« Levées de fonds, mode d’emploi », pour tout savoir sur comment mener à bien un tour de table. Vous pourrez y retrouver notamment des témoignages de chefs d’entreprise qui vous livrent leurs précieux conseils …
plaine imagesCoordinateur stratégique chez plaine images em plaine images
1. #08B I S
S E P T E M B R E 2 0 1 5
L E V ÉE S D E FO ND S
M O D E D ’ E M P L O I
2. Différents modes de financements
peuvent intervenir lors de la création
et du développement d’une entre-
prise. Les subventions, prêts et autres
aides sont des modes de finance-
ment non dilutifs, contrairement aux
levées de fonds qui entrainent une
prise de participation d’investisseurs
au capital de l’entreprise.
La levée de fonds est devenue un
véritable « buzzword » dans l’univers
des start-ups. De nombreux entre-
preneurs sont ainsi attirés vers ce
mode de financement. Néanmoins,
mener une levée de fonds demeure
complexe et difficile, long et ne
comporte pas que des avantages. En
outre, un grand nombre de dossiers
ne trouve pas d’investisseurs. Avant
de se lancer dans cette aventure,
il est essentiel de s’interroger : un
autre type de financement serait-il
plus adapté ? Pourquoi mener une
levée de fonds ? Quand ? A quelle
hauteur ? … Puis, vient le temps de la
préparation.
Ce guide se veut un véritable mode
d’emploi pour les entrepreneurs
désireux de recourir à ce mode de fi-
nancement pour créer et développer
leur société. Il est édité par la Plaine
Images en complément du Pano-
rama //08 : « Financer la créativité
numérique ».
L E V É E S D E F O N D S :
M O D E D ’ E M P LO I
3. < 1. La levée de fonds : une nécessité ? >
PAGES < 4 - 5 - 6 - 7 >
< 2. Quelques Chiffres >
PAGES < 8 - 9 >
< 3. Levées de fonds : Panorama des
modes de financements dilutifs
Le capital d’amorçage >
PAGES < 10 - 11 >
< Zoom sur … les business Angels >
PAGE < 11 >
< 4. 3 Questions à … Tuyen Pham,
co-fondateur et PDG d’A-Volute >
PAGES < 12 - 13 >
< 5. Le capital-investissement >
PAGES < 14 - 15 - 16 - 17 >
< Zoom sur … Media for Equity et IT for
Equity >
PAGE < 17 >
< 6. 3 Questions à …
Frédérique Grigolato, fondatrice et
PDG de Clic and Walk >
PAGES < 18 - 19 >
< 7. L’equity-crowdfunding >
PAGE < 20 >
< 8. 3 Questions à … Benjamin
Cliquennois, fondateur d’Holusion >
PAGES < 22 - 23 >
< 9. Les étapes de la levée de fonds >
PAGES < 24 - 25 - 26 - 27 >
< Zoom sur les acteurs régionaux >
PAGE < 27 >
< 10. 3 Questions à … Johan Cnossen,
gestionnaire de NFA >
PAGES < 28 - 29 >
< Pour aller plus loin >
PAGE < 30 >
S O M M A I R E
4. L A L E V É E D E
F O N D S : U N E
N É C E S S I T É ?
Une levée de fonds est une démarche
longue qui peut durer entre 6 et 9 mois, et
même davantage. Durant cette période, le
chef d’entreprise et certains collaborateurs
sont fortement mobilisés : du temps de
travail qui n’est plus consacré au quotidien
de l’entreprise !
Or, la levée de fonds n’est pas adaptée
à toutes les entreprises en recherche de
financements et peut parfois avoir des
effets pervers.
« Si on peut le faire, il ne faut pas lever des
fonds. Privilégiez l’argent gratuit (subven-
tions, concours...) ou peu cher comme les
prêts ; et les clients, c’est mieux ! »
Tuyen Pham,
co-fondateur et CEO d’A-Volute.
Parmi les entreprises du classement Inc.
500 de 2014 –classement des entreprises
américaines à plus forte croissance- seules
7% ont eu recours à une levée de fonds pour
développer leur business.
P o u r q u i ?
Le principe de la levée de fonds est de
faire entrer des investisseurs au capital
d’une entreprise. Ceux-ci ambitionnent de
réaliser une plus-value à court ou moyen
terme.
Ainsi, la levée de fonds s’adresse à des
projets à fort et rapide potentiel de
développement.
Les projets doivent présenter de fortes
perspectives de croissance du chiffre
d’affaires et une bonne rentabilité,
ainsi qu’un positionnement stratégique
susceptible de permettre d’envisager une
revente totale ou partielle de la société.
P o u r q u o i ?
Certains secteurs ont davantage besoin
de financements que d’autres, notam-
ment les entreprises à fort caractère
technologique ou les activités engendrant
page
12
4
LA LEVEE DE FONDS UNE NECESSITE ?
1
5. des coûts élevés de R&D ou encore les
innovations de services qui ont souvent
besoin d’évangéliser le marché avec beau-
coup de communication avant d’entrevoir
une rentabilité.
Source : « Baromètre du capital risque en France
– Bilan annuel 2014 », EY
La levée de fonds peut répondre à plu-
sieurs types de besoins de l’entreprise :
- Un besoin en apport financier pour :
▪▪ Réaliser de gros investissements as-
sociés à des revenus décalés dans le
temps : investissements en R&D (pour
mettre au point un produit), en produc-
tion (matériel, outillage...), en dévelop-
pement commercial (réseau de vente,
packaging, publicité...) ;
▪▪ Accompagner ou accélérer le
développement de la société, en France
ou à l’international ;
▪▪ Démarrer une nouvelle activité ;
▪▪ Gagner ou garder une avance, et
se protéger contre les offensives de
concurrents.
