Une nouvelle année, une nouvelle édition de notre magazine dédié au football féminin belge. Téléchargez ci-dessous la quatrième édition de notre e-magazine comprenant entre autres des articles dédiés à la cinquante millièmes fille qui a commencé à pratiquer le football, des interviews avec Sari Kees et l’analyste vidéo Hanne Nielandt…
2. PRÉFACE
L’année 2022, pleine de moments passionnants, s’est envolée ! Nous reve-
nons une dernière fois sur différents faits marquants, tels que les quarts
de finale de l’EURO 2022 de nos Red Flames. Et bien qu’elles aient manqué
de peu la qualification pour la Coupe du monde, nous savons que cela fait
partie du sport de haut niveau et nous sommes plus que jamais motivées
pour travailler encore plus et devenir meilleures.
L’année dernière, nous avons également franchi une étape historique : pour
la première fois dans l’histoire, notre pays ne compte pas moins de cin-
quante mille filles et femmes qui jouent au football. Cet honneur revient à
Louisa Degey (12 ans). Alors qu’en août 2019, notre pays comptait 38 500
footballeuses, un an et deux années de crise de Covid plus tard le nombre
de joueuses affiliées a augmenté de 30% pour atteindre le cap des 50 000.
Outre l’inoubliable championnat européen, nous retenons de nombreux
autres moments forts. Ainsi, cette édition vous dévoile des entretiens ex-
clusifs avec, entre autres, Sari Kees, l’une des premières joueuses à être
passée de l’équipe WU23 à l’équipe A. Avec Hanne Nielandt, la première
femme analyste vidéo et un maillon important du staff des Red Flames,
nous parlons également de l’analyse vidéo, devenue incontournable dans
le football contemporain.
Enfin, nous passons en revue l’activité commerciale du football féminin,
ainsi que la nouvelle détection des talents que nous sommes en train de
mettre en place, dans le but de ne rater aucune joueuse de talent. Et bien
plus encore !
Bonne lecture et l’équipe de l’URBSFA vous souhaite d’ores et déjà une an-
née 2023 pleine de succès !
Katrien Jans
Women’s Football
Manager KBVB
The World At Our Feet 3
2
3. p6 Cap historique
p11 Nombres:
mois du football
féminin
p12 ACFF: une filière
pour les talents
p18 Futbalista:
promouvoir
une culture
de club
p54 Viki De Cremer, Arbitre FIFA belge
p60 Hanne Nielandt, analyste de performances
p64 Deborah Verkamer, coach du VK Knesselare
01
GRANDIR
ÀLA
BASE
03
ENCOREPLUS
DEFEMMES
04
LIBÉRERLEPOTENTIELCOMMERCIAL
02
p22 La capitaine Joy Bran-
kaer et l’entraîneur
Farid Goreishvand sur
le YR KV Mechelen en
Lotto Super League
p26 #Flametime
en chiffres
p28 Sari Kees, central en
défense
p34 Entretien avec Nicky
Evrard et Jan Van
Steenberghe:
Un plan pour les
gardiennes de but
p40 Les détecteurs de
talent de la RBFA -
Rembert Vromant,
Charlotte Foucart et
Stéphanie Ehlen
p48 Meet the staff - WU15
p70 Le Directeur Marketing :
Manu Leroy
GRANDIR
AUSOMMET
4. Nous avons passé un cap historique ! Pour la première fois de son histoire,
notre pays compte quelque cinquante mille joueuses de football, filles
et femmes confondues. Tous les honneurs reviennent à Louisa Degey
(12 ans) du club du RFC Goé, près de Verviers. Nous avons décidé de la
mettre à l’honneur aujourd’hui. Depuis 2019, le nombre de footballeuses
augmente chaque année de 10%, ce qui représente 4.000 joueuses
supplémentaires par saison. Nous visons néanmoins les 5.000 joueuses
supplémentaires par an au cours des prochaines années.
l y a trois ans, nous avions lancé l’am-
bitieux plan d’action ‘The World At Our
Feet’ pour dynamiser le football féminin
en Belgique. En août 2019, notre pays
comptait 38.500 footballeuses. Un an et
deux années de pandémie plus tard, le nombre
de joueuses affiliées a augmenté de 30% et
s’élève désormais à 50.000. Notre ambition est
de croitre de 10% sur une base annuelle grâce
aux nombreuses initiatives mises sur pied pour
transmettre le microbe du football à toutes les
potentielles candidates, quel que soit leur âge.
« Il y a trois ans, nous avions misé sur une mul-
tiplication par deux du nombre de footballeuses
en Belgique d’ici 2024. Le fait qu’après trois ans,
dont deux années difficiles à cause de la pandé-
mie de coronavirus, nous affilions notre 50.000e
joueuse nous renforce dans l’idée que nous
allons pouvoir réaliser une belle croissance au
cours des deux prochaines années, conjointe-
GRANDIR
À LA BASE
01
I
ment avec nos fédérations régionales, que sont
l’ACFF et Voetbal Vlaanderen. »
LOUISA DEGEY, NÉE POUR LE FOOTBALL
Louisa Degey est la cinquante millième joueuse
belge. À cette occasion, nous avons décidé de
lui offrir une plaque commémorative officielle.
Avoir opté pour le football n’est en fait pas le
fruit du hasard pour Louisa : sa mère Cecile Car-
nol a joué pendant 13 saisons pour le Standard
de Liège et a obtenu 37 caps pour le compte
de l’équipe nationale belge, les actuelles Red
Flames, entre 1996 et 2003. Le club du RFC
Goé, où Louisa s’entraine, se réjouit également
de pouvoir contribuer à l’engouement pour le
football féminin dans notre pays.
« J’ai deux filles très sportives. Avec sa sœur,
Louisa a pratiqué pendant 6 ans la gymnas-
tique à un haut niveau. En septembre, elle avait
envie d’un nouveau défi sportif. Nous lui avons
LABELGIQUE
COMPTEDÉSORMAIS
50.000JOUEUSES
DEFOOTBALL
CAP
HISTORIQUE
KATRIEN JANS
WOMEN’S FOOTBALL
MANAGER de l’URBSFA
CECIL CARNOL,
MAMAN DE LOUISA ET
ANCIENNE JOUEUSE
INTERNATIONALE
The World At Our Feet Grandir à la base 7
6
5. proposé différents sports, mais elle était déter-
minée à jouer au football. Je suis heureuse que
le football féminin ait énormément évolué. Lors
de chaque match, Louisa affronte des équipes
où d’autres filles jouent également au football.
Très différent de l’époque où je jouais moi-même
au football à Goé. En tant que maman, je pense
qu’il est important que mes filles s’épanouis-
sent aussi en dehors de l’école et qu’elles le
fassent surtout parce qu’elles s’amusent avec
leurs amis. Louisa fait cela maintenant chaque
semaine sur le terrain de football. »
« On est très fier que Louisa ait choisi notre club
pour commencer à jouer au football. Nous espé-
rons que sa reconnaissance comme la 50.000e
footballeuse incitera les filles du quartier à nous
rejoindre elles aussi. Aujourd’hui, nous colla-
borons avec des clubs voisins pour permettre
à des filles talentueuses d’évoluer, car nous
n’avons pas encore assez de filles pour créer
des équipes féminines distinctes. Cependant,
nous aimerions le faire à l’avenir. Les filles qui
jouent avec nous aujourd’hui sont souvent des
éléments tirant leur équipe vers le haut et elles
contribuent à une atmosphère calme et spor-
tive. »
5.000 JOUEUSES SUPPLÉMENTAIRES PAR AN
L’engouement pour le football féminin en
Belgique ne s’explique pas uniquement par les
excellentes performances des Red Flames. Les
nombreuses initiatives que nous avons mises
en place en collaboration avec les fédérations
régionales, l’ACFF et Voetbal Vlaanderen, pour
encourager l’enthousiasme des filles sont cru-
ciales afin de maintenir la croissance au fil des
ans. Ainsi, nous avons réitéré pour la troisième
année scolaire consécutive la campagne Love
Football, dans le cadre de laquelle des entraî-
neurs diplômés se rendent dans les écoles aux
quatre coins de la Belgique pour y donner des
séances d’entrainement gratuites et susciter
ainsi l’intérêt des filles pour le football.
« Nous restons ambitieux et visons l’affiliation de
5.000 joueuses supplémentaires chaque année.
Bien qu’il y ait de plus en plus de filles qui jouent
au football, nous constatons dans les chiffres
que les joueuses belges ne représentent encore
que 10% des footballeurs affiliés en Belgique.
Nous avons donc décidé avec nos fédérations
de passer à la vitesse supérieure en faisant
découvrir le football féminin aux filles de 5 à 12
ans par le biais de l’initiative Love Football. Par
ailleurs, de nombreux autres projets footballis-
tiques ont vu le jour pour inciter les filles à jouer
au football, comme les entrainements Disney ou
les festivals Foot4Girls. »
Katrien Jans, Women’s Football Manager de l’URBSFA
ONESTTRÈSFIERQUE
LOUISAAITCHOISINOTRE
CLUBPOURCOMMENCERÀ
JOUERAUFOOTBALL
LAURENT SARLETTE,
Vice-président et
coordinateur des jeunes
au RFC Goé
Cecile Carnol, maman de Louisa Degey et ancienne joueuse internationale
IAMTHEONEAND
ONLY50.000
The World At Our Feet Grandir à la base 9
8
6. NOMBRES
GRANDIR
À LA BASE
01
2615
MOIS DU FOOTBALL FÉMININ
PAGES
CONSULTÉES
2000+
FILLES/FEMMES
ENPLUSBALLONAUPIED
ENTRAÎNEMENTS
FOOT4GIRLS
100+
MOIS
DU FOOTBALL
FÉMININ
POSTS
SOCIALMEDIA
18
13FUTBALISTA
FESTIVALS
Supporter des femmes fortes et passionnées.
Côte d’Or. C’est tellement nous.
Grandir à la base 11
7. L’ACFF, la Fédération francophone de football, a un plan clair pour
optimiser la détection et la formation des jeunes femmes pour qu’elles
puissent progresser vers les Red Flames via nos équipes nationales de
jeunes. Outre les sélections provinciales, celui-ci comprend également la
combinaison sport-école Foot-Elite-Etudes.
Xavier Donnay n’est pas seulement l’entraîneur
principal des Red Flames U19. Il remplit égale-
ment le rôle de Manager Grassroots & Women
elite talents à l’ACFF. À ce poste, il travaille à la
promotion de joueuses talentueuses au niveau
de l’élite. Il est assisté dans cette tâche par Mau-
ranne Marinucci, joueuse en vue du Standard Fé-
mina de Liège depuis plusieurs année. Elle est
également coach de Foot-Elite et coordinatrice
de Foot-Elite-Etudes à Liège.
Baliser un parcours pour les joueuses talen-
tueuses est une démarche pertinente. Mais c’est
aussi une réponse au constat que les joueuses
francophones sont actuellement sous-représen-
tées chez les Red Flames.
Le plan de l’ACFF comporte donc plusieurs
lignes de force, explique M. Donnay.
« Tout d’abord, il est important d’augmenter
notre base. Cela peut se faire en amenant les
filles à fréquenter les clubs le plus tôt possible,
à travers toutes les activités sous la bannière de
Foot4Girls : les sessions de formation, les fes-
tivals et les camps de Foot4Girls. À l’heure ac-
tuelle, les filles commencent toujours à jouer au
football plus tard que les garçons, ce qui consti-
tue un handicap difficile à rattraper en termes
de technique, d’expérience, de tactique et par-
fois de capacité athlétique.
Nous voulons à terme voir autant de filles que de
garçons jouer au football au niveau U6. Afin que
nos sélections et éventuellement les équipes
nationales de la RBFA puissent aussi accueil-
lir plus facilement de hauts potentiels à diffé-
rents postes. Chez les garçons, les clubs de Pro
League jouent un rôle important à cet égard.
Mais tant qu’il n’existera pas l’équivalent d’une
organisation comme la Pro League chez les
femmes, ce sera à l’ACFF et à Voetbal Vlaande-
ren de contribuer à l’avenir des Red Flames. »
La deuxième catégorie faisant l’objet d’une
attention particulière est celle des joueuses
U10 à U13, pour lesquelles l’ACFF organise spé-
cifiquement des formations provinciales dans
chaque province francophone. Celles-ci com-
portent deux ou trois séances d’entraînement
par mois, ainsi que de stages et de matchs à
huit contre huit.
Donnay : « Ces moments de formation font suite
à plusieurs journées de détection de talents.
Les filles qui ont du potentiel peuvent y partici-
per ou alors nous les invitons après le scouting.
