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Jean Calvin.  Calvin est né le 10 juillet 1509 à Noyon en Picardie. Son père Gérard Cauvin (Calvinus) était notaire du chapitre et procureur fiscal. Sa mère est morte en 1515, alors que Jean n’avait que 6 ans. Dès la maison paternelle, Jean Calvin apprit ce que c’est que la loi, l’interprétation et l’application de la loi. Notons qu’à Noyon il a vu des gens censurés et excommuniés : son père même, et son frère Charles, en 1531. En 1523, à 14 ans il est étudiant en lettres au collège de la Marche. Ensuite il s’inscrit au Collège Montaigu, où il est formé en scolastique nominaliste. C’est ici qu’il fait la connaissance des écrits de St-Augustin, qui va devenir un de ses préférés.  Le Collège Montaigu : Cet antre du conservatisme pédagogique et religieux est de façon surprenante le lieu où vont se croiser tous les hommes qui vont compter dans le domaine de la pensée de cette première moitié du 16ème siècle. ERASME y est élève et y enseigna peut-être ; RABELAIS fréquente probablement ses bâtiments situés dans la rue des Sept-Voies, près de l'Église Ste Geneviève. CALVIN et LOYOLA y suivent des cours ensemble au même moment.  En 1528 il étudie le droit à Orléans où les professeurs, à la manière traditionnelle, ne font que commenter les anciens textes du droit romain. Les études de droit donnent à l’esprit des habitudes de précision et de méthode très utiles dans tout le cours de la vie. Ensuite il se rend à Bourges, où il étudie sous Melchior Wolmar, il apprend de lui les idées luthériennes et le grec.  En 1532, à 23 ans, Jean Calvin soutient sa thèse de doctorat en droit à Orléans. Il publie son premier ouvrage, un commentaire de Sénèque De Clementia. Comme Érasme, Calvin était studieux et timide. Il n’aimait pas se produire en public. Il eût aimé passer sa vie dans son cabinet de travail, à lire, à réfléchir, à écrire le résultat de ses réflexions. Mais Calvin ne s’est pas senti le droit de s’accorder cette jouissance, du jour où l’Esprit de Dieu l’a obligé à faire profession de sa foi (le 1er novembre 1533) dans le discours écrit par lui, et prononcé par le recteur de l’Université de Paris Nicolas Cop, un bon ami. Cop fut obligé de retourner chez lui à Bâle, en Suisse, qui est situé à la frontière de la France et de l’Allemagne, et Calvin le suivit bientôt.  Jean Calvin a commencé par être, dans une certaine mesure, comme Lefèvre, disciple d’Érasme, et qui dit érasmien dit humaniste. Les humanistes à l’époque se tournaient vers les textes anciens et préféraient les lisaient dans l’original. C’est pour cela qu’Érasme a publié le Nouveau Testament en grec.  Calvin se trouve, d’autre part, en France, dès sa conversion, en présence de gens qu’il combattra à Genève jusqu’à la fin de sa vie : les Libertins spirituels, personnalités d’une indépendance effrénée, qui jugent l’Écriture au lieu de se laisser juger par elle.  Ils prétendent, dans leur vie intellectuelle et spirituelle, comme dans leur vie morale – ou immorale –, se laisser guider par des suggestions qu’ils disent venir de l’esprit.  Dans la Préface pour son Commentaire sur les Psaumes, écrite à Genève le 22 juillet 1557, Calvin nous donne un aperçu de sa conversion et de la suite, que j’ai traduit en français moderne. Calvin écrit : « J'ai accoutumé de nommer ce livre une anatomie de toutes les parties de l'âme, parce qu’il n'y a affection en l'homme laquelle ne soit ici représentée comme en un miroir. Même, pour mieux dire, le saint Esprit a ici fait un portrait au vif de toutes les douleurs, tristesses, craintes, doutes, espérances, inquiétudes, perplexités, voire jusques aux émotions confuses desquelles les esprits des hommes sont accoutumés d'être agités. »  Ensuite Calvin parle de David, et comment David est un modèle pour Calvin dans ses prières et sa vie. Le berger David, « …comme il fut pris d'après les bêtes, et élevé au souverain degré de dignité royale, ainsi Dieu de mes petits et bas commencements m’a avancé jusqu’à m’appeler à cette charge tant honorable de ministre et prêcheur de l’Évangile. Dès que j’étais jeune enfant, mon père m’avait destiné à la théologie : mais puis après, d’autant qu’il considérait que la science des lois communément enrichit ceux qui la suivent, cette espérance lui fait soudainement changer d’avis. Ainsi cela fut cause qu’on me retira de l’étude de la philosophie, et que je fus mis à apprendre les Lois : auxquelles combien je m’efforçasse de m’employer fidèlement pour obéir à mon père.  Dieu toutefois par sa providence secrète me fait finalement tourner bride d’un autre côté. Et premièrement, comme ainsi soit que je fusse si obstinément adonné aux superstitions de la Papauté, qu’il était bien malaisé qu’on put me tirer de ce bourbier si profond, par une conversion subite il dompta et rangea à docilité mon cœur, lequel eut égard à l’âge, était par trop endurci en telles choses. Ayant donc reçu quelques goût et connaissances de la vraie piété, je fus soudainement enflammé d’un si grand désir de profiter, qu’encore je ne quittasse pas du tout les autres études, je m’y employais toutefois avec moins de vigueur. Or je fus tout ébahis qu’avant que l’an passa, tous ceux qui avaient quelque désir de la pure doctrine, se rangeait à moi pour apprendre. Combien que je fasse que commencer moi-même. »  Bientôt Calvin se sent obligé à prendre la défense de ses frères dans la foi, calomniés et martyrisés : c’est bien une défense, un plaidoyer prononcé par un avocat, que l’épître au roi François Ier, et l’Institution chrétienne toute entière.  De même pour mettre en garde François Ier, ses conseillers, et les Français en général, contre certains excès, Calvin a donné à l’Institution chrétienne le caractère non d’une confession de foi seulement, d’un exposé doctrinal, mais d’une défense, d’une apologie. En 1534, pendant que Calvin était à Chaillot, et à Angoulême, où il a rencontré Lefèvre d’Étaples, il composait l’Institution. A cette époque se sont produits les excès des Anabaptistes allemands (en Westphalie). La Sorbonne et le Parlement ont représenté au roi les évangéliques français comme des séditieux, de révolutionnaires aussi dangereux pour l’État que pour l’Église.  