Dp rcd

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aa

Du 30 novembre au 11 décembre 2015 se tiendra à Paris la 21ème
Conférence des Parties de la Convention cadre des Nations unies
sur les changements climatiques (CCNUCC).Très attendue,cette
conférence vise un accord international juridiquement contraignant
sur le climat,applicable à tous les pays à partir de 2020,dans l’espoir
de maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2°C d’ici 2100.
Il est essentiel que cet accord permette à la fois de lutter contre
les dérèglements climatiques tout en répondant aux besoins de
développement des pays les plus démunis et les plus exposés aux
impacts des changements climatiques.
L’Afrique est le continent le plus touché par les conséquences
dévastatrices des changements climatiques et où les conditions
climatiques changent le plus rapidement : pluies tardives,
inondations,sécheresses récurrentes et érosion côtière sont déjà
des réalités quotidiennes qui affectent - parmi d’autres - la sécurité
alimentaire,l’agriculture vivrière,l’accès à l’eau,la pêche,la santé,les
économies locales et l’accès à l’éducation.Ce faisant,les impacts et
les causes des changements climatiques aggravent des inégalités
existantes et remettent en cause le respect de droits sociaux,
environnementaux et humains.Pire,les solutions parfois mises en
avant sont aussi sources d’injustice : déplacement de population,
insécurité alimentaire,violation de droits communautaires et
autochtones,vulnérabilité accrue des femmes.
L’Afrique est par ailleurs un des continents les moins émetteurs de gaz
à effet de serre et dont les besoins en énergie augmentent chaque
année.Il est essentiel de trouver une solution pour l’Afrique qui
réponde à la fois à la crise énergétique et à la crise climatique que
subissent les populations.
Malheureusement,les financements pour accompagner l’adaptation,
la transition énergétique et le développement durable des pays
les plus pauvres manquent à l’appel aujourd’hui – des promesses
non-tenues et insuffisantes aux instruments financiers inadaptés.Plus
généralement,les priorités et besoins des populations africaines ne
sont pas non plus au cœur des discussions.
L’accord de Paris ne pourra pas à lui seul répondre à tous ces enjeux
mais apporter certaines réponses.Premièrement,l’accord doit de toute
urgence accélérer les efforts pour éliminer les causes des changements
climatiques et ainsi,limiter les impacts du réchauffement climatique
sur les pays les plus vulnérables.L’accord doit également apporter des
solutions pour le développement durable des pays les plus démunis
– garanties financières,solutions et technologies adaptées,créatrices
d’emploi et génératrices de revenu.
Le Réseau Climat & Développement,qui rassemble 73
associations africaines francophones,sera mobilisé tout au
long de 2015 pour rappeler que justice sociale,lutte contre la
pauvreté et lutte contre les changements climatiques doivent
aller de pair.
Le Réseau Climat & Développement rassemble 73 associations francophones, principalement
africaines, qui travaillent à l’articulation entre changement climatique et développement.
Retrouvez-nous ici : www.climatdeveloppement.org
Les réalités observées en Afrique et ailleurs montrent bien que
les impacts des changements climatiques représentent une
menace majeure pour les droits humains, et en particulier pour
les personnes vivant déjà dans la pauvreté, dont 70% sont des
femmes. En raison des inégalités sociales et de genre et des
rôles socialement construits, les femmes sont particulièrement
touchées par les impacts des changements climatiques sur l’eau,
les produits de la forêt, l’agriculture, la pêche, etc. Cependant,
elles jouent aussi un rôle essentiel dans la lutte contre les
changements climatiques en apportant des solutions concrètes,
surtout à l’échelle communautaire, grâce à leurs connaissances,
expériences et leur rôle productif dans la vie de la communauté.
Pour lutter efficacement contre les changements climatiques,
il est impératif à la fois de tenir compte des vulnérabilités
spécifiques des femmes
mais également d’en
faire des vectrices du
changement et de les
inclure dans les processus
de décision. Comme l’a
récemment appelé de ses
vœux la Secrétaire d’Etat
française chargée des Droits des Femmes Pascale Boistard lors de
la Commission des Nations Unies sur la condition de la femme,
l’accord de Paris doit faire des femmes le cœur de la solution et de
l’action, tout en protégeant leurs droits.
