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« Milieux alternatif, intermédiaires, tiers lieux : leur rôle dans
les politiques publiques culturelles et l'accès à la culture »
Colloque organisé le samedi 28 mai 2016
au Centre de Création Alternatif, le Chêne
131 avenue de Paris
94800 Villejuif
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Le prochain colloque, organisé par l'équipe du Chêne le 28 mai prochain, se donne pour
objectifs de réfléchir, d'échanger et d'ouvrir le débat sur les articulations multiples, déjà opérantes
et celles à venir, entre milieu artistique dit intermédiaire, politiques culturelles et accès à la culture.
Lorsqu'on évoque la culture, le territoire et la politique, il n'est pas rare de voir omises les
interventions du milieu intermédiaire dans le paysage socio-culturel visible par les institutions et/ou
les conventions d'art. Pourtant, ce milieu est un réel levier à la mise en œuvre de différentes
dispositions publiques en matière culturel. Pour cela, il convient de clarifier ce qu'on entend par
culture et de brosser les contours des actions artistiques menées par ce milieu, de visiter leur rôle
dans l'articulation entre population et territoire à l'aune des principes structurant les politiques dès
lors qu'elles sont territorialisées (plans locaux d'urbanisme, schéma d'aménagement, etc...), et enfin,
de (re)dessiner les contours du milieu artistique intermédiaire.
Il sera également l'occasion d'échanger sur le droit à la culture, en rappelant les obligations
rattachées à l'individu bénéficiaire de ce droit-créance, pour redéfinir, peut-être, le contour d'une
nouvelle citoyenneté à travers ce droit fondamental.
Enfin, il permettra de requalifier l'art issu de ce milieu, imbriqué avec des principes non
spécifiquement esthétiques comme le développement durable ou le territoire. La rencontre de ces
mondes fait naître une figure de l'artiste alchimiste qui, par l'art du réemploi et la contrainte de
l'environnement, s'inscrit dans un art de la survie.
Ce colloque est marqué par un contexte plus large de réformes de la nouvelle République
avec la loi NOTRe qui stipule, en son article 103, que « la responsabilité en matière culturelle est
exercée conjointement par les collectivités territoriales et l'État dans le respect des droits culturels
énoncés par la convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions
culturelles du 20 octobre 2005 ». Si cette nouvelle loi est une avancée pour le droit fondamental à
la culture, elle n'indique aucune marche à suivre sur le plan technique. Aussi, un champ de
perspectives s'offre au milieu alternatif pour faire valoir son rôle en tant qu' « artiste de la
Cité », démarche qui a déjà porté ses fruits.
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Argumentaire
Le Centre de Création Alternatif le Chêne, porté par les Tailleurs d'Envies, LRDS et les
Clefs du Feu, organise le 28 mai prochain un colloque sur le thème du milieu intermédiaire, des
politiques culturelles et du droit à la culture.
Cette journée rassemblera professionnels des arts et de l'action socioculturelle, chercheurs,
élus et associations autour de 3 tables rondes précédées d'une balade urbaine, en partenariat avec le
Comité du Tourisme du Val de Marne. Les tables rondes traiteront tour à tour de la relation entre
milieu intermédiaire et droit à la culture, qualification des formes d'art de ce milieu, relations entre
milieu alternatif et pouvoirs publics.
Qu'entend-on d'ailleurs par milieu alternatif ou intermédiaire ? Requalifier ces milieux
depuis le rapport « Les Territoires de l'art » sera, en partie, l'objet de ce colloque, mais nous
pouvons préciser ce que n'est pas le milieu intermédiaire : des actions en marge de l'institution ! Ces
pratiques artistiques « ne sont pas à prendre comme un simple complément au système artistique
professionnel institutionnalisé » rappelle Philippe Henry, « un ailleurs innovant qui aurait comme
fonction de régénérer le domaine institué. Les pratiques artistiques dont nous parlons se définissent
désormais bien moins comme marges alternatives et radicales à un système artistique institué que
comme processus et projet revendiquant leurs propres natures artistiques et professionnelles. Ce
qui est en cause c’est la redéfinition du périmètre d’intérêt public de la notion de champ artistique,
comme du paradigme qui serait adapté à la pluralité et l’interactionnisme contemporain ».
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Le contexte
De nos jours, et appuyés par des documents-cadre de planification, les pôles urbains tentent
de renforcer leur centralité qui se traduit, dans son versant négatif, par un accroissement de
l'interdépendance de la population au mode d'accès aux biens et services marchands. Est-ce une
réponse à apporter quand un enjeu d''autonomisation de la population se joue dans le panel de
dispositifs offerts pour pallier aux inégalités socioculturelles des territoires où sont implantés tiers
lieux, friches culturelles ou artistiques ?
