Islam, Vote et Démocratie - PARTIE 3

Islam, Vote et Démocratie ?
Plan (5 Parties)
 INTRODUCTION
 PARTIE 1 : « Préserve ta foi, ne vote pas » ?
 PARTIE 2 : Le vote en République française est-il du SHIRK ?
 PARTIE 3 : Allah, Le Seul Législateur ?
 PARTIE 4 : La question du vote blanc et de l'abstention ?
 PARTIE 5 : Une réfexion islamique sur la démocratie ?

Rappels
PARTIE 3 : Allah, Le Seul Législateur ?
La République
Allah est « au-dessus »,
dans le sens de « au-delà ».
Dieu transcende toute chose,
toutes les images qu'on Lui
associe (Coran 16:3 ou 59:23)
Dieu existe sans lieu, sans corps, et
sans direction (Coran 2:115)
Modèle Géosphérique Modèle Platiste
« Loi » de Dieu
Coran 12:76
(cf. diapo précédente
PARTIE 1/C/IV - Histoire de Yusuf)

Objectifs :
 Si Allah « est notre Seul Législateur », où
est la preuve ?
 Que signife « Législateur » ?
 « Législateur » de quoi, exactement ?
ATTENTION : PROPAGANDE Allah se rabaisserait-Il à faire le travail des députés
et des maires ?

Toutes activités (arts, sciences, …) humaines et
musulmanes, inscrites dans le cadre de la Charia.
Sciences nobles, les sources et les fondements,
visant à déduire les limites de la Charia (Voie).
La Grande Voie (Charia) qui mène à Dieu. Loi
spirituelle inscrite dans la Création = Islam.
La Révélation émanant de Dieu, selon les
musulmans. Récitation destinée à l'humanité.
Le Jugement de Dieu, lors du Jour de la Rétribution.
Ordre (cosmos) de Dieu régissant la Création.
Al-Hakam, le Juge, l'Arbitre.
Al-Hakim, l'Infniement Sage.
« Loi »
de Dieu
« Loi »
islamique
« Lois »
musulmanes
(humaines)

 Al-Hakim, L’infniment Sage, Al-Hakam, Le Juge Suprême, L'Arbitre, Al-Hakk, La Vérité.
 Dans l'islam, il y a cette idée, que la justice doit être liée à la sagesse, mais aussi qu'elle
doit chercher à exposer la vérité : qu'elle tranche entre le vrai et le faux.
 Le Jugement (Hukm) de Dieu = un Jugement parfait, infaillible, d'une Sagesse Infnie,
qui met La Vérité au grand jour, sans léser, ni délaisser personne.
« Au Jour de la Résurrection, Nous dresserons des balances d’une extrême sensibilité, de
manière à ce que nul ne soit lésé, fût-ce du poids d’un grain de sénevé, car tout entrera
en compte, et les comptes que Nous établissons sont infaillibles. » Coran 21:47
A) La « Loi » de Dieu : « Le Jugement (Hukm) n'appartient qu'à Dieu »

« En vérité, le pouvoir n’appartient qu’à Dieu qui a prescrit de n’adorer que Lui. » Coran 12:40
Si ce Pouvoir, ce Jugement, cette Décision, n'appartient qu'à Dieu, alors il ne nous appartient pas
(y compris les musulmans), et ne nous est pas accessibles.
Justifcation de l'inaccessibilité : Dieu sait ce que l'on ne sait pas :
Coran 2:30 : « - Il dit : "En vérité, Je sais ce que vous ne savez pas ! " »
Coran 12:76 « […] Mais, au-dessus de tout savant, il y a Celui dont la science n’a point de limite. »
Contrairement à l'homme, et aux savants qui ont l'esprit limité.
Y compris les juges musulmans, leurs jugements juridiques seront toujours humains.

Concernant le caractère immuable :
« […] rien ne peut modifer les paroles du Seigneur [...] » Coran 6:34 (cf. Bible également)
« Telle est la Parole de ton Seigneur, qui s’est accomplie en toute vérité et en toute justice,
car Ses Paroles sont immuables. Dieu entend tout et Sa science n’a point de limite. ». Coran 6:115
 S'accomplit indépendamment de la volonté des hommes.
 Non-théorisable, sans limite, purement divin.
 Immuable et inaltérable, ce n'est pas à l'homme de lutter pour la mettre en place : C'EST UNE LOI ÉTABLIE !!!
Toujours présente, en tout temps et en tout lieu, et qui ne dépend pas de nous : « Loi » qui régit l'univers.
 Dieu est le Seul Législateur de cette Ordre là. Il est le Seul qui possède toutes les qualités précédente.
Toute personne qui prétendrait détenir, ne serait-ce que l'une d'entre elle, serait égarée.