« Les femmes sont au cœur de la solution et
d’une action climatique égalitaire et efficace»
Zenabou Segda, WEP Burkina
Les changements climatiques constituent l’une des principales
menaces à l’encontre des droits humains de notre époque.
Pourquoi ? Car l’inaction renforce les inégalités entre ceux qui
sont responsables des émissions de gaz à effet de serre à l’origine
de ces changements et ceux qui sont les plus exposés face aux
impactsetquiontpourtantlemoinsderessourcespours’yadapter.
Pire, certaines « solutions » mises en avant par la communauté
internationale et les multinationales contribuent à dégrader ou
même violer les droits humains : agrocarburants, OGM, grands
barrages hydroélectriques, extraction minières et marchés
carbone contribuent à déplacer les populations, accaparer les
terres des paysans, détruire les forêts qui sont les lieux de vie
de communauté et ainsi, renforcer l’insécurité alimentaire et la
pauvreté. Dans ce contexte, l’accord de Paris doit impérativement
renforcer la défense et la promotion des droits humains (droit au
développement, à la santé, à l’alimentation, à l’eau, au logement,
à l’accès à l’énergie, à l’éducation, au travail, droit de disposer
d’un territoire national, droit à l’égalité des chances et à la justice
sociale).Untelaccordpermettraitdemettreenplacedespolitiques
climatiques plus efficaces
et mieux acceptées tout
en protégeant et en
améliorant la situation
des populations les
plus vulnérables ou
marginalisées, en
particulier des femmes et
des peuples indigènes.
François Hollande a rappelé la déclaration sur les droits universels
adoptée à Paris en 1948 et dit vouloir « entraîner le monde pour
qu’il puisse adopter à son tour une déclaration pour les droits
de l’humanité pour préserver la planète ». Y arriver suppose à la
fois d’inscrire ces droits dans l’accord de Paris ET de s’assurer que
les décisions prises et actions de lutte contre les changements
climatiques ne viennent pas les contredire.
« Nous ne pourrons pas relever le défi
climatique sans relever, en même temps,
celui des droits humains »
Hindou Oumarou Ibrahim,
AFPAT Tchad
Lesliensentreagriculture,alimentation,nutritionetdérèglements
climatiques sont de plus en plus évidents. Les derniers rapports
du GIEC en attestent largement. L’adaptation du secteur agricole,
notamment dans les pays d’Afrique subsaharienne, est un enjeu
clé pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des
populations.La production agricole y sera nettement plus affectée
que celle des pays développés, et la population y est beaucoup
plus vulnérable. Les projections scientifiques sont alarmantes : si
rien n’est fait, la malnutrition chronique infantile augmentera de
23% en Afrique subsaharienne et de 62% en Asie du Sud d’ici
2050,sans compter le fait que près de 600 millions de personnes
supplémentaires souffriront de sous-alimentation d’ici à 2080…
Pourtant, la sécurité alimentaire et nutritionnelle peine à être
prise en compte au sein de la CCNUCC et les quelques références
explicites pourraient
disparaître du futur
accord qui sera soumis
à la signature des chefs
d’Etats en décembre
2015 à Paris. Il est,
dès lors, essentiel non
seulement de conserver
les références à la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans
l’accord de Paris, mais surtout de les renforcer, afin d’être sûr que
les politiques futures bénéficient en premier lieu aux agricultures
familialesdumondeetàdespratiquesagro-écologiques,pouvant
assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations
les plus vulnérables.
« Un accord réussi sur le climat, c’est un
accord qui renforce la sécurité alimentaire et
nutritionnelle »
Ali Bonguere, EDER Niger
L’Afriquesouffredéjàquotidiennementdesimpactsduchangement
climatique. Inondations, sécheresses à répétition et érosion côtière
affectent la sécurité alimentaire, l’agriculture vivrière, l’accès à l’eau,
la pêche, les économies locales et la santé. Il est indispensable et
urgent de planifier l’adaptation dans les politiques et stratégies
nationaleset d’investirdanslagestionetlapréventiondesrisquesde
catastrophes,les systèmes d’alerte précoce,dans des infrastructures
résistantes face aux aléas climatiques, des pratiques agricoles plus
résilientes.En l’absence de politiques d’adaptation ambitieuses,les
pays et les communautés subiront de graves pertes et dommages
irréversibles, humaines et économiques. Un rapport du PNUE de
2014 sestime que les coûts d’adaptation dans l’ensemble des
pays en développement pourraient atteindre 250 à 500 milliards
de dollars par an d’ici à 2050. Malheureusement, les politiques
d’adaptation continuent trop souvent d’être élaborées en marge
des politiques de développement et sont sous-financées, faute de
ressources domestiques
pour les mettre en œuvre.
