Faut-il avoir peur de la technique ? (G. Gay-Para)
Festival de cannes 2016
1.
2. Selection Officielle
Toni Erdmann de Maren Ade
(Allemagne)
Julieta de Pedro Almodovar
(Espagne)
American Honey d'A.
Arnold (Royaume-Uni)
La fille inconnue des frères Dardenne
(Belgique)
Personal shopper d'Olivier Assayas
(France)
Juste la fin du monde de Xavier
Dolan (Canada)
Ma loute de Bruno Dumont (France)
Paterson de Jim Jarmush (Etats-
Unis)
Rester vertical d'Alain Guiraudie
(France)
Daniel Blake de Ken Loach
(Royaume-Uni)
Mal de pierre de Nicole Garcia
(France)
Ma'Rosa de Brillante Mendoza
(Philippines)
Elle de Paul Verhoeven (Pays-Bas)
Loving de Jeff Nichols (Etats-Unis)
Mademoiselle de Park Chan Wook
(Corée du Sud)
The Last Face par Sean Penn (Etats-
Unis)
Sierranevada de Cristi Puiu
(Roumanie)
Elle de Paul Verhoeven (Pays-Bas)
The Neon Daemon de Nicolas Winding
Refn (Danemark).
Mal de Pierres de Nicole Garcia
(France)
Moi Daniel Blake de Ken Loach
(R.Uni)
Aquarius de Kleber Mendonça Filho
Baccalauréat de Cristian Mungiu
(Roumanie
3. FILM D‘OUVERTURE
Café Society, de Woody
Allen. Le cinéaste de
Manhattan ouvre la 69e
édition du Festival de
Cannes avec une comédie
réjouissante, Café Society.
Un conte romantique dans
les États-Unis des années
1930 sur fond d’amours
contrariées entre New
York et Hollywood. Cette
œuvre très réussie en
forme de conte
romantique entre New
York et Los Angeles dans
les États-Unis des années
1930 constitue une
enthousiasmante
comédie, il suit
néanmoins principalement
le parcours de Bobby
Dorfman (Jesse
4. Woody se sert de l’humour pour
prendre le sentiment amoureux
au sérieux. Mais Woody Allen
n’échappe pas à l’archétype d’un
fantasme masculin où toutes les
femmes sont somptueuses.
Quant aux hommes, ils ne
conquièrent celles-ci – puisque
l’amour est ici un combat –
définitivement qu’une fois fortune
faite.
En creux, Café Society constitue
une passionnante réflexion autour
du pouvoir. Celui conféré par
l’argent, la fabrique du
divertissement et, par là,
l’influence sur la culture de
masse.
Son fils, Ronan Farrow, a publié
une lettre s'interrogeant sur
l'appui constant donné par le
festival à son père malgré les
accusations d’avoir traqué sa
propre fille Dylan Farrow
5.
6. SIERANEVADA DE CRISTI PUIU
Contrairement à ce que laisse supposer le titre
du film, l'action deSieranevada se passe
principalement à Bucarest. Nous suivons un
brillant neurologiste au faîte de sa carrière, tout
juste revenu d'un voyage à Paris. Il doit se
rendre chez sa mère, accompagné de sa
femme, afin de participer à une commémoration
en l'honneur desonpère décéde un an plus tôt.
Selon Cristi Puiu, ce film aux allures de
"requiem" est l'occasion d'explorer les tensions,
les passions et les rancoeurs qui tissent les
liens familiaux. Le héros de cette histoire est
incarné par Mimi Branescu.
7. RESTER VERTICAL D’ALAIN GUIRAUDIE
Après avoir défrayé la chronique
en 2013 avec L'Inconnu du lac ),
Alain Guiraudie est de retour à
Cannes avec Rester Vertical, pour
la première fois en compétition.
L'histoire: Léo est à la recherche
du loup sur un grand causse de
Lozère lorsqu'il rencontre une
bergère, Marie. Quelques mois
plus tard, ils ont un enfant. En
proie au baby blues, et sans
aucune confiance en Léo qui s'en
va et puis revient sans prévenir,
elle les abandonne tous les deux.
