Delhomme
Citylone
- Jean-François Mogniotte
INSA
- Philippe Badaroux -
BH Technologies
- Louis Tosolini – Laboratoire
d'essais Apave
(voir également p.20).
te
nes
hauteur : 2 lanternes
équipées d'une lampe BF
700 W éteintes à minuit ;
2 lanternes équipées de
2 lampes 400 W (une SHP
blanc, une IM).
Aujourd'hui, la nouvelle
installation totalise
12 mâts We-ef équipés
de 6 lanternes de
48 LED 120 W (CRI XPG
3 000 °K) installées à
15 m de hauteur, chaque
candélabre offrant
un éclairage diffusé
et non ciblé comme
précédemment. Par
ailleurs, 8 de ces mâts
supportent également
des projecteurs
traditionnels éclairant
les frontons du côté
sud tandis que
2 candélabres sont
dotés d'un projecteur
à découpe permettant
d'illuminer la statue de
Louis XIV.
L'installation comporte
un système de pilotage
Citylone incluant une
horloge astronomique
complétée par un
contôleur installé dans
l'armoire ainsi que par
des modules SL31-EDA-
ECS-P au niveau de
chaque candélabre. Dès
la mise en service de
l'éclairage, les lampes
s'allument de manière
standard à 100 %.
En fonctionnement
habituel, à minuit, une
gradation à 50 % est
effectuée, avec, dès
5 heures le matin, un
retour à 100 %. Enfin,
l'extinction des lampes
se fait lors de l'arrêt de
l'éclairage public.
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