Après six mois passés au Centre de Mathématiques Appliquées, le temps est venu pour nous de rejoindre nos entreprises et débuter nos missions industrielles. La fin du cursus de formation nous aura réservé de belles rencontres avec des entreprises innovantes ; elles nous ont permis des échanges fructueux.
Notre voyage d’étude à Singapour nous aura prouvé le dynamisme des entreprises françaises et leur volonté de conquérir le marché asiatique. Mais la France garde de très belles opportunités dans le domaine de l’énergie. Nous en avons eu la preuve lors de plusieurs visites dans la région de Nice et au cours d’un dernier voyage d’étude où nous sommes passés par Marseille, Grenoble et Technolac.
Ce numéro, bien que similaire au précédent, vous plongera dans l’univers d’entreprises très variées qui restent profondément attachées au savoir-faire français et à ses perspectives de développement sur le territoire. Vous y découvrirez de beaux exemples de réussite dans le secteur de l’énergie : de la start-up Energy Pool au géant RTE en passant par le brillant laboratoire du CEA, tous ont montré la ferme volonté de se développer et créer de la richesse en France tout en jouant un rôle majeur dans la transition énergétique.
Nous tenons ainsi à remercier très chaleureusement la SMEG, Valomed, GRDF, RTE Marseille, la centrale EDF de Gardanne, Engie, Cofely, le CEA et enfin Energy Pool pour nous avoir accueilli et pris le temps de nous faire découvrir leurs activités.
Je vous souhaite à tous une agréable lecture,
Louis POLLEUX
2. Adresse e-mail
infose@mastere-ose.fr
TELEPHONE
04 97 15 70 73
ADRESSE
Centre de
Mathématiques
Appliquées
Mines Paristech
Rue Claude Daunesse
CS 10 207
06904 Sophia Antipolis
Coordinatrice - Catherine Auguet Chadaj
Maquettiste - Samuel Petitjean
Photos - Elèves MS OSE
Toute reproduction, représentation, traduc-
tionouadaptation,qu’ellesoitintégraleoupar-
tielle, quel qu’en soit le procèdé, le support ou
le média, est strictement interdite sans l’auto-
risation des auteurs sauf cas prévus par l’article
L. 122-5 du code de la propriété intellectuelle.
Après six mois passés au centre de
Mathématiques Appliquées, le temps est
venu pour nous de rejoindre nos entre-
prises et débuter nos missions industri-
elles. La fin du cursus de formation nous
aura réservé de belles rencontres avec
des entreprises innovantes. Elles nous
ont permis des échanges fructueux.
Notre voyage d’étude à Singapour nous aura prouvé le dynamisme
des entreprises françaises et leur volonté de conquérir le marché
asiatique. Mais la France garde de très belles opportunités dans le
domaine de l’énergie. Nous en avons eu la preuve lors de plusieurs
visites dans la région de Nice et au cours d’un dernier voyage d’étude
où nous sommes passés par Marseille, Grenoble et Technolac.
Ce numéro, bien que similaire au précédent, vous plongera dans
l’univers d’entreprises très variées qui restent profondément atta-
chées au savoir-faire français et à ses perspectives de développe-
ment sur le territoire. Vous y découvrirez de beaux exemples de
réussite dans le secteur de l’énergie : de la start-up Energy Pool au
géant RTE en passant par le brillant laboratoire du CEA, tous ont
montré la ferme volonté de se développer et créer de la richesse en
France tout en jouant un rôle majeur dans la transition énergétique.
Nous tenons ainsi à remercier très chaleureusement la SMEG,
Valomed, GRDF, RTE Marseille, la centrale EDF de Gardanne, Engie
Cofely, le CEA et enfin Energy Pool pour nous avoir accueilli et pris
le temps de nous faire découvrir leurs activités.
Je vous souhaite à tous une agréable lecture,
Louis Polleux
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2 éDITORIALCONTACTS
3. ACTUALITés
VISITES
04 - Evénement Dynamose :
« Thermodynamique, Mondialisation
& Souveraineté : Quelle Europe
pour quelle transition écologique et
économique dans une France et un
monde en crise systémique ? »
05 - Concours CIGRE : « Quelles inter-
connexions pour les réseaux élec-
triques de demain ? »
06 - Poste de livraison gaz de GrDF
08 - Usine VALOMED : des déchets com-
me source d’énergie
10 - La SMEG : Société Monégasque de
l’Electricité et du Gaz
13 - RTE Méditérannée
16 - Centrale thermique de Martigues
19 - MINATEC : au coeur de l’innovation
22 - Showroom CEA - MINATEC
24 - Energy Pool stabilise le réseau
grâce à la flexibilté électrique
Devenez partenaire de l’événement OSE 2018
L’Hydrogène, vecteur énergétique du futur ?
Mardi 25 Septembre 2018 à Sophia Antipolis (06)
Le programme de ce colloque s’articulera autour des applications de l’hydrogène les plus prom-
etteuses. Seront détaillées entre autres les caractéristiques de production, stockage et transport,
ainsi que l’évaluation des performances économique et environnementale de ces applications.