UNEFILIÈRE
POURLESTALENTS
ACFF Xavier Donnay et Mauranne Marinucci
ILYADÉJÀ
BEAUCOUPPLUSDE
FRANCOPHONES
DANSLESSÉLECTIONS
NATIONALES.
The World At Our Feet Grandir à la base 13
12
8. » Une évaluation a également lieu en fin d’année.
Dans cette catégorie, la plupart des filles sont
encore réparties dans les équipes de garçons.
C’est donc un véritable défi de connaître tout le
monde et de ne perdre personne de vue. »
Les U14 et U15 sont également regroupées
dans un groupe de hauts potentiels. Ces filles
sont également présentées à la RBFA comme
candidates pour les sélections nationales.
Toutefois, le nombre de places de U15 à U19 est
limité à une vingtaine.
« Par conséquent, nous rassemblons et for-
mons également les filles qui ne sont pas en-
core prêtes pour les sélections nationales,
afin qu’elles puissent continuer à progresser
ensemble. Et peut-être intégrer plus tard les
équipes nationales de jeunes ou celle des Red
Flames. »
FOOT-ELITE-ETUDES
À partir des U15, il existe également un pro-
gramme complémentaire pour les hauts poten-
tiels via les Foot-Elite-Etudes. Cela permet à des
joueuses sélectionnées dans différents clubs de
Belgique francophone de combiner leur scolarité
secondaire avec le football de haut niveau pen-
dant la semaine à l’internat. Elles s’entraînent
le matin à l’ACFF sur le terrain du Standard, puis
elles ont classe et elles rejoignent leur club le
week-end. Les filles qui jouent au football au
Standard Fémina s’entraînent deux fois par se-
maine le matin et suivent les entraînements
dans leur club les autres jours en soirée.
Mauranne Marinucci est entraîneuse et coor-
dinatrice de Foot-Elite-Etudes à Liège à
mi-temps depuis deux ans. Elle gère donc
la coopération entre l’ACFF, les deux écoles
concernées et les clubs. Mais elle dispense
également des formations :
« Pour l’instant, on compte 36 filles. Beaucoup
sont originaires du Standard, mais certains
viennent de Mons, de La Louvière ou de la pro-
vince de Luxembourg. Le week-end, elles re-
tournent dans leur club où elles jouent géné-
ralement aussi dans des équipes de filles, mais
surtout dans un championnat de garçons. »
Aller à l’internat n’est pas toujours évident à
cet âge-là. Mais la formule fait son chemin et
prend aussi en compte l’aspect mental.
Mauranne Marinucci : « Nous sommes en contact
permanent avec les deux écoles et leurs éduca-
teurs. Ils sont également à l’origine du projet. Ils
accordent aux joueuses suffisamment de repos
et de facilités. Nous avons également un coach
mental, qui vient une fois par mois pour voir com-
ment les filles se débrouillent. Mais aussi super-
viser leur planning et leur gestion du stress. Il
s’agit donc vraiment d’un projet intégré : l’école
et le football - pas l’un ou l’autre. D’ailleurs, nous
constatons souvent que les performances dans
les deux domaines sont liées. Car pour concilier
scolarité et football de haut niveau, il faut avoir
la tête bien sur les épaules. »
La coordination avec les clubs est également
au rendez-vous.
Mauranne Marinucci : « Avec l’entraînement Foot-
Elite-Etudes, nous nous concentrons autant que
possible sur les bases. Même si nous faisons
parfois jouer une fille à un poste différent de ce-
lui qu’elle occupe dans son club. À la fin de la
semaine, l’entraîneur du club reçoit toujours le
programme que sa joueuse a suivi chez nous. »
LES RÉSULTATS SONT DÉJÀ VISIBLES
À terme, le Foot-Elite-Etudes pourrait peut-être
commencer dès le cycle secondaire inférieur.
Une deuxième implantation à Tubize n’est pas
non plus exclue. En attendant, Xavier Donnay
cherche à savoir si d’autres clubs francophones
que le Standard mettront en place une structure
complète avec des équipes de filles. Mais les ré-
sultats du plan de l’ACFF sont déjà perceptibles.
« En sept ans, le nombre de filles et de femmes
jouant au football a triplé », affirme M. Donnay. «
Avec 7,8 % du total des membres affiliés (pour
Voetbal Vlaanderen, c’est 7,5 %), il y a encore
pas mal de marge. L’objectif est de parvenir à
15 % d’ici trois ans. Mais nous constatons déjà
aujourd’hui les résultats du meilleur encadre-
ment des équipes U23, U19, U17 et U15 des Red
Flames, au sein desquelles nous n’avons jamais
connu une telle représentation francophone.
L’année dernière, chez les U15, nous étions
presque à 50 %. Et cette année à 30-40. C’est
historique quand on compare cela avec la géné-
ration actuelle des Red Flames, où Lisa Lichtfus
et Charlotte Tison sont les exceptions. Cela mo-
tive à persévérer. »
Entre-temps, l’image positive des Red Flames
joue également à plein dans le sud du pays.
Donnay : « Plus l’approche est professionnelle et
les perspectives attrayantes, plus les joueuses
sont motivées. Et leurs parents sont également
rassurés sur le fait qu’il peut être payant d’inves-
tir dans une carrière de footballeuse. »
LESFILLESCOMMENCENT
TOUJOURSÀJOUER
AUFOOTBALLPLUSTARD
QUELESGARÇONS
The World At Our Feet Grandir à la base 15
14
9. La présence de joueuses de haut niveau comme
Mauranne Marinucci à Foot-Elite-Etudes et la
plus grande proportion de francophones dans
les sélections nationales peuvent également
offrir un coup de pouce supplémentaire.
« Par le passé, la détection au niveau provincial
n’existait pas », se souvient Mauranne Marinuc-
ci. « Nous étions scoutées directement dans
nos clubs par la Fédération belge de football.
Mais à l’époque, nous n’étions souvent que deux
francophones dans les sélections nationales de
jeunes. Ce qui n’était évidemment pas facile dans
un environnement compétitif, où de nombreux
joueuses se connaissaient déjà. Depuis, beau-
coup de choses ont donc évolué pour un mieux. »
L’ACFF,
LAFÉDÉRATION
FRANCOPHONE
DEFOOTBALL
ENSEPTANS,
LENOMBREDEFILLES
ETDEFEMMESJOUANT
AUFOOTBALLATRIPLÉ
TRAJET
DELAJOUEUSE
DETALENT
(Identifier des “hauts potentiels sportifs”
et leur accompagnement vers le Haut Niveau)
WU14-WU16
WU10-WU13
WU6-WU9
EQUIPES NATIONALES
DE JEUNES
FOOT-ELITE-ETUDES
DÉTECTIONS
NATIONALES
ACTIVITÉS
INTERPROVINCIALES HP
DÉTECTIONS
INTERPROVINCIALES HP
TALENT DAYS
ACTIVITÉS
PROVINCIALES
DÉTECTIONS
PROVINCIALES
The World At Our Feet Grandir à la base 17
16
10. Il est important que les filles
qui jouent au football dans le
club de leur choix puissent y
suivre un parcours adapté à
leur âge, à leurs qualités, à leurs
ambitions et à leur bien-être.
L’introduction de la catégorie
U20 pour les jeunes femmes est
une étape (intermédiaire) dans le
processus vers un traitement égal
pour les filles et les femmes dans
la culture de nos clubs.
En tant que coordinatrice Futbalista de Voetbal
Vlaanderen, Niki De Cock, ancienne capitaine
des Red Flames, s’efforce aujourd’hui d’offrir à
nos Futbalistas, nos joueuses filles et femmes,
la place et les opportunités qu’elles méritent
dans leurs clubs. L’une des innovations les plus
récentes dans ce domaine est l’introduction
d’une catégorie d’âge U20 parmi les équipes 100
% Futbalista. Après trois ans de tâtonnements,
il existe désormais une compétition officielle
pour les filles U20. Dix-sept équipes d’Anvers,
du Brabant flamand, de Flandre occidentale et
de Flandre orientale ont participé au premier
tour de cette saison et deux autres s’ajouteront
après la nouvelle année. La catégorie U20 est
importante car elle constitue, pour l’instant, le
chaînon manquant entre les niveaux inférieurs
et intermédiaires d’une part, et les équipes se-
niors d’autre part.
Niki De Cock : « Pour l’instant, notre objectif est
que chaque club possède dans les catégories
d’âge U11, U13, U16 et U20 une équipe 100% Fut-
ballista. Avec le temps, ces tranches âges pour-
raient varier. Car si, d’ici cinq ans, nous parve-
nons à accueillir les filles en même nombre que
les garçons dans les clubs, le bagage footbal-
listique des filles deviendra lui aussi équivalent
à celui des garçons. Mais tant que les filles arri-
veront plus tard, elles auront en moyenne moins
d’années de football au compteur lorsqu’elles
intégreront les catégories d’âge supérieures.
Nos statistiques nous indiquent qu’elles aban-
donnent plus rapidement lorsqu’elles se re-
trouvent dans l’équipe senior. Certaines jeunes
filles sont prêtes à ce moment-là, mais d’autres
non. Il arrive encore qu’une jeune fille de 14 ans
qui ne joue au football que depuis un an se re-
trouve dans l’équipe senior parmi des femmes
adultes ayant beaucoup plus d’expérience et
évoluant dans un monde complètement diffé-
rent. Il y a alors beaucoup de chances que cette
jeune fille perde sa motivation et abandonne.
Nous luttons déjà en partie contre ce phéno-
mène en faisant passer de 14 à 15 ans, la sai-
son prochaine, l’âge minimum pour former une
équipe senior dans le football provincial. Mais
pour lutter réellement contre les abandons, le
développement et le bien-être des jeunes filles
doivent être au centre des préoccupations. La
catégorie U20 peut jouer un rôle important à cet
égard. Elle devrait en fait devenir le prolonge-
ment du parcours de post-formation, permet-
tant aux jeunes filles d’évoluer vers l’équipe se-
nior. »
OPPORTUNITÉS, CHOIX ET LIENS AU CLUB
Offrir un maximum de possibilités et de choix
aux Futbalistas, et de préférence dans leur
propre club, tel est l’objectif.
Niki De Cock : « Notre rêve est que les clubs com-
mencent également à profiter du bénéfice des filles
qu’ils ont formées afin de pouvoir les intégrer dans
leur propre équipe senior. Ainsi, l’une des initiatives
de notre plan d’action actuel est qu’après 2024, 40
% des clubs travaillant avec des jeunes puissent
également aligner en compétition une équipe fé-
minine adulte. Aujourd’hui, il n’est pas rare que des
joueuses doivent changer de club. L’ambassadrice
Futbalista peut jouer un rôle dans ce domaine en
recherchant une bonne connexion avec un club
de la région. En fait, ce serait encore mieux si la
joueuse pouvait jouer dans son propre club, à son
niveau, dans une équipe senior. Aujourd’hui, on
n’investit souvent pas assez dans une jeune fille
qui joue dans des équipes de jeunes mixtes, parce
qu’à un certain âge, on sait qu’elle abandonnera de
toute façon. Il faut que cela change. Pour les gar-
çons, certainement au niveau régional et provincial,
l’objectif est d’intégrer éventuellement l’équipe pre-
mière du club. Et cela devrait être la même chose
pour les filles. »
Inversement, il arrive aussi qu’un club crée une
équipe féminine senior en recrutant des joueuses
formées dans la région, sans proposer lui-même des
« Pour Voetbal
Vlaanderen,
la coéducation est
primordiale »
NIKI DE COCK
U20 2022-2023
LESCLUBSDOIVENTPOUVOIROFFRIR
AUXFILLESETAUXFEMMESDEPOUVOIR
JOUERAUFOOTBALLTOUTELEURVIE
FUTBALISTA;
PROMOUVOIRUNE
CULTUREDECLUB
I
The World At Our Feet
18
11. équipes 100% Futbalista dans les catégories de
jeunes.
“Ce n’est pas non plus le but”, déclare Niki De
Cock. « Pour Voetbal Vlaanderen, la coéducation
est primordiale. Ainsi, un fonctionnement inté-
gré en équipes mixtes devrait certainement être
encouragé dans les catégories juniors.
Mais à l’âge de 10 à 13 ans, l’attachement au
club est un facteur important. Nous remarquons
qu’à ce moment-là, dans les équipes mixtes, les
différences entre garçons et filles apparaissent.
