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1.
Le monde tel qu’on le connait est merveilleux pour certaines personnes, maussade pour d’autres. Pour moi, ce monde appelé
Terre ou bien « La planète Bleu » n’est qu’une planète infesté de démon communément appelé l’Homme. Il se désintègre
de sa beauté de jour en jour et devient de moins en moins vivable. Mais personne ne comprend que l'Homme en est la faute.
Ils osent jeter des déchets par terre, sans se douter de l'importance que cela peut avoir sur leur vie.
Je suis allongée par terre. Le sol est dur et atmosphère est insupportable. Je suffoque. J'ouvre les yeux, essayant
de me rappeler ce qui s'est passé mais en vain. Ma mémoire s'est envolée. Comment je m'appelle ? Où suis-je ?
Pourquoi suis-je là...? Je me lève péniblement et regarde autour de moi ; les égouts. Mais, Bon Dieu, que fais-je
là ?! M'adossant au mur, les larmes coulent sur mes joues. Mes longs cheveux noirs sont mouillés et puent. Je
pose ma main sur mon ventre me faisant souffrir. Qu'ai-je mangé pour avoir si mal à l'estomac ? Tant de
questions se bousculent dans mon esprit et le vertige me vient. Soudain, je remarque, assis en tailleur, de l'autre
côté de l'eau verte des égouts, un garçon. Il me regarde, de son regard aussi perçant qu'un corbeau.
- Tu es réveillé, remarque-t-il. Tu ne devrais pas t’agiter, tu auras mal à la tête.
- C’est toi qui m’as emmené ici ?!
Je me lève, la tête me tourne. Mais je m’en moque. Ce garçon m’énerve. Comment peut-il être si calme alors
qu’il est ici, assis dans des égouts ?! Il semble lui aussi avoir des douleurs à l’estomac car il porte une main sur
son ventre en grimaçant.
- Tu ne te rappelles donc de rien ? s’étonne-t-il. Comment c’est pathétique…
- Répète !
- Reste assise, ne m’oblige pas à te le répéter !
Je soupire, excédée, et m’assoit sur le sol dur et froid. L’odeur autour de nous me donne envi de vomir alors je
ferme la bouche, de peur de rejeter le peu qui me reste dans le ventre. Depuis quand sommes-nous là ?
Pourquoi sommes-nous assis dans ses égouts ? Je veux poser des questions à ce garçon mais j’ai peur de la
réponse. Ma gorge se serre et mon ventre redouble de douleur.
- Tu t’appelles comment ? je tente.
Je sais que je risque qu’il ne me réponde pas mais tant pis. Il faut que je parle sinon, je stress trop.
- Sora, répond-t-il après un bref silence. Et toi ?
- Je ne sais plus…, je marmonne.
Le silence se repose entre nous. Il est pesant. Cette fois, c’est Sora qui brise la glace ;
- L’Homme est misérable, n’est ce pas ?
Je le regarde, surprise.
- A cause de lui, on se retrouve ici, à parler, sans savoir ce qui se prépare en haut.
- En haut ?
Il sourit et brandit son doigt en l’air.
- Sur la Terre, en dehors de ces égouts.
Soudain, une secousse. Violente. Trop violente pour être réelle.
- Je suis ici depuis au moins trois heures, assis, et c’est la deuxième fois que ça arrive. Quelque chose à l’air de se
passer là-bas mais quelqu’un ou quelque chose semble ne pas vouloir que nous le sachions…
- Mhm…, j’approuve.
Mon estomac me brûle à présent. Mince ! J’ai si mal… Je me recroqueville sur moi-même tandis que j’entends
des murmures autour de moi. Léon… Léon… Qui est là ? Et qui est Léon ?! Tu as tous laissé… Tous laissé ? Tu
as laissé périr ton petit frère dans les flammes… ton petit frère que tu aimais tant… Une image apparait alors dans
mon esprit. Une maison avec un petit garçon dans son lit. Autour, des flammes. Et des hommes avec des lance-
flammes. Non ! Tu as laissé ton petit frère mourir dans ses flammes. Tu as laissé ta famille mourir dans ses flammes.
Tout est ta faute… Non ! C’est L’Homme ! Ce n’est pas moi ! Un flot de larme me secoue et coule le long de ma
joue.
