SlideShare uma empresa Scribd logo
1 de 27
Baixar para ler offline
http://eleves-ose.cma.mines-paristech.fr/
@mastereose Mastère Spécialisé OSE
Retrouvez tous les numéros sur le
site des élèves, et l’actualité du
mastère sur Twitter et Facebook !
Edition spéciale : visites industrielles
des étudiants du mastère OSE
Mensuel sur l’énergie et l’environnement
N° 132Avril 2018
© EDF
© MINATEC
Adresse e-mail
infose@mastere-ose.fr
TELEPHONE
04 97 15 70 73
ADRESSE
Centre de
Mathématiques
Appliquées
Mines Paristech
Rue Claude Daunesse
CS 10 207
06904 Sophia Antipolis
Coordinatrice - Catherine Auguet Chadaj
Maquettiste - Samuel Petitjean
Photos - Elèves MS OSE
Toute reproduction, représentation, traduc-
tionouadaptation,qu’ellesoitintégraleoupar-
tielle, quel qu’en soit le procèdé, le support ou
le média, est strictement interdite sans l’auto-
risation des auteurs sauf cas prévus par l’article
L. 122-5 du code de la propriété intellectuelle.
Après six mois passés au centre de
Mathématiques Appliquées, le temps est
venu pour nous de rejoindre nos entre-
prises et débuter nos missions industri-
elles. La fin du cursus de formation nous
aura réservé de belles rencontres avec
des entreprises innovantes. Elles nous
ont permis des échanges fructueux.
Notre voyage d’étude à Singapour nous aura prouvé le dynamisme
des entreprises françaises et leur volonté de conquérir le marché
asiatique. Mais la France garde de très belles opportunités dans le
domaine de l’énergie. Nous en avons eu la preuve lors de plusieurs
visites dans la région de Nice et au cours d’un dernier voyage d’étude
où nous sommes passés par Marseille, Grenoble et Technolac.
Ce numéro, bien que similaire au précédent, vous plongera dans
l’univers d’entreprises très variées qui restent profondément atta-
chées au savoir-faire français et à ses perspectives de développe-
ment sur le territoire. Vous y découvrirez de beaux exemples de
réussite dans le secteur de l’énergie : de la start-up Energy Pool au
géant RTE en passant par le brillant laboratoire du CEA, tous ont
montré la ferme volonté de se développer et créer de la richesse en
France tout en jouant un rôle majeur dans la transition énergétique.
Nous tenons ainsi à remercier très chaleureusement la SMEG,
Valomed, GRDF, RTE Marseille, la centrale EDF de Gardanne, Engie
Cofely, le CEA et enfin Energy Pool pour nous avoir accueilli et pris
le temps de nous faire découvrir leurs activités.
Je vous souhaite à tous une agréable lecture,
Louis Polleux
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
2 éDITORIALCONTACTS
ACTUALITés
VISITES
04 - Evénement Dynamose :
« Thermodynamique, Mondialisation
& Souveraineté : Quelle Europe
pour quelle transition écologique et
économique dans une France et un
monde en crise systémique ? »
05 - Concours CIGRE : « Quelles inter-
connexions pour les réseaux élec-
triques de demain ? »
06 - Poste de livraison gaz de GrDF
08 - Usine VALOMED : des déchets com-
me source d’énergie
10 - La SMEG : Société Monégasque de
l’Electricité et du Gaz
13 - RTE Méditérannée
16 - Centrale thermique de Martigues
19 - MINATEC : au coeur de l’innovation
22 - Showroom CEA - MINATEC
24 - Energy Pool stabilise le réseau
grâce à la flexibilté électrique
Devenez partenaire de l’événement OSE 2018
L’Hydrogène, vecteur énergétique du futur ?
Mardi 25 Septembre 2018 à Sophia Antipolis (06)
Le programme de ce colloque s’articulera autour des applications de l’hydrogène les plus prom-
etteuses. Seront détaillées entre autres les caractéristiques de production, stockage et transport,
ainsi que l’évaluation des performances économique et environnementale de ces applications.
Cette manifestation d’envergure ne peut se faire sans la participation d’entreprises comme la vôtre.
Celle-ci pourra prendre la forme d’un soutien financier ou d’interventions lors du colloque, pour
promouvoir vos activités en lien avec l’hydrogène et partager vos savoirs.
Pour plus d’informations, contactez : evenement@mastere-ose.fr
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
3SOMMAIRE
ACTUALITéS AVRIL 2018
                       Louis POLLEUX      
Evènement Dynamose
Co m m e c h a q u e a n n é e ,
l’association des anciens
du mastère a organisé une
conférence sur le thème de
l’énergie. Cette année aura
encore été une belle réussite
avec une table ronde dont
le sujet n’était pas des plus
simples : « Thermodynamique,
M o n d i a l i s a t i o n &
Souveraineté  : Quelle Europe
p o u r q u e l l e t r a n s i t i o n
écologique et économique
dans une France et un monde
en crise systémique ? ».
D ’é m i n e n t s c o n f é r e n c i e r s
avaient fait le déplacement
pour offrir aux spectateurs
une discussion de très haute
volée : le physicien François
R O DDI E R , l ’ é c o n o m i s t e
J a c q u e s S A P IR , l a j u r i s t e
Geneviève FERONE-CREUZET
et enfin l’ingénieur Jean-Marc
JANCOVICI.
Merci à tous les intervenants,
félicitations à l’équipe de
Dynamose et à l’année pro-
chaine pour une nouvelle con-
férence !
Retrouvez la présentation des
intervenants et la vidéo du
débat sur le site des anciens
du mastère OSE : http://dyna-
mose.org/
De gauche à droite, M. Huet, M. Jancovici, Mme Ferone-Creuzet et M. Roddier en train de
débattre le 12 avril dernier à l’école des Mines de Paris
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
4 NEWS
concours CIGRE : Quelles interconnexions pour les réseaux électriques
de demain ?
Cette année, deux équipes
du mastère OSE participaient
à l’édition 2018 du concours
CIGRE dont le sujet était
« Interconnexions des réseaux
é l e c t r i q u e s d e d e m a i n   :
Enjeux ? Points bloquants ?
Perspectives ? ».
Le premier prix étudiant est
revenu à Lise Adegnon et
Louis Polleux pour leur article
intitulé « Mobilité électrique
et production solaire en zone
insulaire : quelles intercon-
nexions ? ». Le premier prix
doctorant a quant à lui été
décerné à Florian Rouot et
Baptiste Metz pour leur article
« Le stockage de l’électricité
au service des interconnexions
des réseaux électriques de
demain ».
Félicitations aux quatre lauré-
ats avec un remerciement par-
ticulier à tout le personnel du
CMA pour son soutien et l’aide
apportée durant ce projet.
De gauche à droite : Lise Adegnon, Louis Polleux, Florian Rouot,
Baptiste Metz et Olivier Grabette de RTE
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
5NEWS
Le jeudi 8 février, accompagné
de M. Sébastien Rose (pro-
motion OSE 2004), les élèves
du mastère OSE ont visité le
poste de distribution de gaz
près de Cannes géré par GrDF.
La livraison de gaz provient
du méthanier de Marseille-
Fos Sur Mer. Le gaz arrive vers
le poste de distribution dans
le réseau de transport de GRT
gaz à une pression de 60 bars.
Ce gaz est ensuite filtré grâce
à un filtre à huile puis détendu
à 4 bars dans une soupape
pour alimenter les réseaux de
gaz des communes autour de
Cannes (Antibes, Juan les Pins,
Grasse, Mougins, Golf Juan...).
Selon l’opérateur GrDF, les
p l u s gro s co n s o m m a te u r s
dans la région sont : les indus-
tries chimiques, les indus-
tries de fabrication de parfum
mais également la commune
de Biot. Les canalisations de
transport et distribution sont
fabriquées en Acier 250 isolé
électriquement pour éviter la
corrosion. Pour des raisons de
sécurité, la pression dans les
canalisations ne doit pas être
inférieure à 1 bar. Au niveau
d u p o s te d e d i s t r i b u t i o n ,
les canalisations et robinets
sont numérotés pour pouvoir
être manœuvrés à distance
sur ordre de la centrale. Des
capteurs de pression et tem-
pérature y sont installés pour
contrôler le gaz. En termes
de gestion du réseau de dis-
tribution, il faut noter que la
mairie est propriétaire de ces
réseaux.
Dans le centre visité, il y a
un poste d’entraînement où
les agents de sécurité (pom-
piers, polices…) sont sen-
sibilisés aux dangers de la
gestion du gaz mais effect-
uent aussi des entraînements
pour apprendre à faire face à
des incendies. Il faut ajouter
à cela des exercices de sensi-
bilisation aux règles de sécu-
rité auprès des entreprises en
BTP qui réalisent des travaux
de terrassement et forage,
qui risquent d’endommager
les tuyaux de gaz enterrés.
Aujourd’hui pour informer
une entreprise de la présence
d’un réseau de gaz, un grillage
est mis en place à 20-30 cm de
profondeur, il est de couleur
jaune. Depuis 2000, GrDF a
l’obligation de déclarer sur
des cartographies les local-
i s a t i o n s e t b r a n c h e m e n t s
des canalisations de gaz, les
entreprises doivent ensuite
baser leurs études sur ces
cartes avant tous travaux de
construction. Un autre moyen
de prévenir les risques liés au
gaz est l’usage de véhicules
qui parcourent les chemins
au-dessus des réseaux pour
vérifier la présence de fuites
avec des capteurs capables de
déceler la présence de tuyaux
en un seul passage (contre
Visite du poste de livraison gaz de GrDF
Exercice d’intervention d’un étudiant après démonstration
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
6 VISITES
plusieurs auparavant).
Aujourd’hui grâce à la procé-
dure gaz renforcée « PGR »,
le nombre d’incidents liés au
gaz a été divisé par 5. En cas
d’incident, il faut couper le
gaz par mesure de sécurité et
cette coupure peut alors durer
plus de 2 jours et affecter un
grand nombre de personnes
(20 minimum) d’où l’intérêt
de mettre en place des procé-
dures préventives strictes.
Durant cette visite, quatre
é l è v e s d u m a s t è r e a v e c
le concours de M. Henon,
appui technique sénior de la
Centrale, ont participé à un
exercice d’extinction de feu
généré par une fuite de gaz à
basse pression (3 bars). Ils ont
pu éteindre le feu avec succès
grâce à un extincteur tout
en tenant compte des con-
signes de sécurité données
par l’opérateur. Le but de cet
exercice était de voir de plus
près la manipulation d’arrêt
de feu et prendre conscience
de la taille d’un incendie lié à
une fuite de gaz.
N o u s t e n o n s à r e m e r c i e r
M . S é b a s t i e n R o s e a i n s i
q u e M . Ve n a n c e H e n o n ,
l’opérateur GrDF présent sur
place, pour l ’organi s at i o n
et l ’accompagnement lors
de cette visite qui nous ont
permis de concrétiser nos
connaissances du gaz sur le
terrain.
Chaimaa ELMKADMI
Visite guidée sur le site d’entraînement
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
7VISITES
USINE VALOMED : des déchets
comme source d’énergie
Valoriser des déchets pour
produire de l’énergie appa-
raît comme une solution per-
mettant de lutter contre le
changement climatique. C’est
dans ce contexte que s’inscrit
la visite des élèves du MS OSE
le 15 février dernier à l’usine
VALOMED d’Antibes qui ont
été reçus par M. Philippe
MOREAU, directeur du site
qui a présenté aux étudiants
les activités de la structure.
Il a ensuite accompagné le
groupe pour une visite des
installations.
La struc ture
VA LO M E D e s t u n e u s i n e
d’incinération créée en 1970
à Antibes. En 2006, un parte-
n a r i a t e n t r e Ve o l i a p r o -
preté et UNIVALOM a permis
d’intégrer une unité de val-
o r i s at i o n é n e rg é t i q u e q u i
produit de l’électricité à partir
de l’énergie dégagée par la
c o m b u s t i o n d e s d é c h e t s .
L’usine traite 148 000 tonnes
de déchets provenant des 16
communes de l’agglomération
de Sophia Antipolis.
P r o c e s s u s d e t r a i t e m e n t d e s
déche ts
•	 Hall de déchargement
VALOMED accepte essentiel-
lement les déchets ménagers
pour son unité de valorisation
énergétique. Ils arrivent par
semi-remorques ou bennes
à ordures ménagères. Leur
p a s s a g e p a r u n p o r t i q u e
permet de détecter les déchets
radioactifs dans le but de les
isoler. Les déchets ménagers
sont ensuite déposés dans
une fosse de 4500 m3
où ils
sont identifiés puis pesés afin
de permettre une meilleure
traçabilité.
•	 Incinération
D e u x fo u r s à co m b u s t i o n
assurent l ’élimination des
déchets. Ils permettent le
t r a i t e m e n t d e 1 8 t o n n e s
d e d é c h e t s p a r h e u re e n
continu. Le démarrage des
lignes d’incinération se fait au
moyen de bruleurs à fioul qui
préchauffent les fours à 850 °C.
La montée en température
des déchets jusqu’à 1100  °C
se fait progressivement afin
d’éviter un choc thermique. A
la suite de la combustion, il
restera environ 25% de résidus
solides appelés «  mâche -
fers » qui seront stockés dans
La valorisation énergétique des déchets © Veolia group
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
8 VISITE
un bâtiment spécifique puis
évacués vers un centre de
traitement en Italie.
•	 Traitement des fumées
Les fumées passent dans un
réacteur sec où sont injec-
tés de la chaux éteinte et du
charbon actif. La chaux a pour
but de neutraliser l’acidité
des fumées et le charbon
actif de piéger les molécules
de dioxines/ furannes et les
métaux lourds. Les gaz sont
ensuite filtrés à travers les
mailles d’un tissu en téflon
pour enlever les grains de
chaux et de charbons actifs
pollués. Les résidus filtrés
REFIOM (Résidus d’Epuration
des fumées d ’incinération
d’ordures Ménagères) sont
stockés dans un silo avant
d’être évacués vers une usine
de traitement des déchets
dangereux en Mayenne. A
cette étape du processus, les
gaz sont passés de 1,5gr/m3
à
0,01 gr/m3
. La dernière étape
consiste à traiter chimique-
ment les oxydes d’azote con-
tenus dans les fumées dans un
catalyseur. Le traitement est
réalisé par l’éclatement des
molécules d’ox yde d’azote
au contact d’ammoniac dans
un catalyseur en céramique
conçu en nid d’abeilles. En
définitive, le processus total
de traitement des fumées
permet d’obtenir 0,05ng/Nm3
de dioxyde pour passer sous la
barre règlementaire de 0,1ng/
Nm3
.
P r o c e s s u s d e v a l o r i s a t i o n
énergé tique
C’est à l’étape du traitement
des fumées que débute le pro-
cessus de valorisation énergé-
tique. Elles entrent dans une
chaudière à 950°C, permet-
tant de chauffer l’eau con-
tenue dans les tubes pour la
transformer en vapeur. Près de
85% de l’énergie retenue dans
ces gaz est valorisée. Ainsi, à
la sortie de la chaudière, leur
température n’est plus que de
195°C. La vapeur surchauffée
à 350°C et 40 bars de pres-
sion permet de faire tourner
une turbine qui entrainera
un alternateur pour produire
de l’électricité. A la sortie, la
vapeur à 0,9 bar et 50°C passe
d a n s u n a é r o c o n d e n s e u r
pour revenir à l’état liquide.
Le fluide redémarre ensuite
un nouveau cycle en entrant
dans la chaudière. Ce fonc-
tionnement en circuit fermé
permet une diminution con-
sidérable de la consommation
d’eau.
L e t u r b o a l t e r n a t e u r
produit une puissance de
10,6  MW sur 7500 heures.
Sur l’énergie produite, 20%
ser vira à alimenter la cen-
trale d’incinération et 80 %
sera revendue à EDF. Ainsi,
la quantité injectée sur le
réseau équivaut à la consom-
mation de 10 000 foyers sur
une année.
N o u s t e n o n s à r e m e r c i e r
M . M O R E AU, D i re c te u r d e
VALOMED pour le temps qu’il
nous a consacré lors de cette
visite instructive et pour avoir
répondu à nos nombreuses
interrogations. Nous remer-
cions également l’ensemble
du personnel du site que nous
avons pu croiser lors de notre
visite.
Thomas BAZIRE
Usine Valomed, Antibes
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
9VISITE
Lors de cette visite, le 28
février dernier, nous avons
été accueillis par Christian
Philipon, chargé de mission
et Guillaume Mar tin, ingé -
nieur d’exploitation qui nous
ont présenté la société. La
SMEG émane de la jonction
en 1976 de la SME (Société
Monégasque de l’Electricité,
1890) et de la SMG (Société
Monégasque du Gaz, 1936).
Onze ans plus tard, la SMEG
i n t è g r e l ’e x p l o i t a t i o n d u
réseau de chaleur et de froid
du quartier de Fontvieille.
La SMEG est aujourd’hui majori-
tairement détenue par Engie
(64%), EDF Développement
Environnement (15%), l’Etat
M onégasque (20%), et 1%
d’actionnaires divers. C’est
u n m o n o p o l e e n c o n c e s -
s i o n , q u i a s s u r e c h a q u e
année la fourniture et la dis-
tribution d’électricité et de
gaz en Principauté. Depuis
l’entrée de la SMEG au capital
de la Société Monégasque
d ’Assainissement (SMA), il
y a 25 ans, le centre de val-
orisation des déchets ali-
mente un réseau de chaleur/
froid urbain. La SMEG fournit
521,4  GWh d’électricité, dont
4 GWh (0,8%) par la valorisa-
tion des déchets, le reste étant
importé depuis la France, ainsi
que 66,1 GWh de gaz naturel.
Enfin, la fourniture de chaleur
et de froid représente respec-
tivement 20,6 et 34,1  GWh,
dont la production est prin-
cipalement assurée par la
v a l o r i s a t i o n d e s d é c h e t s
( 3 3 , 5   G W h ) , l ’é l e c t r i c i t é
(7,6  GWh), ou encore parti-
ellement le gaz (1,1 GWh).
Une centrale d’énergie ther-
mique marine (ETM) contribue
à hauteur de 12,5 GWh.
Les installations visitées
G u i l l a u m e M a r t i n n o u s a
e n s u i te p ré s e nté l e fo n c -
tionnement des installations
à disposition de la SMEG.
Outre la distribution de gaz
et d’électricité, très majori-
tairement impor tés depuis
la France (3 postes sources
pour l’électricité, 63/20 kV ),
l ’i n t é rê t m a j e u r d e c e t t e
visite a été la découverte de
la centrale de valorisation des
déchets et d’alimentation du
réseau chaud-froid ur bain
(CFU).
Le centre de valorisation traite
près de 76 000 tonnes de
déchets par an, lesquels sont
incinérés, produisant ainsi en
moyenne 12 à 13 tonnes de
vapeur par heure (280°C, 28
bars). Cette vapeur fait fonc-
tionner une centrale à trigé-
nération : à l’instar de la cogé-
nération, celle-ci produit de
l’électricité, de la chaleur,
mais aussi du froid.
C o n c r è t e m e n t , l a v a p e u r
haute pression fait tourner
une turbine, produisant ainsi
de l’électricité (4 GWh/an).
Cela permet d’autoproduire
l ’é l e c t r i c i t é n é c e s s a i r e à
