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Des transports durables, pour mieux vivre la ville


     BERCHACHE Rafika , Post Graduante 2ème année de magister & Tahar BAOUNI . Maitre de
     conférences chercheur : Laboratoire, Ville, Urbanisme et Développement Durable(VUDD): Ecole
     Polytechnique d Architecture et d Urbanisme (EPAU)- Alger.

     Adresse mail : rberchache@yahoo.fr




Sommaire

I - Introduction
II     Alternatives à la voiture particulière, ou transports durables
        II.1 restructurations des régies de transports
        II.2   Mise à contribution du transport par câble

        II.3 - Modernisation du réseau ferroviaire
        II.4 - Le métro d Alger : un projet prometteur mais qui peine à voir le bout du tunnel
        II.5 - Le tramway, ou le sphinx qui renait de ses cendres
III - Conclusion

        III.1 - Impacts sur la demande de déplacements et de la mobilité
        III.2 - Impacts économiques : Un tremplin pour le développement économique
        III.3 - Impacts sur la cohésion et l équité sociales
        III.4 - Impacts environnementaux : une meilleure qualité de vie dans un environnement
sain
        III.5 - Impacts sur l intégration urbaine : des outils pour aménager la ville




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I - Introduction

Les systèmes de transport ont toujours eu un impact décisif sur le développement urbain et
réciproquement. Les transports façonnent la ville et son fonctionnement, les formes de son
organisation, la localisation des différentes activités qui en constituent le moteur social et
économique, et l ossature de son urbanité. De même que le développement des villes structure le
système des transports et en détermine les composantes, l extension et le redéploiement des
différents réseaux.

Passant du statut de villes pédestres qui palpitaient au rythme paisible de leurs quartiers
pittoresques, de leurs rues pavées et de leurs sentiers muletiers, à celui de villes trépidantes
totalement dévolues à l automobile, les villes algériennes, à l instar de bon nombre
d agglomérations de par le monde, ont vu leur physionomie changer graduellement à mesure que
la voiture prenait de l emprise et grignotait de l espace chaque jour un peu plus. Quelque soient
leurs tailles et leurs postions géostratégique, elles présentent toutes l archétype de la ville
fragmentée, consommatrice de sol et génératrice de déplacements.

Ces déplacements, dont la distance ne cesse de s allonger et le volume d augmenter, produisent
de nombreuses nuisances : congestion routière, consommation d'énergie et d'espace, pollution
atmosphérique locale et globale, bruit, accidents et inégalités sociales.

En réponse à l accroissement constant de l utilisation de l automobile, et à l accroissement tout
aussi important des nuisances induites, et qui compromettent sérieusement le développement de
nos villes, les autorités se sont enfin attelées à la recherche de nouvelles solutions alternatives
qui prônent à la fois une réduction de l utilisation de l automobile et des ses effets induits, une
amélioration des conditions de la mobilité et un développement durable.

Les objectifs assignés à la mise en circulation des nouveaux modes de transport se déclinent
comme suit :

   ·   Réduire l hégémonie de la voiture particulière et ses effets pervers ;
   ·   Favoriser le transfert vers d autres modes alternatifs, moins consommateurs d énergie,
       moins polluants et beaucoup plus performants ;
   ·   Proposer un service rapide et fiable pour les déplacements, essentiellement domicile-
       travail qui s allongent considérablement de par l extension des agglomérations et la
       baisse de vitesse des autobus et des automobiles ;
   ·   Diminuer le congestionnement de la voirie;
   ·   Réduire la dégradation des conditions de circulation par une meilleure répartition entre
       les différents modes qui se partagent un même espace non extensible à satiété ;
   ·   Réduire les inégalités sociales en termes d accès à la ville et à ses opportunités ;
   ·   Réduire l insécurité routière ;
   ·   Protéger les zones centrales, de plus en plus asphyxiées par la circulation automobile et
       les espaces pris par le stationnement ;
   ·   Participer à certaines rénovations urbaines et préserver la qualité et l efficacité du
       fonctionnement urbain menacé par l extension incontrôlée de la circulation automobile
       induite elle-même par l étalement urbain tout aussi incontrôlé.

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II     Alternatives à la voiture particulière ou transports durables

La solution envisagée pour contrecarrer l hégémonie de l automobile vise à réaliser une
performance telle qu en termes d équilibre territorial,
d intégration urbaine, de prise en charge de la demande de
déplacements de la population, et de facilité d accès à la ville
et à ses services, les moyens mis ou à mettre à contribution
sont très prometteurs quant au défi à relever. En effet, pris
isolément, chacun des composants du nouveau système de
transport est déjà susceptible de rendre d inestimables services
aux usagers et à l ensemble de la collectivité, en permettant une offre substantielle en termes de
capacité, de fiabilité, de confort et de sécurité. Mais intégrés et interconnectés, ils promettent un
saut quantitatif et qualitatif, non seulement en termes de satisfaction des différentes formes de
mobilité des usagers, mais également dans l amélioration des conditions d accès et d égalités
de chances à la ville et à ses services, la réduction de la pollution et de l insécurité. De même,
le développement urbain de nos villes pourrait être pensé davantage dans le sens d une
véritable intégration urbaine et d un meilleur équilibre de l armature urbaine, valorisé en cela
par la réduction des disparités aussi bien entre l hypercentre et la banlieue, qu entre la ville
centre et les franges périphériques éclatées et pratiquement à la limite de la désintégration.

Les différente projets dont il est question consistent en la mise en service du métro et tramway,
                                      l électrification du réseau ferroviaire, la restructuration des
                                      régies de transport, l aménagement de parcs d échanges et
                                      de rabattement de lignes bus autour des stations des métro
                                      et tramway, la modernisation du transport par câble
                                      permettant de désenclaver les hauteurs de la ville,
                                      l information de pointe des usagers, la tarification intégrée
                                      sur l ensemble du réseau (train, bus, métro et tramway), la
mise en place de nouveaux parcours bus, des voies réservées, etc.

II.1    restructurations des régies de transports

Le retour de la croissance économique et de la stabilité politique au tournant des années 2000,
et la prise de conscience de la piètre situation dont laquelle pataugeait le secteur des transports,
ont poussé les pouvoirs publics à reconsidérer leur position vis-à-vis des différentes régies de
transports. Ils décident alors de les relancer, en leur donnant les moyens de moderniser
l ensemble de leurs réseaux, en mettant l accent, entre autres sur la réhabilitation et la mise à
niveau des infrastructures de maintenance, la formation, la mise en place d un système de
billettique permettant à terme d assurer l intégration tarifaire et la mise en place d un système
de communication par radio analogique. Ce bond aussi bien qualitatif que quantitatif a été
rendu possible grâce essentiellement à la mise en circulation d autobus de marque
VANHOOL, dont des méga-bus de 24 mètres de long (type tribus), conformément à des
conventions avec la Coopération Technique Belge (CTB). Après Alger, c est au tour des
agglomérations d Oran, de Constantine et d Annaba de se voir dotées de trois nouvelles
entreprises d exploitation d un réseau de transport urbain par bus. Dix autres nouvelles entités
sont également programmées pour dix autres villes algériennes.

                                                                                                        3
II.2   Mise à contribution du transport par câble

Privilégié dans certains reliefs, le téléphérique constitue le moyen de transport adéquat face à
des spécificités urbaines particulièrement difficiles. C est
un mode de transport particulièrement adapté à des villes au
relief assez capricieux et composées de quartiers bas et
d'autres situés sur les hauteurs. Aussi participe-t-il un tant
soit peu à répondre à la demande de déplacements exprimée
sur ces axes, autrement inaccessibles par les autres moyens
de transport urbain. D autant que pour transcender les
contraintes du relief et les transformer en opportunités touristiques et régler par la même les
problèmes d accessibilité, le téléphérique, tout comme le funiculaire, apparaissent comme le
moyen de transport le mieux approprié.

Alger, Blida, Constantine, Annaba, Skikda et Tlemcen sont déjà dotées de ce système de
transport. Pour Tizi Ouzou, l étude a été achevée et on est au stade du lancement du cahier des
charges. Quant aux villes de Bejaia, Jijel, ElTaref, Beni Saf, Medea et Constantine concernée
elle aussi par la mise en service d un autre projet de téléphériques, les projets sont encore à
l état d étude et nul doute qu ils pourront rendre un service appréciable dans la prise en charge
de la demande de déplacements de et vers des quartiers restés jusqu alors mal ou très peu
desservis par les transports collectifs.

                            Localisation des téléphériques à Alger




                                                                                                    4
Tracé du funiculaire




II.3 - Modernisation du réseau ferroviaire

A travers un ambitieux programme, La SNTF compte à son
tour franchir une étape décisive dans sa stratégie de faire du
transport ferroviaire l un des moyens de déplacement les
plus importants. Il est vrai qu actuellement, elle se fait
fortement concurrencer par le transport routier. Le
ferroviaire était en effet délaissé depuis trois décennies, à
telle enseigne que ses équipements étaient devenus obsolètes diminuant son attractivité auprès
des usagers. Les pouvoirs publics affichent cependant la volonté d inverser la tendance en
lançant un vaste programme pour la modernisation des chemins de fer afin de donner à ce
secteur ses lettres de noblesse.

