Docteur en Pharmacie, Enseignant-Chercheur
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis enseignant depuis 10 ans et docteur en pharmacie ce qui peut être un plus dans une faculté de pharmacie. Je suis mono-appartenant. Si vous voulez un poste hospitalo-universitaire, il faut être pharmacien hospitalier (bi-appartenant).
Je suis Maître de conférences (MCU) dans le laboratoire de Pharmacognosie, ou Chimie des substances naturelles, dirigé par le professeur François Tillequin. Ce laboratoire appartient à l’UMR CNRS N°8638, dirigée par le professeur J. ARDISSON, qui regroupe plusieurs laboratoires de notre faculté, dans le domaine de la chimie thérapeutique, de la chimie analytique et de la pharmacognosie. Le pharmacien à sa place en tant que formateur.
Je suis co-responsable avec Hanh Dufat du Master 2 professionnel « Contrôle des produits de santé et des aliments », parcours « Développement analytique et contrôle des médicaments ».
Quel est votre parcours ?
Je suis un pur produit de l’université Paris Descartes. J’ai fait six années de pharmacie ; à l’époque l’option industrie était validée en 6ème année par un stage industriel. J’ai donc réalisé un stage de 9 mois dans un laboratoire pharmaceutique: Innothéra à Arcueil en développement chimique.
reseauprosante.fr
Phytochemical profile and antioxidant activity of two varieties of dates (Pho...
Interview de m. xavier cachet
1. 56 57
Interview de Marion BAUDRY,
27 ans, Diplômée pharmacienne à Bordeaux
Diplôme Universitaire de Pharmacie et Aide Humanitaire (PAH)
Pourquoi avoir choisi de réaliser ce
DU PAH ?
J’ai toujours essayé de diversifier
mes études en fonction de l’envie
de faire de l’humanitaire : Maitrise
d’Anthropologie et de Sociologie
de la Santé, soutien scolaire et
animation dans un orphelinat en
Lituanie, organisation de spec-
tacles pour enfants dans les hôpi-
taux… Ces petites expériences
ont continué à me donner le goût
du voyage et des rencontres. J’ai
donc voulu en 6ème année effec-
tuer mon dernier stage avec Phar-
maciens Sans Frontières.
Je me suis vue proposer une mis-
sion en République Démocratique
du Congo. Humainement, ce fut
une révélation, une expérience
riche mais avec le goût amer de
ne pas être assez armée pour faire
face aux nombreuses difficultés.
Après avoir terminé mes études
et passé ma thèse, j’ai réalisé le
DU de PAH pour acquérir de nou-
velles connaissances profession-
nelles spécifiques à l’Humanitaire.
PAH est à la fois une association
mais également un diplôme uni-
versitaire dont le co-organisateur
est Jean-Louis Machuron, créa-
teur et ancien président de l’ONG
Pharmaciens sans Frontières.
D’où viennent les étudiants suivant
ce parcours ?
Ce DU est majoritairement ouvert
au pharmacien, toutes filières
confondues, mais aussi aux pré-
parateurs en pharmacie. Des phar-
maciens d’autres pays (Rwanda,
Sénégal, Haïti) sont aussi présents
ce qui permet d’échanger sur les
différentes politiques sanitaires de
leurs pays et de pérenniser nos
actions.
Comment se déroule cette
formation ?
La formation théorique se déroule
durant le mois de septembre de
chaque année à la Faculté des
Sciences Pharmaceutiques de
l’Université de Caen.
C’est un mois intensif où l’on nous
enseigne non seulement des infor-
mations théoriques approfondies
mais surtout une approche du
terrain très pratique sur tous les
sujets - que ce soit sur la parasito-
logie, le VIH, ou des thèmes plus
mystérieux comme la géopolitique
ou l’ethno-pharmacie…
C’est donc une formation d’ouver-
ture grâce aux interventions de
ces professionnels venus partager
leur expérience avec passion et
humilité.