En Afrique, l’adaptation
ne représente que
25% des financements
climat déboursés par les
bailleurs internationaux et reste marginale dans l’Aide Publique
au Développement alors qu’elle constitue une priorité pour le
continent.
Dans ce contexte, l’accord de Paris doit impérativement permettre
de répondre – enfin - aux besoins d’adaptation des pays les plus
vulnérables et les plus pauvres et ainsi garantir leur accès à un
développement résilient, à la sécurité alimentaire et moins de
pauvreté. La solution ? Faire de l’adaptation un pilier de l’accord de
Paris et accompagner financièrement les pays en développement,
en particulier les moins avancés.
« En dépit des nombreuses catastrophes
climatiques, l’adaptation reste systématiquement
le parent pauvre des politiques climat. Il faut
donner les moyens à l’Afrique d’en faire une
priorité»
Moutari Abdoul Madjid,
Demi-E Niger
Avec un réchauffement de seulement 2°C, la Banque Mondiale
estime le coût mondial de l’adaptation dans la fourchette de 70
à 100 milliards de dollars par an entre 2010 et 2050. Le PNUE
note qu’à cause des impacts des changements climatiques
actuels et inévitables, l’Afrique doit déjà supporter des coûts
d’adaptation de 7 à 15 milliards de dollars par an d’ici 2020.
Sans investissements immédiats et massifs dans les pratiques
d’adaptation,lesdommageséconomiquesethumainsseronttrès
coûteux. Sans investissements dans la réduction des émissions
de gaz à effet de serre,les impacts des changements climatiques
se démultiplieront. Malheureusement, les financements
publics pour le climat, notamment pour l’adaptation à ses
impacts, continuent de manquer cruellement malgré les belles
promesses des pays développés et des besoins croissants et
additionnels. Il sera
difficile de signer un
accord mondial à Paris
qui ne répond pas aux
besoins et urgences des
pays les plus affectés.
Dans ce contexte,
l’accord de Paris doit
impérativement trouver une solution financière adaptée,
publique, et fonction des besoins pour aider les pays les plus
démunis et les plus vulnérables à faire face.
« Sans financements climat, les pays les plus
pauvres ne pourront pas faire face et les
conséquences seront inimaginables »
Maiga Mouhamadou Farka,
Amade Pelcode Mali
Un des obstacles majeurs au développement durable de
l’Afrique reste la précarité et la pauvreté énergétique. Paradoxe,
alors qu’un énorme potentiel en efficacité énergétique et en
énergies renouvelables, abordables pour les ménages, et
sans impacts sur les changements climatiques existe, l’Afrique
continue de dépendre des énergies les plus rares et chères qui
plombent d’année en année son économie.Aujourd’hui,l’Agence
Internationale de l’Energie confirme que seuls 14% de ménages
africainsontaccèsàl’électricitéetceux-cisonttrèsmajoritairement
situés en zone urbaine.
Or, en Afrique, l’investissement dans le secteur de l’efficacité
énergétiqueetdesénergiesrenouvelablesestuneopportunitéde
création d’emplois, d’économie locale, et génératrice de revenus,
d’éducation, de production alimentaire, de systèmes de santé de
meilleure qualité, et favorable à l’émancipation des femmes.
L’accord de Paris peut
et doit permettre à
l’Afrique d’exploiter
ce potentiel, d’investir
dans les technologies
et les infrastructures
comme une clé
d’atteinte des objectifs
du développement durable. Il doit faire de l’accès aux services
énergétiques durables, fiables et sobres en carbone, une priorité,
y compris en Afrique. Plus concrètement, cela exige en particulier
laredirectiondesfinancements«climaticides»oudessubventions
aux énergies fossiles vers l’accès aux énergies renouvelables pour
tous et la prise en charge des coûts additionnels occasionés par
les bailleurs internationaux.