- Ce n’est pas ma faute…, je murmure pendant que mon mal de ventre s’éteint un peu.
- Tu vas bien ? demande Sora.
- Mes…mes souvenirs…
- Ils sont revenus ?
- Quelques uns. Je m’appelle Léon. Et… et…
- Ne te sens pas obligée de me raconter, Léon, assure Sora.
Reconnaissante, je lui souris doucement et sèche mes larmes. Je me rassois, reprend mon souffle. Je commence à
avoir froid, les larmes m’ont frigorifié. Les yeux lourds de fatigue, je somnole.
- Ne t’endors pas, ordonne Sora. Si quelque chose arrivait…
Mais à peine eu-t-il le temps de terminer sa phrase qu’un hurlement déchire les égouts. Je sursaute et me lève
d’un bond, les bras et les jambes tendus sur la défensive. Des pas claquant sur l'eau parviennent à nos oreilles.
Scrutant l'obscurité dans le silence absolue, terrifiés à l'idée de ne pas savoir ce qui est devant nous, Sora et moi
avons peur. Le garçon se lève, se positionne de la même posture que moi pendant que les pas se rapprochent
toujours. Ils sont irréguliers et vont lentement. Trop lentement. Soudain, un grognement. Je scrute la
pénombre, tendue. Puis, doucement, sortant du noir, un pied. Un deuxième. Bientôt, des jambes et une forme
distincte se dessinent. Devant nous, un homme. L’Homme. De ses mains, passant derrière son cou, il tient un
Nunchaku. Il avance, titube. A-t-il bu ? Il sourit, alors, montrant ses dents jaunies probablement par l’alcool et
la cigarette. Il est vraiment effrayant et tout mon corps tremble. De sa main gauche, il laisse tomber son arme
qui produit un bruit sourd. Et là, je comprends d’où venait le bruit de tout à l’heure. Des gens devaient être,
comme nous, assis, quand ils se sont fait surprendre par cet homme. Et maintenant, c’est moi et Sora de passer
sous l’arme de cet homme ivre mort.
- COURS, LEON ! hurle Sora, se retournant et courant aussi vite que ses jambes l’autorisent dans la direction
opposé de notre ennemi.
Je fais de même, prenant mes jambes à mon cou. J’entends alors l’homme nous suivre. J’ai tellement peur que je
dépasse mon ami sans regarder autour de moi. Juste, courir. Regarder devant moi, sans me préoccuper d’autre
chose. Il faut que je m’enfui le plus loin possible. Soudain, je remarque que je n’entends plus l’homme nous
courser. Soulagé, je ralenti et regarde sur la rive à côté de moi. Personne.
- Sora… ?
Je me retrouve toute seule dans l’obscurité. Ont-ils pris une autre direction ? Avec l’élan de ma course, il se
pourrait que je n’aie pas fait attention aux passages des longs égouts. Je soupire d’exaspération.
- Mais quelle idiote…
- Léon… ! Léon… !
Je me retrouve, surprise. Des murmures appellent mon prénom. Je ne reconnais pas la voix de Sora mais
personne d’autre que lui ne connait mon prénom dans les égouts. Ils semblent proches mais sont pourtant
invisible. Où sont-ils ?! Des larmes commencent à me monter aux yeux. Non, je ne dois pas pleurer. Pas encore.
Je dois cesser de pleurer pour rien, bon Dieu !
- Par ici, Léon…
Une main attrape la mienne. Mon cœur s’électrifie au contact. Depuis combien de temps ne m’a-t-on p as pris
la main ? Elle m’entraîne avec force et agilité dans l’eau verte et l’obscurité.
- Sora… ? je murmure.
Je tente. Je ne suis pas sur que c’est lui, je veux juste vérifier. La silhouette se retourne et me sourit. Yeux bleus
encres, cheveux noirs. Sora. Je souris, heureuse. Je l’ai retrouvé ! Je remarque alors un tatouage dans son cou. Il
représente une chaîne. Une chaîne ? Bizarre… Maintenant que j’y pense, il se repère très bien dans l’obscurité
des égouts. Trop, à mon gout. Comment fait-il ? Ne m’a-t-il pas dit qu’il était resté assis pendant trois heures ?
Depuis qu’il s’était réveillé ? Décidément, c’est vraiment louche…
- LEON !
C’est la voix de Sora ?