En parallèle, le Chêne et d'autres lieux dits intermédiaires, observent des demandes de plus
en plus croissantes en matière de circuits de proximité ou de nouveaux modes de coopération.
Tout d'abord, les « professionnels » transitant dans ces milieux font de plus en plus appel
aux matériaux issus du réemploi et, s'appuient sur la valeur ajoutée artistique pour construire leurs
activités culturelles et « commerciales ».
Ensuite, parmi la population, des signes révèlent une tension interne à l'Homme entre besoin
d'épanouissement et besoin de subsistance et qui n'est pas toujours nécessairement entendue ou
accompagnée, aujourd'hui, par les pouvoirs publics. Cette tranche de la population « consomme »
des activités artistiques et culturelles de type « publiques » situées « dans-les-murs », l'espace
public s'invitant dans ces zones de production artistique intermédiaire, une tendance inverse à
l'exportation des dispositifs « hors-les-murs » observée depuis une dizaine d'année, comme réponse
à l'accès à l'art et la culture.
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État des lieux et problématiques
Quelle fenêtre d'observation du processus des métamorphoses individuelles ou collectives
dispose-t-on aujourd'hui pour favoriser l'accès à l'art et la culture ? A priori, peu d'éléments mais les
études montrent que la structure socio-économique de la population fréquentant ces lieux est
similaire à celle fréquentant des espaces artistiques institutionnels (musées) ou conventionnels
(galeries).
Pour autant, ce constat ne doit pas freiner les acteurs du milieu culturel dans leur démarche,
mais au contraire, invitent à construire et partager des méthodologies d'observations et d'actions
originales et robustes autour du droit à la culture.
Une premier tour d'horizon, de non spécialiste, au niveau juridique montre que la culture est
un droit-créance depuis 1972 (date à laquelle le Conseil Constitutionnel reconnaissait la valeur
juridique des droits de l'homme et du citoyen de 1789 et le Préambule de la Constitution de 1946,
dont l'alinéa 13 disposant que « la Nation garantie l'égal accès de l'enfant et de l'adulte, à
l'instruction, à la formation professionnelle et à la culture »). Un droit-créance dans ce cas
correspondrait au droit d'exiger un accès à la culture ce qui reviendrait à admettre corrélativement
une obligation de fournir cet accès ; obligation pesant sur les organes créateurs de normes,
considérés comme débiteur de cette obligation.
Cette notion de culture reste trop générique pour en saisir sa traduction possible en
dispositifs publics ; aucune jurisprudence n'ayant été enregistrée concernant cet alinéa. . Aussi, à
l’instar de la conférence mondiale sur les politiques culturelles de Mexico, 1982, nous adopterons
une autre définition permettant de disposer d'un référentiel pour apprécier « le processus »
d'émancipation possibles par la culture (variant d'ailleurs selon le média utilisé) : « l'ensemble des
traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un
groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de
l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances ». La culture participe à l’auto-
5/ 12
détermination des peuples puisqu’elle donne à l’homme la capacité de réflexion sur lui-même et lui
permet d'élargir ses choix des possibles. La culture serait donc un droit fondamental et en
France.
Mais il faudra attendre la Déclaration de Fribourg pour disposer d'une approche plus large et
humaniste de la culture. Elle stipule que « toute personne, aussi bien seule qu'en commun, a le
droit de choisir et de voir respecter son identité culturelle dans la diversité de ses modes
d'expression (…), de connaître et de voir respecter sa propre culture ainsi que les cultures qui, dans
leurs diversités, constituent le patrimoine commun de l'humanité ; (…) d'accéder (…) aux
patrimoines culturels qui constituent des expressions des différentes cultures ainsi que des
ressources pour les générations présentes et futures. »
Dorénavant, les collectivités ont la responsabilité de vérifier que les projets culturels
financés par des institutions publiques sont conformes aux droits culturels. Ces acteurs doivent
reconnaître le bien-fondé de toutes les actions qui favorisent la reconnaissance mutuelle des
identités culturelles sur leur territoire, et donc parmi elles les projets culturels participatifs co-
construits.
Aussi, deux mondes rendent l'inscription du droit à la culture dans un cadre législatif
opérant :
– celui de l'aménagement du territoire avec l'article 103 de la loi NOTRe, stipulant que « la
responsabilité en matière culturelle est exercée conjointement par les collectivités
territoriales et l’État dans le respect des droits culturels énoncés par la Convention sur la
protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles du 20 octobre 2005. ».
– celui de l'action sociale avec l'article 140 de la loi n°98-657 du 29 juillet 1998 dite « loi
d'orientation relative à la lutte contre les exclusions », stipulant que « l'égal accès à tous,
tout au long de la vie, à la culture, à la pratique sportive, aux vacances et aux loisirs
constitue un objectif national. Il permet de garantir l'exercice effectif de la citoyenneté. »
Par la suite, il est précisé que « la réalisation de cet objectif passe notamment par le
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développement en priorité dans les zones défavorisées, des activités artistiques, culturelles
et sportives (...) ».
