3. “Victor Hugo observe le temps qui passe.”
Sculpture de Ousmane Sow,
inaugurée le 17 octobre 2003
sur l’esplanade des Droits
de l’Homme à Besançon.
4. 1 De Mégevand 06
à Leroy 2 Ils ont choisi 1 2
Besançon 3 Ils témoignent 2 2
5. Besançon, cœur et âme de l’horlogerie française, est une réalité
incontestable. Aujourd’hui encore, en écho à la tradition de notre
savoir-faire, Besançon, ville horlogère, ville de la montre, résonne
bien au-delà de nos frontières.
Depuis Mégevand en 1793, qui installa à Besançon quelque 700 horlogers
suisses, l’histoire de la ville et de l’horlogerie s’est nourrie de belles réussites
mais aussi de leçons de crises. Aux périodes d’opulence qui ont enrichi
Besançon, les temps plus difficiles ont aussi marqué son histoire économique
et sociale.
Du point de vue technologique et scientifique, notre région et sa capitale sont
reconnues comme pionnières et à la pointe de la mesure du temps. Notre université,
notre école d’ingénieurs et nos grands laboratoires développent notamment les
résonateurs les plus stables et les plus précis au monde, permettant aux industries
aéronautiques, spatiales ou des télécommunications de réaliser le saut technologique
indispensable à leurs avancées.
Si ce leadership dans la mesure du temps à très haute précision nous caractérise, tout un tissu
industriel de petites et moyennes entreprises travaille toujours à la conception, la fabrication,
l’assemblage, l’entretien et la réparation de montres et de composants horlogers. Profitant de
la compétence exceptionnelle des professionnels, de l’appui des centres de recherche qui déve-
loppent des programmes pour l’industrie du luxe et de la précision, ces entreprises dynamiques ont
ravivé l’activité horlogère bisontine.
Les grandes marques suisses ne s’y sont d’ailleurs pas trompées ; elles ont recommencé depuis
plusieurs années déjà à implanter à Besançon des unités d’horlogerie et de logistique dont l’effectif et
l’importance progressent régulièrement.
Plus récemment, le très précieux poinçon de la Vipère décerné par l’observatoire de Besançon, prisé par les
collectionneurs les plus férus de haute horlogerie, est à nouveau à l’œuvre.
Tous ces éléments sonnent comme une alchimie de renouveau horloger pour notre ville. Il me semblait important
de l’expliquer et de vous le faire partager.
Jean-Louis Fousseret
maire de Besançon, président du Grand Besançon
Francfort
Bâle Zurich
Besançon
à 2 h de
Paris,
Lyon,
Genève. Milan
05
7. Premières heures
horlogères à Besançon
Au-delà d’une histoire commune, la ville de Besançon
et l’horlogerie partagent un lien profond qui les unit,
que l’on pourrait croire originel. En réalité, l’activité
horlogère n’apparaît au cœur de la cité bisontine qu’à
la fin du XVIIIe siècle grâce à l’intervention d’un homme. Le
genevois Laurent Mégevand, négociant en horlogerie, projette à
l’époque d’y installer une fabrique horlogère autonome. À force
de volonté et de persévérance, il y fonde en 1793 la Manufacture
Française d’Horlogerie. Il convainc une partie de la main d’œuvre
horlogère suisse, touchée par le chômage, de le suivre en France et
lance de nombreux ateliers de sous-traitance. On recense alors entre
400 et 700 horlogers immigrés, originaires principalement du Locle, de
Neuchâtel mais aussi de Genève et de Porrentruy. L’industrie horlogère était
lancée à Besançon.
En 1795, la ville compte 1 000 horlogers. La production horlogère progresse peu à peu
et passe de 14 700 pièces de 1794 à 1795 à 21 400 de 1802 à 1803. D’abord exclusivement
suisse, la communauté horlogère va être progressivement remplacée par la main-d’œuvre
locale. La suppression des faveurs accordées à leur arrivée pousse les immigrés suisses à
regagner leur région natale. D’autres voient leurs entreprises faire faillite, à l’instar de la
Manufacture Française d’Horlogerie de Mégevand. L’Etat se retire finalement du projet tandis
que Mégevand, ruiné, perd le titre d’entrepreneur en 1798 et meurt d’une balle perdue pendant le
blocus de 1814. Le pôle industriel horloger est néanmoins déjà bien ancré dans le paysage bisontin ce qui
permet à certains entrepreneurs de la ville de reprendre le comptoir d’horlogerie créé par Mégevand
et d’organiser la production en fonction de la demande. À l’aube du XIXe siècle, l’industrie horlogère
bisontine est ainsi en passe de vivre ses heures de gloire et ne le sait pas encore.
07
8. L’horlogerie
en mouvement
Les premiers enseignements horlogers se mettent en place. En 1801, un premier
atelier d’apprentissage d’horlogerie est installé dans l’hôpital Saint-Jacques. Puis,
face à un besoin grandissant de formation, la première école d’horlogerie ouvre ses
portes en 1844 dans le couvent des Petites Carmes, au sein du quartier Battant.
Gérée par l’abbé Faivre, l’école connaît un important succès. Bien que le nombre
de ses apprentis ne cesser d’augmenter, elle sera toutefois contrainte de fermer
en 1848 par manque de moyens financiers.
À cette époque, l’horlogerie locale voit sa production doubler entre 1842 et
1854 atteignant jusqu’à 100 000 pièces par an. La petite production artisanale
encore majoritairement représentée voit l’arrivée de nouveaux investisseurs et
de nouveaux procédés de fabrication. Les premières usines se crééent : Geismar,
spécialisée dans les boîtes de montres ou encore l’entreprise Lip, fondée par
le bisontin Emmanuel Isaac Lipmann en 1867 qui deviendra rapidement la plus
puissante des manufactures françaises.