- Un besoin en communication : accroître
la crédibilité de la société, sa notoriété
et sa visibilité auprès des clients, leaders
d’opinion, partenaires, collaborateurs…
SERVICES INTERNET
LOGICIELS
BIOTECH
CLEANTECH
ELECTRONIQUE
347 M€
pour 157 opérations
137 M€
pour 73 opérations
124 M€
pour 30 opérations
82 M€
pour 27 opérations
73 M€
pour 21 opérations
5
6. Q u e l l e s c o n s é q u e n c e s ?
La concrétisation d’une levée de fonds
n’est pas uniquement une pure opération
financière. Il s’agit aussi de la création
d’un partenariat engageant avec les
investisseurs, qui prennent des risques au
côté des fondateurs sur un projet dans
lequel ils croient. Leur engagement se
traduit par certaines obligations pour
l’entreprise et ses fondateurs :
- le partage du capital et une moins
grande autonomie dans la gestion de
l’entreprise ;
- l’orientation de la stratégie vers une
création rapide de valeur ;
- l’exigence de sortie de l’investisseur
pouvant entraîner la revente de
l’entreprise ;
- signature d’un pacte d’actionnaires
parfois contraignant.
Le choix des partenaires financiers est
donc un facteur de réussite.
Q u a n d ? A u p r è s d e q u i ?
Une levée de fonds s’effectue auprès
d’investisseurs différents selon le stade de
maturité de l’entreprise.
Lors d’une première ouverture du capital,
un entrepreneur a souvent recours à la
Love Money : il fait appel à ses proches !
Les business angels sont souvent la deu-
xième étape de l’ouverture du capital,
lorsque les besoins en financement sont
plus conséquents.
Après ces premières levées de fonds ou
en phase de développement, un entrepre-
neur peut frapper à la porte des capitaux
risqueurs ou venture capitalists (VC) qui
gèrent les fonds d’investissement en capi-
tal-risque puis aux autres fonds d’investis-
sement.
Dans tous les cas, il est essentiel d’anticiper
la durée de la levée de fonds pour s’assu-
rer que la trésorerie encore à disposition
est suffisante.
6
LA LEVEE DE FONDS UNE NECESSITE ?
1
7. R&D
LOVE MONEY
CONCOURS
PRÊTS D’HONNEUR
AIDES PUBLIQUES
INCUBATEURS
50 - 300 K€
CRÉATION
T E M P S
PREMIERS
SUCCÈS
DÉCOLLAGE MATURITÉ
BUSINESS ANGELS
CROWFUNDING
FONDS AMORÇAGE
100 - 500 K€
CAPITAL RISQUE
0,5 - 10 M€
CAPITAL DÉVELOPPEMENT
> 5 M€
MARCHÉ
7
8. Q U ELQ U E S
CHIF F RE S
L e s l e v é e s d e f o n d s e u r o p é e n n e s
d e s e n t r e p r i s e s i n n o v a n t e s
6,9 milliards de dollars de fonds levés sur les
six premiers mois de l’année 2015 par des
sociétés innovantes, soit une hausse de 86 %
par rapport à la même période l’an dernier
(le périmètre exclut les levées de fonds
de moins de 500.000 dollars et les
introductions en Bourse).
La France : dans le Top 3 des pays
européens attirant le plus d’investisseurs ;
N°1 en termes du plus grand nombre de
levées de fonds, avec 159 opérations.
Source : « European Innovation Financing /
H1 2015 », Clipperton Finance
L e c a p i t a l - i n v e s t i s s e m e n t e n
F r a n c e
8,7 milliards d’euros ont été investis dans
les entreprises par les acteurs français
du capital-investissement en 2014, tous
secteurs confondus. Une progression de
+35% par rapport à 2013. 57% des 1648
entreprises financées sont des PME et 17%
sont des TPE. L’industrie, les services ou
encore le secteur médical - biotech ont
drainé le plus d’argent.
Source : « Activité des acteurs français du
capital-investissement en 2014 », AFIC &
Grant Thornton, mars 2015
897 millions d’euros levés en capital-risque
en 372 opérations en 2014 avec un montant
moyen par opération de 2,5 millions
d’euros.
Le domaine du digital a attiré 54% de ces
investissements.
Source : « Baromètre du capital risque en
France – Bilan annuel 2014 », EY
L e c a p i t a l - i n v e s t i s s e m e n t e n
r é g i o n N P d C
83 millions d’euros investis en 2013 auprès
de 97 entreprises régionales.
Source : Observatoire du Capital-
Investissement Régional par Ambition
Capital
En 2014, le NPdC est la 5° région française
en nombres d’entreprises soutenues avec
52 entreprises mais la 10° en termes de
montants investis avec 93 millions d’euros.
Source : Le Capital-Investissement en Nord-
Pas de Calais, AFIC, juin 2015
8QUELQUES CHIFFRES
2
9. D e s l e v é e s d e f o n d s f r a n ç a i s e s
r e c o r d s e m b l é m a t i q u e s
Sigfox lève 88 millions
d’euros en février 2015
La start-up, qui opère un réseau télécom
dédié aux objets connectés, va utiliser ces
fonds pour son expansion à l’international.
BlaBlaCar lève 73 millions
d’euros en juillet 2014
Le leader du covoiturage en France
souhaite accélérer son expansion à
l’international.
Showroomprivé lève 60
millions d’euros
Le site marchand souhaite amorcer sa
prochaine phase de croissance dans son
développement international.
Q u e l q u e s l e v é e s d e f o n d s
r é g i o n a l e s a u 1 e r t r i m e s t r e 2 0 1 5
Clic and Walk lève 3,5 millions
d’euros en juillet 2015
La start-up boucle un deuxième tour de table
pour accélérer son développement sur les
marchés européens et accentuer sa R&D.
Vekia lève 2,4 millions d’euros
en juin 2015
Le spécialiste de la gestion et de
l’optimisation logistique veut booster son
développement.
A-Volute finalise fin mai
une nouvelle levée de
fonds d’1,7 million d’euros. La société poursuit
un objectif mondial : faire de Nahimic LA
référence en technologie audio d’ici 5 ans.
Phocéis lève plus d’1 million
d’euros en mars 2015
L’agence lilloise de conseil en commerce et
marketing digital vient de boucler un tour
de table pour développer une expertise
dans l’édition de logiciels et se développer
à l’international.
Bmobile lève 1 million d’euros
en juin 2015
L’agence digitale souhaite accélérer sa
croissance en commercialisant Dartagnan,
son cloud dédiée à l’email marketing mobile
et aux contenus mobiles responsive.