Cette manifestation d’envergure ne peut se faire sans la participation d’entreprises comme la vôtre.
Celle-ci pourra prendre la forme d’un soutien financier ou d’interventions lors du colloque, pour
promouvoir vos activités en lien avec l’hydrogène et partager vos savoirs.
Pour plus d’informations, contactez : evenement@mastere-ose.fr
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
3SOMMAIRE
4. ACTUALITéS AVRIL 2018
Louis POLLEUX
Evènement Dynamose
Co m m e c h a q u e a n n é e ,
l’association des anciens
du mastère a organisé une
conférence sur le thème de
l’énergie. Cette année aura
encore été une belle réussite
avec une table ronde dont
le sujet n’était pas des plus
simples : « Thermodynamique,
M o n d i a l i s a t i o n &
Souveraineté : Quelle Europe
p o u r q u e l l e t r a n s i t i o n
écologique et économique
dans une France et un monde
en crise systémique ? ».
D ’é m i n e n t s c o n f é r e n c i e r s
avaient fait le déplacement
pour offrir aux spectateurs
une discussion de très haute
volée : le physicien François
R O DDI E R , l ’ é c o n o m i s t e
J a c q u e s S A P IR , l a j u r i s t e
Geneviève FERONE-CREUZET
et enfin l’ingénieur Jean-Marc
JANCOVICI.
Merci à tous les intervenants,
félicitations à l’équipe de
Dynamose et à l’année pro-
chaine pour une nouvelle con-
férence !
Retrouvez la présentation des
intervenants et la vidéo du
débat sur le site des anciens
du mastère OSE : http://dyna-
mose.org/
De gauche à droite, M. Huet, M. Jancovici, Mme Ferone-Creuzet et M. Roddier en train de
débattre le 12 avril dernier à l’école des Mines de Paris
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4 NEWS
5. concours CIGRE : Quelles interconnexions pour les réseaux électriques
de demain ?
Cette année, deux équipes
du mastère OSE participaient
à l’édition 2018 du concours
CIGRE dont le sujet était
« Interconnexions des réseaux
é l e c t r i q u e s d e d e m a i n :
Enjeux ? Points bloquants ?
Perspectives ? ».
Le premier prix étudiant est
revenu à Lise Adegnon et
Louis Polleux pour leur article
intitulé « Mobilité électrique
et production solaire en zone
insulaire : quelles intercon-
nexions ? ». Le premier prix
doctorant a quant à lui été
décerné à Florian Rouot et
Baptiste Metz pour leur article
« Le stockage de l’électricité
au service des interconnexions
des réseaux électriques de
demain ».
Félicitations aux quatre lauré-
ats avec un remerciement par-
ticulier à tout le personnel du
CMA pour son soutien et l’aide
apportée durant ce projet.
De gauche à droite : Lise Adegnon, Louis Polleux, Florian Rouot,
Baptiste Metz et Olivier Grabette de RTE
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
5NEWS
6. Le jeudi 8 février, accompagné
de M. Sébastien Rose (pro-
motion OSE 2004), les élèves
du mastère OSE ont visité le
poste de distribution de gaz
près de Cannes géré par GrDF.
La livraison de gaz provient
du méthanier de Marseille-
Fos Sur Mer. Le gaz arrive vers
le poste de distribution dans
le réseau de transport de GRT
gaz à une pression de 60 bars.
Ce gaz est ensuite filtré grâce
à un filtre à huile puis détendu
à 4 bars dans une soupape
pour alimenter les réseaux de
gaz des communes autour de
Cannes (Antibes, Juan les Pins,
Grasse, Mougins, Golf Juan...).
Selon l’opérateur GrDF, les
p l u s gro s co n s o m m a te u r s
dans la région sont : les indus-
tries chimiques, les indus-
tries de fabrication de parfum
mais également la commune
de Biot. Les canalisations de
transport et distribution sont
fabriquées en Acier 250 isolé
électriquement pour éviter la
corrosion. Pour des raisons de
sécurité, la pression dans les
canalisations ne doit pas être
inférieure à 1 bar. Au niveau
d u p o s te d e d i s t r i b u t i o n ,
les canalisations et robinets
sont numérotés pour pouvoir
être manœuvrés à distance
sur ordre de la centrale. Des
capteurs de pression et tem-
pérature y sont installés pour
contrôler le gaz. En termes
de gestion du réseau de dis-
tribution, il faut noter que la
mairie est propriétaire de ces
réseaux.
Dans le centre visité, il y a
un poste d’entraînement où
les agents de sécurité (pom-
piers, polices…) sont sen-
sibilisés aux dangers de la
gestion du gaz mais effect-
uent aussi des entraînements
pour apprendre à faire face à
des incendies. Il faut ajouter
à cela des exercices de sensi-
bilisation aux règles de sécu-
rité auprès des entreprises en
BTP qui réalisent des travaux
de terrassement et forage,
qui risquent d’endommager
les tuyaux de gaz enterrés.