l ’ensem ble du pro cess d e
traitement des fumées, ainsi
qu’à l’éclairage public de la
Principauté.
La SMEG : Société Monégasque de
l’Electricité et du Gaz
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
10 VISITE
L a va p e u r b a s s e p re s s i o n
en sor tie de la turbine ali-
mente quant à elle le réseau
de chaleur urbain. Il existe
d’ailleurs deux réseaux de
c h a l e u r, l ’ u n e n r é g i m e
60-50°C, pour la basse tem-
pérature, et un autre en régime
95-70°C. En cas de défaillance
de la turbine ou de besoins
plus conséquents, la chaleur
nécessaire à ces réseaux est
produite par les 2 générateurs
de vapeur, de 6MW chacun.
Une partie de cette vapeur ali-
mente également un groupe
froid à absorption de 1,9 MW
(eau + LiBr), avec un coeffi-
cient de performance de 0,7, il
permet de valoriser la chaleur
fatale de l’incinérateur même
en été sur le réseau d’eau
glacé au lieu de l’évacuer
à l’atmosphère par le biais
d ’ a é r o c o n d e n s e u r s . E n
revanche, son fonctionnement
nécessite de le maintenir sous
vide quasi-absolu (5 mmHg,
soit moins de 7 millibars), ce
qui n’est pas sans contraintes
pour l’entretien. Pour complé-
ter ce groupe, et même fournir
le plus gros de la puissance
nécessaire, la SMEG compte
également plusieurs autres
groupes froid : 3 groupes de
2,5 MW froid chacun avec
un COP = 6, fonc tionnant
avec 450 kg de R134a par
groupe, un groupe compres-
seur à vis de 1,4 MW et des
thermo-frigo-pompes de 400
kW chacune. Tous ces groupes
alimentent un réseau de froid
en régime 6-12°C, lequel est
utilisé par le centre commer-
cial de Fontvieille, le datacen-
ter de Monaco Telecom, et la
galerie du stade Louis II.
Un contrôle - commande de
p l u s 1 0 0 0 e n t ré e s - s o r t i e s
permet de visualiser, mon-
itorer, et piloter en direct
l’ensemble de ces installations.
Enfin, depuis 2013 a été con-
s t r u i t e u n e b o u c l e d ’e a u
froide prélevée en mer, dont
l’entrée d’eau se fait par une
buse immergée à 110 mètres
de profondeur, à 700 mètres
Visite guidée du centre d’exploitation de la SMEG
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
11VISITE
de la côte. Cela permet de
bénéficier d’une source froide
stable pour la centrale de val-
orisation des déchets : le fait
de prélever l’eau à cette pro-
fondeur garantit une tem-
pérature d’eau à peu près
constante de 14°C. La station
de pompage transfère ainsi
près de 2000  m3
/h d’eau vers
4 échangeurs à plaques de
9,5  MW. La centrale ne doit
pas renvoyer à la mer de l’eau
réchauffée à plus de 30°C,
mais elle n’atteint générale-
ment pas plus de 28°C en été
et 20°C en hiver.
Cette performance est due à la
grande efficacité énergétique
des installations de valorisa-
tion et à la récupération de
chaleur fatale dans le groupe
froid à absorption.
La SMEG contribue au développe-
ment durable
Le développement de réseaux
de chaleur et de froid permet
de mutualiser des installa-
tions, les rendant plus fiables,
plus efficaces, et avec une plus
grande durée de vie que si
chaque particulier ou chaque
immeuble devait fournir ses
besoins.
A i n s i , l a v a l o r i s a t i o n d e s
déchets au travers de ces
r é s e a u x C F U p e r m e t t e n t
d ’é v i t e r c h a q u e a n n é e
l’émission de 6000 tonnes de
CO2
pour la production de
chaleur, ainsi que de stabiliser
le prix pour les clients : autour
de 60€/MWh pour la chaleur
et 65€/MWh pour le froid.
Par ailleurs, la SMEG veille à
compenser autant que possi-
ble l’impact de ses activités :
par des actions extérieures,
elle garantit ainsi la compen-
sation carbone de son activité
chaud-froid urbain. En 2016,
40% de l’électricité consom-
mée était « verte ».
N o u s t e n o n s à r e m e r c i e r
chaleureusement Christian
Philipon et Guillaume Martin
qui ont rendu possible cette
v i s i t e , G u i l l a u m e M a r t i n ,
Laurent Viannet, responsable
du site ainsi que les autres
membres de la SMEG du centre
d’exploitation de la centrale
de valorisation, pour avoir
pris le temps de nous recevoir
et de nous expliquer en détail
leurs activités.
Romain SAINT-LÉGER
Un des groupes à absorption de la SMEG
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
12 VISITE
L e l u n d i 2 6 m a r s , R T E
Méditerranée nous a ouvert
les portes de son showroom.
Jean-Philippe Bonnet, délégué
Méditerranée, nous a accueilli
et présenté les activités du
gestionnaire de réseau.
Struc ture et ac tivités du gestion-
naire de réseau
En tant qu’acteur de la transi-
tion énergétique, RTE joue un
rôle majeur : s’assurer du bon
fonctionnement du marché de
gros, exploiter une infrastruc-
ture vitale mais aussi veiller
à sa bonne intégration dans
l’union européenne. Cela se
traduit au quotidien par des
activités de dispatching mais
aussi de service et de main-
tenance, des activités R&D
et des projets d’innovation.
L e S e r v i c e d e s Tr a v a u x
Héliportés, basé à Avignon, en
est un exemple et une vitrine
pour l’entreprise, qui peut sur-
veiller ses lignes grâce à des
technologies infrarouges, mais
aussi les construire et assurer
leur maintenance par hélicop-
tère. Ces réseaux Très Haute
Tension (400 kV ) sont gérés
et détenus par RTE, entreprise
nationale de service public, se
distinguant d’Enedis à qui les
réseaux 20 kV et Basse Tension
sont concédés. L’entreprise
RTE est aujourd’hui détenue à
50,1% par EDF mais ce dernier
n’a aucun droit de regard sur
l’activité du groupe. Ce mono-
pole naturel est d’ailleurs sur-
veillé de très près par la CRE,
régulateur auprès duquel RTE
doit justifier du TURPE et de
s e s i nve s t i s s e m e nt s e nt re
autres. Les 49,9% restants
de son capital sont détenus
par la caisse des dépôts et
Consignations.
Le réseau RTE
En France, 90% de l’électricité
produite est injectée sur le
réseau de transport, répartie
et livrée à 500 sites industriels
et au réseau de distribution,
dont les postes de transforma-
tion constituent les nœuds. Ce
réseau maillé fait partie inté-
grante de la plaque europée-
nne dont l’équilibre est géré
par l’ENTSO-E.
Le réseau exploité par RTE
est aujourd’hui à 90% aérien.
Essentiellement développé
entre 1970 et 1990 parallèle-
ment au programme électro-
nucléaire français, sa longueur
totale en France représente
deux fois et demie le tour de
la Terre. Sur la photo ci-après,
on observe ainsi grâce à une
présentation en réalité virtu-
elle toutes les composantes
de ce réseau hiérarchisé dans
la région PACA.
Pré visions e t politiques
Parmi les missions du gestion-
naire de réseau de transport,
la gestion de l’équilibre offre-
demande est primordiale et
per met à l ’entrepr ise une
vision privilégiée de la situ-
ation énergétique. Ce point
de vue unique est accompa-
gné d’un travail prospectif
ayant des impacts directs sur
les décisions politiques en
matière d’énergie.
RTE Méditérannée
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
13VISITE
En cette période de mutation
du secteur électrique sur dif-
férents aspects (économique
ave c l a l i b é ra l i s at i o n d e s
marchés, juridique, sociétal
ou technologique), le Bilan
Pré v i s i o n n e l 2 0 1 7 a cco m -
pagne plusieurs décisions
politiques.
Ainsi, la définition des ten-
dances à venir en termes de
production et de consomma-
tion selon plusieurs scénarios
a été l’élément déclencheur
de l’annonce du ministre de la
Transition écologique et soli-
daire Nicolas Hulot : l’atteinte
du seuil de 50% de production
nucléaire en énergie finale
a été repoussée et avec elle
la fermeture des centrales
nucléaires.
Ce document sera indéniable-
ment un support important
pour les débats à venir sur la
Programmation Pluriannuelle
de l’Energie 2018 (PPE). Voici
les principaux points dévelop-
pés par M. Bonnet :
•	 Consommation
Les prévisions RTE montrent
un palier de consommation
ainsi qu’une tendance bais-
sière dans les années à venir,
ayant pour cause des efforts
dans les secteurs résidenti-
els et tertiaires mais aussi la
désindustrialisation du pays.
Seul un scénario, comprenant
de nouveaux usages tels que
le véhicule électrique, voit
c e t t e c o n s o m m a t i o n a u g -
menter à partir de 2035.
•	 Production
Le parc de production fran-
çais est aujourd’hui fortement
controversé entre le débat
sur la prolongation du parc
nucléaire, la fermeture des
centrales au fioul, la ferme-
ture annoncée des centrales
à charbon et la difficile émer-
gence des technologies au gaz
naturel. Les centrales cycle-
combiné gaz (CCCG) ont ainsi
été mises sous cocon à partir
Réseaux gérés par RTE : en rouge, le réseau 400 kV ; en violet 63 kV ;
en vert 225 kV et en bleu, 150 kV. Showroom RTE Marseille.
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
14 Visite
de 2008, ne trouvant pas de
débouchés économiques. Seul
un prix du gaz deux fois plus
faible que celui de l’électricité
permettrait la rentabilité de
telles centrales.
Depuis 2009, ce sont donc les
énergies renouvelables qui
émergent petit à petit, aidées
par des mécanismes incitatifs.
Chaque année, entre 1500 et
2500 MW sont raccordés au
réseau électrique, majoritaire-
ment sur les réseaux de distri-
bution (pour des puissances
inférieures à 12 MW ). Les
surplus d’électricité raccordés
au réseau d’Enedis remontent
cependant sur le réseau géré
par RTE, avec un fort impact.
Actuellement, le parc de pro-
duc tion français, qui sera
débattu lors de la PPE, a pour
priorité de favoriser la réduc-
tion des gaz à effet de serre
et plus particulièrement les
émissions de carbone. Alors,
seuls les scénarios Ampère
et Volt de RTE sont retenus
dans cette dynamique (voir
I nfose de décembre 2017,
B i l a n p r é v i s i o n n e l : R T E
propose cinq scénarios pour
la transition énergétique).
D e n o m b re u x p o i nt s b l o -
quants demeurent cependant
quant aux énergies renouvel-
ables, notamment en termes
d’acceptabilité sociale sur
l’éolien onshore et offshore.
Quant au photovoltaïque, ce
sont les questions de dével-
oppement du stockage et de
l’autoconsommation qui sont
aujourd’hui complémentaires
du déploiement massif de
cette énergie.
D’autres débats sont actuelle-
ment lancés, notamment sur
le critère de défaillance et le
passage de la pointe (prévoir
du délestage plutôt qu’un
surdimensionnement du parc
de production).
La région PACA
La région PACA, péninsule
électrique, a connu ces quinze
dernières années des incend-
ies, orages violents et autres
incidents qui ont nécessité
une gestion très attentive
mais aussi un renforcement
des lignes de distribution
d’électricité.
La sobriété énergétique est
aussi un sujet dont RTE PACA
se préoccupe, à travers de
nouvelles applications telles
qu’Ecowatt dont M. Bonnet
nous a fait la présentation et
dont le but est de sensibiliser
les utilisateurs à la réduction
de leur consommation lors
des périodes de pointe.
Qelle intégration pour RTE dans
l ’av e n i r é n e r g é t i q u e f r a n ç a i s e t
européen ?
Fi n a l e m e n t , d e n o m b re u x
c h a n g e m e n t s s e p ro f i l e nt
quant à l’avenir énergétique
français mais aussi européen.
S’il semble que la décen-
tralisation de la production,
l ’a u to co n s o m m at i o n e t l e
stockage seront partie inté-
grante du paysage énergé -
tique de demain, la prédiction
de cet avenir demeure com-
pliquée. Cependant, RTE saura
s’adapter à ces changements,
comme il le fait aujourd’hui
en contribuant à des projets
et démonstrateurs en cours.
Nous tenons à remercier une
nouvelle fois Jean-Philippe
B o n n e t p o u r c e t t e v i s i t e
enrichissante, son accueil,
son écoute, sa présentation
et toutes les réponses à nos
questions qu’il a pu nous
apporter.
Lise ADEGNON
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
15visite
Le lundi 26 mars 2018, la pro-
motion OSE 2017 s’est rendue
à la centrale à cycle combiné
g a z ( C C G ) d e M a r t i g u e s
détenue par EDF. La visite s’est
déroulée avec Sabrina Brunon,
s a l a r i é e c h e z R o u g e V i f
Junium, que nous remercions
pour son dynamisme et la pré-
cision des informations qu’elle
a pu nous communiquer.
Historique e t fonc tionnement de
la centrale
Les deux unités de produc-
tion qui composent la centrale
ont été mises en service entre
2012 et 2013 et délivrent une
puissance électrique totale de
930 MW. Il s’agit des premiers
CCG co n s t r u i t s e n Fra n ce
par « repowering » ; aupara-
vant, la centrale thermique
de Martigues était composée
de 4 unités de production au
fioul de 250  MWe chacune,
mises en service entre 1971 et
1974. Deux de ces unités sont
ac tuellement en phase de
déconstruction tandis qu’une
partie des installations des
deux autres (turbines à vapeur
notamment) ont servi pour la
construction des deux CCG,
dont le principe est illustré
sur la figure ci-contre.
L e g a z q u i a l i m e n t e l e s
TAC p rov i e nt d u te r m i n a l
méthanier de Fos sur Mer,
inauguré en 2012. Une TAC
permet de faire tourner un
premier alternateur qui est
capable de délivrer jusqu’à
285 MWe. La vapeur récupérée
par échangeur et utilisée dans
la TAV permet de faire tourner
un second alternateur qui
lui délivre jusqu’à 180 MWe,
soit un total de 465 MWe par
CCG, d’où une puissance de
930 MWe pour la centrale.
Par rappor t aux unités de
production au fioul, le CCG a
permis de diviser par deux les
émissions de CO2
et par trois
les émissions d’oxyde d’azote
(NOx). De plus, les poussières
qui sortaient des quatre anci-
ennes cheminées de 66m de
hauteur ont en grande partie
été éliminées (lorsque la cen-
trale fonctionne au-delà d’une
puissance de 180 MW ).
Cette démarche s’inscrit dans
la stratégie du groupe EDF qui
est en marche pour devenir
le champion “de la croissance
bas-carbone”.
R e n c o n t r e a v e c l e s e r v i c e
d ’e x plo i tat i o n d a n s l a s a ll e d e
commandee
Pour assurer la disponibilité
Visite à la centrale thermique de Martigues
Principe du Cycle Combiné au Gaz (CCG) résultant de la combinaison d’une Turbine
à Combustion à gaz (TAC) et d’une Turbine à Vapeur (TAV) © Wikipedia CCG
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
16 Visite
des installations et alimenter
le réseau électrique national,
le service d’exploitation opère
en continu (24h/24) grâce à 6
équipes de 5 salariés qui se
relaient en 3x8h.
Thierr y Gomez, adjoint au
chef du service production,
nous a présenté l’équipe en
poste lors de notre visite.
Elle est constituée d’un chef
d’exploitation, de deux opéra-
teurs (un par tranche), d’un
technicien d’exploitation et
d’un apprenti en parcours
« pépinière » formé sur un
des trois postes. Au total,
l e s e r v i c e d ’e x p l o i t a t i o n
représente 58% de la masse
salariale présente sur site qui
s’établit à 66 salariés EDF et
plus de 32 prestataires.
M. Gomez nous a présenté
quelques chiffres clefs de la
centrale. En particulier, celle-
ci a fonctionné plus de 5000h
en 2017 pour une production
de 5 T Wh d’électricité. Près
de 80% du temps de fonc-
tionnement de la centrale est
dédié à la par ticipation au
réglage de fréquence via les
services systèmes. Rappelons
que la centrale se situe en
région PACA, véritable pénin-
sule électrique qui importe
60% de l’électricité qu’elle
consomme et qui nécessite
donc des moyens flexibles
pour assurer la fiabilité et la
sécurité d’approvisionnement
de la zone.
La centrale CCG de Martigues
permet de répondre en seule-
ment 4 h à une sollicitation
pour injecter de l’électricité
sur le réseau (8h à froid) contre
8 h quand la centrale fonc-
tionnait au fioul (12h à 15h
à froid). Par ailleurs, la cen-
trale contractualise directe-
ment avec RTE pour soutirer
l ’é l e c t r i c i t é n é c e s s a i r e à
l’alimentation des auxiliaires
de l’installation qui consom-
ment en moyenne 6 MWe.
La promotion devant la Centrale EDF de Martigues
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
17visite
Eta b l i s s e m e n t d u p r o g r a m m e d e
produc tion de la centrale e
Le programme de production
d’EDF est défini la veille pour
le lendemain par les équipes
de la Direction Optimisation
Amont Aval Trading (DOAAT )
d’EDF situé à Saint Denis (93).
Tous les jours, vers 5h du
matin, le chef d’exploitation
est chargé de déterminer la
« Pmd » (Puissance maximum
disponible) qui est la puis-
sance électrique maximum
disponible en sor tie de la
centrale. Pour ce faire, il
utilise la « moulinette », qui
est un outil de calcul mathé-
matique, qui prend en entrée
des paramètres comme la tem-
pérature (bulletins météo J+1
et J+2), le taux d’humidité, la
pression atmosphérique etc.
Le Pmd est envoyé avant 7h
du matin à la DOAAT qui col-
lecte l’ensemble des Pmd du
parc de production d’EDF afin
d’établir le programme de
production en J+1 et J+2. Un
premier programme prévisi-
onnel J+1 est donné à 12h30,
un second à 14h30 et enfin,
le programme officiel J+1 est
dévoilé avant 16h45.
La DOAAT communique aussi
le programme horaire annuel
de fonctionnement de la cen-
trale de Martigues. Alors qu’il
était de 5000h en 2017, il sera
proche de 3500h pour l’année
2 0 1 8 , s a c h a nt q u’i l s’a gi t
d’une centrale de semi-base
censée fonctionner environ
4000h par an.
N o u s t e n o n s à r e m e r -
c i e r S a b r i n a B r u n o n p o u r
l’organisation de cette visite
t r è s c o m p l è t e e t T h i e r r y
Gomez, adjoint au chef du
ser vice produc tion d’EDF
pour toutes les informations
qu’il nous a apportées.
Florian ROUOT
Exploitation et surveillance depuis la salle de commande © EDF
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
18 visite
La matinée du mardi 27 mars
était consacrée à la visite du
campus d’innovation en micro
et nanotechnologies nommé
MINATEC situé à Grenoble. Les
étudiants du mastère OSE ont
été chaleureusement accueil-
lis par le directeur de la filiale
Pole Utilités Services- Engie
Cofely, M. Etienne Vogt. Avant
d’évoquer notre visite, il nous