U n e l e v é e d e f o n d s r e c o r d e n
r é g i o n
OVH lève 267 millions d’euros en
décembre 2014
Le spécialiste de la gestion et de
l’optimisation logistique veut booster son
9
10. LEVÉES DE FONDS :
PA N O R A M A
D E S M O D E S D E
F IN A N CEMENT S
D ILU TIF S
L e s i n v e s t i s s e u r s e n c a p i t a l
e n F r a n c e p e u v e n t s e
r é p a r t i r e n p l u s i e u r s f a m i l l e s
c a r a c t é r i s é e s p a r l e s t a d e
d ’ a v a n c e m e n t d e l ’ e n t r e p r i s e
d a n s l a q u e l l e i l s p e u v e n t
i n v e s t i r .
L e c a p i t a l d ’a m o r ç a g e
Ces fonds constituent le premier apport
en capital d’une entreprise. Parfois réunis
avant même la création de l’entreprise, ils
sont généralement utilisés pour financer
tous les frais préalables à la mise sur le
marché du premier produit ou service
de la société : frais de recherche et
développement, création de prototype,
business plan, conseils juridiques, loyers,
etc.
La Love Money
La source première de financement pour
les jeunes entreprises se trouve souvent
auprès de leurs familles, amis et proches :
c’est ce qu’on appelle la « love money ». Au
tout début de l’aventure entrepreneuriale,
les garanties que l’on peut apporter aux
investisseurs sont limitées : faire appel à des
fonds extérieurs est donc peu aisé. L’apport
financier de son entourage proche, basé
sur la confiance, est alors plus opportun à
ce stade. Ayant ainsi constitué leur capital
social de démarrage, les entrepreneurs
peuvent ensuite se tourner vers les business
angels.
Les business angels
Un business angel est une personne qui
investit directement une partie de son
patrimoine personnel dans des sociétés.
Les business angels peuvent jouer un
rôle majeur en phase de création de la
société, notamment pour soutenir des
activités innovantes à fort potentiel. Cet
investissement précoce, non dénué de
risque, comporte dans la plupart des
cas une dimension « coup de cœur ».
Souvent anciens entrepreneurs ou cadres
dirigeants, ces investisseurs sont en mesure
d’apporter, en complément de fonds
en capital, leur expérience, un soutien
opérationnel et un réseau relationnel au
profit de la société. Les business angels
sont généralement organisés en réseaux,
par secteur ou par région, qui permettent la
mise en relation d’investisseurs potentiels et
d’entrepreneurs.
Les réseaux de business angels sont
répertoriés sur le site de la fédération
nationale des business angels : France
Angels.
Des plateformes de mise en relation entre
investisseurs et business angels se sont
également développées comme Fundme
ou Gust ou SmartAngels.
10
PANORAMA DES MODES DE FINANCEMENTS DILUTIFS
3
11. ZOOM
ZOOM
ZOOM
ZOOM
Zoom sur…
Les business angels
Les fonds d’amorçage
Les fonds d’amoçage concernent les
entreprises en phase de démarrage dont
les besoins sont inférieurs à 1 million d’euros.
Les entreprises à caractère innovant
et technologique sont les bénéficiaires
privilégiées de ce type de fonds.
Les opérations d’amorçage sont réalisées
en priorité par des fonds régionaux et les
nouveaux fonds co-alimentés par le FNA
(Fonds National d’Amorçage) depuis 2011.
Il s’agit d’un fonds national d’amorçage
public, géré par Bpifrance, qui investit dans
des fonds d’amorçage existants ou à créer.
Plusieurs fonds d’amorçage ont récemment
vu le jour comme « Partech Entrepreneur II »
un fonds de 60 millions d’euros destiné aux
start-up de la high-tech et du Web lancé
en avril 2015. En janvier 2015, Orange avait
lancé une initiative comparable, avec le
fonds «Digital Ventures», prêt à investir 20
millions d’euros. Axa avait inauguré le sien
il y a deux ans, avec 10 millions d’euros.
Les fonds régionaux sont répertoriés dans
l’annuaire de l’AFIC et les fonds FNA sont
listés par la BPI.
NOM BIOGRAPHIE
NOMBRE
D’INVESTISSEMENTS
TOTAL
(K€)
1 Xavier Niel Fondateur Free 230 35 000
2 Fabrice Grinda Co-fondateur du site d’enchères Aucland 170 26 000
3 Marc Simoncini Fondateur Meetic 23 12 000
4 PierreKosciuscko-Morizet Fondateur Priceminister 18 9 000
5 Pierre-Edouard Stérin FondateurdeSmartbox,investisseurhistoriquedeLaFourchette 7 7 000
6 Denys Chalumeau Fondateur SeLoger.com 8 2 400
7 Oleg Tscheltzoff Fondateur de Fotolia (revendue 800 millions à Adobe) 21 2 100
8 Jacques-AntoineGranjon Fondateur VentesPrivées.com 19 1 900
9 DamienGuermonprez Ex-Auchan, repreneur Cetelem Belgique (revendue en 2014) 9 1 450
10 Denis Liotta Président de Mediaco Vrac, fondateur de NetAngels 13 1 350
SELON LES CHIFFRES DE FRANCE ANGELS :
-442 Business Angels regroupés
dans 78 réseaux dont :
▪ 58 réseaux régionaux
▪ 18 réseaux nationaux (sectoriels & anciens
élèves de grandes écoles et Université)
▪ 2 réseaux à l’étranger
- 305 entreprises financées
- 36,5 millions d’euros investis
- Un investissement moyen de 120 000 euros
par entreprise financée
- Le secteur du digital représente 51% des
entreprises financées avec 44% des montants
investis.
Au cours des 5 dernières années les Business
Angels ont financé près de 1 500 entreprises
pour un montant global de 200 millions
d’euros.
L’ i n v e s t i s s e m e n t d e s b u s i n e s s a n g e l s e n F r a n c e e n 2 0 1 4
Le Top 10 du classement fundme-challenges 2015 des business angels
11
12. 3 Questions à …
Tuyen Pham, co-fondateur et PDG d’A-Volute
Fondée en 2004 et basée à Roubaix, A-Volute est spécialisée dans les logiciels audio 3D. Lors de la création de la société, les deux
fondateurs ont investi 12 500 euros dans le capital, notamment via un prêt bancaire. Un an après la création, A-Volute mène une première
levée de fonds auprès d’Autonomie et Solidarité avant de faire entrer d’autres fonds au capital lors de tours de table suivants, jusqu’à la
dernière levée de fonds de 1,7 millions d’euros en mai 2015.