Léo se retrouve alors avec un
bébé sur les bras. C'est compliqué
mais au fond, il aime bien ça. Et
pendant ce temps, il ne travaille
pas beaucoup, il sombre peu à peu
dans la misère. C'est la déchéance
sociale qui le ramène vers les
causses de Lozère et vers le loup.
8. MONEY MONSTER PAR JODIE FOSTER
Ce film est présenté Hors-
Compétition au Festival
de Cannes 2016.
Lee Gates est une
personnalité influente de la
télévision et un gourou de la
finance à Wall Street. Les
choses se gâtent lorsque
Kyle, un spectateur ayant
perdu tout son argent en
suivant les conseils de
Gates, décide de le prendre
en otage pendant son
émission, devant des
millions de
téléspectateurs…
10. Il y a les pour et les contre, les
pro et les anti Ma Loute
Bruno Dumont a longtemps été
considéré comme un cinéaste
estampillé social, depuis la
série P'tit Quinquin. il a mis de
l’humour dans sa recette qui elle,
reste la même : le nord de la
France, les rapports de classe et
une bonne dose d’acteurs
amateurs. En compétition avec
un film burlesque, une farce il
avait une obligation : répondre
aux critères du film de genre.
Ce qui marche, c’est l’image, très
soignée : sur une côte du Nord
au début du XXe siècle, une
famille bourgeoise, incestueuse
et ridicule prend ses quartiers
d’été et côtoie des cht’is joués
par des amateurs. Accent à
couper à la hache, sympas mais
11. MOI, DANIEL BLAKE” DE KEN LOACH
Moi, Daniel Blake”, c'est Ken Loach, toujours aussi
révolté.
Colère, empathie et inébranlable humanisme...
Il nous revient cette année en compétition avec toute sa
colère, son empathie, son inébranlable humanisme.
Sourd aux modes, aux effets de manche, aux postures
cyniques. Moi, Daniel Blake marque les retrouvailles du
réalisateur avec « son » Angleterre, celle des démunis et
des oubliés. Ce peuple que plus personne, sauf lui,
n'appelle la classe ouvrière. Les victimes de toutes les
crises, de toutes les politiques de rigueur, tous ceux qu'il
est désormais un peu seul, en son époque et son île
ultra-libérale, à défendre ainsi, caméra au poing, sans
marchander, sans jamais rien lâcher.
Entre les protagonistes, se tisse une belle, une délicate
histoire de solidarité, de fraternité humaine. Le dernier
refuge d'une société plus juste, où les gens ne sont « ni
des clients, ni des usagers... Juste des citoyens. »
12.
13. SYPNOSIS
Pour la première fois de sa vie,
Daniel Blake, un menuisier
anglais de 59 ans, est contraint
de faire appel à l’aide sociale à la
suite de problèmes cardiaques.
Mais bien que son médecin lui ait
interdit de travailler, il se voit
signifier l’obligation d’une
recherche d’emploi sous peine de
sanction. Au cours de ses
rendez-vous réguliers au « job
center », Daniel va croiser la
route de Rachel, mère célibataire
de deux enfants qui a été
contrainte d’accepter un
logement à 450 km de sa ville
natale pour ne pas être placée en
foyer d’accueil. Pris tous deux
dans les filets des aberrations
administratives de la Grande
Bretagne d’aujourd’hui, Daniel et
Rachel vont tenter de
s’entraider…
Avec Dave Johns et Briana
Shann.
14. Mademoiselle de Park Chan-Wook
Avec «Mademoiselle », adapté de «
Du bout des doigts ", roman anglais de
Sarah Waters situé dans l'Angleterre
victorienne, Park adopte un certain
classicisme narratif et esthétique. Loin
des excès des films qui ont fait sa
réputation et sa fortune, il opte ici pour
une intensité psychologique où la
perversion le dispute au sadisme et à
l'humour.
Alors que le spectateur se croit
embarqué dans une histoire linéaire
qui approche de son dénouement, le
scénario change brusquement de cap.
Park nous entraîne alors dans le
labyrinthe des mensonges, entre
caresses et
chuchotements. «Mademoiselle» dispe
nse son parfum vénéneux jusqu'à
l'ivresse.
15. Toni Erdmann de Maren Ade
Pour beaucoup de critiques, le
troisième long-métrage de la
réalisatrice allemande Maren
Ade est une surprise comme il
y en a rarement au Festival de
Cannes.