Les connaissances acquises
sont ensuite mises en application
grâce à un stage pratique, d’une
durée de 3 à 6 mois. Cette année,
les lieux de mission sont Haïti, les
Comores et le Sénégal.
Quelles ont été tes missions au
cours de ce stage ?
Pour ma part, je me suis rendue
à Haïti pour une mission de déve-
loppement consistant à promou-
voir la Politique Pharmaceutique.
Une fois sur place, la mission de
développement s’est transformée
en une mission d’urgence suite au
tremblement de terre. L’objectif
était alors la prise en charge de
l’arrivée des containers de dons
de médicaments en provenance
de plusieurs pays et confiés au
Ministère de la santé, en assurer
la logistique, organiser le tri et la
mise en conformité. Ce travail
a été difficile mais nous étions
épaulés dans nos tâches par des
pharmaciens et étudiants natio-
naux.
Quels sont tes projets d’avenir?
Je repars en Haïti pour PAH pour
6 mois, pour être référent sur
la mission Haïti. Cette année, 7
stagiaires PAH se relaieront pour
donner des formations dans les
centres de santé et à la Faculté de
Pharmacie.
Pour plus d’informations :
www.pharmahuma.org
Interview réalisée par
Laurence Redelsperger
Interview de M. Xavier CACHET,
Docteur en Pharmacie, Enseignant-Chercheur
Pouvez-vous vous présenter en
quelques mots ?
Je suis enseignant depuis 10 ans
et docteur en pharmacie ce qui
peut être un plus dans une faculté
de pharmacie. Je suis mono-ap-
partenant. Si vous voulez un poste
hospitalo-universitaire, il faut être
pharmacien hospitalier (bi-appar-
tenant).
Je suis Maître de conférences
(MCU) dans le laboratoire de
Pharmacognosie, ou Chimie des
substances naturelles, dirigé
par le professeur François Tille-
quin. Ce laboratoire appartient à
l’UMR CNRS N°8638, dirigée par
le professeur J. ARDISSON, qui
regroupe plusieurs laboratoires
de notre faculté, dans le domaine
de la chimie thérapeutique, de la
chimie analytique et de la phar-
macognosie. Le pharmacien à sa
place en tant que formateur.
Je suis co-responsable avec Hanh
Dufat du Master 2 professionnel
« Contrôle des produits de santé et
des aliments », parcours « Déve-
loppement analytique et contrôle
des médicaments ».
Quel est votre parcours ?
Je suis un pur produit de l’univer-
sité Paris Descartes. J’ai fait six
années de pharmacie ; à l’époque
l’option industrie était validée en
6ème année par un stage indus-
triel. J’ai donc réalisé un stage de
9 mois dans un laboratoire phar-
maceutique: Innothéra à Arcueil
en développement chimique.
J’étais passionné par la chimie, la
pharmacognosie en particulier et
la chimie organique. Après ces 9
mois dans l’industrie j’ai fait une
année de DEA de chimie (qui cor-
respond au Master 2 recherche),
puis j’ai continué par une thèse de
docteur d’Université d’une durée
de 3 ans, au sein du laboratoire de
Pharmacognosie.
Grâce à un bon classement à
l’épreuve du DEA, j’ai pu bénéfi-
cier d’un financement du ministère
durant toute la durée de la thèse.
Ensuite, j’ai occupé un poste d’at-
taché temporaire d’enseignement
et de recherche (ATER) en Phar-
macognosie pendant un an.
Quand vous avez votre thèse, un
minimum de publications et un
peu d’enseignement, vous pou-
vez vous qualifier et passer les
concours.
Il y a des postes chaque année au
niveau national, et vous passez un
grand oral devant une commis-
sion qui évalue vos compétences
et leurs adéquations à un profil
d’enseignement et de recherche.
