D’après les projections de l’INSEE en 2060,
23,6 millions de personnes seront âgées de
60 ans ou plus, soit une hausse de 80 % sur
une cinquantaine d’années. Le nombre des
75 ans ou plus passerait quasiment à 12 millions
et celui des plus de 85 ans à plus de 5 millions.
Ce vieillissement de la population pourrait, à
terme, multiplier par deux entre 2010 et 2060,
le nombre de personnes âgées dépendantes en
France métropolitaine passant de 1,1 million à
2,3 millions d’individus.
En tant qu’assureur et premier bancassureur
en France, Crédit Agricole Assurances a une
responsabilité économique et sociale qui
se traduit par des investissements et des
engagements utiles pour la société civile. Aussi,
depuis 2010, le Groupe s’est engagé en faveur
des aidants familiaux et bénévoles en cohérence
avec les valeurs mutualistes de sa maison
mère, Crédit Agricole SA : proximité, solidarité,
responsabilité et utilité.
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Etre Aidant : une solidarité en mouvement
1. Dossier de presse
Contacts presse CREDIT AGRICOLE ASSURANCES
Françoise Bololanik + 33 (0)1 57 72 46 83 / 06 25 13 73 98
Camille Langevin + 33 (0)1 57 72 73 36
service.presse@ca-assurances.fr
ETRE AIDANT :
UNE SOLIDARITÉ EN MOUVEMENT
VOUS AIDEZ
UN PROCHE,
CRÉDIT AGRICOLE
ASSURANCES VOUS
ACCOMPAGNE
2. 2 ETRE AIDANT : UNE SOLIDARITÉ EN MOUVEMENT
Les aidants :
8 millions de personnes en France p. 03
La perte d’autonomie et dépendance : tous aidants p.03
Aidants : qui sont-ils ? p.03
Le point de vue d’un expert : Florence Leduc p.04
Chiffres clés p.05
L’engagement
de Crédit Agricole Assurances p. 06
Mécénat p.06
1• Appel à projets aidants p.06
2• Etre aidant.com p.07
3• Le financement des Cafés des aidants®
p.08
La Minute des aidants p.08
Colloque national aidants p.08
Aidants salariés p.08
Autres engagements p.09
L’étude Franck Guichet :
« Etre aidant une solidarité en mouvement » p. 11
Contexte p.11
L’engagement des associations p.11
Des aidants inclassables p.11
Une palette d’actions de soutien p.12
Des leviers et des freins p.12
L’insuffisance des politiques publiques p.12
L’expression d’une solidarité de proximité p.13
SOMMAIRE
3. 3ETRE AIDANT : UNE SOLIDARITÉ EN MOUVEMENT
Perte d’autonomie et dépendance :
tous aidants
D’après les projections de l’INSEE en 2060,
23,6 millions de personnes seront âgées de
60 ans ou plus, soit une hausse de 80 % sur
une cinquantaine d’années. Le nombre des
75 ans ou plus passerait quasiment à 12 millions
et celui des plus de 85 ans à plus de 5 millions.
Ce vieillissement de la population pourrait, à
terme, multiplier par deux entre 2010 et 2060,
le nombre de personnes âgées dépendantes en
France métropolitaine passant de 1,1 million à
2,3 millions d’individus.
Au-delà du vieillissement, la perte d’autonomie
peut concerner tout un chacun, du jour au
lendemain (à la suite d’un accident de voiture ou
d’une maladie subite par exemple) et quel que
soit son âge et sa situation socio-professionnelle.
Pour accompagner les personnes en perte
d’autonomie ou dépendantes, ce sont principa-
lement des proches familiaux qui tiennent le rôle
d’aidant. L’aidant familial (ou bénévole) est « la
personne non professionnelle qui vient en aide
à titre principal, pour partie ou totalement, à une
personne dépendante de son entourage, pour
les activités de la vie quotidienne. Cette aide
régulière peut être prodiguée de façon perma-
nente ou non et peut prendre plusieurs formes,
notamment : nursing, soins, accompagnement
à l’éducation et à la vie sociale, démarches
administratives, coordination, vigilance perma-
nente, soutien psychologique, communication,
activités domestiques, … ».**
Aujourd’hui, un Français sur trois a dans
son entourage une personne en situation de
dépendance avec à ses côtés un aidant qui
l’assiste dans les actes de la vie quotidienne.
