L'objectif de cette recherche est d'explorer le lien entre la pollution de l'air et la sclérose en plaques (SEP). La sclérose en plaques est une maladie neurologique progressive chronique du jeune adulte qui entraîne une incapacité physique et cognitive importante. Les taux de SP au N.-B. sont parmi les plus élevés au monde. Une plus grande exposition à la pollution de l'air a déjà été impliquée comme facteur de risque et des études scientifiques fondamentales démontrent que les polluants peuvent traverser la barrière hémato-encéphalique. Nous avons précédemment mené une étude de prévalence et identifié la variation régionale de la prévalence de la SP au Nouveau-Brunswick. Pour explorer cette variabilité géographique, nous avons comparé les niveaux de pollution de l'air et la prévalence de la SEP à l'aide de données hébergées à l'IRDT-NB. Nous avons stratifié les cas de SEP par géographie, dans l'une des trente-trois communautés du Conseil de la santé (HCC), et attribué des niveaux de pollution atmosphérique à long terme (c.-à-d. particules <2,5 µm (PM2,5), dioxyde d'azote (NO2), dioxyde de soufre (SO2) et ozone (O3)), du Consortium canadien de recherche en santé environnementale en milieu urbain (CANUE) à chaque HCC. Les niveaux moyens de polluants étaient tous inférieurs aux normes canadiennes établies de qualité de l'air. Nous avons constaté que les PM2,5 étaient positivement associées à la prévalence de la SEP. Nos résultats offrent des preuves supplémentaires d'un lien entre les PM2,5 ambiantes et la SM, même dans les régions à faible niveau de pollution atmosphérique comme le Nouveau-Brunswick.

1. Pollution atmosphérique et sclérose en plaques :
une étude écologique
26 janvier 2022
Dre Sandra Magalhaes
Associée de recherche
Épidémiologiste

2. CONTEXTE

3. Sclérose en plaques
wikimedia.org wikipedia.org
Modifié http://www.my-ms.org/
EDSS (ÉCHELLE ÉTENDUE DU STATUT D’INVALIDITÉ)
Fonction
neurologique
normale
Absence de
handicap, avec
seulement des
signes minimes
Handicap
minime
Handicap
modéré
Handicap
plutôt
grave
Grabataire et
incapable de
communiquer
efficacement ou de
manger/d’avaler
Handicap qui
entrave la pleine
réalisation des
activités
quotidiennes
Aide
nécessaire
pour
marcher et
travailler
Essentielle
ment
confiné au
fauteuil
roulant
Confiné au
lit ou au
fauteuil
roulant
MORT

4. Qui développe la sclérose en plaques?
• Un pic d’incidence est observé chez les personnes âgées de 30 à 50 ans.
• Les femmes sont de deux à trois fois plus susceptibles de la développer.
• Effet du mois de naissance :
• Le risque est le plus élevé pour les personnes nées en mai (nord) et en
novembre (sud).
• Gradient latitudinal :
• Il n’y a pas de lien cohérent avec la SEP.
4

5. Distribution de la SEP à l’échelle mondiale
5
Prévalence par 100,000
ménages
LA SEP VIT LÀ OÙ VOUS VIVEZ.
Au Canada, le risque de développer une sclérose en
plaques est plus élevé que dans tout autre pays.

6. Distribution de la SEP au Canada
6
5,6
1994-2001
9,77 (8,00-11,9)
1995-2010
11,4 (10,7–12,0)
1998-2006
13,3 (12,6, 14,0) en 2007
19,4 (18,5, 20,3) en 2010
16,5 (15,8-17,2)
2001-2013
7,8 (7,6-8,1)
1996-2008
16,6 (15,7-17,5)
2001-2014

7. Distribution de la SEP au Nouveau-Brunswick
14,4
(12,7-16,0)
18,1
(16,1-20,1)
19,7
(17,6-21,8)
19,7
(15,8-23,6)
24,6
(18,6-30,6)
10,9
(8,6-13,2)
12,4
(9,2-15,7)
Incidence
pour
100
000
années-personnes

8. Facteurs de risque environnementaux
• Latitude/Lieu de résidence
• Mononucléose infectieuse/virus d’Epstein-Barr
• Vitamine D
• Exposition au soleil
• Masse corporelle
• Tabagisme
• Pollution atmosphérique?
8

9. Preuve du rôle de la pollution atmosphérique
• L’urbanisation est associée à la SEP.
• La pollution atmosphérique a une incidence sur le système immunitaire et les
fonctions cérébrales.
• Des études portant sur divers polluants établissent un lien avec
l’augmentation du nombre de cas de sclérose en plaques et la progression
de la maladie, bien que les résultats soient contradictoires.
9

10. OBJECTIF DE LA
RECHERCHE :
Explorer le lien entre la pollution
atmosphérique et la SEP au
Nouveau-Brunswick.

11. MÉTHODOLOGIE

12. Institut de la recherche, des données et de la formation du
Nouveau-Brunswick (IRDF-NB)
• Réaliser des travaux de recherche objectifs, rigoureux et
fondés sur des données probantes et mener des
évaluations de programme pour aider le gouvernement du
Nouveau-Brunswick (GNB) à planifier et à élaborer des
politiques.
• Héberger des données de programme dépersonnalisées
dans un réseau de recherche hautement sécurisé
(Fredericton, Moncton et Saint John) en tant que
consignataire de données, et donner accès à ces
données.
• Recevoir, associer, héberger et analyser les
renseignements personnels fournis par les utilisateurs par
l’entremise d’essais cliniques, d’études d’observation, de
dispositifs, etc.
12