Pourquoi avoir eu recours à la levée de fonds comme mode de
financement ?
« A-Volute est une société technologique à fort besoin de R&D,
en outre positionnée sur des marchés internationaux avec des
concurrents énormes. L’accès au marché a un certain coût et les
besoins en fonds de roulement sont très importants. Nous avons
donc besoin de beaucoup de fonds, d’autant que nous avons
de grandes ambitions ! Nous devons grossir car sur le marché
de l’électronique grand public, il ne faut pas rester petit. Nous
n’avons donc pas eu d’autres choix que de recourir à la levée
de fonds. »
Comment s’est déroulée l’ouverture du capital ?
« Lors de la première levée de fonds, nous étions suivi par un
incubateur CFK : l’incubateur Centrale- ESC Lille. Nous avons
été bien accompagnés sur les concours et les fonds à solliciter
comme sur la constitution des différents dossiers. Nous avons
réalisé de très nombreuses répétitions avant de nous présenter
à un fonds. C’est la force de ce type de structure qui a pu
nous conseiller sur quels fonds solliciter en fonction du stade
de développement de l’entreprise et de la préparation. Sur le
déroulé, nous avons préparé notre business plan en interne,
etc, puis nous avons commencé à voir des fonds. Nous avons
d’abord vu de petits fonds afin de nous entraîner avant d’aller
voir les fonds que nous avions ciblés. Puis, vient le temps de la
négociation pour réaliser le pacte d’actionnaires. »
12I N T E R V I E W
4
13. Quels conseils donneriez-vous pour réussir une levée de fonds ?
« La première question à se poser est de savoir si on a besoin de lever de fonds ! Faire entrer des investisseurs coûte cher et fait entrer
l’entreprise dans une logique de croissance soutenue et de performance. Il faut d’abord utiliser au maximum les subventions et autres
aides publiques.
Pour lever des fonds, il faut être prêt car on n’a pas la chance de faire deux fois bonne impression ! Il faut connaître les forces et les
faiblesses de son dossier et apporter des réponses précises aux investisseurs pour les convaincre. Il existe des règles du jeu. Chaque
fonds a des critères différents et il faut les connaître avant de présenter son projet afin de mettre en avant les bons éléments. C’est très
important et c’est pour cette raison qu’il faut quand même être accompagné. Les règles ne sont pas écrites mais les accompagnateurs et
les incubateurs connaissent très bien ces règles et aident à préparer le dossier au mieux. Ensuite, il faut lever la bonne quantité d’argent :
ni trop peu pour éviter de passer son temps à lever des fonds ; ni trop car si on utilise mal l’argent, la croissance est menacée et le
capital dilué. Il faut lever des fonds au bon moment pour éviter d’être à court de cash lors des discussions et négociations avec
les fonds. Car, il faut négocier les conditions et se faire accompagner pour les détails juridiques dans la réalisation du pacte
d’actionnaires.»
13
14. L E C A P I TA L-
I N V E S T I S S E M E N T
Le capital-investissement est une activité de
financement consistant pour un investisseur à
entrer au capital d’une société qui a besoin de
capitaux propres. Le terme de capital-inves-
tissement concerne généralement l’investisse-
ment dans des sociétés non cotées pour finan-
cer leur développement ou leur transmission.
Ces opérations financières s’effectuent :
- soit par rachat de titres existants (actions
principalement) auprès d’anciens actionnaires
- soit par apport de nouveaux fonds propres
par émission de nouveaux titres.
Le capital-investissement se décline sous diffé-
rentes formes selon l’étape de développement
de la société :
- Le capital-risque
- Le capital-développement
- Le capital-transmission
- Le capital-retournement
Il existe en outre des formes spécifiques du
capital-investissement comme le corporate
venture.
L e c a p i t a l - r i s q u e
Le capital-risque, ou « venture capital », est sollicité pour le financement
de sociétés à forte croissance et innovantes. Il offre à ces entreprises la
possibilité de lever entre 1 et 10 millions d’euros.
Dans les situations de financement par le capital-risque, la croissance
est au cœur du partenariat entre l’entrepreneur et l’investisseur,
l’investissement étant prioritairement destiné à financer celle-ci. Le
partenaire financier apporte son soutien pour favoriser la réalisation du
projet d’entreprise et il est associé dans les décisions structurantes.
On peut distinguer les fonds de capital-risque en fonction de l’origine
des fonds qu’ils gèrent.
Il y a d’abord les fonds « fiscaux » alimentés par la défiscalisation des
personnes physiques (IRPP et ISF). Ces dispositifs ont permis de créer les
Holdings et fonds ISF ainsi que les FIP et les FCPI.
L’autre partie des fonds investis dans le capital-risque provient
d’investisseurs institutionnels classiques : banques, assurances, family
office, grands groupes, ou personnes physiques fortunées comme
certains entrepreneurs du web ayant réussi. Ces fonds viennent
généralement alimenter un véhicule d’investissement de type FCPR qui
sera opéré par l’équipe de gestion.
LE CAPITAL-INVESTISSEMENT
5
LE CAPITAL-INVESTISSEMENT14
15. L e c a p i t a l - d é v e l o pp e m e n t
Principal levier des entreprises en expan-
sion, ce mode de financement s’adresse
aux sociétés matures, cotées ou non,
ayant atteint un seuil de rentabilité. Ce
segment du capital-investissement joue
un rôle primordial pour l’apport en fonds
propres aux PME. Il peut permettre de
lever des fonds d’un montant supérieur à
5 millions d’euros, destinés à augmenter
les capacités de production ou dévelop-
per de nouveaux produits et services. Le
capital-développement investit dans des
secteurs d’activité diversifiés et affiche une
prédominance dans l’industrie, les activités
spécialisées, scientifiques et techniques,
de l’information et de la communication.
15
16. L e s f o n d s d e c o r p o r a t e v e n t u r e
Le corporate venture ou capital-investissement d’entreprise est une forme spécifique de
capital-investissement. Cette méthode de financement recouvre en pratique l’investis-
sement d’une entreprise dans une autre, telle que la prise de participation d’une grande
entreprise dans une jeune PME innovante.