De nombreuses filles font alors un choix : pré-
fèrent-elles faire de la gymnastique ou de la
danse, ou continuer à jouer au football ? À ce
stade, le club doit donc établir un lien et être
en mesure d’offrir un parcours de formation
clair. Cela peut se faire en composant lui-même
des équipes 100% Futbalista. Ou en laissant la
joueuse, avec l’aide de l’ambassadeur Futbalis-
ta, franchir le pas vers un club régional où elle
pourra continuer à jouer au football. »
EENDRACHT MAZENZELE OPWIJK
Un club où, outre les équipes féminines seniors,
il existe déjà des équipes 100% Futbalista dans
les catégories d’âge U16 et U20 est l’Eendracht
Mazenzele Opwijk. Avec Els Sanders, coordi-
natrice des jeunes et entraîneuse des U12, ce
club dispose d’une ambassadrice Futbalista
qui s’efforce d’offrir aux filles du club autant
d’options qu’aux garçons.
« Nos jeunes Futbalistas jouent au moins en
mode mixte jusqu’en U13. Nous avons égale-
ment une équipe féminine U16 de football à huit
et une équipe féminine U20 de football à 11 »,
explique Els Sanders. « Au total, cela représente
54 joueuses dans les équipes de jeunes. En
outre, nous avons également trois équipes se-
niors : en deuxième nationale et en première et
troisième provinciale. »
Els Sanders réunit régulièrement les filles du
niveau intermédiaire le dimanche pour une
formation entre filles uniquement. Ou pour
un match de Coupe de Belgique. Eendracht
Mazenzele Opwijk est également heureux de
coopérer avec la détection provinciale pour les
jeunes filles ou la journée de l’arbitre féminin.
Et le président est lui aussi complètement en
phase avec cette démarche. Mais pour pouvoir
démarrer cette saison avec une équipe U20, Els
Sanders a dû insister auprès du conseil d’ad-
ministration et au sein de la cellule des dames.
L’excellente équipe des U16 de la saison der-
nière est donc passée en U20. Et pas dans les
équipes des dames, qui devront donc se passer
de leurs renforts habituels pendant un an.
ELSSANDERS:
COORDINATRICEDESJEUNES
ETENTRAÎNEUSEDESU12
“NOSJEUNESFUTBALISTASJOUENTAU
MOINSENMODEMIXTEJUSQU’ENU13”
Els Sanders : « Cette année est en effet un peu
plus difficile, car avec 15 filles chez les U20
jouant à onze contre onze, nous devons assu-
rer une interaction avec les U16 et les dames
pour apporter des renforts si nécessaire. Nous
devons donc procéder à des ajustements de
temps en temps cette saison. À cet égard, je
demande régulièrement aux filles comment elles
se sentent et où elles préfèrent jouer.
Nous avons dû prendre cette mesure parce que
nous avons beaucoup de joueuses qui vont arri-
ver chez les jeunes dans les prochaines années.
Il y en quatre en U12, deux en U11 huit en U13,
neuf en U12 et douze en U16. Nous avions donc
besoin d’une vision à long terme. Auparavant,
l’approche consistait à laisser les filles jouer au
football avec les garçons aussi longtemps que
possible. Mais il est certain qu’à partir de U15,
à onze contre onze, les filles sont plus une ex-
ception dans une équipe qu’à huit contre huit. Il
y a des vestiaires séparés, moins d’ambiance de
groupe, elles reçoivent parfois moins de passes
et évoluent moins bien. Ensuite, c’est une bonne
chose que les filles qui veulent accéder aux U16
ou U20 puissent aussi jouer dans une équipe de
filles. Même si certains parents pensent qu’elles
sont mieux dans une équipe mixte. »
JOUER AU FOOTBALL DURANT TOUTE SA VIE
« Cette tendance existe bien sûr », confirme Niki
De Cock. “Certaines joueuses peuvent et veulent
continuer à jouer en mixte. D’autres joueuses
font d’autres choix. Il est important de prendre
en compte le développement individuel de cha-
cune. Il n’est pas question d’épuiser les filles,
mais bien de les aider dans leur évolution. Et,
de préférence, d’être en mesure de leur offrir de
jouer au football toute leur vie au sein du club.
C’est pourquoi les clubs doivent établir un plan
de changement de culture. C’est parfois difficile.
Dans le cas de l’Eendracht Mazenzele Opwi-
jk, c’est bien sûr formidable que les filles dis-
posent d’une ambassadrice Futbalista en la per-
sonne d’Els qui n’est pas seulement un point de
contact pour elles, mais qui les suit aussi sur le
plan sportif et a son mot à dire au sein du conseil
d’administration. Entretemps, nous continuons à
travailler sur des compétitions qualitatives pour
les filles. Par exemple, en tenant compte des
distances entre les clubs, en travaillant avec
des codes de niveau et en encourageant le 11
contre 11 lorsque c’est possible. Mais aussi en
proposant l’option huit contre huit lorsqu’il est
encore nécessaire d’abaisser le seuil. Nous
avons également un nouveau projet en cours
pour les U10 à U13, qui vise à rassembler les
filles qui jouent en mixte dans différents clubs
dans un réseau régional, afin qu’elles puissent
disputer des matchs entre filles quelques fois
par an. Cela aussi peut encourager les clubs à
mettre en place des équipes 100% Futbalista ou
à organiser eux-mêmes un festival Futbalista. »
ELS SANDERS
JEDEMANDE
RÉGULIÈREMENTAUX
FILLESCOMMENTELLES
SESENTENT
The World At Our Feet
20
12. Cette saison, la Lotto Super
League a été élargie pour inclure
un 11ème club. Jusqu’à présent,
les dames du Yellow Red KV
Mechelen n’ont pas été épargnées
par les blessures. Mais elles ont
délivré des performances solides
et montré un football positif.
Par conséquent, l’équipe de la
capitaine Joy Brankaer et de
l’entraîneur Farid Goreishvand
semble en bonne voie, tant pour le
championnat qu’au sein du club.
Nous nous entretenons avec l’entraîneur et la ca-
pitaine à un moment où les Malinoises viennent
d’enchaîner une série de matches contre les
meilleurs équipes du championnat. Elles les ont
tous perdus, mais jamais avec une grande diffé-
rence de buts. La première journée a aussi été
celle de la première victoire contre le Sporting
Charleroi. Après notre entretien, une deuxième a
suivi contre l’Eendracht Aalst Ladies. Le club es-
père que d’autres bons résultats suivront.
LE BON MOMENT
Pour la capitaine Joy Brankaer, qui est au club
depuis longtemps, jouer au football au plus haut
niveau est une nouvelle étape agréable dans sa
carrière. Celle-ci a commencé, de l’âge de six à
seize ans, parmi les garçons du Tempo Overijse.
« Je ne me souviens plus pourquoi je n’ai pas eu
envie de passer dans une équipe féminine après
ça », confie-t-elle. « Je ne l’ai fait que trois ans
plus tard à Ottenburg et au OHR Huldenberg. En-
suite, HO Veltem m’a invité pour un match test
contre OH Leuven. Mais c’est OH Leuven qui m’a
demandé ensuite si je voulais venir jouer pour
eux. Après une saison marquée par quelques
blessures de surmenage, je suis devenue capi-
taine lors de la deuxième saison et j’ai conquis
mon poste d’arrière centrale. Ensuite, j’ai joué
brièvement en seconde nationale avec le KOVC
Sterrebeek. Et maintenant, j’en suis à ma cin-
quième saison à Malines. »
Malheureusement, Joy luttait déjà avec une
blessure depuis la fin de la saison dernière, ce
qui fait qu’elle jouait avec une douleur continue
au genou depuis le début de la compétition.
L’opération est imminente : il s’agit de retirer la
partie gênante de sa rotule bipartite congénitale
(patella bipartita). « Ça a été dur mentalement
parce que vous vous préparez pour une grande
saison. Mais le fait qu’une solution soit mainte-
nant en vue rend la situation plus tolérable. Glo-
balement, pour moi, c’est quand même agréable.
Surtout à cause de Corona, je n’ai jamais pensé
que je pourrais encore jouer en Super League. »
L’entraîneur Farid Goreishvand n’a rejoint le club
de derrière les casernes qu’en mars. En tant
que joueur, il a fait ses preuves dans des clubs
comme Dendermonde, Grembergen et Dilbeek
Sport. Dans certains de ces clubs, il n’était pas
seulement joueur mais aussi entraîneur des
jeunes. Ensuite, il a successivement officié pour
GRANDIR
AU SOMMET
02 l’équipe provinciale et l’équipe féminine espoir
d’Anderlecht, les espoirs du KAA Gent, avant de
passer trois ans comme assistant de Dave Mat-
theus dans l’équipe première des Buffalos en
Super League.
Il n’est plus question pour lui de jouer au football
depuis qu’il a été opéré d’une déchirure des li-
gaments croisés et qu’il est devenu l’entraîneur
principal du KVM. « Lorsque vous franchissez le
pas pour devenir entraîneur à ce niveau, vous
savez que vous allez vous lever et vous cou-
cher avec ça en tête. Parce qu’il y a aussi votre
travail et votre famille. Ces dernières années, le
Yellow Red KV Mechelen avait déjà pris contact
avec moi. Quand ils ont introduit la demande de
licence pour la Super League et que j’étais à la
fin de mon cycle au KAA Gent, le bon moment
était venu. »
DE GRANDS PAS EN AVANT
Les conditions pour être performant au plus
haut niveau sont-elles donc réunies à Malines ?
Farid Goreishvand : « Absolument. L’année der-
nière, le staff sportif était composé d’un entraî-
neur, d’un assistant qui était aussi un prépara-
teur physique et d’un entraîneur des gardiennes
de but. Aujourd’hui, en plus de moi-même, j’ai
un assistant, un entraîneur physique, un entraî-
neur de gardiennes de but et un analyste vidéo.
Mais il y a aussi le soutien de quatre médecins
spécialisés, de trois kinés et de l’équipe de la
plateforme culinaire de l’île de Cook, qui fournit
l’alimentation adéquate avant et après le match.
Nous fonctionnons dans l’environnement de
l’équipe première masculine. Nous avons, par
exemple, pu utiliser leur salle de fitness dans le
stade. Tout cela s’est mis en place dans un délai
très court et nous permet de profiter aujourd’hui
d’infrastructures parmi les meilleures de la Su-
per League. Mais il ne faut pas non plus vouloir
aller trop vite. L’équipe ne compte pas encore
La capitaine Joy Brankaer
et l’entraîneur Farid Goreishvand
sur le YR KV Mechelen
en Lotto Super League
MONTRER
QU’ONESTLÀ
The World At Our Feet Grandir au sommet 23
22
13. de pros, seulement les trois semi-pros obliga-
toires. Pour les joueuses, il s’agit donc véritable-
ment de s’adapter. Au KAA Gent, nous pouvions
nous entraîner plusieurs fois par semaine pen-
dant la journée. Mais ici, nous ne sommes pas
sur le terrain d’entraînement avant huit heures
du soir, quatre jours par semaine. C’est physi-
quement et mentalement difficile, bien sûr. Cela
laisse peu de temps de récupération pour les
matches, surtout pour les joueuses qui doivent
aussi travailler les jours de match. Les femmes
qui jouaient déjà ici l’année dernière passent
également d’un entraînement et demi à quatre
séances intenses par semaine. »
« En plus de l’aspect tactique et mental, ce
sont en effet de grandes avancées”, ajoute Joy
Brankaer. « L’année dernière, en deuxième divi-
sion, il y avait aussi beaucoup de matches fa-
ciles. Maintenant, il faut être à 100% à chaque
instant dans des matches physiquement exi-
geants contre des attaquantes du top belge. Ce
MARQUERDAVANTAGE
ENLOTTOSUPERLEAGUE
qui fait certainement progresser. Nous sommes
donc dans un processus de croissance, mais
nous avons vraiment besoin de temps jusqu’à
l’hiver pour juger des résultats de nos efforts. Et
acquérir la confiance supplémentaire pour oser
imposer notre patte sur un match. »
MARQUER DAVANTAGE EN LOTTO SUPER LEAGUE
Le lourd programme d’entraînement se fait
également sentir en termes de blessures. Ce
qui a des répercutions sur la productivité au
marquoir.
Farid Goreishvand : « Toutes nos attaquantes ont
été blessées et nous ne les récupérerons que
lors de la phase retour. Notre attaquante rapide
et efficace Daisy Baudewijns a été opérée de la
cheville la semaine dernière. Fleur Verstappen
s’est déjà déchiré les ligaments croisés l’année
dernière. Lore Asselberghs a été handicapée par
une blessure au genou. Emily Steijvers n’a pas
encore retrouvé sa forme après s’être cassé le
nez. Et Ibtissam Bouharat a dû se remettre d’une
commotion cérébrale. »
Par contre, le KVM n’a pas encaissé de défaites
sévères. La gardienne de but Silke Baccarne
s’est distinguée à plusieurs reprises, particu-
lièrement lors de certains matches. L’entraîneur
de l’OH Leuven, Jimmy Coenraets, a d’ailleurs
félicité le Yellow Red KV Mechelen pour son
football positif.
