1. Efficacité Energétique : Le Carburant Invisible
La plus grande innovation dans l'énergie est d'opérer sans elle
The Economist, Le 17 janvier 2015
L’unique choix le moins cher et le plus propre de l'énergie est ne pas la gaspiller. Le potentiel
est encore immense. L'amélioration de l'efficacité énergétique depuis les années 1970 dans 11 pays
membres de l'AIE qui maintiennent leurs statistiques dans ce domaine (USA, Australie, Grande-
Bretagne, Danemark, Finlande, France, Allemagne, Italie, Japon, Pays-Bas et Suède) a économiser
l'équivalent de 1,4 milliards de tonnes du pétrole en 2011, d'une valeur 743 milliards US$. Cette
économie s’élève à plus de leur consommation finale totale, pour la même année, à partir du gaz, du
charbon ou tout autre combustible. On estime que 310 à 360 milliards de dollars ont été investis
dans les mesures d'efficacité énergétique dans le monde entier en 2012, plus que l'investissement
dans les énergies renouvelables ou la production à partir de combustibles fossiles.
Le "cinquième combustible", parfois appelé l'efficacité énergétique, est le moins cher de tous. Un
rapport de l'ACEEE, un groupe américain d’efficacité énergétique, estime que le coût moyen
d’économiser un kilowattheure est de 2,8 cents; alors que le prix typique de détail d'un kwh en
Amérique est de 10 cents. Dans le secteur de l'électricité, l'économie d'un kilowatt-heure peut coûter
aussi peu qu’un sixième de cent, dit M. Lovins du Rocky Mountain Institute, de ce fait les résultats
peuvent être mesurés en mois et non en années.
La plus grande part unique de la consommation finale d'énergie, 31%, est dans les bâtiments,
principalement chauffage et de refroidissement. Une grande partie de ce qui est gaspillé, pas moins
parce que dans les dernières architectes ont prêté peu d'attention aux détails tels que la conception
de tuyauterie (les tuyaux long et étroits avec beaucoup d'angles droits sont beaucoup plus gaspillant
que ceux courts, gros et droits). L'efficacité énergétique n’a été la priorité de personne: il faut du
temps et de l'argent si les architectes, les constructeurs, les propriétaires et les locataires préfèrent de
dépenser sur d'autres choses.
Dans les pays sans tradition d’économie de la consommation d'énergie, les compétences nécessaires
sont également en nombre insuffisant. Même les pays riches, compétents et déterminés, M.
Liebreich avait du mal à ce que les constructeurs, qui ont travaillé sur sa maison, prennent ses
instructions sur l’économie d'énergie au sérieux. Résolument, coller les jointures en panneaux
isolants, et les lacunes autour d'eux, semble nécessaire que si vous comprenez la physique derrière.
Les constructeurs sont formés pour s’assurer d’une ventilation adéquate, mais pas beaucoup d’entre
eux connaissent les merveilles d'échangeurs de chaleur tel est le cas des cheminées.
RENFERME COMME UN PUCERON DANS UN TAPIS "SNUG AS A BUG IN A RUG"
Pour les bâtiments neufs, cependant, l'efficacité énergétique devient un facteur important. Le
building "Pertamina Energy Tower" à 99 étages construite à Jakarta, par exemple, est si économe
que les énergies éolienne, solaire et géothermique peuvent répondre à tous ses besoins en
électricité. Les bâtiments "Energy-Plus" peuvent même récolter leur énergie de leur environnement
et habitants et de l'exporter. Comme les voitures, les nouveaux bâtiments sont généralement
beaucoup plus efficaces que celles qu'elles les remplacent.
2. Mais les vieilles voitures sont souvent mises à la casse plus que les vieilles maisons. Le plus gros
défi de l'efficacité énergétique est de comment faire adapter les bâtiments existants. "Circle
Housing", une grande association britannique du logement, a 65.000 logements, avec les locataires
dont les revenus sont généralement en dessous de £ 20,000 ($ 32,000) par an, faible selon les
normes britanniques. Les factures annuelles d'énergie dans les pires des propriétés peuvent atteindre
£ 2000 (énorme), ce qui a poussé Circle de fermer certaines maisons. Leur rénovation a fait baisser
les factures à environ £ 450. Dans les nouvelles «maisons passives», construits à partir de
composants économes en énergie préfabriqués produits en masse à peu près au même coût que les
ordinaires, factures tombent à £ 350. Les habitants doivent s’habituer à ne pas ouvrir les fenêtres,
pour éviter de gaspiller la chaleur et bouleverse le système de ventilation. L'Europe a déjà 30.000 de
ces bâtiments, et d'autres sont sur le chemin.
Avec des factures énergétiques moyenne d’à peu près £ 1240 par an, "Circle Housing", considéré
comme un des "champions de l'énergie" qui sont formés pour aider et offrir des conseils simples à
d’autres groupements résidentiels ayant des logements et modes de vie similaires (qui font gagner
entre £ 150 à £ 250). Mais après cela, il devient beaucoup plus cher, si on commence à installer du
double vitrage, murs creux et isolants, une pompe à chaleur et une chaudière à haut rendement
énergétique pour économiser une autre £ 150, mais, en même temps, nécessite un investissement de
£ 3000 à £ 8500. Dans la plupart des maisons et bureaux, économisant £ 3 une semaine ne vaut pas
beaucoup de tracas. Les locataires ne veulent pas investir dans des propriétés qu'ils ne possèdent
pas, et les propriétaires ne se soucient pas vraiment combien leurs locataires paient pour leur
énergie. En outre, une meilleure isolation peut simplement signifier que les gens portent des
vêtements plus légers à l'intérieur au lieu d’éteindre le chauffage.