Pour les grands groupes, investir en minoritaire dans des petites sociétés en croissance
présente des intérêts multiples : s’assurer une veille stratégique, s’ouvrir à des procédés
innovants, intégrer une nouvelle dimension entrepreneuriale dans la culture d’entreprise.
Pour la PME, le fonds corporate est en premier lieu synonyme d’apport financier ; mais il
lui permet également de développer son activité, d’élargir son réseau, de répondre à des
appels d’offre en bénéficiant d’un accompagnement sectoriel et technologique.
Trois secteurs concentrent particulièrement ce type de financement : l’économie numé-
rique, les sciences de la vie et les énergies propres.
L e c a p i t a l - r e t o u r n e m e n t
Le capital-retournement est le capital
apporté à une société en proie à des
difficultés financières. Le capital-retour-
nement évite la liquidation possible de
l’entreprise cible mais renforce également
la confiance des autres intervenants. Le
capital retournement permet donc de
lever les nouveaux capitaux qui sont indis-
pensables à la survie de l’entreprise.
L’ensemble des fonds de capital-investis-
sement est listé sur l’annuaire de l’AFIC
(Association Française des Investisseurs
pour la croissance).
L e c a p i t a l - t r a n s m i s s i o n
Le capital-transmission vise à faciliter
le changement de propriétaire d’une
entreprise à maturité dont les actionnaires
ne disposent pas de successeurs ayant la
capacité ou l’envie de diriger l’entreprise.
Objectif des investissements réalisés à ce
stade de la vie de l’entreprise : organiser la
reprise de celle-ci par un nouvel acteur.
LE CAPITAL-INVESTISSEMENT
5
LE CAPITAL-INVESTISSEMENT16
17. ZOOM
ZOOM
ZOOM
ZOOM
L e M e d i a f o r E q u i t y
Le Media for Equity est un mode
alternative de soutien aux startups
qui engendre également une prise de
participation au capital de l’entreprise.
Dans ce mode de financement, des
groupes média mettent à la disposition
des startups B2C prometteuses des
espaces publicitaires pour dynamiser
leur notoriété. En échange, ils obtiennent
des parts de capital de la startup. Ce
modèle permet aux groupes média de
monétiser différemment leurs inventaires
tout en mettant un pied dans l’univers des
startups. Pour celles-ci, c’est l’occasion
d’accéder à des campagnes massives
dans les médias traditionnels sans avoir à
dépenser de la trésorerie.
Il existe deux modèles de Media for
Equity, celui mené par des fonds
indépendants de Media for Equity,
comme 5M Ventures, et celui mené par les
groupes de média eux-mêmes, comme
L’Express Ventures.
L’ IT f o r E q u i t y
Face à la pénurie de développeurs, l’IT for
Equity est un moyen de faire développer
son produit en échange de parts au
capital.
C’est dans cette logique que le groupe
Noveo a, par exemple, fondé et lancé son
fonds d’amorçage, baptisé NovX Capital.
Le processus est relativement simple.
Après avoir établi le cahier des charges
qui permet de chiffrer le besoin technique,
à l’issue du projet, une facture est émise
puis convertie en équity.
Zoom sur…
Media for Equity et IT for Equity
Depuis quelques années, les exemples de
corporate venture à destination des jeunes
entreprises se multiplient: outre les précur-
seurs Total et SFR, Solvay, Schneider Elec-
tric et Alstom ont abondé un fonds d’Aster
Capital de 105 millions d’euros; GDF Suez
en a lancé un de 100 millions au printemps
sous son nom; Publicis et Orange ont
confié 150 millions à Iris Capital; Lagardère
a apporté 11 millions à Idinvest.
Néanmoins, cette pratique demeure
encore trop marginale. Avec 290 millions
levés en 2013 en France selon Bercy, le
corporate venture ne représente que 10%
du capital-investissement total. L’objectif
est d’arriver par la nouvelle disposition
à 1 milliard en 2017. Un dispositif modifié
d’amortissement fiscal pour l’investis-
sement dans les PME innovantes par les
sociétés a récemment été mis en place par
la publication de la seconde loi rectifica-
tive de finances pour 2014.
17
18. 3 Questions à …
Frédérique Grigolato, PDG de Clic and Walk
Trois ans après sa création sur la Plaine Images, Clic and Walk a réalisé en 2015 une levée de fonds record de 3,5 millions d’euros (en 2013
la société avait déjà réalisé une première levée de fonds de 750 000 € ). L’entreprise, pionnière et leader européenne de la collecte
d’informations marketing et commerciales off-line géolocalisées, va ainsi accélérer son développement européen et renforcer sa R&D.
Pourquoi avoir eu recours à la levée de fonds comme mode de
financement ?
18
Pourquoi avoir eu recours à la levée de fonds comme mode de
financement ?
« Clic and Walk est une start-up innovante qui évolue dans un
nouveau modèle économique. Or, une entreprise de ce type, qui
se développe sur un marché à risques, n’offre pas suffisamment
de garanties aux banques lors du démarrage de l’activité. Il
est donc difficile d’obtenir un prêt conséquent. Dans le cas
de Clic and Walk, nos besoins impliquaient l’accélération du
développement à l’étranger ainsi que des investissements dans
la R&D. La levée de fonds était donc le seul moyen d’obtenir la
somme suffisante en un temps relativement court. Enfin, ce mode
de financement permet de faire entrer au capital d’autres profils
de personnes. »
Comment s’est déroulée l’ouverture du capital ?
« Cela passe par le choix des fonds d’investissement. Plusieurs
facteurs doivent être pris en compte : le stade de maturité de
l’entreprise, la nécessité de réitérer une levée de fonds dans
l’avenir proche, le besoin de faire appel à un fonds régional,
national ou international. En ce qui concerne les futurs
actionnaires, au delà du « bon feeling », il y a une question qu’il
faut se poser : qu’est-ce qu’on attend d’eux ? Il est fondamental de
bien choisir ses futurs associés en fonction de ce vous souhaitez
faire de votre entreprise… »
6
I N T E R V I E W
19. 19
Quels conseils donneriez-vous pour réussir une levée de
fonds ?
