1. ALMOREXANT
1 Un First in Class prometteur dans le traitement de
l’insomnie
Pauline Flipo, Sophie Gardez et Florence Landrieu
Janvier 2010
2. UN RÉCEPTEUR ORPHELIN…
Découvert suite au séquençage du génome humain
RCPG = Récepteur Couplé à une Protéine G
Localisé dans le cerveau
Ligand??
2
3. A LA RECHERCHE DU LIGAND ENDOGÈNE…
1998 : 2 équipes indépendantes en parallèle
The Scripps Clinic GSK et Université du Texas
ARNm -> précurseur Publication dans Cell
2 peptides
2 nouveaux peptides
Hypothalamus
Identifiés par la technique
Distribution proche des
neurones MCH (melanin- de déorphanisation
concentrating hormone), Rôle orexigène =
impliqués dans la prise
alimentaire favorisent la prise de
Ressemblent à la poids
sécrétine de rat
« Orexines »
« Hypocrétines »
3
Hypocrétines = Orexines
4. LA TECHNIQUE DE DÉORPHANISATION
Cellules auxquelles on intègre le gène du RCPG
Criblage d’extraits peptidiques de différents
organes de rats
Purification des ligands endogènes
A partir des peptides ARNm ADNc
Clonage de l’ADNc précurseur exprimé
sélectivement dans l’hypothalamus latéral (rat)
4
5. LES OREXINES
Synthèse d’un
précurseur dans l’aire
périfornicale de
l’hypothalamus latéral
- Récepteurs couplés
à protéines Gq ou Go
- Activation de la
Phospholipase C
- Augmentation du
Calcium intracellulaire
5
Système bien conservé entre les espèces de mammifères les résultats
d’études sur les animaux peuvent être transposés à l’homme
6. LOCALISATION DES
RÉCEPTEURS ET
DISTRIBUTION
NEURONALE
Distribution des neurones
dans des aires impliquées
dans la régulation de l’éveil
o Injection d’Orexine A en
intracérébroventriculaire à la
souris :
Maintien de l’attention et de
l’activation corticale
LC = Locus coeruleus
Raphe = noyau du raphe dorsal 6
TMN = noyau tuberomamillaire
7. FONCTIONS NEUROBIOLOGIQUES DU SYSTÈME
DES OREXINES
Augmentation du taux d’Orexines lors de la prise de
nourriture dans certaines circonstances (réponse à
hypoglycémie, prise d’aliments selon rythme circadien)
Lien Orexines – rythme circadien ??
7
8. EPROUVER L’HYPOTHÈSE…
Souris KO pré-pro-orexine / neurones à Orexine / récepteurs :
Narcolepsie
Narcolepsie = hypersomnolence diurne avec périodes de sommeil
paradoxal et cataplexie
Cataplexie = perte brusque du tonus musculaire sans altération de
la conscience et survenant à un moment quelconque de la journée,
souvent suite à une émotion 8
9. LE CYCLE DU SOMMEIL • Sommeil lent (non REM)
- Phase 1 : Endormissement;
sommeil lent léger
- Phase 2 : Phase intermédiaire
entre l’endormissement et le
sommeil profond
- Phase 3 : Installation du sommeil
lent profond
- Phase 4 : Sommeil lent profond
- Récupération de la fatigue
physique
- Développement de l’organisme
• Sommeil paradoxal (REM)
- Atonie musculaire
- Mouvements oculaires rapides
(REM = Rapid Eye Movement)
- Apprentissage, mémorisation
- 25% du temps de sommeil 9
10. PHARMACOLOGIE EXPÉRIMENTALE
Pour les souris KO:
nombre des épisodes
REM et de leurs durées
de l’intervalle de temps
entre les épisodes REM
des périodes non REM
du temps d’éveil durant la
phase nuit
Hypersomnie
Etude sur 12h: Wild type vs orexin KO
W : EVEIL
S : NON REM
R : REM 10
11. EPROUVER L’HYPOTHÈSE…
Souris KO orexine / neurones à Orexine / récepteurs :
Narcolepsie
Déficit en OX2 suffisant pour induire ce syndrome de narcolepsie-
cataplexie
Blocage partiel des récepteurs aux Orexines somnolence sans
cataplexie
Narcolepsie = hypersomnolence diurne avec périodes de sommeil
paradoxal et cataplexie
Cataplexie = perte brusque du tonus musculaire sans altération de
la conscience et survenant à un moment quelconque de la journée,
souvent suite à une émotion 11
12. UNE CIBLE POTENTIELLE
Potentiel thérapeutique :
Antagoniser les récepteurs aux Orexines
Induire une somnolence
Traiter l’insomnie??