Certains réfractaires à la notion de droits culturels soulignent l'absence d'obligations à
l'égard de cette permission d'agir qu'est l'accès à la culture, permission qui, juridiquement, est
considérée comme droit fondamental. L'ensemble des permissions d'agir constitue le socle des
droits fondamentaux en France dédiés à une catégorie générale de personnes, garantis
constitutionnellement et conventionnellement, prévoyant corrélativement des obligations à une
autre catégorie de personnes dont le législateur, et sanctionnables par un organe juridictionnel, dont
la saisine serait ouverte aux bénéficiaires de ces permissions.
Même si cette critique mérite d'être soulevée, elle ne dit rien de ce qui pourrait configurer
des obligations des personnes. Pour cela, il est nécessaire d'enclencher un pas supplémentaire vers
une structuration juridico-sociale de l'accès à la culture et considérer ces obligations à l'aune de la
notion de citoyenneté. En effet, le droit à la culture prendrait-il une orientation plus pragmatique si
nous l’envisagions comme droit fondamental à la citoyenneté nécessitant une structuration des
devoirs de la population. Ce que nous pouvons, pour l'heure, avancer est que l'accomplissement de
ces devoirs permet de passer à un système de droits, nécessaire à la construction de l'autonomie des
personnes (Paul Ricoeur).
Cet accès à la culture est d'autant plus important que le milieu artistique intermédiaire est
souvent logé dans des friches culturelles ; issues du processus de réhabilitation des friches
industrielles initiées depuis quelques décennies, dans des zones défavorisées sur le plan socio-
économique. Les artistes initient souvent des activités directement dédiées à la population du lieu
d'implantation et concourent à faire appliquer le droit à la culture.
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Le milieu artistique intermédiaire, organisateur d'actions publiques au sens philosophique du
terme (par des actions offrant un signal fort de reconnaissance de la dignité humaine) est connu
pour le caractère politisé de ses orientations artistiques (type de programmation, type de projets
accompagnés, etc.), mais beaucoup moins pour sa capacité de structuration sociale et sociétale
de type coopérative et favorable à l'expression de l'identité culturelle.
Tout un travail sur le relogement des associations portant le Chêne et de l'état de l'art en matière de
lieux culturels alternatifs a permis de brosser les contours d'une chaîne de valeur ajoutée artistique
permettant d'avoir une clef de lecture de ces lieux autre que pour leur dimension politique.
Schéma 1 : Structuration de la chaîne de valeur ajoutée artistique au sein d'un milieu intermédiaire comme le Chêne
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Bois
Forge
Métal
Cuir
Arts plastiques
Arts vivants
Résidences
artistiques
Ingénierie
de projet
Accompagnement
des pratiques amateurs
Ateliers pédagogiques
Accompagnement
de projets
Filière du réemploi
et du recyclage
Expositions
Manifestations
Ateliers ouverts
au public
Mutualisation des
espaces et des moyens
Ingénierie pédagogique créative
/ Mutualisation des risques
Transmission des savoirs /
Partage de notoriété des projets
Représentations
Coopération
Artistes / Artisans
Coopération
Artistes / Publics
Coopération Artistes /
Acteurs de la diffusion
Son
Lumière
Le Chêne est organisé dans un niveau supérieur de mutualisation décrit par P. Henry comme
la juxtaposition de 3 types de mutualisation : dépenses et résultats des événements, espaces et
moyens, et enfin, risques et notoriété des événements.
Nous identifierons cette forme de mutualisation comme une innovation sociale issue
directement de la rencontre de formes variées de « mondes » professionnels (auto-entrepreneurs,
personnes rattachées à la maison des artistes, intermittents du spectacle, artisans, etc.). Ces formes
d'innovations sont possibles par la présence de plusieurs cadres d'appui au développement de leur
modèle d'activité qu'il convient d'accompagner :
– des principes issus du monde artistique, par l'art du recyclage et du réemploi permettant de
centrer l'activité sur une visée esthétique territoriale et originale,
– des principes issus directement issus du monde marchand, par la commercialisation de leurs
biens et services (œuvres d'art, matériaux réemployés, incubateur etc.) permettant de centrer
l'activité sur les ressources monétaires et la pérennisation du modèle économique,
– des principes d'actions civiques issus des politiques redistributives (subventions) et du
bénévolat permettant de centrer l'activité sur l'humain.
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Les enjeux
L'appui à l'innovation pour ce type d'organisation technico-sociale est complexe. Relevant
de plusieurs principes d'action (marchand, civique, artistique), cet appui doit prendre la forme d'un
accompagnement de type « incubation » sur les maillons clefs du processus de développement
économique de ces lieux intermédiaires.