En 1860, l’horlogerie locale continue de connaître une forte progression et
produit à l’année un peu plus de 370 000 pièces. Deux ans plus tard,
la municipalité est amenée à fonder l’Ecole Municipale d’Horlogerie dans
l’ancien grenier à blé qu’elle met gracieusement à disposition. Référence
L’horloge as nationale, cette école rencontrera un grand succès et obtiendra de
tron nombreux prix lors des expositions universelles de Paris.
om
L’aboutissement iq
d’une longue tradition
ue
À la fin du XIXe siècle, une des plus
belles pièces d’horlogerie de la ville est
achevée : il s’agit de l’horloge astronomique,
installée au sein de la cathédrale Saint-Jean. Construite
par Auguste Lucien Vérité de 1858 à 1860, l’horloge astronomique de
Besançon est considérée comme un chef-d’œuvre du genre. Elle est dotée d’un
mécanisme précis et complexe de plus de 30 000 pièces et 11 mouvements. Entraînés
par des poids, certains servent aux animations de sonneries, automates... Ses 57 cadrans
fournissent de nombreuses indications : calendriers, mouvement des planètes,
éclipses, heure de la pleine mer dans différents ports, solstice... L’horloge
a été classée monument historique au titre des objets mobiliers en 1991. 07 47
18 58
29 69 07 56 Création de
18 67 l’entreprise Lip
par Emmanuel
Construction de l’horloge astronomique 29 78
06 82
Isaac Lipmann.
dotée d’un mécanisme précis et complexe
17 93 Création de la Manufacture
Française Nationale d’Horlogerie
de plus de 30 000 pièces et de 57 cadrans
par Auguste-Lucien Vérité.
28 04 par Laurent Mégévand
07 33 Ouverture d’un atelier d’horlogerie
18 44 dans le couvent des Petites Carmes, 07 50
29 55 au sein du quartier Battant.
18 61
Ouverture d’une Ecole Municipale d’Horlogerie
avec le soutien de la ville qui met à disposition
29 72 son ancien grenier à blé.
08
9. L’évolution de l’organisation traditionnelle et l’apparition des premières usines établissements L. Leroy présenteront la montre
à fonds privés permettent peu à peu à la ville de dominer le marché national de Leroy 01 lors de l’exposition universelle de Paris.
la montre. En 1872, Besançon fournit 99,63 % de la production française, ce qui Chef d’œuvre d’horlogerie, elle demeura pendant
lui vaut le statut de « Capitale de la montre ». Avec une production atteignant plus d’un demi-siècle la montre la plus compliquée
les 395 000 pièces, la ville fabrique alors l’équivalent de 12 % de la production du monde. L’arrivée du XXe siècle voit la progression du
mondiale totale de montres. L’industrie horlogère prend une ampleur considérable. nombre d’ateliers de fabrication horlogère en ville.
En 1878, Besançon fonde son observatoire astronomique, météorologique et On en recense une centaine dans les années 1910-1920
chronométrique dans le quartier de La Bouloie et développe un organisme (Bloch-Geismar, Sarda, Piguet, Ulmann, Kummer…) Le
certificateur indépendant en 1885. Les horlogers bisontins sont désormais projet de construction d’un nouvel établissement d’ensei-
informés quotidiennement de l’heure exacte et peuvent réaliser le contrôle gnement est également lancé. Le lycée de « l’Horlo », tel
officiel de leurs produits. La production locale avoisine alors les 500 000 pièces qu’il est appelé à l’époque et qui deviendra plus tard le
par an. lycée Jules Haag, est ainsi construit en 1923 sur l’avenue
Villarceau. En 1933, le bâtiment accueille le Laboratoire de
Quelques années plus tard, en 1888, est mis en place un concours Chronométrie créé en 1901 dont le 1er diplôme d’ingénieur a
chronométrique annuel qui verra ensuite la création d’une coupe été délivré en 1902. Le laboratoire deviendra plus tard l’Institut
chronométrique en 1906. de Chronométrie et de Mécanique Horlogère avec à sa direction,
le Professeur Jules Haag.
Parallèlement, l’Etat reconnaît les bienfaits de l’Ecole Municipale
d’Horlogerie. Elle devient Ecole Nationale d’Horlogerie et se voit En 1932, l’entreprise Lip est érigée au rang de première entreprise
allouer une subvention en 1890. L’excellence et la réputation de horlogère de France et un Centre Technique de l’Industrie Horlogère
la main-d’œuvre horlogère bisontine sont à l’époque largement (CETEHOR), permettant aux horlogers bisontins de bénéficier
reconnues, tant et si bien que des entreprises parisiennes de renom d’avancées techniques majeures, est créé en 1945. L’horlogerie
s’installent dans la ville, comme la maison Leroy. En 1900, les bisontine vit alors des heures fastes.
08 21 L’entreprise Lip est érigée
19 32 au rang de première
20 43 entreprise horlogère de France
07 74 Inauguration du service
18 85 chronométrique
29 96 à l’observatoire
07 77
18 88 08 34 Création d’un
29 99 19 45 Centre Technique
de l’Industrie Horlogère :
20 56 CETEHOR
Création d’un concours
chronométrique annuel
08 99
07 67 Création de l’observatoire 19 00
18 78 dans le quartier de la Bouloie 20 11
29 89
Présentation de la Leroy 01, la montre la plus
compliquée alors, Grand prix de l’Exposition
09
universelle de Paris
10. Les années
quartz et la crise
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le milieu horloger local va connaître un premier recul mais reste
néanmoins dominant. Certaines entreprises quittent la capitale comtoise comme les établissements Leroy. En 1961, l’Ecole
Nationale Supérieure de Chronométrie et Micromécanique (ENSCM) - qui deviendra, en 1979, l’Ecole Nationale Supérieure
de Mécanique et des Microtechniques (ENSMM) -, voit le jour. Un an plus tard, la ville fête le centenaire de l’Ecole
Nationale d’Horlogerie en présence du Général de Gaulle et du maire Jean Minjoz. Lors de cet événement, les acteurs
politiques se félicitent du développement industriel de la ville et font part de leur volonté de le conforter. En 1971,
le premier prototype de montre à quartz est ainsi présenté à la presse.