Aujourd’hui pour informer
une entreprise de la présence
d’un réseau de gaz, un grillage
est mis en place à 20-30 cm de
profondeur, il est de couleur
jaune. Depuis 2000, GrDF a
l’obligation de déclarer sur
des cartographies les local-
i s a t i o n s e t b r a n c h e m e n t s
des canalisations de gaz, les
entreprises doivent ensuite
baser leurs études sur ces
cartes avant tous travaux de
construction. Un autre moyen
de prévenir les risques liés au
gaz est l’usage de véhicules
qui parcourent les chemins
au-dessus des réseaux pour
vérifier la présence de fuites
avec des capteurs capables de
déceler la présence de tuyaux
en un seul passage (contre
Visite du poste de livraison gaz de GrDF
Exercice d’intervention d’un étudiant après démonstration
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
6 VISITES
7. plusieurs auparavant).
Aujourd’hui grâce à la procé-
dure gaz renforcée « PGR »,
le nombre d’incidents liés au
gaz a été divisé par 5. En cas
d’incident, il faut couper le
gaz par mesure de sécurité et
cette coupure peut alors durer
plus de 2 jours et affecter un
grand nombre de personnes
(20 minimum) d’où l’intérêt
de mettre en place des procé-
dures préventives strictes.
Durant cette visite, quatre
é l è v e s d u m a s t è r e a v e c
le concours de M. Henon,
appui technique sénior de la
Centrale, ont participé à un
exercice d’extinction de feu
généré par une fuite de gaz à
basse pression (3 bars). Ils ont
pu éteindre le feu avec succès
grâce à un extincteur tout
en tenant compte des con-
signes de sécurité données
par l’opérateur. Le but de cet
exercice était de voir de plus
près la manipulation d’arrêt
de feu et prendre conscience
de la taille d’un incendie lié à
une fuite de gaz.
N o u s t e n o n s à r e m e r c i e r
M . S é b a s t i e n R o s e a i n s i
q u e M . Ve n a n c e H e n o n ,
l’opérateur GrDF présent sur
place, pour l ’organi s at i o n
et l ’accompagnement lors
de cette visite qui nous ont
permis de concrétiser nos
connaissances du gaz sur le
terrain.
Chaimaa ELMKADMI
Visite guidée sur le site d’entraînement
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
7VISITES
9. un bâtiment spécifique puis
évacués vers un centre de
traitement en Italie.
• Traitement des fumées
Les fumées passent dans un
réacteur sec où sont injec-
tés de la chaux éteinte et du
charbon actif. La chaux a pour
but de neutraliser l’acidité
des fumées et le charbon
actif de piéger les molécules
de dioxines/ furannes et les
métaux lourds. Les gaz sont
ensuite filtrés à travers les
mailles d’un tissu en téflon
pour enlever les grains de
chaux et de charbons actifs
pollués. Les résidus filtrés
REFIOM (Résidus d’Epuration
des fumées d ’incinération
d’ordures Ménagères) sont
stockés dans un silo avant
d’être évacués vers une usine
de traitement des déchets
dangereux en Mayenne. A
cette étape du processus, les
gaz sont passés de 1,5gr/m3
à
0,01 gr/m3
. La dernière étape
consiste à traiter chimique-
ment les oxydes d’azote con-
tenus dans les fumées dans un
catalyseur. Le traitement est
réalisé par l’éclatement des
molécules d’ox yde d’azote
au contact d’ammoniac dans
un catalyseur en céramique
conçu en nid d’abeilles. En
définitive, le processus total
de traitement des fumées
permet d’obtenir 0,05ng/Nm3
de dioxyde pour passer sous la
barre règlementaire de 0,1ng/
Nm3
.
P r o c e s s u s d e v a l o r i s a t i o n
énergé tique
C’est à l’étape du traitement
des fumées que débute le pro-
cessus de valorisation énergé-
tique. Elles entrent dans une
chaudière à 950°C, permet-
tant de chauffer l’eau con-
tenue dans les tubes pour la
transformer en vapeur. Près de
85% de l’énergie retenue dans
ces gaz est valorisée. Ainsi, à
la sortie de la chaudière, leur
température n’est plus que de
195°C. La vapeur surchauffée
à 350°C et 40 bars de pres-
sion permet de faire tourner
une turbine qui entrainera
un alternateur pour produire
de l’électricité. A la sortie, la
vapeur à 0,9 bar et 50°C passe
d a n s u n a é r o c o n d e n s e u r
pour revenir à l’état liquide.
Le fluide redémarre ensuite
un nouveau cycle en entrant
dans la chaudière. Ce fonc-
tionnement en circuit fermé
permet une diminution con-
sidérable de la consommation
d’eau.
L e t u r b o a l t e r n a t e u r
produit une puissance de
10,6 MW sur 7500 heures.
Sur l’énergie produite, 20%
ser vira à alimenter la cen-
trale d’incinération et 80 %
sera revendue à EDF. Ainsi,
la quantité injectée sur le
réseau équivaut à la consom-
mation de 10 000 foyers sur
une année.
