Définition et double objectif
Petite définition : utiliser le commerce comme un levier de
développement et de réduction des inégalités, en veillant à une
juste rétribution des producteurs.
Au départ, le commerce équitable, c’est un double objectif :
o Dénoncer les pratiques abusives du commerce international et
o Démontrer que l’on peut faire autrement, en développant un modèle
alternatif de commerce solidaire.
Un prix juste, pas juste un prix
Les principaux critères du commerce équitable recouvrent :
• l’achat direct à des organisations de producteurs marginalisés ou à des
sociétés poursuivant un objectif social
• le paiement d’un prix « équitable » en rapport avec les coûts de production et le
contexte local
• le préfinancement partiel de la production
• des relations commerciales à long terme
• des conditions de travail sures et saines
• des conditionnalités écologiques et de qualité
• Les ONGs du secteur octroient en outre une assistance financière et technique
aux organisations de producteurs
Quelques chiffres
Chiffres d’affaires et produits
Belgique :
95 millions d’euros en 2012.
(de 5,5 à 6 milliards au niveau mondial)
8,6 euros par habitant
Plus de 3000 produits certifiés.
Les plus vendus = bananes, café et chocolat
Bénéficiaires
2,5 millions de producteurs
8 millions de bénéficiaires dans 75 pays
80 millions d’euros de primes Fairtrade en 2012.
Evolution
• Les pionniers : les ONGs de commerce équitable
1971, premier magasin du monde en Belgique
• Le label produits (Max Havelaar) et l’arrivée
dans la grande distribution (1989)
• Certification de plantations (thé, bananes, fleurs, sucre). A partir de 1997.
• 3e vague. de nombreux indépendants se lancent dans le commerce
équitable. Croissance significative en 2005 et 2006. Succession de faillites depuis la crise.
Evolution
• Arrivée des « marques de distributeur ». Lidl (Fairglobe), Carrefour (Solidair)
• Nouvelles certifications équitables
Ecocert Equitable, Fair for Life, Labels des petits producteurs, FairWild…
• Vers un abaissement des critères ? Les nouveaux labels Fairtrade/Max
Havelaar
Différentes filières
La filière dite « spécialisée », ou « intégrée » cherche
à maintenir un maximum d’activités de production et
d’échanges sous le contrôle d’organisations spécialisées
La filière dite « labellisée » fait appel à un système de
garantie par la certification des produits
La filière « mixte » comprend des organisations
spécialisées vendant principalement dans la grande
distribution
Décompositions de prix
Huile d'Olive vierge extra,
première pression à froid. 500ml
Prix de vente (indicatif) : 8.99 €
Riz Basmati Bio
Prix de vente (indicatif) : 3,29 €
500 g
Chocolat noir 75%.
100 g
Prix de vente (indicatif) : 2.59 €
Décomposition de prix de produits d’Alter Eco. Source : Alter Eco
Commerce équitable et grandes
entreprises
+
• Augmentation des volumes - > des
débouchés plus importants pour
les producteurs
• Une plus grande visibilité pour le
commerce équitable
• Professionnalisation du secteur
(marketing, qualité des produits,
etc.)
-
• Récupération de l’image par les
acteurs conventionnels,
responsables en partie des
conditions dénoncées
• Les acteurs conventionnels
profitent des taux de croissance
de l’équitable
• Risques sociaux et
environnementaux liés aux
plantations
« Pour les acteurs du commerce équitable, la question lancinante demeure :
comment faire pour « changer d’échelle sans changer de sens »
Commerce équitable et
environnement
• Plus de 90% des produits équitables sont
importés par bateau
• Plus de 50% des produits certifiés
Fairtrade Max Havelaar sont également
certifiés biologiques
Mais
• Des fleurs coupées sont importées en avion du Kenya
• Est-ce cohérent de faire venir de loin des aliments hors saison
certifiés équitables (haricots, pommes, etc.) ?
Quelques préoccupations
• Les ouvriers saisonniers ne profitent pas du commerce équitable
• Les producteurs passent « de la misère à une pauvreté digne »
• Dans le commerce équitable, il n’y a que le consommateur qui paie
• Dans la filière de la banane, les petits producteurs sont parfois
concurrencés par les plantations
• Le commerce équitable n’a pas beaucoup progressé dans la répartition
de la valeur ajoutée. Les produits sont toujours essentiellement
transformés dans les pays du Nord
• Les certifications « durables » (Rainforest alliance, Utz Certified)
influencent le commerce équitable dans un sens qui n’est pas très
favorable aux petits producteurs
• La labellisation équitable sans labellisation de l’entièreté de la filière de
production (coton)
• Sur les 14 dollars, les travailleurs
de l'usine de confection en gagnent
12 cents
• soit 0.8% du prix final au
consommateur.