Farid Goreishvand : « Nous avons montré que
nous ne voulions pas garer le bus devant le but
et que nous souhaitions vraiment jouer au foot-
ball pour continuer à progresser. Une façon de
coach Farid Goreishvand
faire qui vous expose parfois aux faiblesses qui
sont encore les vôtres. Et si vous avez ensuite
la malchance que des erreurs individuelles se
retrouvent exposées à la télévision et sur les
réseaux sociaux, c’est parfois difficile à avaler.
Mais nous avons continué à nous améliorer.
C’est également important pour convaincre les
femmes de rejoindre Malines à l’avenir. Nous
voulons franchir des étapes en mettant en pra-
tique le credo du KVM : jouer sur la possession
du ballon à partir de derrière et imposer un pres-
sing intense quand c’est possible. »
Quelles sont alors les perspectives pour la
phase retour et les Play Off 2 ?
Joy Brankaer : « Avec nos jeunes qui travaillent
trèsdur,nousavonsdéjàuneéquipedequalité.Et
quand les plus expérimentées reviendront, nous
vendrons chèrement notre peau en Play off 2.
J’espère y prendre des points et montrer que
nous sommes là. Mais ma plus grande ambition
est de voir les filles jouer avec la confiance que
je constate à l’entraînement. Des joueuses qui
frappent le ballon dans la lucarne, par exemple,
alors qu’en match elles ne le font pas encore.
Tandis que c’était match nul 2-2 en Coupe de
Belgique contre Club YLA, j’ai soudain assisté à
des courses d’appel et à des ballons donnés en
profondeur. C’est comme ça qu’on est parvenues
à faire 2-3. Puis, les vingt dernière minutes, ce
sont les nerfs qui nous ont fait perdre sur le
score trop sévère de 6-3. »
UN CLUB EXEMPLAIRE
Entretemps, la Lotto Super League rencontre un
franc succès derrière les casernes.
Farid Goreishvand : “Nous n’avons rien fait de
spécial pour attirer plus de monde. Et pourtant,
deux à trois cents supporters sont présents à
chaque match à domicile. Une partie du kop des
hommes viennent même avec des tambours et
ils adaptent les chants d’encouragement. Un
signe incontestable que les choses se passent
bien. Le président vient aussi observer, il essaie
de régler les choses et surtout, il reste très terre
à terre. Nous savons très bien ce que nous pou-
vons et ne pouvons pas faire aujourd’hui. J’ai
déjà vu les choses se passer différemment dans
d’autres clubs. »
Joy Brankaer est aussi une capitaine prête à
s’engager pour le projet en dehors du terrain.
« Absolument. Je suis super fan de football
depuis mon plus jeune âge. Mais j’avais moi-
même peu de connaissances du football féminin
jusqu’à ce que je m’y intéresse. Et maintenant,
quand je vois les progrès qui ont été faits, je
suis vraiment heureuse. En tant que capitaine,
je veux être une leader en coachant sur le ter-
rain. Et en dehors du terrain en favorisant l’esprit
d’équipe, en étant un point de contact pour les
joueuses et une intermédiaire avec l’entraîneur.
Mais je pense aussi qu’il est important de tra-
vailler avec le personnel technique pour voir ce
qui peut encore être amélioré. Et ce que nous
pouvons encore demander au conseil d’adminis-
tration pour pouvoir montrer au monder extérieur
ce dont nous sommes capables. »
The World At Our Feet
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14. GRANDIR
AU SOMMET
02
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LA BELGIQUE
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FANS AU TOUT
PREMIER RED FLAMES
FAN DAY
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EN CHIFFRES
PREMIER QUART
DE FINALE
The World At Our Feet Grandir au sommet 27
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15. Ce n’est qu’en septembre 2021 que
Sari Kees a effectué ses débuts
chez les Red Flames. Un an plus
tard, elle figurait dans le onze de
base à l’Euro où elle a fait plus
que répondre à l’attente ! Elle a
joué un tournoi solide au centre
de la défense et lors de la victoire
1-0 contre l’Italie, elle a même été
désignée “joueuse du match”
« Il a fallu un moment pour que je réalise », confie
Sari Kees lorsqu’elle se remémore l’Euro à Tubize,
la veille du match amical contre la Slovaquie (vic-
toire 7-0). « En raison de mon jeune âge (21 ans),
je ne me suis pas immédiatement rendu compte
de ce que nous avions accompli. Ce quart de
finale contre la Suède était peut-être un rêve
quand nous l’avons entamé. Et je ne pense
pas que beaucoup de gens pensaient vraiment
qu’on y arriverait non plus. Mais en travaillant
dur en équipe et en gardant la tête froide, nous
l’avons mérité. Nous avons également progressé
dans le tournoi : le match nul contre l’Islande,
le match difficile contre la France - dont nous
avons beaucoup appris - et ensuite la victoire
méritée contre l’Italie. Lorsque vous êtes bien
en place tactiquement et qu’en même temps
vous faites preuve de mentalité et de grinta,
beaucoup de choses sont possibles. Malheu-
reusement, les choses ont mal tourné dans les
dernières minutes contre la Suède. Sinon, nous
aurions même pu nous retrouvé en demi-finale.
De nombreuses joueuses suédoises souffraient
de crampes, tandis que nous avions encore un
banc en pleine forme. Donc, même si la Suède
n’a pas démérité, j’ai surtout été très déçue. »
Physiquement, vous étiez effectivement au top
après une préparation très pointue. C’était un
atout important ?
Sari Kees : « Absolument. Après l’Euro précé-
dent, les joueuses expérimentées avaient pré-
venu que la préparation serait très exigeante
pour celui-ci. Grâce aux moments de repos pré-
vus avant et pendant l’Euro, mais aussi parce
que l’entraîneur écoutait les joueuses lorsque,
par exemple, l’une d’elle préférait faire l’im-
passe sur un entraînement, nous sommes arri-
vées très affûtées pour chaque match. »
JEN’AIPAS
BIENRÉALISÉ
CEQUENOUS
AVIONS
ACCOMPLIÀ
L’EURO
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Contrel’Islande,
ilyaeudesmoments
oùnousavonsété
endifficulté
Grandir au sommet 29
Sari Kees, Un rôle central en défense
16. Vous avez dû beaucoup défendre. Étiez-vous
toujours sûre de pouvoir gérer la barque ?
Sari Kees : « Contre l’Islande, il y a eu des mo-
ments où nous avons été en difficulté et montré
des lacunes. Par la suite, nous avons pu exa-
miner avec les analystes vidéo ce qui pouvait
être amélioré. Ce qui s’est déjà ressenti contre
la France. Et contre l’Italie, de la ligne d’attaque
à celle de la défense, le dispositif était solide
comme un roc. »
Il a cependant fallu procéder à certains ajuste-
ments au niveau de la charnière centrale, no-
tamment en raison du forfait de Laura De Neve.
Sari Kees : « En tant que droitière, je joue nor-
malement au centre de la défense à droite de
Laura. Mais à l’OH Leuven, je joue aussi souvent
à gauche, avec Amber Tysiak à mes côtés. Je
n’étais donc pas dépaysée. Dans mon club, dans
une défense à trois, il m’arrive même de jouer
pratiquement au poste d’arrière gauche, ce qui
me permet de mettre ce pied-là à contribu-
tion. Je peux encore apprendre de Laura à faire
preuve de plus de sang-froid quand je sors de
la défense. Et à ne pas hésiter à adresser des
centres. Une de mes qualités est d’oser sortir
balle au pied. Il faut juste apprendre à choisir le
bon moment pour le faire. »
Entre vos débuts avec les Red Flames et votre
sacre de “joueuse du match” contre l’Italie, il
s’est écoulé moins d’un an. Vous ne semblez
trop ressentir la pression.
Sari Kees : « En septembre 2021, j’étais sur la
plage quand j’ai reçu un message m’avertissant
que j’étais sélectionnée pour la première fois. Au
début, on sent bien la différence entre l’équipe
des espoirs et l’équipe A. Mais à la Coupe Pinatar
en Espagne en février, j’ai reçu du temps de jeu.
Et suite à la blessure d’Amber, j’ai pu être ali-
gnée contre le Kosovo et l’Albanie. L’entraîneur
donne volontiers leur chance aux jeunes. Il m’a
peut-être intégrée au bon moment.
Pourtant, il m’arrive encore de stresser avant un
match. Surtout si on joue le soir, car j’ai du mal à at-
tendre aussi longtemps. Alors je prends ma tablette
et je visionne des séquences de jeu de notre adver-
saire. Ça me calme. »
Mais depuis, il y a eu l’élimination contre le Portugal
en match de qualification pour la Coupe du monde.
Un sacré coup dur, non ?
Sari Kees : « On croyait fermement qu’on allait pouvoir
battre le Portugal et l’Islande dans ce qui devait être
deux matchs à égalité de chances de victoire sur le
chemin de la Coupe du monde. À l’Euro, le Portugal
avait été éliminé dès le premier tour. Elles ne jouaient
pas assez en équipe, selon moi. Mais contre nous,
elles ont vraiment affiché un bel appétit de jeu, alors
que par moments, nous avons nous-mêmes manqué
de la rigueur que nous affichions à l’Euro.
Par conséquent, nous devrons désormais nous
contenter de matchs sans enjeu pendant assez
longtemps. C’est difficile. Bien sûr, il y a les qualifi-
cations pour l’Euro et puis, en tant que joueuse, vous
devez toujours montrer à l’entraîneur que vous res-
tez motivée. C’est également une bonne chose que
nous ayons la possibilité de jouer contre trois pays
de premier plan lors de l’Arnold Clark Cup en février,
avec l’Italie, la Corée du Sud et l’Angleterre. Nous
nous entraînerons contre des adversaires de qualité
et nous devrons reproduire en attaque la bonne orga-
nisation qui était la nôtre en défense. À l’Euro, nous
avons beaucoup joué en reconversion et cela nous a
plutôt bien réussi. Mais on ne peut pas toujours mar-
quer un but pour deux occasions. Pour être à la hau-
teur contre les meilleures nations, nous devons donc
nous créer davantage d’occasions. »
À l’instar de l’OH Leuven, les Flames de
devraient-elles pas tenter de jouer avec trois
défenseuses ?
Sari Kees : « En fait, je suis plutôt favorable au sys-
tème de jeu que nous appliquons actuellement, car
on constate qu’il pose des problèmes à nos adver-
saires. Avec quatre défenseuses, vous avez une
ligne défensive qui tient la route. Si en cas de 3-5-
The World At Our Feet Grandir au sommet 31
30
17. 2 nos arrières latérales doivent de toutes manières
reculer, cela nous pousserait peut-être à nous
retrancher plus encore. Ce qui diminuerait les
velléités offensives .»
Avec l’OH Leuven, vous n’avez encaissé que deux
buts en neuf matchs. Les choses se passent-elles
trop bien pour toi là-bas ?
Sari Kees : « Certains matchs contre des clubs du bas
de classement n’apprennent pas grand chose. Mais à
l’entraînement, oui, parce que nous sommes de force
égale et qu’il y a aussi beaucoup de concurrence
entre nous. Et puis, bien sûr, il y a les matches impor-
tants qu’on attend avec impatience. »
Le rôle de capitaine te convient-il ?
Sari Kees : « Je l’étais régulièrement en équipes de
jeunes, donc j’y suis habituée. Je m’entends géné-
ralement bien avec tout le monde et j’essaie de faire
au mieux pour tout le monde. Par contre, je devrais
peut-être oser un peu plus hausser le ton dans le
vestiaire quand les choses se passent moins bien. »
ENFAIT,JESUISPLUTÔTFAVORABLE
AUSYSTÈMEDEJEUQUENOUS
APPLIQUONSACTUELLEMENT SUIVEZLA
LOTTOSUPER
LEAGUESUR
NOSCANAUX
DEMÉDIA
SOCIAUX
Et entretemps, tu dois aussi poursuivre tes études ?
Sari Kees : « À partir de la semaine prochaine, j’ai
cinq examens à passer dans le cadre de ma première
année de Master en kinésithérapie à Hasselt. J’ai
l’intention d’obtenir d’abord mon diplôme, puis
de combiner le football avec un emploi à temps
partiel en tant que kiné dans un environnement
footbalistique. C’est pourquoi j’ai encore deux ans de
contrat avec l’OH Leuven après cette saison. Même si
je ne savais pas lorsque j’ai signé ce contrat que je
recevrais d’autres offres après l’Euro. (rires). »
As-tu reçu de bonnes réactions au pays après l’Euro ?
Sari Kees : « Bien sûr. Même de la part des étudiants
en médecine et des professeurs. J’ai un supervi-
seur d’études à Hasselt qui arrange beaucoup les
choses pour moi. Mais je dois aussi souvent envoyer
des e-mails aux professeurs pour leur demander de
reporter des examens. Alors c’est bien que je puisse
leur renvoyer la balle. Et qu’ils puissent apprécier le
fruit leur compréhension ».