N o u s t e n o n s à r e m e r c i e r
M . M O R E AU, D i re c te u r d e
VALOMED pour le temps qu’il
nous a consacré lors de cette
visite instructive et pour avoir
répondu à nos nombreuses
interrogations. Nous remer-
cions également l’ensemble
du personnel du site que nous
avons pu croiser lors de notre
visite.
Thomas BAZIRE
Usine Valomed, Antibes
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
9VISITE
10. Lors de cette visite, le 28
février dernier, nous avons
été accueillis par Christian
Philipon, chargé de mission
et Guillaume Mar tin, ingé -
nieur d’exploitation qui nous
ont présenté la société. La
SMEG émane de la jonction
en 1976 de la SME (Société
Monégasque de l’Electricité,
1890) et de la SMG (Société
Monégasque du Gaz, 1936).
Onze ans plus tard, la SMEG
i n t è g r e l ’e x p l o i t a t i o n d u
réseau de chaleur et de froid
du quartier de Fontvieille.
La SMEG est aujourd’hui majori-
tairement détenue par Engie
(64%), EDF Développement
Environnement (15%), l’Etat
M onégasque (20%), et 1%
d’actionnaires divers. C’est
u n m o n o p o l e e n c o n c e s -
s i o n , q u i a s s u r e c h a q u e
année la fourniture et la dis-
tribution d’électricité et de
gaz en Principauté. Depuis
l’entrée de la SMEG au capital
de la Société Monégasque
d ’Assainissement (SMA), il
y a 25 ans, le centre de val-
orisation des déchets ali-
mente un réseau de chaleur/
froid urbain. La SMEG fournit
521,4 GWh d’électricité, dont
4 GWh (0,8%) par la valorisa-
tion des déchets, le reste étant
importé depuis la France, ainsi
que 66,1 GWh de gaz naturel.
Enfin, la fourniture de chaleur
et de froid représente respec-
tivement 20,6 et 34,1 GWh,
dont la production est prin-
cipalement assurée par la
v a l o r i s a t i o n d e s d é c h e t s
( 3 3 , 5 G W h ) , l ’é l e c t r i c i t é
(7,6 GWh), ou encore parti-
ellement le gaz (1,1 GWh).
Une centrale d’énergie ther-
mique marine (ETM) contribue
à hauteur de 12,5 GWh.
Les installations visitées
G u i l l a u m e M a r t i n n o u s a
e n s u i te p ré s e nté l e fo n c -
tionnement des installations
à disposition de la SMEG.
Outre la distribution de gaz
et d’électricité, très majori-
tairement impor tés depuis
la France (3 postes sources
pour l’électricité, 63/20 kV ),
l ’i n t é rê t m a j e u r d e c e t t e
visite a été la découverte de
la centrale de valorisation des
déchets et d’alimentation du
réseau chaud-froid ur bain
(CFU).
Le centre de valorisation traite
près de 76 000 tonnes de
déchets par an, lesquels sont
incinérés, produisant ainsi en
moyenne 12 à 13 tonnes de
vapeur par heure (280°C, 28
bars). Cette vapeur fait fonc-
tionner une centrale à trigé-
nération : à l’instar de la cogé-
nération, celle-ci produit de
l’électricité, de la chaleur,
mais aussi du froid.
C o n c r è t e m e n t , l a v a p e u r
haute pression fait tourner
une turbine, produisant ainsi
de l’électricité (4 GWh/an).
Cela permet d’autoproduire
l ’é l e c t r i c i t é n é c e s s a i r e à
l ’ensem ble du pro cess d e
traitement des fumées, ainsi
qu’à l’éclairage public de la
Principauté.
La SMEG : Société Monégasque de
l’Electricité et du Gaz
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
10 VISITE
11. L a va p e u r b a s s e p re s s i o n
en sor tie de la turbine ali-
mente quant à elle le réseau
de chaleur urbain. Il existe
d’ailleurs deux réseaux de
c h a l e u r, l ’ u n e n r é g i m e
60-50°C, pour la basse tem-
pérature, et un autre en régime
95-70°C. En cas de défaillance
de la turbine ou de besoins
plus conséquents, la chaleur
nécessaire à ces réseaux est
produite par les 2 générateurs
de vapeur, de 6MW chacun.
Une partie de cette vapeur ali-
mente également un groupe
froid à absorption de 1,9 MW
(eau + LiBr), avec un coeffi-
cient de performance de 0,7, il
permet de valoriser la chaleur
fatale de l’incinérateur même
en été sur le réseau d’eau
glacé au lieu de l’évacuer
à l’atmosphère par le biais
d ’ a é r o c o n d e n s e u r s . E n
revanche, son fonctionnement
nécessite de le maintenir sous
vide quasi-absolu (5 mmHg,
soit moins de 7 millibars), ce
qui n’est pas sans contraintes
pour l’entretien. Pour complé-
ter ce groupe, et même fournir
le plus gros de la puissance
nécessaire, la SMEG compte
également plusieurs autres
groupes froid : 3 groupes de
2,5 MW froid chacun avec
un COP = 6, fonc tionnant
avec 450 kg de R134a par
groupe, un groupe compres-
seur à vis de 1,4 MW et des
thermo-frigo-pompes de 400
kW chacune. Tous ces groupes
alimentent un réseau de froid
en régime 6-12°C, lequel est
utilisé par le centre commer-
cial de Fontvieille, le datacen-
ter de Monaco Telecom, et la
galerie du stade Louis II.