Malgré les efforts entrepris, l’essor fulgurant de l’industrie bisontine va brusquement prendre fin, en
1973, avec la crise pétrolière qui correspond également pour Besançon au début d’une crise économique.
La concurrence de la Suisse et le développement des centres horlogers de l’Extrême-Orient mettent
encore davantage la ville en difficulté. Cette crise est symbolisée par la célèbre affaire Lip qui
marquera durablement l’histoire de Besançon. Menacée d’un plan de licenciements au printemps
1973, l’entreprise est le théâtre d’une lutte sociale d’un nouveau genre. Les anciens sala-
riés décident d’autogérer l’entreprise et organisent la marche Lip qui réunira entre 80
000 et 100 000 personnes venues de toute la France et d’Europe. Un élan de solidarité
national se forme autour de l’ancienne première fabrique française d’horlogerie.
Après une brève reprise d’activité, le dépôt de bilan est inéluctable et Lip disparaît
finalement en 1977. D’autres domaines de recherche naissent alors et la ville
se spécialise dans la micromécanique et les microtechniques.
08 41
08 41
Création de l’entreprise Maty par
19 52 Gérard Mantion et premières ventes
19 52 08 41 20 63 de montres par correspondance
20 63 19 52
08 37 20 63
Réalisation de l’une des
19 48 premières montres électriques Production des premières séries
20 59 par l’entreprise Lip qui la de chronographes automatiques
commercialise en 1958 de fabrication entièrement
Implantation de française par Yema
l’entreprise Yema fondée
par Louis Belmont
10
11. Besançon
capitale du temps
L’activité horlogère aura marqué le territoire pendant près de deux siècles. Les
La savoirs et les réflexions autour de la mesure du temps sont toujours présents.
Ler Besançon est peu à peu passée du titre de « Capitale horlogère » à « Capitale
du Temps ». En 2004, la ville a accueilli la première Biennale Internationale
La montre la plus du temps. En 2009, l’observatoire a organisé le premier concours interna-
oy
compliquée du monde tional de chronométrie du XXIe siècle en collaboration avec le musée de
01
Chef-d’œuvre du Musée du Temps, la Leroy 01, qui fut un l’horlogerie du Locle. Plus récemment, l’observatoire a également
temps « la montre la plus compliquée du monde », est une repris ses activités de certification en délivrant à nouveau, aux horlogers
pièce d’horlogerie mécanique absolument unique. Elle possède locaux et extérieurs, le célèbre poinçon à tête de vipère.
24 complications, des plus recherchées comme l’affichage
du ciel étoilé de Paris, Lisbonne ou Rio, aux plus incongrues,
comme l’indication de la température ou de l’altitude. Si l’activité horlogère s’était ainsi réduite ces dernières décennies,
Réalisée à partir d’une montre à onze complications, elle a elle a toutefois perduré et évolué. Le savoir-faire des Bisontins et
été transformée pour répondre au souhait d’un riche collec- plus largement des Francs-Comtois, passés maîtres dans l’art
tionneur portugais, qui voulait voir réuni dans une montre
du petit et du précis, est reconnu internationalement. Les grandes
l’essentiel du savoir de l’horlogerie mécanique. Pour y
parvenir, le mouvement de la montre ne compte pas marques horlogères le savent et trouvent à Besançon le cadre
moins de 975 pièces. propice à leur développement. Audemars Piguet, Breitling, Seiko,
L’ébauche et les pièces de la montre, fabriquées en Swatch…, présents dans la capitale comtoise, en attestent. Des en-
Suisse dans la Vallée de Joux, sont assemblées à
treprises locales, tel que Silberstein, se sont positionnées sur la
Besançon à partir de 1899.
Rachetée par la Ville de Besançon grâce une haute horlogerie tandis que des créateurs sont apparus. Parallèle-
souscription en 1956, la montre rentre alors dans ment, le biomédical et les microsystèmes, les savoir-faire issus de
les collections municipales. Il faut attendre l’horlogerie ont trouvé leurs applications. Il y a une dizaine d’années,
1989 pour qu’une montre mécanique Patek
la marque espagnole Festina choisissait d’implanter ses sièges France
Philippe réunisse 32 complications et
détrône la Leroy 01. et Europe à Besançon, créant dans un même temps 120 emplois. Plus
récemment, en novembre 2010, les établissements Leroy ont également
fait leur grand retour en ouvrant un atelier d’assemblage de montres
d’une douzaine de salariés, rue de l’Observatoire.
19 93 Accueil de la première Biennale
20 04 internationale du Temps
08 50 Création de l’Ecole Nationale
31 15
19 61 Supérieure de Chronométrie et de
20 72 Micromécanique (ENSCM)
08 68 L’Ecole Nationale Supérieure de Chronomé-
19 79 trie et de Micromécanique (ENSCM)
devient Ecole Nationale Supérieure de Méca-
20 80 nique et des Microtechniques (ENSMM)
19 98
20 09
31 10
Organisation du premier concours
international de chronométrie du XXIe
siècle par le musée d’horlogerie du
19 91 Ouverture du Musée du Temps
Locle et l’observatoire de Besançon
20 02 au sein du Palais Granvelle
31 13
11
12. Besançon
Ils ont choisi
Le cœur de l’horlogerie française bat toujours à Besançon. Son savoir-faire perdure, sa main d’œuvre
reste une référence, son observatoire est unique et un vent de renouveau souffle même sur la filière.