La réponse, à cette défaillance du marché, est d'imposer des normes obligatoires pour les
propriétaires et en cas de vente de propriétés. Une autre réponse concerne les sociétés de services
énergétiques, appelés ESCOs, qui garantissent des factures réduites en échange de la
modernisation. L'entreprise peut développer des économies d'échelle et tirer parti des marchés
financiers pour les coûts initiaux. Les économies sont partagées avec les propriétaires et les
occupants. Les ESCOs sont déjà une industrie de l’ordre de $ 6,5 milliards par année aux USA
et de 12 milliards de dollars en Chine. Les deux sont éclipsées par l'Europe, avec € 41
milliards (56 milliard de dollars) l'année dernière. Navigant Research, société de conseil,
s’attend à ce que ces chiffres doublent d'ici 2023.
3. Ceci met en évidence l'une des principales raisons d'être optimiste quant à l'avenir de l'énergie. Les
marchés de capitaux, gelés dans la prudence après le crash financier de 2008, sont en train de faire à
nouveau ce qu'ils sont censés faire: le financement des investissements sur la base des revenus
futurs. La croissance d'un marché obligataire pour financer des projets d'efficacité
énergétique était un signe encourageant en 2014, où 30 à 40 milliards de dollars ont été
émis; le total de cette année est susceptible d'être de 100 milliards de dollars.
LE PRIX DES COMBUSTIBLES FOSSILES FLUCTUERA TOUJOURS. PAR CONTRE
LE SOLAIRE TEND A DEVENIR DE MOINS EN MOINS CHER.
L'énergie solaire représente actuellement un flux de revenu prévisible. Un bail sur le toit peut
financer un investissement de 15.000 à 20.000 $ avec des paiements mensuels qui sont
inférieurs à la facture d'électricité. SolarCity, une société américaine, a financé 5 milliards de
dollars de nouvelles capacités solaires, levant les fonds initialement auprès d'investisseurs
institutionnels, y compris Goldman Sachs et Google, mais actuellement auprès des investisseurs
privés individuels - qui deviennent également ce que la société appelle "ambassadeurs de la
marque", encourageant les amis et collègues à installer des panneaux solaires.
Le modèle est simple : SolarCity paie pour l'installation, puis regroupe les revenus et vend des
obligations sur la base des revenus futurs attendus. Les échéances varient de un à sept ans. Le
résultat est que le coût du capital pour l'industrie solaire est de 200 à 300 points de base
inférieur à celui des services publics.
Un cercle vertueux est en train d'émerger pour contredire les "doomsters" "fatalistes". Elle repose
sur cinq éléments :
Le premier est l’énergie abondante, surtout lorsqu’il s’agit des nouvelles technologies solaires :
un poignard dans le cœur de l'industrie des combustibles fossiles. La parité réseau des toits
hawaïens offrent aujourd'hui un meilleur exemple que ça sera possible dans de nombreux autres
endroits à l'avenir, et pas seulement sur les toits en lumière directe du soleil, mais pour toute surface
durant la journée. Ce qui façonnera complétement l'avenir du climat d'investissement.
Le deuxième du cercle est le stockage. Les batteries deviennent de moins en moins chères, plus
puissantes et plus répandues, l’exemple des voitures électriques. Donc constituent, également, un
autre moyen de stockage d'énergie, telles que l'eau chaude ou la glace. Ceci permet de remédier
au plus grand inconvénient de l'énergie solaire, sa nature intermittente. Une partie de cet
élément peut être réalisé par le biais de grandes interconnexions qui peuvent transférer la puissance
à des pays ayant une géographie adaptée à la production hydro-électrique. Mais encore plus
important, ceci peut être réalisé par l'agrégation d’un ensemble de lots de stockage à petite échelle.
Cela nous renvoi au troisième élément : la distribution. Les consommateurs sont maintenant en
mesure d'être des petits producteurs et stockeurs d'énergie. Cela crée de la résilience dans le réseau,
avec une plus grande efficacité et plus d'innovation. Peut-être que les batteries à combustible
deviendront plus petites et moins chères, constituant ainsi un réseau de microcentrales là où les
gazoducs existent. Ou peut-être qu'ils resteront de simples jouets pour les riches. Et tandis que
l'innovation dans l’ancien réseau électrique -large, centralisé et réglementé- était lente, dans le
nouveau réseau d’avenir décentralisé, elle sera beaucoup plus rapide.
Le quatrième du cercle est l'intelligence. L'Internet a permis à ses utilisateurs de générer, stocker
et gérer les données de manière efficace. Maintenant la génération de l’énergie et les algorithmes
feront de même pour l'électricité, notamment les compteurs intelligents "smart meters" qui gèrent
la consommation à la maison ou les dispositifs intelligents individuels programmés pour maximiser
l’efficacité énergétique. Étant donné le risque de cyber-attaques, la sécurité devra être bien prise en
compte sérieusement. Mais dans l'ensemble le réseau devient plus intelligent, et non pas plus bête.
4. Le cinquième et dernier du cercle est la finance. Les business models des nouveaux systèmes
d'énergie sont maintenant prouvés, à la fois dans les pays riches et dans les économies émergentes.
Des flux financiers se cassent dans l'ancien business model, entraînant les opérateurs historiques. Si
eux et leurs amis du gouvernement tentent de les retenir, tout le monde va en souffrir.