The World At Our Feet
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18. Nicky Evrard avait tout fait pour
être entre les poteaux lors de
l’Euro en Angleterre. Mais elle a fait
bien plus que cela. Avec ses arrêts
et les penalty qu’elle a sauvé, elle
a sans doute été l’une des Red
Flames les plus en vue du tournoi.
Et a ainsi confirmé son statut de
gardienne de but nationale. Avec le
nouvel entraîneur des gardiens de
but, Jan Van Steenberghe, elle se
fixe de nouveaux objectifs.
ous nous entretenons avec Nicky
Evrard et Jan Van Steenberghe juste
avant le match amical international
des Red Flames contre la Slovaquie.
Pour Evrard, il s’agit déjà de sa cen-
tième sélection, ce qui la place au
huitième rang du classement historique. Parmi
ces sélections, elle a obtenu 59 titularisations,
soit exactement le même nombre que son illustre
prédécesseuse Ann Noë. Après une longue riva-
lité avec Justien Odeurs, Evrard semble avoir dé-
finitivement assuré sa position de gardienne de
but titulaire. Lors du récent WEURO, elle a livré
une série de prestations remarquables. En repar-
ler n’est donc pas forcément désagréable pour
elle.
LA BELGIQUE DIGNE D’ATTENTION
« Je m’étais moi-même fixé des ambitions
assez élevées », confie Nicky Evrard. « J’ai vécu
le WEURO 2017 depuis le banc des remplaçantes
et ça m’a fait quelque chose. Cette fois, je vou-
lais vraiment être sur le terrain et je me suis donc
donnée à fond pour y parvenir. Avec un surplus
de séances d’entraînement et des coachs sup-
plémentaires, chacun d’entre eux apportant sa
vision et sa valeur ajoutée à mes performances.
Au final, je pense avoir réussi à répondre aux at-
tentes. Quand on parvient à arrêter d’emblée un
penalty lors du premier match du WEURO contre
l’Islande, on éprouve immédiatement un bon
feeling. Ensuite, nous avons tenu bon contre
une équipe de France très costaude. J’ai arrêté
le penalty de Wendy Renard, sans doute la meil-
leure défenseuse du monde. Puis nous avons
gagné contre l’Italie. Et enfin, nous sommes par-
venues à entretenir le suspense jusqu’au bout
contre la Suède. C’était une expérience unique
de la première à l’avant-dernière minute. »
UNPLANPOURLES
GARDIENNESDEBUT
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La gardienne de but Nicky Evrard
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19. Jan Van Steenberghe ne peut que souscrire à
cette analyse. Il est le nouvel entraîneur des
gardiennes de but des Flames et remplace Sven
Cnudde après de nombreuses années de bons et
loyaux services. Van Steenberghe est lui-même
passé entre les perches à l’Eendracht Alost, à La
Louvière et au RSC Anderlecht, entre autres. L’an
passé, il a été entraîneur des gardiennes de but
au KAA Gent, au Club de Bruges et au Standard.
Il a rejoint le staf technique des Red Flames en
août après avoir suivi de près le dernier WEURO.
« Avec ses prestations au WEURO, Nicky a pu
démontré son potentiel. En Angleterre, elle s’est
révélée être l’une des meilleures gardiennes de
but du tournoi. Avec une grande efficacité en
termes d’arrêts, mais aussi dans sa participation
au jeu et sa faculté à trouver des solutions. Elle
a ainsi véritablement mis les gardiennes de but
belges en lumière ».
Concernant ces penalty arrêtés, Evrard ne peut
pas dire grand-chose. « Le meilleur conseil que
je puisse donner est qu’il faut résolument choisir
un coin. C’est surtout un petit jeu mental. En tant
lement soutenu pendant le WEURO. Surtout en
me rappelant que j’avais tout fait pour être là et
que je devais aussi en profiter quand les choses
se passaient bien. Ce n’est qu’avec les ano-
nymes - qui ont soudainement une opinion pré-
cise de vous et jugent si vous avez ou non votre
place dans les buts des Red Flames - que j’ai du
mal. J’ai donc remisé les réseaux sociaux dans
un dossier au fond de mon téléphone portable
et j’ai délibérément évité d’y prêter attention. »
CONTINUER À ÉVOLUER
Après l’élimination contre la Suède au WEU-
RO 2022, mais aussi plus récemment contre le
Portugal lors des éliminatoires de la Coupe du
monde, Evrard a ressenti de la colère. Dans les
deux matchs, c’est une situation confuse de-
vant le but après une phase arrêtée qui a tué les
espoirs des Red Flames.
« On s’est finalement rendu compte qu’on avait
fait un grand match contre la Suède. Par contre,
l’élimination de la Coupe du monde, c’est vrai-
ment très dommage. J’aurais préféré un autre
été chargé comme le précédent. Il n’y a rien
d’agréable à regarder la Coupe du monde à la
maison, alors que vous savez que vous auriez pu
y jouer. Maintenant, il faut attendre le prochain
WEURO. Mais dans l’intervalle, je veux aussi ga-
gner tous les matchs que je jouerai avec les Red
Flames. »
Avec Van Steenberghe, déjà les nouvelles sti-
mulations ne manquent pas. « J’ai très bien tra-
vaillé avec Sven Cnudde pendant des années.
Il a fait du bon boulot et m’a toujours insufflé
beaucoup de confiance et forgé une véritable
mentalité de gagnante », confie Nicky Evrard.
« Maintenant, Jan est un entraîneur qui a été lui-
même joueur de haut niveau et a vécu beaucoup
de choses dans sa carrière. Je trouve fascinant
de découvrir comment il gère certaines choses,
aborde des phases spécifiques et se focalise
sur les détails. »
Van Steenberghe, qui connaît de nombreux
membres du staff des Red Flames du temps de
sa carrière de footballeur, travaille sur un véri-
et le coach des gardiennes Jan Van Steenberghe
que gardienne de but, vous n’avez rien à perdre.
Vous devez donc tenter de déstabiliser celle qui
tire. Plus du temps s’écoule avant qu’elle puisse
tirer le penalty, plus il y a de chances que les
nerfs commencent à jouer. »
Et puisqu’on parle de l’aspect mental, Nicky
Evrard semble plutôt bien gérer les choses. Elle
est concentrée tout en restant extrêmement
calme et terre-à-terre. Ambitieuse mais pas
euphorique. Et ouverte à tout ce qui pourrait la
faire progresser.
« Je tiens cela de mes parents, qui m’ont toujours
fait garder les pieds sur terre », confie-t-elle. «
Mon père se préoccupait surtout de ce qui pou-
vait encore être amélioré. Pour les gardiennes
de but en particulier, les éloges peuvent rapide-
ment se transformer en critiques. Il s’agit donc
de trouver une ligne stable pour vous-même.
J’ai également travaillé avec un coach mental.
Et Davino Verhulst (ex-gardien du KRC Genk, du
STVV, de Beveren et de Lokeren, entre autres),
avec qui je me suis souvent entraînée, m’a éga-
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NICKYAMISEN
LUMIÈRELES
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BUTBELGES
The World At Our Feet Grandir au sommet 37
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21. Afin de repérer les talents
footballistiques de manière
structurée et d’intégrer à temps
les joueuses à potentiel aux
sélections nationales, la RBFA
dispose d’une cellule de scouting
composée de détecteurs de talent
indépendants et spécifiquement
formés qui ont déjà évalué
plus de 1 500 joueuses.
our nous pencher sur la détection de
joueuses à potentiel pour les équipes
nationales, nous nous sommes en-
tretenus avec trois spécialistes.
Rembert Vromant a un parcours ré-
cent un peu à part dans le football,
puisqu’il vient de rentrer d’un séjour de 13 ans
au Mexique. Il a d’abord effectué du scouting
pour le Club de Bruges dans tout le continent
américain. Il a ensuite fondé une entreprise
d’intelligence sportive qui fournit des logiciels
au championnat mexicain et à l’équipe nationale.
Vromant a lancé un programme de détection des
talents au CF Pachuca, club mexicain à succès,
où il a également été directeur technique de
l’équipe féminine pendant deux ans. Aujourd’hui,
il est coordinateur du scouting pour les équipes
nationales - garçons et hommes, filles et
femmes, et Futsal - depuis 1 an.
La première des nouvelles recrues sur les-
quelles il peut compter depuis peu est Charlotte
Foucart. Elle a joué au football avec les jeunes
du KVK Ninove et les dames des Diva’s Aalst.
Foucart se définit comme une éternelle étu-
diante. Elle est experte en mouvement, étudie
actuellement le management sportif et culturel,
possède son diplôme UEFA B, a déjà été coach
IP pour les jeunes et préparatrice physique au
KFC Wambeek-Ternat. Après avoir suivi une for-
mation, elle est maintenant devenue une recru-
teuse passionnée pour les Future Red Flames.
Et enfin, il y a Stéphanie Ehlen, qui a commencé
à jouer au football dès l’âge de cinq ans. Onze
ans plus tard, elle a démarré dans le football fé-
minin national. Elle a joué avec le Lierse dans
la Beneliga et a également disputé la finale de
la Coupe de Belgique contre le RSC Anderlecht
avec le club de première division Waasland Be-
veren Sinaai Girls en 2013. Après sa carrière de
joueuse, elle a obtenu son diplôme de l’UEFA-B.
Actuellement, Ehlen entraîne les dames du VVC
Brasschaat en deuxième division nationale et
les garçons IP du R Cappellen FC. Mais Ehlen
est insatiable. Elle officie donc aussi en tant
que découvreuse de talents garçons et filles
au PJO Antwerpen pour Voetbal Vlaanderen. Et
elle combine aujourd’hui cette activité avec son
travail de recruteuse à la RBFA.
LE SOUTIEN AUX ENTRAÎNEURS ET AU STAFF
« Ce qui est formidable, c’est qu’avec les for-
mations Talentscout 1, 2 et bientôt 3, il existe
désormais un parcours professionnel pour les
détecteurs de talents, alors qu’auparavant,
cette fonction faisait partie des tâches annexes
des entraîneurs », souligne R. Vromant. « Nous
constatons que de plus en plus de personnes
s’y engagent, tant du côté flamand que du côté
francophone. Stéphanie et Charlotte s’intègrent
donc dans la structure qui se met en place pour
détecter les talents féminins le plus tôt pos-
sible. Afin de pouvoir mettre en route rapide-
ment un processus de développement suscep-
tible d’intégrer des nouvelles joueuses dans le
noyau des Red Flames. Bien sûr, pour les 11 à 15
ans, nous soutenons beaucoup les ailes Voet-
bal Vlaanderen et ACFF qui font un excellent
travail de détection au niveau provincial. Mais
pour notre plus jeune équipe nationale féminine
AUJOURD’HUI,NOUS
CONNAISSONSBEAUCOUP
MIEUXLESJOUEUSESEN
BELGIQUE P
•
RBFA
-
SCOUTS
•
REMBERT
VROMANT,
CHARLOTTE
FOUCART
&
STEPHANIE
EHLEN
•
RBFA
-
SCOUTS
•
REMBERT
VROMANT,
CHARLOTTE
FOUCART
&
STEPHANIE
EHLEN
•
RBFA
-
SC
Les détecteurs de talent de la RBFA - Rembert
Vromant, Charlotte Foucart et Stéphanie Ehlen
Un scouting spécialisé et indépendant
The World At Our Feet Grandir au sommet
40
22. U15, nous dépendons beaucoup des recruteurs
de la Première et de la Deuxième Nationale. Ain-
si que de la Super League. Cela demande bien
sûr beaucoup d’organisation et de coordination.
Charlotte et Stéphanie ont été les premières re-
cruteuses à s’engager dans ce processus avec
nous. Actuellement, nous disposons de quatre
recruteurs, que l’on pourrait appeler des pion-
niers. Auparavant, les entraîneurs et le person-
nel technique responsable de la sélection effec-
tuaient les repérages en écoutant les clubs et
en regardant la télévision. Nous allons mainte-
nant compléter ce dispositif par des personnes
formées à cet effet et dont la seule fonction est
d’évaluer les filles de manière indépendante. Les
entraîneurs, eux, continueront à sélectionner
les joueuses pour certains matchs ou tournois.
Mais en plus de cela, la RBFA a également be-
soin de repérer les filles qui entreront en ligne
de compte pour les Red Flames à long terme.