Le programme de développement et de modernisation du réseau ferroviaire est caractérisé par
                            trois axes essentiels. Le premier consiste en la modernisation
                            du réseau existant : doublement des voies, électrification,
                            signalisation de télécommunications. Le deuxième a trait à la
                            densification du réseau, c'est-à-dire la création de lignes
                            nouvelles, et le troisième concerne la maintenance du réseau
                            existant (renouvellement des voies existantes).
      Ligne ferroviaire électrifiée




                                                                                             5
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Une étude prospective sur les bénéfices escomptés de la modernisation du réseau ferré a permis
de mettre en exergue l importance indéniable des avantages qu offre le rail par rapport aux
autres modes de transport, ne serait-ce que parce qu il intègre parfaitement la notion du
développement durable :

    Une meilleure compétitivité du rail par rapport au transport routier, grâce notamment à
l augmentation sensible de la vitesse commerciale du train de banlieue (58 km/h contre 45
km/h actuellement) ;
    Après une période de montée en puissance du service ferroviaire de banlieue, le trafic sur le
réseau ferré de la banlieue d Alger atteindra rapidement les 22 millions en 2010 et 80 millions
en 2022 ; certains scénarii, à considérer comme maximalistes mais vraisemblables, portent à
près de 100 millions le nombre de voyageurs en 2022.
    Une croissance de la part de marché du rail, qui passe à 35 % ;
    Une économie de 200 bus et 250 taxis sur les trajets qui pourraient être redéployés sur
d autres lignes, dont des lignes de rabattement sur les gares SNTF.
    Le gain de temps pour les usagers. Il comprend le gain de temps des anciens usagers du
ferroviaire et du bus grâce à un transfert modal. Le gain moyen envisagé par passager est en
moyenne de 18 minutes par voyage, 19 millions d heures sont économisées par année (en
2010), soit l équivalent de 10.000 emplois à temps plein;
    Le respect de l environnement : Le transfert du trafic vers le transport sur rail a toujours pour
conséquence une réduction substantielle des nuisances environnementales, et principalement de
la pollution atmosphérique. Ceci est dû en partie à l utilisation par le train de l énergie électrique
bien moins polluante que les carburants pour véhicules ;
    Des économies en coûts d exploitation (amortissement inclus) des autobus et taxis du fait
justement du report du trafic bus et taxis vers le rail ;
    Des gains de sécurité routière (réduction du nombre d accidents matériels et de victimes sur
la route, qui se traduit par une réduction des coûts sociaux correspondants) ;
    Des réductions des atteintes à l environnement (moins de gaz d échappement toxiques et
d émissions de gaz à effet de serre)
    Des économies d entretien de la voirie suite à la diminution du trafic de bus et de
voitures : le transfert modal vers le rail se traduit par une diminution de l ensemble des coûts
d utilisation de la voirie (entretien, fonctionnement, renouvellement, etc.).
    Economie de l espace : Le chemin de fer occupe au maximum pour une double voie une
bande de 14 m de largeur avec un débit maximal de 15 700 voyageurs/heure/sens. Pour une
autoroute 2x2, par exemple, cela nécessiterait une bande de 40 m de largeur pour un débit
maximal de 3600 voyageurs/heure/sens.




                                                                                                    12
Autres modes de transport de masse : entre autobus, tramway et métro, le choix est vite fait


              Les différentes gammes de capacité des systèmes de transport
Capacité de transport = Fréquence de desserte x Capacité des véhicules
  Ø Charge < 3 000 passagers / heure / sens                                                                                                                  Autobus
  Ø Charge de 3 000 à 7 000 passagers / heure / sens                                                                                                         Tramway
  Ø Charge > 7 000 : Système en site propre intégral                                                                                                         Métro




                                                                                                                                                    70 000
                                                          7 000


                                  Train




                                                                                               32 000
                                                4 000




                                 Metro
                                                                              20 000
                                                4 000




                Metro automatique léger
                                              2 880



                                                                  7 000




                                  tram
                                              2 000
                                                        3 000




                 autobus en site propre

                                          0           5 000 10 000 15 000 20 000 25 000 30 000 35 000 40 000 45 000 50 000 55 000 60 000 65 000 70 000 75 000 80 000




                                                                                                                                                                       13
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II.4 - Le métro d Alger : un projet prometteur mais qui peine à voir le bout du tunnel

Au fil des ans, les algérois l ont presque oublié. Certains ont
fini par ne plus y croire. Trop de retards, trop de reports et donc
trop d attentes, trop de désillusions aussi et trop d argent
gaspillé. En quinze ans, seules quatre stations ont été
construites (voir figure en encadré) ! C est dire que le métro
d Alger peine à sortir des méandres des incertitudes et à
entrevoir enfin le bout du tunnel.

Lancé en 1983, relancé en 1990 pour enfin être définitivement
relancé en 2003 après avoir repatiné de longues années, le
projet du métro d Alger tire pratiquement à sa fin.                   Etapes de réalisation du 1er tronçon

Le schéma de principe qui ressort de l étude de conception réalisée en 1982 a prévu pour le long
terme un réseau constitué de trois lignes, totalisant 56 km de tunnels et 54 stations.
Actuellement, c est le tronçon de 12,5 km Oued Koriche - Haï El Badr qui constitue l axe de
priorité. Et pour cause, celui-ci traverse huit communes considérées parmi les plus denses de la
ville, à savoir Bachdjarah, El Makaria, Hussein Dey, El Hamma, Sidi M hamed, Alger Centre,
Bab El Oued et Oued Koriche. Mais pour des raisons de capacité financière et technique, cette
première phase a été scindée en deux étapes : Haï El Badr/Grande Poste, soit 9 km de ligne (10
stations), y compris le complexe de maintenance et le complexe administratif, et Grande
Poste/Oued Koriche, soit 3,5 km (6 stations).

Le 1er tronçon permettra à terme le transport de 41 000 voyageurs par heure et par sens (82 000
passagers par heure). A cette ligne s ajoutera la concrétisation de trois prolongements. Le
premier ira de Tafourah Grande Poste vers la place des martyrs (1,6 km) et passera par la place
Emir Abd El Kader et la Casbah. Le second ira de Hai El Badr (Bachdjarrah) vers El Harrach
centre (3,6 km). Le troisième prolongement concerne, pour sa part, le trajet Hai El Bade Ain
Naadja (3,07 km).

Sont prévus pour le métro d Alger 14 trains de 6 voitures. Ils sillonneront le 1er tronçon de la
ligne à une vitesse de 70 km /h et une capacité totale d un peu plus de 1200 voyageurs par
déplacement dont 208 places assises. L intervalle de temps entre 2

Voitures est de 200 s, soit 3 mn et 20 s. Ce temps de passage sera progressivement réduit jusqu à
être ramené à seulement 100 s (1 mn et 40 s).

Pour sa part, l agglomération d Oran se verra à son tour dotée d un métro dont le projet est
actuellement à l état d étude.




                                                                                                             16
La première phase de la ligne 1 du Métro qui se développe
parallèlement à la côte est enterrée sur toute sa longueur, à
l exception de la station Haï El Badr et de certains ouvrages
annexes (garage / atelier de maintenance). Toutes les
stations, sauf celle de Hai El Badr (station en surface) sont
équipées d escaliers mécaniques. Le poste de commande
centralisé (PCC) à partir duquel est centralisée toute
                                      l information relative
                                      au bon fonctionnement du Métro. Le PCC qui est regroupé
                                      avec le poste haute tension (PHT) dans un bâtiment
                                      technique localisé aux Anassers, entre les stations Fusillés
                                      et Amirouche, assure le contrôle, la surveillance et la
                                      gestion du trafic de l ensemble des rames. L alimentation
                                      électrique de la ligne est assurée à partir du PHT par
                                      l intermédiaire de 14 postes de redressement (PR), dont 8
en aérien et 6 en souterrain.

                             Caractéristiques du matériel roulant


                               Rames                     Bidirectionnelle


                             Longueur                        108,5 m


                              Largeur                        2,80 m


                              Capacité                   1200 voyageurs


                             Fréquence                    200 secondes


                         Vitesse maximale                   70 Km / H


                        Nombre des rames                        14


                     Nombre de voitures/rame                    6


                      Alimentation en énergie                 750 V


                       Capacité de voyageurs      21000/voyageurs/heure/sens



                                                                                                17
18
19
20
21
II.5 - Le tramway, ou le sphinx qui renait de ses cendres

L histoire du tramway moderne d Alger est celui d une renaissance. Pendant près d un demi-
siècle, c'est-à-dire entre 1960 et 2009, le tramway a quasiment totalement disparu du sol
algérien, alors qu il a su résister dans de très nombreuses villes de par le monde. Le tramway
contemporain peut dès lors apparaître comme une innovation. Seuls les septuagénaires ont un
souvenir concret de l ancien objet. D autres ont gardé seulement la vision de rails qui
engravèrent encore longtemps les dernières chaussées pavées des rues de nos villes qui en
étaient dotées, à l instar d Alger, Constantine et Annaba. En tant qu équipement incarnant
l innovation technologique, élément du paysage et moyen de reconquête de l espace public, le
tramway moderne possède sa propre architecture, celle de l insertion d une plate forme
technique avec ses stations dans un espace urbain préexistant qu il contribue à remodeler. Sa
participation à la refonte du tissu qu il traverse concerne à la fois l armature urbaine dans son
ensemble, qu il contribue à dynamiser, et les formes urbaines qu il concourt à redéfinir.

Le tramway permet également de redonner l espace public que la voiture avait confisqué à la
promenade et au piéton. Occupant majoritairement la rue, il ne s agit pas de simples rails noyés
dans la chaussée, comme se fut le cas jadis, mais d une véritable infrastructure qui marque de
son sceau le tissu qu elle traverse. Le double sillon des rails trace une piste d emprise à travers
les voies de la ville, qu elle marqua d une manière indélébile à l image d un tatouage, qui loin
de s estomper, reste vivace, et jamais ne s efface malgré le temps qui passe.

Le tramway joue aussi un rôle primordial pour requalifier l espace urbain. Sa réinsertion dans
les villes qui l adoptent aujourd hui peut se manifester dans l espace public par la réduction des
emprises qui étaient dédiées à la voiture particulière et leur rétrocession au tramway. Le rail
oublié dans les rues goudronnées fait avec le tramway sa réapparition dans le centre ville, mais
émerge aussi dans le paysage des périphéries, sans toutefois l effet négatif de coupure engendré
par le monde ferroviaire. Il devient un élément structurant essentiel dans ces territoires bâtis
d ordre discontinu, en voie de transformation, et donc de requalification.

La « restauration » de ces espaces publics restés pendant longtemps otages de l hégémonie de
l automobile passe par la diminution significative de l usage de cette dernière, de la vitesse et de
la surface allouée à la circulation et au stationnement. Qui plus est, pour l occupation d une
même voie, la capacité d accueil du tramway est autrement beaucoup plus importante que celle
de la voiture, même si cette dernière circulait en convois, ce qui est bien entendu absurde.