Un contrôle - commande de
p l u s 1 0 0 0 e n t ré e s - s o r t i e s
permet de visualiser, mon-
itorer, et piloter en direct
l’ensemble de ces installations.
Enfin, depuis 2013 a été con-
s t r u i t e u n e b o u c l e d ’e a u
froide prélevée en mer, dont
l’entrée d’eau se fait par une
buse immergée à 110 mètres
de profondeur, à 700 mètres
Visite guidée du centre d’exploitation de la SMEG
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
11VISITE
12. de la côte. Cela permet de
bénéficier d’une source froide
stable pour la centrale de val-
orisation des déchets : le fait
de prélever l’eau à cette pro-
fondeur garantit une tem-
pérature d’eau à peu près
constante de 14°C. La station
de pompage transfère ainsi
près de 2000 m3
/h d’eau vers
4 échangeurs à plaques de
9,5 MW. La centrale ne doit
pas renvoyer à la mer de l’eau
réchauffée à plus de 30°C,
mais elle n’atteint générale-
ment pas plus de 28°C en été
et 20°C en hiver.
Cette performance est due à la
grande efficacité énergétique
des installations de valorisa-
tion et à la récupération de
chaleur fatale dans le groupe
froid à absorption.
La SMEG contribue au développe-
ment durable
Le développement de réseaux
de chaleur et de froid permet
de mutualiser des installa-
tions, les rendant plus fiables,
plus efficaces, et avec une plus
grande durée de vie que si
chaque particulier ou chaque
immeuble devait fournir ses
besoins.
A i n s i , l a v a l o r i s a t i o n d e s
déchets au travers de ces
r é s e a u x C F U p e r m e t t e n t
d ’é v i t e r c h a q u e a n n é e
l’émission de 6000 tonnes de
CO2
pour la production de
chaleur, ainsi que de stabiliser
le prix pour les clients : autour
de 60€/MWh pour la chaleur
et 65€/MWh pour le froid.
Par ailleurs, la SMEG veille à
compenser autant que possi-
ble l’impact de ses activités :
par des actions extérieures,
elle garantit ainsi la compen-
sation carbone de son activité
chaud-froid urbain. En 2016,
40% de l’électricité consom-
mée était « verte ».
N o u s t e n o n s à r e m e r c i e r
chaleureusement Christian
Philipon et Guillaume Martin
qui ont rendu possible cette
v i s i t e , G u i l l a u m e M a r t i n ,
Laurent Viannet, responsable
du site ainsi que les autres
membres de la SMEG du centre
d’exploitation de la centrale
de valorisation, pour avoir
pris le temps de nous recevoir
et de nous expliquer en détail
leurs activités.
Romain SAINT-LÉGER
Un des groupes à absorption de la SMEG
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
12 VISITE
13. L e l u n d i 2 6 m a r s , R T E
Méditerranée nous a ouvert
les portes de son showroom.
Jean-Philippe Bonnet, délégué
Méditerranée, nous a accueilli
et présenté les activités du
gestionnaire de réseau.
Struc ture et ac tivités du gestion-
naire de réseau
En tant qu’acteur de la transi-
tion énergétique, RTE joue un
rôle majeur : s’assurer du bon
fonctionnement du marché de
gros, exploiter une infrastruc-
ture vitale mais aussi veiller
à sa bonne intégration dans
l’union européenne. Cela se
traduit au quotidien par des
activités de dispatching mais
aussi de service et de main-
tenance, des activités R&D
et des projets d’innovation.
L e S e r v i c e d e s Tr a v a u x
Héliportés, basé à Avignon, en
est un exemple et une vitrine
pour l’entreprise, qui peut sur-
veiller ses lignes grâce à des
technologies infrarouges, mais
aussi les construire et assurer
leur maintenance par hélicop-
tère. Ces réseaux Très Haute
Tension (400 kV ) sont gérés
et détenus par RTE, entreprise
nationale de service public, se
distinguant d’Enedis à qui les
réseaux 20 kV et Basse Tension
sont concédés. L’entreprise
RTE est aujourd’hui détenue à
50,1% par EDF mais ce dernier
n’a aucun droit de regard sur
l’activité du groupe. Ce mono-
pole naturel est d’ailleurs sur-
veillé de très près par la CRE,
régulateur auprès duquel RTE
doit justifier du TURPE et de
s e s i nve s t i s s e m e nt s e nt re
autres. Les 49,9% restants
de son capital sont détenus
par la caisse des dépôts et
Consignations.