Calvin écrit, dans sa Préface : « On brûla en France plusieurs fidèles et saints personnages, et que le bruit étant venu aux nations étrangères, ces brûlements furent trouvé fort mauvais par une grande partie des Allemands. Tellement qu’ils conçurent un chagrin mêlé de colère contre les auteurs de telle tyrannie, pour l’apaiser, on fait courir certains petits livres malheureux et pleins de mensonges, qu’on ne traitait ainsi cruellement autres qu’Anabaptistes et gens séditieux, qui par leurs rêveries et fausses opinions renversaient non-seulement la religion, mais aussi tout ordre politique.  Alors quand j’ai vu que ces pratiqueurs de la Cour par leurs déguisements tâchaient de faire non-seulement que l’indignité de cette effusion de sang innocent demeurait ensevelit par les faux blâmes et calomnies desquelles ils chargeaient les saints Martyrs après leur mort, mais aussi que par après il y eut moyen de procéder à toute extrémité de meurtrir les pauvres fidèles, sans que personne en put avoir compassion. Il me sembla que sinon que je m’y opposasse vertueusement, entant qu’en moi était, je ne pouvais m’excuser qu’en me faisant lâche et déloyal.  Et ce fut la cause qui m’incita à publier mon Institution de la religion chrétienne : premièrement, afin de répondre à ces méchants blâmes que les autres semaient, et en purger mes frères, desquels la mort était précieuse en la présence du Seigneur. Puis après afin que d’autant que les mêmes cruautés pouvaient bientôt après être exercées contre beaucoup de pauvres personnes, les nations étrangères fussent pour le moins touchées de quelque compassion et d’inquiétude pour eux. Car je ne mis pas alors en lumière le livre tel qu’il est maintenant copieux et de grand labeur. Mais c’était seulement un petit livret contenant sommairement les principales matières : et non à autre intention. Sinon afin qu’on fut avertit quelle foi tenaient ceux que je voyais que ces méchants et déloyaux flatteurs diffamaient vilainement et malheureusement. Or que je n’eusse point ce but de me montrer et d’acquérir bruit, je le donnais bien à connaître par ce qu’il soudainement après que je me retirais de là, que personne ne sut là que j’en fusse l’auteur. » L’Institution de la religion Chrétienne achevée en 1535, imprimée à Bâle en 1536, est sous cette dernière forme un libellus, un «livret» de petit format, un manuel de 520 pages, en 6 chapitres seulement. Calvin adopte un plan très simple, celui de l’enseignement rudimentaire donné par certains prêtres aux catéchumènes c’est une brève explication 1) des dix commandements ; 2) du Credo ; 3) du Pater ; 4) des sacrements. Les cinq premiers chapitres sont l’origine de la Confession de foi des Églises réformées. La première édition française de 1541 ; la dernière édition de 1562 est un gros volume in-8o de 956 pages et renfermant 4 livres et 70 chapitres. A trente ans, Calvin est encore à l’âge où l’homme non seulement peut, mais doit se persuader qu’il ne sait pas encore trop par lui-même ; à l’âge où l’homme non seulement peut mais doit profiter des exemples qu’il a sous les yeux. Dieu a promené ainsi son serviteur Calvin à Bâle, à Strasbourg, à Genève, pour le faire profiter de l’exemple de trois hommes d’élite : Œcolampade, Bucer et Farel, qui dans ces trois villes, ont pris une part active à l’organisation de l’Église.  Calvin continue : « De mon côté, d’autant qu’étant d’un naturel un peu sauvage et honteux, j’ai toujours aimé la tranquillité, je commençais à chercher quelque cachette et moyen de me retirer des gens : mais tant s’en faut que je vienne à bout de mon désir, qu’au contraire toutes retraites et lieux à l’écart m’étaient comme écoles publiques. Bref, cependant que j’avais toujours ce but de vivre en privé sans être connu, Dieu m’a tellement promené et m’a tournoyé par divers changements, que toutefois il ne m’a jamais laissé de repos en lieu quelconque, jusqu’à ce que malgré mon naturel, il m’a produit en lumière, et fait venir en jeu, comme on dit.  Et de fait, laissant le pays de France, je m’en viens en Allemagne de propos délibéré, afin que là je puisse vivre en tranquillité en quelque coin inconnu, comme je l’avais toujours désiré : mais voici que pour cela cependant que je demeure à Bâle, étant là comme caché et connu de peu de gens.  Comme aussi par tout ailleurs je n’en ai point fait semblant et avait délibéré de continuer de même jusqu’à ce que finalement maître Guillaume Farel me retient à Genève. Non pas tant par conseil et exhortation, que par une adjuration épouvantable, comme si Dieu eut d’en haut étendre sa main sur moi pour m’arrêter. Parce que pour aller à Strasbourg, où je voulais lors me retirer, le plus droit chemin était fermé par les guerres. J’avais délibéré de passer pays ici légèrement, sans arrêter plus d’une nuit en la ville. Or un peu auparavant la Papauté en avait chassée par le moyen de ce bon personnage que j’ai nommé, et par maître Pierre Viret. Mais les choses n’étaient point encore dressées en leur forme, et il y avait des divisions et factions mauvaises et dangereuses entre ceux de la ville. » Guillaume Farel, Pierre Viret et Jean Calvin vont travailler ensemble pour la Réforme pendant bien des années. Ce sont trois bons amis, Calvin ajoutera à ses amis, Clément Marot, le poète qui a versifié plusieurs psaumes, et Théodore de Bèze qui a versifié le reste du psautier. De Bèze était aussi le principal de l’Académie de Genève.  