L’objectif de cette étude de recherche était d’explorer les besoins des aînés vivant dans la Première Nation d’Elsipogtog (la plus grande communauté des Premières Nations au Nouveau-Brunswick) et de comprendre les services et le soutien dont ils ont besoin pour continuer à vivre dans leur propre maison le plus longtemps possible. On estime que la population des aînés des Premières Nations du Canada va monter en flèche au cours de la prochaine décennie. Cette recherche est donc opportune et cruciale. Une approche unique de recherche a été mise au point, faisant appel à une équipe de recherche communautaire. Cette équipe intergénérationnelle était composée principalement de Mi'kmaq d’Elsipogtog. L’équipe a été préparée par une série de séances d’éducation, en menant des entretiens approfondis auprès de trente aînés dans leur propre langue, le mi'kmaq, ainsi que par l’élaboration et la mise à l’essai d’un outil d’évaluation visant à permettre aux personnes âgées de rester à la maison pour la vie. Cette approche a permis de créer un environnement sûr sur le plan culturel, avec pour résultat des données riches, des descriptions approfondies et de nombreuses histoires qui ont donné une image claire des besoins des participants. Cette étude a permis de dégager cinq grandes constatations : 1) la solitude, 2) les mauvaises conditions de logement, 3) la peur, la sûreté et la sécurité, 4) l’insécurité alimentaire, et 5) l’absence d’un continuum de soins de longue durée dans la communauté – le besoin de vivre à la maison ou dans un foyer de soins pour aînés avec services de soutien dans la communauté (pour maintenir la culture, la langue, les amis, la famille, les aliments familiers et les cérémonies). L’étude a abouti à la mise en œuvre d’un programme de de repas à emporter pour lutter contre l’insécurité alimentaire et d’un programme d’éducation aux soins de longue durée intitulé « Vision d’Eva » pour mieux gérer la démence et les soins de fin de vie. Cette étude de recherche a donné lieu à une relation forte et solide entre les Autochtones et les non-Autochtones qui ont partagé un objectif commun et ont fait preuve de confiance et de respect les uns envers les autres dans le cadre de la réalisation de cet objectif. Cette étude peut être appliquée à d’autres communautés des Premières Nations du Nouveau-Brunswick, en utilisant l’outil d’évaluation visant à permettre aux personnes âgées de rester à la maison pour la vie pour déterminer les besoins des aînés et prendre ensuite des mesures en conséquence. Notre objectif plus large consiste à mettre au point un modèle de programme de continuum de soins de longue durée adapté à la culture pour les communautés des Premières Nations.

1. Eimeg Tan Tleiaoltieg : À la maison pour la
vie : Soutien aux aînés de la Première
Nation d’Elsipogtog
Présentation au gouvernement du
Nouveau-Brunswick, le 30 mars 2022
Par : L’aînée Donna Augustine et la
Dre Jennifer Dobbelsteyn

2. Introduction
• Donna/Jennifer
• Contexte
• East Coast Drums - There are Drums, chanté
par : Donna Augustine
• Présentation de la Première Nation
d’Elsipogtog - River of Fire - lever/coucher
du soleil - espoir

3. Vue d’ensemble
Objectif
Étapes déterminantes
Constatations
Nouveaux programmes
Outil d’évaluation
Répercussions
Prochaines étapes
Questions

4. Objectif
L’objectif de cette étude de recherche était
d’explorer les besoins des aînés vivant dans
la Première Nation d’Elsipogtog et de
comprendre les services et le soutien dont
ils ont besoin pour continuer à vivre dans
leur propre maison le plus longtemps
possible.

5. Étapes déterminantes
1. Réaliser l’étude de recherche.
2. Élaborer, mettre en œuvre et évaluer de
nouveaux programmes fondés sur les
résultats de la recherche.
3. Créer et tester l’outil d’évaluation « À la
maison pour la vie ».

6. Mener les recherches
• Poser les bonnes questions, de la
bonne manière, aux bonnes
personnes et dans la bonne
langue pour obtenir les réponses
à nos questions.
• La sécurisation culturelle et
l’équipe de recherche
communautaire sont les clés de
la collecte de données
approfondies.
• Explorer, comprendre, agir.