parait intéressant de rappeler
le contexte et la structure dans
lesquels l’entreprise évolue.
E n g i e - C o f e l y S e r v i c e s e t
MINATEC: Pl u s d e 10 a n s d e
par tenariat
S o u s l ’i m p u l s i o n d e J e a n
Theme, alors direc teur du
C E A G re n o b l e e t d u L E T I
(Laboratoire d’électronique
e t d e t e c h n o l o g i e d e
l ’i n fo r m at i o n ) , l e co n ce p t
MINATEC est proposé en 1999
au ministre de la Recherche
e t d e s Te c h n o l o gi e s p o u r
validation. Ce projet voit le
jour en juin 2006 et con-
stitue un complexe scienti-
fique d’envergure européenne
dédié à la MIcro et la NAno
TEChnologies [1]. L’originalité
de ce concept réside dans sa
capacité à assurer une connec-
tivité dite «triptyques grenob-
lois» entre les sphères de la
formation, de la recherche
et des entreprises. Etendue
sur un espace de 70 000 m²
de locaux dont 10 000 m² de
salles blanches, MINATEC a
confié à Cofely Services, la
conception, la réalisation et
l’exploitation du Dispositif de
Fonctionnement Techniques
(DFT ) pour une durée de 20
ans [2]. Le directeur nous a
rappelé que ce contrat de
type public/privé a lié Cofely
Services avec le Groupement
d’Intérêt Public composé du
CEA, de la Société MINATEC
et de Grenoble INP avec des
investissements atteignant
20 millions d’euros. Les futurs
i nve s t i s s e m e n t s d e v r a i e n t
avoisiner 6 millions d’euros
avec l’avènement de nouveaux
projets. Les engagements de
l’entreprise exigent une four-
niture de bonne qualité des 15
MINATEC, au coeur de l’innovation
Pôle Utilités Services © Cofely Servicies - MINATEC
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
19visite
fluides techniques indispens-
ables au bon fonctionnement
d e s i n f r a s t r u c t u r e s d u
campus répartis dans 10 bâti-
ments, tels que les salles
blanches et les laboratoires.
PUS, le coeur battant de MINATEC
A p r è s c e t t e i n t r o d u c t i o n
générale de la mission de son
entreprise, le directeur nous
a invité à rejoindre le bâti-
ment 52, face au Bâtiment de
Haute Technologie (BHT ). Au
premier étage, les étudiants
du Mastère OSE ont pu visiter
la salle de Gestion Technique
Centralisée (GTC) dirigée par
Mme Anne Sonia PROVENT.
A l’entrée de cette salle plu-
sieurs écrans montrent des
courbes dynamiques de suivi
de la produc tion et de la
demande ainsi que des inter-
faces graphiques de pilot-
age et de la distribution des
flux. Le directeur a souligné
l’importance du « Pacte man-
agérial » comme levier indis-
pensable à l’élaboration et
au montage du Pôle Utilités
S e r v i c e s . M m e P R O V E N T,
n o u s a e n s u i t e p r é s e n t é
l e s d i f fé re n t e s m a n i p u l a -
t i o n s d e s d o n n é e s i s s u e s
des 180 capteurs (environ
12 000 paramètres, avec une
extraction de seulement 15
paramètres d’influence) tels
que les jeux de données de la
puissance active, la pression
des compresseurs et les débits.
Elle a précisé qu’avant de col-
lecter les données qui ali-
menteront le système de man-
agement de l’énergie, il est
indispensable de dresser une
cartographie énergétique et
de choisir soigneusement les
indicateurs les plus robustes,
chose délicate. Les résultats
de toutes les analyses de ce
centre sont ensuite fournis à
des techniciens spécialisés qui
interviennent sur le terrain.
Le rôle de cette unité se résume
à une meilleur traçabilité et
réactivité de la fourniture des
fluides distribués, notamment
la gestion des dérives et des
systèmes d’alarmes. Les inter-
ventions de l’équipe PUS ont
suscité l’intérêt des étudiants
qui se sont notamment inté-
ressés au choix de l’entreprise
Braincube comme fournisseur
de solutions d’optimisation et
à l’impact financier d’un tel
système qui permet la réduc-
tion des factures et des pertes
(par exemple, au niveau du
réseau de chaleur). Par ail-
leurs, ce système a permis
une meilleure communica-
tion avec les fournisseurs
qui peuvent régler spéci-
fiquement leurs installations
selon les décisions prises
par Cofely après analyse des
s o l u t i o n s d ’o p t i m i s a t i o n .
Accompagné de Nicolas (tech-
nicien de conduite et de main-
tenance), les étudiants ont
poursuivi la découverte des
unités de production. On peut
par exemple citer la production
des fluides thermiques, dont
l’eau glacée et l’eau chaude,
la production de fluides spéci-
fiques aux process industriels
dont l’eau désionisée, ultra-
pure, adoucie et industrielle.
L’h y d r o g è n e , u n CAPEX d e 3
Millions d’euros.
Le directeur nous a, en dernier
lieu, présenté une centrale de
production d’hydrogène par
électrolyse de l’eau qui a beau-
coup intéressé les étudiants
du mastère OSE dans la mesure
où leur sujet de promotion
Les futurs investissements devraient
avoisiner 6 millions d’euros avec
l’avènement de nouveaux projets.
COFELY
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
20 visite
porte sur l’hydrogène en tant
que vecteur énergétique du
futur. L’objectif de ce projet
est double : mobilité et stock-
age. Le premier volet s’inscrit
dans une dynamique locale
de mobilité hydrogène dans
le cadre du projet HY WAY
qui consiste au déploiement
d’une flotte de 50 véhicules
de types Kangoo ZE H2
, et
l’alimentation d’une station
d’hydrogène de l’entreprise
Gaz Electricité Grenoble GEG
proche du site de MINATEC.
Vous pouvez retrouver plus
d’information sur ce projet
dans le document [3]. Le
deuxième volet porte sur un
projet de recherche entre
le CEA (laboratoire LETI) et
Cofely Ser vices sur la pro-
duction d’hydrogène, notam-
ment le test d’une unité de
stockage d’hydrogène solide
à base d’hydrures métalliques.
L’e n s e m b l e d e s é l è ve s d u
mastère OSE tient à remer-
cier très chaleureusement
M. Etienne Vogt et Mme. Anne
Sonia PROVENT et, à travers
eux, toute l’équipe de PUS pour
leur accueil, la présentation
des activités de l’entreprise
avec un tel niveau de détail et
de transparence, et pour avoir
répondu à toutes nos interro-
gations. Un grand merci égale-
ment à Thibaud PERRIGAULT,
de la promotion OSE 2011,
pour avoir initié cette visite.
Yacine ALIMOU
Sources :
[1]	 Site officiel de MINATEC, https://www.minatec.org/fr/
[2]	 Dossier de Presse MINATEC. Cofely Services et MINATEC: 10 ans de partenariat. 	
[3]	 Autorité environnementale, Préfet de la région Auvergne-Rôhne-Alpes, « La demande d’autorisation d’exploiter une instal-
lation de production par électrolyse de l’eau et transfert par tuyauteries », 03/05/2017.
Production de fluides spécifiques aux process industriels
© Cofely Servicies - Pôle Utilités Services / MINATEC
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
21visite
La dernière matinée des deux
journées de visite program-
més les 26 et 27 mars a été
réservée au pôle scientifique
et technologique MINATEC du
CEA à Grenoble et plus partic-
ulièrement à une présentation
de son showroom industriel.
A cet égard, nous tenons
à remercier l’équipe Engie
Cofely : par tenaire indus-
triel du campus pour avoir
assuré l’accueil de la délé -
g a t i o n d u m a s t è r e O S E ,
l ’accompagnement sur le
site ainsi que l’organisation
de notre visite du showroom.
Le showroom de Grenoble a
été conçu dans un cadre de
collaboration entre MINATEC
et le CCSTI (centre de médi-
ation de Culture Scientifique
Technique et Industrielle) qui
se sont associés pour allier un
savoir-faire technologique et
une expérience en matière de
communication scientifique.
L’exposition a pour but de
communiquer sur les travaux
des laboratoires de recherche
de CEA Tech (au sein des insti-
tuts Leti, List et Liten) afin de
promouvoir la mise en place
de partenariats industriels.
Le s h o w ro o m s’é t e n d s u r
400  m² et expose 150 tech-
nologies de pointe. Il réunit
d i ve r s e s m a q u e t t e s fo n c -
t i o n n e l l e s i l l u s t r a n t l e s
technologies dér ivant des
t r av a u x ré a l i s é s d a n s l e s
laboratoires.
L e s d é m o n s t r a t e u r s s o n t
organisés et présentés par
t h é m a t i q u e t e l l e s q u e l a
santé, l’énergie, la mobilité,
la microélectronique etc. Au
delà des objets et innova-
tions présentés, l’exposition
offre une immersion futuriste
dans l’univers de recherche
du CEA et permet au visiteur
de découvrir les produits et
solutions innovantes issus de
la recherche.
Les démonstrateurs exposés
concernent des secteurs très
diversifiés et les technologies
présentées se placent tou-
jours à la pointe de la recher-
che. En voici quelques exem-
ples :
•	 La production d’électricité
avec des travaux visant
à a m é l i o r e r l e s r e n -
d e m e n t s d e s c e l l u l e s
photovoltaïques.
•	 L a m o b i l i t é é l e c t r i q u e
a v e c l a R e n a u l t Tw i z y
exposée sur place qui con-
centre l’implémentation
des travaux de recher -
ches liés au stockage de
l’énergie (positionnement
sur l’électrochimie avec la
Visite du showroom CEA - MINATEC
Microtechnologies sur Wafers exposés sur une table tournante © MINATEC
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
22 visite
Vue d’ensemble de la showroom de Grenoble © MINATEC
technologie lithium-fer-
phosphate), l’optimisation
des systèmes de gestion
de la batterie ainsi que
le développement d’une
interface Homme Machine
IHM propre aux véhicules
électriques.
•	 La fiabilité et le diagnos-
tic à travers une tech-
nique innovante de diag-
nostic de câbles fondée
sur le principe du radar et
de la réflectométrie. Son
transfer t technologique
est effectué à travers la
star t-up WinMS qui met
en œuvre et commercialise
des solutions de diagnos-
tic dans l’aéronautique,
la surveillance des infra-
structures et la prévention
contre le vol des câbles.
•	 La filière hydrogène grâce
à des recherches menées
sur deux technologies de
pile à combustibles, l’une
concerne les piles PEMFC
destinées aux moyens de
transport et aux applica-
tions stationnaires, l’autre
s’i nté re s s e a u x p i l e s à
hautes températures SOFC
pouvant également fonc-
tionner au gaz naturel ou
au biogaz. Des procédés
de stockage d’hydrogène
solide à basse pression
sont également explorés.
Nous tenons à remercier toute
l’équipe du CEA MINATEC qui a
su répondre à nos nombreuses
questions et susciter un grand
enthousiasme autour de ces
projets.
Emna BERKAOUI
Sources :
[1]	 Site officiel de MINATEC, https://www.minatec.org/fr/industrie/showroom-catalyseur-didees-industriels/
[2]	 Le showroom, CEA tech, 06/2016, https://www.minatec.org/wp-content/uploads/2016/06/showroom_numerique_Minatec.pdf
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
23visite
Energy Pool stabilise le réseau grâce à la
flexibilté électrique
Mardi 27 mars, les élèves
o n t é t é c h a l e u r e u s e m e n t
a c c u e i l l i s p a r M . D E L AG E
et Sofiane SARRA à Energy
Pool au Bourget-du-Lac afin
d ’échanger sur les ac tivi-
tés et les perspec tives de
l’entreprise. En bref, Energy
Pool est un agrégateur de flex-
ibilités électriques et leader
mondial du sec teur. Après
une ascension fulgurante en
France depuis sa création en
2009, l’entreprise propose
aujourd’hui des services au
réseau et souhaite accélérer
son déploiement à l’étranger.
Le cœur de métier d’Energy
Pool est la flexibilité élec-
trique. En d’autres termes,
en modulant intelligemment
la consommation agrégée de
son parc de clients, essenti-
ellement des industries élec-
tro-intensives françaises et
quelques clients internation-
aux, Energy Pool offre au ges-
tionnaire RTE une améliora-
tion de la stabilité du réseau
électrique. L’agrégateur se
p o s i t i o n n e à d i f f é r e n t e s
échelles de gestion du réseau
et propose donc à RTE dif-
férents services de stabilité.
Dans une échelle temporelle
décroissante, nous distingu-
ons l’effacement électrique, le
système de réserves rapides et
le suivi de fréquence.
L’e f f a c e m e n t c o n s i s t e à
décaler une consommation
d’électricité en échange d’une
rémunération des clients, les
« effacés », pour écrêter les
pointes et diminuer le risque
de black- out. Ce décalage
Implantation internationale de Energy Pool. DRMS ou Distributed Energy Resources Management
System est un outil de pilotage à distance des unités de production. © Energy Pool
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
24 visite
p e r m e t d e r e p o r t e r d e s
accroissements de capaci-
tés et contribue à réduire les
émissions de gaz à effet de
serre en limitant le démar-
rage de centrales de pointe.
Comment fonc tionne con -
crètement ce mécanisme ?
La veille pour le lendemain,
Energy Pool inter vient sur
l e m a rc h é d e l ’é l e c t r i c i té
Day-Ahead en proposant ses
capacités d’effacement. En
cas d’activation des réserves
d’effacement, RTE est tenu
d’informer Energy Pool au
moins deux heures à l’avance.
Avec une capacité maximale
d’effacement de 700 MW –
l’équivalent d’une tranche de
centrale nucléaire – Energy
Pool peut jouer un rôle sig-
nificatif dans l’allègement
du système lors de périodes
critiques.
Sur une autre échelle tempo-
relle, Energy Pool propose un
service de réserves rapides.
Activables dans un délai très
court inférieur à neuf minutes,
ces réserves s’inscrivent dans
le mécanisme d’ajustement
qui ser t à reconstituer les
réserves tertiaires après un
déséquilibre de l’offre par
rapport à la demande. Un petit
rappel ne nuit pas : lors d’un
déséquilibre entre la produc-
tion d’électricité et la puis-
sance soutirée, la fréquence
d u ré s e a u p e u t co n n a î t re
une chute. Les réserves pri-
maires activées automatique-
ment permettent de stabi-
liser cette fréquence. Ensuite,
l e s r é s e r v e s s e c o n d a i r e s
rehaussent la fréquence à sa
consigne de 50 Hz. Les réserves
tertiaires interviennent fin-
alement pour régénérer ces
premiers mécanismes. Elles
sont indispensables dans la
mesure où elles assurent la
robustesse d’un réseau soumis
à des fluctuations imprévisi-
bles. Energy Pool perçoit de
RTE une prime annuelle cor-
respondant à la disponibil-
ité des réserves ainsi qu’une
prime par activation selon sa
criticité.
Enfin, depuis l’extension du
marché aux acteurs privés,
Energy Pool s’est positionné
sur le service de régulation
de fréquence en proposant
de moduler la consommation
de son pool en fonction des
ordres fournis par le gestion-
naire de réseau. Le savoir-faire
d’Energy Pool permet d’agir
efficacement en temps réel
sans trop affecter la produc-
tion du site industriel effacé.
Schéma de principe de l’effacement et de la stimulation © Energy Pool
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
25visite
Il est d’ailleurs légitime de
s’interroger sur la résilience
des industriels en flux tendu
face à ces effacements régu-
liers. L’estimation des flexi-
bilités clients est une étape
charnière de l’intégration d’un
site industriel au pool. Avant
tout, Energy Pool explique à
l’industriel le principe de déle-
stage et les services rendus au
réseau. Cette communication
couplée à une étude technique
des procédés sur site conduit
à une estimation précise du
gi s e m e n t d ’e f f a ce m e n t . I l
suffit ensuite de dévelop -
per un système d’interfaçage
sur mesure entre le logiciel
d’effacement d’Energy Pool et
les procédés industriels con-
cernés. Dans certains cas, la
modulation intelligente pro-
posée par Energy Pool permet
à l’industriel de réaliser des
économies sur la facture éner-
gétique pouvant aller jusqu’à
20%. Si pour certains clients
le gain énergétique est faible,
la valorisation économique
de ce service est, elle, con-
séquente : l’impor tance de
l’effacement face à la critic-
ité du réseau en période de
pointe dégage des revenus
particulièrement intéressants
pour les industriels. D’ailleurs,
cette criticité implique qu’une
erreur commise par Energy
Po o l e n t r a î n e d e l o u rd e s
pénalités financières. Sous
cette contrainte, l’agrégateur
s’emploie à offrir un service
robuste et réactif en autom-
atisant au mieux les services
sur lesquels il se positionne.
Aujourd’hui, Energy Pool est
un leader sur le marché fran-
çais. Plusieurs phénomènes
l’ont amené à s’intéresser de
près à l’étranger. L’épuisement
du gisement d’effacement en
France, l’électrification des
systèmes énergétiques et la
libéralisation des marchés de
l’électricité sont autant de
motivations qui l’orientent
vers d’autres marchés. Nous
distinguons deux principaux
types de marchés étrangers
pour l’entreprise. Cer tains
pays développés où le marché
e s t m a t u r e p e u v e n t p e r -
mettre une inser tion aisée
car le cadre législatif et tech-
nique le permet ; la concur-
rence y est néanmoins rude.
A l’inverse, les pays en dével-
oppement sont l’opportunité
d’établir un monopole avec
un gisement énorme, mais
en l’absence de volonté poli-
tique, les actions à mener pour
pousser au développement du
cadre législatif et à la création
d’un marché de l’effacement
sont des contraintes fortes,
ce s c yc l e s d ’i m p l a n t a t i o n
sont estimés entre trois et
cinq ans. Nous pouvons citer
le cas particulier du Japon où
le niveau de sécurité exigé du
système a prolongé le proces-
sus d’implantation de Energy
Pool.
Nous suivrons avec attention
le développement de cette
entreprise prometteuse dont
les ser vices constituent un
des nombreux mécanismes
de renforcement du système,
alors même que RTE estime
qu’après 2020, la robustesse
du réseau électrique pour-
rait ne pas être assurée en
l’état ac tuel des solutions
existantes.
A n o u ve a u, n o u s vo u l o n s
sincèrement remercier Luc
DELAGE, responsable des res-
sources humaines et Sofiane
SARRA, responsable des opéra-
tions pour leur disponibilité et
la qualité des échanges qu’ils
nous ont offert ainsi que pour
nous avoir permis de visiter
l’entreprise.
Raphaël CLUET
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
26 visite
I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8
27FRANCE