Calvin continue dans la Préface : « Adoncques un personnage, lequel maintenant s’est vilement révolté et retourné vers les Papistes, me découvrit et fait connaître aux autres. Sur cela Farel, comme il brûlait d’un merveilleux zèle d’avancer l’Évangile, fait soudainement tous ses efforts pour me retenir. Et après avoir entendu que j’avais quelques études particulières auxquelles je voulais me réserver librement, quand il vu qu’il ne gagnait rien par prières, il vient jusqu’à une imprécation qu’il put à Dieu de maudire mon repos et la tranquillité d’études que je cherchais. Si en une si grande nécessité je me retire et refuse de donner secours et aide. Lequel mot m’épouvanta et ébranla tellement que je me désistais du voyage que j’avais entrepris. En sorte toutefois que sentant ma honte et ma timidité, je ne voulais point m’obliger à exercer quelque certaine charge. Après cela à grand peine se passèrent quatre mois, que d’un côté les Anabaptistes voulaient nous assaillir, et de l’autre un méchant apostat, qui était secrètement soutenu et appuyé du crédit de quelques des principaux, il pouvait nous faire des fâcheries.  Cependant il survient dans la ville des séditions qui nous affligèrent et promenèrent d’une façon qui n’était point lâche. Ainsi, combien que je me reconnaissais être timide, mou, et pusillanime de ma nature, il me fallut toutefois des les premiers commencements soutenir ces flots tant impétueux, auxquels je ne succombasse pas. Je me trouvais garnit d’une si grande magnanimité que quand par le moyen de certains troubles on me chassa, je ne m’en réjouisse plus qu’il ne fallait. Lors par ce moyen étant en liberté et quitte de ma vocation. » A Genève, en septembre 1536, Calvin a débuté comme « lecteur », c’est-à-dire professeur expliquant les Saintes Écritures; en novembre, il a été appelé à prendre part aux colloqua ou congrégations des prêcheurs. … De simple laïque, il est devenu ainsi pasteur sans avoir jamais été consacré, sans avoir même, auparavant, été ni prêtre ni moine, comme Œcolampade, Luther, Zwingli. C’est un des cas de vocation extraordinaire dont il reconnaîtra plus tard le caractère légitime, tout en déclarant qu’ils doivent être tout à fait exceptionnels. Enfin Calvin était docteur en droit, mais n’avait aucun grade théologique, pas même le baccalauréat, et le voici maintenant, outre les fonctions de pasteur, remplit celles de docteur.  L’œuvre de Calvin en 1537 n’est pas intitulée catéchisme, mais Instruction, mot plus facile à comprendre. Voici donc le résumé de l’Instruction. Ça ressemble pas mal à l’Institution: 1. Articles préliminaires; connaître Dieu; vraie et fausse religion. 2. Le décalogue; annexe de l’élection et prédestination. 3. Le credo: justification, sanctification, pénitence; annexe, l’espérance. 4. Le Pater, oraison et oraison dominicale (explication). 5. Des sacrements. Des pasteurs et leur puissance; des traditions; de l’excommunication. 6. Du magistrat. Deux mois après l’Instruction, parut la Confession de foi de Genève. Elle porte en épigraphe les mêmes verset que l’Instruction, 1 Pierre 3 :15, Mais sanctifiez dans vos cœurs Christ le Seigneur, étant toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous.  Le devoir de confesser sa foi: « Soyez appareillez (prêts: comme un navire qui va appareiller) à répondre à chacun qui vous demande raison de l’espérance qui est en vous. » Le fondement de la confession de foi: « Si quelqu’un parle, que ce soit les paroles de Dieu. » Les 21 articles de la Confession de foi résument ceux de l’Instruction. Un seul est nouveau, le 18e : après les traditions et avant l’excommunication, l’Église. Cet article distingue nettement l’Église invisible des Églises visibles, et d’autre part précise les caractères essentiels d’une véritable Église : « Combien qu’il n’y ait qu’une seule Église de Jésus-Christ, toutefois nous reconnaissons que la nécessité requiert les compagnies des fidèles être distribuées en divers lieux… La droite marque pour bien discerner l’Église de Jésus-Christ est quand son saint Évangile y est purement et fidèlement prêché, annoncé, écouté et gardé, quand ses sacrements sont droitement administrés…»  En 1538 le Conseil invite Calvin et Farel « à vider la ville » dans les trois jours. Car ils n’ont pas coopéré à adopter une façon de célébrer la Cène que les autorités voulaient imposer à l’Église. Ainsi forcé, une fois de plus, de s’exiler, Calvin se dirigera vers Bâle, puis vers Strasbourg. Strasbourg est une ville libre depuis le XIIIe siècle. Strasbourg était une des cités d’Europe dont la constitution était la plus favorable au développement des libertés civiles et religieuses. Calvin a pu fonder là l’Église qui fut la première des Églises réformées françaises. En 1525 arrive un premier groupe de réfugiés français. Strasbourg fut ainsi la première ville du Refuge pour les persécutés qui, pendant deux siècles, allaient de plus en plus souvent, et plus en plus nombreux, prendre les chemins de l’exil. Calvin arrive à Strasbourg en juillet 1538, a l’âge de 29 ans. Le réformateur Martin Bucer, Alsacien, en a 47. Bucer a beaucoup encouragé Calvin dans son ministère. Affirmation de Théodore de Bèze : « l’Église française fut dressée premièrement à Strasbourg par Jean Calvin. Il est appelé par le Magistrat, comme pasteur à Strasbourg. Il est chargé de constituer pour les réfugiés français une église spéciale… »  Calvin : « J’avais délibéré de vivre en repos sans prendre aucune charge publique, jusqu’à ce que l’excellent serviteur de Christ, Martin Bucer, usant d’une semblable remontrance et protestation qu’avait fait Farel auparavant, me rappela à une autre place. Étant donc épouvanté par l’exemple de Jonas, qu’il me proposait, je continuais à être semblable à moi-même, c’est à savoir de ne vouloir point apparaître ou suivre les grandes assemblées. »  Calvin écrit à Farel : l’Église célèbre la Cène selon la forme en usage à Strasbourg, une fois par mois. Calvin prêchait quatre fois par semaine, et faisait chanter les psaumes. En décembre 1538, Calvin envoie à Farel quelques-uns de ces psaumes pour les faire chanter à Neuchâtel, puis à Metz. Au printemps de 1539, il publie à Strasbourg le premier recueil de chants en français : Aulcuns (quelques) psaumes et cantiques. (18 psaumes, 3 cantiques). Il a aussi une liturgie. En 1540, il marie Idelette de Bure, veuve d’un ministre anabaptiste. Elle rentrera avec lui à Genève, Ils n’ont qu’un enfant qui est né prématurément et il est mort. Jean Calvin s’occupa des deux enfants qu’Idelette avait eues lors de son premier mariage. Idelette est morte suite à une maladie le 29 mars 1549. Calvin ne s’est jamais plus remarié.  