« L’accès aux services énergétiques durables et
fiables : une priorité pour l’accord de Paris et
uneclépourledéveloppementdel’Afrique»
Is Deen Akambi, EcoBénin
Contacts
Aissatou Diouf,chargée de communication à ENDAénergie : +221 (0)7 77 16 46 72 - aissatou.diouf@endaenergie.org
Marion Richard,Responsable Climat et Développement au RéseauAction Climat : +33 (0)7 81 64 84 41 - marion@rac-f.org

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  • 1. Du 30 novembre au 11 décembre 2015 se tiendra à Paris la 21ème Conférence des Parties de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).Très attendue,cette conférence vise un accord international juridiquement contraignant sur le climat,applicable à tous les pays à partir de 2020,dans l’espoir de maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2°C d’ici 2100. Il est essentiel que cet accord permette à la fois de lutter contre les dérèglements climatiques tout en répondant aux besoins de développement des pays les plus démunis et les plus exposés aux impacts des changements climatiques. L’Afrique est le continent le plus touché par les conséquences dévastatrices des changements climatiques et où les conditions climatiques changent le plus rapidement : pluies tardives, inondations,sécheresses récurrentes et érosion côtière sont déjà des réalités quotidiennes qui affectent - parmi d’autres - la sécurité alimentaire,l’agriculture vivrière,l’accès à l’eau,la pêche,la santé,les économies locales et l’accès à l’éducation.Ce faisant,les impacts et les causes des changements climatiques aggravent des inégalités existantes et remettent en cause le respect de droits sociaux, environnementaux et humains.Pire,les solutions parfois mises en avant sont aussi sources d’injustice : déplacement de population, insécurité alimentaire,violation de droits communautaires et autochtones,vulnérabilité accrue des femmes. L’Afrique est par ailleurs un des continents les moins émetteurs de gaz à effet de serre et dont les besoins en énergie augmentent chaque année.Il est essentiel de trouver une solution pour l’Afrique qui réponde à la fois à la crise énergétique et à la crise climatique que subissent les populations. Malheureusement,les financements pour accompagner l’adaptation, la transition énergétique et le développement durable des pays les plus pauvres manquent à l’appel aujourd’hui – des promesses non-tenues et insuffisantes aux instruments financiers inadaptés.Plus généralement,les priorités et besoins des populations africaines ne sont pas non plus au cœur des discussions. L’accord de Paris ne pourra pas à lui seul répondre à tous ces enjeux mais apporter certaines réponses.Premièrement,l’accord doit de toute urgence accélérer les efforts pour éliminer les causes des changements climatiques et ainsi,limiter les impacts du réchauffement climatique sur les pays les plus vulnérables.L’accord doit également apporter des solutions pour le développement durable des pays les plus démunis – garanties financières,solutions et technologies adaptées,créatrices d’emploi et génératrices de revenu. Le Réseau Climat & Développement,qui rassemble 73 associations africaines francophones,sera mobilisé tout au long de 2015 pour rappeler que justice sociale,lutte contre la pauvreté et lutte contre les changements climatiques doivent aller de pair. Le Réseau Climat & Développement rassemble 73 associations francophones, principalement africaines, qui travaillent à l’articulation entre changement climatique et développement. Retrouvez-nous ici : www.climatdeveloppement.org
  • 2. Les réalités observées en Afrique et ailleurs montrent bien que les impacts des changements climatiques représentent une menace majeure pour les droits humains, et en particulier pour les personnes vivant déjà dans la pauvreté, dont 70% sont des femmes. En raison des inégalités sociales et de genre et des rôles socialement construits, les femmes sont particulièrement touchées par les impacts des changements climatiques sur l’eau, les produits de la forêt, l’agriculture, la pêche, etc. Cependant, elles jouent aussi un rôle essentiel dans la lutte contre les changements climatiques en apportant des solutions concrètes, surtout à l’échelle communautaire, grâce à leurs connaissances, expériences et leur rôle productif dans la vie de la communauté. Pour lutter efficacement contre les changements climatiques, il est impératif à la fois de tenir compte des vulnérabilités spécifiques des femmes mais également d’en faire des vectrices du changement et de les inclure dans les processus de décision. Comme l’a