Le réseau RTE
En France, 90% de l’électricité
produite est injectée sur le
réseau de transport, répartie
et livrée à 500 sites industriels
et au réseau de distribution,
dont les postes de transforma-
tion constituent les nœuds. Ce
réseau maillé fait partie inté-
grante de la plaque europée-
nne dont l’équilibre est géré
par l’ENTSO-E.
Le réseau exploité par RTE
est aujourd’hui à 90% aérien.
Essentiellement développé
entre 1970 et 1990 parallèle-
ment au programme électro-
nucléaire français, sa longueur
totale en France représente
deux fois et demie le tour de
la Terre. Sur la photo ci-après,
on observe ainsi grâce à une
présentation en réalité virtu-
elle toutes les composantes
de ce réseau hiérarchisé dans
la région PACA.
Pré visions e t politiques
Parmi les missions du gestion-
naire de réseau de transport,
la gestion de l’équilibre offre-
demande est primordiale et
per met à l ’entrepr ise une
vision privilégiée de la situ-
ation énergétique. Ce point
de vue unique est accompa-
gné d’un travail prospectif
ayant des impacts directs sur
les décisions politiques en
matière d’énergie.
RTE Méditérannée
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
13VISITE
14. En cette période de mutation
du secteur électrique sur dif-
férents aspects (économique
ave c l a l i b é ra l i s at i o n d e s
marchés, juridique, sociétal
ou technologique), le Bilan
Pré v i s i o n n e l 2 0 1 7 a cco m -
pagne plusieurs décisions
politiques.
Ainsi, la définition des ten-
dances à venir en termes de
production et de consomma-
tion selon plusieurs scénarios
a été l’élément déclencheur
de l’annonce du ministre de la
Transition écologique et soli-
daire Nicolas Hulot : l’atteinte
du seuil de 50% de production
nucléaire en énergie finale
a été repoussée et avec elle
la fermeture des centrales
nucléaires.
Ce document sera indéniable-
ment un support important
pour les débats à venir sur la
Programmation Pluriannuelle
de l’Energie 2018 (PPE). Voici
les principaux points dévelop-
pés par M. Bonnet :
• Consommation
Les prévisions RTE montrent
un palier de consommation
ainsi qu’une tendance bais-
sière dans les années à venir,
ayant pour cause des efforts
dans les secteurs résidenti-
els et tertiaires mais aussi la
désindustrialisation du pays.
Seul un scénario, comprenant
de nouveaux usages tels que
le véhicule électrique, voit
c e t t e c o n s o m m a t i o n a u g -
menter à partir de 2035.
• Production
Le parc de production fran-
çais est aujourd’hui fortement
controversé entre le débat
sur la prolongation du parc
nucléaire, la fermeture des
centrales au fioul, la ferme-
ture annoncée des centrales
à charbon et la difficile émer-
gence des technologies au gaz
naturel. Les centrales cycle-
combiné gaz (CCCG) ont ainsi
été mises sous cocon à partir
Réseaux gérés par RTE : en rouge, le réseau 400 kV ; en violet 63 kV ;
en vert 225 kV et en bleu, 150 kV. Showroom RTE Marseille.
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15. de 2008, ne trouvant pas de
débouchés économiques. Seul
un prix du gaz deux fois plus
faible que celui de l’électricité
permettrait la rentabilité de
telles centrales.
Depuis 2009, ce sont donc les
énergies renouvelables qui
émergent petit à petit, aidées
par des mécanismes incitatifs.
Chaque année, entre 1500 et
2500 MW sont raccordés au
réseau électrique, majoritaire-
ment sur les réseaux de distri-
bution (pour des puissances
inférieures à 12 MW ). Les
surplus d’électricité raccordés
au réseau d’Enedis remontent
cependant sur le réseau géré
par RTE, avec un fort impact.
Actuellement, le parc de pro-
duc tion français, qui sera
débattu lors de la PPE, a pour
priorité de favoriser la réduc-
tion des gaz à effet de serre
et plus particulièrement les
émissions de carbone. Alors,
seuls les scénarios Ampère
et Volt de RTE sont retenus
dans cette dynamique (voir
I nfose de décembre 2017,
B i l a n p r é v i s i o n n e l : R T E
propose cinq scénarios pour
la transition énergétique).
D e n o m b re u x p o i nt s b l o -
quants demeurent cependant
quant aux énergies renouvel-
ables, notamment en termes
d’acceptabilité sociale sur
l’éolien onshore et offshore.
Quant au photovoltaïque, ce
sont les questions de dével-
oppement du stockage et de
l’autoconsommation qui sont
aujourd’hui complémentaires
du déploiement massif de
cette énergie.
D’autres débats sont actuelle-
ment lancés, notamment sur
le critère de défaillance et le
passage de la pointe (prévoir
du délestage plutôt qu’un
surdimensionnement du parc
de production).
La région PACA
La région PACA, péninsule
électrique, a connu ces quinze
dernières années des incend-
ies, orages violents et autres
incidents qui ont nécessité
une gestion très attentive
mais aussi un renforcement
des lignes de distribution
d’électricité.