Théodore de Bèze dans son livre La Vie de Jean Calvin écrit : « Il est vrai que les écrits de Calvin, et la réputation que leur auteur s’est acquise parmi nous en l’espace de ces dernier trente ans, parlent suffisamment d’eux-mêmes pour effrayer les méchants qui désirent inventer toutes sortes d’accusations à son encontre. Ces gens pourraient même éprouver quelque honte s’il leur demeurait une once de pudeur. »  « Calvin, pour sa part, ne s’épargnait nullement, et travaillait beaucoup plus que sa santé ne pouvait le supporter. Il prêchait chaque jour toutes les deux semaines. Il donnait des cours de théologie trois fois par semaine, siégeait au Consistoire au jour donné et s’occupait des cas de discipline. Je vais ajouter ici, ce que Douglas F. Kelly note dans son étude sur le pasteur Jean Calvin dans son article dans L’actualité de Jean Calvin. Dans les procès-verbaux des séances du Consistoire, « On y découvre Calvin à l’œuvre une fois par semaine (le jeudi soir) : il traite des problèmes pastoraux, souvent des heures à la suite, au sein d’une vie très occupée, souffrant souvent d’une santé précaire. » p. 75 Lire page 77 de l’article de Kelly. « Selon Calvin, quelle était l’utilité du Consistoire, auquel il a consacré tant d’heures? Pour Calvin, dans son Institution chrétienne (IV.12.2), la discipline exercée lors d’une séance du Consistoire n’est que le prolongement de l’accompagnement pastoral qui doit toujours accompagner la prédication de l’Évangile. Il croit qu’il ne suffit pas de prêcher. Les responsables de l’Église doivent se soucier personnellement des fidèles et leur apporter des soins pastoraux. » p. 78 « Calvin était convaincu que le Saint-Esprit utiliserait la Parole de Dieu, fréquemment prêchée, pour former des hommes et des femmes à l’image renouvelée de Christ. Mais les membres de l’Église devaient faire preuve de sincérité et de relative pureté de vie à l’écoute de cette Parole. Pour lui, cette sincérité et cette pureté ne pouvaient se concrétiser que dans la mesure où le pasteur accompagnait ses fidèles, leur rendait visite et exerçait une discipline officielle, si nécessaire. » p. 79. La plupart des cas avaient trait au mariage, à la famille, et à la sexualité, p. 84. De Bèze continue la description des tâches de Calvin : « Tous les vendredis, il donnait une étude lors de la réunion sur l’Écriture que nous appelons la Congrégation. Il rendait fidèlement visite aux malades, ainsi qu’à ceux qui avaient besoin d’aide personnelle, sans compter les autres affaires sans nombre qui concernaient l’exercice ordinaire de son ministère.  « Outre ces tâches, il prenait grand soin des fidèles de France, tant en les enseignant, exhortant, conseillant et consolant dans leurs persécutions par ses lettres, qu’en intercédant en leur faveur quand il pensait voir quelque moyen pour ce faire. Tout cela ne l’empêchait pas de travailler en son étude personnelle et de composer plusieurs livres très bons et fort utiles.» Calvin écrit une large correspondance qui allait partout en Europe. Il écrivit aux rois, gouverneurs, réformateurs, aux églises en France et à certains individus.  1543, La forme des prières ecclésiastiques pour l’Église de Genève. 1544, La nécessité de réformer l’Église. 1546, Commentaire sur les deux épîtres aux Corinthiens.  1547, L’Antidote à l’encontre des actes du concile de Trente.  1548, Commentaires sur les épîtres de Paul aux Galates, Éphésiens, Philippiens et Colossiens, ainsi que sur les deux épîtres à Timothée. 1549, Calvin perdu sa femme à une maladie au mois de mars. Il va écrire, Commentaire sur l’épître à Tite, et l’épître aux Hébreux.  1550, Commentaire sur les épîtres aux Thessaloniciens.  1551, Commentaire sur Ésaïe. Commentaire sur les épîtres catholiques.  1552, Commentaires sur ls Actes des apôtres. 1553, Commentaire sur l’Évangile selon St-Jean. 1554, Commentaire sur le livre de la Genèse. 1555, Harmonie des trois Évangiles synoptiques. 1557, Commentaire sur les Psaumes, Cours sur le prophète Osée. 1558, Dernière version de l’Institution chrétienne (en latin et en français) et Cours sur tous les petits prophètes. 1561, Cours sur Daniel. 1563, Commentaire sur les quatre derniers livres de Moïse. Cours sur Jérémie. Calvin est mort le samedi 27 mai 1564, à l’âge de 55 ans.  Antoine de la Roche Chandieu a écrit trois sonnets sur la mort de Jean Calvin. En voici un : Lorsque Calvin changea cette vie mortelle À l’éternel repos de sa félicité, L’ennuyeux mois de Mai, qui le nous a ôté, Changea tout au rebours sa façon naturelle. Mai, qui doit réjouir la terre universelle, Et revêtir les champs de sa verte beauté ; Mai, qui doit découvrir la riche nouveauté De mille et mille fleurs, que la terre nous cèle ; Mai nous a dépouillés de tout contentement, Mai a chcangé son vert en deuil et en tourment ; Bref, ce mai fut un mois au mois de mai contraire. Car au lieu d’en donner, il a pris notre fleur ; Mais en l’ôtant du monde, il n’a pas su tant faire, Qu’au monde il n’en demeure une immortelle odeur Ce réformateur français, avait une capacité intellectuelle et une humilité extraordinaires que Dieu avait données par Jean Calvin à son église. Nous le relisons toujours aujourd’hui et nous trouvons que ses idées sur la Bible et le Seigneur sont éclairantes. C’est un pasteur à imiter, un théologien à lire, un commentateur qui éclaire la Bible.  Il n’y a très peu d’hommes de sa capacité que Dieu a donnés à son Église.