• Leur procurer un travail décent ne
devrait pas avoir beaucoup
d'influence sur le prix.
Vers des produits transformés ?
Le FairPhone
• Le FairPhone arrive sur le marché
belge en décembre
• Le tantale et l’étain proviennent de
mines en RDC non contrôlées par
des chefs de guerre
• Les smartphones sont assemblés
dans une usine chinoise qui accepte
les audits sociaux.
www.fairphone.com
Et les producteurs européens ?
- Relocalisation de l’économie, circuits courts
- Agriculture familiale, au Nord et au Sud
L’exemple du lait
Biodia
• Coopérative Biomelk Vlaanderen – Biolait Wallonie
• 45,10 euros/100 litres depuis avril 2013
• Lait bio demi-écrémé, lait chocolaté (cacao et sucre de
canne certifiés Fairtrade)
• Dans les magasins bio et Oxfam
Fairebel
• 500 producteurs membres de la coopérative Faircoop
• 10 centimes d'euro/ L supplémentaires au producteur
• Lait entier, demi-écrémé, chocolaté (cacao et sucre non certifié))
et glaces
• Dans presque toutes les grandes surfaces
Les services ?
Tourisme équitable et solidaire
Basé sur le modèle du commerce équitable,
Juste rétribution des opérateurs du Sud et des
populations locales
Participation des communautés d'accueil aux prises de
décisions (démocratiques)
Les bénéfices de ces activités doivent être perçus en
grande partie localement
Complémentarité avec une activité agricole ou
artisanale
En Belgique, la plateforme Altervoyages réunit 13
associations
Vers une reconnaissance légale ?
Une définition juridique du concept de commerce équitable
permettrait :
d’aider le consommateur à distinguer ce qui est – ou n’est
pas – issu du commerce équitable.
de servir de référence lorsqu’un pouvoir adjudicateur voudra
imposer des conditions relatives au commerce équitable dans
un marché public.
de sortir du flou actuel et ainsi se doter d’un cadre clair
permettant à de nouveaux acteurs de se lancer de
manière un peu plus « sécurisée », « dépassionnée » dans ce
type de commerce.
Le commerce équitable est l’expression d’une solidarité concrète entre producteurs et consommateurs
Chiffres d’affaires des produits certifiés au Royaume-Uni 1,9 milliard d’euros. Les produits certifiés Fairtrade sont vendus dans plus de 125 pays.
Le projet vise à accroître les ventes de cacao et de sucre à travers la certification d'un seul ingrédient dans les produits composites. Par exemple, selon cette modalité, une barre de chocolat pourrait être Fairtrade même si seul le cacao est certifié. Conséquence : concurrence déloyale entre les sociétés engagées à 100% dans le commerce équitable et les sociétés transnationales et autres grands acteurs intéressés par la certification d’un seul produit.
Le projet vise à accroître les ventes de cacao et de sucre à travers la certification d'un seul ingrédient dans les produits composites. Par exemple, selon cette modalité, une barre de chocolat pourrait être Fairtrade même si seul le cacao est certifié. Conséquence : concurrence déloyale entre les sociétés engagées à 100% dans le commerce équitable et les sociétés transnationales et autres grands acteurs intéressés par la certification d’un seul produit.
Biodia : “le modèle prend pour référence une ferme laitière de 60 vaches et 1,5 travailleur à temps plein. Le prix du lait cru biologique (45,10 euros/100 litres depuis avril 2013) se base sur des paramètres détaillés comme le prix du fourrage, la production moyenne de lait, le revenu moyen d’un agriculteur et les frais de santé.Ce commerce équitable de proximité puise sa légitimité dans la relocalisation de l’économie, les circuits courts, une lutte contre les excès de la globalisation faisant voyager des pommes d’Afrique du Sud en Europe ou du jus de pomme équitable du Chili à la Belgique. Les petits producteurs représentent la majorité de la population mondiale. Selon le FIDA, le Fonds international pour le développement agricole, 450 millions de petites exploitations agricoles de deux hectares ou moins bénéficient à une population d’environ 2,2 milliards de personnes, et représentent environ 85 pour cent du nombre des exploitations agricoles dans le monde. Toujours dans le même domaine, l’Assemblée Générale des Nations Unies a décidé de consacrer l’année 2014 « Année internationale de l’agriculture familiale ».« Depuis une trentaine d’années, nous perdons en moyenne 3,4% d’exploitation agricoles par an en Belgique. Rien qu’en 2011, pas moins de 3326 exploitations ont mis la clé sous le paillasson ! »