12
13. L’INSOMNIE
Mauvaise qualité de sommeil
Réduction du temps de sommeil
Difficulté d’endormissement
Réveils nocturnes et/ou très matinaux
Exemple d’hypnogramme
d’une patiente se
plaignant d’insomnie
Insomnie primaire: forme d’insomnie chronique (durant plus de
3 semaines), sans cause sous-jacente évidente
Insomnie secondaire : liée à :
- prise de médicaments (corticoïdes, bêtabloquants, psycho stimulants,
progestatifs fortement dosés) 13
- affection psychiatrique (dépression, anxiété généralisée, psychose..)
- plainte physique
14. L’INSOMNIE : QUELQUES CHIFFRES
OMS : 25 à 30% de la population occidentale souffre
d’insomnie
La National Sleep Foundation affirme que 76% des
Américains éprouvent des difficultés de sommeil
Aux Etats unis, le coût direct et indirect des troubles du
sommeil est évalué à environ 35 milliards de dollars par
an
Le marché des somnifères aux Etats-Unis est évalué à
2 milliards de dollars par an
14
15. TRAITEMENTS ACTUELS DE L’INSOMNIE
Benzodiazépines et Antihistaminiques H1
apparentés (Loprazolam, (Doxylamine, Diphénydramine,
Zolpidem, Zopiclone) Hydroxyzine)
Somnolence diurne EI : effets anticholinergiques
Troubles de la mémoire Rapport bénéfice/risque plutôt
Risque de dépendance si défavorable dans cette indication
utilisation > 6 semaines, à long Antisérotoninergiques
terme désensibilisation des
récepteurs tolérance, réponse Médicaments soporifiques à base
diminuée de plantes (Valériane, Passiflore…)
Représentent plus de 90% des peu de preuves d’efficacité, peu de
parts du marché des somnifères toxicité, coût élevé
(USA)
15
16. LA COURSE À L’ANTAGONISTE
Tous les antagonistes ont été découverts par criblage à
haut débit couplé au FLIPR
La technique FLIPR (FLuorometric Imaging Plate Reader) :
• Utilisation d’un chélateur du calcium
• Suivi de la mobilisation du calcium dans une cellule par
fluorescence
16
Résultat pour un agoniste de RCPG
17. LA COURSE À L’ANTAGONISTE
GSK : antagoniste OX1 : biarylurées études sur rôle de OX1
- Rôle dans prise alimentaire
H H
- Rôle dans homéostasie énergétique
N N
- Aucun effet sur sommeil Ar Ar
O
Banyu: antagoniste OX2 : diméthoxy-tétrahydroisoquinoléines
1 composé dont le profil pharmacologique est étudié
actuellement
O
Me
N Me
O
O
R4
R3 R5 O
O
J&J : antagoniste OX2 : arylphenyldioxinurées
O
R2 N N
études sur rôle de OX2 :
R1 H H
Rôle dans la régulation du sommeil 17
18. LA COURSE À L’ANTAGONISTE
Merck & Co : Antagonistes mixtes OX1/OX2 :
Proline bis-amide
H R
N
N
O
O
N
X
N
H
Actelion : tétrahydroisoquinoléines
Chimiothèque exclusive
NH
18
19. UN ANTAGONISTE OX1/OX2 PAR ACTELION
Suisse – Allschwill
Société de biotechnologies
Créée le 18 décembre 1997 par 4
médecins/chercheur, initialement chez Roche, avec
entre autres le projet Bosentan
Actelion Aujourd’hui : - Implanté dans 20 pays
- Près de 2000 employés
Dans le top 15 des compagnies biopharmaceutiques
19
20. ACTELION
Développement très rapide de médicaments !