« Tu ne sais pas »
 Quelque soit ton jugement, tu ne peux pas savoir s'il se rapproche du Jugement de Dieu.
 Personne ne peut prétendre détenir le Jugement de Dieu (excepté le Prophète (‫)ﷺ‬).
 Celui qui prétend détenir le Jugement de Dieu commet un acte de Shirk.
 Le Jugement de Dieu n'est pas entièrement, totalement dans le Coran (cf. Partie 3/B).
« […] Et si tu assièges les gens d'une place fortifée et qu'ils te demandent de les déposer selon le jugement
de Dieu, ne les dépose pas selon le Jugement de Dieu mais dépose-les selon ton jugement, car tu ne
sais pas si tu atteindras le Jugement de Dieu à leur sujet ou non »
― Rapporté par Muslim

Secte : les kharijites (khawarij). Prennent naissance à l'époque du 4ème calife : Ali ibn abu Talib.
Caractéristiques : des jeunes, sous prétexte de mener le jihad, vont s'opposer aux décisions du calife.
Slogan : « Le Jugement (Hukm) n'appartient qu'à Dieu » (ils reprennent Coran 12:40).
Ali ibn Abi Talib : « [Voilà] des paroles vraies prononcées à des fns trompeuses ». Rapporté par Muslim.
Coran 12:40, verset utilisé à des fns terrestres, politiques (dunya).
Confusion des khawarij : prétention de détenir le Jugement de Dieu entre leur main.
Le Messager d'Allah (‫)ﷺ‬ a dit : « Ce monde est plus insignifant aux yeux d'Allah
que la carcasse de cet agneau mort à vos yeux. »
Prétendre qu'il faudrait lutter pour mettre en place la Loi de Dieu, c'est soumettre le Jugement de Dieu aux
conditions terrestres/ temporels = Shirk ( => Dieu ne fait pas le travail des hommes).

Erreurs des pseudos-salafs modernes sur le tawhid, depuis Muhammad ibn abdul Wahhab (18e
siècle).
Erreurs de traductions, imprécisions langagières, non prises en considération de la polysémie des mots, et de leur
signifcation à l'époque des pieux prédécesseurs
Ils utilisent le Coran : « juger avec ce que Dieu a fait descendre » => prétendent détenir le Jugement de Dieu.
Sophisme : Dieu aurait fait descendre Sa Loi, ou Ses Lois (?!), Son Jugement, à travers le Coran (cf. Partie 3/B).
Le Jugement de Dieu toujours au singulier (expression, « arkham de Dieu », inexistante) :
●
=> pas de place pour la divergence, Dieu ne peut pas diverger avec Lui-même.
Le danger : confondre la Loi de Dieu avec le droit musulman :
●
=> plus de divergence tolérée au sein de la communauté musulmane (erreur à ne pas faire).
Prétendre connaître le Jugement de Dieu = prétendre connaître les décisions de Dieu :
=> se mettre à la place de Dieu = Shirk.

Erreurs des pseudos-salafs modernes sur le tawhid, depuis Muhammad ibn abdul Wahhab (18e
siècle).
L'Unicité dans la Législation = Dieu est Seul a l'origine de la Révélation, de la Création, et du Jugement Final.
Dieu, Législateur sur terre ?
« Ils ont élevé au rang de divinités en dehors de Dieu leurs rabbins et leurs moines, ainsi que le Messie, fls de Marie, alors qu’ils avaient reçu
ordre de n’adorer que Dieu l’Unique, en dehors duquel il n’y a point de divinité. Gloire à Lui ! Il est infniment au-dessus de ce qu’ils
prétendent Lui associer. » Coran 9:31
Le Messager d'Allah (aurait) dit […] « Quant à eux, ils ne les adoraient pas, mais quand ils leur faisaient quelque chose de légitime pour eux,
ils l'ont considéré comme légal, et quand ils ont fait quelque chose d'illégal pour eux, ils l'ont considéré illégal. »
- rapporté dans le tafsir d'ibn Kathir, et recueil de hadith de Tirmidhi
Fin du hadith non traduit, hadith faible et isolé, autant par sa chaîne de transmission que son contenu.
Contenu contraire au sens premier du Coran, Omission du verset 30 précédent :
« Les juifs disent : « Uzayr est fls de Dieu ! » et les chrétiens disent : « Le Messie est fls de Dieu ! » Telles sont les paroles qui sortent de leurs
bouches, répétant ainsi ce que les négateurs disaient avant eux. Puisse Dieu les maudire pour s’être ainsi écartés de la Vérité ! » Coran 9:30