Mais conteúdo relacionado

Mais procurados

Gestion des om et financements carbone agadir2012
Gestion des om et financements carbone   agadir2012Gestion des om et financements carbone   agadir2012
Gestion des om et financements carbone agadir2012
delaruej
 
Dossier-de-presse-Environord-2016
Dossier-de-presse-Environord-2016Dossier-de-presse-Environord-2016
Dossier-de-presse-Environord-2016
Pierre-jean Cherret
 
Comment monter un projet carbone
Comment monter un projet carboneComment monter un projet carbone
Comment monter un projet carbone
delaruej
 

Mais procurados (10)

Gestion des om et financements carbone agadir2012
Gestion des om et financements carbone   agadir2012Gestion des om et financements carbone   agadir2012
Gestion des om et financements carbone agadir2012
 
Efficacité énergétique : Les promesses du numérique
Efficacité énergétique : Les promesses du numériqueEfficacité énergétique : Les promesses du numérique
Efficacité énergétique : Les promesses du numérique
 
Greentech 2014-flipbook
Greentech 2014-flipbookGreentech 2014-flipbook
Greentech 2014-flipbook
 
Annuaire des réseaux de chaleur et de froid en Île de France
Annuaire des réseaux de chaleur et de froid en Île de FranceAnnuaire des réseaux de chaleur et de froid en Île de France
Annuaire des réseaux de chaleur et de froid en Île de France
 
Contrat filiere-eau
Contrat filiere-eauContrat filiere-eau
Contrat filiere-eau
 
Rénover +
Rénover +Rénover +
Rénover +
 
Mag113 web
Mag113 webMag113 web
Mag113 web
 
Dossier-de-presse-Environord-2016
Dossier-de-presse-Environord-2016Dossier-de-presse-Environord-2016
Dossier-de-presse-Environord-2016
 
Comment monter un projet carbone
Comment monter un projet carboneComment monter un projet carbone
Comment monter un projet carbone
 
Panorama des cleantech 2016
Panorama des cleantech 2016 Panorama des cleantech 2016
Panorama des cleantech 2016
 

Semelhante a Inf'OSE avril 2018

Inf'OSE Octobre 2018
Inf'OSE Octobre 2018Inf'OSE Octobre 2018
Inf'OSE Octobre 2018
Antoine Jourdain de Muizon
 