Rappelons qu une rame de tramway de 244 personnes (112 m²) remplace l espace occupé par
177 voitures (1600 m²). Dans les centres villes, la restriction de l accès automobile et de
réduction du stationnement de surface accompagnent un meilleur partage de l espace viaire au
profit de la reconquête des trottoirs, des promenades plantées et d une cohabitation avec d autres
modes de transports lents comme le vélo ou la marche à pied tout simplement.




                                                                                                  22
177 voitures      =         3 Bus          =      1 tramway

Le premier attribut du tramway est de relier entre eux différentes parties et différents points de la
ville. A la différence du métro qui met en communication de manière abstraite, parce que
circulant le plus souvent dans les entrailles de la ville, ce qui ne dévoile rien de la ville, ou de
l autobus noyé dans la circulation, le tramway se matérialise dans la ville par une présence
physique et symbolique forte. Le tramway joue donc un rôle de repère familier et efficace du
transport public dans la ville.

Dans la plupart des agglomérations, le tramway matérialise un lien symbolique fort entre le
centre ville et la banlieue. Ce lien est d autant plus fort que le trajet du centre à la périphérie est
vécu sans discontinuité dans l espace public de surface. Le paysage urbain y est donné à voir à
travers la variété de ses tissus urbains, denses au centre et de plus en plus distendus vers la
périphérie. Les différents seuils de la ville sont perçus à travers la particularité capitale de
l urbanité, la continuité urbaine, mise en évidence si elle existe, et créée, renforcée si elle est
encore inexistante ou à ses premiers balbutiements.

Dans le périurbain, où l automobile, incontournable, a dilaté démesurément les espaces, le
tramway peut rééquilibrer la tendance et devenir le lien organique souverain autour duquel
s organise la structure principale de l espace public, le lien entre les équipements et les
principales polarités urbaines (pôles d emploi, administrations, universités, hôpitaux, grands
ensembles, équipements de commerce et de loisirs, etc. ).

Dans le processus de la réinsertion du tramway à Alger, il y a un rythme et une logique qui sont
doubles. Dans un premier temps le projet de tramway cherchera à relier, à mettre en
communication le maximum d équipements existant dans les aires les plus densément occupées
de l agglomération (habitat et emploi), et à désenclaver les zones distendues par l étalement
urbain et l éparpillement de l habitat. Dans un deuxième temps, par un processus dialectique,
lorsque les lignes seront construites, la physionomie même des quartiers traversés par le
tramway pourrait changer grâce à l implantation de nouveaux équipements et de nouvelles
structures à vocation multiple à proximité immédiate du tramway.

Si le premier temps est celui du rattrapage, le second sera incontestablement celui d un
renversement dans l ordre des priorités du développement urbanistique.
                                                                                                     23
24
CARACTERISTIQUES DE LA LIGNE PRIORITAIRE D ALGER

                                       Tronçon prioritaire          Tronçon
                                                                                   Ligne complète
                                          1ère tranche            2ème tranche
         Caractéristiques
                                        Fusillés /Bordj El    Bordj El Kiffan /
                                                                                   Fusillés/Dergana
                                              kiffan             Dergana

          Longueur (km)                       16,3                     6,9              23,4

                                         30 dont 6 pôles          8 dont 2 pôles
       Nombre de stations                                                                38
                                           d échanges              d échanges

Distance moyenne Inter station (m)              560                    630               600

Nombre de voyageurs estimé /jour
                                            150 000                  35 000            185 000
   (année de mise en service)

Fréquence de desserte en heure de        1 rame par sens      1 rame par sens
                                                                                          -
             pointe                      toutes les 4 mn      toutes les 8 mn

 Habitants et étudiants desservis           450 000                  50 000            500 000



              CARACTERISTIQUES DE LA L EXTENSION (Fusillés Bir Mourad Rais)

  §   Longueur : 4.06Km
  §   Nombre de stations : 6
  §   Inter station moyenne : 700 m
  §   Temps de parcours : 14 mn
  §   Vitesse commerciale : 23 Km/h
  §   Fréquence : 4minutes en heure de pointe
  §   5 rames de 43,72 m de longueur et 2.65 m de largeur
  §   Capacité : 400 voyageurs par rame (densité de 6 pers /m2)
  §   Capacité en heure de pointe : 4 499 voyageurs / heure/sens
  §   Clientèle attendue : 14 Millions passagers/an en 2015




                                                                                                 25
Belle vue
                      Ciloc

                              Mosquée Emir A.E.Kader

Cité Kouhil Lakhder
                                      Université Mentouri

                      Z.I Rhumel


                                               Institut d Architecture
                                                      (Zarzara)




                                                   Ain El Bey




                                                                         26
CARACTERISTIQUES DE LA LIGNE PRIORITAIRE DE CONSTANTINE

                                                     Tronçon prioritaire
          Caractéristiques
                                           "Station Ben Abdel Malek - Zouaghi"

           Longueur (km)                             8,1 Axe Nord - Sud

         Nombre de stations              11 dont 4 pôles d échanges et 2 parcs relais

           Fréquentation
                                               6000 passagers / heure / sens
      (année de mise en service)

               Viaduc                       Longueur : 465 m, hauteur : 8 à 23 m

 Fréquence de desserte en heure de
                                                            4 mn
              pointe

        Vitesse commerciale                               20 km / h

Capacité nominale du matériel roulant         400 personnes (6 passagers / m2)




                                                                                        27
LE TRACE DE L'EXTENSION Zouaghi       Ali Mendjeli




                  CARACTERISTIQUES DE LA L EXTENSION (Zouaghi Ville nouvelle Ali Mendjeli)

           §   Longueur : 9,1Km
           §   Nombre de stations : 10
           §   Inter station moyenne : ?700 m
           §   Temps de parcours : 14 mn
           §   Vitesse commerciale : 24,4 Km/h
           §   Fréquence : 3 minutes en heure de pointe
           §   24 rames de 45 m de longueur et 2.65 m de largeur
§   Capacité : 300 voyageurs par rame (densité de 6 pers /m2).




                                                                                             28
Ligne prioritaire du Tramway d Oran




                                      29
CARACTERISTIQUES DE LA LIGNE PRIORITAIRE D ORAN


               Caractéristiques                       Ligne prioritaire


                   Longueur                              18,7 Kms


              Nombre de stations                             32


        Distance inter station moyenne                     500 m


         Fréquence en heure de pointe                    4 minutes


     Temps de parcours (sur les 18,7 Kms)               47 minutes


        Vitesse commerciale(Moyenne)                      20 Km/h


   Nombre de rames : parc matériel roulant                   30


    Capacité d une rame (6 Voyageurs/m²)              400 Voyageurs


      Capacité offerte en heure de pointe          5000 Voyageurs/h/sens


 Clientèle attendue à l heur de pointe en 2015        15 000 pass/HP

   Superficie du centre de maintenance pour
                                                        07 Hectares
             remisage et entretien
Nombre de sous stations électriques réparties le
                                                             11
              long de la ligne

           Nombre d ouvrages d art                           03

Nombre de carrefours à équiper en signalisation
                                                             19
     tricolore avec priorité au tramway




                                                                           30
LE TRACE EXTESION DE LA LIGNE OUEST (LIGNE D) DU TRAMAY D ORAN




                                                                 31
LES CARACTERISTIQUES DE LA L EXTENSION

§   Longueur : 8,6Km
§   12 Stations
§   Temps de parcours : 46mn
§   Vitesse commerciale : 20 Km/h
§   Fréquence : 6 minutes en heure de pointe
§   11 rames de 35 m de longueur et 2.65 m de largeur
§   Capacité en heure de pointe : 4400 voyageurs / heure/sens
§   Clientèle attendue : 17,5Millions passagers / an en 2015 (Année de mise en service).




                                                                                           32
Rizzi Amor

                                                                                     Kouba
                                             tramway                                                        28 janvier 1957
                                                                                                             Cité Patrice Lumumba

                                                                                                              Cité Ménadia

                                                       Annaba                         ts
                                                                                  en        st      ad
                                                                              em         ue      ur       1er novembre 1954
                                                                            g          O e o
                                                                         lo          e         M
                                                                      76          nt uch                   Wilaya
                                                                   12          ra
                                                                té        n ét      i do                  Victor Hugo
                                                             Ci        Pé
                                                                                  D
                                                                                                         Gare SNTF
                                                                                         ad
                                                                                      er                     Avant Port
                           Cité 400 logements
                                                                                 o uz
                                                                               B                  Kouche Noureddine
                                                                            ne
                              Bouhdid
                                                                       o ci                 Sidi Brahim
                                                  Hay Rym            H
                     5 Juillet 1962

                                                                                              Seybouse


                     Sidi Achour

                                                                                            Lacombe
                     Parc d attraction
                                                   Bidari
                                   Bidari
                                                                                             RN16

                                                      un
                                                         i          El Bouni
Centre de maintenance                         El Bo           ni
                                       rs
                                          ité         E l Bou
                                                                                       El Bouni Est
                                   ive         pi tal          st
                                Un                          ue
                                            Hô         ni O
                                                  B ou
                                              El                       El Bouni Centre




                                          LES CARACTERISTIQUES DE LA LIGNE

   -   Longueur : 21,7 km
   -   35 stations
   -   inter station moyenne : 590 m
   -   Temps de parcours : 40 minutes
   -   vitesse commerciale : 18,5 km/h
   -   Fréquence : 3 minutes en heure de pointe
   -   72 rames de 50 m de longueur et 2,65 m de largeur,
   -   capacité 330 voyageurs par rame (avec 6 voyageurs / m²)
   -   Capacité en heure de pointe : 16 000 voyageurs/heure/sens pour les deux lignes




                                                                                                                                    33
34
LES CARACTERISTIQUES DE LA LIGNE


- Longueur : 22,4 km
- 41 stations
- inter station moyenne : 525 m
- Temps de parcours : 45 minutes
- vitesse commerciale : 20,3 km/h
- Fréquence : 4 minutes en heure de pointe
- 40 rames de 45 m de longueur et 2,65 m de largeur,
- capacité 330 voyageurs par rame (avec 6 voyageurs / m²)
- Capacité en heure de pointe : 5000 voyageurs/heure/sens.




