1. « Les Obsèques de la Lionne » : La Fontaine<br />Fables (VIII, 14)<br />Introduction :Au XVIIe siècle, sous le règne de Louis XIV, monarque absolu au droit divin, La Fontaine (1621-1695) écrit deux recueils de 6 livre chacun, le 2ème entre 1678 et 1679. La fable « Les Obsèques de la Lionne » est inspirée d’une fable de Abstemius, dans un recueil ‘Hecatomythium’ en 1495, « Le Lion irrité contre le Cerf joyeux de la mort de la Lionne ». Nourrie par les observations de la Fontaine à la cour, cette fable s’inspire directement de la vie du roi.<br />La Fontaine mêle humour, sarcasme et colère dans cette fable, le thème est cependant une satire envers mes courtisans.<br />I. Schéma classique de la fable<br /> -> Récit (v. 1-51) et morale (v. 52-59)<br />• v. 1 à 16 : Décor (octosyllabes, passé simple, enjambements)<br />Mort de la Lionne // Obsèques // Chagrin<br />• v. 17 à 23 : Interruption du récit, intervention du fabuliste<br />(Vérité générale : travers des courtisans)<br />• v. 24 à 32 : Igression (on revient au récit)<br />Evocation de l’attitude du Cerf<br />• v. 33 à 38 : Tirade du Lion (discours direct – pour accentuer le drame)<br />• v. 39 à 49 : Replique au style direct du Cerf<br />Enchâssé : reprends ce que dirai la Lionne (prosopopée)<br />Construction polyphonique (à plusieurs voix)<br />• v. 50 à 52 : Chute brève, immediat<br />- Nombreuses interventions du narrateur (satirique)<br />- Tonalité plutôt colérique, caustique, virulente<br />- Emploi de la 1ère personne du singulier<br />II. Attitude des Personnages<br />Le Roi –<br />(v. 6 à 10) : autoritaire (pas de discussion)<br />(v. 12 à 13) : touché par le chagrin : hyperbole<br />coléreux- la condamnation semble définitive<br />(v. 31) : cruel (châtiments « sacrées ongles »)<br />(v. 51) :sensible à la flatterie, à la ruse<br />Les courtisans –<br />Pas d’individualité, tous se comportent de la même façon<br />(v. 16) : « on » « Messieurs les courtisans »<br />- Le fabuliste dénonce la serviabilité des courtisans<br />- On parle de « caméléons » et « singes »<br />- Il accuse l’homme de la cour, qui est prêt à tout pour plaire au roi.<br />- Il accuse l’hypocrisie (v.20), pas de sincérité<br />- (v.22) Métaphore pour qualifier les courtisans « de simples ressorts » - mécanique<br />Le Cerf<br />3 temps- Persuasion de sa vision miraculeuse<br />- Le discours est entièrement à l’avantage du Cerf (« Je »)<br />- Il prétend être ‘ami’ de la Lionne, qui le tutoie.<br />- (v. 43) Double sens : proximité / compte à rendre<br />Le Cerf déguise sa vengeance<br />- (v. 44) Argument d’autorité que le roi doit respecter<br />III. Le Satire, tonalité employé par le Cerf<br />- Les interventions du fabuliste<br />(v.16-23) Procédés : • animalisation des courtisans (caméléons/singes)<br />• cruauté de la Lionne<br />• lexique morale, dépréciative (v. 17-18)<br />Critique des courtisans [au milieu desquels il vit]<br />- en développant la partie récit<br />La fable doit être : Plaisante<br />Allégorique<br />Détournée (pour être satirique)<br />pour être aussi efficace <br />* La Persuasion : sentimental / de conviction<br />La Fontaine vise – les courtisans, le pouvoir absolu, l’utilisation du droit divin, <br />des travers humains atemporels<br />Réécriture de la Morale :<br />« On peut aisément se tirer d’embarras par un mensonge bien énoncé. Peu importe la situation, si l’argument atteint le domaine des sentiments, on aura toujours raison. Les personnes hypocrites arrivent toujours subtilement à tirer parti de personnes influentes. »<br />