Ainsi des manufactures se réveillent, des projets de fabrication de mouvements ne demandent qu’à
éclore, des marques internationales se félicitent encore d’avoir installé ici leur service après-vente,
des spécialistes des instruments pour professionnels, pilotes ou sportifs poursuivent là leurs
explorations technologiques, des artistes du temps passent du tout petit au monumental ou s’inspirent
de tableaux de maîtres, tandis que d’autres, plus sagement, ont choisi la production de masse et les
petits prix… De la précision et de l’imagination, de l’innovation et de la fantaisie, il y a tout cela
dans l’horlogerie bisontine.
12
13. Inspiration
d’excellence
Breitling
En 1995, le spécialiste des instruments de mesure pour professionnels
a choisi Besançon comme lieu d’implantation de son service
après-vente pour la France et une partie de l’Europe. L’horloger
suisse a également installé un centre de formation pour les futurs
horlogers qui doivent être instruits sur les montres Breitling. La
filiale de Breitling emploie 48 personnes très qualifiées, pour offrir
un service irréprochable à ses clients.
DODANE
1857
Dodane Laurent et Cédric Dodane, respectivement quatrième et cinquième générations
de la maison créée en 1857, n’ont pas voulu laisser s’éteindre le savoir-faire
familial et, en 2001, ont décidé de réactiver l’activité fondée par leurs aïeux.
Fournisseur officiel de l’état-major de l’armée de l’air française des années 1950
aux années 90, avec son célèbre chronographe Type 21 et ses chronos de bord,
la maison Dodane a repris ses développements technologiques pour continuer à
équiper les pilotes du monde entier des meilleurs instruments horlogers. En 2011,
en partenariat avec l’armée de l’air, elle a mis en fabrication le chronographe
Type 23, petit frère du Type 21, et le décline en une version « civile » pour les
amateurs. Une renaissance.
Festina
Implantée depuis 2000 à Besançon, parce que son PDG n’imaginait pas la
positionner ailleurs, la filiale française de distribution (100 salariés) est la
plus importante du groupe espagnol. Elle assure la vente annuelle de près d’un
million de montres sur les 4,5 millions vendus sur toute la planète. Fer de lance du
groupe, la marque jouit en effet d’une excellente notoriété dans l’hexagone.
Dans la capitale de l’horlogerie française, le chronométreur officiel du Tour de
France assure également le service après-vente des marques distribuées.
13
14. Les Ateliers
Bruno Laville
Bruno Laville a travaillé plusieurs années dans l’horlogerie suisse,
mais a toujours cru à l’existence du savoir-faire bisontin. Revenu
dans sa ville d’origine, il a créé ses ateliers de mise au point,
service après-vente et reconditionnement de mouvements que
plébiscitent plusieurs marques suisses. Et c’est à lui - et à ses
douze horlogers - qu’a été confiée l’exceptionnelle mission de
fabriquer la nouvelle collection de la marque Leroy.
Les Ateliers La société Leroy, dont le modèle « 01 » fut présenté en 1900 à l’exposition univer-
selle de Paris et resta longtemps la montre la plus compliquée du monde, s’est
L. Leroy réinstallée à Besançon en 2010, où ses ateliers avaient fermé en 1954. Ce retour
de la prestigieuse maison en terre franc-comtoise, on le doit à l’ambition de
deux hommes : Miguel Rodriguez d’abord, déjà propriétaire du groupe espagnol
Festina, qui a racheté la marque et son fonds d’archives en 2004. Guillaume
Tripet ensuite, designer suisse persuadé qu’avec son observatoire ayant
maintenu ses compétences en certification chronométrique et ses horlogers
de talents, Besançon avait tout pour faire de nouveau rayonner la marque
depuis la France, pays du luxe.
C’est à lui que Miguel Rodriguez a confié la direction générale des Ateliers
L. Leroy. La rencontre du designer avec l’horloger bisontin Bruno Laville fut à
son tour déterminante. Lui aussi rêvait de la renaissance de la maison Leroy et
allait mettre tout son savoir-faire dans ce fabuleux projet.
La collection patiemment préparée pendant six ans est aujourd’hui au point.
Depuis fin 2010, les montres Leroy sont de retour, sous le label « Besançon-
France », aussi exceptionnelles que leurs grandes sœurs des siècles derniers.
Maty
Le spécialiste français de la vente à distance des montres et bijoux
est bisontin. Maty a été créée il y a 60 ans par Gérard Mantion, qui
s’est lancé dans la vente par correspondance - via les petites annon-
ces du « Chasseur français » ! - parce qu’il n’avait pas les moyens
d’ouvrir une boutique. Aujourd’hui, Maty envoie son catalogue à
un million de foyers deux fois par an, renforce ses positions sur le
web et développe son réseau en propre de bijouteries. A Besançon,
la société compte plus de 600 salariés pour la fabrication, l’expertise,
la réparation, la commercialisation… de près de 4 000 références,
ce qui constitue le plus large choix du marché français.
14
15. L’
apprentissage
nourrit l’excellence
Une formation d’ingénieur « luxe et précision »
Une formation par apprentissage délivrant un diplôme d’ingénieur,
spécialité Microtechniques et Design dans le luxe et la précision, est
dispensée depuis 2010 au sein de l’Ecole Nationale Supérieure de
Mécanique et des Microtechniques (ENSMM), en collaboration avec
le Centre de Formation d’Apprentis de l’Industrie (CFAI) Sud Franche-
Comté, l’Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie (UIMM)
et l’Institut régional des Techniques d’Ingénieurs de l’Industrie (ITII).
Le cursus de la formation sur 3 ans allie pratique en entreprise et
formation théorique à l’ENSMM permettant d’acquérir les ressources
techniques et créatives nécessaires aux domaines de l’horlogerie et de
la joaillerie notamment.
L’AFPA forme aux métiers de l’horlogerie
En région, l’AFPA propose quatre cursus de formation dans le domaine
de l’horlogerie à destination du public adulte pouvant accueillir
jusqu’à 16 stagiaires par session. Deux sessions sont dédiées au métier
d’horloger réparateur et deux autres sessions à celui de technicien
horloger. À l’issue de ces formations, les stagiaires sont notamment
capables d’assurer la remise en état de tous les systèmes d’horlogerie
mécanique, électrique, électronique ou à quartz, de petit volume
(montres - chronographes) et de gros volume (horloges et pendules).