                                                                  35
Parc relais

B       Pôle bus
                                                                          B
    Gare SNTF
                                                              Gare SNTF




                                                              B




                                             B




    B




                              LES CARACTERISTIQUES DE LA LIGNE

- Longueur : 15 km
- 24 stations
- inter station moyenne : 650 m
- Temps de parcours : 41 minutes
- vitesse commerciale : 22 km/h
- Fréquence : 4 minutes en heure de pointe
- 29 rames de 45 m de longueur et 2,65 m de largeur,
- capacité 330 voyageurs par rame
- Capacité en heure de pointe : 5000 voyageurs/heure/sens
- Clientèle attendues : 171 000 passagers par jour en 2015.




                                                                              36
37
LES CARACTERISTIQUES DE LA LIGNE




        2 Lignes                   Ligne 1               Ligne 2                 Total

       Longueur                    13,2 km                2,3 km            15,5 km

        Stations                      21                       5                  26

Inter - station moyenne             650 m                  530

  temps de parcours                 40 mn                 6,5 mn

  vitesse commerciale             19,5 km/h             20 km / h

       fréquence                     6 mn                  4 mn



- 27 rames de 45 m de longueur et 2,65 m de largeur, capacité 330 voyageurs par rame
- Capacité en heure de pointe : 3300 et 5000 voyageurs/heure/sens
- Clientèle attendues : 135 000 passagers par jour en 2017
- Centre de maintenance au terminus de la Salamandre (4 à 7 hectares)
- 12 sous-stations électriques réparties le long de la ligne
- 2 ouvrages d art pour franchissement de l oued Ain Sefra et pour franchir les voies ferrées au
   centre ville
- 38 carrefours à équiper en signalisation tricolore avec priorité au tramway.




                                                                                              38
39
LES CARACTERISTIQUES DE LA LIGNE

- Longueur : 13,8 km
- 22 stations
- inter station moyenne : 700 m
- Temps de parcours : 40 minutes
- vitesse commerciale : 20 km/h
- Fréquence : 3 minutes et 45 secondes en heure de pointe
- 26 rames de 35 m de longueur et 2,5 m de largeur,
- Capacité : 330 voyageurs par rame
- Capacité en heure de pointe : 5000 voyageurs/heure/sens
- Clientèle attendues : 24 Million passagers/an en 2015 (année de mise en service).




                                                                                      40
Terminus
                                                               Coupe




      Gare multi modale




Coupe de                  Coupe de section 2 :
                             Avenue 1er
                                                 Coupe de section




                                                                       41
LES CARACTERISTIQUES DE LA LIGNE

Le tracé retenu pour la première ligne de tramway d Ouargla est en forme d un U reliant El
Ksar à la nouvelle ville (Hai Nasr) en passant par le centre ville.

  - Longueur : 12,6 km
  - 23 stations
  - Inter station moyenne : 420 m
  - Temps de parcours : 37 minutes
  - vitesse commerciale : 20 km/h
  - Fréquence : 4 minutes en heure de pointe
  - 34 rames de 45 m de longueur et 2,5 m de largeur,
  - capacité 330 voyageurs par rame
  - Capacité en heure de pointe : 5000 voyageurs/heure/sens
  - Clientèle attendues : 14000 passagers/HP en 2015.




                                                                                       42
43
III    Conclusion : Les impacts des transports collectifs par rapport aux enjeux du
développement durable
La mise en circulation des nouveaux modes de transport de masse en rappelle à la consécration des
notions de multimodalité et d intermodalité, devenues intrinsèquement liées à toute stratégie de
transport qui se veut efficace et novatrice.

Par définition, la multimodalité désigne l utilisation de plusieurs moyens de transport pour un
même déplacement. L intermodalité indique, quant à elle, l utilisation alternée de différents
moyens de transport : l automobiliste est aussi un piéton et un usager des transports en commun.

L intermodalité est un principe qui consiste à organiser et articuler l offre de transport, coordonner
plusieurs systèmes modaux par une gestion et un aménagement spécifiques des interfaces entre les
différents réseaux. L objectif est d aider les voyageurs à rationaliser leur choix entre plusieurs
modes de transports au cours d'un même déplacement, de faciliter les échanges d un mode à un
autre en un minimum de temps et un maximum de confort. Au-delà de ces préoccupations propres à
l usager, l intermodalité vise la diminution de l utilisation de la voiture et le développement des
modes alternatifs. L organisation de l intermodalité nécessite de raisonner en terme de service et
non plus de modes, et en terme de réseau de transport et non pas de simple juxtaposition de
démarches modales.

Pour satisfaire à ces priorités, la réussite d'un projet intermodal dépend de 4 exigences toutes aussi
indispensables les unes que les autres. La première condition, à savoir l offre coordonnée, implique
une compatibilité des horaires entre tous les modes de transport inclus dans le projet. La seconde
exigence qui consiste en la tarification intégrée, stipule un seul titre de transport valable sur
plusieurs réseaux de transport, tandis que la troisième, l information multimodale, nécessite un seul
support regroupant l'ensemble des données relatives à l'offre des différents modes de transport. La
dernière condition concerne les pôles d échanges, où plusieurs modes de transport sont disponibles
dans un même lieu.

                                           Les pétales de l intermodalité




                                                        Pôle
                                                     d'échanges
                                                                            multimodale
                              coordonnée




                                                                            Information
                                 Offre




                                                  Intermodalité


                                                       intégrée
                                                      Tarification




                                                                                                    44
Or, pour atteindre ces objectifs, la nécessité d une architecture institutionnelle qui coordonne
l ensemble de ces actions se fait de plus en plus sentir. Il s agit, de l Autorité Organisatrice des
Transports Urbains, dont il a été déjà question depuis la promulgation de la loi N° 01-13 du 7 août
2001 portant organisation des transports terrestres, mais qui peine jusqu à nos jours à voir le jour.

III.1 - Impacts sur la demande de déplacements et de la mobilité

L'indicateur le plus global qui permet d'estimer l efficacité et la performance d un réseau de
transport collectif est bien entendu la capacité d accueil et donc le nombre de voyages par habitant.
Si on y ajoute les conditions de confort physique et visuel, la réduction des temps de trajet,
l amélioration de la sécurité pour l ensemble des usagers, la fréquentation massive des transports
collectifs ne serait désormais plus du domaine du mythe.

En se basant sur les estimations établies pour chaque réseau, et en escomptant sur les résultats
probants issus des données de référence, on pourra obtenir des indices suffisamment fiables pour
nous permettre d avancer qu en termes de mobilité, le nouveau système multimodal apportera un
plus et permettra des transferts vers les TC non négligeables.

En effet, les prévisions de trafic pour les différents réseaux de transport montrent que l injection
dans les villes algériennes des transports de mase assujettis des contraintes de la circulation aura un
impact sensiblement positif sur la fréquentation des TC. La mise en service et l intégration de ces
infrastructures devrait donc faire augmenter très fortement la part de marché des TC dans les zones
qu ils desservent. Cela représente autant de voitures en moins sur le réseau routier.

III.2 - Impacts économiques : Un tremplin pour le développement économique

Faibles consommateurs d'espace public par rapport à la voiture particulièrement vorace et
insatiable, les transports en commun permettent une utilisation plus efficace et rationnelle de ce
dernier, et donc une réduction de la congestion et des surcoûts qui en découlent. Leur impact sur
l économie ne s arrête pas à cela, dans la mesure où ils irriguent les secteurs densément peuplés de
l agglomération et y permettent la mobilité nécessaire à toute activité économique (déplacements
domicile - travail, loisirs mais aussi toutes les autres activités de la vie urbaine).

Ainsi, une ville qui garantit une mobilité efficace sera d autant plus attractive en matière
d implantation de nouvelles entreprises et notamment d entreprises à haute valeur ajoutée, que
l achalandage économique sera revu à la hausse. Cette attractivité rendue possible par l efficacité
des transports peut donc être considérée comme indirectement productrice de croissance
économique.




                                                                                                     45
III.3 - Impacts sur la cohésion et l équité sociales

La possibilité d accéder, dans le sens spatial du terme, au travail, à l éducation, aux services de
soins de santé et aux autres opportunités que la ville offre à ses habitants est un facteur clé de
l inclusion sociale. Les risques sérieusement envisagés de décohésion sociale ne sont pas
indépendants de la dimension géographique de la vie urbaine. Sous cet angle, dans un contexte
général moins favorable à la disposition de moyens individuels de déplacement, les transports, à
plus forte raison quand ils sont intégrés, constituent un outil de liaison entre les différents quartiers
de villes spatialement étalés, voire éclatés.

III.4 - Impacts environnementaux : une meilleure qualité de vie dans un environnement sain

La mobilité des personnes et des biens est la source la plus importante d'émissions de gaz à effet de
serre. Du fait de sa faible consommation d'énergie fossile, rapportée au nombre de personnes
transportées, le transport intermodal, qui allie tous les moyens de transport, à commencer par la
marche à pied jusqu aux moyens lourds tels que le train, le métro et le tramway, peut s'avérer être
un levier indispensable pour véritablement espérer accéder à la nécessité de diminuer les émissions
de gaz à effet de serre.

Localement, l'impact environnemental positif des transports publics est très significatif, que ce soit
en termes d'émissions de particules ou de bruit. Par ailleurs, une plus grande fluidité de la
circulation est en soi une source supplémentaire de réduction des émissions polluantes. Le métro et
le tramway, ou encore le train de banlieue sont moins polluants, moins bruyants que l automobile,
par contre offrant des capacités d accueil beaucoup plus importantes, contribueront à préserver
l environnement des multiples dégradations occasionnées par l hégémonie de la voiture
particulière.

III.5 - Impacts sur l intégration urbaine : des outils pour aménager la ville

Les effets intégrateurs des transports collectifs en site propre (TCSP), comme le train de banlieue,
le métro et le tramway, participent activement, sous réserve d une stratégie urbaine cohérente et
coordonnée, dans l équilibre territorial et le renforcement de l armature urbaine. Le site propre pour
tramway par exemple, met au service de la population urbaine dans son ensemble, un réseau de
transport dont le degré de performance est constant tout au long du tracé, et ce, quelque soit la
nature et la morphologie du quartier traversé. De ce point de vue, l'effet lié à la continuité se diffuse
le long de la ligne et contribue a priori à rapprocher entre eux, par le traitement général de la voirie,
les quartiers périphériques, assez pauvres sur les plans urbains et équipements, au centre-ville très
dense et très convoité.