Aidants : qui sont-ils ?
On estime ainsi à 8,3 millions le nombre de
personnes de 16 ans ou plus qui aident*, de
façon régulière et à domicile, un ou plusieurs
de leurs proches pour des raisons de santé ou
de handicap. Même si on observe une grande
diversité de situations et de profils, ce sont
majoritairement des membres de la famille et
bien souvent des femmes qui tiennent ce rôle.
Pour tous, cette prise de responsabilité
pèse sur la vie quotidienne : souffrance
psychologique liée au stress et à la culpabilité
ressentie face à la personne dépendante,
problèmes organisationnels pour concilier cet
accompagnement avec une vie professionnelle
et une vie personnelle. Cette aide, qui est
régulière, peut être prodiguée de façon
permanente ou provisoire. Elle peut prendre
plusieurs formes : soins, accompagnement
à l’éducation et à la vie sociale, démarches
administratives, vigilance permanente, soutien
psychologique, activités domestiques, aide
financière… Véritable lien intergénérationnel,
les aidants sont un maillon essentiel entre la
personne dépendante et la société.
Souvent isolés les aidants ont besoin, dans
leur engagement quotidien, d’un appui multi-
Les aidants :
8 millions de personnes en France
* CNSA ** Charte européenne de l’aidant familial.
4. 4 ETRE AIDANT : UNE SOLIDARITÉ EN MOUVEMENT
Florence Leduc,
présidente de l’Association
française des aidants
dont Crédit Agricole Assurances est
partenaire depuis 2010, insiste sur
cet accompagnement des aidants et
défend :
dimensionnel pour continuer d’avoir une vie
familiale et professionnelle :
Information et formation pour connaître les
solutions existantes pour accompagner
la perte d’autonomie. 46% des aidants
déclarent être mal informés ;
Répit pour faire face à la tension morale et à
la dégradation physique vécue au quotidien.
57% des aidants voient leur santé décliner ;
Conciliation vie professionnelle et rôle d’aidant
pour s’occuper d’un proche, d’un malade
ou d’une personne dépendante. 36% des
aidants estiment qu’un dispositif d’aide à la
conciliation serait un véritable soutien ;
Soutien psychologique pour aider sans altérer
sa relation avec l’aidé, tenir sur la longueur et
se préserver des moments pour soi.
« le droit d’aider mais de ne pas
mourir d’aider. Nous souhaitons
quelespersonnesaccompagnant
un proche, quel que soit l’âge
ou la pathologie de celui-ci, ne
soient pas assignées à résidence
et puissent continuer d’avoir une
vie familiale, professionnelle et
sociale ».
5. 5ETRE AIDANT : UNE SOLIDARITÉ EN MOUVEMENT
8,3 millions
c’est le nombre d’aidants
en France en 2014
4 ansdurée moyenne
d’une aide
5h/jourtemps moyen dédié à
l’aide par les aidants
30%
sont des enfants
Chiffres clés
70%sont des
femmes
90%sont des membres de la
famille
50%ont une activité
professionnelle
6. 6 ETRE AIDANT : UNE SOLIDARITÉ EN MOUVEMENT
En tant qu’assureur et premier bancassureur
en France, Crédit Agricole Assurances a une
responsabilité économique et sociale qui
se traduit par des investissements et des
engagements utiles pour la société civile. Aussi,
depuis 2010, le Groupe s’est engagé en faveur
des aidants familiaux et bénévoles en cohérence
avec les valeurs mutualistes de sa maison
mère, Crédit Agricole SA : proximité, solidarité,
responsabilité et utilité.
Appel à projets aidants
Chaque année, Crédit Agricole Assurances
lance un appel à projets qui vise à financer une
vingtaine de projets associatifs en faveur des
aidants. L’objectif de cet appel à projets est de
leur permettre de développer, pérenniser ou
lancer de nouveaux programmes en faveur des
aidants.
Sont concernés : toute association ou organisme
français d’intérêt général à but non lucratif
portant un projet concret, ponctuel ou récurrent,
répondant aux besoins des aidants en matière
de :
formation
information
répit
soutien psychologique
coordination des intervenants
conciliation vie professionnelle et rôle
d’aidant
Les principaux critères d’appréciation retenus
par le jury composé d’experts portent sur
l’impact réel et durable envers les aidants, la
faisabilité opérationnelle et financière du projet
présenté, le caractère original et innovant et/ ou
l’existence de dispositif d’évaluation (indicateurs
de suivi, évaluation des risques).