Dans les faits, la proximité des acteurs de ces lieux intermédiaires crée une hybridation dans
les pratiques artistiques (entre médiums) et entre professionnels (artistes/artisans), et leur mise en
synergie est un facteur de renforcement du maillage territorial. Ils proposent souvent des modèles
d'activité viable, durable pour les générations futures et soutenable pour les générations présentes.
Mais qu'est-ce qui relie ce constat au cycle de vie de l'action publique et au processus
d'émancipation des personnes par la culture ? L'observation des processus de changements sociaux.
L'esthétique des lieux est un marqueur de processus de transformation des espaces publics, espaces,
dans notre cas, qui se développent à l'intérieur d'espaces souvent initialement privés. Plus encore,
ces espaces sont des zones d'observation de signaux de changement que nos contemporains
n'auraient pas encore à l'esprit.
Cette approche par le processus pour tenter de qualifier le milieu artistique intermédiaire
invite à se pencher sur les phases « amont » de la création artistique, et un peu moins sur les formes
définitives que prend cet art que nous qualifierons de la survie et que nous développons plus loin.
C'est par la pluralité d'acteurs et d'espaces d'intervention (avec l'appareil technico-social associé) qui
permet de légitimer le caractère innovant des actions ; par le constat pluriel et partagé de résultats
atteints.
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Pour élargir le débat: l'artiste alchimiste ou l'art de la survie
Si nous retournons à la qualification de l'art dans ce milieu, nous observons que la survie
émerge à plusieurs niveaux.
Dans un premier temps, nous observons une singularisation et la recherche d'une esthétique
des outils de production chez les artistes (à partir de la forge, du métal, du bois, etc...), redynamisant
l'interaction entre artisanat et art qui s'était perdue avec l'industrialisation des économies
occidentales.
Dans un deuxième temps, la survie émerge dans les choix de vie des artistes, revendiquant
une autonomie face à la structuration de l'accès aux biens de consommation, et intégrant la
récupération dans leur manière de vivre et leur art.
Dans un troisième temps, la récupération fait figure d'art de l'équilibrage entre besoins
fondamentaux (notamment la fameuse soif d'expression de l'artiste) et les possibilités offertes par le
réemploi (ou l'art d'offrir un autre avenir à un objet physique ou symbolique lorsque l'artiste le
découvre).
Enfin, la survie s'exprime dans la nécessité de maintenir un cadre de travail, aussi précaire
soit-il, stable et porteur des élans qui animent l'artiste.
La notion de survie se compose éminemment avec l'environnement et donc le territoire.
L'artiste s'inscrit dans un processus de destruction-création qui le dépasse et qui organise les
relations sociales. Le liant dans ce processus ? La mémoire, et c'est en partie dans ce champ
symbolique que l'artiste de la survie, à la fois, y puise sa source d'inspiration (cf. les œuvres
composées avec l'environnement sonore d'un site) et produit son expression (en rendant visible
l'invisible comme on le lit souvent). Quel rôle cette approche donne-t-il au milieu intermédiaire ou
aux tiers lieux dans la relation qui se noue entre la population et territoire, et en quoi la culture
participe-t-elle à façonner une identité mémorielle commune à des communautés variées ?
Autrement dit, de quelle façon ce milieu contribue-t-il à un mieux vivre-ensemble ? Ce que
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l'artiste peut faire à l'échelle d'une pièce de théâtre ou d'une œuvre, en mêlant intentions des publics
et orientations artistiques, se transmet à des cercles plus larges pour atteindre les relations sociales
du territoire concerné. Se joue, semble-t-il, une recomposition, au premier abord anarchique, des
relations sociales du territoire lorsque l'artiste investit ces tiers lieux avec la dynamique que l'on a
décrit. Outre une modification de la place de l'artiste dans la cité, cette notion de processus suppose
une refonte des valeurs des œuvres d’art mobilisant, pendant l'élaboration, la population locale. En
effet, le marché de l'art et les principaux indicateurs d’évaluation d’impacts de politiques culturelles
s’intéressent à l’aval de la création (diffusion, fréquentation des lieux), là où les tiers-lieu ou les
milieux intermédiaires et alternatifs œuvrent à l'élaboration des œuvres et leur impact dans
l'expression de la dignité humaine.
Comment qualifier, et légitimer, les initiatives menées par ces artistes associant le territoire
pour mieux ancrer la dimension humaine de leur création, et nourrir le regard de nos
contemporains ? Cet exercice est complexe d'autant plus que se côtoient différents mondes
professionnels compte tenu du statut hétérogène dans ce milieu (allant des maîtres d'ouvrages entre
artistes eux-mêmes, brouillant les codes du marché de l'art et le rôle des intermédiaires tels que les
galeries ou marchands d'art, au statut d'auto-entrepreneur, intermittent du spectacle, artisan, etc). De
nouvelles professions et mode d'intermédiation émergent, en lien avec les métamorphoses en cours
lorsque que ce côtoient des « mondes » dilués sous le dénominateur «intermédiaire».
