1. Chapitre 4
La fonction de demande globale et ses composantes
La demande globale et l’équilibre macroéconomique
_ La demande globale détermine, pour chaque niveau de prix, la quantité de
biens et services demandée dans l’économie (on prend en compte le
fonctionnement du marché des biens et services et celui de la monnaie pour un
niveau de prix donné).
Les objectifs sont ( toujours en économie fermée):
1) d’identifier
– d’une part les variables qui déterminent la demande agrégée et peuvent
donc être à l’origine de fluctuations du PIB
– d’autre part, parmi ces variables, celles susceptibles d’être influencées par
le gouvernement pour affecter la demande agrégée.
4-1Typologie des équilibres
Abandonnons la vision rétrospective de l'équilibre pour raisonner dorénavant
en prospective. L'expression PIB = C + I + ΔSvol+ X - M qui était une
relation comptable devient une condition de réalisation de l'équilibre global.
L'économie est en situation d'équilibre macroéconomique si cette relation est
vérifiée. À défaut, l'ajustement est assuré par les variations de stock
involontaires - stockage de produits finals non vendus si l'offre globale
excède la demande globale ; déstockage de produits élaborés au cours des
années passées si c'est la demande globale qui est supérieure à l'offre globale.
Si l'on recense tous les marchés différents existant dans l'économie, on est
amené à en comptabiliser n ventilés en (n -2) marchés des biens et services,
un marché du travail et un marché de la monnaie. À partir de ce
recensement, trois concepts d'équilibre s'imposent.
- il Y a équilibre partiel si, sur l'un quelconque de ces n marchés, on a l'offre
qui correspond à la demande. Sur le marché i, on a Oi = Di, .Si le marché i
concerné est celui des crayons, il y a équilibre partiel sur le marché des
crayons si le nombre de crayons produits au cours de l'année correspon
exactement à celui des crayons vendus. Si le marché i est celui du travail,
l'offre de travail est égale à la demande de travail et il y a équilibre partiel sur
ce marché.
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2. - Il y a équilibre général si, sur chacun des marchés, il y a équilibre partiel.
En d'autres termes,∀i, Oi =Di. Le marché des crayons est équilibré, mais
également ceux des choux-fleurs, des radis, des navets; du travail et de la
monnaie. On mesure l'extrême difficulté de réalisation de cet équilibre qui est
plus une norme pour l'analyse microéconomique qu'un concept utile pour
notre problématique.
- Il y a équilibre global si, ne prenant en considération que les marchés des
biens et services, l'offre égale la demande, plus précisément si
On note que cet équilibre ne requiert pas d'équilibre partiel, à la limite, tous les
marchés sont en déséquilibre partiel et, tous réunis, l'équilibre global est
satisfait.
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3. 4-2 Les 4 composantes de la demande globale
La consommation, les dépenses d’investissement, les achats de biens et services
du gouvernement et les exportations nettes forment les 4 composantes de la
demande globale:
DG = C + I + G + (X-M)
Hypothèse de départ
• Sous cette hypothèse, les fluctuations du PIB s’expliquent essentiellement
par l’évolution de la demande globale.
• Il suffit alors d’expliquer comment se déterminent les quatre composantes
de la demande globale pour expliquer comment se détermine le PIB.
Les variables qui influencent chacune des quatre composantes de la demande
globale
La consommation:
C = fc (RD, r, YC
)
+ - +/-
- RD : revenu disponible réel;
- r : taux d’intérêt réel (affecte la consommation de biens durables);
YC
: facteurs psychologiques (confiance, anticipations économiques des
consommateurs, ...)
L’investissement:
I = fI (BNR, r, YI)
+ - +/-
- BNR : bénéfices non-répartis des sociétés ;
- r : taux d’intérêt réel;
- YI : Climat des affaires, incertitude,
anticipations des gestionnaires (récession?, reprise durable?, ...)