                                                                                                       46
Références bibliographiques

INGEROP/BETUR : Etude du schéma directeur des transports urbains et de faisabilité du tramway dans
l agglomération d Oran, 2008

Stander World s Best Bank : « Synthèse du plan d entreprise de référence » , SNTF, 2008.

ENSITRANS : Etudes des extensions de la 1ère ligne du tramway d Oran, 2008

Idem : Etude de faisabilité du Tramway à Sidi Bel Abbes, 2009

               TRANSURB : Etude de faisabilité de la 1ère ligne de tramway d Annaba, 2008

Idem : Tramway de Constantine, Etude de l extension de la ligne de Ali Mendjeli, 2008

Idem ; Etude de faisabilité du Tramway dans l agglomération de Ouargla, 2008

Idem : Etude de l extension d une ligne de tramway à Mostaganem, 2008

Idem ; Etude de faisabilité d une ligne de Tramway à Batna, 2009

Présentation du projet métro, Ministère des Transports, 2008.

Présentation des projets de télécabines rénovées au Ministère des Transports, 2008.

BETUR : Etude de l extension de la 1ère ligne du tramway d Alger, 2009

Idem : Extension Ouest du tramway d Oran : Etude de faisabilité « Insertion urbaine », 2010

Berchache.R : Développement urbain et multimodalité face aux enjeux du développement durable :
  Enjeux et perspectives : Cas de l agglomération d Alger. Mémoire de Magister en Urbanisme, EPAU 2011.




