2. « Prince des poètes et poète des princes », Pierre de Ronsard est une
figure majeure de la littérature poétique de la Renaissance. Auteur
d’une œuvre vaste qui, en plus de trente ans, s'est porté aussi bien sur
la poésie engagée et « officielle » dans le contexte des guerres de
religions avec Les Hymnes et les Discours (1555-1564), que sur
l’épopée avec La Franciade (1572) ou la poésie lyrique avec les
recueils Les Odes (1550-1552) et des Amours (Les Amours de
Cassandre, 1552 ; Les Amours de Marie, 1555 ; Sonnets pour Hélène,
1578).
3.
Ronsard emploie d'abord les formes de l'ode (Mignonne, allons voir si
la rose) et de l'hymne, considérées comme des formes majeures2, mais
il utilisera de plus en plus le sonnet transplanté en France par Clément
Marot en 1536 en employant le décasyllabe (Mon dieu, mon dieu, que
ma maistresse est belle! , Les Amours, ou Je vous envoye un
bouquet…, Continuation des Amours) comme le mètre « moderne »
de l'alexandrin (Comme on voit sur la branche… Second Livre des
amours, ou Quand vous serez bien vieille…, Sonnets pour Hélène).
5. Reprendre l‘antiquité
Il veut restaurer le lyrisme antique,avec les 3 recueils d‘odes, mais il
est surtout le poète des amours.
Il chante l‘amour pour 3 femmes avec une grande sincérité.
Les 3 femmes sont Cassandre Salviati, fille d‘un banquier italien,
Hélène de Surgères et une jeune paysanne, Marie Daupin.
Cette dernière a inspiré les deux Continuations des amours,qui
expriment un lyrisme plus familier,dans une langue claire et simple.
6.
Les Sonnets pour Hélène sont composés pour consoler
Hélène de surgères, une des suivantes de la reine Marie
de Médicis.
C‘est la reine-meme qui demande à Ronsard de les écrire
pour consoler la femme qui vient de perdre son
fiancé,mais Hélène est aussi la reine de Sparte, enlevée
par le troyen Paris.
7. La gloire
Ronsard a eu l‘ambition de vaincre la mort .Conquérir la gloire,
puisque l‘amour seul ne suffit pas , peut etre un moyen pour le
faire.La mort ne fait pas peur parce qu‘elle la conclusion naturelle de
la vie, une délivrance.
C‘est un thème, celui de l‘art capable de vaincre le temps et la mort,
qui deviendra un topos de la littérature universelle.
8. Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la
chandelle,
Assise aupres du feu, devidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous esmerveillant :
Ronsard me celebroit du temps que j'estois belle.
Lors, vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,
Desja sous le labeur à demy sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s'aille resveillant,
Benissant vostre nom de louange immortelle.
Je seray sous la terre et fantaume sans os :
Par les ombres myrteux je prendray mon repos :
Vous serez au fouyer une vieille accroupie,
Regrettant mon amour et vostre fier desdain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :
Cueillez dés aujourd'huy les roses de la vie.
9.
When You Are Old
BY WILLIAM BUTLER
YEATS
When you are old and grey and
full of sleep,
And nodding by the fire, take
down this book,
And slowly read, and dream of
the soft look
Your eyes had once, and of their
shadows deep;
How many loved your moments
10. Nothing Gold Can Stay
Robert Frost, 1874 - 1963
Nature’s first green is gold,
Her hardest hue to hold.
Her early leaf’s a flower;
But only so an hour.
Then leaf subsides to leaf.
So Eden sank to grief,
So dawn goes down to day.
Nothing gold can stay.
11.
Comme on voit sur la branche
Pierre de Ronsard
Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose,
En sa belle jeunesse, en sa première fleur,
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose;
La grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,
Embaumant les jardins et les arbres d’odeur;
Ronsard et Leopardi, le thème de la mort
12. Silvia, rimembri ancora
quel tempo della tua vita mortale,
quando beltà splendea
negli occhi tuoi ridenti e fuggitivi,
e tu, lieta e pensosa, il limitare
di gioventù salivi?
