Biographie Marie-Hélène Lafon est une professeure
agrégée et écrivaine française, née le
1er octobre 1962 à Aurillac (Cantal). Elle
est lauréate de nombreux prix littéraires
dont le prix Goncourt de la nouvelle en
2016 et le prix Renaudot en 2020.
Marie-Hélène Lafon est originaire du
Cantal, en France, où elle a vécu jusqu'à
ses 18 ans. Son père Jean Lafon et sa
mère, Jeanne, sont paysans. Elle est
élève à l'Institution Saint-Joseph
(collège) puis à La Présentation Notre-
Dame (lycée) deux pensionnats religieux
de Saint-Flour.
Elle part ensuite étudier à Paris, à la
Sorbonne, où elle obtient une maîtrise de
latin et le CAPES de lettres modernes.
Elle obtient ensuite un diplôme d'études
approfondies (DEA) à l' université Paris
III-Sorbonne Nouvelle puis un doctorat
de littérature à l'université Paris VII-Denis
Diderot.
Elle a consacré sa thèse à Henri Pourrat,
ethnologue et écrivain auvergnat. Elle
devient agrégée de grammaire en 1987.
Elle enseigne le français, le latin et le
grec dans le collège Saint-Exupéry dans
La cour est vide. La maison est fermée. Claire sait où est la clef, sous une ardoise, derrière
l'érable, mais elle n'entre pas dans la maison. Elle n'y entrera plus. Elle serait venue même
sous la pluie, même si l'après-midi avait été battue de vent froid et mouillé comme c'est
parfois le cas aux approches de la Toussaint, mais elle a de la chance ; elle pense
exactement ça, qu'elle a de la chance avec la lumière d'octobre, la cour de la maison,
l'érable, la balançoire, et le feulement de la Santoire qui monte jusqu'à elle dans l'air chaud et
bleu.
Années 1960. Isabelle, Claire et Gilles vivent dans la vallée de la Santoire, avec la mère et le
Critique par Culture Tops
Thème
Histoire d’une famille
paysanne dans le Cantal :
Trois moments clés (juin
1967, mai 1974, octobre
2021), racontés par trois voix
différentes (la mère, le père,
un des enfants).
Histoire universelle de
domination masculine, forte
et brutale. Histoire de la
peur.
Histoire surtout de courage,
de révolte et d’émancipation
féminine.
POINTS FORTS
L’Ecriture de Marie-Hélène Lafon
tout d’abord, ciselée, tendue et
précise dans le vocabulaire
employé. Pas un mot de trop, le
juste nécessaire pour construire une
ambiance qui nous transporte dès la
première ligne au coeur de cette
famille, où l’emprise du père grandit
de de plus en plus jusqu’à en
devenir oppressante.
Le thème ensuite, cette femme qui
refuse d’abandonner sa vie à la
peur et qui a le courage, dans les
années 60, à la campagne, de ne
pas se soumettre à sa condition.
La fin, enfin, que je trouve
magnifique mais que je ne
raconterai pas ici.
ENCORE UN MOT...
La force de ce roman est qu’il est court : il va à l’essentiel, tout de suite,
comme une urgence, comme un cri. Le lecteur doit remplir beaucoup de
blancs, beaucoup de choses ne sont pas écrites : le moment après le roman
est encore le roman.
UNE PHRASE
« Claire et Gilles sont sur les
balançoires, ils jouent à se
renverser le plus loin possible en
arrière, les jambes et le buste
tendus, les fesses posées en
équilibre sur la planchette étroite,
leurs poings serrés sur les cordes.
» page 33
« Le pays vert, l’herbe pousse, tout
est tellement jeune que, le matin
surtout, et d’avantage encore le
dimanche, ça lui donne une sorte
de tournis, un vertige. » page 51
« On vit une drôle d’époque,
depuis mai 1968 et leur révolution,
les femmes veulent prendre la
place des hommes, il voit les
images de la télé, il écoute le
poste, il lit le journal aussi, il
s’intéresse ; le monde est
chamboulé et ça le dérange.
Même dans sa ferme, dans sa
vallée, au bord de la Santoire, au