J’ai ainsi eu la chance et l’oppor-
tunité d’obtenir un poste au sein
de la faculté.
Personnellement, je n’ai pas fait
de post-doctorat, mais de nos
jours, c’est impossible. En effet,
mon idée n’était pas d’être obli-
gatoirement universitaire, mais
d’intégrer l’industrie et le nombre
d’années d’études me semblait
déjà conséquent.
Vous aviez déjà fait des stages à la
faculté ?
A l’époque il fallait valider 3 cer-
tificats entre la 3ème et la 5ème
année, et réaliser au moins deux
stages pour obtenir une maîtrise
(MSBM, équivalent du M1 San-
té). En général, dans le parcours
chimie, on alternait les stages
entre le laboratoire de Pharmaco-
gnosie (en 3ème année pour ma
part) et le laboratoire de Chimie
Thérapeutique (au cours de la
5ème AHU). Ensuite, comme je
l’ai déjà évoqué précédemment,
la 6ème année de pharmacie était
validée par un stage d’au moins 6
mois dans l’industrie.
Pourquoi êtes-vous devenu
universitaire ?
Je ne me destinais pas spéciale-
ment à cette carrière. Le parcours
industrie/recherche m’avait sem-
blé évident parce que la chimie
organique était ma matière préfé-
rée. Ensuite, tout s’est enchaîné
« naturellement » et il m’a été
donné à chaque étape de mon
parcours, l’opportunité d’avancer
toujours plus loin, et de finalement
obtenir un poste en Pharmaco-
gnosie dans cette faculté. Avec en
poche un diplôme de Pharmacien
« option Industrie », les portes
de l’industrie restaient ouvertes.
Ainsi, à la fin de mon DEA, j’ai
bénéficié d’une bourse d’état
pour réaliser une thèse de docto-
rat d’université. La suite, vous la
connaissez maintenant.
CARRIERESCARRIERES
2. 58 59
Quand on réussit le concours
national peut-on choisir où l’on
veut aller ?
Non, vous tentez votre chance, il
n’y a en théorie plus de candida-
tures locales. On vous demandera
au préalable de faire des forma-
tions post-doctorales pour acqué-
rir une expérience à l’étranger,
l’important c’est pour la langue,
montrer que l’on peut s’adapter
ailleurs. Si vraiment vous voulez
faire de la recherche il faut s’ac-
crocher car vous êtes en compéti-
tion avec des ingénieurs, des gens
issus de la faculté des sciences
qui sont eux quasiment obligés de
faire une thèse.
Passer les concours ce n’est
pas aussi simple, il y a une forte
concurrence et il n’y a pas des
milliers de postes, donc il faut
être bon sur le papier et le jour J.
De plus, il faut avoir une certaine
assurance. Il y a d’autres aspects
qui rentrent en compte comme la
vie privée. Sachant que vous avez
27-28 ans quand vous arrivez en
fin de thèse. Après si vous faites
une thèse pour aller dans l’indus-
trie, pourquoi pas, mais n’est ce
pas trop ?
Quelles sont vos différentes
activités ?
Je suis maître de conférences.
C’est une profession qui offre une
très grande liberté intellectuelle.
Vous pouvez développer vos acti-
vités de recherches, vous pouvez
développer vos enseignements.
J’ai la chance de faire des ensei-
gnements en 6ème année, ce qui
est extrêmement enrichissant de
par les relations particulières éta-
blies avec les étudiants juste avant
leur insertion professionnelle.
Dans ce contexte, l’encadre-
ment des thèses d’exercice est
aussi une activité très intéres-
sante. C’est avant tout un métier
de formation et il est vraiment
passionnant d’accompagner les
étudiants jusqu’à leurs premiers
pas comme pharmaciens. C’est
aussi là que je constate que le
diplôme de Pharmacien offre de
multiples et diverses possibilités
professionnelles. J’ai des activi-
tés d’expert auprès de l’agence
du médicament. Je suis membre
de la commission nationale de
Pharmacopée et exerce aussi un
mandat dans un groupe de travail
d’évaluation. Cela permet d’être
en relation avec des industriels,
avec l’AFSSAPS, et ainsi d’être au
courant des différentes évolutions
technico-réglementaires. C’est un
peu de la formation continue, ça
m’apprend beaucoup. Comme je
fais des cours en contrôle, en as-
surance qualité, c’est du concret.