En trois ans, grâce au relais de ces opérations
par les Caisses régionales de Crédit Agricole, ce
sont 60 projets dans 23 régions qui ont vu le jour
et 1 million d’euros distribués.
Quelques exemples de projets
soutenus en 2013
Centre social du Canton de Moulins
Engilbert (Bourgogne) :
Animation de séances d’information et de
soutien psychologique à destination d’aidants
familiaux de personnes dépendantes du fait de
leur grand âge.
ANPHI – Vivre FM (Ile-de-France) :
Pérennisation de l’émission « La parole aux
aidants », diffusée sur Vivre FM en Ile-de-
France et sur internet, qui permet aux aidants
de s’exprimer sur leurs difficultés et leurs
succès tout en bénéficiant des conseils d’une
psychologue.
Agir pour les aidants (APLA) (Aquitaine) :
Organisation de week-ends de répit pour 20
co-aidants mineurs de personnes atteintes
d’une maladie chronique ou d’un handicap.
L’engagement de
Crédit Agricole Assurances
7. 7ETRE AIDANT : UNE SOLIDARITÉ EN MOUVEMENT
Etre aidant.com
Crédit Agricole Assurances a également lancé
un site www.etreaidant.com qui permet
aux aidants de s’informer sur les initiatives
menées par les associations au travers de
reportages vidéos. Avec le soutien financier et
l’accompagnement par les services, l’accès
à l’information est le troisième besoin le plus
exprimé par les personnes dépendantes et leurs
aidants. Crédit Agricole Assurances y répond au
travers de deux dispositifs destinés à toucher
efficacement le plus grand nombre.
Cartographie des associations financées
39 Caisses régionales
8. 8 ETRE AIDANT : UNE SOLIDARITÉ EN MOUVEMENT
Le financement des
Cafés des aidants®
Crédit Agricole Assurances est partenaire
financier de l’Association française des aidants
depuis 2010. A ce titre, le Groupe a financé près
de 50 Cafés des Aidants®
en France. Ces
réunions proposent aux aidants des lieux, des
temps et des espaces propices à l’information,
la rencontre et l’échange grâce à des équipes
formées d’animateurs et de psychologues.
Les Cafés des Aidants®
sont co-animés par un
psychologue ayant une
expertise sur la question
de l’accompagnement et par un travailleur
social ayant une connaissance des dispositifs
existants (locaux et nationaux) pour l’information
et l’orientation des aidants.
La Minute des aidants
En 2011 et 2012, Crédit Agricole Assurances
a financé deux saisons de « La minute des
aidants » sur France Télévisions donnant des
conseils pratiques aux aidants qui accompagnent
quotidiennement un proche en situation de
dépendance.
Parmi les thèmes abordés :
Entourer un aidé éloigné
L’information médicale sur Internet
Equiper le domicile de l’aidé
Le rôle didactique de l’aidant
Vacances aidant/aidé
La relation parents-institution.
Colloque national
aidants
En 2014, Crédit Agricole Assurances a
organisé son premier colloque national aidants
à l’Université Paris Dauphine sur le thème :
« Regards sur la France qui aide. Ni victimes,
ni héros : quelle aide pour les aidants ? ».
Basée sur les enseignements de l’étude menée
sur les 450 projets d’associations reçus par
Crédit Agricole Assurances « Etre aidant :
une solidarité en mouvement » et conduite
par le sociologue Franck Guichet, la journée du
22 mai 2014 a permis grâce à de nombreux
débats et tables rondes de revenir sur des
questions telles que “pourquoi les aidants
refusent-ils d’être aidés ?” ou “quelles politiques
publiques pour les aidants ?”
Avec l’organisation de cet événement national
et la présence d’intervenants reconnus,
Crédit Agricole Assurances compte participer
activement au débat public sur les aidants en
délivrant un point de vue unique à travers l’action
des associations.
Aidants salariés
Avec environ 8,3 millions d’aidants en France
à ce jour, Crédit Agricole Assurances est
conscient que cette problématique touche
également ses propres salariés. Pour les
accompagner, le Groupe a élaboré, en
collaboration avec des aidants salariés, le Guide
Aidant Salarié. L’objectif est de donner des
conseils pratiques sur les dispositifs existants à
la fois dans l’entreprise et hors de l’entreprise.