Près de deux heures de film
sont passées, pendant
lesquelles la montre a souvent
été consultée. Arrive alors, telle
une récompense, un moment
de bravoure carrément hilarant
(qu'on ne dévoilera pas pour
celles et ceux qui auront le
courage d'aller voir le film),
suivi même d'un dénouement
assez émouvant. Tout est bien
qui se finit enfin.
16. MAL DE PIERRES, NICOLE GARCIA
De quoi ça parle ?
Gabrielle a grandi dans la petite bourgeoisie agricole
où son rêve d’une passion absolue fait scandale. A
une époque où l’on destine d’abord les femmes au
mariage, elle dérange, on la croit folle. Ses parents la
donnent à José, un ouvrier saisonnier, chargé de
faire d’elle une femme respectable. Gabrielle dit ne
pas l’aimer, se voit enterrée vivante.
Lorsqu’on l’envoie en cure thermale pour soigner ses
calculs rénaux, son mal de pierres, un lieutenant
blessé dans la guerre d’Indochine, André Sauvage,
fait renaître en elle cette urgence d’aimer. Ils fuiront
ensemble, elle se le jure, et il semble répondre à son
désir. Cette fois on ne lui prendra pas ce qu’elle
nomme « la chose principale ». Gabrielle veut aller
au bout de son rêve.
17. Ce film mélancolique et ardent
repose sur Marion Cotillard. C'est la
comédienne plus douée,
actuellement, pour provoquer
l'émotion et susciter la connivence :
qu’on se souvienne de Deux jours,
une nuit des frères Dardenne. Ou
de The Immigrant, le plus méconnu
des James Gray qui, dans une église,
la filmait comme une Madone,
comme Lillian Gish dans ses chefs
d’œuvre muets…
Excellente directrice d'acteurs, Nicole
Garcia sublime sa sensibilité. Alors
qu'elle freine celle de Louis Garrel,
toujours prêt à en faire trop et qui
devient, soudain, grâce à elle,
impressionnant de retenue. Elle offre
à Alex Brendemühl, peu connu en
France, un magnifique rôle de mari
consentant, parce que trop
aimant. Le film est âpre et lumineux.
Triste, aussi, comme peuvent l'être
les vies à contre temps Comme en
décrivait, jadis, Maupassant.
18. AMERICAN HONEY D’ANDREA ARNOLD
Le premier film américain de la
réalisatrice britannique de Red Road.
En mode sexe, drogue et rock'n'roll.
Cinq après sa somptueuse
adaptation des Hauts de Hurlevent,
Andrea Arnold est de retour derrière
la caméra avec ce long métrage qui
suit les pérégrinations aventureuses
d'une adolescente qui, en rejoignant
l'équipe commerciale d'un magazine,
va découvrir un quotidien fait de
beuveries et de de sexe dans lequel
elle va peu à peu plonger. Repérée
dans un restaurant mexicain à Frisco
au Texas où elle travaillait comme
serveuse, Sasha Lane fait à cette
occasion ses débuts de comédienne
face notamment à Shia Labeouf,
Arielle Holmes, héroïne (Mad Love in
New York) ou encore Riley Keough,
la petite fille d'Elvis Presley vue l'an
dernier à Cannes dans Mad Max :
Fury Road.
19. Loving de Jeff Nichols
Le nom du réalisateur, le
scénario, la distribution... tout
présageait que Loving serait
exceptionnel. Et pourtant, le
drame de Jeff Nichols a
désenchanté plus d'un festivalier.
Une fois le verdict tombé, on le
résume en un seul mot:
déception.
Adapté d'un fait réel, le long-
métrage raconte l'histoire de
Mildred et Richard Loving. Ils
s'aiment et souhaitent se marier.
Rien de plus naturel sauf qu'il est
blanc et qu'elle est noire dans
l'Amérique ségrégationniste de
1958. L'État de Virginie où les
Loving ont décidé de s'installer
les poursuit en justice: le couple
est condamné à une peine de
prison, avec suspension de la
sentence à condition qu'il
déménage à Washington.
20. Paterson de Jim jarmusch
Selon certains, ce film aurait
«l'envergure d'une Palme d'or».
Il a charmé bon nombre de
spectateurs sur la Croisette. Avec
Paterson, le réalisateur de Down
by Law et de Ghost Dog fait un
retour aussi éclatant que remarqué
à Cannes.