Ces compétences, on peut aus-
si les acquérir par des travaux
d’expertise pour des laboratoires
pharmaceutiques. Par exemple,
récemment j’ai fais une expertise
botanique pour un laboratoire afin
d’identifier une plante ou encore,
j’ai été amené à faire pour un autre
laboratoire, un rapport biblio-
graphique sur une plante dans le
cadre d’un projet de monographie
communautaire. En temps qu’uni-
versitaire, on est le troisième
maillon. Vous avez les Agences,
les laboratoires qui essaient de
déposer les AMM et les experts :
les gens neutres, ce sont les uni-
versitaires. Après il faut trouver un
compromis dans sa vie. Ce n’est
pas toujours évident d’être à la
fois un chercheur chevronné, un
enseignant chevronné et un ex-
pert chevronné.
Arrivez-vous à faire les trois à la
fois ?
Je ne sais pas. Je me pose des
limites, tout est question de
compromis enseignement-re-
cherche. Au niveau recherche je
ne touche plus, que très rarement,
à la paillasse, et l’essentiel de mon
travail consiste à encadrer les étu-
diants et les thésards en particu-
lier.
Je dois développer un sujet de re-
cherche au sein de l’UMR CNRS à
laquelle le laboratoire est rattaché,
ce qui implique réunions, collabo-
rations, rédactions de projets et de
publications... Actuellement dans
la recherche il y a aussi beaucoup
de contraintes. La demande de fi-
nancement n’est pas facile. Mais,
ce que vous apprenez sur votre
paillasse doit vous servir à amé-
liorer votre enseignement. J’adore
la recherche, mais dans mon cas,
c’est souvent le grand écart entre
mes sujets de recherche et mon
enseignement. Le point commun
à tout cela, la cohérence même,
c’est la pharmacie (« de la molé-
cule au médicament »...). Je suis
fier d’être pharmacien, enseignant
et chercheur pour former les futurs
pharmaciens et les informer des
divers métiers qu’ils peuvent exer-
cer ensuite. Il est donc nécessaire
de diversifier et d’actualiser ses
connaissances pour offrir un en-
seignement « professionnalisant »,
CARRIERES
d’où les travaux d’expertises pour
l’industrie et pour l’AFSSAPS.
L’ambiguïté du métier d’ensei-
gnant-chercheur est qu’une bonne
part de la reconnaissance profes-
sionnelle (et donc de votre évolu-
tion de carrière) provient de vos
activités de recherche. J’ai per-
sonnellement trouvé un équilibre
professionnel entre recherche,
enseignement, expertise et vie
privée. Ainsi, je publie un à deux
articles par an et continue ainsi à
pratiquer la chimie et la Pharma-
cognosie en recherche. Je réalise
mes enseignements de la 2ème à
la 6ème année de Pharmacie, en
essayant de transmettre au mieux
mes connaissances du milieu
pharmaceutique, que j’approfon-
dis par des activités d’expert au-
près de l’Agence et d’industriels.
Finalement vous n’avez pas
tellement changé de point de
vue par rapport au début où vous
vouliez plus vous orienter vers
l’industrie ?
J’ai un demi-pied dans l’industrie.
J’ai la chance d’avoir de nom-
breux contacts, souvent des an-
ciens étudiants de la filière indus-
trie. Ce sont autant d’expériences
concrètes à rapporter. De toute
façon, vous verrez, vous retrouve-
rez vos camarades plus tard, c’est
un monde assez petit.