Crédit Agricole Assurances met par ailleurs
à la disposition de ses salariés le service d’infor-
mation et d’accompagnement Responsage
http://www.responsage.com/.
Dans le cadre de cette prestation, chaque
aidant salarié peut contacter un conseiller qui,
sous 72h, apportera une réponse personnalisée
9. 9ETRE AIDANT : UNE SOLIDARITÉ EN MOUVEMENT
et confidentielle à sa demande. Avec plus de
60 000 contacts géolocalisés (organismes
et réseaux publics, associations, services à
domicile, hébergements, matériel médical…),
Responsage permet à chacun d’accéder à
une information qualifiée au plus près de ses
besoins. Chaque conseiller s’engage par ailleurs
à assurer un suivi de l’évolution de la situation
de l’aidant salarié après sa demande. Le service
est gratuit pour les salariés et les coûts de la
plateforme sont assumés par l’entreprise,
Autres engagements
Vers l’autonomie
Cet engagement en faveur des aidants, Crédit
agricole Assurances le décline aussi dans ses
offres (financement de répit dans le contrat
dépendance).
Vers l’Autonomie, contrat dépendance
de Predica, filiale assurances de personnes
de Crédit Agricole Assurances, propose de
nombreux services destinés à l’assuré, ses
parents et ses aidants. Grâce à son contrat,
l’assuré se protège contre sa propre perte
d’autonomie mais également contre celle de
ses parents. Dans les deux cas, il bénéficie des
mêmes services d’assistance :
des informations sur la situation de perte
d’autonomie, les points juridiques et sur
des dispositions plus spécifiques comme la
protection des biens, la fin de vie, le dossier
médical…,
un soutien psychologique,
une orientation vers des groupes de parole
pour les aidants familiaux,
l’évaluation de la perte d’autonomie du parent
de l’assuré par une assistante sociale,
un bilan de vie pour évaluer la situation et
proposer des solutions en adéquation avec
les besoins (maintien ou non à domicile,
obtention des aides disponibles, proposition
des prestations d’assistance),
l’audit de l’habitat si des aménagements sont
nécessaires,
un service d’écoute, d’information et
d’orientation sur les problématiques à
caractère social et accompagnement dans
les démarches administratives et sociales,
l’aide à la recherche d’un établissement
spécialisé pour personnes âgées,
un service d’écoute active animé par une
assistante sociale,
une formation pratique, assurée par une
infirmière, pour les aidants.
Le répit de l’aidant, une prestation dédiée à
l’assuré aidant
Ce service d’aide permet à l’assuré aidant
de « faire une pause », de se préserver et de
préserver sa famille. Cette prise en charge est
proposée une fois par an à hauteur de 1 000 € de
prestations. Les aidants familiaux ou bénévoles
sont au cœur de l’écosystème qui entoure les
personnes en situation de dépendance. Il est
impératif de les accompagner et de les soutenir
afin d’encourager cette chaine de solidarité.
10. 10 ETRE AIDANT : UNE SOLIDARITÉ EN MOUVEMENT
i-dependance.fr :
l’information pour tous accessible partout
Dans la continuité de son action en faveur
des aidants familiaux ou bénévoles, Crédit
Agricole Assurances a lancé le site internet
i-dépendance.fr qui propose des contenus
destinés à la fois aux aidants et aux aidés. Ce
site regroupe des avis d’experts santé et social
reconnus et en activité. Il s’articule autour des
thématiques suivantes :
comprendre le vieillissement et informer
aidants et aidés sur la dépendance,
conseiller les aidants prenant en charge une
personne âgée dépendante,
faire face à la dépendance en se formant via
un contenu adapté aux problématiques du
quotidien sur la santé des seniors, les causes
de la dépendance, le rôle et le métier d’aidant,
les aides aux aidants, les aides financières et
les conseils pratiques d’experts,
détecter un état de dépendance en utilisant
les services de prévention en ligne tels que
des simulateurs pour les personnes âgées ou
pour les aidants,
valoriser les événements locaux privés et
publics utiles aux aidants et aux personnes
âgées dépendantes.