Les différentes sessions proposées à l’AFPA sont dispensées par quatre
formateurs et s’adressent à des demandeurs d’emploi, des salariés en
congé individuel de formation, en formation simple ou par alternance.
Et aussi :
Le lycée Jules Haag, spécialité microtechniques
À Besançon, le lycée Jules Haag propose des formations microtechni-
ques en lien avec les métiers de l’horlogerie dont le baccalauréat
STI microtechniques, le BTS CIM conception et industrialisation en
microtechniques ou encore le BTS MAI mécanique et automatisme
industriels.
Le lycée Edgar Faure, spécialité horlogerie
Le lycée Edgar Faure à Morteau, à la tête d’un réseau d’écoles de for-
mation en horlogerie depuis octobre 2008, offre plusieurs possibilités
de formation. Sa filière horlogerie comprend une formation en deux
ans, sanctionnée par un Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP)
mais également un Brevet des Métiers d’Art (BMA) et un Diplôme des
Métiers d’Art (DMA).
De plus, le Greta du Haut-Doubs (groupement d’établissements
publics) permet au lycée Edgar Faure de dispenser une formation pour
adultes visant à l’obtention d’un CAP transfrontalier en un an.
15
16. La Fabrique
Silberstein
Arrivé à Besançon dans les années 70, Alain Silberstein, architecte d’intérieur et
designer, est de ceux qui parient sur l’avenir de la montre mécanique haut de
gamme. Son inspiration artistique – le Bauhaus en tête – est évidente dès les
premières séries limitées sorties de sa Fabrique, avec des boîtiers géométriques
noirs ponctués des couleurs primaires qui ont très vite séduit Japonais et Rus-
ses. Ce spécialiste de la couleur rêve de pouvoir un jour développer ses propres
mouvements et complications. Avant cela, il imprime son style en redéfinissant
l’ensemble de ses collections : Bauhaus, la référence, avec un nouveau chrono de
diamètre 45, mais également Marine, iKrono, Basik et Tiger, la petite dernière.
Tiger, dont le premier chrono reprend les codes chromatiques d’un tableau de
Matisse, La desserte (Harmonie en rouge).
Muller
Designer de formation, Jean Muller a débuté comme styliste dans
un grand groupe horloger, avant de lancer les montres Bugatti,
dans les années 80. Depuis une quinzaine d’années, il a fait le choix
de mettre son talent et sa triple expertise (design, développement
et fabrication) au service des grands noms de l’horlogerie suisse
et de la joaillerie française : Chopard, Girard Perregaux, Tag Heuer,
Leviev, Guy Ellia, Richard Mille et bien d’autres qui comptent sur
sa discrétion. Ce designer et maître d’œuvre en haute horlogerie
pourrait bien, un jour prochain, revenir à une marque propre…
SMB
À l’arrivée du quartz, en 1978, Philippe Bérard, lui, a parié sur la montre comme
accessoire de mode et le petit prix. Ses nombreuses marques ont permis à SMB,
sa société horlogère, de traverser les crises, tant et si bien que son dernier bébé,
dans l’univers féminin, est une collection nettement plus haut de gamme. Certus
Paris allie les diamants à l’acier, à l’or rose, au plaqué or cinq microns. La collection
trouve son inspiration dans les parfums à la française, la fashion week et les symboles
de la ville lumière : le dôme des Invalides, l’Opéra Garnier, les fleurs de lys. Du
luxe parisien dans des montres made in France.
16
17. Seiko À moins
Après Matra Horlogerie, puis la CGH (Compagnie générale horlogère),
le groupe Seiko Watch Corporation est maintenant représenté
en France, à Besançon par sa filiale Seiko France, où le siège
d’ 1 belles entreprises
de
heure
parisien l’a rejoint en 1998. Ici, les 62 salariés assurent le marketing
et la distribution des montres et réveils Seiko, Pulsar et Lorus. Et Entre Besançon et la Suisse, sur les hauteurs jurassiennes,
désormais, également une partie de la création des montres Pulsar… la tradition horlogère n’a pas pris une ride. En toute
discrétion, quelques entreprises conçoivent ici aussi
des instruments de mesure du temps de très belle
facture, qui n’ont rien à envier aux pièces fabriquées
de l’autre côté de la frontière. Ainsi la maison Emile
Péquignet, à Morteau, a ouvert un magasin à Besançon.
Chez Saint-Honoré, à Charquemont, on vient de
souffler 125 bougies, pour célébrer 125 ans de belles
créations maison. Chez Herbelin, à Charquemont
toujours, on continue à créer vent debout. Depuis les
années 80, la société n’a eu de cesse d’accompagner
les skippers dans leurs aventures du grand large. À
Maîche, le groupe Christian Bernard s’est vu confié
la création et la distribution des montres Cacharel et
Replay. A Morteau, il y a encore Ambre, qui conçoit et
fabrique sous licences les montres Zadig et Voltaire,
Utinam Younger et Bresson femme, Yema, Prima
Classe… Et aux Fins, le groupe TWC Clyda assure la
conception des modèles griffés Cerrutti, Christian
Utinam, ou « plaise à Dieu ». En choisissant
Lacroix, Ted Lapidus, Thierry Mugler…
la devise latine de Besançon comme nom de
marque de Weal’s Concept, sa petite entreprise,
Philippe Lebru affirme incontestablement son
attachement au lieu. Ce chaudronnier devenu
horloger ne s’est pas contenté de dessiner des
montres personnalisables pour des constructeurs
automobiles ou aéronautiques, ou des montres
insolites pour des événements culturels. Après
s’être penché sur le tout petit, il est revenu aux
plus grosses pièces en créant « Hortence », une
horloge comtoise contemporaine tout inox, ou
plus récemment « Pop’Up », en résine. Voire aux
pièces monumentales, avec l’horloge accrochée
place de la Révolution, à Besançon, ou celle de
six tonnes qui marquera le temps de la future
gare TGV Besançon – Franche-Comté. Joli retour
de balancier.