récemment appelé de ses vœux la Secrétaire d’Etat française chargée des Droits des Femmes Pascale Boistard lors de la Commission des Nations Unies sur la condition de la femme, l’accord de Paris doit faire des femmes le cœur de la solution et de l’action, tout en protégeant leurs droits. « Les femmes sont au cœur de la solution et d’une action climatique égalitaire et efficace» Zenabou Segda, WEP Burkina Les changements climatiques constituent l’une des principales menaces à l’encontre des droits humains de notre époque. Pourquoi ? Car l’inaction renforce les inégalités entre ceux qui sont responsables des émissions de gaz à effet de serre à l’origine de ces changements et ceux qui sont les plus exposés face aux impactsetquiontpourtantlemoinsderessourcespours’yadapter. Pire, certaines « solutions » mises en avant par la communauté internationale et les multinationales contribuent à dégrader ou même violer les droits humains : agrocarburants, OGM, grands barrages hydroélectriques, extraction minières et marchés carbone contribuent à déplacer les populations, accaparer les terres des paysans, détruire les forêts qui sont les lieux de vie de communauté et ainsi, renforcer l’insécurité alimentaire et la pauvreté. Dans ce contexte, l’accord de Paris doit impérativement renforcer la défense et la promotion des droits humains (droit au développement, à la santé, à l’alimentation, à l’eau, au logement, à l’accès à l’énergie, à l’éducation, au travail, droit de disposer d’un territoire national, droit à l’égalité des chances et à la justice sociale).Untelaccordpermettraitdemettreenplacedespolitiques climatiques plus efficaces et mieux acceptées tout en protégeant et en améliorant la situation des populations les plus vulnérables ou marginalisées, en particulier des femmes et des peuples indigènes. François Hollande a rappelé la déclaration sur les droits universels adoptée à Paris en 1948 et dit vouloir « entraîner le monde pour qu’il puisse adopter à son tour une déclaration pour les droits de l’humanité pour préserver la planète ». Y arriver suppose à la fois d’inscrire ces droits dans l’accord de Paris ET de s’assurer que les décisions prises et actions de lutte contre les changements climatiques ne viennent pas les contredire. « Nous ne pourrons pas relever le défi climatique sans relever, en même temps, celui des droits humains » Hindou Oumarou Ibrahim, AFPAT Tchad
  • 3. Lesliensentreagriculture,alimentation,nutritionetdérèglements climatiques sont de plus en plus évidents. Les derniers rapports du GIEC en attestent largement. L’adaptation du secteur agricole, notamment dans les pays d’Afrique subsaharienne, est un enjeu clé pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations.La production agricole y sera nettement plus affectée que celle des pays développés, et la population y est beaucoup plus vulnérable. Les projections scientifiques sont alarmantes : si rien n’est fait, la malnutrition chronique infantile augmentera de 23% en Afrique subsaharienne et de 62% en Asie du Sud d’ici 2050,sans compter le fait que près de 600 millions de personnes supplémentaires souffriront de sous-alimentation d’ici à 2080… Pourtant, la sécurité alimentaire et nutritionnelle peine à être prise en compte au sein de la CCNUCC et les quelques références explicites pourraient disparaître du futur accord qui sera soumis à la signature des chefs d’Etats en décembre 2015 à Paris. Il est, dès lors, essentiel non seulement de conserver les références à la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans l’accord de Paris, mais surtout de les renforcer, afin d’être sûr que les politiques futures bénéficient en premier lieu aux agricultures familialesdumondeetàdespratiquesagro-écologiques,pouvant assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations les plus vulnérables. « Un accord réussi sur le climat, c’est un accord qui renforce la sécurité alimentaire et nutritionnelle » Ali Bonguere, EDER Niger L’Afriquesouffredéjàquotidiennementdesimpactsduchangement climatique. Inondations, sécheresses à répétition et érosion côtière affectent la sécurité alimentaire, l’agriculture vivrière, l’accès à l’eau, la pêche, les économies locales et la santé. Il est indispensable et urgent de planifier l’adaptation dans les politiques et stratégies nationaleset d’investirdanslagestionetlapréventiondesrisquesde catastrophes,les systèmes d’alerte précoce,dans des infrastructures résistantes face aux aléas climatiques, des pratiques agricoles plus résilientes.En l’absence de politiques d’adaptation ambitieuses,les pays et les