11. 11ETRE AIDANT : UNE SOLIDARITÉ EN MOUVEMENT
Contexte
Depuis trois ans, Crédit Agricole Assurances
mène un programme en faveur des aidants, à
travers le lancement d’un appel à projets pour
financer des actions de soutien aux aidants. Le
nombre des réponses reçues, presque 450,
et la diversité des projets qui sont présentés,
démontrent que de multiples actions de
soutien aux aidants se développent sur les
territoires. Ce succès inattendu fait émerger
de nombreuses questions. Quelles sont ces
actions de soutien ? A quels types d’aidants
sont-elles proposées ? Quels sont leurs
objectifs et leurs résultats ? Comment sont-
elles mises en œuvre ? Sont-elles le signe que
la prise en compte des aidants progresse ?
En examinant les projets reçus, Franck Guichet,
sociologue (émiCité) a effectué un travail de
cartographie des associations. Puis, à partir
de retours d’expérience sur des projets mis en
œuvre, les aidants ayant participé aux différentes
actions de soutien ont été interrogés.
Voici les principaux résultats :
L’engagement des
associations
Ce sont les associations qui interviennent dans le
champ du maintien à domicile et qui font partie du
secteur médico-social. Ce sont également elles
qui développent le plus de projets en direction
des aidants. Elles illustrent l’enracinement de
la question des aidants dans l’aide à domicile :
pour les personnes aidées, rester chez soi
signifie d’abord pouvoir continuer à vivre au
sein de sa famille et préserver ses relations
avec son entourage.
Mais on constate que l’implication du secteur
associatif va au-delà du seul champ des
professionnels du maintien à domicile. D’abord
il y a de nombreuses associations de patients
ou représentatives des personnes en situation
de handicap qui intègrent de plus en plus la prise
en compte des aidants dans leurs programmes.
Ensuite, il y a des associations d’aidants qui
sont en train de se créer. Et au-delà, ce sont de
nombreuses associations à but social ou culturel
qui se mobilisent.
En observant l’engagement des associations,
il apparaît clairement que la thématique des
aidants dépasse les oppositions entre secteur
social et médico-social, entre personnes âgées
et personnes handicapées, entre professionnels
et usagers. La prise en compte des aidants
oblige les associations à porter un nouveau
regard sur la définition de leur périmètre,
de leurs missions et de leurs publics.
Des aidants
inclassables
Il est frappant de constater que le plus souvent,
les aidants ne demandent rien pour eux. Les
associations témoignent aussi des nombreux
refus qu’elles ont essuyé. Si les aidants
apparaissent peu enclin à s’apitoyer sur leur
sort, c’est parce qu’ils sont d’abord préoccupés
par la situation de leur proche. Ils répondent à
une urgence, à des besoins non couvert, ils
pallient les insuffisances des financements
ou des aides proposées. De fait, beaucoup
deviennent aidant sans même s’en rendre
compte. Mais en plus d’être invisibles, les
aidants sont inclassables : ils ne rentrent dans
aucune catégorie homogène qui les distinguerait
du reste de la population.
L’étude « Etre aidant :
une solidarité en mouvement »
12. 12 ETRE AIDANT : UNE SOLIDARITÉ EN MOUVEMENT
Pourtant, en dépit de leur refus d’être aidé, les
associations constatent que les aidants sont
fragiles, et qu’ils peuvent même se mettre en
danger. Que ce soit en raison du stress ou de
la fatigue, leur santé peut se dégrader, et ils
courent le risque de décéder avant la personne
aidée. Face aux aidants, les associations sont
confrontées à un dilemme : comment les
protéger des risques qu’ils prennent, sans
les considérer comme des personnes qui ont
besoin d’aide ?
Une palette d’actions
de soutien
En complément des aides et des soins qui
existent déjà pour les personnes ayant besoin
d’aide à la vie quotidienne, les associations
proposent différentes actions de soutien
destinées aux aidants. Il s’agit d’une palette,
permettant de répondre aux contraintes
spécifiques de chaque aidant, afin de lui
apporter de l’information, des éléments
de réflexion, une écoute pour lui permettre
de parler de ses difficultés, du répit, etc.
Ces actions de soutien ne s’inscrivent pas
seulement dans la logique d’une réponse à un
besoin, mais dans celle d’une reconnaissance
de l’expérience : elles visent à faire émerger des
demandes, et peut-être des besoins.