Le Coran est une partie seulement du Jugement divin, révélé et destiné aux Hommes
(concerne seulement les conditions du Jugement => favorable ou défavorable).
Le Jugement de Dieu n'est pas exclusif à l'Homme, nous ne sommes pas seuls dans la création.
Dieu donne des révélations (wah'y) aux autres créatures, comme les animaux par exemple.
Certains savants ont dit que les animaux aussi seraient juger lors du Jour de la Rétribution.
Si c'est le cas, peut-on prétendre qu'ils seront juger sur les mêmes critères que les Hommes ?
Il existe une vérité plus large que le Coran, qu'on appelle le Livre-Mère (Umm al-Kitâb)
« Dieu abroge ou confrme ce qu’Il veut, car Il détient l’Archétype éternel auprès de Lui. » Coran 13:39
A retenir : Le Coran ne comporte pas LE Jugement de Dieu !
B) La « Loi » Islamique : Le Noble Coran

Diférence entre « loi » islamique et « Loi » de Dieu
« Loi » islamique (accessible) [alors que] « Loi » de Dieu (inaccessible)
Elle vient défnir la relation de l'être humain avec la création, et avec le Créateur (As-Salam, La Paix).
Loi révélée, de nature spirituelle (commandement, prescription, enseignements, principes).
Phrase clé :
Comporte-toi de sorte à respecter la « loi » (voie, din*) islamique et la « Loi » (Hukm) de Dieu
sera en ta faveur, comporte toi d'une manière inverse, et le Jugement (Hukm) de Dieu te sera
défavorable, aussi bien ici-bas que dans l'au-delà.
* le mot « din » est polysémique (Sa signifcation change selon son contexte d'utilisation) .

« Juge donc entre eux d’après ce que Dieu t’a révélé. » Coran 5:48
« Nous t’avons révélé le Coran, ce Message de vérité, afn que tu puisses juger entre les hommes
d’après ce que Dieu t’aura enseigné. [...] » Coran 4:105
Dieu a fait descendre, le Coran, la Révélation. Donc, l'homme doit juger d'après la Révélation, le Coran.
Attention : Il n'est jamais dit dans le Coran, « ceux qui jugent d'après la loi de Dieu » ou « avec les lois de Dieu ».
Le Coran se défnit lui-même : il ne se désigne jamais comme une loi, mais comme un guide.
« Ce Coran est une source de lumière pour les hommes, un guide et une miséricorde pour les gens
qui croient avec certitude. » Coran 45 :20
« Il y a, à coup sûr, un enseignement dans l’histoire des prophètes pour les hommes doués d’intelligence.
Ce Livre n’est point un récit inventé de toutes pièces, mais il est une confrmation des Écritures antérieures,
un exposé détaillé de toute chose, une bonne direction et une grâce pour ceux qui croient en leur Seigneur. »
Coran 12.111

La « loi » islamique est donc une Voie Spirituelle : la Charia (= voie qui mène à une source d'eau).
Elle est la grande Voie de l'islam. S'inscrire dans ce chemin, c'est chercher à se rapprocher de Dieu.
La Charia, semble être une voie qui s'oppose à la déraison, la passion, le désir pulsionnel (et non pas le plaisir).
Elle vise la recherche du bonheur et de l'équilibre pour l'être humain, afn qu'il puisse adorer Dieu.
Voie inscrite dans la Création, et ne peut être qu'en accord avec le Coran.
C) La « Loi » Islamique : La Charia (sharî'a)
« En vérité, la charia est fondée sur la sagesse et le bien-être des serviteurs de cette vie et de l'au-delà. Dans
son intégralité, c’est la justice, la miséricorde, le proft et la sagesse. Toute question qui abandonne la
justice pour la tyrannie, la miséricorde pour la cruauté, le proft pour la corruption et la sagesse pour la folie ne
fait pas partie de la charia, même si elle y a été introduite par une interprétation. »
― Ibn Qayyim Al-Jawziyya