Inf'OSE février 2018
Inf'OSE février 2018Inf'OSE février 2018
Inf'OSE février 2018
Baptiste Metz
 
Comment décarboner le transport routier en France ?
Comment décarboner le transport routier en France ?Comment décarboner le transport routier en France ?
Comment décarboner le transport routier en France ?
La Fabrique de l'industrie
 
T3
T3T3
T3
Afet
 
Rapport d'activité Gimélec 2016-2017
Rapport d'activité Gimélec 2016-2017Rapport d'activité Gimélec 2016-2017
Rapport d'activité Gimélec 2016-2017
Gimélec
 
Inf'ose janvier 2019
Inf'ose janvier 2019Inf'ose janvier 2019
Inf'ose janvier 2019
Antoine Jourdain de Muizon
 

Semelhante a Inf'OSE avril 2018 (20)

Note sur la rénovation des réseaux de chaleur français
Note sur la rénovation des réseaux de chaleur françaisNote sur la rénovation des réseaux de chaleur français
Note sur la rénovation des réseaux de chaleur français
 
Inf'OSE Octobre 2018
Inf'OSE Octobre 2018Inf'OSE Octobre 2018
Inf'OSE Octobre 2018
 
Bruxelles, zéro carbone - Partie1
Bruxelles, zéro carbone - Partie1Bruxelles, zéro carbone - Partie1
Bruxelles, zéro carbone - Partie1
 
PROFLUID Infos Numéro 75 - Avril 2016
PROFLUID Infos Numéro 75 - Avril 2016PROFLUID Infos Numéro 75 - Avril 2016
PROFLUID Infos Numéro 75 - Avril 2016
 
Inf'OSE décembre 2017
Inf'OSE décembre 2017Inf'OSE décembre 2017
Inf'OSE décembre 2017
 
Inf'OSE juin/juillet 2018
Inf'OSE juin/juillet 2018Inf'OSE juin/juillet 2018
Inf'OSE juin/juillet 2018
 
Réseaux de chaleur et transition énergétique: les collectivités et les profes...
Réseaux de chaleur et transition énergétique: les collectivités et les profes...Réseaux de chaleur et transition énergétique: les collectivités et les profes...
Réseaux de chaleur et transition énergétique: les collectivités et les profes...
 
Inf'OSE février 2018
Inf'OSE février 2018Inf'OSE février 2018
Inf'OSE février 2018
 
Comment décarboner le transport routier en France ?
Comment décarboner le transport routier en France ?Comment décarboner le transport routier en France ?
Comment décarboner le transport routier en France ?
 
Les énergies renouvelables en copropriété
Les énergies renouvelables en copropriétéLes énergies renouvelables en copropriété
Les énergies renouvelables en copropriété
 
Revue de presse
Revue de presseRevue de presse
Revue de presse
 
Magazine économique Seine et Marne
Magazine économique Seine et MarneMagazine économique Seine et Marne
Magazine économique Seine et Marne
 
T3
T3T3
T3
 
dossier de presse - projet AGU
dossier de presse - projet AGUdossier de presse - projet AGU
dossier de presse - projet AGU
 
146 infose oct2019
146 infose oct2019146 infose oct2019
146 infose oct2019
 
Cleantuesday EIGSI La Rochelle 16 dec 2014
Cleantuesday EIGSI La Rochelle 16 dec 2014Cleantuesday EIGSI La Rochelle 16 dec 2014
Cleantuesday EIGSI La Rochelle 16 dec 2014
 
Rapport d'activité Gimélec 2016-2017
Rapport d'activité Gimélec 2016-2017Rapport d'activité Gimélec 2016-2017
Rapport d'activité Gimélec 2016-2017
 
150528 oca tenerrdis hydro en fr ra savoie ecosystème innovation
150528 oca tenerrdis hydro en fr ra savoie ecosystème innovation150528 oca tenerrdis hydro en fr ra savoie ecosystème innovation
150528 oca tenerrdis hydro en fr ra savoie ecosystème innovation
 
Inf'ose janvier 2019
Inf'ose janvier 2019Inf'ose janvier 2019
Inf'ose janvier 2019
 
Hydrogene pour un monde decarbone
Hydrogene pour un monde decarboneHydrogene pour un monde decarbone
Hydrogene pour un monde decarbone
 

Último (6)

le probleme de la planification JSP exposee (2) (2).pptx
le probleme de la planification JSP exposee (2) (2).pptxle probleme de la planification JSP exposee (2) (2).pptx
le probleme de la planification JSP exposee (2) (2).pptx
 
Algo II: les files cours + exercices corrigés
Algo II: les files cours + exercices corrigésAlgo II: les files cours + exercices corrigés
Algo II: les files cours + exercices corrigés
 
JTC 2024 Bâtiment et Photovoltaïque.pdf
JTC 2024  Bâtiment et Photovoltaïque.pdfJTC 2024  Bâtiment et Photovoltaïque.pdf
JTC 2024 Bâtiment et Photovoltaïque.pdf
 
pdfcoffee.com_4-production-fond-des-puits-completion-pdf-free.pdf
pdfcoffee.com_4-production-fond-des-puits-completion-pdf-free.pdfpdfcoffee.com_4-production-fond-des-puits-completion-pdf-free.pdf
pdfcoffee.com_4-production-fond-des-puits-completion-pdf-free.pdf
 
mémoire genie civil presenté lors de la soutenance de mémoire
mémoire genie civil presenté lors de la soutenance de mémoiremémoire genie civil presenté lors de la soutenance de mémoire
mémoire genie civil presenté lors de la soutenance de mémoire
 
Présentation_Soirée-Information_ Surverse_Thibert _30 avril 2024
Présentation_Soirée-Information_ Surverse_Thibert _30 avril 2024Présentation_Soirée-Information_ Surverse_Thibert _30 avril 2024
Présentation_Soirée-Information_ Surverse_Thibert _30 avril 2024
 