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Synthèse de la note d'intention du colloque de Villejuif du 28 mai 2016

  • 1. « Milieux alternatif, intermédiaires, tiers lieux : leur rôle dans les politiques publiques culturelles et l'accès à la culture » Colloque organisé le samedi 28 mai 2016 au Centre de Création Alternatif, le Chêne 131 avenue de Paris 94800 Villejuif 1/ 12
  • 2. Le prochain colloque, organisé par l'équipe du Chêne le 28 mai prochain, se donne pour objectifs de réfléchir, d'échanger et d'ouvrir le débat sur les articulations multiples, déjà opérantes et celles à venir, entre milieu artistique dit intermédiaire, politiques culturelles et accès à la culture. Lorsqu'on évoque la culture, le territoire et la politique, il n'est pas rare de voir omises les interventions du milieu intermédiaire dans le paysage socio-culturel visible par les institutions et/ou les conventions d'art. Pourtant, ce milieu est un réel levier à la mise en œuvre de différentes dispositions publiques en matière culturel. Pour cela, il convient de clarifier ce qu'on entend par culture et de brosser les contours des actions artistiques menées par ce milieu, de visiter leur rôle dans l'articulation entre population et territoire à l'aune des principes structurant les politiques dès lors qu'elles sont territorialisées (plans locaux d'urbanisme, schéma d'aménagement, etc...), et enfin, de (re)dessiner les contours du milieu artistique intermédiaire. Il sera également l'occasion d'échanger sur le droit à la culture, en rappelant les obligations rattachées à l'individu bénéficiaire de ce droit-créance, pour redéfinir, peut-être, le contour d'une nouvelle citoyenneté à travers ce droit fondamental. Enfin, il permettra de requalifier l'art issu de ce milieu, imbriqué avec des principes non spécifiquement esthétiques comme le développement durable ou le territoire. La rencontre de ces mondes fait naître une figure de l'artiste alchimiste qui, par l'art du réemploi et la contrainte de l'environnement, s'inscrit dans un art de la survie. Ce colloque est marqué par un contexte plus large de réformes de la nouvelle République avec la loi NOTRe qui stipule, en son article 103, que « la responsabilité en matière culturelle est exercée conjointement par les collectivités territoriales et l'État dans le respect des droits culturels énoncés par la convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles du 20 octobre 2005 ». Si cette nouvelle loi est une avancée pour le droit fondamental à la culture, elle n'indique aucune marche à suivre sur le plan technique. Aussi, un champ de perspectives s'offre au milieu alternatif pour faire valoir son rôle en tant qu' « artiste de la Cité », démarche qui a déjà porté ses fruits. 2/ 12
  • 3. Argumentaire Le Centre de Création Alternatif le Chêne, porté par les Tailleurs d'Envies, LRDS et les Clefs du Feu, organise le 28 mai prochain un colloque sur le thème du milieu intermédiaire, des politiques culturelles et du droit à la culture. Cette journée rassemblera professionnels des arts et de l'action socioculturelle, chercheurs, élus et associations autour de 3 tables rondes précédées d'une balade urbaine, en partenariat avec le Comité du Tourisme du Val de Marne. Les tables rondes traiteront tour à tour de la relation entre milieu intermédiaire et droit à la culture, qualification des formes d'art de ce milieu, relations entre milieu alternatif et pouvoirs publics. Qu'entend-on d'ailleurs par milieu alternatif ou intermédiaire ? Requalifier ces milieux depuis le rapport « Les Territoires de l'art » sera, en partie, l'objet de ce colloque, mais nous pouvons préciser ce que n'est pas le milieu intermédiaire : des actions en marge de l'institution ! Ces pratiques artistiques « ne sont pas à prendre comme un simple complément au système artistique professionnel institutionnalisé » rappelle Philippe Henry, « un ailleurs innovant qui aurait comme fonction de régénérer le domaine institué. Les pratiques artistiques dont nous parlons se définissent désormais bien moins comme marges alternatives et radicales à un système artistique institué que comme processus et projet revendiquant leurs propres natures artistiques et professionnelles. Ce qui est en cause c’est la redéfinition du périmètre d’intérêt public de la notion de champ artistique, comme du paradigme qui serait adapté à la pluralité et l’interactionnisme contemporain ». 3/ 12