Déjà 3 médicaments sur le marché :
- Tracleer® Bosentan
Hypertension arterielle pulmonaire
- Ventavis® Iloprost
- Zavesca® Miglustat Maladie de Gaucher
Principalement maladies orphelines
Nouveaux domaines de recherche : maladies
autoimmunes (ACT-S1P1), asthme (antagoniste
CRTH2), troubles du sommeil (Almorexant)
20
21. UN ANTAGONISTE OX1/OX2 : ALMOREXANT,
UN POTENTIEL BLOCKBUSTER
Hit : tétrahydropapavérine :
O
NH
O
O
O
2001 : 1er brevet sur les tétrahydroisoquinoléines et
leur utilisation en tant qu’antagonistes des OX
R1
R2
O
N R10
R3 N
21
R4 R5 R6 R7 R8 R9
22. RSA, RSS…
Criblage Tétrahydropapavérine:
1. Préparation de plus de 100 produits
par réaction avec une solution de
bromure de bromoacétyl et une amine
Groupement benzylamine (composé
91) : activité plutôt orientée OX1
Amines tertiaires (composés 95, 96,101) :
aucune activité
Pyridine (composés 97, 98, 99) : aucune
activité
Groupement indanyl (composés 102 à
104) : meilleures affinités
22
23. RSA, RSS…
2. Variation du groupement diméthoxybenzyl de la tétrahydropapavérine :
Série indanyl Série benzylamine
Double
antagoniste
OX1 sélectif
Série indanyl : Seul changement Série benzylamine:
toléré : remplacement des groupes remplacement des
méthoxy par des groupes méthyls groupes méthoxy par
(composé 111) des chlores
OX1 sélectif (composé 117)
23
Double
antagoniste
24. RSA, RSS… 3. Unité de glycine remplacée par une
unité phénylglycine
4. Modification des groupements R1 et
R2 :
• Groupement R2 : Faible encombrement
stérique bonne activité
• Substituant naphthylméthyl (composé
122 et 123) : doubles antagonistes
• Substituant diméthylaminobenzyl
(composé 124) : OX1 sélectif
• Allongement du lien entre le
noyau tétrahydroisoquinoléine et le
noyau phényl + Fluor (composé 125 24
et 126) : OX2 sélectifs
25. OBTENTION DE ALMOREXANT :
5. Après optimisation, la structure finale sélectionnée est :
• Groupement R2 = CH3
• Groupement R1 = Trifluorométhylphenethyl
2005 : nouveau brevet, sur Almorexant 25
26. SPÉCIFICITÉ
Test de liaison sur
89 récepteurs :
L’Almorexant est
600 fois plus
spécifique des
récepteurs OX1 et
OX2
26
27. ESSAIS PRÉ-CLINIQUES
Etude sur des rats et des chiens n’ayant pas de
troubles du sommeil
Objectif principal : évaluer la tolérance et l’innocuité
de doses uniques croissantes d’Almorexant :
Bonne exposition par voie orale (Nature medecine 2007)
Passe la BHE
Pas de cataplexie : blocage transitoire et réversible des
2 récepteurs
Bonne biodisponibilité systémique
27
28. Expérience chez
ESSAIS PRÉ-CLINIQUES des rats
Zolpidem (Z100) : Diminution de la phase REM
Augmentation de la phase Non REM
Almorexant : Augmentation des phases REM et Non REM de manière
dose dépendante
28
Almorexant ne modifie pas l’architecture « naturelle » du sommeil
contrairement au Zolpidem
30. ESSAIS PRÉ CLINIQUES
Administration quotidienne pendant 5 jours chez le rat:
réponses similaires à celle observée après une administration unique
Pas d’accoutumance
30
31. TOLÉRANCE ET EFFETS INDÉSIRABLES
Pas de problème de toxicité
Aucun évènement indésirable mentionné
Aucune cataplexie ou narcolepsie, ni perte de tonus
musculaire
Température corporelle, pression systolique et
diastolique, rythme cardiaque inchangés sous
Almorexant
31
32. ESSAIS CLINIQUES PHASE 0
70 Hommes de 18 à 37 ans en bonne santé
Sans antécédents de troubles du sommeil
Double aveugle, randomisée
Contre placebo et contre Zolpidem
Objectif : évaluer la tolérance, l’innocuité et la
pharmacocinétique
Résultats: - Tolérance même jusqu’à 1000 mg
- Aucun effets indésirables : pas de changements
physiques, pas de modification de l’électrocardiogramme, pas
d’hypotension orthostatique
- Pas de cataplexie ni de narcolepsie
- Bonne biodisponibilité systémique
32
33. EFFETS DE ALMOREXANT
Activité du Zolpidem :
• Effets significatifs dès 1h
• Effet maximum au bout de 2h
• Retour aux valeurs de départ
environ 3h après administration
d’une dose de 10mg
Activité de Almorexant :
• Effets significatifs dès 1h
• Effet maximum au bout de 2h
• Retour aux valeurs de départ :
33
- environ 6h après l’administration de 400 mg
- environ 10h après l’administration de 1000 mg
34. ESSAIS CLINIQUES, PHASE 1
De Mai 2006 à Septembre 2007
161 personnes
Objectifs: - déterminer la dose minimum active pour induire le sommeil
- évaluer les effets aux différentes doses
Evaluation de l’efficacité du sommeil par Polysomnographie
Mesure du temps d’endormissement.