                                                                                                     47

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  • 1. Des transports durables, pour mieux vivre la ville BERCHACHE Rafika , Post Graduante 2ème année de magister & Tahar BAOUNI . Maitre de conférences chercheur : Laboratoire, Ville, Urbanisme et Développement Durable(VUDD): Ecole Polytechnique d Architecture et d Urbanisme (EPAU)- Alger. Adresse mail : rberchache@yahoo.fr Sommaire I - Introduction II Alternatives à la voiture particulière, ou transports durables II.1 restructurations des régies de transports II.2 Mise à contribution du transport par câble II.3 - Modernisation du réseau ferroviaire II.4 - Le métro d Alger : un projet prometteur mais qui peine à voir le bout du tunnel II.5 - Le tramway, ou le sphinx qui renait de ses cendres III - Conclusion III.1 - Impacts sur la demande de déplacements et de la mobilité III.2 - Impacts économiques : Un tremplin pour le développement économique III.3 - Impacts sur la cohésion et l équité sociales III.4 - Impacts environnementaux : une meilleure qualité de vie dans un environnement sain III.5 - Impacts sur l intégration urbaine : des outils pour aménager la ville 1
  • 2. I - Introduction Les systèmes de transport ont toujours eu un impact décisif sur le développement urbain et réciproquement. Les transports façonnent la ville et son fonctionnement, les formes de son organisation, la localisation des différentes activités qui en constituent le moteur social et économique, et l ossature de son urbanité. De même que le développement des villes structure le système des transports et en détermine les composantes, l extension et le redéploiement des différents réseaux. Passant du statut de villes pédestres qui palpitaient au rythme paisible de leurs quartiers pittoresques, de leurs rues pavées et de leurs sentiers muletiers, à celui de villes trépidantes totalement dévolues à l automobile, les villes algériennes, à l instar de bon nombre d agglomérations de par le monde, ont vu leur physionomie changer graduellement à mesure que la voiture prenait de l emprise et grignotait de l espace chaque jour un peu plus. Quelque soient leurs tailles et leurs postions géostratégique, elles présentent toutes l archétype de la ville fragmentée, consommatrice de sol et génératrice de déplacements. Ces déplacements, dont la distance ne cesse de s allonger et le volume d augmenter, produisent de nombreuses nuisances : congestion routière, consommation d'énergie et d'espace, pollution atmosphérique locale et globale, bruit, accidents et inégalités sociales. En réponse à l accroissement constant de l utilisation de l automobile, et à l accroissement tout aussi important des nuisances induites, et qui compromettent sérieusement le développement de nos villes, les autorités se sont enfin attelées à la recherche de nouvelles solutions alternatives qui prônent à la fois une réduction de l utilisation de l automobile et des ses effets induits, une amélioration des conditions de la mobilité et un développement durable. Les objectifs assignés à la mise en circulation des nouveaux modes de transport se déclinent comme suit : · Réduire l hégémonie de la voiture particulière et ses effets pervers ; · Favoriser le transfert vers d autres modes alternatifs, moins consommateurs d énergie, moins polluants et beaucoup plus performants ; · Proposer un service rapide et fiable pour les déplacements, essentiellement domicile- travail qui s allongent considérablement de par l extension des agglomérations et la baisse de vitesse des autobus et des automobiles ; · Diminuer le congestionnement de la voirie; · Réduire la dégradation des conditions de circulation par une meilleure répartition entre les différents modes qui se partagent un même espace non extensible à satiété ; · Réduire les inégalités sociales en termes d accès à la ville et à ses opportunités ; · Réduire l insécurité routière ; · Protéger les zones centrales, de plus en plus asphyxiées par la circulation automobile et les espaces pris par le stationnement ; · Participer à certaines rénovations urbaines et préserver la qualité et l efficacité du fonctionnement urbain menacé par l extension incontrôlée de la circulation automobile induite elle-même par l étalement urbain tout aussi incontrôlé. 2
  • 3. II Alternatives à la voiture particulière ou transports durables La solution envisagée pour contrecarrer l hégémonie de l automobile vise à réaliser une performance telle qu en termes d équilibre territorial, d intégration urbaine, de prise en charge de la demande de déplacements de la population, et de facilité d accès à la ville et à ses services, les moyens mis ou à mettre à contribution sont très prometteurs quant au défi à relever. En effet, pris isolément, chacun des composants du nouveau système de transport est déjà susceptible de rendre d inestimables services aux usagers et à l ensemble de la collectivité, en permettant une offre substantielle en termes de capacité, de fiabilité, de confort et de sécurité. Mais intégrés et interconnectés, ils promettent un saut quantitatif et qualitatif, non seulement en termes de satisfaction des différentes formes de mobilité des usagers, mais également dans l amélioration des conditions d accès et d égalités de chances à la ville et à ses services, la réduction de la pollution et de l insécurité. De même, le développement urbain de nos villes pourrait être pensé davantage dans le sens d une véritable intégration urbaine et d un meilleur équilibre de l armature urbaine, valorisé en cela par la réduction des disparités aussi bien entre l hypercentre et la banlieue, qu entre la ville centre et les franges périphériques éclatées et pratiquement à la limite de la désintégration. Les différente projets dont il est question consistent en la mise en service du métro et tramway, l électrification du réseau ferroviaire, la restructuration des régies de transport, l aménagement de parcs d échanges et de rabattement de lignes bus autour des stations des métro et tramway, la modernisation du transport par câble permettant de désenclaver les hauteurs de la ville, l information de pointe des usagers, la tarification intégrée sur l ensemble du réseau (train, bus, métro et tramway), la mise en place de nouveaux parcours bus, des voies réservées, etc. II.1 restructurations des régies de transports Le retour de la croissance économique et de la stabilité politique au tournant des années 2000, et la prise de conscience de la piètre situation dont laquelle pataugeait le secteur des transports, ont poussé les pouvoirs publics à reconsidérer leur position vis-à-vis des différentes régies de transports. Ils décident alors de les relancer, en leur donnant les moyens de moderniser l ensemble de leurs réseaux, en mettant l accent, entre autres sur la réhabilitation et la mise à niveau des infrastructures de maintenance, la formation, la mise en place d un système de billettique permettant à terme d assurer l intégration tarifaire et la mise en place d un système de communication par radio analogique. Ce bond aussi bien qualitatif que quantitatif a été rendu possible grâce essentiellement à la mise en circulation d autobus de marque VANHOOL, dont des méga-bus de 24 mètres de long (type tribus), conformément à des conventions avec la Coopération Technique Belge (CTB). Après Alger, c est au tour des agglomérations d Oran, de Constantine et d Annaba de se voir dotées de trois nouvelles entreprises d exploitation d un réseau de transport urbain par bus. Dix autres nouvelles entités sont également programmées pour dix autres villes algériennes. 3
  • 4. II.2 Mise à contribution du transport par câble Privilégié dans certains reliefs, le téléphérique constitue le moyen de transport adéquat face à des spécificités urbaines particulièrement difficiles. C est un mode de transport particulièrement adapté à des villes au relief assez capricieux et composées de quartiers bas et d'autres situés sur les hauteurs. Aussi participe-t-il un tant soit peu à répondre à la demande de déplacements exprimée sur ces axes, autrement inaccessibles par les autres moyens de transport urbain. D autant que pour transcender les contraintes du relief et les transformer en opportunités touristiques et régler par la même les problèmes d accessibilité, le téléphérique, tout comme le funiculaire, apparaissent comme le moyen de transport le mieux approprié. Alger, Blida, Constantine, Annaba, Skikda et Tlemcen sont déjà dotées de ce système de transport. Pour Tizi Ouzou, l étude a été achevée et on est au stade du lancement du cahier des charges. Quant aux villes de Bejaia, Jijel, ElTaref, Beni Saf, Medea et Constantine concernée elle aussi par la mise en service d un autre projet de téléphériques, les projets sont encore à l état d étude et nul doute qu ils pourront rendre un service appréciable dans la prise en charge de la demande de déplacements de et vers des quartiers restés jusqu alors mal ou très peu desservis par les transports collectifs. Localisation des téléphériques à Alger 4
  • 5. Tracé du funiculaire II.3 - Modernisation du réseau ferroviaire A travers un ambitieux programme, La SNTF compte à son tour franchir une étape décisive dans sa stratégie de faire du transport ferroviaire l un des moyens de déplacement les plus importants. Il est vrai qu actuellement, elle se fait fortement concurrencer par le transport routier. Le ferroviaire était en effet délaissé depuis trois décennies, à telle enseigne que ses équipements étaient devenus obsolètes diminuant son attractivité auprès des usagers. Les pouvoirs publics affichent cependant la volonté d inverser la tendance en lançant un vaste programme pour la modernisation des chemins de fer afin de donner à ce secteur ses lettres de noblesse. Le programme de développement et de modernisation du réseau ferroviaire est caractérisé par trois axes essentiels. Le premier consiste en la modernisation du réseau existant : doublement des voies, électrification, signalisation de télécommunications. Le deuxième a trait à la densification du réseau, c'est-à-dire la création de lignes nouvelles, et le troisième concerne la maintenance du réseau existant (renouvellement des voies existantes). Ligne ferroviaire électrifiée 5
  • 6. 6
  • 7. 7
  • 8. 8
  • 9. 9
  • 10. 10
  • 11. 11
  • 12. Une étude prospective sur les bénéfices escomptés de la modernisation du réseau ferré a permis de mettre en exergue l importance indéniable des avantages qu offre le rail par rapport aux autres modes de transport, ne serait-ce que parce qu il intègre parfaitement la notion du développement durable : Une meilleure compétitivité du rail par rapport au transport routier, grâce notamment à l augmentation sensible de la vitesse commerciale du train de banlieue (58 km/h contre 45 km/h actuellement) ; Après une période de montée en puissance du service ferroviaire de banlieue, le trafic sur le réseau ferré de la banlieue d Alger atteindra rapidement les 22 millions en 2010 et 80 millions en 2022 ; certains scénarii, à considérer comme maximalistes mais vraisemblables, portent à près de 100 millions le nombre de voyageurs en 2022. Une croissance de la part de marché du rail, qui passe à 35 % ; Une économie de 200 bus et 250 taxis sur les trajets qui pourraient être redéployés sur d autres lignes, dont des lignes de rabattement sur les gares SNTF. Le gain de temps pour les usagers. Il comprend le gain de temps des anciens usagers du ferroviaire et du bus grâce à un transfert modal. Le gain moyen envisagé par passager est en moyenne de 18 minutes par voyage, 19 millions d heures sont économisées par année (en 2010), soit l équivalent de 10.000 emplois à temps plein; Le respect de l environnement : Le transfert du trafic vers le transport sur rail a toujours pour conséquence une réduction substantielle des nuisances environnementales, et principalement de la pollution atmosphérique. Ceci est dû en partie à l utilisation par le train de l énergie électrique bien moins polluante que les carburants pour véhicules ; Des économies en coûts d exploitation (amortissement inclus) des autobus et taxis du fait justement du report du trafic bus et taxis vers le rail ; Des gains de sécurité routière (réduction du nombre d accidents matériels et de victimes sur la route, qui se traduit par une réduction des coûts sociaux correspondants) ; Des réductions des atteintes à l environnement (moins de gaz d échappement toxiques et d émissions de gaz à effet de serre) Des économies d entretien de la voirie suite à la diminution du trafic de bus et de voitures : le transfert modal vers le rail se traduit par une diminution de l ensemble des coûts d utilisation de la voirie (entretien, fonctionnement, renouvellement, etc.). Economie de l espace : Le chemin de fer occupe au maximum pour une double voie une bande de 14 m de largeur avec un débit maximal de 15 700 voyageurs/heure/sens. Pour une autoroute 2x2, par exemple, cela nécessiterait une bande de 40 m de largeur pour un débit maximal de 3600 voyageurs/heure/sens. 12