- Ce n’est pas moi ! C’est l’homme de tout à l’heure ! L’Homme !
Déclique. Mes yeux sortent de leurs orbites, mon cœur semble s’arrêter comme mon corps. Je me suis figée,
aussi violement que j’ai pu. J’essais de me dégager mais rien à faire ; la main se resserre sur la mienne. Sora, le
vrai, se jette sur l’homme et empoigne le nunchaku caché sous la chemise de son adversaire et l’abat
furieusement. Il est énervé, sa colère semble sans limites. Par réflexe, l’homme retira sa main de la mienne pour
se protéger le visage. Je recule, effrayée par le spectacle se jouant devant mes yeux. L’homme tombe à terre,
alors, dans sa flaque de sang mêlée à l’eau puante des égouts. Debout devant lui, toujours l’arme en main, Sora
le regarde d’un œil à la fois snob et terrifié. Il semble alors retrouver ses esprits.
- Viens, on s’en va, je risque.
Doucement, j’attrape son bras et l’entraîne plus loin. Nous repartons, sans laisser un dernier regard au corps
gisant de l’homme. Nous marchons quelques minutes, dans le silence, pendant que l’obscurité se faire moins
épaisse. Arrivons-nous à une ouverture ?
- Où est-on ? je demande.
- Va savoir…, souffle mon ami.
Le chemin se continue et j’en profite pour observer Sora. Il à l’air d’avoir à peu près mon âge et sa taille est
moyen. Ses yeux bleus encres sont magnifiques même si dans la pénombre, il est difficile de les voir. Il porte les
cheveux noirs mi-longs et une longue frange. Bientôt, une échelle et une plaque d’égout fermée se retrouvent
devant nous, comme par miracle. Je laisse échapper un cri de soulagement et de surprise. Sora, lui, ne trahit pas
ses émotions et continu d’avancer vers elles. Me fuit-il ? Est-il énervé ? Je le regarde monter à l’échelle devant
moi et ouvrir ce qui semble être une plaque d’égout. La lumière atteint alors mes yeux qui se ferment sous
l’effet. Depuis combien de temps ne l’avais-je pas vu ? Le garçon devant moi se cache les yeux avant de poser
pied sur la terre ferme. Je le vois se tourner sur lui-même, les yeux surpris.
- Qu’y a-t-il ? je demande, inquiète.
- Rien, répond Sora. Rien…
- Comment ça ?
Perplexe, je monte à mon tour. Et là, mon cœur semble rater un battement. Autour de nous, comme l’a dit
Sora, il n’y a rien. Que du sable sec et des pierres. Le soleil tape sans pitié.
- Le Désert ? s’étonne Sora. Je ne comprends pas, avant d’être dans les égouts, j’étais en pleine ville…
Comment avons-nous pu atterrir ici ?
- Tous les chemins mènent à Rome…
Je me retourne dans tous les sens. Vais-je mourir ici ? En plein Désert ? Mourir en ne se rappelant que de mon
prénom et de ce qu’à fait l’Homme à ma famille ? Non, je ne veux pas. Je ne peux pas. Me retournant vers la
plaque d’égout, j’ai soudainement une idée. Peut être que si nous retournerions dans ces égouts, pourrions-nous
trouver une autre plaque et retourner dans la ville ? Sora semble lire dans mes pensées et me lance un regard
lourd de reproche.
- Léon, n’oublie pas qu’il y avait l’homme dans ses égouts. Si nous y retournions, nous pourrions en rencontrer
d’autre et l’histoire se répéterait.
- Nous irions à l’intérieur, fuirions l’homme pour revenir ici. Tu as raison…
Alors que le désespoir me gagne, me laissant tomber par terre, je repère un petit point de couleur au loin. Je
plisse les yeux et découvre alors des ruines. Enfin, on dirait des maisons un peu reconstruites. Comme un
Bidonville.
- Sora ! Regarde, là-bas !
Le garçon se retourne et vois le bidonville. Il sourit, soulagé.
- Allons-voir, Léon.
