1. LILAMA: réseau de politiques
linguistiques pour le marché du
travail
A.M. Barrault-Méthy / 27 juin 2012
2. Quel apport de LILAMA ?
• - Objet de LILAMA : observation des bonnes pratiques
de politique linguistique favorisant l'employabilité
• - Les apports de LILAMA :
– - une méthode de benchmarking
– - une série de bonnes pratiques
– - des recommandations de politique linguistique
3. 1. La méthode LILAMA
- Caractéristique principale = sa facilité d'utilisation
- Très important pour que les partenaires puissent se l'approprier
- Résultat d'un compromis entre les partenaires
- Une Bonne Pratique = une pratique conforme aux attentes de l'UE
- Les critères sont politiques
- Chaque BP pressentie fait l'objet d'un dossier de 15 pages maximum
- Benchmarking de l'observateur (rédacteur de la BP) + de 2 autres membres
du réseau
- Avis de 3 partenaires par BP
- 61 BP, secteurs public/privé
- 3 types de BP : politiques, politiques linguistiques, pratiques de formation
- Tri possible par zone géographique
4.
5. Evolution prévisible
de la méthode
- En fonction du retour d'expérience d'utilisateurs, du transfert de résultats d'autres
projets européens et des avancées de la recherche
- L'information sur les projets est fournie par les initiateurs des projets. Elle ne tient pas
nécessairement compte des difficultés de mise en œuvre
- Au niveau microlocal, ces politiques linguistiques peuvent rencontrer des
résistances pour des raisons idéologiques, personnelles, corporatistes, etc. qui
rendent leur mise en œuvre difficile ou la suspendent
- Les politiques linguistiques relèvent bien des politiques
- L'aspect local de toute politique linguistique est confirmé par la recherche (Pennycook
2009)
- Concrètement, prise en compte de critères de pertinence, efficacité, bilan coût-
avantages et de justice sociale (Gazzola 2011 ; Grin 2006). Critères élaborés dans le
cadre du projet DYLAN
- Le lien entre les deux projets a été établi à l'occasion de l'atelier de diffusion de
résultats de LILAMA du 13/12/2011 à Bordeaux (M. Gazzola est venu présenter les
résultats de DYLAN)
6.
7. 2. Les bonnes pratiques
- 61 BP en tout ; 3 en région Aquitaine (Melia, ASL, le PEL électronique
accrédité par le Conseil de l'Europe n°117.2010)
- Mise à jour de certaines de ces BP serait utile
- Melia encore utilisé dans 27 établissements mais ne sera plus présent à la
rentrée sur l'ENT du Catice ; sera remplacé par l'application de suivi des
compétences OPALE
- Déploiement du PEL électronique accrédité est stoppé
- D'autres BP sont certainement à explorer au niveau régional / national
- Par exemple : les maisons des langues, CAREL de Royan + pratiques issues
du secteur privé et peu documentées
- Ont été explorées essentiellement : bases de données de l'UE (ADAM,
compendia des projets financés par l'UE à travers ses sous-programmes et
programmes transversaux)
8. D'autres bonnes pratiques restent à explorer
- L'exploration peut continuer 1) avec les mêmes critères en tenant compte des améliorations possibles de la méthode
2) en ajoutant d'autres critères inspirés de DYLAN
- La connaissance de ces bonnes pratiques intéresse directement l'enseignement et la recherche en langues de
spécialité / politiques linguistiques
– Précisions définitoires : langue de spécialité = « une langue de spécialité (LSP) est l’expression d’un domaine
spécialisé dans une langue » (Commission formation de la SAES 2011); domaine spécialisé = ensemble de
connaissances et/ou de pratiques mis au service d’une même finalité. La spécificité des connaissances et/ou
des pratiques en question constitue la spécialité du domaine. » (Van der Yeught 2012)
- Pourquoi ?
1) Pour ne pas réinventer la roue et pour bénéficier de dispositifs/d'instruments créés par d'autres
2) Parce que le ministère de l'enseignement supérieur recommande l'approche par compétences … sans la nommer
Cf Arrêté du 1er août 2011 relatif à la licence : « La formation assure à l'étudiant l'acquisition d'un ensemble de
connaissances et compétences diversifiées : (…) des compétences linguistiques, se traduisant notamment par la
capacité à lire, écrire et s'exprimer dans au moins une langue étrangère vivante (...) »
> Pourquoi ne pas citer le CECRL? Hypothèse : souci de respecter la liberté pédagogique des enseignants +
réalisme, compte tenu de la formation des enseignants, souvent très philologique
Même référence oblique à l'approche par compétences dans l'Arrêté sur les master du 25 avril 2002, qui
associe « Master » à « Maîtrise de la langue », sans référence au CECRL, ni au niveau auquel se
réfère « maîtrise » et sans instaurer d'enseignements de langue obligatoires : « Le diplôme de master
ne peut être délivré qu'après validation de l'aptitude à maîtriser au moins une langue vivante
étrangère. Les parcours types de formation comprennent des enseignements permettant aux étudiants
d'acquérir cette aptitude »
9. Raison n°3, majeure :
parce que rendre les étudiants plus employables
intéresse directement le CoE, l'UE et la Région
- recommandation du Conseil de l'Europe : favoriser la cohésion
sociale. Or, l'emploi favorise la cohésion
> le CoE a produit des politiques et des instruments en ce sens (PEL,
projets du CELV/ECML, études de référence 2002-2007 pour la
mise en place de politiques linguistiques, etc.)