Réalisée contre Placebo (= contrôle), en double aveugle.
Critères d’inclusion: homme ou femme de 18 à 65 ans souffrant
d’insomnie primaire (temps moyen de sommeil depuis environ 3 mois
= 3 à 6h)
Critères d’exclusion :
- Apnée du sommeil
- Grossesse 34
- Consommation excessive de caféine
35. BRIBES DE RÉSULTATS
Aucun résultat publié, juste une présentation lors du 5e Congré
Mondial du sommeil en 2007 à Cairns (Australie)
« Dingemanse J et al. Proof-of-concept study in primary insomnia patients with Almorexant (ACT-
078573), a dual orexin receptor antagonist. Poster and oral presentation at the 5th World Congress of
the World Federation of Sleep Research and Sleep Medicine Societies, Cairns, Australia, 2-6
September 2007
Almorexant augmente significativement l’efficacité du sommeil de
manière dose dépendante à 400 mg, 200 mg et 100 mg
Diminution de la latence d’endormissement jusqu’à 18 min
Diminution de la latence au sommeil paradoxal de près de 45,2 min
Augmentation du temps de sommeil total jusqu’à 55,1 minutes
Aucun effet sur la performance du lendemain
Aucun problème de toxicité
35
36. ESSAIS CLINIQUES, PHASE 2
De Décembre 2007 à Aout 2008
80 personnes
Objectif : évaluer les effets, l’innocuité et la tolérance de
l’administration orale chez des sujets âgés souffrant d’insomnie
primaire
Mesure de la durée moyenne de réveil
Mesure du temps total de sommeil
Réalisée contre placebo (= contrôle) en double aveugle
Dose de 25, 50, 100 et 200mg
Critères d’inclusion : homme et femme de plus de 65 ans souffrant
d’insomnie primaire
Critères d’exclusion :
- Apnée du sommeil 36
- Sieste de plus de 1h par jour
- Consommation importante de caféine
37. ASSOCIATION ACTELION/GSK
Le 14 juillet 2008
GSK contribue aux coûts à hauteur de 40%
Le programme de développement reste dirigé par
Actelion
Le partenariat permet à Actelion :
- D’effectuer les essais cliniques concernant
Almorexant
- De financer de nouvelles recherches
37
38. ESSAIS CLINIQUES, PHASE 3
RESTORA 1 : De mars 2009 à octobre 2009
709 personnes
Objectifs: évaluer les effets, la sécurité et la tolérance de l’administration
orale d’une dose d’Almorexant, pendant 16 jours chez des sujets
adultes souffrant d’insomnie primaire
Mesure du temps d’endormissement et du temps moyen de réveil lors
des 2 premiers jours de traitement et après 15 jours de traitement
Réalisée contre placebo et contre Zolpidem (10 mg)
Dose de 100 et 200mg
Critères d’inclusion : homme et femme de 18 à 64 ans souffrant
d’insomnie primaire
Critères exclusion :
- Apnée du sommeil
- Sieste de plus de 1h par jour 38
- Consommation excessive de caféine
39. LATEST NEWS…
21 décembre 2009 : résultats de RESTORA 1 (1re partie de
phase III)
Chute du titre en bourse
Effets secondaires remarqués, non précisés
Etudes à approfondir sur le long terme
39
40. VERS DE NOUVELLES INDICATIONS?
Améliorationde la mémoire dans les
dysfonctionnements cognitifs
Les formes précoces de démence
40