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Jean Calvin

  • 1. Jean Calvin. Calvin est né le 10 juillet 1509 à Noyon en Picardie. Son père Gérard Cauvin (Calvinus) était notaire du chapitre et procureur fiscal. Sa mère est morte en 1515, alors que Jean n’avait que 6 ans. Dès la maison paternelle, Jean Calvin apprit ce que c’est que la loi, l’interprétation et l’application de la loi. Notons qu’à Noyon il a vu des gens censurés et excommuniés : son père même, et son frère Charles, en 1531. En 1523, à 14 ans il est étudiant en lettres au collège de la Marche. Ensuite il s’inscrit au Collège Montaigu, où il est formé en scolastique nominaliste. C’est ici qu’il fait la connaissance des écrits de St-Augustin, qui va devenir un de ses préférés. Le Collège Montaigu : Cet antre du conservatisme pédagogique et religieux est de façon surprenante le lieu où vont se croiser tous les hommes qui vont compter dans le domaine de la pensée de cette première moitié du 16ème siècle. ERASME y est élève et y enseigna peut-être ; RABELAIS fréquente probablement ses bâtiments situés dans la rue des Sept-Voies, près de l'Église Ste Geneviève. CALVIN et LOYOLA y suivent des cours ensemble au même moment. En 1528 il étudie le droit à Orléans où les professeurs, à la manière traditionnelle, ne font que commenter les anciens textes du droit romain. Les études de droit donnent à l’esprit des habitudes de précision et de méthode très utiles dans tout le cours de la vie. Ensuite il se rend à Bourges, où il étudie sous Melchior Wolmar, il apprend de lui les idées luthériennes et le grec. En 1532, à 23 ans, Jean Calvin soutient sa thèse de doctorat en droit à Orléans. Il publie son premier ouvrage, un commentaire de Sénèque De Clementia. Comme Érasme, Calvin était studieux et timide. Il n’aimait pas se produire en public. Il eût aimé passer sa vie dans son cabinet de travail, à lire, à réfléchir, à écrire le résultat de ses réflexions. Mais Calvin ne s’est pas senti le droit de s’accorder cette jouissance, du jour où l’Esprit de Dieu l’a obligé à faire profession de sa foi (le 1er novembre 1533) dans le discours écrit par lui, et prononcé par le recteur de l’Université de Paris Nicolas Cop, un bon ami. Cop fut obligé de retourner chez lui à Bâle, en Suisse, qui est situé à la frontière de la France et de l’Allemagne, et Calvin le suivit bientôt. Jean Calvin a commencé par être, dans une certaine mesure, comme Lefèvre, disciple d’Érasme, et qui dit érasmien dit humaniste. Les humanistes à l’époque se tournaient vers les textes anciens et préféraient les lisaient dans l’original. C’est pour cela qu’Érasme a publié le Nouveau Testament en grec. Calvin se trouve, d’autre part, en France, dès sa conversion, en présence de gens qu’il combattra à Genève jusqu’à la fin de sa vie : les Libertins spirituels, personnalités d’une indépendance effrénée, qui jugent l’Écriture au lieu de se laisser juger par elle. Ils prétendent, dans leur vie intellectuelle et spirituelle, comme dans leur vie morale – ou immorale –, se laisser guider par des suggestions qu’ils disent venir de l’esprit. Dans la Préface pour son Commentaire sur les Psaumes, écrite à Genève le 22 juillet 1557, Calvin nous donne un aperçu de sa conversion et de la suite, que j’ai traduit en français moderne. Calvin écrit : « J'ai accoutumé de nommer ce livre une anatomie de toutes les parties de l'âme, parce qu’il n'y a affection en l'homme laquelle ne soit ici représentée comme en un miroir. Même, pour mieux dire, le saint Esprit a ici fait un portrait au vif de toutes les douleurs, tristesses, craintes, doutes, espérances, inquiétudes, perplexités, voire jusques aux émotions confuses desquelles les esprits des hommes sont accoutumés d'être agités. » Ensuite Calvin parle de David, et comment David est un modèle pour Calvin dans ses prières et sa vie. Le berger David, « …comme il fut pris d'après les bêtes, et élevé au souverain degré de dignité royale, ainsi Dieu de mes petits et bas commencements m’a avancé jusqu’à m’appeler à cette charge tant honorable de ministre et prêcheur de l’Évangile. Dès que j’étais jeune enfant, mon père m’avait destiné à la théologie : mais puis après, d’autant qu’il considérait que la science des lois communément enrichit ceux qui la suivent, cette espérance lui fait soudainement changer d’avis. Ainsi cela fut cause qu’on me retira de l’étude de la philosophie, et que je fus mis à apprendre les Lois : auxquelles combien je m’efforçasse de m’employer fidèlement pour obéir à mon père. Dieu toutefois par sa providence secrète me fait finalement tourner bride d’un autre côté. Et premièrement, comme ainsi soit que je fusse si obstinément adonné aux superstitions de la Papauté, qu’il était bien malaisé qu’on put me tirer de ce bourbier si profond, par une conversion subite il dompta et rangea à docilité mon cœur, lequel eut égard à l’âge, était par trop endurci en telles choses. Ayant donc reçu quelques goût et connaissances de la vraie piété, je fus soudainement enflammé d’un si grand désir de profiter, qu’encore je ne quittasse pas du tout les autres études, je m’y employais toutefois avec moins de vigueur. Or je fus tout ébahis qu’avant que l’an passa, tous ceux qui avaient quelque désir de la pure doctrine, se rangeait à moi pour apprendre. Combien que je fasse que commencer moi-même. » Bientôt Calvin se sent obligé à prendre la défense de ses frères dans la foi, calomniés et martyrisés : c’est bien une défense, un plaidoyer prononcé par un avocat, que l’épître au roi François Ier, et l’Institution chrétienne toute entière. De même pour mettre en garde François Ier, ses conseillers, et les Français en général, contre certains excès, Calvin a donné à l’Institution chrétienne le caractère non d’une confession de foi seulement, d’un exposé doctrinal, mais d’une défense, d’une apologie. En 1534, pendant que Calvin était à Chaillot, et à Angoulême, où il a rencontré Lefèvre