Chez les plus jeunes, il y a encore beaucoup de
travail à effectuer pour pouvoir évaluer quelles
sont les jeunes filles prometteuses possédant
les qualités requises pour jouer plus tard pour
les Red Flames. »
La question délicate de la définition ou de la
quantification du “talent” a naturellement été
abordée. « Nous travaillons topdown à cet effet
», explique M. Vromant. « Ce qu’une Red Flame
devrait être capable de faire niveau profession-
nel est entièrement décrit. Nous nous sommes
concertés avec des personnes comme Ives
Serneels et Heleen Jaques, pour dégager les
critères les plus importants. Il en est ressor-
ti quatre qualités que nous espérons voir chez
toutes les jeunes filles que nous dépistons,
quel que soit leur âge : un potentiel athlétique
digne du plus haut niveau, de la vitesse - parce
qu’au plus haut niveau le jeu va de plus en plus
vite et que les femmes couvrent moins de dis-
tance que les hommes mais effectuent plus
de sprints à haute intensité - une très grande
capacité d’apprentissage, et des qualités men-
tales. »
LES PRESTATIONS ET LE POTENTIEL
Stéphanie Ehlen et Charlotte Foucart expliquent
comment elles mettent ces paramètres en pra-
tique chaque semaine lorsqu’elles regardent
les matchs en Première et Deuxième Nationale,
et récemment en U16.
« En division nationale, nous nous intéressons
un peu plus aux jeunes filles qui ont un avenir
footballistique à plus long terme », explique
Ehlen. « Pour les matches des U16, c’est un défi
car nous voulons voir et évaluer toutes les filles
présentes. Nous effectuons un rapport indivi-
duel de chaque joueuse. »
Charlotte Foucart : « Nous cartographions les
joueuses à la fois en termes de performances
en match et de potentiel. Dans chaque cas,
cela s’effectue sur une échelle d’évaluation de
0 à 4. Une joueuse cotée 1 pour sa performance
en match ne possède pas les compétences
nécessaires. Un joueuse cotée 2 possède des
compétences, mais peut-être pas assez pour
un niveau supérieur. Un joueuse qui obtient
un 3 a joué un très bon match et a fait preuve
d’une bonne mentalité, de vitesse, de potentiel
CEQU’UNEREDFLAME
DEVRAITÊTRECAPABLE
DEFAIRENIVEAU
PROFESSIONNELEST
ENTIÈREMENTDÉCRIT.
The World At Our Feet Grandir au sommet 43
42
23. athlétique et de capacité d’apprentissage. Et
celles qui obtiennent 4 points ont été déter-
minante dans l’issue du match. Mais bien sûr, il
est possible qu’une joueuse fasse un très bon
match, mais qu’elle ait déjà 35 ans, ce qui rend
son potentiel d’avenir moins intéressant pour
nous. Il se peut également que nous estimions
qu’un joueuse a plus de potentiel à un poste dif-
férent de celui dans lequel nous la voyons jouer
dans son club. Si vous obtenez un 3 pour votre
potentiel, nous pensons qu’une convocation à
court ou moyen terme pour une sélection dans
votre groupe d’âge est possible. Si vous obtenez
un 4, alors vous possédez tout ce que nous re-
cherchons pour obtenir une sélection. »
UN TRAVAIL CONSIDÉRABLE
Les nouveaux recruteurs de la RBFA sont donc
loin d’être inactifs. Pour cette saison, ils ont pour
objectif de suivre 135 matches. Y compris cer-
tains matchs de filles jouant avec les garçons.
Rembert Vromant : « Tout le monde peut avoir
son mot à dire en matière de football. Mais il faut
de la pratique pour répertorier de manière très
structurée des informations sur 22 joueuses
concernant leur meilleur pied, leur maturité,
leurs positions mais aussi leurs qualités phy-
siques, techniques, tactiques et mentales. Et
pour ensuite les traiter et les consigner dans un
rapport. Pourtant, nous avons déjà cartographié
plus de 1 500 joueuses, dont certaines ont déjà
rété l’objet de quatre ou cinq rapports. Cela per-
met d’obtenir plusieurs points de vue différents,
car les autres scouts et membres du personnel
de la WU15 à la WU23 suivent également les
matches chaque week-end. Plus vous pouvez
recueillir d’opinions, plus votre évaluation sera
correcte lorsque vous en faites la moyenne :
c’est la loi du grand nombre. Par conséquent,
nous pouvons vraiment dire que nous savons
ce qui se passe dans le football féminin en
Belgique. Bien qu’il y ait toujours une marge de
progression avec les filles qui jouent dans les
ligues de garçons et les filles qui ne se pré-
sentent pas aux détections des ailes. Concer-
nant ces dernières, nous lançons un appel : pour
nos équipes nationales, il est très important que
chaque jeune fille qui entrevoit une opportuni-
té de détection ou qui reçoit une invitation sai-
sisse cette opportunité. Si vous rêvez de jouer
à un niveau supérieur, vous devriez vraiment
être présente à ces moments-là. Vous pouvez
même nous envoyer un e-mail demandant à être
prise en considération. Il en va de même pour les
jeunes filles qui jouent à l’étranger et que nous
commençons également à suivre. »
Stéphanie Ehlen confirme que certaines jeunes
filles ont encore besoin d’un coup de pouce
pour afficher leur ambition. « Le fait que les
parents soient plus impliqués aujourd’hui que
par le passé est une bonne chose. Avant, les
gens avaient vite fait de penser que le football
féminin n’avait de toute façon aucun intérêt.
Maintenant, les Red Flames ont prouvé qu’il y a
de bonnes choses à en attendre ».
The World At Our Feet Grandir au sommet 45
44
25. Dans cette rubrique, nous présentons chaque
fois deux membres du staff d’une de nos équipes.
Aujourd’hui, place à l’entraîneur et à l’entraîneur
adjoint des WU15.
MEETTHESTAFF
Aujourd’hui, Rik Van den Bergh est à la fois en-
traîneur de l’équipe U15 des Red Flames et res-
ponsable de la formation à Voetbal Vlaanderen.
Il a l’habitude d’entraîner lui-même et de former
les autres à l’entraînement. Van den Bergh est
devenu entraîneur à l’âge de 15 ans, au Hermes
Ostend, un club aujourd’hui disparu. Ensuite,
il a été entraîneur des jeunes principalement
au Club de Bruges et brièvement au KV Kortri-
jk. Après avoir étudié l’éducation physique et
la kinésithérapie, il a combiné cette fonction
d’entraîneur avec un rôle de conférencier et de
directeur adjoint du programme de formation
des enseignants au Vives College. « Avec mes
deux postes actuels, je peux désormais intégrer
pleinement ma passion dans mon travail. »
La formation des enseignants et des entraîneurs
est un peu du même ordre. Et une formation
didactique et pédagogique peut également
constituer une valeur ajoutée pour les entraî-
neurs en général, estime Rik Van den Bergh.
« Ce n’est pas une obligation. Parce que des per-
sonnes ayant un parcours différent font aussi
d’excellentscoachs.Maiscelapeutcertainement
aider à motiver les jeunes, à entretenir l’interac-
tivité dans les groupes et à donner et à prendre
des responsabilités. Ou aider les personnes à
s’améliorer. Je répète aux entraîneurs ce que
je disais aux jeunes enseignants à l’époque :
essayez de faire la différence pour vos joueurs. »
Sécurité et défi
Avec l’entraîneuse adjointe Julie Grégoire, Rik
Van den Bergh supervise entre août et dé-
cembre, ainsi qu’entre janvier et juin, une sélec-
tion d’environ 25 joueuses qui forment le noyau
des WU15. « Nous recevons une liste d’environ
RIK
VANDENBERGH
WU15
60 noms de Voetbal Vlaanderen, de l’ACFF et de
la cellule de scouting de la RBFA. Nous invitons
alors ces joueuses à plusieurs entraînement de
détection en août et septembre pour parvenir
à une sélection. Nous organisons ensuite pour
celle-ci des séances d’entraînement, des duels
et des stages incluant des matches internatio-
naux. Julie et moi jouons un rôle similaire dans
ce processus. J’ai la responsabilité finale, mais
elle contribue à l’organisation, aux thèmes et
aux modes de formation. Nous nous complétons
particulièrement bien. Julie a elle-même été une
Red Flame, elle est donc tout à fait apte à guider
et à inspirer les filles ».
Les WU15 étant la plus jeune sélection natio-
nale, les joueuses bénéficient d’une approche
spécifique.
Rik Van den Bergh : « Nous poursuivons deux
objectifs essentiels : créer à la fois un environ-
nement de vie sûr et un environnement d’ap-
prentissage stimulant. Comme c’est la première
fois que ces filles entrent en contact avec une
équipe nationale, nous voulons leur assurer un
accueil chaleureux, chose importante pour toute
joueuse, quel que soit son niveau. Nous faisons
donc en sorte qu’elles se sentent chez elles et
appréciées, car comme chaque enfant, elles ont
besoin d’attention. Notre psychologue du sport,
Charlotte Verhesen, joue un rôle important à
cet égard. A commencer par les sélections, qui
d’ailleurs sont de plus en plus difficiles car le
niveau augmente. Qu’elles soient sélectionnées
ou non, les filles sont bien encadrées, de sorte
que dans les deux cas, elles peuvent faire face
à la situation de manière positive. Nous suivons
également la ligne d’apprentissage de la fédé-
ration. Les principes de l’équipe première - tels
que les constructions de jeu courtes et longues,
les changements de flanc, les infiltrations ou les
permutations - sont déjà enseignés aux jeunes.
Ensuite, nous essayons de relier ces objectifs
d’équipe à un ou deux objectifs individuels par
joueuse, en les filmant. »
Des solutions footballistiques
Sur base des rencontres internationales dans sa
catégorie, l’entraîneur peut-il évaluer comment
la fédération belge se comporte face aux autres
pays ?
« Je pense que l’évolution est très positive.
Grâce à nos clubs, qui font un très bon travail,
et l’apport de l’encadrement de la fédération.
Il y a encore une différence avec les pays dispo-
sant d’un très vaste vivier de joueuses, comme
l’Allemagne. Mais nous avons joué environ huit
matches internationaux l’année dernière, au
cours desquels nous avons toujours bien joué.
Et ce, alors que nous obtenons également de
meilleurs résultats que de nombreuses autres
fédérations en termes d’accompagnement des
jeunes. Nous optons toujours pour un temps
de jeu égal entre les joueuses. Et privilégions
toujours les solutions footballistiques par rap-
port à l’opportunisme ou aux gestes peu sportifs
(voire aux gains de temps), parfois de mise dans
d’autres pays. Cette approche axée sur la for-
mation donne toujours le meilleur résultat à long
Le coach Rik Van den Bergh
COACH
The World At Our Feet Grandir au sommet 49
48
26. JULIE
GRÉGOIRE
Vlaanderen. À terme, quelque 25 filles seront
retenues à l’automne et au printemps pour les
séances d’entraînement du mercredi après-mi-
di, ainsi que pour les stages et les matches.
Comme les filles sont encore en plein processus
de croissance physique à 15 ans, la porte n’est
jamais définitivement fermée. Nous continuons
à assurer le suivi de chacune d’entre elles et à
leur apprendre à mieux se connaitre. »
Les WU15 ont par exemple participé à un tour-
noi Development de l’UEFA cet automne, avec
trois duels de haut niveau au Portugal (contre
l’Espagne, le Portugal et la Finlande). Et en dé-
cembre, elles disputeront un autre match inter-
national contre l’Allemagne. Julie Grégoire : « Ces
matches-là, on les joue bien sûr avec la volon-
té de les gagner. Je n’ai jamais vu une joueuse
monter sur le terrain pour perdre. Mais l’objectif
principal est d’améliorer le développement des
joueuses en leur faisant acquérir une expérience
internationale. » Jusqu’aux U17, les équipes na-
tionales jouent toujours en 4-3-3. Il est égale-
ment clair pour Julie Grégoire que la qualité des
joueuses est en constante augmentation.
terme. S’entraîner aujourd’hui pour gagner de-
main est l’un de nos principes. Nous insufflons
à nos joueuses le sens des responsabilités, de
la cohésion et tentons de les rendre meilleures.
Trois objectifs très motivants et cette motivation
se traduit par un dévouement sans limite et une
mentalité positive sur et en dehors du terrain.
C’est comme ça qu’on fait des gagnantes. »
En tant que joueuse, Julie Grégoire a été un pi-
lier du Standard Fémina de Liège, avec lequel
elle a remporté de nombreux championnats et
coupes. Elle-même pose un regard très satisfait
sur la saison 2015, au cours de laquelle elle a
remporté la Beneliga avec le Standard qui est
ainsi devenu le meilleur club des plats pays,
après avoir terminé deux fois deuxième. « Ces
matches intenses contre l’Ajax ou Twente ont
été les meilleurs moments de ma carrière de
footballeuse », confie Julie Grégoire, qui ne joue
plus aujourd’hui mais ne peut toujours pas se
passer du terrain et du football. « J’ai tout de
suite commencé une formation d’entraîneuse,
car je n’avais pas assez de temps pour le faire
pendant ma carrière de joueuse. Je suis ac-
tuellement le module de préparation à l’UEFA A.