Cette fois le cinéaste, s'attaque à
un autre registre: l'histoire de
Paterson (Adam Driver), un
conducteur de bus d'une trentaine
d'années qui vit dans la petite ville
de Paterson dans New Jersey. Il y
mène une vie réglée comme du
papier à musique aux côtés de
Laura (Golshifteh Farahani), son
épouse et de Marvin, un
bouledogue anglais. Pour s'évader
de ce quotidien banal, Paterson
écrit chaque jour des poèmes sur
un carnet secret qui ne le quitte
pas…
21. Julieta de Pedro Almodóvar
Julieta est peut-être la plus
grande héroïne
d’Almodovar
Le cinéaste espagnol
revient au sommet de son
cinéma avec un drame à la
fois lumineux et austère
mais d’une beauté
terrassante.
Moins mélo que Tout sur
ma mère, moins borderline
que Parle avec elle, Julieta
renoue pourtant avec la
sensibilité la plus forte du
cinéma d’Almodovar.
22. Portrait d’une femme
abîmée, hantée par ses
secrets, pétrie de
culpabilité, Julieta
(librement adapté de la
novelliste canadienne
Alice Munro) est ce
qu’Almodovar a réalisé
de plus beau depuis une
quinzaine d’années.
Julieta n’est pas un
mélo. Un drame, oui,
mais superbement sobre
et dépouillé, déroutant,
du coup (on n’a pas
pleuré…)
23. Il filme le naufrage émotionnel de
Julieta sur les traits de son visage,
avec une pudeur qu’on ne lui
connaissait pas : sa délicatesse
augmente à mesure que son
héroïne sombre, et les rares
explications ou commentaires
émanent d’ailleurs souvent de
personnages périphériques.
Peu à peu, cette superbe femme
(Adriana Ugarte, la Julieta jeune)
se transforme, se délite, se
dissout presque avant de renaître
sous les traits d’une autre (Emma
Suarez, la Julieta mûre), dans une
séquence quasi-magique qu’on
n’est pas près d’oublier. Comme
Julieta, Pedro revient toujours – à
son esthétique baroque, à ses
obsessions thématiques (la mère,
la perte, l’échec de l’amour) - mais
jamais tout à fait le même. Ça
mériterait bien une palme.
24. Aquarius de Kleber Mendonça Filho
Aquarius dresse le portrait de Clara
(Sônia Braga), une sexagénaire
issue de la bourgeoisie, qui refuse
de quitter l'appartement où elle
réside depuis des années, dans une
résidence - qui donne d'ailleurs son
titre au film - située non loin des
plages de Recife. L'immeuble en
question suscite la convoitise d'un
jeune promoteur immobilier qui
aimerait bien rénover l'endroit.
Celui-ci propose donc à Clara un
très bon prix pour racheter son
appartement. Mais elle campe sur
ses positions et se retrouve
confrontée à une pression qui
ébranle ses certitudes. Avec ce film
divisé en trois chapitres, Kleber
Mendonça Filho s'interroge sur les
contradictions et les profondes
mutations de la société brésilienne
actuelle, à cheval entre le poids du
passé et son désir de changement.
25. Personal Shopper d’Olivier Assayas
Personal Shopper pose beaucoup de questions, sans
forcément y répondre.
C'est un film qui est personnel, qui est plus une
médiation sur un sujet, plutôt que d'essayer de rentrer
dans les codes d'un film, et ça en fait c'est très
français !
26. Une jeune Américaine est
installée à Paris. Maureen est à
la fois médium, hantée par la
disparition récente d’un frère
jumeau, et « personal shopper »,
c’est-à-dire « acheteuse
particulière » d’un mannequin qui
n’a pas le temps de lécher elle-
même les vitrines, et paye
quelqu’un pour le faire à sa place.
Le cinéaste donne des
arguments à ceux qui estiment
que, ne s’étant jamais
franchement situé du côté de
l’imaginaire, il s’intéresse moins à
l’invisible qu’aux marchandises,
et ne filme jamais aussi bien
l’âme que les surfaces
.Olivier Assayas filme Kristen
Stewart avec une telle tension
amoureuse et sensuelle qu'on
croirait revoir Hitchcock saisir le
mannequin australien devenu
actrice Tippi Hedren dans la
première partie de Pas de
Printemps pour Marnie.
