Claire Briquel-Gauthier, responsable du service communication au Rectorat de l'académie de Versailles, répond à quelques questions pour le groupe LinkedIn sur "la communication interne dans le secteur public".

1. « En fluidifiant les circuits d'information, la communication
interne permet de rendre le service public plus performant »
Claire Briquel-Gauthier, responsable du service communication au Rectorat de l'académie de
Versailles, répond à quelques questions pour le groupe LinkedIn sur "la communication interne dans
le secteur public".
Dans le secteur public, la communication interne a-t-elle selon vous acquis sa
légitimité ?
Claire Briquel-Gauthier (CB-G) : Dans le secteur public, la communication interne est en train de
prendre une place de plus en plus importante car les enjeux sont devenus évidents. Au rectorat de
Versailles, la mise en place émanait d’une volonté humaine. Les personnes du rectorat travaillent au
sein d’une très grosse structure sans connaître les missions dévolues à chaque service. La
communication interne avait donc pour ambition de faire évoluer ces mentalités. Le poids
hiérarchique est très fort dans cette administration. Il faut donc éviter qu’il y ait trop d’informations
descendantes. Par ailleurs, la communication interne se doit d'être participative et collaborative pour
qu'elle soit utile à chacun. Il est en outre évident qu'une reconnaissance claire de la hiérarchie et un
soutien en termes de moyens financiers et humains aideraient à légitimer la communication interne.
Mais la conjoncture étant ce qu'elle est, il faut avancer différemment. L'évaluation me semble
importante mais pas uniquement en termes de statistiques, qui légitiment le travail fourni et qui ne
sont que quantitatifs, mais aussi en termes de perception au niveau humain.
A quoi sert la communication interne au sein d'un rectorat ?
(CB-G) : Je dirai que la communication interne a trois objectifs : il s’agit de valoriser le travail des
collaborateurs, de développer le travail en équipe afin d'harmoniser les réponses faites aux usagers
et de rendre le service public plus performant en fluidifiant les circuits d'information.
Elaborez-vous une stratégie de communication interne ?
(CB-G) : J'élabore une stratégie de communication dans laquelle j'intègre la communication interne
afin que les objectifs s'articulent logiquement entre communication externe et communication
interne. Cette stratégie met permet également de justifier de mes choix au niveau de l'évolution du
site web notamment et dans lequel on retrouve à la fois des informations grand public et des
informations qui ne concernent que les personnels académiques. Le développement de l'intranet,
avec une stratégie de communication interne claire, devient alors évident. La plus grande difficulté
est la diversité des publics. En effet, la communication interne devrait concerner à la fois les
personnels administratifs du rectorat et des directions départementales (les DSDEN, qui sont les
anciennes inspections académiques), les chefs d'établissements, les inspecteurs de circonscriptions
jouant le rôle de chef d'établissement dans le 1er degré (c’est-à-dire environ 3 000 personnes) et les
enseignants du 1er et 2d degré (ce qui représente environ 70 000 personnes). Cela pose un problème
de masse. De nombreuses questions se posent : comment identifier clairement les besoins de
chacun ? Qui contribue pour quel public ? Comment se comportera le serveur web lorsque plus de
80 000 personnes se connecteront ?
Estimez-vous que dans les prochaines années, la communication numérique
aura remplacé la communication papier ?
(CB-G) : Je ne dispose pas de moyens financiers et 1 poste a été crée l'année passée au sein de mon
service pour gérer la communication interne (rectorat et services départementaux). L'intranet
académique a vu le jour à la rentrée 2013. Il permet d'avoir un canal de communication interne
approprié. L'animatrice de la communication interne alimente cet intranet régulièrement, fait le lien
avec les départements. La lettre interne numérique sort tous les 15 jours. Cette lettre est très lue.
Elle nous permet de ne pas avoir de coût d'impression ni de papier. Elle est envoyée par mail et est

2. disponible en ligne. Elle remplace parfaitement une lettre papier. Les mentalités ont très bien
évolué. Les agents du rectorat savent que cela permet de réduire les coûts et les déchets papier, que
c’est donc une démarche citoyenne. Cette lettre est diffusée à l'ensemble des collaborateurs du
rectorat et des DSDEN.
Evaluez-vous vos actions de communication interne ?
(CB-G) : Non, pas pour l'instant. Je souhaiterais pouvoir développer l'outil statistique de l'intranet
afin de connaitre réellement les taux d'ouverture et surtout les articles les plus lus afin de pouvoir
orienter mes actions. Cependant l'évaluation quantitative ne fait pas tout. La perception positive des
collègues est aussi importante. Une enquête de satisfaction sera certainement mise en place.
Interview réalisée par Damien ARNAUD (@laCOMenchantier) - novembre 2014