Dans son article, la journaliste Anna Aznaour tire un coup de chapeau à la journaliste Nathalie Emilie Helfer qui, pour la télévision, a réalisé des capsules de prévention.
Les gothiques se dévoilent par Nathalie Emilie Helfer
Nathalie Emilie Helfer: de la prévention à la télévision
1. Sécurité du travail et promotion de la santé
Formule novatrice pour la prévention des accidents
en agriculture Anna Aznaour, anna@aznaour.com
Les agriculteurs travaillent plus de 50 heures par semaine et ont très peu de vacances d’après le rapport agricole 2011. C’est
également l’un des métiers qui enregistre, en Suisse, le plus haut taux de mortalité par accident de travail, à savoir 462 décès
entre les années 1999 et 2008 (SPAA). Que faire pour stopper cette marche mortuaire? Trois organismes – Safe at work,
l’Union suisse des paysannes et femmes rurales (USPF) et le Service de prévention des Accidents dans l’agriculture (SPAA) –
se sont mobilisés pour mettre en pratique une formule novatrice de prévention.
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jours des anges. L’idée de faire passer le
message de manière ludique nous a sé-duits,
d’autant plus que nous ne pouvons
pas toujours faire la police pour surveiller
la sécurité de nos hommes», souligne
Christine Buehler, la présidente de
l’Union suisse des paysannes et femmes
rurales (USPF). Quant à Monique Tom-bez,
membre de l’USPF, elle rajoute que
ces spots vont servir de plateforme de
discussion lors des rencontres régionales
entre les paysannes, qui pourront ainsi
amorcer le dialogue dans leurs familles
afin que l’idée de prévention des acci-dents
fasse boule de neige.
Alors, courageuses et décidées, les agri-cultrices
se sont prêtées, timidement
mais efficacement, au rôle d’interprètes
de leur propre vie avec la complicité de la
journaliste Nathaly Helfer. «Ce qui m’a
frappée, c’était l’authenticité de ces fem-mes,
qui laissaient entrer les spectateurs
dans leur intimité pour une bonne
cause», confie Nathaly. Expliquer leur
travail et ses obstacles et surtout partager
leurs craintes et leurs doutes pour influ-encer
leurs hommes a été leur pari. «Les
paysannes travaillent souvent en binôme
avec leur mari, et malgré cela, elles ont
souvent du mal à faire passer leurs crain-tes
et à se faire entendre. Avec ce projet,
nous avons décidé de leur donner la pa-role
», explique André Sudan, ingénieur
en sécurité et membre du projet Safe at
work.
Tous ces dix épisodes ont bénéficié de la
présence et de l’éclairage d’Etienne Ju-nod,
responsable du Service de préven-tion
des Accidents dans l’agriculture
(SPAA), qui annonce la couleur: «Fournir
aux agriculteurs des outils et les connais-sances
nécessaires pour arriver à l’âge de
la retraite entiers et en bonne santé est
notre but. D’où notre participation dans
des épisodes afin de les encourager à faire
appel à notre organisme.»
Si dans la symbolique universelle
l’homme représente le protecteur et la
femme la protégée, le projet «Vision 250
vies» a inversé les rôles pour le bien de
tous. Du statut de victimes qui subissai-ent
les revers de fortune dus aux acci-dents
et à la disparition tragique de leurs
hommes, une poignée d’agricultrices est
passée à celui de femmes-courage en
guerre contre la fatalité. Cette campagne
de prévention a été par ailleurs une action
Sous l’appellation anglophone «Safe at
work», oeuvrent des professionnels quali-fiés
qui s’attaquent à des secteurs et à des
activités professionnels potentiellement
à risque, comme celles du bâtiment, de
l’économie carnée, de l’hôtellerie, entre
autres. Faisant partie de la Commission
fédérale de coordination pour la sécurité
au travail (CFST), ils créent sur mesure
des campagnes de prévention aussi ci-blées
que variées en se servant tant de
moyens d’information classiques que de
formules novatrices.
« Les agriculteurs sont fréquemment in-dépendants
et donc ne figurent pas dans
les statistiques officielles de la LAA. Mais
la réalité nous montre que beaucoup
d’accidents très graves surviennent dans
ce secteur, raison pour laquelle notre pro-gramme
«Vision 250 vies» bénéficie du
soutien de la Suva, du SECO et des can-tons
pour remédier à cet état de fait»,
énonce Daniel Stuber, responsable du
projet Safe at work. Aux grands maux les
grands remèdes. Le secteur de l’agricul-ture
a fait l’objet d’une approche stratégi-que
sans précédent.
Comment influencer les agriculteurs qui
sont réputés pour être peut peu réceptifs
aux conseils relatifs à la sécurité, qui met-tent
en cause leurs mauvaises habitudes?
En choisissant comme alliées leurs fem-mes,
bien sûr! Mettre des agricultrices
face à la caméra de télévision dans une sé-rie
de dix spots «Les Anges de la ferme –
la sécurité ça se cultive» d’une durée de 7
minutes chacun pour passer des mes-sages
aux intéressés. «Nous n’avons pas
réfléchi longtemps pour accepter de par-ticiper
à ce projet, bien que le titre «Les
Anges de la ferme» nous ait d’abord fait
rire, parce que nous ne sommes pas tou-
De gauche à droite:
Étienne Junod
(SPAA), Daniel
Stuber (CFST),
Nathaly Helfer,
journaliste, Monique
Tombez (USPF),
André Sudan
(CFST), Christine
Buehler (USPF)
(PHOTOPRESS/
CFST/Philippe
Weissbrodt)
2. Sécurité du travail et promotion de la santé
à triple visée: sensibiliser les agriculteurs
contre les dangers des accidents, infor-mer
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le public sur le travail et sur les diffi-cultés
de ce métier et promouvoir la sé-curité
et la qualité de vie des concernés.
C’est ce qu’on appelle faire d’une pierre
trois coups.
Liens utiles
Rapport agricole 2011
www.blw.admin.ch/dokumentation/00018/
00498/index.html?lang=fr
Safe at work
www.safeatwork.ch/fr/page-daccueil.html
Visionner «Les Anges de la ferme – la sécurité ça
se cultive»
www.safeatwork.ch/fr/campagnes/agriculture/
actions/les-anges-de-la-ferme.html
Service de Prévention des Accidents dans l’Agri-culture
(SPAA)
www.bul.ch/fr/
Union Suisse des Paysannes et Femmes rurales
(USPF)
www.paysannes.ch/fr/