17
19. L’
ingéniosité
des « grandes complications »
Ils travaillent dans la plus grande discrétion, mais leur savoir-faire est très prisé
des horlogers suisses et des grandes marques de la place Vendôme. À Besançon et
dans les environs de la capitale régionale, les fabricants de composants ont suivi les
hauts et les bas de l’horlogerie mondiale et su s’adapter. On fabrique toujours ici des
boîtes, là des bracelets, cuir ou métal, des ébauches de mouvements, des couronnes,
des verres…
Adossé au groupe IMI depuis 1994, Cheval Frères est sous-
traitant horloger depuis 1848, et Didier Cheval, son dirigeant,
représente la sixième génération. Spécialiste des pièces de
mouvements, l’entreprise n’a cessé de se diversifier, dans les
couronnes de remontoirs et les poussoirs dans les années 20, puis
Che
val
dans les pierres d’horlogerie et rubis à la Seconde Guerre mondiale.
Frér
La société s’est équipée de la technologie laser dès les années 70, et de
es :
Exe
celle de la céramique dans les années 2000. Avec ses filiales, elle compte
mpl
aujourd’hui environ 450 salariés. Cheval exporte ses produits horlogers à
es d
e co
80 %, fournit 30 % des couronnes et poussoirs des montres suisses de plus de
uro
1 500 euros, et est devenu un acteur majeur du rubis et du cœur du mouvement.
nne
s te
Elle s’oriente de plus en plus vers des composants de haute technologie, des micro-
chn
systèmes pour des pièces multifonctions, et pousse toujours plus loin les recherches
iqu
es
matériaux pour les industries du luxe.
Chez Réparalux, le savoir-faire aussi s’est transmis de père en fils. Il y eut le fondateur,
Marcel Humbert-Droz, puis Jean, son fils, puis Frédéric, aujourd’hui aux commandes. Julien,
son fils, qui représente la quatrième génération, est en train de se former au métier… Spécialiste
des produits techniques, bien connue sur la place Vendôme, la maison compte une quinzaine
d’horlogers capables de réaliser des travaux très délicats et à la carte : du développement d’une montre à
l’assemblage, à la logistique au service après-vente.
19
20. Sur la technopole Temis, Créatech dispose d’un parc machines d’usinage six axes très sophistiqué qui lui permet
de réaliser avec une précision extrême, pour de la petite, moyenne ou grande série, des maillons, prototypes ou
pièces de boîtes, poussoirs, lunettes en acier, titane, or… Créée en 1999 par Denis Lyautey, rejoint par des
partenaires financiers de la filière horlogère en 2005, la petite entreprise de six salariés est passée avec
enthousiasme de la conception seule à la fabrication de composants horlogers pour marques suisses et
françaises. Créatech travaille désormais également pour le secteur pointu et exigeant du biomédical.
A Besançon, il y a aussi Sibra, filiale de ZRC, qui en 2011 double sa capacité de production en Inde. Ce
développement aura incontestablement des retombées positives sur l’atelier bisontin, créé en 1991 par
Gérard Simon, et où 20 personnes sont spécialisées dans la production de bracelets cuir pour le marché
horloger d’entrée haut de gamme. Il y a également le CESH (Centre européen de service horloger), du
Swatch Group, qui assure désormais tout le SAV des montres tactiles Tissot. Un virage bien pris pour
l’équipe de 5 salariés de l’ancienne société Universo, jusque-là spécialisée dans les aiguilles. Il y a
encore Fralsen, filiale de Timex, qui conçoit et fabrique rouages, roues, ressorts et platines, comme
les Bisontins ont toujours su le faire sur ce site industriel où Kelton, dans les années 70, a compté
jusqu’à 3 000 salariés.
Parfois héritiers du « travail à la fenêtre » qui occupait l’hiver les populations rurales et montagnardes
à des travaux de précision à domicile, certains sous-traitants sont restés dans les bourgs et villages.
Entre Besançon et la Suisse subsistent ainsi de belles entreprises microtechniques. A Avoudrey
par exemple, chez SIS, 40 personnes assurent le développement et la production mensuelle de
8 000 à 10 000 bracelets cuir pour de grandes manufactures suisses et internationales qui, de
plus en plus, comprennent des inserts pour mieux s’adapter à la montre. Des bracelets en reptile,
alligator, galuchat, anguille, autruche… A Vercel, FM Industries s’est diversifiée dans les
produits de maroquinerie haut de gamme mais fabrique toujours des boîtes et des bracelets
métalliques pour de grandes marques françaises, suisses, américaines, espagnoles… Plus près
de la frontière suisse, en Pays horloger, ISA France, Berthet ou encore Verlux assurent
avec la plus grande précision la fabrication d’ébauches de mouvements, mécanismes à
complications ou verres de montres. Ici aussi, le savoir-faire a été précieusement transmis.
20
21. Et
aussi...
Akteo, Vuillemin Régnier, MB watches... pour les marques
horlogères.
Et les sous-traitants : Mouche (assemblage), Interstrap
(bracelets), Manufacture Jean Rousseau, Silaque
(laquage), Decodol (micro-décolletage), Baron SAS
(décolletage), Avipo SAS (gravure)...
21
23. D’ hier à demain,
le Musée du
Temps
fait le lien
Un musée
Installé depuis 2002 au Palais Granvelle, le plus bel édifice Renaissance de la ville, le Musée
du Temps rend hommage à l’histoire et à la tradition horlogère de Besançon. L’évocation
de Besançon comme capitale française de la montre s’inscrit au musée dans une réflexion
plus large sur la mesure du temps, qui s’étire des premières montres mécaniques jusqu’aux
dernières découvertes dans le domaine du quartz et du temps-fréquence.
