Après une longue gestation entre 1945 et 1972, qui voit en particulier émerger la "force de dissuasion" française à base d'armes nucléaires, la France se lance massivement dans la production civile d'électricité de fission. Poussée pendant ces décennies par des politiques globalement de talent qui conçoivent vision de long terme, cela aboutit entre 1974 et 1995 à la construction du plus grand parc électronucléaire mondial. Un succès planétaire que les nouveaux dirigeants politiques de la France, à partir des années 1980, vont travailler à nier, puis à démembrer ...

1. © Pierre TARISSI - 2022
110 ans d’électricité en France …
Ce n’est pas parce que
la France stagne depuis 30 ans
qu’elle doit continuer …
Sources d’électricité « pilotables bas CO2 » : fission + hydraulique + (géothermie + certains biogaz)
• En 1910, en France, personne n’a d’électricité …
• Vers 1950, la France produit
moins de 50 TWh par an …
• Aujourd’hui, si on coupe les 550 TWh d’électricité,
la France s’arrête et des millions de français meurent
dans les semaines qui suivent …
• Pour d’obscures raisons, la France n’a plus construit
d’unités de production électrique pilotables
depuis plus de 20 ans, et cela commence à se sentir,
alors que notre consommation d’électricité doit plus que doubler dans les prochaines décennies
pour terminer la « transition énergétique » française !
• Pourtant aujourd’hui, des gens expliquent que :
« Produire en France 1 500 (ou 2 000) TWh par an d’ici 2050 avec une centaine
de tranches fission en plus, c’est totalement impossible et irréaliste … »
• Le besoin est pourtant clair : pour décarboner son économie,
la France a besoin d’environ 1 500 TWh annuels vers 2050, l’affaire d’environ
200 à 250 tranches fission de 1 500 MW pilotables pour « passer les pointes » complétées par 30 GW d’hydraulique …
Source : https://origo-renouvelable.com/fr/retrospective-100-ans-de-consommation-electrique-en-france-et-demain/

2. © Pierre TARISSI - 2022
Production et consommation
électrique en France …
• La puissance de production électrique installée en France en 2018 est d’environ 133 GW, dont :
• 63 GW - 47% - nucléaires (1,8 GW Fessenheim inclus),
• 25 GW - 19% - hydrauliques, dont 8 GW « STEP » ➔ soit 88 GW - 66% « pilotables », qui ont assuré plus de 84% de la production 2018,
• 44 GW - 33% - « autres » (20 pilotables : gaz 12, fuel 3, charbon 3, biomasse 2 et » et 24 « non pilotables » : éoliennes 15, photovoltaïque 9)
• La consommation instantanée varie
de 30 GW à 105 GW (record absolu …) selon la courbe ci-contre
(la consommation baisse d’avril à septembre :
La consommation instantanée ne dépasse 88 GW
que quelques jours dans l’année …
• En faisant tourner au maximum nucléaire et hydraulique,
la France peut produire
une électricité totalement décarbonée plus de 90% du temps,
tous autres moyens de production arrêtés …
• La totalité de l’électricité décarbonée est atteinte
en ajoutant 15 GW fission :
une dizaine de réacteurs à 1 500 MW unitaires sur les 19 sites existants
Eoliennes et champs de PV ne servent qu’à tenter d’atteindre contre vents et marées
l’objectif idéologique « moins de 50% d’électricité nucléaire en telle année … »
en surpayant réglementairement leur production pour les rendre « rentables » !
Source : https://www.rte-france.com/sites/default/files/be_pdf_2018v3.pdf

3. © Pierre TARISSI - 2022
Energie 1978-2020 :
Grandeur et décadence
de la France …
• Entre 1978 et 1995 en France :
• Les émissions de CO2 françaises BAISSENT,
• La consommation d’énergie MONTE,
• Le PIB par tête (= niveau de vie) MONTE,
• On construit massivement des réacteurs nucléaires
• Entre 2008 et 2022 :
• Les émissions de CO2 BAISSENT (moins vite),
• La consommation totale d’énergie BAISSE,
• Le PIB par tête (= niveau de vie) STAGNE ou BAISSE,
• On construit pourtant massivement des éoliennes et champs photovoltaïques
Progrès
2008-2022 : la « sobriété »,
c’est bon, c’est beau, c’est … !
Charbon
Nucléaire
Pétrole
Hydro
ENR
Gaz
!!!

