Présentation de M. Seyid ABDALLAHI, Secrétaire Général de l'UNPM, lors de l'atelier"Quel marché du travail et quel dialogue social magrébins ?" au 3ème Forum des Entrepreneurs Maghrébins 2014, 17/18 Février à Marrakech.
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Quel marché du travail et quel dialogue social magrébins ? par Seyid ABDALLAHI - Forum UME 2014
1.
2. 3eme FORUM DES ENTREPRENEURS MAGHREBINS
(Marrakech, les 17 et 18 Février 2014)
SESSION THEMATIQUE :
Quel marché du travail et quel dialogue social magrébins ?
Intervention de Monsieur Seyid ABDALLAHI
Secrétaire Général de l’Union Nationale du Patronat Mauritanien (UNPM)
Février 2014
3. Monsieur le Président,
Messieurs les participants,
Messieurs les invites
Mesdames, Messieurs
Permettez-moi de préciser d’emblée, que ma présente et modeste intervention n’a pas la
prétention de proposer des solutions toutes faites pour la conception et la mise en œuvre
d’un marche de travail et d’un dialogue social maghrébins.
Elle se veut, au plus, une tentative visant à susciter vos réactions a ce sujet dont
l’importance et l’acuité n’ont d’égal que l’impérieuse nécessité de favoriser, dans les
meilleurs délais possibles, l’avènement concerté d’un marché de travail et d’un dialogue
social maghrébins.
En effet, une lecture objective du marché du travail maghrébin fait ressortir des taux de
chômage élevés.
Il en découle, pour plus de stabilité sociale, que les pays maghrébins doivent fournir les
efforts leur permettant d’enregistrer des performances identiques à celles des pays
émergents d’Asie du Sud-Est ou d’Europe Centrale et Orientale.
4. Il est d’emblée nécessaire, de prendre en considération, l’interdépendance des contraintes
structurelles engendrées par le taux de chômage élevé, le faible niveau des structures
d’enseignement et de formation et des administrations en charge du marché du travail, la
fragilité du secteur privé maghrébin et le bas niveau d’intégration commerciale et
économique.
Il est évident que la création d’un nombre conséquent d’emplois décents, ne peut résulter
que de l’avènement d’un secteur privé maghrébin concurrentiel.
Pour permettre à notre secteur privé de se développer et de créer davantage d’emplois, il
est impératif de concevoir et de mettre en œuvre, au niveau maghrébin, des réformes
qualitatives des politiques d’enseignement, d’emploi et de qualité de vie.
L’instauration d’une réelle et performante concurrence, l’exploitation optimale des
marchés, l’obtention des investissements nécessaires à la création d’emplois, dictent une
option claire et définitive pour des économies ouvertes et intégrées au Maghreb.
En conséquence de ce qui précède, les pays du l’Union du Maghreb Arabe, ne peuvent se
soustraire au soutien du développement d’une économie solidaire, en privilégiant
l’amélioration de la qualité de l’enseignement et de la formation professionnels qui sont
essentiels, voire indispensables en termes de création d’emplois et de capacité d’insertion
professionnelle.
5. Un dialogue social efficace est, sans aucun doute, le complément idéal des politiques
marché du travail axées sur la demande, étant entendu qu’au Maghreb, les marchés
travail qui se distinguent, notamment, par leur faible degrés de flexibilité, nécessitent
renforcement du dialogue social entre les acteurs concernés dans la perspective
rénover les codes de travail et de consolider la paix sociale.
du
du
un
de
Il est acquis que l’approfondissement de l’intégration maghrébine, est de nature à
dynamiser la croissance économique génératrice d’emplois et d’apaisement social au
niveau de notre région.
Une volonté de coopération plus prononcée et un engagement ferme dans la voie de la
modernisation, de la libéralisation et de l’intégration économique et financière constituent
des préalables incontournables à la consolidation du dialogue social maghrébin.
Au terme et en conséquence de tout ce qui précède, il importe de s’appesantir, autant que
faire se peut et dans le but bien compris de réaliser un nivellement par le haut, au niveau
maghrébin, d’un marché de travail et d’un dialogue social conséquents, sur l’impérieuse
nécessite de :
6. 1- concevoir et de mettre en œuvre au niveau du Maghreb, des initiatives régionales de
partenariat, en guise de correctif éventuel et de complément concerté des politiques
nationales relatives a l’emploi et a l’enseignement.