  • 4. Le contexte De nos jours, et appuyés par des documents-cadre de planification, les pôles urbains tentent de renforcer leur centralité qui se traduit, dans son versant négatif, par un accroissement de l'interdépendance de la population au mode d'accès aux biens et services marchands. Est-ce une réponse à apporter quand un enjeu d''autonomisation de la population se joue dans le panel de dispositifs offerts pour pallier aux inégalités socioculturelles des territoires où sont implantés tiers lieux, friches culturelles ou artistiques ? En parallèle, le Chêne et d'autres lieux dits intermédiaires, observent des demandes de plus en plus croissantes en matière de circuits de proximité ou de nouveaux modes de coopération. Tout d'abord, les « professionnels » transitant dans ces milieux font de plus en plus appel aux matériaux issus du réemploi et, s'appuient sur la valeur ajoutée artistique pour construire leurs activités culturelles et « commerciales ». Ensuite, parmi la population, des signes révèlent une tension interne à l'Homme entre besoin d'épanouissement et besoin de subsistance et qui n'est pas toujours nécessairement entendue ou accompagnée, aujourd'hui, par les pouvoirs publics. Cette tranche de la population « consomme » des activités artistiques et culturelles de type « publiques » situées « dans-les-murs », l'espace public s'invitant dans ces zones de production artistique intermédiaire, une tendance inverse à l'exportation des dispositifs « hors-les-murs » observée depuis une dizaine d'année, comme réponse à l'accès à l'art et la culture. 4/ 12
  • 5. État des lieux et problématiques Quelle fenêtre d'observation du processus des métamorphoses individuelles ou collectives dispose-t-on aujourd'hui pour favoriser l'accès à l'art et la culture ? A priori, peu d'éléments mais les études montrent que la structure socio-économique de la population fréquentant ces lieux est similaire à celle fréquentant des espaces artistiques institutionnels (musées) ou conventionnels (galeries). Pour autant, ce constat ne doit pas freiner les acteurs du milieu culturel dans leur démarche, mais au contraire, invitent à construire et partager des méthodologies d'observations et d'actions originales et robustes autour du droit à la culture. Une premier tour d'horizon, de non spécialiste, au niveau juridique montre que la culture est un droit-créance depuis 1972 (date à laquelle le Conseil Constitutionnel reconnaissait la valeur juridique des droits de l'homme et du citoyen de 1789 et le Préambule de la Constitution de 1946, dont l'alinéa 13 disposant que « la Nation garantie l'égal accès de l'enfant et de l'adulte, à l'instruction, à la formation professionnelle et à la culture »). Un droit-créance dans ce cas correspondrait au droit d'exiger un accès à la culture ce qui reviendrait à admettre corrélativement une obligation de fournir cet accès ; obligation pesant sur les organes créateurs de normes, considérés comme débiteur de cette obligation. Cette notion de culture reste trop générique pour en saisir sa traduction possible en dispositifs publics ; aucune jurisprudence n'ayant été enregistrée concernant cet alinéa. . Aussi, à l’instar de la conférence mondiale sur les politiques culturelles de Mexico, 1982, nous adopterons une autre définition permettant de disposer d'un référentiel pour apprécier « le processus » d'émancipation possibles par la culture (variant d'ailleurs selon le média utilisé) : « l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances ». La culture participe à l’auto- 5/ 12
  • 6. détermination des peuples puisqu’elle donne à l’homme la capacité de réflexion sur lui-même et lui permet d'élargir ses choix des possibles. La culture serait donc un droit fondamental et en France. Mais il faudra attendre la Déclaration de Fribourg pour disposer d'une approche plus large et humaniste de la culture. Elle stipule que « toute personne, aussi bien seule qu'en commun, a le droit de choisir et de voir respecter son identité culturelle dans la diversité de ses modes d'expression (…), de connaître et de voir respecter sa propre culture ainsi que les cultures qui, dans leurs diversités, constituent le patrimoine commun de l'humanité ; (…) d'accéder (…) aux patrimoines culturels qui constituent des expressions des différentes cultures ainsi que des ressources pour les générations présentes et futures. » Dorénavant, les collectivités ont la responsabilité de vérifier que les projets culturels financés par des institutions publiques sont conformes aux droits culturels. Ces acteurs doivent reconnaître le bien-fondé de toutes les actions qui favorisent la reconnaissance mutuelle des identités culturelles sur leur territoire, et donc parmi elles les projets culturels participatifs co- construits. Aussi, deux mondes rendent l'inscription du droit à la culture dans un cadre législatif opérant : – celui de l'aménagement du territoire avec l'article 103 de la loi NOTRe, stipulant que « la responsabilité en matière culturelle est exercée conjointement par les collectivités territoriales et l’État dans le respect des droits culturels énoncés par la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles du 20 octobre 2005. ». – celui de l'action sociale avec l'article 140 de la loi n°98-657 du 29 juillet 1998 dite « loi d'orientation relative à la lutte contre les exclusions », stipulant que « l'égal accès à tous, tout au long de la vie, à la culture, à la pratique sportive, aux vacances et aux loisirs constitue un objectif national. Il permet de garantir l'exercice effectif de la citoyenneté. » Par la suite, il est précisé que « la réalisation de cet objectif passe notamment par le 6/ 12