27. La Fille Inconue des frères Dardenne
Jenny Davin exerce son métier
de généraliste dans un quartier
défavorisé de la banlieue de
Liège. Rigoureuse et intègre,
elle voit son quotidien
bouleversé par la mort violente
d’une jeune femme à qui elle
n’a pas ouvert sa porte, un soir
de fatigue. La jeune femme
médecin n’aura alors de cesse
de savoir qui était la victime.
Lors de son enquête, Jenny
s’abaissera, puis se grandira,
transformant ceux dont elle a
croisé la route.
28. C’est une trajectoire mystique,
pour ne pas dire christique, que
propose La Fille inconnue, film
doux et brutal à la fois, simple
et complexe, nouvelle plongée
mystérieuse dans la psyché
féminine que les Dardenne
explorent avec leur savoir-faire
habituel. C’est ce "métier" qui
semble leur être reproché si l’on
s’en fie aux premiers retours
cannois. Leur vision nous
semble cependant moins
manichéenne et plus riche que
celle d’un Ken Loach, par
exemple. Un dernier mot sur
Adèle Haenel : l’actrice des
Combattants compose
admirablement cette Jenny,
accablée mais déterminée,
digne héritière des Rosetta,
Lorna et autres Sandra.
29. Ma’Rosa de Brillante Mendoza
Ma'Rosa, écrit par le
jeune Troy Espiritu, se
déroule dans les quartiers
défavorisés du Grand
Manille. Il tourne autour
d'un couple, Rosa et
Nestor, qui utilise son sari-
sari store (sorte d'épicerie-
café, très répandue aux
Philippines) pour couvrir
un trafic de drogues. Mais
leur destin va basculer
une nuit, quand ils seront
piégés par une opération
de police qui conduira à
leur arrestation.
Le Philippin Brillante Mendoza revient sept
ans après le très controversé Kinatay, prix
de la mise en scène.
30. Bacalaureat de Mungiu
Neuf ans après avoir reçu la Palme
d'Or, Cristian Mungiu est de retour
sur la Croisette avec son
"Baccalauréat".
SYNOPSIS ET DÉTAILS
Romeo, médecin dans une petite
ville de Transylvanie, a tout mis en
œuvre pour que sa fille, Eliza, soit
acceptée dans une université
anglaise. Il ne reste plus à la jeune
fille, très bonne élève, qu’une
formalité qui ne devrait pas poser
de problème : obtenir son
baccalauréat. Mais Eliza se fait
agresser et le précieux Sésame
semble brutalement hors de portée.
Avec lui, c’est toute la vie de
Romeo qui est remise en question
quand il oublie alors tous les
principes qu’il a inculqués à sa fille,
entre compromis et
compromissions…
31. “Juste la fin du monde” de Xavier Dolan
Adapté d'une pièce
de l'auteur français
Jean-Luc
Lagarce, Juste la fin
du monde suit un
homme se sachant
condamné qui vient
annoncer sa mort aux
membres de sa
famille, qu'il n'a pas
vue depuis douze
ans. Le film met en
vedette Marion
Cotillard, Gaspard
Ulliel, Léa Seydoux,
Vincent Cassel et
Nathalie Baye.
32. Avec le texte de Lagarce reviennent les
douleurs d'une époque, déjà lointaine, où il
était fréquent de mourir du sida (Lagarce en
est mort en 1995). Et où l'homophobie, bien
plus virulente encore qu'aujourd'hui, déchirait
les familles concernées. C'est dans ce
contexte (seulement suggéré par le film) que
le héros (Gaspard Ulliel, doux et
fantomatique), âgé de 34 ans, revient dans sa
modeste famille provinciale, avec le projet
d'annoncer sa mort prochaine. Il n'a pas vu sa
famille .Il est devenu écrivain, pour le théâtre,
dans la capitale.
Dès le retour du jeune homme à la maison, la
modernité du texte réside dans l'impossibilité
de la moindre communication entre lui et les
siens.