Une collection
Le Musée du Temps conserve les collections patrimoniales d’horlogerie de la ville, regroupées
autour de la fameuse Leroy 01, la montre à 24 complications produite à Besançon, celle
qui fut un temps « la plus compliquée du monde ». Achetée par voie de souscription en
1956, elle est la pièce majeure du musée. Le musée présente également une partie des
instruments de l’observatoire astronomique de Besançon, qui certifiait la bonne marche
des chronomètres, ainsi que le matériel pédagogique de l’Ecole Nationale d’Horlogerie, où
étaient formés les cadres horlogers dont avait besoin l’industrie bisontine. Au-delà de la
production de Besançon, les collections d’horlogerie du musée offrent un large panorama
de l’histoire de la discipline où se retrouvent représentés avec Ferdinand Berthoud ou
Antide Janvier les plus grands noms de l’histoire horlogère.
Un territoire
Le Musée du Temps se conçoit enfin comme un musée en phase avec les évolutions de la
société, solidement ancré dans un territoire. L’industrie microtechnique locale, héritière
d’une partie du tissu horloger bisontin, trouve naturellement sa place au musée, à travers la
présentation des technologies les plus récentes issues du pôle de compétitivité bisontin.
23
24. L’horlogerie
au cœur
Entretien avec
Claude Meyer
L’AFAHA, l’Association française L’horloger bisontin, Claude Meyer, s’est vu
des amateurs d’horlogerie ancienne transmettre son savoir-faire de père en fils.
Véritable passionné, il partage aujourd’hui à son
Créée en 1981, l’Association française des amateurs d’horlogerie ancienne tour cette tradition pour l’horlogerie.
(AFAHA) rassemble les collectionneurs d’horlogerie ancienne et moderne.
L’horlogerie, c’est pour vous une histoire de famille ?
Elle compte plus de 1 300 adhérents. Composée de passionnés, d’amateurs
Je suis en effet issu d’une famille d’horlogers, mon
et d’anciens horlogers, l’association bisontine est une référence en la père et mon grand-père étaient avant moi fabricants en
matière et dispose d’une envergure internationale bien que la plupart horlogerie. C’est donc tout naturellement que j’ai choisi
de ses adhérents soient francophones. cette voie. Je suis diplômé de l’ancienne école horlogère de
Besançon, « l’Horlo ». J’ai travaillé un temps dans les
Parmi ses principales missions, l’AFAHA s’attache à enrichir les entreprises locales : Dodane, Philip, Yema et Lip, entre autres.
connaissances scientifiques, historiques et artistiques de ses L’horlogerie est avant tout pour moi une histoire de passion.
membres en matière d’instruments destinés à la mesure Pour faire ce métier, qui peut être plutôt ingrat et qui ne laisse
du temps, tout en assurant la protection de l’art et de rien passer, il faut bien sûr être passionné.
la science de l’horlogerie. Elle publie la fameuse revue
Quelles évolutions avez-vous pu remarquer
« Horlogerie Ancienne ». Deux numéros par an de 160
au fil des années dans le milieu horloger local ?
pages informent des récentes actualités et abordent
Les premières évolutions sont apparues avec l’arrivée de la montre à
l’ensemble des thèmes historiques, techniques, diapason puis évidemment de la montre à quartz. Le savoir-faire tradi-
décoratifs… de l’horlogerie et du temps. En tionnel des horlogers locaux s’en est trouvé bouleversé. C’est à partir de ce
parallèle, l’association offre également la moment que l’industrie horlogère a commencé à décroître. La tradition
possibilité d’entrer en contact avec de nombreux horlogère était toutefois déjà bien ancrée, ce qui lui a permis de perdurer.
spécialistes. Une opportunité pour faire Si aujourd’hui, les horlogers sont beaucoup moins nombreux - avant, tout le
connaissance, échanger et dialoguer monde travaillait dans l’horlogerie - on assiste à une forme de renouveau. La ville
autour de ce sujet de passion qu’est compte de nombreux ateliers d’après-vente de grandes marques et a récemment
l’horlogerie. vu le retour de Leroy, qui constitue un réel avantage pour Besançon. Par ailleurs, on
connaît de nouvelles évolutions, il existe maintenant des montres « Kinétic », d’autres
fonctionnent au lithium.
Comment voyez-vous l’avenir ?
Il y aura toujours de l’avenir dans l’horlogerie. Il y a bien sûr de nouvelles technologies mais les
montres automatiques gardent leur prestige. Il s’agit surtout de montres de luxe. Elles racontent
une histoire et prouvent que le savoir-faire d’un horloger n’est jamais totalement complet, on
en apprend toujours. J’ai la chance, pour ma part, de connaître les montres de A à Z, des plus
anciens modèles aux plus récents. Je fais partie des deux ou trois seuls horlogers en France
à pouvoir réparer des pièces rares, telle que la R27 (la première montre électrique conçue par Lip)
qu’un horloger du Haut-Doubs m’a apportée il y a peu, car il n’arrivait pas à la réparer. Ce savoir-
faire, je m’attache aujourd’hui à le transmettre. Mon fils est actuellement en apprentissage au lycée
Edgar Faure à Morteau et il devrait prendre par la suit e ma succession. J’accueille aussi dans mon
magasin des stagiaires de l’AFPA de Besançon et d’ailleurs : Valence, Rennes... De nombreuses personnes,
y compris d’anciens horlogers, me demandent de prendre en apprentissage leurs enfants.