« Il s’agit tout d’abord de vendre la vision de l’entreprise d’ici
4, voire 10 ans : c’est ça que les investisseurs achètent ! Cela
comporte la connaissance parfaite de ses capacités et de ses
faiblesses et un travail d’équipe considérable. Il est important
de ne pas se laisser décourager, de s’accrocher. Un refus doit
être l’occasion d’écouter les raisons, d’apprendre à s’améliorer.
Il ne faut pas hésiter à demander des conseils à son entourage,
des témoignages, des avis concernant différents fonds
d’investissement. Enfin, il est capital de se faire accompagner par
un bon avocat lorsqu’il faut établir le pacte d’associés car c’est ça
qui va définir la vie de sa société. »
20. L’ E Q U I T Y- C ROW D F U N D I N G
Pour augmenter le capital d’une entreprise, l’une des dernières évolutions du crowdfunding offre la possibilité de lever des
fonds propres en échange d’une prise de participation au capital par de nouveaux actionnaires. L’equity-crowdfunding est
une solution pour les entreprises trop petites pour intéresser les fonds d’investissement et les business angels mais trop grosses
pour se contenter de l’aide des proches du créateur.
Les investisseurs et les intermédiaires privilégient les projets d’entreprise où la viabilité économique ne fait aucun doute, les
entreprises innovantes et à fort potentiel de croissance.
Plusieurs plateformes se partagent ce marché en France : Anaxago, Wiseed, Finance Utile ou encore Smart Angels.
Il existe deux modèles d’intervention du crowdfunding en capital: l’investissement en direct (proposé par Smartangels) sur le
projet choisi ou bien l’investissement via une holding dédiée à l’opération (Wiseed, FinanceUtile.com, Anaxago). Avantages
de cette dernière: les investisseurs sont mutualisés et représentés par un tiers unique interlocuteur pour l’entrepreneur : le
problème d’un actionnariat trop diversifié ne se pose pas. Créée pour l’occasion par la plate-forme de crowdfunding, elle va
regrouper l’ensemble des investisseurs particuliers et leur permettre d’investir collectivement dans le projet
(et uniquement celui-ci).
20EQUITY-CROWDFUND
7
21. L’equity-crowdfunding est en plein essor.
Sur un total de 152 millions d’euros récoltés
par les sites français de crowdfunding, les
platesformes d’investissement en capital
ont collecté 25,4 millions d’euros, selon le
baromètre de l’Association Financement
Participatif France (FPF) publié le 18 février
2015.
21DING
22. 3 Questions à …
Benjamin Cliquennois, co-fondateur d’Holusion
Créée en 2014, Holusion conçoit, réalise et programme des projecteurs d’hologrammes haut de gamme pour des solutions de
communication innovantes. En octobre 2014, cette entreprise basée à la Plaine Images a entamé une levée de fonds à travers d’Anaxago,
plateforme d’equity-crowdfounding
22
Pourquoi avoir eu recours à l’equity crowdfunding comme
mode de financement ?
« Nous avons choisi ce modèle parce qu’il s’agit d’un système
relativement nouveau qui présente trois avantages. Le premier, c’est
qu’il permet de proposer des parts à un grand nombre de personnes
sans pour autant complexifier le conseil d’administration de
l’entreprise. Ça donne la possibilité d’avoir beaucoup d’investisseurs
sur des petits montants, tout en simplifiant les démarches de
l’entrepreneur (voir le focus « l’equity-crowdfounding, page 20»).
Le deuxième, c’est la rapidité : ça va plus vite qu’avec les fonds
d’investissement classiques car les investisseurs, intéressés aussi par
la défiscalisation, sont les premiers clients de cette plateforme. Enfin,
le dernier avantage c’est bien évidemment la visibilité que cette
plateforme assure à l’entreprise. »
Quelle est la différence entre ce type de crowdfounding
participatif et les autres ?
« Par rapport aux autres types de crowdfunding, l’equity
crowdfunding présente un côté citoyen: il permet notamment
à chacun de rentrer dans l’aventure startup et d’en partager le
succès.»
8
I N T E R V I E W
23. 23
Quels conseils donneriez-vous avant d’entamer une levée de fonds ?
« Tout d’abord : bien préparer son pitch et commencer les démarches
et les rencontres des fonds d’investissement bien en amont. Ensuite,
multiplier les contacts, ne pas s’adresser à un seul fonds d’investissement
et s’appuyer sur des réseaux, comme par exemple Invest’Innove… Enfin,
avoir une vision de l’entreprise à 5 et même à 10 ans, ainsi qu’un plan
concret d’action sur 18 mois pour l’opérationnel à mettre en place. »
24. L E S É TA P E S D E L A
L E V É E D E F O N D S
La levée de fonds est un processus très co-
difié, qui s’organise en phases successives
bien établies. Pour réaliser une levée de
fonds, il faut en effet suivre une procédure
spécifique, méthodique et rigoureuse, qui
se décline en plusieurs étapes.
L a p r é p a r a t i o n
La préparation est une étape essentielle
de la levée de fonds qui nécessite une
vision claire sur la stratégie à venir de
l’entreprise. Avant de contacter les inves-
tisseurs, il est nécessaire de préparer une
série de documents : le pack investisseur.
Celui-ci est classiquement composé de :
- Un business plan
- Un executive summary
- Un pitch d’une dizaine de slides pour une
présentation orale
- Un modèle financier faisant apparaitre
le besoin de financement et la valorisation
de l’entreprise
- Une démonstration de l’offre
L e c i b l a g e e t l ’a pp r o c h e d e s i n v e s t i s s e u r s
Chaque investisseur possède ses propres critères de sélection et sa cible privilégiée d’en-
treprise.
Afin de trouver et solliciter les investisseurs en adéquation avec l’entreprise, plusieurs
éléments peuvent être pris en compte :
- Le stade de son intervention : amorçage, création, développement… ;
- Les montants d’investissements accordés ;
- Les secteurs d’intervention : certains fonds sont spécialisés selon des secteurs d’activité
précis, sur lesquels ils ont alors une expertise et un réseau importants.
- La couverture géographique : intervention à une échelle régionale, nationale, euro-
péenne, ou mondiale.