  • 13. Autres modes de transport de masse : entre autobus, tramway et métro, le choix est vite fait Les différentes gammes de capacité des systèmes de transport Capacité de transport = Fréquence de desserte x Capacité des véhicules Ø Charge < 3 000 passagers / heure / sens Autobus Ø Charge de 3 000 à 7 000 passagers / heure / sens Tramway Ø Charge > 7 000 : Système en site propre intégral Métro 70 000 7 000 Train 32 000 4 000 Metro 20 000 4 000 Metro automatique léger 2 880 7 000 tram 2 000 3 000 autobus en site propre 0 5 000 10 000 15 000 20 000 25 000 30 000 35 000 40 000 45 000 50 000 55 000 60 000 65 000 70 000 75 000 80 000 13
  • 14. 14
  • 15. 15
  • 16. II.4 - Le métro d Alger : un projet prometteur mais qui peine à voir le bout du tunnel Au fil des ans, les algérois l ont presque oublié. Certains ont fini par ne plus y croire. Trop de retards, trop de reports et donc trop d attentes, trop de désillusions aussi et trop d argent gaspillé. En quinze ans, seules quatre stations ont été construites (voir figure en encadré) ! C est dire que le métro d Alger peine à sortir des méandres des incertitudes et à entrevoir enfin le bout du tunnel. Lancé en 1983, relancé en 1990 pour enfin être définitivement relancé en 2003 après avoir repatiné de longues années, le projet du métro d Alger tire pratiquement à sa fin. Etapes de réalisation du 1er tronçon Le schéma de principe qui ressort de l étude de conception réalisée en 1982 a prévu pour le long terme un réseau constitué de trois lignes, totalisant 56 km de tunnels et 54 stations. Actuellement, c est le tronçon de 12,5 km Oued Koriche - Haï El Badr qui constitue l axe de priorité. Et pour cause, celui-ci traverse huit communes considérées parmi les plus denses de la ville, à savoir Bachdjarah, El Makaria, Hussein Dey, El Hamma, Sidi M hamed, Alger Centre, Bab El Oued et Oued Koriche. Mais pour des raisons de capacité financière et technique, cette première phase a été scindée en deux étapes : Haï El Badr/Grande Poste, soit 9 km de ligne (10 stations), y compris le complexe de maintenance et le complexe administratif, et Grande Poste/Oued Koriche, soit 3,5 km (6 stations). Le 1er tronçon permettra à terme le transport de 41 000 voyageurs par heure et par sens (82 000 passagers par heure). A cette ligne s ajoutera la concrétisation de trois prolongements. Le premier ira de Tafourah Grande Poste vers la place des martyrs (1,6 km) et passera par la place Emir Abd El Kader et la Casbah. Le second ira de Hai El Badr (Bachdjarrah) vers El Harrach centre (3,6 km). Le troisième prolongement concerne, pour sa part, le trajet Hai El Bade Ain Naadja (3,07 km). Sont prévus pour le métro d Alger 14 trains de 6 voitures. Ils sillonneront le 1er tronçon de la ligne à une vitesse de 70 km /h et une capacité totale d un peu plus de 1200 voyageurs par déplacement dont 208 places assises. L intervalle de temps entre 2 Voitures est de 200 s, soit 3 mn et 20 s. Ce temps de passage sera progressivement réduit jusqu à être ramené à seulement 100 s (1 mn et 40 s). Pour sa part, l agglomération d Oran se verra à son tour dotée d un métro dont le projet est actuellement à l état d étude. 16
  • 17. La première phase de la ligne 1 du Métro qui se développe parallèlement à la côte est enterrée sur toute sa longueur, à l exception de la station Haï El Badr et de certains ouvrages annexes (garage / atelier de maintenance). Toutes les stations, sauf celle de Hai El Badr (station en surface) sont équipées d escaliers mécaniques. Le poste de commande centralisé (PCC) à partir duquel est centralisée toute l information relative au bon fonctionnement du Métro. Le PCC qui est regroupé avec le poste haute tension (PHT) dans un bâtiment technique localisé aux Anassers, entre les stations Fusillés et Amirouche, assure le contrôle, la surveillance et la gestion du trafic de l ensemble des rames. L alimentation électrique de la ligne est assurée à partir du PHT par l intermédiaire de 14 postes de redressement (PR), dont 8 en aérien et 6 en souterrain. Caractéristiques du matériel roulant Rames Bidirectionnelle Longueur 108,5 m Largeur 2,80 m Capacité 1200 voyageurs Fréquence 200 secondes Vitesse maximale 70 Km / H Nombre des rames 14 Nombre de voitures/rame 6 Alimentation en énergie 750 V Capacité de voyageurs 21000/voyageurs/heure/sens 17
  • 18. 18
  • 19. 19
  • 20. 20
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  • 22. II.5 - Le tramway, ou le sphinx qui renait de ses cendres L histoire du tramway moderne d Alger est celui d une renaissance. Pendant près d un demi- siècle, c'est-à-dire entre 1960 et 2009, le tramway a quasiment totalement disparu du sol algérien, alors qu il a su résister dans de très nombreuses villes de par le monde. Le tramway contemporain peut dès lors apparaître comme une innovation. Seuls les septuagénaires ont un souvenir concret de l ancien objet. D autres ont gardé seulement la vision de rails qui engravèrent encore longtemps les dernières chaussées pavées des rues de nos villes qui en étaient dotées, à l instar d Alger, Constantine et Annaba. En tant qu équipement incarnant l innovation technologique, élément du paysage et moyen de reconquête de l espace public, le tramway moderne possède sa propre architecture, celle de l insertion d une plate forme technique avec ses stations dans un espace urbain préexistant qu il contribue à remodeler. Sa participation à la refonte du tissu qu il traverse concerne à la fois l armature urbaine dans son ensemble, qu il contribue à dynamiser, et les formes urbaines qu il concourt à redéfinir. Le tramway permet également de redonner l espace public que la voiture avait confisqué à la promenade et au piéton. Occupant majoritairement la rue, il ne s agit pas de simples rails noyés dans la chaussée, comme se fut le cas jadis, mais d une véritable infrastructure qui marque de son sceau le tissu qu elle traverse. Le double sillon des rails trace une piste d emprise à travers les voies de la ville, qu elle marqua d une manière indélébile à l image d un tatouage, qui loin de s estomper, reste vivace, et jamais ne s efface malgré le temps qui passe. Le tramway joue aussi un rôle primordial pour requalifier l espace urbain. Sa réinsertion dans les villes qui l adoptent aujourd hui peut se manifester dans l espace public par la réduction des emprises qui étaient dédiées à la voiture particulière et leur rétrocession au tramway. Le rail oublié dans les rues goudronnées fait avec le tramway sa réapparition dans le centre ville, mais émerge aussi dans le paysage des périphéries, sans toutefois l effet négatif de coupure engendré par le monde ferroviaire. Il devient un élément structurant essentiel dans ces territoires bâtis d ordre discontinu, en voie de transformation, et donc de requalification. La « restauration » de ces espaces publics restés pendant longtemps otages de l hégémonie de l automobile passe par la diminution significative de l usage de cette dernière, de la vitesse et de la surface allouée à la circulation et au stationnement. Qui plus est, pour l occupation d une même voie, la capacité d accueil du tramway est autrement beaucoup plus importante que celle de la voiture, même si cette dernière circulait en convois, ce qui est bien entendu absurde. Rappelons qu une rame de tramway de 244 personnes (112 m²) remplace l espace occupé par 177 voitures (1600 m²). Dans les centres villes, la restriction de l accès automobile et de réduction du stationnement de surface accompagnent un meilleur partage de l espace viaire au profit de la reconquête des trottoirs, des promenades plantées et d une cohabitation avec d autres modes de transports lents comme le vélo ou la marche à pied tout simplement. 22
  • 23. 177 voitures = 3 Bus = 1 tramway Le premier attribut du tramway est de relier entre eux différentes parties et différents points de la ville. A la différence du métro qui met en communication de manière abstraite, parce que circulant le plus souvent dans les entrailles de la ville, ce qui ne dévoile rien de la ville, ou de l autobus noyé dans la circulation, le tramway se matérialise dans la ville par une présence physique et symbolique forte. Le tramway joue donc un rôle de repère familier et efficace du transport public dans la ville. Dans la plupart des agglomérations, le tramway matérialise un lien symbolique fort entre le centre ville et la banlieue. Ce lien est d autant plus fort que le trajet du centre à la périphérie est vécu sans discontinuité dans l espace public de surface. Le paysage urbain y est donné à voir à travers la variété de ses tissus urbains, denses au centre et de plus en plus distendus vers la périphérie. Les différents seuils de la ville sont perçus à travers la particularité capitale de l urbanité, la continuité urbaine, mise en évidence si elle existe, et créée, renforcée si elle est encore inexistante ou à ses premiers balbutiements. Dans le périurbain, où l automobile, incontournable, a dilaté démesurément les espaces, le tramway peut rééquilibrer la tendance et devenir le lien organique souverain autour duquel s organise la structure principale de l espace public, le lien entre les équipements et les principales polarités urbaines (pôles d emploi, administrations, universités, hôpitaux, grands ensembles, équipements de commerce et de loisirs, etc. ). Dans le processus de la réinsertion du tramway à Alger, il y a un rythme et une logique qui sont doubles. Dans un premier temps le projet de tramway cherchera à relier, à mettre en communication le maximum d équipements existant dans les aires les plus densément occupées de l agglomération (habitat et emploi), et à désenclaver les zones distendues par l étalement urbain et l éparpillement de l habitat. Dans un deuxième temps, par un processus dialectique, lorsque les lignes seront construites, la physionomie même des quartiers traversés par le tramway pourrait changer grâce à l implantation de nouveaux équipements et de nouvelles structures à vocation multiple à proximité immédiate du tramway. Si le premier temps est celui du rattrapage, le second sera incontestablement celui d un renversement dans l ordre des priorités du développement urbanistique. 23
  • 24. 24
  • 25. CARACTERISTIQUES DE LA LIGNE PRIORITAIRE D ALGER Tronçon prioritaire Tronçon Ligne complète 1ère tranche 2ème tranche Caractéristiques Fusillés /Bordj El Bordj El Kiffan / Fusillés/Dergana kiffan Dergana Longueur (km) 16,3 6,9 23,4 30 dont 6 pôles 8 dont 2 pôles Nombre de stations 38 d échanges d échanges Distance moyenne Inter station (m) 560 630 600 Nombre de voyageurs estimé /jour 150 000 35 000 185 000 (année de mise en service) Fréquence de desserte en heure de 1 rame par sens 1 rame par sens - pointe toutes les 4 mn toutes les 8 mn Habitants et étudiants desservis 450 000 50 000 500 000 CARACTERISTIQUES DE LA L EXTENSION (Fusillés Bir Mourad Rais) § Longueur : 4.06Km § Nombre de stations : 6 § Inter station moyenne : 700 m § Temps de parcours : 14 mn § Vitesse commerciale : 23 Km/h § Fréquence : 4minutes en heure de pointe § 5 rames de 43,72 m de longueur et 2.65 m de largeur § Capacité : 400 voyageurs par rame (densité de 6 pers /m2) § Capacité en heure de pointe : 4 499 voyageurs / heure/sens § Clientèle attendue : 14 Millions passagers/an en 2015 25
  • 26. Belle vue Ciloc Mosquée Emir A.E.Kader Cité Kouhil Lakhder Université Mentouri Z.I Rhumel Institut d Architecture (Zarzara) Ain El Bey 26
  • 27. CARACTERISTIQUES DE LA LIGNE PRIORITAIRE DE CONSTANTINE Tronçon prioritaire Caractéristiques "Station Ben Abdel Malek - Zouaghi" Longueur (km) 8,1 Axe Nord - Sud Nombre de stations 11 dont 4 pôles d échanges et 2 parcs relais Fréquentation 6000 passagers / heure / sens (année de mise en service) Viaduc Longueur : 465 m, hauteur : 8 à 23 m Fréquence de desserte en heure de 4 mn pointe Vitesse commerciale 20 km / h Capacité nominale du matériel roulant 400 personnes (6 passagers / m2) 27
  • 28. LE TRACE DE L'EXTENSION Zouaghi Ali Mendjeli CARACTERISTIQUES DE LA L EXTENSION (Zouaghi Ville nouvelle Ali Mendjeli) § Longueur : 9,1Km § Nombre de stations : 10 § Inter station moyenne : ?700 m § Temps de parcours : 14 mn § Vitesse commerciale : 24,4 Km/h § Fréquence : 3 minutes en heure de pointe § 24 rames de 45 m de longueur et 2.65 m de largeur § Capacité : 300 voyageurs par rame (densité de 6 pers /m2). 28
  • 29. Ligne prioritaire du Tramway d Oran 29
  • 30. CARACTERISTIQUES DE LA LIGNE PRIORITAIRE D ORAN Caractéristiques Ligne prioritaire Longueur 18,7 Kms Nombre de stations 32 Distance inter station moyenne 500 m Fréquence en heure de pointe 4 minutes Temps de parcours (sur les 18,7 Kms) 47 minutes Vitesse commerciale(Moyenne) 20 Km/h Nombre de rames : parc matériel roulant 30 Capacité d une rame (6 Voyageurs/m²) 400 Voyageurs Capacité offerte en heure de pointe 5000 Voyageurs/h/sens Clientèle attendue à l heur de pointe en 2015 15 000 pass/HP Superficie du centre de maintenance pour 07 Hectares remisage et entretien Nombre de sous stations électriques réparties le 11 long de la ligne Nombre d ouvrages d art 03 Nombre de carrefours à équiper en signalisation 19 tricolore avec priorité au tramway 30
  • 31. LE TRACE EXTESION DE LA LIGNE OUEST (LIGNE D) DU TRAMAY D ORAN 31