Des bouffées de lyrisme inouïes, dues au seul
cinéma, viennent régulièrement suspendre
l'impossible réconciliation familiale. Tout se
joue sur les visages, dans les échanges de
regards, d'une intensité magnifique. A chaque
acteur, Dolan réussit à arracher une
vulnérabilité inédite.
Avec Juste la fin du monde, où la noirceur
prend le pas sur l'humour, la séparation est
consommée, sans appel. Comme
une cérémonie des adieux. Peut-être la fin
d'un cycle dans une œuvre déjà riche, d'une
33. The Neon demon de Nicolas Winding
Une jeune fille
débarque à Los
Angeles. Son rêve est
de devenir mannequin.
Son ascension
fulgurante et sa pureté
suscitent jalousies et
convoitises. Certaines
filles s’inclinent devant
elle, d'autres sont
prêtes à tout pour lui
voler sa beauté.
34. The Last Face de Sean Penn
Avec Charlize Theron, Javier Bardem, Adèle
Exarchopoulos.
Au Libéria, pays d’Afrique ravagé par la guerre,
le docteur Miguel Leon, médecin humanitaire, et
le docteur Wren Petersen, directrice d’une
ONG, tombent passionnément amoureux l’un
de l’autre.
S’ils sont tous les deux engagés corps et âme
dans leur mission, ils n’en sont pas moins
profondément divisés sur les politiques à
adopter pour tenter de régler le conflit qui fait
rage.
Ils devront surmonter leurs clivages et le chaos
35.
36. Elle de Paul Verhoeven
Synopsis et détails
Avec Isabelle Huppert, Laurent Lafitte, Virginie Efira, Anne
Consigny,Charles Berling,Alice Isaaz…
Genre Thriller
Michèle fait partie de ces femmes que rien ne semble atteindre. À la tête
d'une grande entreprise de jeux vidéo, elle gère ses affaires comme sa vie
sentimentale : d'une main de fer. Sa vie bascule lorsqu’elle est agressée
chez elle par un mystérieux inconnu. Inébranlable, Michèle se met à le
traquer en retour. Un jeu étrange s'installe alors entre eux. Un jeu qui, à
tout instant, peut dégénérer.
37. Le client d’Asghar Farhadi
Réalisateur : Asghar Farhad
Acteurs : Shahab Hosseini, Taraneh Alidousti, Babak Karimi...
De quoi ça parle ?
Contraints de quitter leur appartement du centre de Téhéran en
raison d'importants travaux menaçant l'immeuble, Emad et Rana
emménagent dans un nouveau logement. Un incident en rapport
avec l’ancienne locataire va bouleverser la vie du jeune couple.
Le réalisateur
L'iranien Asghar Farhadi a réussi à s'imposer comme un cinéaste
majeur sur la scène internationale. C'est son cinquième film, Une
Séparation, qui lui offre une exposition planétaire, allant jusqu'à
recevoir l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. En 2013,
Asghar Farhadi est sélectionné pour la première fois au Festival
de Cannes en compétition avec Le Passé, un film tourné en
France. Avec Le Client, le cinéaste tente à nouveau de décrocher
la Palme d'Or, qui n'a été reçue qu'une seule fois par un de ses
compatriotes (Abbas Kiarostami en 1997 pour Le Goût de la
cerise).
38. Les bonnes raisons de voir
le film.
Pour la scène
d'introduction qui résume
le film en un plan-
séquence vertigineux
Pour l'interprétation
de Shahab Hosseini qui
porte le film sur ses
épaules
Pour son scénario délicat
et ingénieux, cousu main
par Asghar Farhadi
Pour le choc de la scène
finale dans laquelle un
soupçon de violence suffit
à faire sursauter le
spectateur
Pour l'habileté avec
laquelle Asghar Farhardi
parvient à rebondir sur son
intrigue pour brosser le
portrait de la société
39. JURY
Président du Jury:
George Miller
Arnaud Desplechin
Kirsten Dunst
Valeria Giolino
Mads Mikkelsen
László Nemes
Vanessa Paradis
Katayoon Shahabi
Donald Sutherland
40. Jean-Pierre Léaud, emblème de la Nouvelle Vague,
reçoit une Palme d'honneur
Le lien particulier entre Cannes et Léaud s'est tissé à
partir de 1959 avec la sélection en compétition du film
"Les Quatre cents coups" de François Truffaut dans
lequel l'acteur, alors âgé de 15 ans, tenait le premier
rôle. Son naturel et son jeu ont immédiatement séduit
la Croisette. L'adolescent est même repéré par le
président d'honneur du Festival, Jean Cocteau, qui
l'engage dans la foulée pour son prochain film "Le
Testament d'Orphée".