Il me tend la main que j’attrape et me relève. Nous commençons alors à marcher et je sens le vent chaud
fouetter mon visage. Qui est vraiment l’Homme ? Pourquoi Sora et moi avons-nous été envoyés dans les
égouts ? Pourquoi ais-je perdu la mémoire ? Tant de question sans réponse dans mon esprit me donnent la
migraine. Alors, sans réfléchir, je me laisser porter par la main de Sora vers le bidonville, laissant mon esprit
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L'homme

  • 1. 1. Le monde tel qu’on le connait est merveilleux pour certaines personnes, maussade pour d’autres. Pour moi, ce monde appelé Terre ou bien « La planète Bleu » n’est qu’une planète infesté de démon communément appelé l’Homme. Il se désintègre de sa beauté de jour en jour et devient de moins en moins vivable. Mais personne ne comprend que l'Homme en est la faute. Ils osent jeter des déchets par terre, sans se douter de l'importance que cela peut avoir sur leur vie. Je suis allongée par terre. Le sol est dur et atmosphère est insupportable. Je suffoque. J'ouvre les yeux, essayant de me rappeler ce qui s'est passé mais en vain. Ma mémoire s'est envolée. Comment je m'appelle ? Où suis-je ? Pourquoi suis-je là...? Je me lève péniblement et regarde autour de moi ; les égouts. Mais, Bon Dieu, que fais-je là ?! M'adossant au mur, les larmes coulent sur mes joues. Mes longs cheveux noirs sont mouillés et puent. Je pose ma main sur mon ventre me faisant souffrir. Qu'ai-je mangé pour avoir si mal à l'estomac ? Tant de questions se bousculent dans mon esprit et le vertige me vient. Soudain, je remarque, assis en tailleur, de l'autre côté de l'eau verte des égouts, un garçon. Il me regarde, de son regard aussi perçant qu'un corbeau. - Tu es réveillé, remarque-t-il. Tu ne devrais pas t’agiter, tu auras mal à la tête. - C’est toi qui m’as emmené ici ?! Je me lève, la tête me tourne. Mais je m’en moque. Ce garçon m’énerve. Comment peut-il être si calme alors qu’il est ici, assis dans des égouts ?! Il semble lui aussi avoir des douleurs à l’estomac car il porte une main sur son ventre en grimaçant. - Tu ne te rappelles donc de rien ? s’étonne-t-il. Comment c’est pathétique… - Répète ! - Reste assise, ne m’oblige pas à te le répéter ! Je soupire, excédée, et m’assoit sur le sol dur et froid. L’odeur autour de nous me donne envi de vomir alors je ferme la bouche, de peur de rejeter le peu qui me reste dans le ventre. Depuis quand sommes-nous là ? Pourquoi sommes-nous assis dans ses égouts ? Je veux poser des questions à ce garçon mais j’ai peur de la réponse. Ma gorge se serre et mon ventre redouble de douleur. - Tu t’appelles comment ? je tente. Je sais que je risque qu’il ne me réponde pas mais tant pis. Il faut que je parle sinon, je stress trop. - Sora, répond-t-il après un bref silence. Et toi ? - Je ne sais plus…, je marmonne. Le silence se repose entre nous. Il est pesant. Cette fois, c’est Sora qui brise la glace ; - L’Homme est misérable, n’est ce pas ? Je le regarde, surprise. - A cause de lui, on se retrouve ici, à parler, sans savoir ce qui se prépare en haut. - En haut ? Il sourit et brandit son doigt en l’air. - Sur la Terre, en dehors de ces égouts. Soudain, une secousse. Violente. Trop violente pour être réelle. - Je suis ici depuis au moins trois heures, assis, et c’est la deuxième fois que ça arrive. Quelque chose à l’air de se passer là-bas mais quelqu’un ou quelque chose semble ne pas vouloir que nous le sachions… - Mhm…, j’approuve. Mon estomac me brûle à présent. Mince ! J’ai si mal… Je me recroqueville sur moi-même tandis que j’entends des murmures autour de moi. Léon… Léon… Qui est là ? Et qui est Léon ?! Tu as tous laissé… Tous laissé ? Tu as laissé périr ton petit frère dans les flammes… ton petit frère que tu aimais tant… Une image apparait alors dans mon esprit. Une maison avec un petit garçon dans son lit. Autour, des flammes. Et des hommes avec des lance- flammes. Non ! Tu as laissé ton petit frère mourir dans ses flammes. Tu as laissé ta famille mourir dans ses flammes. Tout est ta faute… Non ! C’est L’Homme ! Ce n’est pas moi ! Un flot de larme me secoue et coule le long de ma joue. - Ce n’est pas ma faute…, je murmure pendant que mon mal de ventre s’éteint un peu. - Tu vas bien ? demande Sora. - Mes…mes souvenirs… - Ils sont revenus ? - Quelques uns. Je m’appelle Léon. Et… et… - Ne te sens pas obligée de me raconter, Léon, assure Sora.