Je dirige également ma Footgirls Academy à
Grand-Leez près de Namur pour les jeunes
joueuses âgées de 10 à 14 ans. Et je suis égale-
ment professeur d’éducation physique à temps
plein. J’ai démarré chez les WU15 il y a six ans ».
Davantage de talent
En tant qu’ancienne joueuse de haut niveau,
Julie Grégoire connaît les attentes de la RBFA.
Elle est donc idéalement placée pour prendre
en charge la plus jeune sélection nationale
des U15. « Au cours de cette première année,
nous devons visionner beaucoup de joueuses,
pour être en mesure d’extraire tous les talents
de la vaste base. Pour ce faire, nous comptons
également sur le travail de l’ACFF et de Voetbal
NOUSVOULONSCRÉERÀLA
FOISUNENVIRONNEMENTDE
VIESÛRETUNENVIRONNEMENT
D’APPRENTISSAGESTIMULANT.
« J’en parlais récemment avec Xavier Donnay
qui entraînait les WU15 quand j’ai débuté. Lors
de ma première année, nous devions parfois
rechercher 20 joueuses de talent. Aujourd’hui,
nous devons nous demander lesquelles des 50
joueuses de la présélection nous allons devoir
laisser à la maison. » L’équilibre entre joueuses
néerlandophones et francophones est égale-
ment presque atteint. « L’année dernière, les
WU15 comptaient même cinquante pour cent de
joueurs francophones. Le projet d’école de sport
de haut niveau Foot-Elite-Etude porte donc ses
fruits. Bien que nous ayons encore du pain sur la
planche pour égaler la culture sportive de cer-
tains autres pays. »
Être complémentaires
En tout cas, la fédération encadre les équipes
de jeunes avec un personnel technique très
professionnel. Outre les deux entraîneurs, il y a
également un entraîneur des gardiennes de but,
un préparateur physique, un psychologue du
sport, deux directeurs sportifs, un physiothé-
rapeute, un médecin, un analyste des perfor-
mances et un nutritionniste. Julie Grégoire est
très satisfaite de l’entente qui règne au sein de
cette équipe. « Nous conduisons tous les entraî-
nements ensemble, y compris le coach physique,
le coach mental et le physiothérapeute. Chacun
a son rôle spécifique et sait ce qu’il doit faire
dès qu’il entre sur le terrain. Rik et moi sommes
aussi particulièrement complémentaires. Il crée
toujours une atmosphère détendue qui permet
aux joueuses de ne pas être stressées. Nous
travaillons principalement sur les fondamen-
taux, afin qu’elles puissent progresser sur cette
base commune chez les WU16 ».
L’assistante Julie Grégoire
NOUSTRAVAILLONS
PRINCIPALEMENTSUR
LESFONDAMENTAUX
MEETTHESTAFF
WU15 ASSISTENT COACH
The World At Our Feet Grandir au sommet 51
50
27. Lotto, supporter
de nos équipes
nationales
Parce que c’est possible
et tout feu
tout flamme
pour les
Red Flames
BEWITHUS
INEVERY
MOMENT
PROFITEZDENOTREOFFREET
REJOIGNEZ1895,LEFANCLUBBELGE
OFFICIEL,POURSEULEMENT€25,-
Plus d’info sur rbfa.be
28. POUR MOI,
C’EST UNE
VERITABLE
Viki De Cremer, Arbitre FIFA
belge
Viki De Cremer a commencé à arbitrer à l’âge
de vingt et un ans sur les conseils de son frère
Wesli, lui aussi arbitre de haut niveau dans la
plus haute division du football masculin. Depuis,
cette directrice de jeu passionnée originaire de
Tirlemont est devenue l’arbitre féminine belge la
mieux cotée de la Lotto Super League et est éga-
lement arbitre FIFA depuis quatre ans.
« J’ai commencé le football en tant que joueuse
», confie Viki De Cremer. Immédiatement, elle fait
allusion à son frère Wesli. « Il a un an de plus
que moi et nous sommes vraiment comme les
deux doigts de la main. J’ai donc commencé à
jouer au football avec lui. Mais j’ai dû arrêté à
l’âge de 19 ans, lorsque je me suis blessée au
genou pour la deuxième fois. Entre-temps, Wesli
était devenu arbitre après avoir passé son test
intégré à l’école. Quand je lui ai demandé ce que
je pouvais faire pour me remettre au sport, il m’a
conseillé de devenir arbitre moi aussi. Il m’a fal-
lu un certain temps pour sauter le pas. Mais s’il
m’inscrivait, j’étais bien décidée à le faire. Et à
ma grande surprise, c’est ce qu’il l’a fait immé-
diatement et j’ai donc tout aussi immédiatement
commencé à suivre la formation. »
Lorsque Viki a démarré la formation en 2014,
celle-ci se déroulait encore sur deux samedis.
Depuis, il existe le programme Ref in One Day
avec examen, également disponible en e-lear-
ning. Après la visite médicale, les tests phy-
siques répétés et les mises à jour régulières du
règlement, il s’agit bien sûr surtout d’acquérir
de l’expérience pour devenir de plus en plus
performante en tant qu’arbitre. Viki, quant elle,
a cessé d’arbitrer les équipes de jeunes. Elle
arbitre maintenant en Division 2 amateur chez
les hommes et en Lotto Super League chez les
femmes. Au niveau international, elle est arbitre
assistante de la FIFA depuis 2017 et, depuis
2019, arbitre principale de la FIFA - cette saison
en compagnie de Caroline Lanssens. Elle figure
actuellement dans le groupe 2, mais elle tra-
vaille dur pour viser plus haut. Son rêve étant de
pouvoir arbitrer les équipes de l’élite. « On verra
bien ce qu’il en sera, mais je continue à travailler
dur pour atteindre un jour ce niveau », confie-
t-elle.
Cela va dépendre des évaluations et des rap-
ports sur ses performances. Ce qui ne la fait pas
trop stresser. « Normalement, vous savez vous-
même à peu près comment a été votre match.
Il faut en conserver les poins positifs et retirer
des phases qui se sont un peu moins bien dé-
roulées des éléments à travailler. Sommes-nous
parfaites ? Non, parce que nous faisons des er-
reurs. Mais il faut en retirer des enseignements.
Pour ma part, je regarde beaucoup de matchs,
de la Divisions 2 amateur à la Super League, et
je réalise des vidéos. Ensuite, si j’ai des ques-
tions, je demande à d’autres arbitres comment
ils jugeraient certaines phases. Ou comment les
aborder différemment. »
Étudier les équipes
Viki reconnaît volontiers qu’elle est assez fana-
POURMOI,C’ESTUNE
VÉRITABLEPASSION
Encore
plus de femme
03
The World At Our Feet Encore plus de femme 55
54
29. tique dans son approche du métier. Elle est du
genre à avoir une checklist quand elle prépare
son sac de sport pour un match. « C’est vraiment
une passion pour moi. Et j’ai grandi avec elle. On
a beaucoup de choses à gérer. Mais j’essaie d’y
faire face de manière positive. Et il n’y a pas que
les jours de match que je travaille à cet effet. Je
m’entraîne pratiquement tous les jours. Lorsque
je reçois mon assignation, je vais immédiatement
voir de quelles équipes il s’agit, leur classement
et leur manière de jouer. De temps en temps, je
récolte aussi les commentaires d’autres arbitres
sur telle ou telle équipe ou certaines de ses
joueuses. Il m’arrive aussi d’aller voir des matchs
qu’arbitrent mes collègues. »
Les aspects les plus difficiles de son travail
d’après elle ? « Cela dépend un peu d’un match
à l’autre. Dans certains matches, tout se passe
bien, dans d’autres, il faut veiller à ce que les
choses ne dérapent pas. En tant qu’arbitre, vous
devez donc être capable de vous adapter. Cela
relève de la gestion du match. Si on ne parle pas
de l’arbitre après le match, ou seulement de ma-
nière positive, vous savez que vous avez atteint
votre objectif. Si les joueuses veulent jouer au
football, vous pouvez les laisser jouer au foot-
ball. Mais si nécessaire, vous devez serrer la vis
pour que vous et vos assistants ne perdiez pas
le contrôle du match. En tant que joueuse, j’ai
apprécié de pouvoir pratiquer un bon football.
Et en tant qu’arbitre, je n’aime pas devoir sortir
mes cartons. Donc, dans la mesure du possible,
Viki De Cremer
ILFAUTÊTREPRÉPARÉE
NONSEULEMENTMEN-
TALEMENT,MAISAUSSI
PHYSIQUEMENT
je laisse le jeu se dérouler. J’essaie aussi de ré-
soudre beaucoup de situations par la parole, en
faisant savoir individuellement aux joueuses que
je les ai à l’oeil. De toutes façons, après quelques
matchs les joueuses et les joueurs apprennent
aussi à vous connaître. Ils connaissent votre
façon de faire. Et si malgré tout ils commettent
des fautes, il faut être sévère. Les règles sont
là pour être respectées. De plus, il faut rester
concentrée jusqu’à la 90e minute pour pouvoir
prendre la bonne décision à chaque instant. Et
pour cela, il faut être préparée non seulement
mentalement, mais aussi physiquement. »
Pas encore lassée
Le fait qu’elle soit une femme arbitrant des
hommes change-t-il encore les choses ?
Viki De Cremer : « Auparavant, lorsque j’avais
moins d’expérience et que je me retrouvais à
arbitrer des adolescents, peut-être bien. Mais
maintenant, je n’ai plus cette impression. Dans
les clubs où on ne vous connaît pas encore, cer-
tains vous regardent parfois bizarrement. Mais je
n’y fais plus attention. J’ose m’affirmer parce que
je sais que je suis légitime. Et en général, les
joueurs me témoignent beaucoup de respect.
Il m’arrive aussi d’entendre les remarques des
supporters. Mais je reste concentrée sur mon
match. Si quelque chose dépasse vraiment les
bornes, je sais les mesures à prendre. Mais je
n’en ai pas encore fait l’expérience. »
En résumé, Viki De Cremer conseillerait à tous de
se lancer dans la voie de l’arbitrage.
« Auparavant, il m’arrivait de me dire que ce
n’était pas un truc pour moi, que je n’avais pas
les qualités pour ça. Mais je suis maintenant
fière de ce que j’ai déjà accompli. Et je veux vi-
ser encore plus haut. Ce n’est qu’ainsi que vous
The World At Our Feet Encore plus de femme 57
56
30. Tu aimes le football? Prendre des décisions? Tu possèdes de nombreuses qualités de meneur?
Et tu souhaites t’engager dans une fonction à responsabilités?
Alors n’hésite pas plus longtemps!
https://www.rbfa.be/fr/vous-de-jouer/arbitres/deviens-arbitre
DEVIENSARBITRE,PARCEQU’ILN’YAPAS
DEFOOTBALLSANSARBITRES.
pouvez savoir si vous avez du talent en tant
qu’arbitre. En tous cas, je n’ai pas encore regret-
té une seule seconde de l’être devenue. » Il y a
déjà pas mal de matchs dont elle se souvient
avec plaisir.
« Mon tout premier match en tant qu’assis-
tante dans le championnat féminin. Mon premier
en amateur, en Deuxième amateur, mon pre-
mier match en A... Les matchs internationaux,
comme le match amical entre les Pays-Bas et
l’Allemagne avec une équipe d’arbitres belges,
sont eux aussi inoubliables. Mais je repense
parfois aussi aux moins bons matchs, pour pou-
voir éventuellement adopter une approche dif-
férente à l’avenir. »
Et son rêve ultime, est-ce d’arbitrer une ren-
contre en compagnie de son frère ? « Cela me
trotte en tête, bien sûr. Nous échangeons déjà
beaucoup de conseils et de vidéos. Mais si je
devais parvenir en Première amateur, je pourrais
avoir une chance d’être quatrième officielle en
1B. Alors j’espère secrètement pouvoir arbitrer
en compagnie de mon frère. J’ai d’ailleurs une
fois eu l’occasion de le faire quand je suis allée
le voir arbitrer le match Wesli Dender-Lierse et
que son assistant ne s’est pas présenté. Il m’a
alors téléphoné pour que je le remplace et je n’ai
pas hésité une seconde. »
The World At Our Feet
58
31. En tant que joueuse, Hanne Nielandt a vécu 15
ans de carrière qui l’ont menée du KFC Perk au
Miecroob Veltem, en passant par le KAA Gent,
avant de revenir à ses racines. Des études en
éducation physique et un cours de formatrice
C dans la foulée l’ont amenée à devenir entraî-
neuse. Après les équipes de jeunes du KFC Perk
et de l’OH Leuven, elle a d’abord entraîné l’équipe
U17 et cette saison l’équipe U23 du Yellow Red
KV Mechelen. Hanne adore entraîner (son di-
plôme A de l’UEFA est pour bientôt), mais depuis
janvier, elle travaille également à temps plein à
la RBFA en tant qu’analyste des performances
ou analyste vidéo des Red Flames.