Inf'OSE avril 2018

  • 1. http://eleves-ose.cma.mines-paristech.fr/ @mastereose Mastère Spécialisé OSE Retrouvez tous les numéros sur le site des élèves, et l’actualité du mastère sur Twitter et Facebook ! Edition spéciale : visites industrielles des étudiants du mastère OSE Mensuel sur l’énergie et l’environnement N° 132Avril 2018 © EDF © MINATEC
  • 2. Adresse e-mail infose@mastere-ose.fr TELEPHONE 04 97 15 70 73 ADRESSE Centre de Mathématiques Appliquées Mines Paristech Rue Claude Daunesse CS 10 207 06904 Sophia Antipolis Coordinatrice - Catherine Auguet Chadaj Maquettiste - Samuel Petitjean Photos - Elèves MS OSE Toute reproduction, représentation, traduc- tionouadaptation,qu’ellesoitintégraleoupar- tielle, quel qu’en soit le procèdé, le support ou le média, est strictement interdite sans l’auto- risation des auteurs sauf cas prévus par l’article L. 122-5 du code de la propriété intellectuelle. Après six mois passés au centre de Mathématiques Appliquées, le temps est venu pour nous de rejoindre nos entre- prises et débuter nos missions industri- elles. La fin du cursus de formation nous aura réservé de belles rencontres avec des entreprises innovantes. Elles nous ont permis des échanges fructueux. Notre voyage d’étude à Singapour nous aura prouvé le dynamisme des entreprises françaises et leur volonté de conquérir le marché asiatique. Mais la France garde de très belles opportunités dans le domaine de l’énergie. Nous en avons eu la preuve lors de plusieurs visites dans la région de Nice et au cours d’un dernier voyage d’étude où nous sommes passés par Marseille, Grenoble et Technolac. Ce numéro, bien que similaire au précédent, vous plongera dans l’univers d’entreprises très variées qui restent profondément atta- chées au savoir-faire français et à ses perspectives de développe- ment sur le territoire. Vous y découvrirez de beaux exemples de réussite dans le secteur de l’énergie : de la start-up Energy Pool au géant RTE en passant par le brillant laboratoire du CEA, tous ont montré la ferme volonté de se développer et créer de la richesse en France tout en jouant un rôle majeur dans la transition énergétique. Nous tenons ainsi à remercier très chaleureusement la SMEG, Valomed, GRDF, RTE Marseille, la centrale EDF de Gardanne, Engie Cofely, le CEA et enfin Energy Pool pour nous avoir accueilli et pris le temps de nous faire découvrir leurs activités. Je vous souhaite à tous une agréable lecture, Louis Polleux I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 2 éDITORIALCONTACTS
  • 3. ACTUALITés VISITES 04 - Evénement Dynamose : « Thermodynamique, Mondialisation & Souveraineté : Quelle Europe pour quelle transition écologique et économique dans une France et un monde en crise systémique ? » 05 - Concours CIGRE : « Quelles inter- connexions pour les réseaux élec- triques de demain ? » 06 - Poste de livraison gaz de GrDF 08 - Usine VALOMED : des déchets com- me source d’énergie 10 - La SMEG : Société Monégasque de l’Electricité et du Gaz 13 - RTE Méditérannée 16 - Centrale thermique de Martigues 19 - MINATEC : au coeur de l’innovation 22 - Showroom CEA - MINATEC 24 - Energy Pool stabilise le réseau grâce à la flexibilté électrique Devenez partenaire de l’événement OSE 2018 L’Hydrogène, vecteur énergétique du futur ? Mardi 25 Septembre 2018 à Sophia Antipolis (06) Le programme de ce colloque s’articulera autour des applications de l’hydrogène les plus prom- etteuses. Seront détaillées entre autres les caractéristiques de production, stockage et transport, ainsi que l’évaluation des performances économique et environnementale de ces applications. Cette manifestation d’envergure ne peut se faire sans la participation d’entreprises comme la vôtre. Celle-ci pourra prendre la forme d’un soutien financier ou d’interventions lors du colloque, pour promouvoir vos activités en lien avec l’hydrogène et partager vos savoirs. Pour plus d’informations, contactez : evenement@mastere-ose.fr I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 3SOMMAIRE
  • 4. ACTUALITéS AVRIL 2018                        Louis POLLEUX       Evènement Dynamose Co m m e c h a q u e a n n é e , l’association des anciens du mastère a organisé une conférence sur le thème de l’énergie. Cette année aura encore été une belle réussite avec une table ronde dont le sujet n’était pas des plus simples : « Thermodynamique, M o n d i a l i s a t i o n & Souveraineté  : Quelle Europe p o u r q u e l l e t r a n s i t i o n écologique et économique dans une France et un monde en crise systémique ? ». D ’é m i n e n t s c o n f é r e n c i e r s avaient fait le déplacement pour offrir aux spectateurs une discussion de très haute volée : le physicien François R O DDI E R , l ’ é c o n o m i s t e J a c q u e s S A P IR , l a j u r i s t e Geneviève FERONE-CREUZET et enfin l’ingénieur Jean-Marc JANCOVICI. Merci à tous les intervenants, félicitations à l’équipe de Dynamose et à l’année pro- chaine pour une nouvelle con- férence ! Retrouvez la présentation des intervenants et la vidéo du débat sur le site des anciens du mastère OSE : http://dyna- mose.org/ De gauche à droite, M. Huet, M. Jancovici, Mme Ferone-Creuzet et M. Roddier en train de débattre le 12 avril dernier à l’école des Mines de Paris I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 4 NEWS
  • 5. concours CIGRE : Quelles interconnexions pour les réseaux électriques de demain ? Cette année, deux équipes du mastère OSE participaient à l’édition 2018 du concours CIGRE dont le sujet était « Interconnexions des réseaux é l e c t r i q u e s d e d e m a i n   : Enjeux ? Points bloquants ? Perspectives ? ». Le premier prix étudiant est revenu à Lise Adegnon et Louis Polleux pour leur article intitulé « Mobilité électrique et production solaire en zone insulaire : quelles intercon- nexions ? ». Le premier prix doctorant a quant à lui été décerné à Florian Rouot et Baptiste Metz pour leur article « Le stockage de l’électricité au service des interconnexions des réseaux électriques de demain ». Félicitations aux quatre lauré- ats avec un remerciement par- ticulier à tout le personnel du CMA pour son soutien et l’aide apportée durant ce projet. De gauche à droite : Lise Adegnon, Louis Polleux, Florian Rouot, Baptiste Metz et Olivier Grabette de RTE I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 5NEWS
  • 6. Le jeudi 8 février, accompagné de M. Sébastien Rose (pro- motion OSE 2004), les élèves du mastère OSE ont visité le poste de distribution de gaz près de Cannes géré par GrDF. La livraison de gaz provient du méthanier de Marseille- Fos Sur Mer. Le gaz arrive vers le poste de distribution dans le réseau de transport de GRT gaz à une pression de 60 bars. Ce gaz est ensuite filtré grâce à un filtre à huile puis détendu à 4 bars dans une soupape pour alimenter les réseaux de gaz des communes autour de Cannes (Antibes, Juan les Pins, Grasse, Mougins, Golf Juan...). Selon l’opérateur GrDF, les p l u s gro s co n s o m m a te u r s dans la région sont : les indus- tries chimiques, les indus- tries de fabrication de parfum mais également la commune de Biot. Les canalisations de transport et distribution sont fabriquées en Acier 250 isolé électriquement pour éviter la corrosion. Pour des raisons de sécurité, la pression dans les canalisations ne doit pas être inférieure à 1 bar. Au niveau d u p o s te d e d i s t r i b u t i o n , les canalisations et robinets sont numérotés pour pouvoir être manœuvrés à distance sur ordre de la centrale. Des capteurs de pression et tem- pérature y sont installés pour contrôler le gaz. En termes de gestion du réseau de dis- tribution, il faut noter que la mairie est propriétaire de ces réseaux. Dans le centre visité, il y a un poste d’entraînement où les agents de sécurité (pom- piers, polices…) sont sen- sibilisés aux dangers de la gestion du gaz mais effect- uent aussi des entraînements pour apprendre à faire face à des incendies. Il faut ajouter à cela des exercices de sensi- bilisation aux règles de sécu- rité auprès des entreprises en BTP qui réalisent des travaux de terrassement et forage, qui risquent d’endommager les tuyaux de gaz enterrés. Aujourd’hui pour informer une entreprise de la présence d’un réseau de gaz, un grillage est mis en place à 20-30 cm de profondeur, il est de couleur jaune. Depuis 2000, GrDF a l’obligation de déclarer sur des cartographies les local- i s a t i o n s e t b r a n c h e m e n t s des canalisations de gaz, les entreprises doivent ensuite baser leurs études sur ces cartes avant tous travaux de construction. Un autre moyen de prévenir les risques liés au gaz est l’usage de véhicules qui parcourent les chemins au-dessus des réseaux pour vérifier la présence de fuites avec des capteurs capables de déceler la présence de tuyaux en un seul passage (contre Visite du poste de livraison gaz de GrDF Exercice d’intervention d’un étudiant après démonstration I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 6 VISITES
  • 7. plusieurs auparavant). Aujourd’hui grâce à la procé- dure gaz renforcée « PGR », le nombre d’incidents liés au gaz a été divisé par 5. En cas d’incident, il faut couper le gaz par mesure de sécurité et cette coupure peut alors durer plus de 2 jours et affecter un grand nombre de personnes (20 minimum) d’où l’intérêt de mettre en place des procé- dures préventives strictes. Durant cette visite, quatre é l è v e s d u m a s t è r e a v e c le concours de M. Henon, appui technique sénior de la Centrale, ont participé à un exercice d’extinction de feu généré par une fuite de gaz à basse pression (3 bars). Ils ont pu éteindre le feu avec succès grâce à un extincteur tout en tenant compte des con- signes de sécurité données par l’opérateur. Le but de cet exercice était de voir de plus près la manipulation d’arrêt de feu et prendre conscience de la taille d’un incendie lié à une fuite de gaz. N o u s t e n o n s à r e m e r c i e r M . S é b a s t i e n R o s e a i n s i q u e M . Ve n a n c e H e n o n , l’opérateur GrDF présent sur place, pour l ’organi s at i o n et l ’accompagnement lors de cette visite qui nous ont permis de concrétiser nos connaissances du gaz sur le terrain. Chaimaa ELMKADMI Visite guidée sur le site d’entraînement I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 7VISITES
  • 8. USINE VALOMED : des déchets comme source d’énergie Valoriser des déchets pour produire de l’énergie appa- raît comme une solution per- mettant de lutter contre le changement climatique. C’est dans ce contexte que s’inscrit la visite des élèves du MS OSE le 15 février dernier à l’usine VALOMED d’Antibes qui ont été reçus par M. Philippe MOREAU, directeur du site qui a présenté aux étudiants les activités de la structure. Il a ensuite accompagné le groupe pour une visite des installations. La struc ture VA LO M E D e s t u n e u s i n e d’incinération créée en 1970 à Antibes. En 2006, un parte- n a r i a t e n t r e Ve o l i a p r o - preté et UNIVALOM a permis d’intégrer une unité de val- o r i s at i o n é n e rg é t i q u e q u i produit de l’électricité à partir de l’énergie dégagée par la c o m b u s t i o n d e s d é c h e t s . L’usine traite 148 000 tonnes de déchets provenant des 16 communes de l’agglomération de Sophia Antipolis. P r o c e s s u s d e t r a i t e m e n t d e s déche ts • Hall de déchargement VALOMED accepte essentiel- lement les déchets ménagers pour son unité de valorisation énergétique. Ils arrivent par semi-remorques ou bennes à ordures ménagères. Leur p a s s a g e p a r u n p o r t i q u e permet de détecter les déchets radioactifs dans le but de les isoler. Les déchets ménagers sont ensuite déposés dans une fosse de 4500 m3 où ils sont identifiés puis pesés afin de permettre une meilleure traçabilité. • Incinération D e u x fo u r s à co m b u s t i o n assurent l ’élimination des déchets. Ils permettent le t r a i t e m e n t d e 1 8 t o n n e s d e d é c h e t s p a r h e u re e n continu. Le démarrage des lignes d’incinération se fait au moyen de bruleurs à fioul qui préchauffent les fours à 850 °C. La montée en température des déchets jusqu’à 1100  °C se fait progressivement afin d’éviter un choc thermique. A la suite de la combustion, il restera environ 25% de résidus solides appelés «  mâche - fers » qui seront stockés dans La valorisation énergétique des déchets © Veolia group I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 8 VISITE
  • 9. un bâtiment spécifique puis évacués vers un centre de traitement en Italie. • Traitement des fumées Les fumées passent dans un réacteur sec où sont injec- tés de la chaux éteinte et du charbon actif. La chaux a pour but de neutraliser l’acidité des fumées et le charbon actif de piéger les molécules de dioxines/ furannes et les métaux lourds. Les gaz sont ensuite filtrés à travers les mailles d’un tissu en téflon pour enlever les grains de chaux et de charbons actifs pollués. Les résidus filtrés REFIOM (Résidus d’Epuration des fumées d ’incinération d’ordures Ménagères) sont stockés dans un silo avant d’être évacués vers une usine de traitement des déchets dangereux en Mayenne. A cette étape du processus, les gaz sont passés de 1,5gr/m3 à 0,01 gr/m3 . La dernière étape consiste à traiter chimique- ment les oxydes d’azote con- tenus dans les fumées dans un catalyseur. Le traitement est réalisé par l’éclatement des molécules d’ox yde d’azote au contact d’ammoniac dans un catalyseur en céramique conçu en nid d’abeilles. En définitive, le processus total de traitement des fumées permet d’obtenir 0,05ng/Nm3 de dioxyde pour passer sous la barre règlementaire de 0,1ng/ Nm3 . P r o c e s s u s d e v a l o r i s a t i o n énergé tique C’est à l’étape du traitement des fumées que débute le pro- cessus de valorisation énergé- tique. Elles entrent dans une chaudière à 950°C, permet- tant de chauffer l’eau con- tenue dans les tubes pour la transformer en vapeur. Près de 85% de l’énergie retenue dans ces gaz est valorisée. Ainsi, à la sortie de la chaudière, leur température n’est plus que de 195°C. La vapeur surchauffée à 350°C et 40 bars de pres- sion permet de faire tourner une turbine qui entrainera un alternateur pour produire de l’électricité. A la sortie, la vapeur à 0,9 bar et 50°C passe d a n s u n a é r o c o n d e n s e u r pour revenir à l’état liquide. Le fluide redémarre ensuite un nouveau cycle en entrant dans la chaudière. Ce fonc- tionnement en circuit fermé permet une diminution con- sidérable de la consommation d’eau. L e t u r b o a l t e r n a t e u r produit une puissance de 10,6  MW sur 7500 heures. Sur l’énergie produite, 20% ser vira à alimenter la cen- trale d’incinération et 80 % sera revendue à EDF. Ainsi, la quantité injectée sur le réseau équivaut à la consom- mation de 10 000 foyers sur une année. N o u s t e n o n s à r e m e r c i e r M . M O R E AU, D i re c te u r d e VALOMED pour le temps qu’il nous a consacré lors de cette visite instructive et pour avoir répondu à nos nombreuses interrogations. Nous remer- cions également l’ensemble du personnel du site que nous avons pu croiser lors de notre visite. Thomas BAZIRE Usine Valomed, Antibes I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 9VISITE
  • 10. Lors de cette visite, le 28 février dernier, nous avons été accueillis par Christian Philipon, chargé de mission et Guillaume Mar tin, ingé - nieur d’exploitation qui nous ont présenté la société. La SMEG émane de la jonction en 1976 de la SME (Société Monégasque de l’Electricité, 1890) et de la SMG (Société Monégasque du Gaz, 1936). Onze ans plus tard, la SMEG i n t è g r e l ’e x p l o i t a t i o n d u réseau de chaleur et de froid du quartier de Fontvieille. La SMEG est aujourd’hui majori- tairement détenue par Engie (64%), EDF Développement Environnement (15%), l’Etat M onégasque (20%), et 1% d’actionnaires divers. C’est u n m o n o p o l e e n c o n c e s - s i o n , q u i a s s u r e c h a q u e année la fourniture et la dis- tribution d’électricité et de gaz en Principauté. Depuis l’entrée de la SMEG au capital de la Société Monégasque d ’Assainissement (SMA), il y a 25 ans, le centre de val- orisation des déchets ali- mente un réseau de chaleur/ froid urbain. La SMEG fournit 521,4  GWh d’électricité, dont 4 GWh (0,8%) par la valorisa- tion des déchets, le reste étant importé depuis la France, ainsi que 66,1 GWh de gaz naturel. Enfin, la fourniture de chaleur et de froid représente respec- tivement 20,6 et 34,1  GWh, dont la production est prin- cipalement assurée par la v a l o r i s a t i o n d e s d é c h e t s ( 3 3 , 5   G W h ) , l ’é l e c t r i c i t é (7,6  GWh), ou encore parti- ellement le gaz (1,1 GWh). Une centrale d’énergie ther- mique marine (ETM) contribue à hauteur de 12,5 GWh. Les installations visitées G u i l l a u m e M a r t i n n o u s a e n s u i te p ré s e nté l e fo n c - tionnement des installations à disposition de la SMEG. Outre la distribution de gaz et d’électricité, très majori- tairement impor tés depuis la France (3 postes sources pour l’électricité, 63/20 kV ), l ’i n t é rê t m a j e u r d e c e t t e visite a été la découverte de la centrale de valorisation des déchets et d’alimentation du réseau chaud-froid ur bain (CFU). Le centre de valorisation traite près de 76 000 tonnes de déchets par an, lesquels sont incinérés, produisant ainsi en moyenne 12 à 13 tonnes de vapeur par heure (280°C, 28 bars). Cette vapeur fait fonc- tionner une centrale à trigé- nération : à l’instar de la cogé- nération, celle-ci produit de l’électricité, de la chaleur, mais aussi du froid. C o n c r è t e m e n t , l a v a p e u r haute pression fait tourner une turbine, produisant ainsi de l’électricité (4 GWh/an). Cela permet d’autoproduire l ’é l e c t r i c i t é n é c e s s a i r e à l ’ensem ble du pro cess d e traitement des fumées, ainsi qu’à l’éclairage public de la Principauté. La SMEG : Société Monégasque de l’Electricité et du Gaz I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 10 VISITE