communautés subiront de graves pertes et dommages irréversibles, humaines et économiques. Un rapport du PNUE de 2014 sestime que les coûts d’adaptation dans l’ensemble des pays en développement pourraient atteindre 250 à 500 milliards de dollars par an d’ici à 2050. Malheureusement, les politiques d’adaptation continuent trop souvent d’être élaborées en marge des politiques de développement et sont sous-financées, faute de ressources domestiques pour les mettre en œuvre. En Afrique, l’adaptation ne représente que 25% des financements climat déboursés par les bailleurs internationaux et reste marginale dans l’Aide Publique au Développement alors qu’elle constitue une priorité pour le continent. Dans ce contexte, l’accord de Paris doit impérativement permettre de répondre – enfin - aux besoins d’adaptation des pays les plus vulnérables et les plus pauvres et ainsi garantir leur accès à un développement résilient, à la sécurité alimentaire et moins de pauvreté. La solution ? Faire de l’adaptation un pilier de l’accord de Paris et accompagner financièrement les pays en développement, en particulier les moins avancés. « En dépit des nombreuses catastrophes climatiques, l’adaptation reste systématiquement le parent pauvre des politiques climat. Il faut donner les moyens à l’Afrique d’en faire une priorité» Moutari Abdoul Madjid, Demi-E Niger
  • 4. Avec un réchauffement de seulement 2°C, la Banque Mondiale estime le coût mondial de l’adaptation dans la fourchette de 70 à 100 milliards de dollars par an entre 2010 et 2050. Le PNUE note qu’à cause des impacts des changements climatiques actuels et inévitables, l’Afrique doit déjà supporter des coûts d’adaptation de 7 à 15 milliards de dollars par an d’ici 2020. Sans investissements immédiats et massifs dans les pratiques d’adaptation,lesdommageséconomiquesethumainsseronttrès coûteux. Sans investissements dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre,les impacts des changements climatiques se démultiplieront. Malheureusement, les financements publics pour le climat, notamment pour l’adaptation à ses impacts, continuent de manquer cruellement malgré les belles promesses des pays développés et des besoins croissants et additionnels. Il sera difficile de signer un accord mondial à Paris qui ne répond pas aux besoins et urgences des pays les plus affectés. Dans ce contexte, l’accord de Paris doit impérativement trouver une solution financière adaptée, publique, et fonction des besoins pour aider les pays les plus démunis et les plus vulnérables à faire face. « Sans financements climat, les pays les plus pauvres ne pourront pas faire face et les conséquences seront inimaginables » Maiga Mouhamadou Farka, Amade Pelcode Mali Un des obstacles majeurs au développement durable de l’Afrique reste la précarité et la pauvreté énergétique. Paradoxe, alors qu’un énorme potentiel en efficacité énergétique et en énergies renouvelables, abordables pour les ménages, et sans impacts sur les changements climatiques existe, l’Afrique continue de dépendre des énergies les plus rares et chères qui plombent d’année en année son économie.Aujourd’hui,l’Agence Internationale de l’Energie confirme que seuls 14% de ménages africainsontaccèsàl’électricitéetceux-cisonttrèsmajoritairement situés en zone urbaine. Or, en Afrique, l’investissement dans le secteur de l’efficacité énergétiqueetdesénergiesrenouvelablesestuneopportunitéde création d’emplois, d’économie locale, et génératrice de revenus, d’éducation, de production alimentaire, de systèmes de santé de meilleure qualité, et favorable à l’émancipation des femmes. L’accord de Paris peut et doit permettre à l’Afrique d’exploiter ce potentiel, d’investir dans les technologies et les infrastructures comme une clé d’atteinte des objectifs du développement durable. Il doit faire de l’accès aux services énergétiques durables, fiables et sobres en carbone, une priorité, y compris en Afrique. Plus concrètement, cela exige en particulier laredirectiondesfinancements«climaticides»oudessubventions aux énergies fossiles vers l’accès aux énergies renouvelables pour tous et la prise en charge des coûts additionnels occasionés par les bailleurs internationaux. « L’accès aux services énergétiques durables et fiables : une priorité pour l’accord de Paris et uneclépourledéveloppementdel’Afrique» Is Deen Akambi, EcoBénin Contacts Aissatou Diouf,chargée de communication à ENDAénergie : +221 (0)7 77 16 46 72 - aissatou.diouf@endaenergie.org Marion Richard,Responsable Climat et Développement au RéseauAction Climat : +33 (0)7 81 64 84 41 - marion@rac-f.org