- recommandation de l'UE : favoriser l'inclusion sociale. Là encore,
l'emploi permet l'intégration des individus dans la société
> l'UE soutient et co-finance une multitude d'instruments pour atteindre
cet objectif (par ex : projets liés au Passeport des langues du PEL
via Europass, eelp Desk, projet Maggic, ProfELP, etc.)
- recommandation du Conseil régional : favoriser la mobilité des
étudiants et des citoyens, accroître le rayonnement international
des universités, améliorer la compétitivité des entreprises
- Les principales tutelles sont prêtes à soutenir les efforts des
universités en ce sens
10.
11.
12.
13. Beaucoup reste
à faire à l'université
- Faire connaître les recommandations des tutelles
- Diffuser les BP LILAMA cf SWOT (strengths, weaknesses, opportunities,
threats)
- Forces : les langues de spécialité en France commencent à s'intéresser aux
politiques linguistiques cf APLIUT, Recherche et Pratiques en Langues de
Spécialité, ARDA, GERAS, RANACLES
- Faiblesses : peu de chercheurs se reconnaissent dans les politiques
linguistiques comme thème de recherche/action
- Opportunités : les politiques linguistiques sont un thème de recherche/action
émergent en Aquitaine (EEE, CLIMAS, EA 4140 LACES unité fonctionnelle
Etudes Anglophones et Didactique des Langues) + thème en plein essor à
l'international (CEL/ELC, CercleS, International Society for Language
Studies, nombreuses revues, colloques et congrès, etc.)
- Menaces : morcellement des structures d'enseignement/recherche en
politiques linguistiques en Aquitaine
14. Les résultats de LILAMA
1) Le rapport sur la transférabilité du
CECRL
http://lilama.org/uploads/documentos/Transferability_report_LILAMA.pdf
2) Les recommandations
http://lilama.org/uploads/documentos/LILAMA%20Policy
%20Model_FRANCES_FINAL.pdf
15. (1) Quelques conclusions du rapport
- Dans la formation en entreprise/université, le niveau linguistique de départ n'est pas pris en compte [Ceci rejoint les
difficultés entérinées par le ministère de l'enseignement supérieur pour les universités d'organiser l'évaluation
initiale des étudiants qui était prévue par l'arrêté sur les licences du 22 avril 2002, maintenant caduc]
- La formation en langues est souvent perçue par les entreprises comme un coût mais les bénéfices sont peu
considérés (cecii rejoint les résultats de l'étude ELAN sur la perte financière causée par le manque de
compétences en langues dans les entreprises, cf CILT 2006)
- A l'embauche, la possession d'une certification en langues n'est pas un facteur décisif surtout dans les PME et en
Suède
- Les déclarations relatives au niveau ne sont pas considérées comme fiables. Les organisations du panel LILAMA
(entreprises et administrations) ne définissent pas clairement leurs attentes
- Facteur décisif en revanche : conversation dans la langue cible pendant l'entretien de recrutement
- La connaissance de la langue de la spécialité de l'entreprise est majoritairement perçue comme importante
- L'utilisation du CV Europass est perçue comme difficile à généraliser, ce qui rejoint l'étude de 2E2F Statistiques
Europass 2009 sur ce point
- Le CECRL est connu surtout dans le secteur public mais peu dans les petites (<100 employés) ou grandes (>250)
entreprises
- Il fait peu référence à la langue spécialisée (hors langue universitaire)
Conclusion de la conclusion : la diffusion du CECRL reste à améliorer auprès des entreprises et dans la formation
16. (2) Les recommandations
- Tenir compte de tous les niveaux d'une politique linguistique,
supranational, national et local (ceci rejoint les ccl de Pennycook
2010 : toute politique linguistique est locale)
- Améliorer l'accès aux ressources de formation en langues
- Tenir compte des compétences en langues dans les cadres
nationaux de certifications
- Faciliter l'accès de tous les citoyens à la certification de toutes les
compétences, y compris linguistiques
- Localement, pour mettre en place une politique, (1) effectuer un bilan
de l'existant, (2) étudier le cadrage politique/économique local, (3)
identifier les fournisseurs de services linguistiques et (4) créer des
partenariats public/privé