d’Étaples, il composait l’Institution. A cette époque se sont produits les excès des Anabaptistes allemands (en Westphalie). La Sorbonne et le Parlement ont représenté au roi les évangéliques français comme des séditieux, de révolutionnaires aussi dangereux pour l’État que pour l’Église. Calvin écrit, dans sa Préface : « On brûla en France plusieurs fidèles et saints personnages, et que le bruit étant venu aux nations étrangères, ces brûlements furent trouvé fort mauvais par une grande partie des Allemands. Tellement qu’ils conçurent un chagrin mêlé de colère contre les auteurs de telle tyrannie, pour l’apaiser, on fait courir certains petits livres malheureux et pleins de mensonges, qu’on ne traitait ainsi cruellement autres qu’Anabaptistes et gens séditieux, qui par leurs rêveries et fausses opinions renversaient non-seulement la religion, mais aussi tout ordre politique. Alors quand j’ai vu que ces pratiqueurs de la Cour par leurs déguisements tâchaient de faire non-seulement que l’indignité de cette effusion de sang innocent demeurait ensevelit par les faux blâmes et calomnies desquelles ils chargeaient les saints Martyrs après leur mort, mais aussi que par après il y eut moyen de procéder à toute extrémité de meurtrir les pauvres fidèles, sans que personne en put avoir compassion. Il me sembla que sinon que je m’y opposasse vertueusement, entant qu’en moi était, je ne pouvais m’excuser qu’en me faisant lâche et déloyal. Et ce fut la cause qui m’incita à publier mon Institution de la religion chrétienne : premièrement, afin de répondre à ces méchants blâmes que les autres semaient, et en purger mes frères, desquels la mort était précieuse en la présence du Seigneur. Puis après afin que d’autant que les mêmes cruautés pouvaient bientôt après être exercées contre beaucoup de pauvres personnes, les nations étrangères fussent pour le moins touchées de quelque compassion et d’inquiétude pour eux. Car je ne mis pas alors en lumière le livre tel qu’il est maintenant copieux et de grand labeur. Mais c’était seulement un petit livret contenant sommairement les principales matières : et non à autre intention. Sinon afin qu’on fut avertit quelle foi tenaient ceux que je voyais que ces méchants et déloyaux flatteurs diffamaient vilainement et malheureusement. Or que je n’eusse point ce but de me montrer et d’acquérir bruit, je le donnais bien à connaître par ce qu’il soudainement après que je me retirais de là, que personne ne sut là que j’en fusse l’auteur. » L’Institution de la religion Chrétienne achevée en 1535, imprimée à Bâle en 1536, est sous cette dernière forme un libellus, un «livret» de petit format, un manuel de 520 pages, en 6 chapitres seulement. Calvin adopte un plan très simple, celui de l’enseignement rudimentaire donné par certains prêtres aux catéchumènes c’est une brève explication 1) des dix commandements ; 2) du Credo ; 3) du Pater ; 4) des sacrements. Les cinq premiers chapitres sont l’origine de la Confession de foi des Églises réformées. La première édition française de 1541 ; la dernière édition de 1562 est un gros volume in-8o de 956 pages et renfermant 4 livres et 70 chapitres. A trente ans, Calvin est encore à l’âge où l’homme non seulement peut, mais doit se persuader qu’il ne sait pas encore trop par lui-même ; à l’âge où l’homme non seulement peut mais doit profiter des exemples qu’il a sous les yeux. Dieu a promené ainsi son serviteur Calvin à Bâle, à Strasbourg, à Genève, pour le faire profiter de l’exemple de trois hommes d’élite : Œcolampade, Bucer et Farel, qui dans ces trois villes, ont pris une part active à l’organisation de l’Église. Calvin continue : « De mon côté, d’autant qu’étant d’un naturel un peu sauvage et honteux, j’ai toujours aimé la tranquillité, je commençais à chercher quelque cachette et moyen de me retirer des gens : mais tant s’en faut que je vienne à bout de mon désir, qu’au contraire toutes retraites et lieux à l’écart m’étaient comme écoles publiques. Bref, cependant que j’avais toujours ce but de vivre en privé sans être connu, Dieu m’a tellement promené et m’a tournoyé par divers changements, que toutefois il ne m’a jamais laissé de repos en lieu quelconque, jusqu’à ce que malgré mon naturel, il m’a produit en lumière, et fait venir en jeu, comme on dit. Et de fait, laissant le pays de France, je m’en viens en Allemagne de propos délibéré, afin que là je puisse vivre en tranquillité en quelque coin inconnu, comme je l’avais toujours désiré : mais voici que pour cela cependant que je demeure à Bâle, étant là comme caché et connu de peu de gens. Comme aussi par tout ailleurs je n’en ai point fait semblant et avait délibéré de continuer de même jusqu’à ce que finalement maître Guillaume Farel me retient à Genève. Non pas tant par conseil et exhortation, que par une adjuration épouvantable, comme si Dieu eut d’en haut étendre sa main sur moi pour m’arrêter. Parce que pour aller à Strasbourg, où je voulais lors me retirer, le plus droit chemin était fermé par les guerres. J’avais délibéré de passer pays ici légèrement, sans arrêter plus d’une nuit en la ville. Or un peu auparavant la Papauté en avait chassée par le moyen de ce bon personnage que j’ai nommé, et par maître Pierre Viret. Mais les choses n’étaient point encore dressées en leur forme, et il y avait des divisions et factions mauvaises et dangereuses entre ceux de la ville. » Guillaume Farel, Pierre Viret et Jean Calvin vont travailler ensemble pour la Réforme pendant bien des années. Ce sont trois bons amis, Calvin ajoutera à ses amis, Clément Marot, le poète qui a versifié plusieurs psaumes, et Théodore de Bèze qui a versifié le reste du psautier. De Bèze était aussi le principal de l’Académie de Genève. Calvin continue dans la Préface : « Adoncques un personnage, lequel maintenant s’est vilement révolté et retourné vers les Papistes, me découvrit et fait connaître aux autres. Sur cela Farel, comme il brûlait d’un