  • 2. Reconnaissante, je lui souris doucement et sèche mes larmes. Je me rassois, reprend mon souffle. Je commence à avoir froid, les larmes m’ont frigorifié. Les yeux lourds de fatigue, je somnole. - Ne t’endors pas, ordonne Sora. Si quelque chose arrivait… Mais à peine eu-t-il le temps de terminer sa phrase qu’un hurlement déchire les égouts. Je sursaute et me lève d’un bond, les bras et les jambes tendus sur la défensive. Des pas claquant sur l'eau parviennent à nos oreilles. Scrutant l'obscurité dans le silence absolue, terrifiés à l'idée de ne pas savoir ce qui est devant nous, Sora et moi avons peur. Le garçon se lève, se positionne de la même posture que moi pendant que les pas se rapprochent toujours. Ils sont irréguliers et vont lentement. Trop lentement. Soudain, un grognement. Je scrute la pénombre, tendue. Puis, doucement, sortant du noir, un pied. Un deuxième. Bientôt, des jambes et une forme distincte se dessinent. Devant nous, un homme. L’Homme. De ses mains, passant derrière son cou, il tient un Nunchaku. Il avance, titube. A-t-il bu ? Il sourit, alors, montrant ses dents jaunies probablement par l’alcool et la cigarette. Il est vraiment effrayant et tout mon corps tremble. De sa main gauche, il laisse tomber son arme qui produit un bruit sourd. Et là, je comprends d’où venait le bruit de tout à l’heure. Des gens devaient être, comme nous, assis, quand ils se sont fait surprendre par cet homme. Et maintenant, c’est moi et Sora de passer sous l’arme de cet homme ivre mort. - COURS, LEON ! hurle Sora, se retournant et courant aussi vite que ses jambes l’autorisent dans la direction opposé de notre ennemi. Je fais de même, prenant mes jambes à mon cou. J’entends alors l’homme nous suivre. J’ai tellement peur que je dépasse mon ami sans regarder autour de moi. Juste, courir. Regarder devant moi, sans me préoccuper d’autre chose. Il faut que je m’enfui le plus loin possible. Soudain, je remarque que je n’entends plus l’homme nous courser. Soulagé, je ralenti et regarde sur la rive à côté de moi. Personne. - Sora… ? Je me retrouve toute seule dans l’obscurité. Ont-ils pris une autre direction ? Avec l’élan de ma course, il se pourrait que je n’aie pas fait attention aux passages des longs égouts. Je soupire d’exaspération. - Mais quelle idiote… - Léon… ! Léon… ! Je me retrouve, surprise. Des murmures appellent mon prénom. Je ne reconnais pas la voix de Sora mais personne d’autre que lui ne connait mon prénom dans les égouts. Ils semblent proches mais sont pourtant invisible. Où sont-ils ?! Des larmes commencent à me monter aux yeux. Non, je ne dois pas pleurer. Pas encore. Je dois cesser de pleurer pour rien, bon Dieu ! - Par ici, Léon… Une main attrape la mienne. Mon cœur s’électrifie au contact. Depuis combien de temps ne m’a-t-on p as pris la main ? Elle m’entraîne avec force et agilité dans l’eau verte et l’obscurité. - Sora… ? je murmure. Je tente. Je ne suis pas sur que c’est lui, je veux juste vérifier. La silhouette se retourne et me sourit. Yeux bleus encres, cheveux noirs. Sora. Je souris, heureuse. Je l’ai retrouvé ! Je remarque alors un tatouage dans son cou. Il représente une chaîne. Une chaîne ? Bizarre… Maintenant que j’y pense, il se repère très bien dans l’obscurité des égouts. Trop, à mon gout. Comment fait-il ? Ne m’a-t-il pas dit qu’il était resté assis pendant trois heures ? Depuis qu’il s’était réveillé ? Décidément, c’est vraiment louche… - LEON ! C’est la voix de Sora ? - Ce n’est pas moi ! C’est l’homme de tout à l’heure ! L’Homme ! Déclique. Mes yeux sortent de leurs orbites, mon cœur semble s’arrêter comme mon corps. Je me suis figée, aussi violement que j’ai pu. J’essais de me dégager mais rien à faire ; la main se resserre sur la mienne. Sora, le vrai, se jette sur l’homme et empoigne le nunchaku caché sous la chemise de son adversaire et l’abat furieusement. Il est énervé, sa colère semble sans limites. Par réflexe, l’homme retira sa main de la mienne pour se protéger le visage. Je recule, effrayée par le spectacle se jouant devant mes yeux. L’homme tombe à terre, alors, dans sa flaque de sang mêlée à l’eau puante des égouts. Debout devant lui, toujours l’arme en main, Sora le regarde d’un œil à la fois snob et terrifié. Il semble alors retrouver ses esprits. - Viens, on s’en va, je risque. Doucement, j’attrape son bras et l’entraîne plus loin. Nous repartons, sans laisser un dernier regard au corps gisant de l’homme. Nous marchons quelques minutes, dans le silence, pendant que l’obscurité se faire moins épaisse. Arrivons-nous à une ouverture ? - Où est-on ? je demande.