Il n'existe aucun livre qui s'appellerait Charia.
« Nous t’avons ensuite placé sur la Voie légale (sharī atin)ʿ qui procède de Notre Ordre. Applique-toi à la
suivre ! Ne suis pas les passions de ceux qui ne savent pas » Coran 45 :18
« Il [Dieu] a établi (shara aʿ ) pour vous, en matière de religion (dîn) » Coran 42:13
Le Coran n'est pas un texte de lois, ni un texte de droit, ni un texte de science (physique, naturelle ou
humaine), ni un texte philosophique, ni un texte d'histoire, ni un texte de littérature : C'est une Révélation.
=> La Charia n'est pas une voie juridique, législative ou politique, c'est une voie spirituelle refétée par le Coran.
Elle possède des limites que l'homme ne peut connaître précisément (?).
C) La « Loi » Islamique : La Charia (sharî'a)

Les pieux prédécesseurs ne parlaient jamais de la charia (comme ils ne parlaient pas de tawhid), de peur de
poser des limites là où il n'y en avait pas. Leur proximité avec le prophète leur faisaient comprendre qu'il
s'agissait d'une voie très large, dont les limites étaient difciles à défnir.
Hypothèse d'origine des « usul » :
 Comment est-on sûre que nous sommes inscrits dans cette grande Voie qu'est la Charia ?
=> Créé un besoin inévitable de la délimiter (attention à l'ingérence politique dans ces questions).
Les savants ont établi ces sciences fondatrices pour faciliter (et non pas, simplifer) la pratique et la
compréhension de la religion.
Cependant, la compréhension de la charia reste une construction théorique humaine.
=> le consensus des savants est un indicateur du rapprochement de la compréhension de la charia réelle, mais
cette compréhension est toujours perfectible = la charia est un idéal (comme la République).
D) La « Loi » musulmane : Les sciences « usul » (sciences fondatrices)

Les sciences théoriques fondatrices délimitent la charia : divisée en 3 dimensions :
 Al-Islam : les 5 piliers de l'islam [témoigner de l'unicité divine (shahada), prière (salat), aumone purifcatrice (zakat),
jeûne (siyam) du mois de Ramadan, pèlerinage (hajj)] => Usul al-Fiqh (science fondatrice de la
compréhension et de la pratique de la religion).
 Al-Iman : les 6 piliers de la foi [croire en l’Unicité de Dieu, croire aux anges, aux livres révélés, aux messagers de
Dieu, au jour du Jugement dernier, et au destin] => Usul al-Dīn (science fondatrice de la croyance, du
dogme ('aqida).
 Al-Ihsan : la recherche de l'Excellence, le bon comportement, la noblesse de caractère,
la Morale, l'éthique => Tasawwuf (Spiritualité, Mystique).

L'imam Muhammad ach-Chaf‘i est le premier à théoriser les fondements du Fiqh dans son ouvrage ar-Risala (L’Épître).
Usul al-Fiqh en résumé aujourd'hui (liste non exhaustive) :
 Méthodologie (On commence par défnir les sources de déductions et d'interprétations, qui répondent à la
question : qu'est-ce qu'une preuve (dalil) ? Qu'est-ce qu'un argument valide ?)
 Science dialectique / logique (kalam) (mise en cohérence du discours islamique).
 Analyse linguistique du Coran, vocabulaire, tournure grammaticale, ...
 Débats intellectuels, conceptuels (et métaphysiques =>).
 Déductions des « arkham » conceptuels (les statuts légaux ne sont pas d'origine divine, puisque la façon de
les catégoriser divergent selon les écoles).
 Finalités/Objectifs supérieurs (maqasid) et raison d'être/principe motivant (ta'lîl).
aussi dans usul al-Dîn

La croyance et la pratique des fdèles musulmans de la masse, vont dépendre, par infuence, de ce qui y est dit et
écrit sur ces questions. (Cacher ces sciences à la masse mène à la catastrophe…).
Dans ces sciences fondatrices, il peut y avoir de la divergence, mais pas de contradiction, ni d'antagonisme.
Extractions des grands principes claires et sans ambiguïtés, et édifces des diférentes sciences.
La Charia est une Voie très large (branche du Tasawwuf ouvre le cœur à la compréhension de la religion) :
 Plus on a la foi + on a de science, plus on voit cette Charia s'élargir…
 Moins on a de science + notre foi s'appuie sur la frustration et délaisse la raison :
●
=> restriction de la Compréhension (Fiqh) de la religion, et de la Miséricorde de Dieu.
L'homme étant naturellement en divergence avec ces semblable, la Charia est cette voie, qui va permettre
l'expression de cette divergence sans transgresser les limites = Voie parfaitement adaptée à la nature humaine.