  • 7. développement en priorité dans les zones défavorisées, des activités artistiques, culturelles et sportives (...) ». Certains réfractaires à la notion de droits culturels soulignent l'absence d'obligations à l'égard de cette permission d'agir qu'est l'accès à la culture, permission qui, juridiquement, est considérée comme droit fondamental. L'ensemble des permissions d'agir constitue le socle des droits fondamentaux en France dédiés à une catégorie générale de personnes, garantis constitutionnellement et conventionnellement, prévoyant corrélativement des obligations à une autre catégorie de personnes dont le législateur, et sanctionnables par un organe juridictionnel, dont la saisine serait ouverte aux bénéficiaires de ces permissions. Même si cette critique mérite d'être soulevée, elle ne dit rien de ce qui pourrait configurer des obligations des personnes. Pour cela, il est nécessaire d'enclencher un pas supplémentaire vers une structuration juridico-sociale de l'accès à la culture et considérer ces obligations à l'aune de la notion de citoyenneté. En effet, le droit à la culture prendrait-il une orientation plus pragmatique si nous l’envisagions comme droit fondamental à la citoyenneté nécessitant une structuration des devoirs de la population. Ce que nous pouvons, pour l'heure, avancer est que l'accomplissement de ces devoirs permet de passer à un système de droits, nécessaire à la construction de l'autonomie des personnes (Paul Ricoeur). Cet accès à la culture est d'autant plus important que le milieu artistique intermédiaire est souvent logé dans des friches culturelles ; issues du processus de réhabilitation des friches industrielles initiées depuis quelques décennies, dans des zones défavorisées sur le plan socio- économique. Les artistes initient souvent des activités directement dédiées à la population du lieu d'implantation et concourent à faire appliquer le droit à la culture. 7/ 12
  • 8. Le milieu artistique intermédiaire, organisateur d'actions publiques au sens philosophique du terme (par des actions offrant un signal fort de reconnaissance de la dignité humaine) est connu pour le caractère politisé de ses orientations artistiques (type de programmation, type de projets accompagnés, etc.), mais beaucoup moins pour sa capacité de structuration sociale et sociétale de type coopérative et favorable à l'expression de l'identité culturelle. Tout un travail sur le relogement des associations portant le Chêne et de l'état de l'art en matière de lieux culturels alternatifs a permis de brosser les contours d'une chaîne de valeur ajoutée artistique permettant d'avoir une clef de lecture de ces lieux autre que pour leur dimension politique. Schéma 1 : Structuration de la chaîne de valeur ajoutée artistique au sein d'un milieu intermédiaire comme le Chêne 8/ 12 Bois Forge Métal Cuir Arts plastiques Arts vivants Résidences artistiques Ingénierie de projet Accompagnement des pratiques amateurs Ateliers pédagogiques Accompagnement de projets Filière du réemploi et du recyclage Expositions Manifestations Ateliers ouverts au public Mutualisation des espaces et des moyens Ingénierie pédagogique créative / Mutualisation des risques Transmission des savoirs / Partage de notoriété des projets Représentations Coopération Artistes / Artisans Coopération Artistes / Publics Coopération Artistes / Acteurs de la diffusion Son Lumière
  • 9. Le Chêne est organisé dans un niveau supérieur de mutualisation décrit par P. Henry comme la juxtaposition de 3 types de mutualisation : dépenses et résultats des événements, espaces et moyens, et enfin, risques et notoriété des événements. Nous identifierons cette forme de mutualisation comme une innovation sociale issue directement de la rencontre de formes variées de « mondes » professionnels (auto-entrepreneurs, personnes rattachées à la maison des artistes, intermittents du spectacle, artisans, etc.). Ces formes d'innovations sont possibles par la présence de plusieurs cadres d'appui au développement de leur modèle d'activité qu'il convient d'accompagner : – des principes issus du monde artistique, par l'art du recyclage et du réemploi permettant de centrer l'activité sur une visée esthétique territoriale et originale, – des principes issus directement issus du monde marchand, par la commercialisation de leurs biens et services (œuvres d'art, matériaux réemployés, incubateur etc.) permettant de centrer l'activité sur les ressources monétaires et la pérennisation du modèle économique, – des principes d'actions civiques issus des politiques redistributives (subventions) et du bénévolat permettant de centrer l'activité sur l'humain. 9/ 12