  • 3. - Va savoir…, souffle mon ami. Le chemin se continue et j’en profite pour observer Sora. Il à l’air d’avoir à peu près mon âge et sa taille est moyen. Ses yeux bleus encres sont magnifiques même si dans la pénombre, il est difficile de les voir. Il porte les cheveux noirs mi-longs et une longue frange. Bientôt, une échelle et une plaque d’égout fermée se retrouvent devant nous, comme par miracle. Je laisse échapper un cri de soulagement et de surprise. Sora, lui, ne trahit pas ses émotions et continu d’avancer vers elles. Me fuit-il ? Est-il énervé ? Je le regarde monter à l’échelle devant moi et ouvrir ce qui semble être une plaque d’égout. La lumière atteint alors mes yeux qui se ferment sous l’effet. Depuis combien de temps ne l’avais-je pas vu ? Le garçon devant moi se cache les yeux avant de poser pied sur la terre ferme. Je le vois se tourner sur lui-même, les yeux surpris. - Qu’y a-t-il ? je demande, inquiète. - Rien, répond Sora. Rien… - Comment ça ? Perplexe, je monte à mon tour. Et là, mon cœur semble rater un battement. Autour de nous, comme l’a dit Sora, il n’y a rien. Que du sable sec et des pierres. Le soleil tape sans pitié. - Le Désert ? s’étonne Sora. Je ne comprends pas, avant d’être dans les égouts, j’étais en pleine ville… Comment avons-nous pu atterrir ici ? - Tous les chemins mènent à Rome… Je me retourne dans tous les sens. Vais-je mourir ici ? En plein Désert ? Mourir en ne se rappelant que de mon prénom et de ce qu’à fait l’Homme à ma famille ? Non, je ne veux pas. Je ne peux pas. Me retournant vers la plaque d’égout, j’ai soudainement une idée. Peut être que si nous retournerions dans ces égouts, pourrions-nous trouver une autre plaque et retourner dans la ville ? Sora semble lire dans mes pensées et me lance un regard lourd de reproche. - Léon, n’oublie pas qu’il y avait l’homme dans ses égouts. Si nous y retournions, nous pourrions en rencontrer d’autre et l’histoire se répéterait. - Nous irions à l’intérieur, fuirions l’homme pour revenir ici. Tu as raison… Alors que le désespoir me gagne, me laissant tomber par terre, je repère un petit point de couleur au loin. Je plisse les yeux et découvre alors des ruines. Enfin, on dirait des maisons un peu reconstruites. Comme un Bidonville. - Sora ! Regarde, là-bas ! Le garçon se retourne et vois le bidonville. Il sourit, soulagé. - Allons-voir, Léon. Il me tend la main que j’attrape et me relève. Nous commençons alors à marcher et je sens le vent chaud fouetter mon visage. Qui est vraiment l’Homme ? Pourquoi Sora et moi avons-nous été envoyés dans les égouts ? Pourquoi ais-je perdu la mémoire ? Tant de question sans réponse dans mon esprit me donnent la migraine. Alors, sans réfléchir, je me laisser porter par la main de Sora vers le bidonville, laissant mon esprit divaguer…