Pour ce faire, les structures professionnelles d’encadrement du secteur privé des pays
de l’Union du Maghreb Arabe, doivent s’organiser, coordonner et exposer leur vision, aux
autorités publiques compétentes, afin de contribuer a la mise en application de politiques
nationales concertées, en matière d’emploi et d’enseignement ;
2- procéder, dans les meilleurs délais possibles, a la création, au niveau du Maghreb, de
réseaux des partenaires concernés par l’enseignement et l’emploi et particulièrement,
entre les structures d’enseignement et les partenaires sociaux.
A ce sujet, le Maghreb est, plus que jamais, appelé a faire instaurer par ses
partenaires sociaux (Etats, Patronats et Syndicats de travailleurs), des réseaux dont
l’objectif est, notamment, la coordination des options en matière d’enseignement et
d’emploi.
3- étudier et mettre en application, au niveau du Maghreb, des mécanismes d’échanges
techniques couvrant l’ensemble des questions intéressant l’emploi, la capacité d’insertion
professionnelle et le travail décent. La mise en place de ces mécanismes, pour plus
d’efficacité, doit être précédée d’une harmonisation des activités des structures en charge
de l’emploi, de l’insertion professionnelle et du travail décent ;
7. 4- convenir, tout en les maitrisant a travers la concertation en ce qui est relatif a leur
conception et a leur mise en œuvre, de nouvelles régulations sociales, particulièrement,
en ce qui concerne le marché du travail et l’accroissement de la libre mobilité des
professions spécialisées. Il est évidemment illusoire de prétendre créer un véritable
marché du travail et accroitre la libre mobilité des professions spécialisées, en l’absence de
nouvelles, parce qu’actuelles et, par conséquent, performantes régulations sociales.
5- favoriser, au niveau du Maghreb, des flux de savoir entre les acteurs économiques,
renforcer la transparence des marchés et améliorer le niveau de formation et d’éducation
afin de développer les compétences au niveau de toutes les franges de la population.
La finalité de cet important objectif est, bien sur, le développement mais aussi et
surtout, le nivellement par le haut, des compétences de toutes les couches de la
population par l’échange régulier des informations économiques et par le biais de la
transparence des marchés au sujet desquels, distinction doit être désormais faite, entre la
passation, le contrôle et la régulation.
6- créer les conditions permettant une concertation pour la réalisation d’un consensus
maghrébin autour d’un modèle social et économique. L’avènement de ces conditions
est, bien entendu, conséquence de la mise en œuvre harmonieuse des actions que je
viens d’énumérer et requiert, également, une coordination constante et évolutive des
politiques en vigueur dans les pays de l’Union du Maghreb Arabe, dans les domaines social
et économique ;
8. 7- répertorier et exploiter des exemples de bonnes pratiques résultant de l’expérience des
pays de l’Union du Maghreb Arabe dans le but d’évaluer leur pertinence pour apporter
des solutions au problème du chômage des jeunes et renforcer le dialogue social au
niveau du Maghreb. Il va de soi que les exemples de bonnes pratiques connus au
niveau des pays de l’Union du Maghreb Arabe et, même, au delà, pourraient constituer
des éclairages, pour ne pas dire, des pistes conduisant a des solutions au problème
persistant du chômage des jeunes et au renforcement du dialogue social, au niveau
maghrébin.
8- définir et renforcer le rôle de l’Union Syndicale des Travailleurs du Maghreb Arabe
(USTMA) dans le processus de renforcement du dialogue social maghrébin.
Le rôle axial de l’Union Syndicale des Travailleurs du Maghreb Arabe (USTMA) dans le
processus de renforcement du dialogue social maghrébin, n’est pas a démontrer eu égard
a son action au niveau maghrébin, en matière d’organisation, de dynamisation et de
coordination des activités des syndicats des travailleurs.
Il me parait, cependant, utile de préciser ici et maintenant, que l’action salutaire de
l’USTMA restera incomplète sans celle non moins importante, engagée, au niveau
patronal, par l’Union Maghrébine des Employeurs (UME).
Je vous remercie pour votre attention.