Actuellement, pour les gens qui
font industrie, des compétences
particulières sont à acqué-
rir comme le management que
l’on ne vous apprend pas à la
faculté ! Les horaires peuvent
être difficiles, vous pouvez rentrer
chez vous avec du travail et avoir
un téléphone toujours à disposi-
tion pour être joignable, mais les
salaires suivent aussi. Il existe tout
de même des gens qui ont des ho-
raires tout à fait classiques. L’inté-
rêt de l’industrie : c’est l’évolution.
Quand vous avez acquis certaines
compétences, vous pouvez chan-
ger de laboratoire, souvent pour
une boite plus grosse. Allez sur
le site du Leem, il y a beaucoup
d’informations sur les métiers de
l’industrie. Vous verrez qu’il n’y a
pas de cas classiques, chacun a
son propre parcours.
A l’université, c’est clairement dif-
férent. Je pense qu’on ne fait pas
ce métier ni par défaut, ni même
par vocation mais quand même, il
faut aimer enseigner et faire de la
recherche !
Il faut savoir qu’on n’y entre pas si
facilement que ça, c’était peut être
plus facile il y a 10 ans, mainte-
nant il faut se montrer très motivé.
Quels sont les métiers de la
pharmacognosie que l’on retrouve
dans l’industrie ?
Alors déjà je pense que vous n’en-
tendrez jamais le terme « pharma-
cognosie » dans l’industrie. Par
exemple prenez une firme phar-
maceutique comme Pierre Fabre.
Il s’agit d’une boite bien placée
à l’international et qui développe
beaucoup de médicaments d’ori-
gine naturelle ; ils ont même des
gammes homéopathiques, des
gammes complètes de phyto-
thérapies, mais aussi de produits
d’hygiènes contenant des extraits
de plantes. La connaissance des
plantes et de leurs effets pharma-
cologiques, de leur composition
chimique, les méthodes d’extrac-
tion et de purification (...) sont
autant de compétences néces-
saires pour travailler en recherche
et développement, voire en pro-
duction dans ce type de société.
Elles vous sont enseignées par la
Pharmacognosie, pour autant, le
terme de pharmacognoste est une
« entité » purement universitaire,
ici on parlera plus de chimistes
spécialistes du produit naturel.
Quels conseils donneriez-vous aux
étudiants qui hésitent au sujet de
leur orientation ?
Vous êtes encore dans une logique
d’étudiant, mais c’est au cours
de vos stages que vous pourrez
vous faire une idée plus précise
de votre orientation. Il faut quand
même avoir une petite idée sur
comment on imagine son avenir.
Personnellement, je pense qu’il
faut avant tout aller au bout d’un
projet qui plaît. Dans mon cas, j’ai-
mais la chimie en tant qu’étudiant
et j’ai été au bout de cette idée en
devenant enseignant-chercheur.
Par ailleurs, je suis pharmacien et
le mot clé est donc aussi le médi-
cament. Est-ce que vous vous
voyez dans un bureau en train de
discuter de la couleur du package
du nouveau médicament qui va
sortir ? Ou vous voyez-vous plutôt
dans un bureau à traiter d’affaires
réglementaires ou comme mana-
ger sur le terrain en assurance
qualité, ou encore comme un
pharmacien responsable enga-
geant sont diplôme ? En 5ème
année vous verrez les matières
CARRIERES
3. 60 61
CARRIERES
industrielles et vous pourrez choi-
sir plus facilement.
Mais après il ne faut pas vous
focaliser sur un métier : vous pour-
rez parfois vous retrouver à l’inter-
face entre plusieurs domaines.