La partie applicative de la religion, ensemble de règles.
fqh : science 100% humaine, profane. Il y a autant de fqh qu'il y a de société humaine, voir même il y en a
autant qu'il y a de savants.
Le fqh n'est pas une science islamique, contrairement aux sciences fondatrices.
Ici, non seulement la divergence est tolérée, mais les avis contradictoires également.
Cependant :
 Il y a toujours un avis plus pertinent qu'un autre, arguments plus solides, dans un contexte donné.
 Peu importe le sujet sur lequel un avis a été émis, le contenu de ce dernier ne peut jamais venir
contredire les grands principes établit dans les sciences fondatrices (ex : la vie reste toujours sacrée).
D) La « Loi » musulmane : Le fqh (au sens légal)

 On se sert de la religion pour penser le monde, et l'améliorer (et non pas l'inverse).
 La Révélation n'est pas descendu pour qu'on s'arrête de penser, ni pour penser à notre place.
 On ne se soumet pas à la religion d'Allah ( => subir l'avis des gourous, sectarisme).
 On « se soumet » à Allah directement, dans la Voie qu'Il a établi pour nous.
 Cette voie qui demande à l'homme de juger, de raisonner, de réféchir, de méditer, et d'améliorer
son comportement. (et permet au musulman de juger entre les diférents avis des savants pour
choisir le plus cohérent, et le plus facile à appliquer).
Les avis émis provenant du fqh légal sont, et restent, des avis humains, et ne sont pas divins.

Si on parle ici de règles humaines, on parle d'une science au niveau profane et terrestre :
La « Loi » de Dieu s'occupe-t-elle de ce qui est profane ?
Dieu ne s'occupe pas de politique, ni du juridique (si c'était le cas, il n'y aurai pas besoin de
juges sur terre, ni de savants, ni besoin de mettre en place une politique économique, etc).
La politique est une science, la jurisprudence est une science,
=> ce ne sont pas des disciplines religieuses.
Danger : mélanger le terrestre et le céleste, ne pas distinguer le temporel du spirituel,
=> Pas de cause à efet direct et systématique entre les deux.
(ex : prétendre qu'il sufrait de se penser musulman pour aller au paradis).

Sophisme :
Prétendre que le pouvoir législatif temporel, ne peut venir que de Dieu,
=> le pouvoir vient toujours d'EN HAUT, mais jamais d'EN BAS => Décrédibilise la démocratie.
Subtilité :
=> il y a le haut temporel et le Haut spirituel, et y a le bas temporel et le Bas spirituel.
Le pouvoir vient toujours d'en Haut du point de vue spirituel, mais du point de vue temporel, le
pouvoir vient toujours d'en bas au minimum.
Clarifcation : exemple avec le symbole de l'arbre.
Dieu ne s'occupe pas de pouvoir temporel, mais soutient les processus sains, qui partent du bas et
s'élèvent.
E) Distinguer le temporel du spirituel

Exemple du Prophète de l'islam, lorsqu'il arrive à Médine, il part d'en Bas.
Le prophète n'est personne, il n'est pas l'héritier d'un roi, ou d'un quelconque statut politique.
Constitution de Médine sans référence coranique => c'est bien une législation.
Le Prophète et les compagnons, ont-il légiféré à la place de Dieu ? Évidemment que non !
E) Distinguer le temporel du spirituel
Le Messager d'Allah (‫)ﷺ‬ a dit : « Vous connaissez mieux vos afaires de ce monde (dunyâkum). Mais lorsque je
vous ordonne quelque chose de religieux (dînikum), prenez-le. » ― rapporté par Muslim
Jésus dans les Évangiles : « rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui est à Dieu »
Distinction non faites chez les Khawarij, chez les matérialistes et chez les laïcistes.
La non séparation du religieux et du politique donne Israël et Daesh.

 Le Prophète avait son propre jugement humain, et Dieu est venu le rectifer à plusieurs reprises.
Ex : Coran, Sourate 66, Versets 1 à 5.
 Le Calife Omar ibn Al-Khattab a légiféré pour rendre libre les enfants naissants de femmes
esclaves, il a légiféré pour réguler les marchés, il a légiféré pour cesser l'application de la peine
selon laquelle on devait systématiquement couper la main du voleur...
Il a nommé une femme pour réguler les marchés, Al-Shifa 'bint Abdullah (compétente, elle
connaissait mieux « les afaires de ce monde » : le marché de Médine).
 En droit musulman traditionnel, les « hudud » (peines légales ?) doivent être repoussées tant qu'il
y a des doutes.
 Défnition de « tazir » ?
F) Quelques pistes pour aller plus loin...(Allah, législateur temporel ???)

Islam, Vote et Démocratie - PARTIE 3

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