merveilleux zèle d’avancer l’Évangile, fait soudainement tous ses efforts pour me retenir. Et après avoir entendu que j’avais quelques études particulières auxquelles je voulais me réserver librement, quand il vu qu’il ne gagnait rien par prières, il vient jusqu’à une imprécation qu’il put à Dieu de maudire mon repos et la tranquillité d’études que je cherchais. Si en une si grande nécessité je me retire et refuse de donner secours et aide. Lequel mot m’épouvanta et ébranla tellement que je me désistais du voyage que j’avais entrepris. En sorte toutefois que sentant ma honte et ma timidité, je ne voulais point m’obliger à exercer quelque certaine charge. Après cela à grand peine se passèrent quatre mois, que d’un côté les Anabaptistes voulaient nous assaillir, et de l’autre un méchant apostat, qui était secrètement soutenu et appuyé du crédit de quelques des principaux, il pouvait nous faire des fâcheries. Cependant il survient dans la ville des séditions qui nous affligèrent et promenèrent d’une façon qui n’était point lâche. Ainsi, combien que je me reconnaissais être timide, mou, et pusillanime de ma nature, il me fallut toutefois des les premiers commencements soutenir ces flots tant impétueux, auxquels je ne succombasse pas. Je me trouvais garnit d’une si grande magnanimité que quand par le moyen de certains troubles on me chassa, je ne m’en réjouisse plus qu’il ne fallait. Lors par ce moyen étant en liberté et quitte de ma vocation. » A Genève, en septembre 1536, Calvin a débuté comme « lecteur », c’est-à-dire professeur expliquant les Saintes Écritures; en novembre, il a été appelé à prendre part aux colloqua ou congrégations des prêcheurs. … De simple laïque, il est devenu ainsi pasteur sans avoir jamais été consacré, sans avoir même, auparavant, été ni prêtre ni moine, comme Œcolampade, Luther, Zwingli. C’est un des cas de vocation extraordinaire dont il reconnaîtra plus tard le caractère légitime, tout en déclarant qu’ils doivent être tout à fait exceptionnels. Enfin Calvin était docteur en droit, mais n’avait aucun grade théologique, pas même le baccalauréat, et le voici maintenant, outre les fonctions de pasteur, remplit celles de docteur. L’œuvre de Calvin en 1537 n’est pas intitulée catéchisme, mais Instruction, mot plus facile à comprendre. Voici donc le résumé de l’Instruction. Ça ressemble pas mal à l’Institution: 1. Articles préliminaires; connaître Dieu; vraie et fausse religion. 2. Le décalogue; annexe de l’élection et prédestination. 3. Le credo: justification, sanctification, pénitence; annexe, l’espérance. 4. Le Pater, oraison et oraison dominicale (explication). 5. Des sacrements. Des pasteurs et leur puissance; des traditions; de l’excommunication. 6. Du magistrat. Deux mois après l’Instruction, parut la Confession de foi de Genève. Elle porte en épigraphe les mêmes verset que l’Instruction, 1 Pierre 3 :15, Mais sanctifiez dans vos cœurs Christ le Seigneur, étant toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous. Le devoir de confesser sa foi: « Soyez appareillez (prêts: comme un navire qui va appareiller) à répondre à chacun qui vous demande raison de l’espérance qui est en vous. » Le fondement de la confession de foi: « Si quelqu’un parle, que ce soit les paroles de Dieu. » Les 21 articles de la Confession de foi résument ceux de l’Instruction. Un seul est nouveau, le 18e : après les traditions et avant l’excommunication, l’Église. Cet article distingue nettement l’Église invisible des Églises visibles, et d’autre part précise les caractères essentiels d’une véritable Église : « Combien qu’il n’y ait qu’une seule Église de Jésus-Christ, toutefois nous reconnaissons que la nécessité requiert les compagnies des fidèles être distribuées en divers lieux… La droite marque pour bien discerner l’Église de Jésus-Christ est quand son saint Évangile y est purement et fidèlement prêché, annoncé, écouté et gardé, quand ses sacrements sont droitement administrés…» En 1538 le Conseil invite Calvin et Farel « à vider la ville » dans les trois jours. Car ils n’ont pas coopéré à adopter une façon de célébrer la Cène que les autorités voulaient imposer à l’Église. Ainsi forcé, une fois de plus, de s’exiler, Calvin se dirigera vers Bâle, puis vers Strasbourg. Strasbourg est une ville libre depuis le XIIIe siècle. Strasbourg était une des cités d’Europe dont la constitution était la plus favorable au développement des libertés civiles et religieuses. Calvin a pu fonder là l’Église qui fut la première des Églises réformées françaises. En 1525 arrive un premier groupe de réfugiés français. Strasbourg fut ainsi la première ville du Refuge pour les persécutés qui, pendant deux siècles, allaient de plus en plus souvent, et plus en plus nombreux, prendre les chemins de l’exil. Calvin arrive à Strasbourg en juillet 1538, a l’âge de 29 ans. Le réformateur Martin Bucer, Alsacien, en a 47. Bucer a beaucoup encouragé Calvin dans son ministère. Affirmation de Théodore de Bèze : « l’Église française fut dressée premièrement à Strasbourg par Jean Calvin. Il est appelé par le Magistrat, comme pasteur à Strasbourg. Il est chargé de constituer pour les réfugiés français une église spéciale… » Calvin : « J’avais délibéré de vivre en repos sans prendre aucune charge publique, jusqu’à ce que l’excellent serviteur de Christ, Martin Bucer, usant d’une semblable remontrance et protestation qu’avait fait Farel auparavant, me rappela à une autre place. Étant donc épouvanté par l’exemple de Jonas, qu’il me proposait, je continuais à être semblable à moi-même, c’est à savoir de ne vouloir point apparaître ou suivre les grandes assemblées. » Calvin écrit à Farel : l’Église célèbre la Cène selon la forme en usage à Strasbourg, une fois par mois. Calvin prêchait quatre fois par semaine, et faisait chanter les psaumes. En décembre 1538, Calvin envoie à Farel quelques-uns de ces psaumes pour les faire chanter à Neuchâtel, puis à Metz. Au printemps de 