  • 11. L a va p e u r b a s s e p re s s i o n en sor tie de la turbine ali- mente quant à elle le réseau de chaleur urbain. Il existe d’ailleurs deux réseaux de c h a l e u r, l ’ u n e n r é g i m e 60-50°C, pour la basse tem- pérature, et un autre en régime 95-70°C. En cas de défaillance de la turbine ou de besoins plus conséquents, la chaleur nécessaire à ces réseaux est produite par les 2 générateurs de vapeur, de 6MW chacun. Une partie de cette vapeur ali- mente également un groupe froid à absorption de 1,9 MW (eau + LiBr), avec un coeffi- cient de performance de 0,7, il permet de valoriser la chaleur fatale de l’incinérateur même en été sur le réseau d’eau glacé au lieu de l’évacuer à l’atmosphère par le biais d ’ a é r o c o n d e n s e u r s . E n revanche, son fonctionnement nécessite de le maintenir sous vide quasi-absolu (5 mmHg, soit moins de 7 millibars), ce qui n’est pas sans contraintes pour l’entretien. Pour complé- ter ce groupe, et même fournir le plus gros de la puissance nécessaire, la SMEG compte également plusieurs autres groupes froid : 3 groupes de 2,5 MW froid chacun avec un COP = 6, fonc tionnant avec 450 kg de R134a par groupe, un groupe compres- seur à vis de 1,4 MW et des thermo-frigo-pompes de 400 kW chacune. Tous ces groupes alimentent un réseau de froid en régime 6-12°C, lequel est utilisé par le centre commer- cial de Fontvieille, le datacen- ter de Monaco Telecom, et la galerie du stade Louis II. Un contrôle - commande de p l u s 1 0 0 0 e n t ré e s - s o r t i e s permet de visualiser, mon- itorer, et piloter en direct l’ensemble de ces installations. Enfin, depuis 2013 a été con- s t r u i t e u n e b o u c l e d ’e a u froide prélevée en mer, dont l’entrée d’eau se fait par une buse immergée à 110 mètres de profondeur, à 700 mètres Visite guidée du centre d’exploitation de la SMEG I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 11VISITE
  • 12. de la côte. Cela permet de bénéficier d’une source froide stable pour la centrale de val- orisation des déchets : le fait de prélever l’eau à cette pro- fondeur garantit une tem- pérature d’eau à peu près constante de 14°C. La station de pompage transfère ainsi près de 2000  m3 /h d’eau vers 4 échangeurs à plaques de 9,5  MW. La centrale ne doit pas renvoyer à la mer de l’eau réchauffée à plus de 30°C, mais elle n’atteint générale- ment pas plus de 28°C en été et 20°C en hiver. Cette performance est due à la grande efficacité énergétique des installations de valorisa- tion et à la récupération de chaleur fatale dans le groupe froid à absorption. La SMEG contribue au développe- ment durable Le développement de réseaux de chaleur et de froid permet de mutualiser des installa- tions, les rendant plus fiables, plus efficaces, et avec une plus grande durée de vie que si chaque particulier ou chaque immeuble devait fournir ses besoins. A i n s i , l a v a l o r i s a t i o n d e s déchets au travers de ces r é s e a u x C F U p e r m e t t e n t d ’é v i t e r c h a q u e a n n é e l’émission de 6000 tonnes de CO2 pour la production de chaleur, ainsi que de stabiliser le prix pour les clients : autour de 60€/MWh pour la chaleur et 65€/MWh pour le froid. Par ailleurs, la SMEG veille à compenser autant que possi- ble l’impact de ses activités : par des actions extérieures, elle garantit ainsi la compen- sation carbone de son activité chaud-froid urbain. En 2016, 40% de l’électricité consom- mée était « verte ». N o u s t e n o n s à r e m e r c i e r chaleureusement Christian Philipon et Guillaume Martin qui ont rendu possible cette v i s i t e , G u i l l a u m e M a r t i n , Laurent Viannet, responsable du site ainsi que les autres membres de la SMEG du centre d’exploitation de la centrale de valorisation, pour avoir pris le temps de nous recevoir et de nous expliquer en détail leurs activités. Romain SAINT-LÉGER Un des groupes à absorption de la SMEG I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 12 VISITE
  • 13. L e l u n d i 2 6 m a r s , R T E Méditerranée nous a ouvert les portes de son showroom. Jean-Philippe Bonnet, délégué Méditerranée, nous a accueilli et présenté les activités du gestionnaire de réseau. Struc ture et ac tivités du gestion- naire de réseau En tant qu’acteur de la transi- tion énergétique, RTE joue un rôle majeur : s’assurer du bon fonctionnement du marché de gros, exploiter une infrastruc- ture vitale mais aussi veiller à sa bonne intégration dans l’union européenne. Cela se traduit au quotidien par des activités de dispatching mais aussi de service et de main- tenance, des activités R&D et des projets d’innovation. L e S e r v i c e d e s Tr a v a u x Héliportés, basé à Avignon, en est un exemple et une vitrine pour l’entreprise, qui peut sur- veiller ses lignes grâce à des technologies infrarouges, mais aussi les construire et assurer leur maintenance par hélicop- tère. Ces réseaux Très Haute Tension (400 kV ) sont gérés et détenus par RTE, entreprise nationale de service public, se distinguant d’Enedis à qui les réseaux 20 kV et Basse Tension sont concédés. L’entreprise RTE est aujourd’hui détenue à 50,1% par EDF mais ce dernier n’a aucun droit de regard sur l’activité du groupe. Ce mono- pole naturel est d’ailleurs sur- veillé de très près par la CRE, régulateur auprès duquel RTE doit justifier du TURPE et de s e s i nve s t i s s e m e nt s e nt re autres. Les 49,9% restants de son capital sont détenus par la caisse des dépôts et Consignations. Le réseau RTE En France, 90% de l’électricité produite est injectée sur le réseau de transport, répartie et livrée à 500 sites industriels et au réseau de distribution, dont les postes de transforma- tion constituent les nœuds. Ce réseau maillé fait partie inté- grante de la plaque europée- nne dont l’équilibre est géré par l’ENTSO-E. Le réseau exploité par RTE est aujourd’hui à 90% aérien. Essentiellement développé entre 1970 et 1990 parallèle- ment au programme électro- nucléaire français, sa longueur totale en France représente deux fois et demie le tour de la Terre. Sur la photo ci-après, on observe ainsi grâce à une présentation en réalité virtu- elle toutes les composantes de ce réseau hiérarchisé dans la région PACA. Pré visions e t politiques Parmi les missions du gestion- naire de réseau de transport, la gestion de l’équilibre offre- demande est primordiale et per met à l ’entrepr ise une vision privilégiée de la situ- ation énergétique. Ce point de vue unique est accompa- gné d’un travail prospectif ayant des impacts directs sur les décisions politiques en matière d’énergie. RTE Méditérannée I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 13VISITE
  • 14. En cette période de mutation du secteur électrique sur dif- férents aspects (économique ave c l a l i b é ra l i s at i o n d e s marchés, juridique, sociétal ou technologique), le Bilan Pré v i s i o n n e l 2 0 1 7 a cco m - pagne plusieurs décisions politiques. Ainsi, la définition des ten- dances à venir en termes de production et de consomma- tion selon plusieurs scénarios a été l’élément déclencheur de l’annonce du ministre de la Transition écologique et soli- daire Nicolas Hulot : l’atteinte du seuil de 50% de production nucléaire en énergie finale a été repoussée et avec elle la fermeture des centrales nucléaires. Ce document sera indéniable- ment un support important pour les débats à venir sur la Programmation Pluriannuelle de l’Energie 2018 (PPE). Voici les principaux points dévelop- pés par M. Bonnet : • Consommation Les prévisions RTE montrent un palier de consommation ainsi qu’une tendance bais- sière dans les années à venir, ayant pour cause des efforts dans les secteurs résidenti- els et tertiaires mais aussi la désindustrialisation du pays. Seul un scénario, comprenant de nouveaux usages tels que le véhicule électrique, voit c e t t e c o n s o m m a t i o n a u g - menter à partir de 2035. • Production Le parc de production fran- çais est aujourd’hui fortement controversé entre le débat sur la prolongation du parc nucléaire, la fermeture des centrales au fioul, la ferme- ture annoncée des centrales à charbon et la difficile émer- gence des technologies au gaz naturel. Les centrales cycle- combiné gaz (CCCG) ont ainsi été mises sous cocon à partir Réseaux gérés par RTE : en rouge, le réseau 400 kV ; en violet 63 kV ; en vert 225 kV et en bleu, 150 kV. Showroom RTE Marseille. I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 14 Visite
  • 15. de 2008, ne trouvant pas de débouchés économiques. Seul un prix du gaz deux fois plus faible que celui de l’électricité permettrait la rentabilité de telles centrales. Depuis 2009, ce sont donc les énergies renouvelables qui émergent petit à petit, aidées par des mécanismes incitatifs. Chaque année, entre 1500 et 2500 MW sont raccordés au réseau électrique, majoritaire- ment sur les réseaux de distri- bution (pour des puissances inférieures à 12 MW ). Les surplus d’électricité raccordés au réseau d’Enedis remontent cependant sur le réseau géré par RTE, avec un fort impact. Actuellement, le parc de pro- duc tion français, qui sera débattu lors de la PPE, a pour priorité de favoriser la réduc- tion des gaz à effet de serre et plus particulièrement les émissions de carbone. Alors, seuls les scénarios Ampère et Volt de RTE sont retenus dans cette dynamique (voir I nfose de décembre 2017, B i l a n p r é v i s i o n n e l : R T E propose cinq scénarios pour la transition énergétique). D e n o m b re u x p o i nt s b l o - quants demeurent cependant quant aux énergies renouvel- ables, notamment en termes d’acceptabilité sociale sur l’éolien onshore et offshore. Quant au photovoltaïque, ce sont les questions de dével- oppement du stockage et de l’autoconsommation qui sont aujourd’hui complémentaires du déploiement massif de cette énergie. D’autres débats sont actuelle- ment lancés, notamment sur le critère de défaillance et le passage de la pointe (prévoir du délestage plutôt qu’un surdimensionnement du parc de production). La région PACA La région PACA, péninsule électrique, a connu ces quinze dernières années des incend- ies, orages violents et autres incidents qui ont nécessité une gestion très attentive mais aussi un renforcement des lignes de distribution d’électricité. La sobriété énergétique est aussi un sujet dont RTE PACA se préoccupe, à travers de nouvelles applications telles qu’Ecowatt dont M. Bonnet nous a fait la présentation et dont le but est de sensibiliser les utilisateurs à la réduction de leur consommation lors des périodes de pointe. Qelle intégration pour RTE dans l ’av e n i r é n e r g é t i q u e f r a n ç a i s e t européen ? Fi n a l e m e n t , d e n o m b re u x c h a n g e m e n t s s e p ro f i l e nt quant à l’avenir énergétique français mais aussi européen. S’il semble que la décen- tralisation de la production, l ’a u to co n s o m m at i o n e t l e stockage seront partie inté- grante du paysage énergé - tique de demain, la prédiction de cet avenir demeure com- pliquée. Cependant, RTE saura s’adapter à ces changements, comme il le fait aujourd’hui en contribuant à des projets et démonstrateurs en cours. Nous tenons à remercier une nouvelle fois Jean-Philippe B o n n e t p o u r c e t t e v i s i t e enrichissante, son accueil, son écoute, sa présentation et toutes les réponses à nos questions qu’il a pu nous apporter. Lise ADEGNON I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 15visite
  • 16. Le lundi 26 mars 2018, la pro- motion OSE 2017 s’est rendue à la centrale à cycle combiné g a z ( C C G ) d e M a r t i g u e s détenue par EDF. La visite s’est déroulée avec Sabrina Brunon, s a l a r i é e c h e z R o u g e V i f Junium, que nous remercions pour son dynamisme et la pré- cision des informations qu’elle a pu nous communiquer. Historique e t fonc tionnement de la centrale Les deux unités de produc- tion qui composent la centrale ont été mises en service entre 2012 et 2013 et délivrent une puissance électrique totale de 930 MW. Il s’agit des premiers CCG co n s t r u i t s e n Fra n ce par « repowering » ; aupara- vant, la centrale thermique de Martigues était composée de 4 unités de production au fioul de 250  MWe chacune, mises en service entre 1971 et 1974. Deux de ces unités sont ac tuellement en phase de déconstruction tandis qu’une partie des installations des deux autres (turbines à vapeur notamment) ont servi pour la construction des deux CCG, dont le principe est illustré sur la figure ci-contre. L e g a z q u i a l i m e n t e l e s TAC p rov i e nt d u te r m i n a l méthanier de Fos sur Mer, inauguré en 2012. Une TAC permet de faire tourner un premier alternateur qui est capable de délivrer jusqu’à 285 MWe. La vapeur récupérée par échangeur et utilisée dans la TAV permet de faire tourner un second alternateur qui lui délivre jusqu’à 180 MWe, soit un total de 465 MWe par CCG, d’où une puissance de 930 MWe pour la centrale. Par rappor t aux unités de production au fioul, le CCG a permis de diviser par deux les émissions de CO2 et par trois les émissions d’oxyde d’azote (NOx). De plus, les poussières qui sortaient des quatre anci- ennes cheminées de 66m de hauteur ont en grande partie été éliminées (lorsque la cen- trale fonctionne au-delà d’une puissance de 180 MW ). Cette démarche s’inscrit dans la stratégie du groupe EDF qui est en marche pour devenir le champion “de la croissance bas-carbone”. R e n c o n t r e a v e c l e s e r v i c e d ’e x plo i tat i o n d a n s l a s a ll e d e commandee Pour assurer la disponibilité Visite à la centrale thermique de Martigues Principe du Cycle Combiné au Gaz (CCG) résultant de la combinaison d’une Turbine à Combustion à gaz (TAC) et d’une Turbine à Vapeur (TAV) © Wikipedia CCG I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 16 Visite
  • 17. des installations et alimenter le réseau électrique national, le service d’exploitation opère en continu (24h/24) grâce à 6 équipes de 5 salariés qui se relaient en 3x8h. Thierr y Gomez, adjoint au chef du service production, nous a présenté l’équipe en poste lors de notre visite. Elle est constituée d’un chef d’exploitation, de deux opéra- teurs (un par tranche), d’un technicien d’exploitation et d’un apprenti en parcours « pépinière » formé sur un des trois postes. Au total, l e s e r v i c e d ’e x p l o i t a t i o n représente 58% de la masse salariale présente sur site qui s’établit à 66 salariés EDF et plus de 32 prestataires. M. Gomez nous a présenté quelques chiffres clefs de la centrale. En particulier, celle- ci a fonctionné plus de 5000h en 2017 pour une production de 5 T Wh d’électricité. Près de 80% du temps de fonc- tionnement de la centrale est dédié à la par ticipation au réglage de fréquence via les services systèmes. Rappelons que la centrale se situe en région PACA, véritable pénin- sule électrique qui importe 60% de l’électricité qu’elle consomme et qui nécessite donc des moyens flexibles pour assurer la fiabilité et la sécurité d’approvisionnement de la zone. La centrale CCG de Martigues permet de répondre en seule- ment 4 h à une sollicitation pour injecter de l’électricité sur le réseau (8h à froid) contre 8 h quand la centrale fonc- tionnait au fioul (12h à 15h à froid). Par ailleurs, la cen- trale contractualise directe- ment avec RTE pour soutirer l ’é l e c t r i c i t é n é c e s s a i r e à l’alimentation des auxiliaires de l’installation qui consom- ment en moyenne 6 MWe. La promotion devant la Centrale EDF de Martigues I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 17visite
  • 18. Eta b l i s s e m e n t d u p r o g r a m m e d e produc tion de la centrale e Le programme de production d’EDF est défini la veille pour le lendemain par les équipes de la Direction Optimisation Amont Aval Trading (DOAAT ) d’EDF situé à Saint Denis (93). Tous les jours, vers 5h du matin, le chef d’exploitation est chargé de déterminer la « Pmd » (Puissance maximum disponible) qui est la puis- sance électrique maximum disponible en sor tie de la centrale. Pour ce faire, il utilise la « moulinette », qui est un outil de calcul mathé- matique, qui prend en entrée des paramètres comme la tem- pérature (bulletins météo J+1 et J+2), le taux d’humidité, la pression atmosphérique etc. Le Pmd est envoyé avant 7h du matin à la DOAAT qui col- lecte l’ensemble des Pmd du parc de production d’EDF afin d’établir le programme de production en J+1 et J+2. Un premier programme prévisi- onnel J+1 est donné à 12h30, un second à 14h30 et enfin, le programme officiel J+1 est dévoilé avant 16h45. La DOAAT communique aussi le programme horaire annuel de fonctionnement de la cen- trale de Martigues. Alors qu’il était de 5000h en 2017, il sera proche de 3500h pour l’année 2 0 1 8 , s a c h a nt q u’i l s’a gi t d’une centrale de semi-base censée fonctionner environ 4000h par an. N o u s t e n o n s à r e m e r - c i e r S a b r i n a B r u n o n p o u r l’organisation de cette visite t r è s c o m p l è t e e t T h i e r r y Gomez, adjoint au chef du ser vice produc tion d’EDF pour toutes les informations qu’il nous a apportées. Florian ROUOT Exploitation et surveillance depuis la salle de commande © EDF I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 18 visite