La sobriété énergétique est
aussi un sujet dont RTE PACA
se préoccupe, à travers de
nouvelles applications telles
qu’Ecowatt dont M. Bonnet
nous a fait la présentation et
dont le but est de sensibiliser
les utilisateurs à la réduction
de leur consommation lors
des périodes de pointe.
Qelle intégration pour RTE dans
l ’av e n i r é n e r g é t i q u e f r a n ç a i s e t
européen ?
Fi n a l e m e n t , d e n o m b re u x
c h a n g e m e n t s s e p ro f i l e nt
quant à l’avenir énergétique
français mais aussi européen.
S’il semble que la décen-
tralisation de la production,
l ’a u to co n s o m m at i o n e t l e
stockage seront partie inté-
grante du paysage énergé -
tique de demain, la prédiction
de cet avenir demeure com-
pliquée. Cependant, RTE saura
s’adapter à ces changements,
comme il le fait aujourd’hui
en contribuant à des projets
et démonstrateurs en cours.
Nous tenons à remercier une
nouvelle fois Jean-Philippe
B o n n e t p o u r c e t t e v i s i t e
enrichissante, son accueil,
son écoute, sa présentation
et toutes les réponses à nos
questions qu’il a pu nous
apporter.
Lise ADEGNON
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17. des installations et alimenter
le réseau électrique national,
le service d’exploitation opère
en continu (24h/24) grâce à 6
équipes de 5 salariés qui se
relaient en 3x8h.
Thierr y Gomez, adjoint au
chef du service production,
nous a présenté l’équipe en
poste lors de notre visite.
Elle est constituée d’un chef
d’exploitation, de deux opéra-
teurs (un par tranche), d’un
technicien d’exploitation et
d’un apprenti en parcours
« pépinière » formé sur un
des trois postes. Au total,
l e s e r v i c e d ’e x p l o i t a t i o n
représente 58% de la masse
salariale présente sur site qui
s’établit à 66 salariés EDF et
plus de 32 prestataires.
M. Gomez nous a présenté
quelques chiffres clefs de la
centrale. En particulier, celle-
ci a fonctionné plus de 5000h
en 2017 pour une production
de 5 T Wh d’électricité. Près
de 80% du temps de fonc-
tionnement de la centrale est
dédié à la par ticipation au
réglage de fréquence via les
services systèmes. Rappelons
que la centrale se situe en
région PACA, véritable pénin-
sule électrique qui importe
60% de l’électricité qu’elle
consomme et qui nécessite
donc des moyens flexibles
pour assurer la fiabilité et la
sécurité d’approvisionnement
de la zone.
La centrale CCG de Martigues
permet de répondre en seule-
ment 4 h à une sollicitation
pour injecter de l’électricité
sur le réseau (8h à froid) contre
8 h quand la centrale fonc-
tionnait au fioul (12h à 15h
à froid). Par ailleurs, la cen-
trale contractualise directe-
ment avec RTE pour soutirer
l ’é l e c t r i c i t é n é c e s s a i r e à
l’alimentation des auxiliaires
de l’installation qui consom-
ment en moyenne 6 MWe.
La promotion devant la Centrale EDF de Martigues
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20. fluides techniques indispens-
ables au bon fonctionnement
d e s i n f r a s t r u c t u r e s d u
campus répartis dans 10 bâti-
ments, tels que les salles
blanches et les laboratoires.
PUS, le coeur battant de MINATEC
A p r è s c e t t e i n t r o d u c t i o n
générale de la mission de son
entreprise, le directeur nous
a invité à rejoindre le bâti-
ment 52, face au Bâtiment de
Haute Technologie (BHT ). Au
premier étage, les étudiants
du Mastère OSE ont pu visiter
la salle de Gestion Technique
Centralisée (GTC) dirigée par
Mme Anne Sonia PROVENT.
A l’entrée de cette salle plu-
sieurs écrans montrent des
courbes dynamiques de suivi
de la produc tion et de la
demande ainsi que des inter-
faces graphiques de pilot-
age et de la distribution des
flux. Le directeur a souligné
l’importance du « Pacte man-
agérial » comme levier indis-
pensable à l’élaboration et
au montage du Pôle Utilités
S e r v i c e s . M m e P R O V E N T,
n o u s a e n s u i t e p r é s e n t é
l e s d i f fé re n t e s m a n i p u l a -
t i o n s d e s d o n n é e s i s s u e s
des 180 capteurs (environ
12 000 paramètres, avec une
extraction de seulement 15
paramètres d’influence) tels
que les jeux de données de la
puissance active, la pression
des compresseurs et les débits.
Elle a précisé qu’avant de col-
lecter les données qui ali-
menteront le système de man-
agement de l’énergie, il est
indispensable de dresser une
cartographie énergétique et
de choisir soigneusement les
indicateurs les plus robustes,
chose délicate. Les résultats
de toutes les analyses de ce
centre sont ensuite fournis à
des techniciens spécialisés qui
interviennent sur le terrain.