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4. Les achats de biens et services du gouvernement:
G = G
Les dépenses gouvernementales sont dites exogènes, c’est-à-dire qu’elles ne
sont fonction d’aucune variable clairement identifiée. On peut qualifier cette
variable de discrétionnaire, car elle dépend de la volonté des autorités
gouvernementales et de leurs objectifs en matière de politique budgétaire
Les exportations nettes de biens et services:
(X-M) = f(X-M) (E, P*
, P , Y*
, Y)
+ + - + -
E : valeur en monnaie locale de la devise étrangère; c’est le taux de change
nominal (Dans le cas Français: €/$US);
P*
: prix des biens et services importés ou prix étrangers;
P : prix des biens et services exportés ou prix locaux;
Y*
: revenu ou PIB réel étranger
Y : revenu ou PIB réel.
La courbe de demande globale
La courbe de demande globale représente une relation d’équilibre entre le PIB
réel et le niveau général des prix. Cette relation d’équilibre n’est valable que
lorsque les entreprises ajustent parfaitement leur production à toute fluctuation
de la demande.
LA PENTE:
Nous savons que les exportations nettes sont inversement fonction du niveau
général des prix:
• Ainsi, une augmentation du niveau général des prix va engendrer une
diminution des exportations nettes car les produits locaux deviennent
alors relativement plus cher par rapport aux produits étrangers; dans ce
cas, les exportations diminuent et les importations augmentent, et donc
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5. (X-M) diminue. À l’inverse, une diminution du niveau général des prix
entraîne une augmentation des exportations nettes.
• En conséquence, les variations du niveau des prix provoquent des
variations en sens inverse de la demande globale.
LES DÉPLACEMENTS:
• Alors que les variations du niveau général des prix (P) engendrent un
déplacement le long de la courbe de demande globale,
• les variations des facteurs autres que le niveau général des prix, qui
affectent une ou plusieurs des quatre composantes de la demande globale,
engendrent un déplacement de la courbe au complet.
Les déplacements de la courbe de demande globale par l'exemple
EXEMPLE: Supposons que le gouvernement décide de réduire les impôts des
particuliers:
1. la consommation est positivement reliée au revenu personnel
disponible; une diminution des impôts augmente le revenu
personnel disponible des ménages;
2. la consommation privée est stimulée;
3. la demande globale est stimulée (déplacement vers la droite de la
courbe).
5
P
6. La baisse des impôts des particuliers, en augmentant le revenu personnel
disponible des ménages, a permis de stimuler la demande globale. La courbe se
déplace donc vers la droite.
EXEMPLE: Supposons une hausse du taux d’intérêt réel
1. Deux composantes de la demande globale dépendent négativement
du taux d’intérêt réel: la consommation et l’investissement;
2. Cette hausse du taux d’intérêt augmente le coût de financement des
achats de biens durables et décourage donc la consommation;
3. Cette hausse décourage également les projets d’investissement des
entreprises car elle augmente leur coût d’acquisition du capital.
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7. La hausse des taux d’intérêt décourage l’achat de biens durables consommation)
et les dépenses d’investissement des entreprises;
La courbe de demande globale se déplace donc vers la gauche
EXEMPLE: Les États-Unis connaissent une croissance économique
prononcée
1. Cette fois, c’est la composante (X) qui est affectée.
2. La croissance américaine se traduit par une augmentation de Y*;
l’augmentation du revenu national américain stimule la demande
globale des États-Unis et les Américains voudront consommer
davantage de biens locaux et de biens importés. L’augmentation de
la demande pour les biens importés se traduit donc par une
augmentation des exportations françaises.
3. Étant donné que les exportations nettes augmentent, la demande
globale est stimulée et la courbe se déplace donc vers la droite.
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8. Constatations
• La courbe de demande globale représente une relation d’équilibre entre le
PIB réel et le niveau général des prix lorsqu’on suppose que les
entreprises peuvent en tout temps ajuster leur production aux fluctuations
de la demande.
• En réalité, les entreprises peuvent difficilement s’ajuster à la demande
globale sans tenir compte de leurs coûts.