  • 32. LES CARACTERISTIQUES DE LA L EXTENSION § Longueur : 8,6Km § 12 Stations § Temps de parcours : 46mn § Vitesse commerciale : 20 Km/h § Fréquence : 6 minutes en heure de pointe § 11 rames de 35 m de longueur et 2.65 m de largeur § Capacité en heure de pointe : 4400 voyageurs / heure/sens § Clientèle attendue : 17,5Millions passagers / an en 2015 (Année de mise en service). 32
  • 33. Rizzi Amor Kouba tramway 28 janvier 1957 Cité Patrice Lumumba Cité Ménadia Annaba ts en st ad em ue ur 1er novembre 1954 g O e o lo e M 76 nt uch Wilaya 12 ra té n ét i do Victor Hugo Ci Pé D Gare SNTF ad er Avant Port Cité 400 logements o uz B Kouche Noureddine ne Bouhdid o ci Sidi Brahim Hay Rym H 5 Juillet 1962 Seybouse Sidi Achour Lacombe Parc d attraction Bidari Bidari RN16 un i El Bouni Centre de maintenance El Bo ni rs ité E l Bou El Bouni Est ive pi tal st Un ue Hô ni O B ou El El Bouni Centre LES CARACTERISTIQUES DE LA LIGNE - Longueur : 21,7 km - 35 stations - inter station moyenne : 590 m - Temps de parcours : 40 minutes - vitesse commerciale : 18,5 km/h - Fréquence : 3 minutes en heure de pointe - 72 rames de 50 m de longueur et 2,65 m de largeur, - capacité 330 voyageurs par rame (avec 6 voyageurs / m²) - Capacité en heure de pointe : 16 000 voyageurs/heure/sens pour les deux lignes 33
  • 34. 34
  • 35. LES CARACTERISTIQUES DE LA LIGNE - Longueur : 22,4 km - 41 stations - inter station moyenne : 525 m - Temps de parcours : 45 minutes - vitesse commerciale : 20,3 km/h - Fréquence : 4 minutes en heure de pointe - 40 rames de 45 m de longueur et 2,65 m de largeur, - capacité 330 voyageurs par rame (avec 6 voyageurs / m²) - Capacité en heure de pointe : 5000 voyageurs/heure/sens. 35
  • 36. Parc relais B Pôle bus B Gare SNTF Gare SNTF B B B LES CARACTERISTIQUES DE LA LIGNE - Longueur : 15 km - 24 stations - inter station moyenne : 650 m - Temps de parcours : 41 minutes - vitesse commerciale : 22 km/h - Fréquence : 4 minutes en heure de pointe - 29 rames de 45 m de longueur et 2,65 m de largeur, - capacité 330 voyageurs par rame - Capacité en heure de pointe : 5000 voyageurs/heure/sens - Clientèle attendues : 171 000 passagers par jour en 2015. 36
  • 37. 37
  • 38. LES CARACTERISTIQUES DE LA LIGNE 2 Lignes Ligne 1 Ligne 2 Total Longueur 13,2 km 2,3 km 15,5 km Stations 21 5 26 Inter - station moyenne 650 m 530 temps de parcours 40 mn 6,5 mn vitesse commerciale 19,5 km/h 20 km / h fréquence 6 mn 4 mn - 27 rames de 45 m de longueur et 2,65 m de largeur, capacité 330 voyageurs par rame - Capacité en heure de pointe : 3300 et 5000 voyageurs/heure/sens - Clientèle attendues : 135 000 passagers par jour en 2017 - Centre de maintenance au terminus de la Salamandre (4 à 7 hectares) - 12 sous-stations électriques réparties le long de la ligne - 2 ouvrages d art pour franchissement de l oued Ain Sefra et pour franchir les voies ferrées au centre ville - 38 carrefours à équiper en signalisation tricolore avec priorité au tramway. 38
  • 39. 39
  • 40. LES CARACTERISTIQUES DE LA LIGNE - Longueur : 13,8 km - 22 stations - inter station moyenne : 700 m - Temps de parcours : 40 minutes - vitesse commerciale : 20 km/h - Fréquence : 3 minutes et 45 secondes en heure de pointe - 26 rames de 35 m de longueur et 2,5 m de largeur, - Capacité : 330 voyageurs par rame - Capacité en heure de pointe : 5000 voyageurs/heure/sens - Clientèle attendues : 24 Million passagers/an en 2015 (année de mise en service). 40
  • 41. Terminus Coupe Gare multi modale Coupe de Coupe de section 2 : Avenue 1er Coupe de section 41
  • 42. LES CARACTERISTIQUES DE LA LIGNE Le tracé retenu pour la première ligne de tramway d Ouargla est en forme d un U reliant El Ksar à la nouvelle ville (Hai Nasr) en passant par le centre ville. - Longueur : 12,6 km - 23 stations - Inter station moyenne : 420 m - Temps de parcours : 37 minutes - vitesse commerciale : 20 km/h - Fréquence : 4 minutes en heure de pointe - 34 rames de 45 m de longueur et 2,5 m de largeur, - capacité 330 voyageurs par rame - Capacité en heure de pointe : 5000 voyageurs/heure/sens - Clientèle attendues : 14000 passagers/HP en 2015. 42
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  • 44. III Conclusion : Les impacts des transports collectifs par rapport aux enjeux du développement durable La mise en circulation des nouveaux modes de transport de masse en rappelle à la consécration des notions de multimodalité et d intermodalité, devenues intrinsèquement liées à toute stratégie de transport qui se veut efficace et novatrice. Par définition, la multimodalité désigne l utilisation de plusieurs moyens de transport pour un même déplacement. L intermodalité indique, quant à elle, l utilisation alternée de différents moyens de transport : l automobiliste est aussi un piéton et un usager des transports en commun. L intermodalité est un principe qui consiste à organiser et articuler l offre de transport, coordonner plusieurs systèmes modaux par une gestion et un aménagement spécifiques des interfaces entre les différents réseaux. L objectif est d aider les voyageurs à rationaliser leur choix entre plusieurs modes de transports au cours d'un même déplacement, de faciliter les échanges d un mode à un autre en un minimum de temps et un maximum de confort. Au-delà de ces préoccupations propres à l usager, l intermodalité vise la diminution de l utilisation de la voiture et le développement des modes alternatifs. L organisation de l intermodalité nécessite de raisonner en terme de service et non plus de modes, et en terme de réseau de transport et non pas de simple juxtaposition de démarches modales. Pour satisfaire à ces priorités, la réussite d'un projet intermodal dépend de 4 exigences toutes aussi indispensables les unes que les autres. La première condition, à savoir l offre coordonnée, implique une compatibilité des horaires entre tous les modes de transport inclus dans le projet. La seconde exigence qui consiste en la tarification intégrée, stipule un seul titre de transport valable sur plusieurs réseaux de transport, tandis que la troisième, l information multimodale, nécessite un seul support regroupant l'ensemble des données relatives à l'offre des différents modes de transport. La dernière condition concerne les pôles d échanges, où plusieurs modes de transport sont disponibles dans un même lieu. Les pétales de l intermodalité Pôle d'échanges multimodale coordonnée Information Offre Intermodalité intégrée Tarification 44
  • 45. Or, pour atteindre ces objectifs, la nécessité d une architecture institutionnelle qui coordonne l ensemble de ces actions se fait de plus en plus sentir. Il s agit, de l Autorité Organisatrice des Transports Urbains, dont il a été déjà question depuis la promulgation de la loi N° 01-13 du 7 août 2001 portant organisation des transports terrestres, mais qui peine jusqu à nos jours à voir le jour. III.1 - Impacts sur la demande de déplacements et de la mobilité L'indicateur le plus global qui permet d'estimer l efficacité et la performance d un réseau de transport collectif est bien entendu la capacité d accueil et donc le nombre de voyages par habitant. Si on y ajoute les conditions de confort physique et visuel, la réduction des temps de trajet, l amélioration de la sécurité pour l ensemble des usagers, la fréquentation massive des transports collectifs ne serait désormais plus du domaine du mythe. En se basant sur les estimations établies pour chaque réseau, et en escomptant sur les résultats probants issus des données de référence, on pourra obtenir des indices suffisamment fiables pour nous permettre d avancer qu en termes de mobilité, le nouveau système multimodal apportera un plus et permettra des transferts vers les TC non négligeables. En effet, les prévisions de trafic pour les différents réseaux de transport montrent que l injection dans les villes algériennes des transports de mase assujettis des contraintes de la circulation aura un impact sensiblement positif sur la fréquentation des TC. La mise en service et l intégration de ces infrastructures devrait donc faire augmenter très fortement la part de marché des TC dans les zones qu ils desservent. Cela représente autant de voitures en moins sur le réseau routier. III.2 - Impacts économiques : Un tremplin pour le développement économique Faibles consommateurs d'espace public par rapport à la voiture particulièrement vorace et insatiable, les transports en commun permettent une utilisation plus efficace et rationnelle de ce dernier, et donc une réduction de la congestion et des surcoûts qui en découlent. Leur impact sur l économie ne s arrête pas à cela, dans la mesure où ils irriguent les secteurs densément peuplés de l agglomération et y permettent la mobilité nécessaire à toute activité économique (déplacements domicile - travail, loisirs mais aussi toutes les autres activités de la vie urbaine). Ainsi, une ville qui garantit une mobilité efficace sera d autant plus attractive en matière d implantation de nouvelles entreprises et notamment d entreprises à haute valeur ajoutée, que l achalandage économique sera revu à la hausse. Cette attractivité rendue possible par l efficacité des transports peut donc être considérée comme indirectement productrice de croissance économique. 45
  • 46. III.3 - Impacts sur la cohésion et l équité sociales La possibilité d accéder, dans le sens spatial du terme, au travail, à l éducation, aux services de soins de santé et aux autres opportunités que la ville offre à ses habitants est un facteur clé de l inclusion sociale. Les risques sérieusement envisagés de décohésion sociale ne sont pas indépendants de la dimension géographique de la vie urbaine. Sous cet angle, dans un contexte général moins favorable à la disposition de moyens individuels de déplacement, les transports, à plus forte raison quand ils sont intégrés, constituent un outil de liaison entre les différents quartiers de villes spatialement étalés, voire éclatés. III.4 - Impacts environnementaux : une meilleure qualité de vie dans un environnement sain La mobilité des personnes et des biens est la source la plus importante d'émissions de gaz à effet de serre. Du fait de sa faible consommation d'énergie fossile, rapportée au nombre de personnes transportées, le transport intermodal, qui allie tous les moyens de transport, à commencer par la marche à pied jusqu aux moyens lourds tels que le train, le métro et le tramway, peut s'avérer être un levier indispensable pour véritablement espérer accéder à la nécessité de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Localement, l'impact environnemental positif des transports publics est très significatif, que ce soit en termes d'émissions de particules ou de bruit. Par ailleurs, une plus grande fluidité de la circulation est en soi une source supplémentaire de réduction des émissions polluantes. Le métro et le tramway, ou encore le train de banlieue sont moins polluants, moins bruyants que l automobile, par contre offrant des capacités d accueil beaucoup plus importantes, contribueront à préserver l environnement des multiples dégradations occasionnées par l hégémonie de la voiture particulière. III.5 - Impacts sur l intégration urbaine : des outils pour aménager la ville Les effets intégrateurs des transports collectifs en site propre (TCSP), comme le train de banlieue, le métro et le tramway, participent activement, sous réserve d une stratégie urbaine cohérente et coordonnée, dans l équilibre territorial et le renforcement de l armature urbaine. Le site propre pour tramway par exemple, met au service de la population urbaine dans son ensemble, un réseau de transport dont le degré de performance est constant tout au long du tracé, et ce, quelque soit la nature et la morphologie du quartier traversé. De ce point de vue, l'effet lié à la continuité se diffuse le long de la ligne et contribue a priori à rapprocher entre eux, par le traitement général de la voirie, les quartiers périphériques, assez pauvres sur les plans urbains et équipements, au centre-ville très dense et très convoité. 46
  • 47. Références bibliographiques INGEROP/BETUR : Etude du schéma directeur des transports urbains et de faisabilité du tramway dans l agglomération d Oran, 2008 Stander World s Best Bank : « Synthèse du plan d entreprise de référence » , SNTF, 2008. ENSITRANS : Etudes des extensions de la 1ère ligne du tramway d Oran, 2008 Idem : Etude de faisabilité du Tramway à Sidi Bel Abbes, 2009 TRANSURB : Etude de faisabilité de la 1ère ligne de tramway d Annaba, 2008 Idem : Tramway de Constantine, Etude de l extension de la ligne de Ali Mendjeli, 2008 Idem ; Etude de faisabilité du Tramway dans l agglomération de Ouargla, 2008 Idem : Etude de l extension d une ligne de tramway à Mostaganem, 2008 Idem ; Etude de faisabilité d une ligne de Tramway à Batna, 2009 Présentation du projet métro, Ministère des Transports, 2008. Présentation des projets de télécabines rénovées au Ministère des Transports, 2008. BETUR : Etude de l extension de la 1ère ligne du tramway d Alger, 2009 Idem : Extension Ouest du tramway d Oran : Etude de faisabilité « Insertion urbaine », 2010 Berchache.R : Développement urbain et multimodalité face aux enjeux du développement durable : Enjeux et perspectives : Cas de l agglomération d Alger. Mémoire de Magister en Urbanisme, EPAU 2011. 47