Comprendre l'islam Au Nom d’Allah Le Très-Miséricordieux, Le Tout-Miséricordieux
Mondialisation et territoires quelle approche (Laurent CARROUE)
1. Mondialisation et territoires :
quelques approches
3em partie
Laurent CARROUE
Mardi 27 et mercredi 28 mars 2012
Académie de Nice
2. Les grandes nouveautés des programmes des lycées
• En seconde, au delà des grands thèmes traditionnels (nourrir les hommes, l’eau
comme ressource, l’énergie, la ville, les littoraux, les risques) au cœur des débats
contemporains, nouvelle ouverture sur les mondes arctiques, «nouvelles
frontières» qui permet d’articuler milieux, ressources et enjeux géopolitiques.
• En 1er, réarticule plus efficacement France/ Europe/ Monde en partant du
territoire de proximité puis démarches fonctionnelles valorisant les emboitements
d’échelles. Quitte pour l’Europe/ U. européenne lourdes logiques
institutionnelles.
• Programme de terminale présente deux grandes nouveautés :
– 1er partie entre par «Des cartes pour comprendre le monde». Avec à la fois
approche méthodologique critique et application à la Russie.
– 2em partie : achève par «dynamiques géographiques de grandes aires
continentales» qui combine à partir d’un thème général un zoom spécifique
(Caraïbe, Sahara, Mumbai), une grande thématique centrale et une mise en
comparaison des puissances régionales/ mondiales.
6. H5N1 et SRAS :
Pb du sous-développement sanitaire, social et urbain dans grands foyers asiatiques (chaleur, humidité, promiscuité, pb
habitat et eaux…) favorise passage de la barrière des espèces entre animaux domestiques et humains.
Etudes foyers majeurs de menace (carte précédente) et dynamique de diffusion via le transport aérien.
Question de la montée des logiques d’interdépendance et de la gestion coordonnée des épidémies par OMS et Etats
7. C. Les soubresauts du risque-pays : un monde sous tension vu du Nord
Paradoxalement, cette carte du risque politique vu par les pays occidentaux met en valeur une nette hiérarchie des
pays du sud / des Suds sans doute légitime du point de vue des investisseurs mais qui fait l’impasse sur un phénomène
essentiel : les grands pays occidentaux en gris sur la carte ont été avec l’effondrement du modèle d’accumulation
financière de 2008/2010 les principaux vecteurs de crise et de déstabilisation de l’économie mondiale.
9. Les espaces littoraux et maritimes : un nouvel enjeu de la géopolitique mondiale
Droit international définit couches successives de
souveraineté, des eaux intérieures aux ZEE.
ZEE : processus d’élargissement en cours se traduit
par nouvelles projections de souveraineté de 200 à
350 milles marins. Demandes examinées par par la
Commission des limites du plateau continental de
l’ONU qui étudie validité des arguments.
Certains passages et détroits définis comme
internationaux ou de libre-circulation marchande et
militaire.
Demandes d’extension du plateau continental
satisfaites entre 2001 et 2010 par 10 Etats : Russie,
France (Guyane et Nv Calédonie), Brésil, Irlande,
Australie, Nv Zélande, Norvège, Mexique, Barbade.
Nouvelles demandes à l’ONU par 38 Etats : France
(Kerguelen, Réunion, St Pierre et Miquelon, Antilles,
TAAF), R. Uni (Falkland…), Micronésie, Papousie Nv
Guinée, Japon, Maurice, Afrique du Sud, Malaisie,
Vietnam…
10. L’off shore : les mers,
un nouveau continent ?
Profond – 500 m, ultra-profond : - 1500 M
(- 9 500 m )
Fourniture : 1/3 pétrole, 30 % gaz
Mer du Nord, Golfe de Guinée (Angola,
Nigéria, Congo, Gabon), Brésil, Mexique,
Golfe persique, Australie, Malaisie,
Indonésie…
Mai 2008 : conférence internationale de
Ilulissat (Groenland) sur gestion future de la
Mer arctique.
Conflit France/ Canada sur St Pierre et
Miquelon pour valorisation du plateau
continental : après la pêche, découverte
récente d’hydrocarbures
Mars 2009 : en conflit depuis 6 ans pour
une zone au large de Bornéo, accord
frontalier entre la Malaisie (Petronas) et
Bruneï (Shell et Total)
Pb extension des ZEE à 300 miles
13. Un exemple de création d’un nouveau
droit international : la convention de
Montego Bay sur le droit de la Mer
• Convention des Nations Unies pour le droit de la
mer (CNUDM) créée par AG en nov. 1973. Début
des travaux en 1973 et achèvement en 1982 (9
ans) avec signature à Montego Bay (Jamaïque).