• Nous avons donc besoin d’une deuxième relation d’équilibre qui,
combinée à la première, nous permettra de mieux comprendre la
détermination du PIB réel et du niveau des prix sur le marché des biens et
des services : C'est la courbe d'offre global.
Catégories des biens de consommation (Les lois d'Egel)
Si, comme on vient de l'exposer, la consommation varie dans l'espace, elle se
modifie également dans le temps non seulement en raison des modes, des
habitudes et des effets du Changement technologique sur la disponibilité des
biens, mais en fonction du revenu.
On doit à Engel (1821-1896), la présentation des lois de la consommation au
terme desquelles, lorsque le revenu s'accroît, la part des dépenses consacrées à
l'alimentation décroît, celle des dépenses d'habillement et de logement reste
stable et celle des autres dépenses - santé, transports, loisirs- s'accroît.
On définit l'élasticité-revenu de la consommation eR/c par le rapport du taux de
variation de la consommation au taux de variation du revenu:
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9. Pour 1es biens alirnentaires, e R/c < 1, c 'est a dire ΔC/C < ΔR/R Lorsque
le revenu s'accroît, les dépenses correspondantes s'accroissent moins
rapidement.
Pour l'habillement et le logement, eR/c ≡ 1, c'est-à-dire ΔC/C ≡ ΔR/R Ces
dépenses progressent au même rythme que le revenu.
Pour les autres biens de consommation, eR/C > 1, c'est-à-dire ΔC/C >
ΔR/R.
Ces dépenses s'accroissent plus vite que le revenu.
On déduit de ces lois qu'il existe:
- des biens dits supérieurs, ceux pour lesquels eR/C > 1,
- des biens dits normaux pour lesquels eR/c ≡ l.
- des biens inférieurs pour lesquels eR/C < 1.
Une catégorie de biens inférieurs est qualifiée de biens Giffen.
Il s'agit des biens très inférieurs ceux dont la consommation décroît et même
disparait avec l’augmentation du revenu. Si l'on considère par exemple les
Topinambours ou le rutabaga, biens consommés uniquement en période de
pénurie alimentaire. On a ΔC/C < 0 < ΔR/R, l'élasticité-revenu de la
consommation est négative.
Remarquons que ces lois d'Engel s'appliquent lorsque les revenus s'élèvent.
S'ils baissent, des phénomènes de cliquet apparaissent en ce sens que la
consommation ne se réduit pas dans les mêmes proportions que le revenu en
raison notamment des habitudes de consommation.
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10. Pour 1es biens alirnentaires, e R/c < 1, c 'est a dire ΔC/C < ΔR/R Lorsque
le revenu s'accroît, les dépenses correspondantes s'accroissent moins
rapidement.
Pour l'habillement et le logement, eR/c ≡ 1, c'est-à-dire ΔC/C ≡ ΔR/R Ces
dépenses progressent au même rythme que le revenu.
Pour les autres biens de consommation, eR/C > 1, c'est-à-dire ΔC/C >
ΔR/R.
Ces dépenses s'accroissent plus vite que le revenu.
On déduit de ces lois qu'il existe:
- des biens dits supérieurs, ceux pour lesquels eR/C > 1,
- des biens dits normaux pour lesquels eR/c ≡ l.
- des biens inférieurs pour lesquels eR/C < 1.
Une catégorie de biens inférieurs est qualifiée de biens Giffen.
Il s'agit des biens très inférieurs ceux dont la consommation décroît et même
disparait avec l’augmentation du revenu. Si l'on considère par exemple les
Topinambours ou le rutabaga, biens consommés uniquement en période de
pénurie alimentaire. On a ΔC/C < 0 < ΔR/R, l'élasticité-revenu de la
consommation est négative.
Remarquons que ces lois d'Engel s'appliquent lorsque les revenus s'élèvent.
S'ils baissent, des phénomènes de cliquet apparaissent en ce sens que la
consommation ne se réduit pas dans les mêmes proportions que le revenu en
raison notamment des habitudes de consommation.
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