24
25. Le retour du poinçon
à tête de : vipère
une certification précieuse
de l’observatoire
En réponse à une demande des horlogers francs-comtois et de la
municipalité bisontine, le décret présidentiel du 11 mars 1878 crée
à Besançon un « observatoire astronomique, météorologique et
chronométrique ». Bien que n’ayant jamais cessée, l’activité de
certification de l’observatoire avait peu à peu diminué à partir de
la fin du XXe siècle jusqu’à devenir confidentielle. Depuis sa création
l’observatoire de Besançon fonde sa particularité sur ses activités
chronométriques. Elément essentiel de l’établissement, à l’époque,
la chronométrie permettait à la ville de contrôler la qualité des
montres et d’élever le niveau de sa production.
16 jours de contrôle pour les montres
En 2007, plusieurs fabricants de montres mécaniques de prestige
ont demandé à l’observatoire de renouer avec ses anciennes
activités de certification : le poinçon à tête de vipère, qui a cessé
d’être frappé il y a trente ans, reste en effet un label très recherché
par les amateurs d’horlogerie. Celui-ci est imprimé sur une pièce
brute du mouvement après la délivrance d’un « bulletin de marche »
et l’exécution d’une batterie de tests durant au moins seize jours
consécutifs, dans cinq positions et à trois températures différentes
sur la montre et les mouvements mécaniques.
Seul organisme habilité en France
L’observatoire qui étalonne aujourd’hui les horloges atomiques est
le seul organisme habilité à mener ces tests de précision en France.
La précieuse certification qu’il délivre est bien sûr conforme aux
normes internationales en la matière.
25
26. Besançon
territoire métropolitain
Bassin d’emplois de 200 000 habitants, capitale de Franche-Comté,
l’agglomération de Besançon constitue avec son vivier de plus de
900 entreprises, un pôle économique qui offre des compétences humaines
et technologiques de la plus haute qualité.
Déjà à moins de quatre heures des grandes régions industrielles européennes,
Besançon gagne encore en accessibilité et en connexions rapides avec la
mise en service de la LGV Rhin-Rhône. Désormais, Besançon est à 60 minutes
de l’Allemagne, 2h de Paris, 2h de Lyon et 3h45 de Marseille.
Pôle position pour les micro et nanotechnologies
Si le petit et le précis sont inscrits dans les gènes de l’industrie locale, les entreprises de
l’agglomération se caractérisent par leur capacité à innover. A la petite dimension
et à la précision, elles ont ajouté l’intelligence et se positionnent aujourd’hui sur des sec-
teurs à forte valeur ajoutée tels que le biomédical, la sûreté, la défense, la monétique ou
l’énergie. Adossées au Pôle de compétitivité des microtechniques, entreprises et centres
de recherche travaillent en réseau pour inventer les plus produits de demain, des implants
biorésorbables aux valves neurologiques intelligentes, des micro-robots aux résonateurs à
quartz considérés comme les plus fiables au monde…
Technopole et parcs technologiques
pour faire grandir les talents
La technopole multi-sites TEMIS et TEMIS Santé offre 100 hectares de terrains viabilisés
et plus de 10 000 m2 d’espaces locatifs pour les activités technologiques et innovantes
dans les domaines des microtechniques, du biomédical, de la monétique..
Pôle de recherche et de formation, la technopole accueille sur son périmètre près de
15 000 étudiants et plus de 1 000 enseignants-chercheurs entre l’Université de Franche-
Comté, le Centre Hospitalier Universitaire et les écoles d’ingénieurs.
Un nouveau parc tertiaire à proximité immédiate de la future gare Besançon Franche-Comté
TGV sera prochainement opérationnel avec plus de 90 000 m2 de surfaces disponibles,
reliées en très haut débit par fibre optique, maillées par un réseau efficace de transport en
commun et de services de proximité.
Capitale d’art et de culture
Avec 180 monuments classés ou inscrits au titre des Monuments historiques, Besançon
profite d’un centre ancien exceptionnellement préservé. Son Musée des Beaux-Arts et
d’Archéologie est le plus ancien en France et son Musée du Temps est aujourd’hui le
seul sur la thématique en Europe.
Emblème de son patrimoine remarquable, ses fortifications de Vauban sont inscrites au
patrimoine mondial de l’UNESCO. Nature généreuse
Avec le Festival de Musique et son concours international unique de jeunes chefs d’orchestre, la
vie culturelle s’anime toute l’année sur trois scènes nationales. Une toute nouvelle salle de Toujours première ville verte française et
musiques actuelles, la Rodia, enrichit depuis peu la capacité scénique et l’offre musicale. capitale de la deuxième région boisée de
France, Besançon s’insère dans un environne-
ment propice aux activités de pleine nature :
détente en famille ou sportifs chevronnés
trouvent en ville et dans la campagne voisine
nombre de disciplines promptes à satis-
faire leurs pratiques.
L’Eurovélo 6 Nantes-Budapest traverse la
boucle du Doubs et chemine au fil de la
rivière dans toute l’agglomération.
26
27. Conception réalisation rédaction : JC.Augé
Crédits Photos : Ville de Besançon : E.Chatelain, J.C. Sexe, g. Vieille sauf :
Collection Musée du Temps Besançon : p. 06 boitiers de montre ornés, Besançon fin XIXe, p. 07 horloge d’édifice et montre Drevon,
p. 10 montre Leroy 01, p. 15 horloge squelette, p. 22 salle musée Galerie 1er étage de Noak
J. Varlet p. 04, p. 26, C.Choffet p. 06, P. guenat images p. 02, 05, 08, Maty p. 12, 14, Breitling p. 13, Dodane p. 13,
Festina p. 13, Silberstein p. 16, Muller p. 16, SMB p. 16, Seiko p. 17, utinam p. 17, Cheval frères p. 19, Leroy p. 14.
Impression : Est Imprim
28. www.besançon.fr
www.grandbesancon.fr
Ville de
Grand Besançon Ville de Besançon
La City - 4 rue Gabriel Pl ançon 2 rue Mégevand
25 043 Besançon Cedex 25 034 Besançon cedex
Tél. : +33 (0)3 81 65 07 00 Tél. : +33 (0)3 81 61 50 50
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