• Entrée en vigueur en 1994 avec la ratification du
60 em Etat et UE signe en 1998.
• Au total, 21 ans entre démarrage des travaux et
mise en œuvre : temporalité trés particulière du
droit international.
• Précise la définition de la mer territoriale, de la
ZEE et du plateau continental et les principes
généraux de l’exploitation des ressources (cf droits
de pêche).
• Création d’un Tribunal International du Droit de la
Mer (TIDM, siège : Hambourg, 21 juges
internationaux) qui complète le travail de
l’Autorité Internationale des Fonds Marins (AIFM)
qui a compétence pour la zone des grands fonds
marins hors des juridictions nationales (ZEE) et
déclarés « biens communs de l’humanité ».
14. Droit maritime international : un
vrai progrès international
Faiblesse de l’OMI basée à Londres
Face aux pavillons de complaisance
qui jouent un rôle majeur et dont
flottes multiplient accidents (marées
noires…)
Renforcement des stratégies de
contrôle des Etats du port dans les
grands pays développés dont l’UE.
Mise en place d’un registre
international des navires et des pays à
risques avec soit interdiction d’accès,
soit mise à l’index.
Possible grâce à mobilisation des
opinions publiques qui pèsent
durablement sur les autorités
politiques, sur les armateurs et les
firmes utilisatrices (cf procès Erika)
16. La piraterie somalienne : un cas
d’école de la désagrégation d’une
société et d’un Etat dans la
mondialisation grise
Sécheresse des années 1980 qui déstabilise les activités
agricoles et pastorales.
Déliquescence progressive de l’appareil d’Etat, montée
des luttes de clans et éclatement politique du pays alors
que mouvements islamistes montent en puissance.
Activité de la pêche traditionnelle ruinée par le pillage
des fonds marins par les grandes flottes de pêches
mondiales après avoir « achat » de « droits de pêche» à
des ministres totalement corrompus.
Déversement massif dans les années 2000 de déchets
industriels toxiques, en particulier italiens (liens entre la
mafia et des éléments de la diaspora somalienne), au
large des côtes dans les fosses marines qui remontent sur
les côtes à l’occasion du tsunami qui ravage l’océan indien
en décembre 2004 empoisonnant une partie importante
des populations riveraines.
Dans ces conditions, le recours croissant à la piraterie
maritime est un moyen rapide et efficace de faire fortune,
ou plus simplement de survivre sur une partie du littoral
en se branchant sur les flux maritimes mondiaux passant
au large des côtes pour rejoindre le canal de Panama.
17. Somalie et corne de l’Afrique orientale : crise, destructuration
et insertion multiforme dans les réseaux d’activités criminelles
18. Sources, approches, bibliographie
1. Historiens et Géographes :
L. Carroué : « Globalisation, mondialisation : clarification des concepts et emboîtements d’échelles», Dossier La Mondialisation,
Historiens et Géographes n° juillet aout 2006.
L. Carroué : « La mondialisation : une géographie à portée de tous ? », Historiens et Géographes, n°413, 2011.
Dossier « Crise et basculements du monde », Historiens et Géographes, n°416 (nov 2011/ janv. 2012) avec « Les nouveaux défis
géoéconomiques, géopolitiques et géostratégiques de l’entrée dans le XXI em siècle » (L. Carroué) puis études Chine (T.
Sanjuan), Brésil (H. Thèry), Inde (JL Racine), Russie (Y. Richard)et Révolutions arabes (M. Lavergne).
2. Publications :
Atlas, mondes émergents, Le Monde Diplomatique, mars 2011.
Foucher M. (2009) : Les nouveaux (dés)équilibres mondiaux, La Documentation photographique, n° 8072, novembre-décembre
2009, Paris.
Grataloup C. (2010) : Géohistoire de la mondialisation. Le temps long du monde, coll. U, Armand Colin, Paris.
Atlas des mondialisations (oct. 2010), Le Monde / La Vie, Paris, 186 p.
Carroué L., Collet D. et Ruiz C. (2009) : La mondialisation. Genèse, acteurs, enjeux, Bréal, Paris.
Carroué L. (2004) : La mondialisation en débat, n° 8037, La Documentation Photo, Documentation française, Paris