7. Constatations
Insécurité alimentaire
« Ce serait bien d’avoir Un service de repas à
domicile pour les personnes vivant seules qui
ne peuvent pas cuisiner elles-mêmes. »
« La banque alimentaire n’était pas
adéquatement gérée et, pourtant, cela aurait
pu nous aider davantage, car nous avons un
revenu limité. »
« Un service de repas à domicile - on devrait
en avoir un ici. »

8. Mauvaises conditions de logement
« La maison est assez vieille et a besoin de
quelques réparations, les armoires doivent être
réparées, la salle de lavage est au sous-sol et la
salle de bain est trop petite. »
« Nous avons besoin d’aide pour l’entretien, des
choses que je ne peux plus faire seul. Je dois
compter sur quelqu’un d’autre, même pour
nettoyer la cour. »
« Pour continuer à vivre dans ma maison, j’ai
besoin d’aide pour l’entretien de la maison, de
portes plus larges, d’une rampe et d’une douche
à l’italienne. »
Constatations

9. La solitude
« Personne ne vient me voir. »
« Personne ne se soucie de me visiter ou de
prendre de mes nouvelles. »
« Je me sens très seule. Ma mère, mon père et
mon conjoint, décédé, me manquent. Tout
allait bien quand ils étaient tous là. »
« Ça serait bien d’avoir la compagnie de
jeunes personnes; d’avoir quelqu’un à qui
parler. »
Constatations

10. Peur, sécurité, sûreté
« J’ai peur des étrangers et je garde ma porte verrouillée
en tout temps. »
« Mes rideaux sont toujours fermés. J’ai peur que
quelqu’un vienne regarder dans ma fenêtre la nuit. »
« Certains jours, j’ai peur et je ne veux aller nulle part
seule. »
« Je m’inquiète pour tout. Je m’inquiète pour les enfants et
les petits-enfants. Je prie pour que les adolescents ne
sombrent pas dans la drogue et l’alcool. J’ai peur que
quelqu’un entre chez moi le soir quand je suis seule. »
Constatations

11. Absence de continuum soins de longue durée - Centre de vie
assistée
« Nous aimerions avoir notre propre foyers de soins dans la
réserve, ou peut-être un centre de vie assistée. Ce serait
bien que mes petits-enfants puissent prendre une marche
et venir me rendre visite, et me parler dans ma langue. »
« Je voudrais être dans un foyer de soins. J’adorerais que ce
soit le cas ici, que nous ayons suffisamment de travailleurs
formés et que nous créions des emplois. »
« On ne peux pas rester à la maison quand on es malade. On a
besoin de soins infirmiers, d’être nourri et de recevoir des
médicaments. On parle d’un chez-soi ici, mais je n’y crois
pas. Être seul à la maison, ce n’est pas une partie de plaisir. Il
n’y a personne pour prendre soin de nous. »
« Si nous avions un foyer de soins ici, nous pourrions parler
notre propre langue, et des gens de ma propre
communauté pourraient s’occuper de moi. J’emménagerais
dans un foyer. »
« Si nous avions un foyer à Elsipogtog, il faudrait prévoir une
pièce pour les cérémonies de purification par la fumée et les
cérémonies du calumet et où les responsables peuvent venir
faire ces cérémonies. »
Constatations

12. 1. Repas à emporter
2. La vision d’Eva
Programmes

13. Fondés sur des données probantes
5 composantes
5 questions par composante
Échelle de Likert à 3 points
Mettre en œuvre et tester pour valider
Extensibilité
Eimeg Tan Tleiaoltieg : L’outil
d’évaluation « À la maison
pour la vie »

14. Répercussions
Coproduction de la recherche
Une image claire et fondée sur des données probantes des besoins des aînés
Des programmes de bien-être mental sont nécessaires pour les aînés
Les besoins prioritaires sont la sécurité alimentaire et l’éducation des
soignants
À la maison pour la vie a trois sens
L’évolution démographique et le nombre croissant d’aînés ayant des besoins
complexes en matière de soins témoignent d’un besoin immédiat d’un milieu
de vie culturellement adapté dans la communauté.

15. Programme de formation des formateurs
pour apprendre aux fournisseurs de soins
de santé autochtones du Nouveau-
Brunswick à utiliser l’outil d’évaluation « À
la maison pour la vie » pour cerner les
besoins des aînés et établir des priorités
dans la planification des programmes.
Nous ne pouvons plus faire fi des besoins en
soins de longue durée des aînés
autochtones. Ils doivent vieillir sur place
dans leur propre communauté. Il nous faut
créer un continuum de soins de longue
durée adaptés à la culture des Premières
Nations. Ces aînés doivent pouvoir vieillir
de manière juste, digne et saine. Les aînés
ont dit ce qu’ils avaient à dire.
Et ensuite?

16. C’est une chose de cerner les besoins
et les problèmes auxquels sont
confrontés les aînés autochtones et de
mettre en place des programmes pour
y répondre, mais il est encore plus
important de cerner le problème sous-
jacent plus vaste, soit l’absence d’un
continuum de soins de longue durée
adapté à la culture des peuples
autochtones au Canada.
Message à retenir

17. Questions et réponses