Sa carrière est alors lancée. Devenu son mentor,
François Truffaut, qui le considérait comme le meilleur
acteur de sa génération, lui confia de nombreux rôles
("La Nuit américaine", "Les Deux Anglaises et le
continent") mais son personnage d'Antoine Doinel,
celui des "400 coups" lui a collé à la peau jusqu'en
1979 à travers plusieurs suites ("Baisers volés",
"Domicile conjugal" et "L'Amour en fuite").
41. La mort de Louis XIV d’Albert Serra
Le cinéaste catalan filme
magnifiquement la longue
agonie du Roi Soleil (Jean-
Pierre Léaud) dans le huis
clos de sa chambre.
Si c'était lui le plus beau film de
Cannes – malgré son austérité,
son immobilisme, son cadre
restreint à celui d'un huis clos
dans une chambre ?
Lon film est comme une
psalmodie, au bord du rêve,
confrontant un grand homme à
sa condition de simple mortel.
Que Jean-Pierre Léaud, incarne
le Roi Soleil, ajoute bien sûr une
dimension de trouble
supplémentaire. Voir ce mythe
encore vivant de la Nouvelle
Vague, pourrir devant aura été
l'une des expériences les plus
fortes de ce Cannes 2016.
42. PALMARÈS CANNES 2016
Meilleur acteur…Shabab HOSSEINI
Meilleure actrice… Jaclyn JOSE
Meilleur scénario”…Le client” d’Asghar Farhadi
Le Grand prix a été décerné à Xavier Dolan pour
« Juste la fin du monde »
Palme d’honneur: Jean-Pierre Léaud
Le prix du jury a été remis à Andrea Arnold pour "American
Honey »
Le prix de la mise en scène ex-æquo :
Cristian Mungiu pour "Le Baccalauréat" et Olivier Assayas
pour "Peronal Shopper »
Le prix du court-métrage : Juanjo Gimenez pour
"Timecode".
Caméra d'or : Houda Benyamina pour "Divines »
Un Certain Regard : le premier prix pour « The Happiest Day in the
Life of Olli Mäki” de de Juho Kuosmanen
43. LA PALME D'OR : KEN LOACH POUR SON FILM
« MOI, DANIEL BLAKE".
Ken Loach entre donc dans le club
fermé des réalisateurs doublement
palmés. Il y rejoint les frères
Dardenne, Michael Haneke…. À 80
ans, le réalisateur britannique a
repris le combat avec Moi, Daniel
Blake.
Dans son nouveau film, chronique
kafkaïenne sur les pas d'un homme
qui, aux yeux des services
administratifs, n'est pas assez
malade pour avoir droit à une
pension d'invalidité, le cinéaste a le
don de saisir le ton juste, de choisir la
distance qu'il faut. Et d'y rajouter
l'humour qui chez lui, comme
toujours, est la politesse du
désespoir. Il filme ces laissés-pour-
compte avec une énergie qui ne
triche jamais, une compassion qui ne
fléchit pas. On a la sensation de la
vie qui passe, avec ses injustices,
ses joies, ses folies
44. À la lisière de Raining Stones, de
My Name is Joe et d’It’s a Free
World, Moi, Daniel Blake ne
renouvelle pas le cinéma de Loach.
Il n’empêche, ce film n’en demeure
pas moins captivant, incarné et
traversé par des fulgurances. En
une séquence au Pôle emploi
britannique, il rappelle à quoi mène
l’assentiment aveugle.
De simples employés deviennent
les plus féroces serviteurs d’un
système aliénant, culpabilisant et
répressif. Les justes, ceux qui
tentent de se révolter, sont
menacés et mis sur la touche.
En filigrane, le cinéaste interpelle la
classe ouvrière, incite à ne pas
renoncer à la bataille.
Avec Loach, la lutte des classes n’a
rien perdu de son acuité.
L’oligarchie l’a compris et la mène
sans retenue. Le cinéaste est paré
au combat.
Ken Loach reste rouge vif.