(...) Tu pria che l’erbe inaridisse il
verno,
da chiuso morbo combattuta e vinta,
perivi, o tenerella. E non vedevi
il fior degli anni tuoi;
non ti molceva il core
la dolce lode or delle negre chiome,
or degli sguardi innamorati e schivi;
né teco le compagne ai dì festivi
ragionavan d’amore.
13. L‘obsession du temps
Ronsard est obsedé par le temps qui passe et qui porte la vieillesse,
une véritable malediction pour lui.
Le conseil qu‘il nous donne est le carpe diem,profiter du moment
présent profiter de l‘amour car les occasions ne reviennent jamais.
14. Le carpe diem, cueillir le jour
C‘est un thème repris de l‘antiquité et très frequenté par les hommes
de la Renaissance, par exemple Laurent de Médicis.
15. Canzona di Bacco
Quant’è bella giovinezza,
che si fugge tuttavia!
chi vuol esser lieto, sia:
di doman non c’è certezza.
5Quest’è Bacco e Arïanna,
belli, e l’un dell’altro ardenti:
perché ’l tempo fugge e inganna,
sempre insieme stan contenti.
16.
Approximativement, cette phrase signifie « Cueille le jour présent
sans te soucier du lendemain ». Elle est tirée de vers latins du poète
Horace, intéressé par l'épicurisme et le stoïcisme (dans ses Odes, I, 11,
8 « À Leuconoé », 23 ou 22 av. J.-C.). Elle résume le poème qui le
précède et dans lequel Horace cherche à persuader Leuconoé de
profiter du moment présent et d'en tirer toutes les joies, sans
s'inquiéter ni du jour ni de l'heure de sa mort.
17.
Rendu célèbre auprès du grand public depuis l'Antiquité, l'extrait
Carpe diem fait l'objet d'une mauvaise interprétation : traduit par «
Profite du jour présent » (alors que les deux mots signifient « cueille
le jour ») et compris comme une incitation à l'hédonisme le plus fort,
peut-être le plus aveugle, il perd tout rapport avec le texte original qui,
au contraire, incite à bien savourer le présent (sans toutefois récuser
toute discipline de vie) dans l'idée que le futur est incertain et que tout
est appelé à disparaître.
C'est donc un hédonisme d'ascèse, une recherche de plaisir ordonnée,
raisonnée, qui doit éviter tout déplaisir et toute suprématie du plaisir.
18.
La rose, fleur rapidement fanée et qu'il faut cueillir dès sa floraison,
est devenue une métaphore canonique de la brièveté de l'existence
humaine dans la poésie française du xvie siècle, en particulier avec les
poètes de la Pléiade. Ronsard écrit ainsi : « Cueillez dès aujourd'hui
les roses de la vie » dans ses Sonnets pour Hélène.
19. La Nature
La nature est partout présente dans son oeuvre, puisque depuis
l‘enfance il a nourri un sincère amour pour la campagne: il y retrouve
un monde mythologique qui lui permet de communiquer des
suggestions au lecteur.
20. Défense et illustration de la langue française
Le texte, plaidoyer en faveur de la langue française, paraît dix ans
après l'ordonnance de Villers-Cotterêts qui impose le français comme
langue du droit et de l'administration française. Du Bellay montre sa
reconnaissance envers François Ier, pour le rôle que celui-ci a joué
dans les arts et la culture : création du Collège des lecteurs royaux,
pérennisation d'une bibliothèque du roi enrichie d'achats et du dépôt
légal. Du Bellay veut faire de la langue française « barbare» et
«vulgaire » une langue élégante et digne. Il lui faudra l'enrichir avec
ses camarades de la Pléiade pour en faire une langue de référence et
d’enseignement.