« Après un stage durant mon année de master
comme analyste vidéo chez Voetbal Vlaande-
ren et auprès des Yellow Flames, j’ai cumulé
des stages chez les Red Flames avec un job
quotidien d’analyste indépendante auprès des
hommes du R Antwerp FC. Et j’ai très vite consta-
té que ça me plaisait. »
DES CLIPS ET DES DONNÉES
Les Red Flames ont deux autres analystes :
Niels Leroy et Arne Jaspers. L’analyse des
performances est donc une activité intensive.
Hanne Nielandt : « Mon collègue Niels s’occupe
du jeu ouvert : tout ce qui se passe sur le ter-
rain quand le ballon est en mouvement. Il étudie
le système de jeu de l’adversaire ainsi que ses
forces et ses faiblesses. Mon rôle à moi est donc
d’étudier les phases arrêtées ou “set plays”.
Elles sont importantes, car elles peuvent déci-
der de l’issue d’un match. Même si je remarque
que ce que nous faisons semble assez neuf pour
certaines joueuses. Et cela parce que la plupart
des clubs n’ont pas les moyens d’effectuer une
analyse aussi approfondie. »
Les analystes de performances visionnent
également les images en direct pendant les
matches afin de procéder aux ajustements né-
cessaires à la mi-temps. Hanne se charge aus-
si de transmettre les informations relatives aux
S’AMÉLIORERGRÂCE
AUXIMAGES
Lorsque l’Islandaise Sveindís Jónsdóttir fait l’une de ses longues remises
en jeu, lorsque les Red Flames concèdent un corner ou lorsque Tessa
Wullaert doit tirer un penalty, nos joueuses savent à quoi s’attendre.
Et cela grâce à Hanne Nielandt. qui est (pour l’instant) la seule femme
analyste de performances à la RBFA.
Hanne Nielandt,
analyste de performances
The World At Our Feet Encore plus de femme 61
60
32. remplacements dans le camp adverse. Bien en-
tendu, la majeure partie du travail est effectuée
avant et après les matches.
Hanne : « Lorsque je prépare un match, je re-
garde des images de l’adversaire. Je réalise des
clips et j’associe moi-même les données aux
images. Je cherche les forces et les faiblesses
de l’adversaire. Sur cette base, je donne des
conseils aux entraîneurs. En concertation, nous
discutons ensuite de la manière de procéder
lors des phases arrêtées. »
DES IMAGES VIA DRONE
L’Euro ne s’est pas déroulé comme prévu pour
Hanne, car elle est tombée malade. Mais elle
avait bien sûr déjà analysé les longues rentrées
en touche de l’Islandaise Sveindís Jane Jóns-
dóttir. En conséquence, les Red Flames ont mis
en place une double couverture dans la zone
que Jónsdóttir occupe habituellement.
« Pourtant, nous n’étions pas toujours au point
lors des phases arrêtées », analyse Hanne.
« En quart de finale contre la Suède, nous avons
encaissé un but de cette manière à la dernière
minute. Et cela s’était déjà produit lors du match
de qualification pour la Coupe du monde contre
le Portugal. Nous en tirons donc les leçons.
Contre le Portugal, c’était un moment imprévu,
car un carton rouge venait de tomber et il fallait
prendre des décisions rapidement.
Généralement, nos analyses sont correctes :
sur le plan défensif en particulier, une équipe se
place souvent de la la même façon sur corner
ou coup franc. Mais il est également possible
qu’après quelques corners, elle s’adapte et pro-
cède différemment. De plus, en tant qu’équipe
attaquante, votre timing et vos cibles doivent
être bons si vous voulez pouvoir espérer quelque
chose lors d’une phase arrêtée. Par exemple, le
corner contre la Slovaquie où nous avons mar-
quer le premier but grâce à un léger ajustement.
Là, tout s’est passé comme prévu. »
Les Red Flames ne manquent donc pas d’images.
Que ce soit en phase de préparation ou d’éva-
luation.
Hanne : « Toutes les séances d’entraînement
sont filmées et ici à Tubize, des caméras de
bonne qualité sont placées très haut. Nous fil-
mons également chaque séance d’entraînement
avec le drone, pour obtenir de meilleures images.
Nous pouvons également utiliser le drone en
déplacement. Nous avons plusieurs réunions
préparatoires, au cours desquelles des images
de notre équipe et des adversaires sont mon-
trées. Ces dernières peuvent également être
visionnées sur une plateforme à laquelle les
joueuses peuvent accéder via leurs tablettes.
Certaines joueuses souhaitent voir beaucoup
d’images, d’autres moins. Nous les laissons as-
sez libres à cet égard. Pour évaluer un match,
nous réalisons également des clips individuels
de nos joueuses afin qu’elles puissent visionner
rapidement leur propre performance sans avoir
à revoir l’intégralité du match. Nous discutons
avec les entraîneurs de la teneur exacte des
informations que nous devons transmettre aux
joueuses. »
RECHERCHE FEMMES ANALYSTES
Grâce à son intéressant double rôle d’analyste
des performances à la RBFA et d’entraîneuse en
club, Hanne s’améliore naturellement dans les
deux rôles. Raison de plus pour obtenir une nou-
velle promotion au poste d’analyste des perfor-
mances. La RBFA emploie actuellement six ana-
lystes de performances à temps plein, en plus
de jeunes analystes à temps partiel. Et Hanne
est actuellement la seule femme analyste.
« C’est pourquoi nous travaillons sur un projet vi-
sant à trouver et à attirer davantage de femmes
analystes », indique-t-elle. Un précédent poste
vacant au niveau des équipes de jeunes des Red
Flames n’a attiré aucune femme. Cela s’explique
d’abord par le fait que le nombre de femmes ac-
tives dans le football doit manifestement encore
augmenter. Mais cela mis à part, l’analyse des
performances n’est pas encore très connue.
Nous avons maintenant trouvé quelques femmes
qui sont intéressées. Et à qui nous enseignons
les bases, afin qu’elles soient en mesure de
postuler pour le prochain poste vacant. Parallè-
lement, il existe également les cours d’analyse
vidéo 1 et 2. J’espère que nous pourrons ainsi un
peu rétablir l’équilibre d’ici un an ou deux, avec
davantage de collègues féminines. »
ENGÉNÉRAL,NOSANALY-
SESSONTCORRECTES,
MAISILYAAUSSILA
RÉALITÉDUTERRAIN.
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62
33. Le VK Knesselare de Flandre orientale a la
chance d’avoir en la personne de Deborah
Verkamer une entraîneuse et coordinatrice du
football junior passionnée. Dans ses jeunes
années, elle a elle-même dû faire des pieds et
des mains pour pouvoir jouer au football. Alors
aujourd’hui, elle s’efforce de rendre ce sport
aussi accessible aux filles qu’il l’est pour les
garçons.
Le fait que Deborah Verkamer soit devenue en-
traîneuse de football était peut-être écrit dans
les astres. Elle est active dans l’enseignement,
a suivi une formation de professeur de sport et a
grandi dans une famille de footballeurs, confie-
t-elle.
« Ma grand-mère tenait une buvette à Geluveld,
dans le Westhoek. J’ai donc grandi sur un ter-
rain de football, pour ainsi dire. Mais il a fallu que
j’attende d’avoir 15 ans pour que mes parents
me permettent d’y jouer moi-même. À l’époque,
des préjugés existaient encore selon lesquels le
football n’était pas pour les “vraies filles”. Heu-
reusement, mes parents se sont montrés com-
préhensifs devant mon insistance. J’ai donc fini
par jouer au football au Davo Waregem jusqu’à
l’âge de 30 ans. Après la naissance de mon deu-
xième fils, j’ai arrêté de jouer pour de bon.
VOIRLESENFANTS
PROGRESSERPROCUREUNE
GRANDESATISFACTION.
Deborah Verkamer, Coach du VK Knesselare
DEBORAH
VERKAMER,
COACHDUVK
KNESSELARE
The World At Our Feet Encore plus de femme 65
64
34. GARÇONS ET FILLES
Les équipes de jeunes du VK Knesselare jouent
au niveau régional. Toutes les filles jouent avec
les garçons.
« Nous ne voulons pas gérer les filles séparé-
ment parce que nous ne voulons pas que les
gens pensent qu’elles recevront une formation
de qualité inférieure. En plus, les filles aiment
jouer avec les garçons. Depuis environ cinq
ans, nous réunissons régulièrement les filles
des clubs de la région pour qu’elles participent
à des tournois pour filles organisés par Voetbal
Vlaanderen. Afin qu’elles puissent juger de leur
niveau. Nous avons aussi affrété un bus pour al-
ler voir les Red Flames pendant les vacances de
Pâques. Et maintenant, nous allons également
élargir notre tournoi de jeunes de fin de saison
aux catégories féminines. Les joueuses pour-
ront alors jouer dans une équipe de filles ainsi
qu’avec leur équipe mixte. À terme, nous envi-
sageons également d’avoir notre propre équipe
féminine. Mais bien sûr, nous ne pouvons pas
tout faire en même temps. »
Deborah Verkamer, qui a également donné en-
traînement lors des stages pour filles du projet
GRLPWR de Tessa Wullaert, conseille également
aux coachs féminins de ne pas hésiter à s’impli-
quer dans le football des garçons.
«Elles ne doivent pas se sentir obligées de
prendre uniquement les filles en charge. En
tant qu’entraîneuse débutante, il est préférable
d’accumuler le plus de savoir-faire possible au-
près des coaches les plus expérimentés, puis de
trouver sa propre voie. »
UEFA PLAYMAKERS DISNEY
Depuis trois ans, le VK Knesselare a également
participé au projet UEFA Playmakers Disney, ce
qui a rendu le club encore plus accessible aux
jeunes joueuses. UEFA Playmakers Disney est
une série de sessions dans lesquelles les bases
du football sont introduites étape par étape en
utilisant des éléments narratifs sur le thème
d’un conte de fées Disney.
Deborah Verkamer : « Dix séances sont prévues
jusqu’aux congés d’automne. Et dix autres après
les vacances de Pâques, chaque fois au club, le
vendredi après l’école. Une institutrice de mater-
Mais j’ai immédiatement commencé à entraîner
à Knesselare. C’était plus près de chez moi et
donc plus facile à combiner avec ma vie de fa-
mille. Depuis, cette passion ne m’a pas quittée. »
LE RESPECT EST PLUS PRÉSENT
En tant qu’entraîneuse des U7 (mixtes) et coordi-
natrice des jeunes, Deborah Verkamer ne fait pas
de différence entre les garçons et les filles. Elle
aime inspirer les filles à se lancer dans l’aventure.
« Les filles ne sont plus une exception dans
notre club », constate-t-elle avec satisfaction.
« Je remarque qu’être coach féminin permet
aussi de communiquer avec les filles plus faci-
lement. Depuis environ cinq ans, elles sont de
plus en plus nombreuses à nous rejoindre. Et je
suis davantage abordée par des parents qui ont
une fille qui aimerait jouer au football.
Le respect pour les coachs féminins a lui aussi
progressé. Au début, je devais constamment me
justifier et faire mes preuves. Surtout vis-à-vis
des papas. Et lorsque je suis devenue coordi-
natrice, j’ai également observé des doutes de
la part de certains entraîneurs masculins. Mais
aujourd’hui, les entraîneurs des équipes d’âge
supérieur viennent parfois me consulter s’ils
ont une question d’ordre parental ou tactique.
La honte de demander conseil à une femme
a disparu. »
photo d’équipe U7
LESFILLESNESONT
PLUSUNEEXCEPTION
DANSNOTRECLUB
nelle d’une école locale, elle aussi amatrice de
football, nous donne un coup de main en faisant
la publicité de l’événement.
En dix séances, nous racontons toute une
histoire de Disney dans laquelle le ballon
intervient comme l’un des personnages. Les
cônes deviennent des arbres, les pots sont la
mer. Ou bien il faut abattre un mur en shoo-
tant sur les cônes avec le ballon. C’est là que
les compétences techniques entrent en jeu.
Lors des neuvième et dixième séances, nous
introduisons des mini buts, de manière à nous
retrouver un peu en situation de match. Après
les sessions Playmakers, les filles peuvent
également venir s’entraîner deux fois au club.
Ensuite, elles peuvent choisir de rester dans le
programme Playmakers ou de passer au football
normal. Nous faisons également de la publicité
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