Le rôle de cette unité se résume
à une meilleur traçabilité et
réactivité de la fourniture des
fluides distribués, notamment
la gestion des dérives et des
systèmes d’alarmes. Les inter-
ventions de l’équipe PUS ont
suscité l’intérêt des étudiants
qui se sont notamment inté-
ressés au choix de l’entreprise
Braincube comme fournisseur
de solutions d’optimisation et
à l’impact financier d’un tel
système qui permet la réduc-
tion des factures et des pertes
(par exemple, au niveau du
réseau de chaleur). Par ail-
leurs, ce système a permis
une meilleure communica-
tion avec les fournisseurs
qui peuvent régler spéci-
fiquement leurs installations
selon les décisions prises
par Cofely après analyse des
s o l u t i o n s d ’o p t i m i s a t i o n .
Accompagné de Nicolas (tech-
nicien de conduite et de main-
tenance), les étudiants ont
poursuivi la découverte des
unités de production. On peut
par exemple citer la production
des fluides thermiques, dont
l’eau glacée et l’eau chaude,
la production de fluides spéci-
fiques aux process industriels
dont l’eau désionisée, ultra-
pure, adoucie et industrielle.
L’h y d r o g è n e , u n CAPEX d e 3
Millions d’euros.
Le directeur nous a, en dernier
lieu, présenté une centrale de
production d’hydrogène par
électrolyse de l’eau qui a beau-
coup intéressé les étudiants
du mastère OSE dans la mesure
où leur sujet de promotion
Les futurs investissements devraient
avoisiner 6 millions d’euros avec
l’avènement de nouveaux projets.
COFELY
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26. Il est d’ailleurs légitime de
s’interroger sur la résilience
des industriels en flux tendu
face à ces effacements régu-
liers. L’estimation des flexi-
bilités clients est une étape
charnière de l’intégration d’un
site industriel au pool. Avant
tout, Energy Pool explique à
l’industriel le principe de déle-
stage et les services rendus au
réseau. Cette communication
couplée à une étude technique
des procédés sur site conduit
à une estimation précise du
gi s e m e n t d ’e f f a ce m e n t . I l
suffit ensuite de dévelop -
per un système d’interfaçage
sur mesure entre le logiciel
d’effacement d’Energy Pool et
les procédés industriels con-
cernés. Dans certains cas, la
modulation intelligente pro-
posée par Energy Pool permet
à l’industriel de réaliser des
économies sur la facture éner-
gétique pouvant aller jusqu’à
20%. Si pour certains clients
le gain énergétique est faible,
la valorisation économique
de ce service est, elle, con-
séquente : l’impor tance de
l’effacement face à la critic-
ité du réseau en période de
pointe dégage des revenus
particulièrement intéressants
pour les industriels. D’ailleurs,
cette criticité implique qu’une
erreur commise par Energy
Po o l e n t r a î n e d e l o u rd e s
pénalités financières. Sous
cette contrainte, l’agrégateur
s’emploie à offrir un service
robuste et réactif en autom-
atisant au mieux les services
sur lesquels il se positionne.
Aujourd’hui, Energy Pool est
un leader sur le marché fran-
çais. Plusieurs phénomènes
l’ont amené à s’intéresser de
près à l’étranger. L’épuisement
du gisement d’effacement en
France, l’électrification des
systèmes énergétiques et la
libéralisation des marchés de
l’électricité sont autant de
motivations qui l’orientent
vers d’autres marchés. Nous
distinguons deux principaux
types de marchés étrangers
pour l’entreprise. Cer tains
pays développés où le marché
e s t m a t u r e p e u v e n t p e r -
mettre une inser tion aisée
car le cadre législatif et tech-
nique le permet ; la concur-
rence y est néanmoins rude.
A l’inverse, les pays en dével-
oppement sont l’opportunité
d’établir un monopole avec
un gisement énorme, mais
en l’absence de volonté poli-
tique, les actions à mener pour
pousser au développement du
cadre législatif et à la création
d’un marché de l’effacement
sont des contraintes fortes,
ce s c yc l e s d ’i m p l a n t a t i o n
sont estimés entre trois et
cinq ans. Nous pouvons citer
le cas particulier du Japon où
le niveau de sécurité exigé du
système a prolongé le proces-
sus d’implantation de Energy
Pool.
Nous suivrons avec attention
le développement de cette
entreprise prometteuse dont
les ser vices constituent un
des nombreux mécanismes
de renforcement du système,
alors même que RTE estime
qu’après 2020, la robustesse
du réseau électrique pour-
rait ne pas être assurée en
l’état ac tuel des solutions
existantes.
A n o u ve a u, n o u s vo u l o n s
sincèrement remercier Luc
DELAGE, responsable des res-
sources humaines et Sofiane
SARRA, responsable des opéra-
tions pour leur disponibilité et
la qualité des échanges qu’ils
nous ont offert ainsi que pour
nous avoir permis de visiter
l’entreprise.
Raphaël CLUET
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