Plusieurs sources permettent d’identifier les différents investisseurs. Pour les business an-
gels, par exemple, le site de l’association France Angels, qui fédère les réseaux locaux de
business angels, apporte une liste étoffée. Pour les fonds d’investissements, l’AFIC tient un
annuaire de ses membres.
Si les annuaires sont de bons outils, il ne faut pas oublier que le monde du capital investis-
sement évolue très vite.
Il est indispensable de faire des recherches sur internet, de lire des articles sur les levées
de fonds réalisées et de se rapprocher des acteurs économiques locaux.
En outre, de nombreux événements proposent de pitcher des projets devant des investis-
seurs. Une veille constante sur ce type d’événements est essentielle.
24LES ETAPES DE LA LEVEE DE FONDS
9
25. L e p i t c h
L’enjeu d’un premier rendez-vous est de
délivrer les messages clés du pitch.
Le pitch se travaille et s’adapte selon l’in-
terlocuteur et le temps alloué.
De nombreuses répétitions sont néces-
saires pour réussir cette phase du premier
rendez-vous. Il s’agira de séduire, de
donner envie de rejoindre l’aventure de
l’entreprise. Il est également nécessaire
d’anticiper les remarques et questions
afin d’apporter des éléments de réponses
concrets.
De la qualité du pitch dépend l’obtention
de rendez-vous suivants pour approfondir.
Suit une phase plus longue d’analyse,
d’étude de projet et de due diligence.
Il est également possible de faire appel à
un leveur de fonds qui a pour mission d’ac-
compagner les entrepreneurs dans leur
recherche de financements en leur ouvrant
leur réseau et en les conseillant.
L’approche des investisseurs est une
étape capitale pour décrocher un premier
rendez-vous. Il est conseillé de n’envoyer
que l’executive summary avant le dossier
complet aux investisseurs intéressés.
L a d u e d i l i g e n c e
La due diligence représente la procédure de vérification faite par les fonds avant
d’investir dans la société. Ce processus est réalisé par des experts certifiés et permet aux
investisseurs de connaitre l’état de santé de l’entreprise de manière plus transparente et
d’évaluer ses forces et ses faiblesses :
- Validation de la rentabilité estimée en cas de succès.
- Identification des risques associés à l’investissement : juridique, financier, propriété
industrielle, marché, produits et équipe. Clients et fournisseurs peuvent aussi être sollicités.
La durée de la due diligence dépend du type de situation rencontrée (en général
comprise entre un et plusieurs mois).
Cette phase est jalonnée par des passages en comité, qui valident le passage à l’étape
suivante. Le nombre de comités successifs varient selon les structures.
En cas de décision favorable et avant d’entrer dans des négociations plus fines,
l’investisseur rédige une lettre d’intention : la term sheet.
L a T e r m S h e e t
Ce document précise les conditions de l’éventuelle intervention de ou des investisseurs :
valorisation de l’entreprise, conditions financières, conditions juridiques et principales
clauses qui se trouveront dans le pacte d’actionnaires… Si l’entreprise accepte de contre-
signer ce document, une nouvelle négociation démarre pour finaliser la valorisation et
rédiger le pacte.
25
26. L e p a c t e d ’a c t i o n n a i r e s
Le pacte d’actionnaires est un document organisant les relations entre les investisseurs et les associés de l’entreprise. Il s’agit d’une véri-
table négociation entre les différents acteurs qui a pour but de protéger les intérêts de chaque partie.
Les négociations financières concernent plusieurs aspects :
- La valorisation. Il existe des méthodes plus ou moins complexes pour le calcul de cette valorisation. La valorisation finale est avant tout la
résultante d’une négociation ;
- La table de capitalisation et d’évolution du capital, avec de possibles mécanismes de réajustement de la valeur, ainsi que les systèmes
incitatifs pour les salariés ;
- Les conditions de sortie des investisseurs.
L’entrée d’investisseurs au capital s’accompagne également de négociations juridiques sur :
- La modification des statuts de la société ;
- La rédaction du pacte d’associés/d’actionnaires.
L’objectif du pacte d’actionnaires est de prévoir un maximum de situations de la vie de l’entreprise, et l’enjeu est de trouver un équilibre
entre la défense des droits des investisseurs, la défense des droits des actionnaires historiques, et les intérêts de la société.
Il est important de se faire accompagner dans la réalisation de ce pacte.
26
LES ETAPES DE LA
LEVEE DE FONDS
9
27. ZOOM
ZOOM
ZOOM
ZOOM
Il existe plus d’une trentaine d’acteurs
spécialisés dans l’investissement en
capital dans la région Nord-Pas de Calais.
Une liste de ces acteurs est consultable
sur le site Je trouve des fonds propres en
Nord-Pas de Calais
www.jetrouvedesfondspropres.fr
L’ e x e m p l e d e N o r d F r a n c e
A m o r ç a g e
Créé en février 2013 et initialement doté
de 10 millions d’euros, NFA est aujourd’hui
un fonds de 30 millions d’euros. Il est
détenu à 100% par la Région, qui mobilise
des fonds FEDER à hauteur de 21,5 millions
d’euros pour intervenir en fonds propres
dans des PME
Public(s) cible(s) : Création, Amorçage
Présentation de la structure :
Créée à l’initiative de la région Nord-
Pas-de-Calais et détenue à 100 % par
celle-ci, la société de capital-risque Nord
France Amorçage (NFA) accompagne
les jeunes entreprises innovantes. NFA
apporte une solution de financement en
intervenant aux mêmes conditions et aux
côtés d’acteurs privés. L’objectif de NFA,
société de co investissement, est de créer
un levier de financement. Apportant des
fonds propres, NFA va en effet permettre
de convaincre les autres investisseurs
ainsi que les banques de financer ces
projets. C’est d’ailleurs la philosophie
de ce fonds qui prévoit que ce soient les
fonds d’investissement qui orientent les
entreprises vers Nord France Amorçage.