1539, il publie à Strasbourg le premier recueil de chants en français : Aulcuns (quelques) psaumes et cantiques. (18 psaumes, 3 cantiques). Il a aussi une liturgie. En 1540, il marie Idelette de Bure, veuve d’un ministre anabaptiste. Elle rentrera avec lui à Genève, Ils n’ont qu’un enfant qui est né prématurément et il est mort. Jean Calvin s’occupa des deux enfants qu’Idelette avait eues lors de son premier mariage. Idelette est morte suite à une maladie le 29 mars 1549. Calvin ne s’est jamais plus remarié. Théodore de Bèze dans son livre La Vie de Jean Calvin écrit : « Il est vrai que les écrits de Calvin, et la réputation que leur auteur s’est acquise parmi nous en l’espace de ces dernier trente ans, parlent suffisamment d’eux-mêmes pour effrayer les méchants qui désirent inventer toutes sortes d’accusations à son encontre. Ces gens pourraient même éprouver quelque honte s’il leur demeurait une once de pudeur. » « Calvin, pour sa part, ne s’épargnait nullement, et travaillait beaucoup plus que sa santé ne pouvait le supporter. Il prêchait chaque jour toutes les deux semaines. Il donnait des cours de théologie trois fois par semaine, siégeait au Consistoire au jour donné et s’occupait des cas de discipline. Je vais ajouter ici, ce que Douglas F. Kelly note dans son étude sur le pasteur Jean Calvin dans son article dans L’actualité de Jean Calvin. Dans les procès-verbaux des séances du Consistoire, « On y découvre Calvin à l’œuvre une fois par semaine (le jeudi soir) : il traite des problèmes pastoraux, souvent des heures à la suite, au sein d’une vie très occupée, souffrant souvent d’une santé précaire. » p. 75 Lire page 77 de l’article de Kelly. « Selon Calvin, quelle était l’utilité du Consistoire, auquel il a consacré tant d’heures? Pour Calvin, dans son Institution chrétienne (IV.12.2), la discipline exercée lors d’une séance du Consistoire n’est que le prolongement de l’accompagnement pastoral qui doit toujours accompagner la prédication de l’Évangile. Il croit qu’il ne suffit pas de prêcher. Les responsables de l’Église doivent se soucier personnellement des fidèles et leur apporter des soins pastoraux. » p. 78 « Calvin était convaincu que le Saint-Esprit utiliserait la Parole de Dieu, fréquemment prêchée, pour former des hommes et des femmes à l’image renouvelée de Christ. Mais les membres de l’Église devaient faire preuve de sincérité et de relative pureté de vie à l’écoute de cette Parole. Pour lui, cette sincérité et cette pureté ne pouvaient se concrétiser que dans la mesure où le pasteur accompagnait ses fidèles, leur rendait visite et exerçait une discipline officielle, si nécessaire. » p. 79. La plupart des cas avaient trait au mariage, à la famille, et à la sexualité, p. 84. De Bèze continue la description des tâches de Calvin : « Tous les vendredis, il donnait une étude lors de la réunion sur l’Écriture que nous appelons la Congrégation. Il rendait fidèlement visite aux malades, ainsi qu’à ceux qui avaient besoin d’aide personnelle, sans compter les autres affaires sans nombre qui concernaient l’exercice ordinaire de son ministère. « Outre ces tâches, il prenait grand soin des fidèles de France, tant en les enseignant, exhortant, conseillant et consolant dans leurs persécutions par ses lettres, qu’en intercédant en leur faveur quand il pensait voir quelque moyen pour ce faire. Tout cela ne l’empêchait pas de travailler en son étude personnelle et de composer plusieurs livres très bons et fort utiles.» Calvin écrit une large correspondance qui allait partout en Europe. Il écrivit aux rois, gouverneurs, réformateurs, aux églises en France et à certains individus. 1543, La forme des prières ecclésiastiques pour l’Église de Genève. 1544, La nécessité de réformer l’Église. 1546, Commentaire sur les deux épîtres aux Corinthiens. 1547, L’Antidote à l’encontre des actes du concile de Trente. 1548, Commentaires sur les épîtres de Paul aux Galates, Éphésiens, Philippiens et Colossiens, ainsi que sur les deux épîtres à Timothée. 1549, Calvin perdu sa femme à une maladie au mois de mars. Il va écrire, Commentaire sur l’épître à Tite, et l’épître aux Hébreux. 1550, Commentaire sur les épîtres aux Thessaloniciens. 1551, Commentaire sur Ésaïe. Commentaire sur les épîtres catholiques. 1552, Commentaires sur ls Actes des apôtres. 1553, Commentaire sur l’Évangile selon St-Jean. 1554, Commentaire sur le livre de la Genèse. 1555, Harmonie des trois Évangiles synoptiques. 1557, Commentaire sur les Psaumes, Cours sur le prophète Osée. 1558, Dernière version de l’Institution chrétienne (en latin et en français) et Cours sur tous les petits prophètes. 1561, Cours sur Daniel. 1563, Commentaire sur les quatre derniers livres de Moïse. Cours sur Jérémie. Calvin est mort le samedi 27 mai 1564, à l’âge de 55 ans. Antoine de la Roche Chandieu a écrit trois sonnets sur la mort de Jean Calvin. En voici un : Lorsque Calvin changea cette vie mortelle À l’éternel repos de sa félicité, L’ennuyeux mois de Mai, qui le nous a ôté, Changea tout au rebours sa façon naturelle. Mai, qui doit réjouir la terre universelle, Et revêtir les champs de sa verte beauté ; Mai, qui doit découvrir la riche nouveauté De mille et mille fleurs, que la terre nous cèle ; Mai nous a dépouillés de tout contentement, Mai a chcangé son vert en deuil et en tourment ; Bref, ce mai fut un mois au mois de mai contraire. Car au lieu d’en donner, il a pris notre fleur ; Mais en l’ôtant du monde, il n’a pas su tant faire, Qu’au monde il n’en demeure une immortelle odeur Ce réformateur français, avait une capacité intellectuelle et une humilité extraordinaires que Dieu avait données par Jean Calvin à son église. Nous le relisons toujours aujourd’hui et nous trouvons que ses idées sur la Bible et le Seigneur sont éclairantes. C’est un pasteur à imiter, un théologien à lire, un commentateur qui éclaire la Bible. Il n’y a très peu d’hommes de sa capacité que Dieu a donnés à son Église.