  • 10. Les enjeux L'appui à l'innovation pour ce type d'organisation technico-sociale est complexe. Relevant de plusieurs principes d'action (marchand, civique, artistique), cet appui doit prendre la forme d'un accompagnement de type « incubation » sur les maillons clefs du processus de développement économique de ces lieux intermédiaires. Dans les faits, la proximité des acteurs de ces lieux intermédiaires crée une hybridation dans les pratiques artistiques (entre médiums) et entre professionnels (artistes/artisans), et leur mise en synergie est un facteur de renforcement du maillage territorial. Ils proposent souvent des modèles d'activité viable, durable pour les générations futures et soutenable pour les générations présentes. Mais qu'est-ce qui relie ce constat au cycle de vie de l'action publique et au processus d'émancipation des personnes par la culture ? L'observation des processus de changements sociaux. L'esthétique des lieux est un marqueur de processus de transformation des espaces publics, espaces, dans notre cas, qui se développent à l'intérieur d'espaces souvent initialement privés. Plus encore, ces espaces sont des zones d'observation de signaux de changement que nos contemporains n'auraient pas encore à l'esprit. Cette approche par le processus pour tenter de qualifier le milieu artistique intermédiaire invite à se pencher sur les phases « amont » de la création artistique, et un peu moins sur les formes définitives que prend cet art que nous qualifierons de la survie et que nous développons plus loin. C'est par la pluralité d'acteurs et d'espaces d'intervention (avec l'appareil technico-social associé) qui permet de légitimer le caractère innovant des actions ; par le constat pluriel et partagé de résultats atteints. 10/ 12
  • 11. Pour élargir le débat: l'artiste alchimiste ou l'art de la survie Si nous retournons à la qualification de l'art dans ce milieu, nous observons que la survie émerge à plusieurs niveaux. Dans un premier temps, nous observons une singularisation et la recherche d'une esthétique des outils de production chez les artistes (à partir de la forge, du métal, du bois, etc...), redynamisant l'interaction entre artisanat et art qui s'était perdue avec l'industrialisation des économies occidentales. Dans un deuxième temps, la survie émerge dans les choix de vie des artistes, revendiquant une autonomie face à la structuration de l'accès aux biens de consommation, et intégrant la récupération dans leur manière de vivre et leur art. Dans un troisième temps, la récupération fait figure d'art de l'équilibrage entre besoins fondamentaux (notamment la fameuse soif d'expression de l'artiste) et les possibilités offertes par le réemploi (ou l'art d'offrir un autre avenir à un objet physique ou symbolique lorsque l'artiste le découvre). Enfin, la survie s'exprime dans la nécessité de maintenir un cadre de travail, aussi précaire soit-il, stable et porteur des élans qui animent l'artiste. La notion de survie se compose éminemment avec l'environnement et donc le territoire. L'artiste s'inscrit dans un processus de destruction-création qui le dépasse et qui organise les relations sociales. Le liant dans ce processus ? La mémoire, et c'est en partie dans ce champ symbolique que l'artiste de la survie, à la fois, y puise sa source d'inspiration (cf. les œuvres composées avec l'environnement sonore d'un site) et produit son expression (en rendant visible l'invisible comme on le lit souvent). Quel rôle cette approche donne-t-il au milieu intermédiaire ou aux tiers lieux dans la relation qui se noue entre la population et territoire, et en quoi la culture participe-t-elle à façonner une identité mémorielle commune à des communautés variées ? Autrement dit, de quelle façon ce milieu contribue-t-il à un mieux vivre-ensemble ? Ce que 11/ 12
  • 12. l'artiste peut faire à l'échelle d'une pièce de théâtre ou d'une œuvre, en mêlant intentions des publics et orientations artistiques, se transmet à des cercles plus larges pour atteindre les relations sociales du territoire concerné. Se joue, semble-t-il, une recomposition, au premier abord anarchique, des relations sociales du territoire lorsque l'artiste investit ces tiers lieux avec la dynamique que l'on a décrit. Outre une modification de la place de l'artiste dans la cité, cette notion de processus suppose une refonte des valeurs des œuvres d’art mobilisant, pendant l'élaboration, la population locale. En effet, le marché de l'art et les principaux indicateurs d’évaluation d’impacts de politiques culturelles s’intéressent à l’aval de la création (diffusion, fréquentation des lieux), là où les tiers-lieu ou les milieux intermédiaires et alternatifs œuvrent à l'élaboration des œuvres et leur impact dans l'expression de la dignité humaine. Comment qualifier, et légitimer, les initiatives menées par ces artistes associant le territoire pour mieux ancrer la dimension humaine de leur création, et nourrir le regard de nos contemporains ? Cet exercice est complexe d'autant plus que se côtoient différents mondes professionnels compte tenu du statut hétérogène dans ce milieu (allant des maîtres d'ouvrages entre artistes eux-mêmes, brouillant les codes du marché de l'art et le rôle des intermédiaires tels que les galeries ou marchands d'art, au statut d'auto-entrepreneur, intermittent du spectacle, artisan, etc). De nouvelles professions et mode d'intermédiation émergent, en lien avec les métamorphoses en cours lorsque que ce côtoient des « mondes » dilués sous le dénominateur «intermédiaire». 12/ 12