Le répit occupe une place centrale dans ces
actions de soutien car il permet de repositionner
les aidants dans l’organisation de la prise en
charge. Mais c’est aussi l’action qui demande
le plus de moyens. Aussi, on observe que
le modèle économique des actions mises
en œuvre semble très limité pour assurer le
développement d’une large palette d’action, et
l’absence d’un dispositif de financement
public fait courir à la fois le risque de la non
pérennisation des actions, et celui de leur
inégale répartition sur le territoire.
Des leviers et des freins
Les retours d’expérience font apparaître qu’en
agissant dans la proximité, aussi bien pour
connaitre les difficultés rencontrées localement
que pour informer sur les soutiens proposés, les
associations parviennent à se rapprocher des
aidants. Quand on observe plus précisément
les actions de soutien qui suscitent l’intérêt
des aidants, on constate que les associations
ne confondent pas les besoins des personnes
aidées et ceux des aidants, mais qu’elles
prennent en compte les deux. C’est alors en se
plaçant aux côtés des aidants, pour reconnaître
l’importance et la valeur de leur rôle dans
l’accompagnement des personnes aidées, que
les associations parviennent à proposer des
formes de soutien que les aidants acceptent.
La mise en œuvre des actions de soutien
nécessite souvent de prendre le risque de
nouveaux partenariats, et d’innover dans
les activités proposées.
Les freins rencontrés dans la mise en œuvre des
actions de soutien sont de plusieurs ordres :
l’isolement d’une association et le manque de
partenaires,uneapprochetrop“psychologisante”
des aidants, des cloisonnements institutionnels
qui ne facilitent pas l’évolution des mentalités,
des carences flagrantes dans l’offre de services à
domicile, ou encore le manque de connaissance
sur l’efficacité réelle des actions de soutien.
L’insuffisance des
politiques publiques
Alors que la contribution des aidants apparaît
majeure, économiquement, socialement et
humainement, le rôle des pouvoirs publics
reste très insuffisant pour permettre une réelle
prise en compte des aidants. Localement, les
associations parviennent parfois à mobiliser les
Conseils Généraux, les Agences Régionales de
Santé (ARS) ou encore les CARSAT, pour obtenir
des financements. Mais les financements sont
accordés au coup par coup, et ils ne permettent
pas d’installer les actions dans la durée. En
conséquence, de nombreuses associations
ont dû arrêter leurs programmes d’aide aux
aidants, faute de financements pérennes.
Le développement d’une politique publique pour
soutenir les aidants fait débat. Face à l’enjeu
d’une reconnaissance de la contribution des
aidants, les associations observent plusieurs
risques : une qualité insuffisante des prestations
13. 13ETRE AIDANT : UNE SOLIDARITÉ EN MOUVEMENT
à domicile et des compétences des intervenants,
peu de financements accordés pour le répit,
un manque de transversalité entre le secteur
sanitaire et l’action médico-sociale, l’absence
d’un statut porteur de nouveaux droits sociaux
pour les aidants… Elles craignent que la prise en
compte des aidants, au lieu d’être un projet qui
met la solidarité en mouvement, reste un objet
cantonné dans le champ des politiques sociales.
L’expression d’une
solidarité de proximité
Les associations constatent que les aidants
agissent d’abord en raison d’un lien affectif avec
la personne aidée, et c’est cette affection qui est
la source de leur implication. Sous cet angle,
on peut lire dans le comportement des aidants
l’expression d’une solidarité de proximité
qui se manifeste au sein de la famille, mais
aussi dans le cercle amical, le voisinage,
et auprès de tous ceux qui connaissant la
personne aidée, se sentent concernés par sa
situation et qui décident de prendre leur part de
responsabilité.
Confrontésàlaperted’autonomiedeleurproche,
les aidants sont sensibilisés sur ce risque, et aux
côtés des associations qui mettent en place des
actions de soutien, les acteurs de l’assurance ont
probablement un rôle à jouer pour informer les
aidants et les accompagner dans une réflexion
sur la prévention. Mais leur rôle peut aller
encore au-delà si on s’interroge sur l’articulation
entre les solidarités de proximité et la solidarité
collective qui actuellement ne couvre pas le
besoin de répit. En reconnaissant l’importance
de ce besoin non pas pour les aidants mais
dans l’accompagnement des personnes aidées,
les compagnies d’assurance pourraient
contribuer à financer et à faciliter le recours
aux professionnels, dont l’intervention
permet de soulager les aidants.