13. Définition de l’exposition à la pollution atmosphérique
• Les données ont été obtenues auprès du CANUE (Canadian Urban
Environmental Health Research Consortium; canue.ca/?lang=fr).
• Quatre polluants ont été examinés :
• Particules en suspension <2,5 µm (PM2,5)
• Dioxyde d’azote (NO2)
• Dioxyde de soufre (SO2)
• Ozone (O3)
• Le taux de polluants à long terme a été obtenu pour chaque code postal au
Nouveau-Brunswick.
• Le taux de polluants a été obtenu à l’aide de données satellitaires et de
modèles de régression.
13

14. Détermination des cas
• Les cas de SEP ont été déterminés à partir des données du Système canadien de
surveillance des maladies chroniques (SCSMC).
• Le SCSMC utilise des données administratives liées entre elles de façon uniforme et
comparable dans toutes les administrations afin de permettre la présentation en temps
opportun des rapports nécessaires à la planification et à l’évaluation des politiques et des
programmes.

15. Algorithme de cas de sclérose en plaques du SCSMC
• Une hospitalisation ou cinq consultations médicales en deux ans en raison
de la SEP.
• D’autres algorithmes ont été mis à l’essai.
• Tout groupe de trois réclamations et plus en raison de la SEP
• Définition en fonction du temps
• Intégration des données d’ordonnance
Sensibilité Spécificité Valeur prédictive
positive
Valeur prédictive
négative
Saskatchewan :
Al-Sakran (2018)
91 %
(81,2-94,6)
99,0 %
(96,4-99,9)
98,9 %
(96,1-99,9)
91,7 %
(87,2-95,0)
Ontario :
Widdifield
(2015)
84,2 %
(79,7-88,8)
100 %
(99,9-100)
86,0 %
(81,6-90,3)
99,9 %
(99,9-100)

16. Géocodage des cas
• Géocodage effectué à partir des données de la base de données sur la
population
• Registre de tous les résidents du Nouveau-Brunswick qui ont demandé
une carte d’assurance-maladie
• Caractéristiques démographiques de base
• Indique les périodes admissibles et non admissibles (et pourquoi)
• Fichier d’adresses comprenant les anciens lieux de résidence

17. Conception de l’étude
• Conception de l’étude écologique
• Les données ont été regroupées en fonction des
33 communautés du Conseil de la santé du
Nouveau-Brunswick.
• Les taux de polluants atmosphériques et la
prévalence de la SEP en 2011 ont été
cartographiés à l’aide d’ArcGIS et analysés à
l’aide du logiciel SAS.
• Les associations entre les taux moyens de
polluants atmosphériques et la prévalence de la
SEP à l’échelon des communautés du Conseil de
la santé du Nouveau-Brunswick sont déclarées.
17

18. HYPOTHÈSE DE
RECHERCHE :
Les communautés du Conseil de
la santé du Nouveau-Brunswick
présentant des taux de polluants
atmosphériques plus élevés auront
une prévalence plus élevée de
SEP.

19. RÉSULTATS

20. Variation dans les polluants atmosphériques au Nouveau-Brunswick
• Variation régionale observée dans les taux de polluants
• Les taux moyens de polluants dans toutes les régions sont bien inférieurs
aux normes canadiennes établies en matière de qualité de l’air.
20
Moyenne
annuelle de PM2,5
(en µg/m3)
Moyenne
annuelle de NO2
(en ppb)
Moyenne
annuelle de SO2
(en ppb)
Moyenne
annuelle de O3
(en ppb)

21. Variation dans la prévalence de la SEP
• 1 532 cas prévalents de SEP ont été
cernés au Nouveau-Brunswick en 2011.
• Prévalence : 261 pour 100 000.
Intervalle de confiance à 95 % : 229-
301.
• Dans l’ensemble du Nouveau-Brunswick,
la prévalence de cas de SEP varie
grandement.
• Bouctouche et Neguac présentent la
prévalence la plus faible, et
Campbellton et Perth-Andover, la plus
élevée.
21
pour 100 000

22. Association entre les polluants atmosphériques et la prévalence de
la SEP
• Les communautés du Conseil de la santé du Nouveau-Brunswick ayant un
taux de PM2,5 plus élevé présentent une prévalence plus élevée de SEP.
• Lorsque tous les polluants ont été examinés ensemble, seules les PM2,5 ont
été associées à la prévalence de la SEP.
• Les résultats sont restés significatifs après ajustement en fonction de l’âge,
du sexe et du revenu.
22
O3
SO2
NO2
PM2.5
Parameter
0.93 (0.86, 1.02)
0.50 (0.16, 1.53)
0.74 (0.62, 0.88)
1.59 (1.31, 1.93)
(95% CI)
Odds Ratio
.15 .5 1 1.5 2
Polluant Rapport de prévalence
(intervalle de confiance :
95 %)

23. Résumé
• Quatre polluants ont été pris en compte et seules les PM2,5 ont été associées
à une prévalence plus élevée de la SEP.
• On a avancé que l'exposition aux PM2,5 aurait un incidence négative sur la
fonction immunitaire et altérerait l'intégrité de la barrière hémato-
encéphalique.
• Points forts : sources de données fondées sur de grandes populations,
collecte prospective, données détaillées sur la pollution, définition de cas
validée.
• Limites : analyse régionale, l’algorithme n’est pas un diagnostic clinique
(étalon de référence), ne peut pas définir l’incidence de la maladie.
• Les résultats justifient un examen plus approfondi en utilisant l’attribution de
l’exposition individuelle dans le cadre d’une étude cohorte fondée sur la 23

24. Merci!
Des questions?
Remerciements pour le financement :
sandra.magalhaes@unb.ca