Regardez sur le site du Leem,
allez dans des forums. Il n’y a pas
un schéma type. Je pense qu’il
faut trouver un compromis entre
se laisser porter par une certaine
vague, mais il faut quand même
se faire plaisir. Après je connais
des étudiants qui font officine, et
ça se passe très bien. Et des for-
mations qui offrent autant de dé-
bouchés, c’est plutôt rare ! Il faut
vous donner un cap, voir ce que
vous aimeriez faire, ce qui vous
plaît, et y aller à fond. Il ne faut pas
vous mettre des barrières.
C’est l’avantage de ce diplôme
multi-facettes. Vous devez acqué-
rir des compétences, trouver votre
voie. Il faut faire des choses qui
vous plaisent. Dans l’industrie ce
n’est pas parce que vous occupez
un certain poste qu’on ne va pas
vous demander de faire d’autres
missions. Vous avez vos missions
de base et pleins d’autres missions
autour. C’est comme nous ici : je
pourrais me contenter de faire que
des TP et rentrer chez moi, mais
ce ne serait pas très passionnant.
Le métier ce n’est pas uniquement
ce que vous apprenez à l’univer-
sité, c’est aussi des compétences
humaines, de management, du
savoir faire, gérer un problème, un
conflit entre deux personnes...
Vous pouvez donc constater que
l’industrie offre de nombreux
débouchés, notamment dans les
affaires réglementaires, l’assu-
rance qualité et le contrôle qualité.
Qu’est-ce que le contrôle qualité
et quel est le lien avec l’assurance
qualité ?
Dans l’industrie pharmaceutique,
de nombreuses mesures d’as-
surance qualité, telles que les
« Bonnes Pratiques de Fabrica-
tion » sont mises en place afin
d’atteindre la qualité souhaitée.
Par exemple, un technicien qui
veut faire un dosage d’un médica-
ment, va suivre une procédure qui
est parfaitement détaillée, sans
interprétations possibles, ce qui
évite les sources de variabilités.
L’appareil doit être qualifié pour
qu’il ne donne pas des résultats
faux, la méthode doit être validée
etc. Le contrôle qualité est un outil
qui permet de vérifier que les me-
sures qui ont été mises en place
dans le cadre de l’assurance qua-
lité, permettent d’obtenir la qualité
souhaitée. Le contrôle qualité est
donc l’un des éléments de l’assu-
rance qualité.
Le contrôle qualité a pour princi-
paux objectifs :
de contrôler la qualité des ma-
tières premières, le mot clé en la
matière étant la Pharmacopée. On
peut être amené à faire tout un
développement analytique pour
aboutir à la mise en place d’une
monographie avec des analyses
et des critères d’acceptations.
Après on libère les lots de ma-
tières premières et on commence
la fabrication.
de contrôler la qualité du pro-
duit fini. La libération d’un lot de
produits finis se fait par un phar-
macien responsable, c’est une
particularité française. En Europe,
c’est la personne que l’on appelle
« personne qualifiée », ce n’est
pas forcément un pharmacien.
Il existe différents types de
contrôles réalisés sur le produit
fini :
les essais physico-chimiques
les contrôles galéniques
les tests microbiologiques
Vous n’avez pas fait tant d’années
d’études, pour faire une CLHP sur
une paillasse. Ce sont des techni-
ciens qui sont formés pour ça. Un
pharmacien dans l’industrie sera
un cadre.
L’assurance qualité est un
concept général, qui s’applique
aux bonnes pratiques cliniques,
à la distribution pharmaceutique,
à tous les domaines, à l’achat,
à la relation clientèle... C’est un
domaine pharmaceutique par
excellence. Actuellement on est
de plus en plus dans la démarche
d’assurance qualité. Pour autant,
l’assurance qualité de terrain est
directement liée aux activités de
contrôle qualité et il faut donc une
bonne formation analytique.
Nous vous remercions d’avoir
accepté de nous recevoir et du
temps que vous nous avez
consacré !
Interview réalisée par Sophie PICHON & Alban CANET
Le 21 janvier 2010 au laboratoire de Pharmacognosie UMR CNRS N°8638
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