  • 19. La matinée du mardi 27 mars était consacrée à la visite du campus d’innovation en micro et nanotechnologies nommé MINATEC situé à Grenoble. Les étudiants du mastère OSE ont été chaleureusement accueil- lis par le directeur de la filiale Pole Utilités Services- Engie Cofely, M. Etienne Vogt. Avant d’évoquer notre visite, il nous parait intéressant de rappeler le contexte et la structure dans lesquels l’entreprise évolue. E n g i e - C o f e l y S e r v i c e s e t MINATEC: Pl u s d e 10 a n s d e par tenariat S o u s l ’i m p u l s i o n d e J e a n Theme, alors direc teur du C E A G re n o b l e e t d u L E T I (Laboratoire d’électronique e t d e t e c h n o l o g i e d e l ’i n fo r m at i o n ) , l e co n ce p t MINATEC est proposé en 1999 au ministre de la Recherche e t d e s Te c h n o l o gi e s p o u r validation. Ce projet voit le jour en juin 2006 et con- stitue un complexe scienti- fique d’envergure européenne dédié à la MIcro et la NAno TEChnologies [1]. L’originalité de ce concept réside dans sa capacité à assurer une connec- tivité dite «triptyques grenob- lois» entre les sphères de la formation, de la recherche et des entreprises. Etendue sur un espace de 70 000 m² de locaux dont 10 000 m² de salles blanches, MINATEC a confié à Cofely Services, la conception, la réalisation et l’exploitation du Dispositif de Fonctionnement Techniques (DFT ) pour une durée de 20 ans [2]. Le directeur nous a rappelé que ce contrat de type public/privé a lié Cofely Services avec le Groupement d’Intérêt Public composé du CEA, de la Société MINATEC et de Grenoble INP avec des investissements atteignant 20 millions d’euros. Les futurs i nve s t i s s e m e n t s d e v r a i e n t avoisiner 6 millions d’euros avec l’avènement de nouveaux projets. Les engagements de l’entreprise exigent une four- niture de bonne qualité des 15 MINATEC, au coeur de l’innovation Pôle Utilités Services © Cofely Servicies - MINATEC I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 19visite
  • 20. fluides techniques indispens- ables au bon fonctionnement d e s i n f r a s t r u c t u r e s d u campus répartis dans 10 bâti- ments, tels que les salles blanches et les laboratoires. PUS, le coeur battant de MINATEC A p r è s c e t t e i n t r o d u c t i o n générale de la mission de son entreprise, le directeur nous a invité à rejoindre le bâti- ment 52, face au Bâtiment de Haute Technologie (BHT ). Au premier étage, les étudiants du Mastère OSE ont pu visiter la salle de Gestion Technique Centralisée (GTC) dirigée par Mme Anne Sonia PROVENT. A l’entrée de cette salle plu- sieurs écrans montrent des courbes dynamiques de suivi de la produc tion et de la demande ainsi que des inter- faces graphiques de pilot- age et de la distribution des flux. Le directeur a souligné l’importance du « Pacte man- agérial » comme levier indis- pensable à l’élaboration et au montage du Pôle Utilités S e r v i c e s . M m e P R O V E N T, n o u s a e n s u i t e p r é s e n t é l e s d i f fé re n t e s m a n i p u l a - t i o n s d e s d o n n é e s i s s u e s des 180 capteurs (environ 12 000 paramètres, avec une extraction de seulement 15 paramètres d’influence) tels que les jeux de données de la puissance active, la pression des compresseurs et les débits. Elle a précisé qu’avant de col- lecter les données qui ali- menteront le système de man- agement de l’énergie, il est indispensable de dresser une cartographie énergétique et de choisir soigneusement les indicateurs les plus robustes, chose délicate. Les résultats de toutes les analyses de ce centre sont ensuite fournis à des techniciens spécialisés qui interviennent sur le terrain. Le rôle de cette unité se résume à une meilleur traçabilité et réactivité de la fourniture des fluides distribués, notamment la gestion des dérives et des systèmes d’alarmes. Les inter- ventions de l’équipe PUS ont suscité l’intérêt des étudiants qui se sont notamment inté- ressés au choix de l’entreprise Braincube comme fournisseur de solutions d’optimisation et à l’impact financier d’un tel système qui permet la réduc- tion des factures et des pertes (par exemple, au niveau du réseau de chaleur). Par ail- leurs, ce système a permis une meilleure communica- tion avec les fournisseurs qui peuvent régler spéci- fiquement leurs installations selon les décisions prises par Cofely après analyse des s o l u t i o n s d ’o p t i m i s a t i o n . Accompagné de Nicolas (tech- nicien de conduite et de main- tenance), les étudiants ont poursuivi la découverte des unités de production. On peut par exemple citer la production des fluides thermiques, dont l’eau glacée et l’eau chaude, la production de fluides spéci- fiques aux process industriels dont l’eau désionisée, ultra- pure, adoucie et industrielle. L’h y d r o g è n e , u n CAPEX d e 3 Millions d’euros. Le directeur nous a, en dernier lieu, présenté une centrale de production d’hydrogène par électrolyse de l’eau qui a beau- coup intéressé les étudiants du mastère OSE dans la mesure où leur sujet de promotion Les futurs investissements devraient avoisiner 6 millions d’euros avec l’avènement de nouveaux projets. COFELY I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 20 visite
  • 21. porte sur l’hydrogène en tant que vecteur énergétique du futur. L’objectif de ce projet est double : mobilité et stock- age. Le premier volet s’inscrit dans une dynamique locale de mobilité hydrogène dans le cadre du projet HY WAY qui consiste au déploiement d’une flotte de 50 véhicules de types Kangoo ZE H2 , et l’alimentation d’une station d’hydrogène de l’entreprise Gaz Electricité Grenoble GEG proche du site de MINATEC. Vous pouvez retrouver plus d’information sur ce projet dans le document [3]. Le deuxième volet porte sur un projet de recherche entre le CEA (laboratoire LETI) et Cofely Ser vices sur la pro- duction d’hydrogène, notam- ment le test d’une unité de stockage d’hydrogène solide à base d’hydrures métalliques. L’e n s e m b l e d e s é l è ve s d u mastère OSE tient à remer- cier très chaleureusement M. Etienne Vogt et Mme. Anne Sonia PROVENT et, à travers eux, toute l’équipe de PUS pour leur accueil, la présentation des activités de l’entreprise avec un tel niveau de détail et de transparence, et pour avoir répondu à toutes nos interro- gations. Un grand merci égale- ment à Thibaud PERRIGAULT, de la promotion OSE 2011, pour avoir initié cette visite. Yacine ALIMOU Sources : [1] Site officiel de MINATEC, https://www.minatec.org/fr/ [2] Dossier de Presse MINATEC. Cofely Services et MINATEC: 10 ans de partenariat. [3] Autorité environnementale, Préfet de la région Auvergne-Rôhne-Alpes, « La demande d’autorisation d’exploiter une instal- lation de production par électrolyse de l’eau et transfert par tuyauteries », 03/05/2017. Production de fluides spécifiques aux process industriels © Cofely Servicies - Pôle Utilités Services / MINATEC I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 21visite
  • 22. La dernière matinée des deux journées de visite program- més les 26 et 27 mars a été réservée au pôle scientifique et technologique MINATEC du CEA à Grenoble et plus partic- ulièrement à une présentation de son showroom industriel. A cet égard, nous tenons à remercier l’équipe Engie Cofely : par tenaire indus- triel du campus pour avoir assuré l’accueil de la délé - g a t i o n d u m a s t è r e O S E , l ’accompagnement sur le site ainsi que l’organisation de notre visite du showroom. Le showroom de Grenoble a été conçu dans un cadre de collaboration entre MINATEC et le CCSTI (centre de médi- ation de Culture Scientifique Technique et Industrielle) qui se sont associés pour allier un savoir-faire technologique et une expérience en matière de communication scientifique. L’exposition a pour but de communiquer sur les travaux des laboratoires de recherche de CEA Tech (au sein des insti- tuts Leti, List et Liten) afin de promouvoir la mise en place de partenariats industriels. Le s h o w ro o m s’é t e n d s u r 400  m² et expose 150 tech- nologies de pointe. Il réunit d i ve r s e s m a q u e t t e s fo n c - t i o n n e l l e s i l l u s t r a n t l e s technologies dér ivant des t r av a u x ré a l i s é s d a n s l e s laboratoires. L e s d é m o n s t r a t e u r s s o n t organisés et présentés par t h é m a t i q u e t e l l e s q u e l a santé, l’énergie, la mobilité, la microélectronique etc. Au delà des objets et innova- tions présentés, l’exposition offre une immersion futuriste dans l’univers de recherche du CEA et permet au visiteur de découvrir les produits et solutions innovantes issus de la recherche. Les démonstrateurs exposés concernent des secteurs très diversifiés et les technologies présentées se placent tou- jours à la pointe de la recher- che. En voici quelques exem- ples : • La production d’électricité avec des travaux visant à a m é l i o r e r l e s r e n - d e m e n t s d e s c e l l u l e s photovoltaïques. • L a m o b i l i t é é l e c t r i q u e a v e c l a R e n a u l t Tw i z y exposée sur place qui con- centre l’implémentation des travaux de recher - ches liés au stockage de l’énergie (positionnement sur l’électrochimie avec la Visite du showroom CEA - MINATEC Microtechnologies sur Wafers exposés sur une table tournante © MINATEC I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 22 visite
  • 23. Vue d’ensemble de la showroom de Grenoble © MINATEC technologie lithium-fer- phosphate), l’optimisation des systèmes de gestion de la batterie ainsi que le développement d’une interface Homme Machine IHM propre aux véhicules électriques. • La fiabilité et le diagnos- tic à travers une tech- nique innovante de diag- nostic de câbles fondée sur le principe du radar et de la réflectométrie. Son transfer t technologique est effectué à travers la star t-up WinMS qui met en œuvre et commercialise des solutions de diagnos- tic dans l’aéronautique, la surveillance des infra- structures et la prévention contre le vol des câbles. • La filière hydrogène grâce à des recherches menées sur deux technologies de pile à combustibles, l’une concerne les piles PEMFC destinées aux moyens de transport et aux applica- tions stationnaires, l’autre s’i nté re s s e a u x p i l e s à hautes températures SOFC pouvant également fonc- tionner au gaz naturel ou au biogaz. Des procédés de stockage d’hydrogène solide à basse pression sont également explorés. Nous tenons à remercier toute l’équipe du CEA MINATEC qui a su répondre à nos nombreuses questions et susciter un grand enthousiasme autour de ces projets. Emna BERKAOUI Sources : [1] Site officiel de MINATEC, https://www.minatec.org/fr/industrie/showroom-catalyseur-didees-industriels/ [2] Le showroom, CEA tech, 06/2016, https://www.minatec.org/wp-content/uploads/2016/06/showroom_numerique_Minatec.pdf I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 23visite
  • 24. Energy Pool stabilise le réseau grâce à la flexibilté électrique Mardi 27 mars, les élèves o n t é t é c h a l e u r e u s e m e n t a c c u e i l l i s p a r M . D E L AG E et Sofiane SARRA à Energy Pool au Bourget-du-Lac afin d ’échanger sur les ac tivi- tés et les perspec tives de l’entreprise. En bref, Energy Pool est un agrégateur de flex- ibilités électriques et leader mondial du sec teur. Après une ascension fulgurante en France depuis sa création en 2009, l’entreprise propose aujourd’hui des services au réseau et souhaite accélérer son déploiement à l’étranger. Le cœur de métier d’Energy Pool est la flexibilité élec- trique. En d’autres termes, en modulant intelligemment la consommation agrégée de son parc de clients, essenti- ellement des industries élec- tro-intensives françaises et quelques clients internation- aux, Energy Pool offre au ges- tionnaire RTE une améliora- tion de la stabilité du réseau électrique. L’agrégateur se p o s i t i o n n e à d i f f é r e n t e s échelles de gestion du réseau et propose donc à RTE dif- férents services de stabilité. Dans une échelle temporelle décroissante, nous distingu- ons l’effacement électrique, le système de réserves rapides et le suivi de fréquence. L’e f f a c e m e n t c o n s i s t e à décaler une consommation d’électricité en échange d’une rémunération des clients, les « effacés », pour écrêter les pointes et diminuer le risque de black- out. Ce décalage Implantation internationale de Energy Pool. DRMS ou Distributed Energy Resources Management System est un outil de pilotage à distance des unités de production. © Energy Pool I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 24 visite
  • 25. p e r m e t d e r e p o r t e r d e s accroissements de capaci- tés et contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre en limitant le démar- rage de centrales de pointe. Comment fonc tionne con - crètement ce mécanisme ? La veille pour le lendemain, Energy Pool inter vient sur l e m a rc h é d e l ’é l e c t r i c i té Day-Ahead en proposant ses capacités d’effacement. En cas d’activation des réserves d’effacement, RTE est tenu d’informer Energy Pool au moins deux heures à l’avance. Avec une capacité maximale d’effacement de 700 MW – l’équivalent d’une tranche de centrale nucléaire – Energy Pool peut jouer un rôle sig- nificatif dans l’allègement du système lors de périodes critiques. Sur une autre échelle tempo- relle, Energy Pool propose un service de réserves rapides. Activables dans un délai très court inférieur à neuf minutes, ces réserves s’inscrivent dans le mécanisme d’ajustement qui ser t à reconstituer les réserves tertiaires après un déséquilibre de l’offre par rapport à la demande. Un petit rappel ne nuit pas : lors d’un déséquilibre entre la produc- tion d’électricité et la puis- sance soutirée, la fréquence d u ré s e a u p e u t co n n a î t re une chute. Les réserves pri- maires activées automatique- ment permettent de stabi- liser cette fréquence. Ensuite, l e s r é s e r v e s s e c o n d a i r e s rehaussent la fréquence à sa consigne de 50 Hz. Les réserves tertiaires interviennent fin- alement pour régénérer ces premiers mécanismes. Elles sont indispensables dans la mesure où elles assurent la robustesse d’un réseau soumis à des fluctuations imprévisi- bles. Energy Pool perçoit de RTE une prime annuelle cor- respondant à la disponibil- ité des réserves ainsi qu’une prime par activation selon sa criticité. Enfin, depuis l’extension du marché aux acteurs privés, Energy Pool s’est positionné sur le service de régulation de fréquence en proposant de moduler la consommation de son pool en fonction des ordres fournis par le gestion- naire de réseau. Le savoir-faire d’Energy Pool permet d’agir efficacement en temps réel sans trop affecter la produc- tion du site industriel effacé. Schéma de principe de l’effacement et de la stimulation © Energy Pool I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 25visite
  • 26. Il est d’ailleurs légitime de s’interroger sur la résilience des industriels en flux tendu face à ces effacements régu- liers. L’estimation des flexi- bilités clients est une étape charnière de l’intégration d’un site industriel au pool. Avant tout, Energy Pool explique à l’industriel le principe de déle- stage et les services rendus au réseau. Cette communication couplée à une étude technique des procédés sur site conduit à une estimation précise du gi s e m e n t d ’e f f a ce m e n t . I l suffit ensuite de dévelop - per un système d’interfaçage sur mesure entre le logiciel d’effacement d’Energy Pool et les procédés industriels con- cernés. Dans certains cas, la modulation intelligente pro- posée par Energy Pool permet à l’industriel de réaliser des économies sur la facture éner- gétique pouvant aller jusqu’à 20%. Si pour certains clients le gain énergétique est faible, la valorisation économique de ce service est, elle, con- séquente : l’impor tance de l’effacement face à la critic- ité du réseau en période de pointe dégage des revenus particulièrement intéressants pour les industriels. D’ailleurs, cette criticité implique qu’une erreur commise par Energy Po o l e n t r a î n e d e l o u rd e s pénalités financières. Sous cette contrainte, l’agrégateur s’emploie à offrir un service robuste et réactif en autom- atisant au mieux les services sur lesquels il se positionne. Aujourd’hui, Energy Pool est un leader sur le marché fran- çais. Plusieurs phénomènes l’ont amené à s’intéresser de près à l’étranger. L’épuisement du gisement d’effacement en France, l’électrification des systèmes énergétiques et la libéralisation des marchés de l’électricité sont autant de motivations qui l’orientent vers d’autres marchés. Nous distinguons deux principaux types de marchés étrangers pour l’entreprise. Cer tains pays développés où le marché e s t m a t u r e p e u v e n t p e r - mettre une inser tion aisée car le cadre législatif et tech- nique le permet ; la concur- rence y est néanmoins rude. A l’inverse, les pays en dével- oppement sont l’opportunité d’établir un monopole avec un gisement énorme, mais en l’absence de volonté poli- tique, les actions à mener pour pousser au développement du cadre législatif et à la création d’un marché de l’effacement sont des contraintes fortes, ce s c yc l e s d ’i m p l a n t a t i o n sont estimés entre trois et cinq ans. Nous pouvons citer le cas particulier du Japon où le niveau de sécurité exigé du système a prolongé le proces- sus d’implantation de Energy Pool. Nous suivrons avec attention le développement de cette entreprise prometteuse dont les ser vices constituent un des nombreux mécanismes de renforcement du système, alors même que RTE estime qu’après 2020, la robustesse du réseau électrique pour- rait ne pas être assurée en l’état ac tuel des solutions existantes. A n o u ve a u, n o u s vo u l o n s sincèrement remercier Luc DELAGE, responsable des res- sources humaines et Sofiane SARRA, responsable des opéra- tions pour leur disponibilité et la qualité des échanges qu’ils nous ont offert ainsi que pour nous avoir permis de visiter l’entreprise. Raphaël CLUET I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 26 visite
  • 27. I N F ’ O S E | A v r i l 2 0 1 8 27FRANCE