présentation par Grégoire Tosser, Directeur du département Musique et Arts du spectacle, Univ Evry, Université Paris-Saclay. Table ronde : “Quelle place pour la musique dans la formation des bibliothécaires ? Quelles filières ? Quelle évolution de l’offre ?” - 19e Rencontres Nationales des Bibliothécaires Musicaux, lundi 18 et mardi 19 mars 2019, Lyon / Villeurbanne - Thème : « Musique en bibliothèque, quelles formations aujourd’hui ? »
texte de la présentation de Grégoire Tosser -MOOC "L'Écoute en jeu(x) : une introduction à la musicologie" -
1. MOOC « L’écoute en jeu(x) : une introduction à la musicologie »
Grégoire Tosser1
Quelle est la première activité musicale d’un musicien, d’un mélomane, d’un amateur
de musique ? Avant de la lire, de l’interpréter, de l’analyser, de l’aimer ou de la détester, il
écoute la musique. C’est ce que je fais, c’est ce que nous faisons tous. C’est à partir de ce
constat que les collègues du département Musique et arts du spectacle de l’université d’Évry-
Val-d’Essonne (UEVE) ont imaginé un MOOC qui s’adosserait à cette activité première de
l’écoute.
Rendu possible grâce à un appel à projet IDEX « Numérique pour la formation à
distance » de l’Université Paris-Saclay, ce premier MOOC de l’UEVE a étrenné le studio
d’enregistrement flambant neuf du Service d’Accompagnement aux Usages du Numérique
(SAUN), initié une collaboration inédite entre l’ensemble des enseignants du département
Musique et arts du spectacle, et tenté de combler une lacune : un MOOC francophone sur la
musique2
. « L’écoute en jeu(x) » est donc né d’une double ambition : premièrement, produire
un MOOC dans le domaine des humanités, qui fréquente encore peu ce genre de pratiques
numériques ; deuxièmement, en profiter pour faire découvrir au plus grand nombre une
discipline académique peu connue : la musicologie.
La motivation du SAUN de l’UEVE et des collègues du département de musique a fait
le reste : nous avons tenté de mettre à l’épreuve nos capacités de vulgarisation et de
transmission via le numérique, en surfant sur la mode des MOOC et sur la vague du streaming
musical, aujourd’hui généralisé dans les pratiques d’écoute. Nous avons également joué la carte
de l’ouverture, grâce à nos partenaires scientifiques et institutionnels, notamment nos
collègues du département d’histoire de l’université de Versaille-Saint-Quentin et nos collègues
physiciens-acousticiens de l’UEVE, qui nous ont permis d’aborder la musicologie dans une
perspective pluridisciplinaire, et largement ouverte d’un point de vue chronologique,
stylistique, géographique, etc.
La réalisation s’est étalée sur 15 mois (du printemps 2017 à l’automne 2018) et le
MOOC a été diffusé sur la plateforme FUN sur le mois de novembre 2018, suivi par 6300
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Maître de conférences en musicologie, directeur du département Musique et arts du spectacle, Université d’Évry
Paris-Saclay, laboratoire SLAM axe RASM ; gregoire.tosser@univ-evry.fr
2
Nos collègues de Paris VIII et de Paris-Sorbonne nous ont suivi de près.
2. inscrits (dont nos 400 étudiants, que nous avons mis, pour certains, à contribution, et qui nous
ont permis d’obtenir un retour rapide et direct sur les contenus). Par ailleurs, nous avons
organisé une journée de restitution3
à l’UEVE (le 7 décembre 2018) qui, en conviant des
observateurs et spécialistes extérieurs, a ouvert le chantier des questions suscitées par notre
initiative. Car nous avons essuyé les plâtres de l’enseignement à distance (de l’érudition pure,
car nous avons choisi dès le départ de ne pas proposer de certification pour notre MOOC, en
allant même jusqu’à hésiter à proposer d’attestation de suivi), en tentant de proposer une
approche de l’écoute musicale, d’abord théorique, puis pratique4
.
Une seconde session, à l’horizon 2020, pourrait s’orienter plus nettement vers les
musiques populaires des XXe
et XXIe
siècles.
3
http://musique.univ-evry.fr/?p=1510
4
Le reproche qui a été le plus souvent formulé sur le forum est celui de l’absence d’exercice pratique, technique
et individualisé. Nous y réfléchissons pour la prochaine session.