1. Discours Anne Delemenne
Secrétaire générale de la FGTB
Manifestation nationale du 2 décembre 2011
« Bonjour à toutes et tous,
Nous les avions prévenus en leur disant: ne vous trompez pas de cible. Le déficit public
n’est pas causé par les jeunes, les plus de 50 ans, les femmes, les chômeurs, les
pensionnés, les agents des services publics.
Mais ils ne nous ont pas entendus.
Les partis de droite continuent leur chantage. Pourtant, nous savons tous que ce déficit
relève du chaos financier causé par les banquiers et les spéculateurs. C’est le cas en
Belgique et partout où les Etats ont dû socialiser les pertes de la finance.
A quand la régulation des banques ? Faudra-t-il vivre une autre catastrophe comme
celle de Dexia pour réagir ? Nous en avons assez de payer pour les erreurs des
banquiers.
Au lieu de rendre les allocations de chômage dégressives, il faudrait dégraisser les bonus
des traders et les dividendes aux actionnaires. La spéculation pourrit la vie des
travailleurs, des vrais entrepreneurs, des petits épargnants.
Au lieu d’allonger la carrière, de toucher à nos prépensions, il faudrait accélérer l’entrée
des jeunes, des femmes au travail en leur proposant du travail. Du travail, et de l’emploi
de qualité, c’est cela que nous réclamons.
En 2010, c’est 15 milliards de cadeaux que l’Etat (c’est-à-dire nous) a donné aux
entreprises : obligation de résultats ? Responsabilisation ? Rien. Nada. Niets.
Nous vivons aujourd’hui la troisième révolution industrielle. L’environnement représente
en effet un défi majeur. Et que nous dit-on ? Qu’il n’y a pas d’argent pour la relance
économique durable : pour l’acier intelligent (car durable de notre sidérurgie), pour isoler
nos bâtiments, pour des économies d’énergie, pour investir dans la mobilité durable. Pour
faire les bons investissements créateurs d’emplois. Par contre la collectivité donne 15
milliards chaque année aux employeurs, sans contrainte, ce n’est pas acceptable !
Et vous, Messieurs Michel et Reynders, puisque vous dites défendre la « classe
moyenne » -que sont aussi nos affiliés puisque ce sont les revenus moyens dont vous
parlez-, baissez donc la taxation sur les revenus du travail et allez chercher d’autres
impôts chez les plus fortunés, les revenus financiers, les fraudeurs du fisc. Et supprimez
les intérêts notionnels.
Il est temps de faire une grande réforme fiscale dans ce pays, devenu un paradis
fiscal pour les plus fortunés et un enfer fiscal pour ceux qui se lèvent tôt.
2. Grâce à nos actions depuis le début de l’année, nous avons sauvé une nouvelle fois
l’index, nous avons empêché de nouvelles taxes sur les revenus du travail. Mais nous
prévenons la droite et les employeurs de Belgique, et d’Europe, nous poursuivrons notre
mobilisation
pour supprimer les intérêts notionnels
pour taxer les revenus financiers
Sachez que notre modèle social n’est pas à vendre.
Comme le dit Stéphane Hessel : « Après s’être indigné, il faut agir !».
Ensemble, on est plus fort, samen sterk ».