4. © Pierre TARISSI - 2022
Pénuries annoncées …
• Les raisons qui ont réussi à bloquer avec succès le développement de la fission à partir de 1990 …
• … ont aussi créé de toutes pièces l’actuelle crise du « C02 – climat – pénurie énergétique » :
depuis, consommation énergétique et émissions de CO2 mondiales ont continué à grimper allègrement …
• … alors que « Meadows » les avait dénoncées dès 1972 ! C’est ainsi
que s’est créé
de toutes pièces
le plus grave
mais très prévisible
- et prévu -
problème technique
du XXIe siècle !

5. © Pierre TARISSI - 2022
Depuis 1980 :
racines politiques du déclin français …
Sur les « 110 propositions pour la France » de F. Mitterrand (1980) :
• Trois parlent d’énergie :
• La « 38 » est un modèle de « futurologie » :
« L’approvisionnement énergétique du pays sera diversifié. Le programme nucléaire sera limité aux
centrales en cours de construction, en attendant que le pays, réellement informé, puisse se prononcer
par référendum. Les crédits en faveur des énergies nouvelles ou des techniques nouvelles d’exploitation
des énergies traditionnelles (charbon) seront très considérablement augmentés. »
• La « 39 » parle d’« économies d’énergie »,
• La « 40 » instaure un « contrôle citoyen » sur toute décision, en particulier la sécurité nucléaire ;
• La « 17 » et la « 97 » parlent de la « recherche », et lui promettent des crédits jamais concrétisés ;
• Elles font partie des quelques rares propositions qui parlent de science, de technique, d’industrie …
La France est alors à son apogée sur ces disciplines clés du XXIe siècle …
La plupart des autres propositions parlent de sujets abstraits : paix, justice, droits …
La situation actuelle scientifique, technique et industrielle de la France
– sur l’énergie ou le reste – remonte donc très loin …
Depuis, aucun président ou politique influent n’a vraiment remis en cause cette ligne qui privilégie
l’avis immédiat des gens (clé des élections) aux réalités techniques (clé de la prospérité future des électeurs)
Source : https://www.mitterrand.org/110-propositions-pour-la-france.html
Des politiciens soumis
à un calendrier électoral ont du mal
pour assurer la prospérité à long terme

6. © Pierre TARISSI - 2022
Energie 1988-2015 :
L’effort nucléaire
qu’il reste à fournir …
• Entre 1977 et 1993 la France :
• A mis en service 54 réacteurs nucléaires (57 GW)
• Soit ……………….….. 3,3 réacteurs par an ( 3,5 GW)
• En poursuivant à ce rythme dès 1988
et avec des 1 500 MW livrés entre 1996 et 2015 :
• Elle aurait mis en service 63 réacteurs (94,5 GW)
en bonne part surgénérateurs dérivés de SuperPhénix,
• Soit au total : ……………….…………………. 157 GW
complétés par 25 GW hydrauliques : 182 GW en tout
• La France consomme environ tout compris aujourd’hui :
• 260 Mtep par an d’énergie, soit environ 1 000 TWh électriques
Source : https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2019-09/datalab-59-chiffres-cles-energie-edition-2019-septembre2019.pdf
• Soit une puissance en crête nécessaire de 175 GW
(>150% de la moyenne 115 GW pour produire 1 000 TWh/an)
Progrès
Charbon
Nucléaire
Pétrole
Hydro
ENR
Gaz
!!!
La France
« aurait pu être » dès 2015
la première nation
disposant d’énergie
100% « bas carbone »
et hydro-nucléaire
donc quasiment « zéro déchet »
avec zéro éolienne
et zéro panneau PV !
Qu’on ne vienne pas nous dire
« c’est impossible »
ou
« c’est trop tard » !

7. © Pierre TARISSI - 2022
Energie :
France,
Rio, Kyoto
et suites …
Depuis les « COP » 1992 Rio et 1997 Kyoto,
la France a arrêté sa démarche de développement de la fission
qui fonctionnait magnifiquement
pour réduire les émissions de CO2,
mais aucun autre pays n’a fait mieux depuis !
Progrès
Charbon
Pétrole
Hydro
Gaz
!!!
ENR
Nucléaire
1997 : Humanité 10 Gtep/an,
Kyoto : « Il faut réduire les émissions de CO2 »
1974 : Humanité 6,5 Gtep/an
1974-1995 : Enorme effort couronné de succès de la France seule
qui réduit largement ses émissions nettes de CO2
Depuis Kyoto : l’arrêt de SuperPhénix arrête le progrès français
la France a totalement oublié ce qu’elle a réussi …
2020 : Humanité 15 Gtep/an,
COP NN : « Il faut réduire les émissions de CO2 »
Fin années 1960 : le « rapport Meadows » explique déjà
qu’il faut réduire les émissions de CO2 à cause de l’effet de serre