Les outils :
Le fonds Nord France Amorçage
intervient en fonds propres aux mêmes
conditions et en partenariat avec des
sociétés de capital-risque et business
angels agréés. NFA intervient en qualité
d’investisseur minoritaire dans des PME
régionales innovantes, prioritairement
en phase d’amorçage, et avec des
tickets compris entre 50 000 euros et
1 million d’euros au premier tour. NFA a
pour objectif de favoriser le démarrage
et la croissance de jeunes entreprises
dont l’activité présente une innovation
technologique, de services ou d’usages et
créatrice de richesse et d’emplois.
Zoom sur…
les acteurs régionaux
L e c l o s i n g e t l ’a p r è s - c l o s i n g
Le closing concerne le moment où le finan-
cement est réalisé par l’investisseur. Il se
fait à l’occasion d’une assemblée générale
extraordinaire qu’il faut réunir, et lors de
laquelle le pacte d’actionnaires est signé.
Suite à la levée de fonds, les investisseurs
deviennent associés/actionnaires de
la société. À ce titre, ils participent aux
assemblées générales de l’entreprise, et
disposent des droits prévus par les statuts
et le pacte. Il est important de savoir si les
investisseurs s’impliquent dans la gestion
au quotidien de l’entreprise. L’idéal est
de constituer un board qui accompagne
l’entreprise dans le développement.
27
28. 3 Questions à …
Johan Cnossen, chargé de mission
pour Nord France Amorçage - Siparex
Johan Cnossen est chargé de mission pour Nord France Amorçage – Siparex, fonds régional dédié à
l’amorçage d’entreprises innovantes. Ce fonds régional intervient aux côtés du co-investisseur pour soutenir
les entreprises dans les premières phases de leur croissance (amorçage, démarrage et expansion)
28
Quels sont les critères de sélection des entreprises pour Nord France Amorçage ?
« Tout d’abord : être une Petite ou Moyenne Entreprise (au sens de la réglementation européenne) et ne pas être cotée sur un marché
réglementé (au sens communautaire). Ensuite, avoir son siège social ou un site d’exploitation significatif en région Nord Pas de Calais.
Pour une petite entreprise : être en phase d’amorçage, de démarrage ou de post amorçage. Pour une moyenne entreprise : être en
phase d’amorçage ou de démarrage dans les régions non assistées ainsi qu’en phase de post amorçage dans les régions assistées.
L’activité doit présenter un potentiel innovant, créateur de richesses et d’emplois, relevant d’innovation technologiques, d’innovation
de services ou d’innovation par les usages. L’entreprise doit participer à une croissance inclusive, innovante et durable (elle doit être
issue notamment, mais non exclusivement, des domaines d’activités stratégiques définis dans la Stratégie Régionale de l’Innovation
et principalement : Transports ferroviaires, Commerce du futur, Matériaux, Santé Nutrition Alimentation, étant entendu que, si l’intérêt
économique régional le justifie, d’autres secteurs d’activités peuvent être éligibles après étude au cas par cas). Enfin, l’entreprise doit
requérir une certaine intensité capitalistique. »
1 0
I N T E R V I E W
29. Que recherche un investisseur dans un dossier ?
L’investisseur recherche un porteur de projet efficace, de
la barrière à l’entrée (les obstacles que doit surmonter une
entreprise désirant se lancer sur un nouveau marché) et du
potentiel de développement.
Quels conseils donneriez vous à une entreprise pour
convaincre un investisseur ?
Accepter d’être challengée, ne pas être fermée et trop ambitieuse
en terme de première valorisation et enfin, avoir des preuves de
retours clients (lettres d’engagement, marque d’intérêt ou autre...)
29
30. < E u r o Q u i t y >
EuroQuity est un service web, créé par Bpifrance, de mise en relation entre les sociétés françaises, allemandes, belges, plus largement
européennes et les investisseurs. Son objectif est d’accompagner la croissance des PME.
www.euroquity.com/fr#
< J e t r o u v e d e s f o n d s p r o p r e s e n N P d C >
Les partenaires régionaux du Schéma Régional de Développement Economique ont souhaité mettre en place une plateforme régionale
commune chargée d’orienter les entreprises en recherche de fonds vers les outils les plus adaptés à leurs besoins, de les accompagner et,
plus largement, d’identifier leurs problèmes structurels de financement.
www.jetrouvedesfondspropres.fr
< A m b i t i o n C a p i t a l >
Club des acteurs régionaux du capital-investissement hébergé par Lille Place Tertiaire.
www.lilleplacetertiaire.com/ambition_capital
< L’ UNICER >
L’UNICER regroupe des investisseurs régionaux qui apportent aux entreprises de leurs régions des solutions de financement diversifiées à
l’obstacle de l’investissement.
www.unicer.fr
POUR ALLER PLUS LOIN
30
32. Différents modes de financements peuvent intervenir lors de la création et du développement d’une entreprise. Les subventions, prêts et autres aides sont des
modes de financement non dilutifs, contrairement aux levées de fonds qui entrainent une prise de participation d’investisseurs au capital de l’entreprise.
La levée de fonds est devenue un véritable « buzzword » dans l’univers des start-ups. De nombreux entrepreneurs sont ainsi attirés vers ce mode de financement.
Néanmoins, mener une levée de fonds demeure complexe et difficile, long et ne comporte pas que des avantages. En outre, un grand nombre de dossiers ne
trouve pas d’investisseurs. Avant de se lancer dans cette aventure, il est essentiel de s’interroger : un autre type de financement serait-il plus adapté ? Pourquoi
mener une levée de fonds ? Quand ? A quelle hauteur ? … Puis, vient le temps de la préparation.
Ce guide se veut un véritable mode d’emploi pour les entrepreneurs désireux de recourir à ce mode de financement pour créer et développer leur société. Il est
édité par la Plaine Images en complément du Panorama //08 : « Financer la créativité numérique ».
L E V É E S D E F O N D S : M O D E D ’ E M P L O I
Rédaction : Blandine Lebourg / blebourg@plaine-images.fr // Graphisme : Walid Haji / whaji@plaine-images.fr // Directrice de Publication : Pascale Debrock | SEPTEMBRE 2015
L A C O M M U N A U T É D E L’ I M A G E E N N O R D - P A S D E C A L A I S
P L A I N E I M A G E S
99a Boulevard Descat 59200 Tourcoing - Fr | +33 (0)3 20 29 89 50 | contact@plaine-images.fr
www.plaine-images.fr | .@plaineimages | .plaine.images