Une actualisation du plan de gestion de la Ville de Liège qui démontre, une nouvelle fois, l'incapacité de la majorité d'utiliser correctement cet outil.
Le périodique que je diffuse dans mon quartier. Bilan de la mandature pour G...
Plan de gestion 2017
1. Actualisation du plan de gestion 2017
« Quand une majorité de 30 ans n’apprend pas de ses erreurs »
Nous voici confronté à une nouvelle actualisation du plan de gestion de la Ville de Liège. Rare sont
ceux qui, dans cette assemblée, n’ont pas déjà dû se pencher sur cet exercice contraignant, mais
pourtant fort utile.
Le MR a indiqué sa disponibilité pour travailler, d’une manière constructive, à l’élaboration de
l’actualisation du plan de gestion. Nous n’avons cependant été convié à aucune réunion.
Premier constat : l’analyse des mesures du précédent plan de gestion
Le collège établit un bilan de 15 mesures d’économies de dépenses et de 4 mesures de recettes
supplémentaires. Deux mesures (une en dépense et l’autre en recette) ne sont pas rencontrées.
Pour les mesures pour lesquelles le collège mentionne une rentabilité budgétaire, on atteint un
gain annuel au budget ordinaire de 2.706.000 €.
Pour les recettes – des augmentations de taxes et redevances – le gain budgétaire annuel s’élève à
4.233.000 €.
61 % de la rentabilité des mesures du dernier plan de gestion vient donc de taxes et redevances.
Deuxième constat : « ce n’est pas de ma faute »
Une nouvelle fois, le collège reporte la faute sur le niveau de pouvoir fédéral. Le « tax shift »
notamment est pointé du doigt. Il est vrai qu’une majorité qui fait porter la majorité des efforts
(61 % pour rappel) de son dernier plan de gestion sur les Liégeoises et Liégeois démontre
clairement ne pas vouloir améliorer le pouvoir d’achat de ses concitoyens.
Il y a deux attitudes face aux réductions de taxes fédérales, soit on les accompagne pour amplifier
les effets et s’inscrire dans une dynamique positive ; soit on s’en sert pour apporter une trop facile
justification politicienne. Le citoyen appréciera.
En attendant, que fait la Wallonie pour, comme en Flandre depuis longtemps et à Bruxelles très
bientôt, procéder à l’enrôlement du précompte immobilier ?
Troisième constat : Hors pensions, la Ville est en boni !
La gestion publique, c’est prévoir autant que possible et apporter les réponses nécessaires aux
situations rencontrées, fussent-elles issues de mauvaises décisions politiques prises jadis.
En l’occurrence, la Ville n’est ni responsable des décisions prises par le Ministre Daerden pour
assurer la pérennité, jadis, de l’ONSS-APL, aujourd’hui de l’ORPSS, ni exonérée de sa responsabilité
première d’assurer que ses anciens agents bénéficient d’une pension.
Affirmer « hors pensions, la ville est en boni » est une ineptie, un manque de responsabilité
politique, une justification politicienne.
Quatrième constat : On reporte l’effort sur les générations futures
Nous avions connu l’échelonnement à long terme de la dette Belfius afin d’amener, je cite « le
budget à l’équilibre pour les années 2015-2019 ».
2. Cette ficelle « camouflée » derrière la bonne excuse de l’intérêt de revoir la dette Belfius pour
profiter de la baisse des taux actuelle dissimulait très mal la réalité : pour cinq années de gain, les
Liégeoises et Liégeois paieront plus pendant 13 ans ! Il leur en coûtera plus de 10 M €.
Quant à la cotisation de responsabilisation pension, les masques sont tombés dès 2015 via ce que
le collège appelait pudiquement une « externalisation » (…sur les générations futures).
Pour 2015 et 2016, les emprunts contractés par la ville (44,6 M €) génèrent une charge de 1,28 M
€ dont 73 % sont à sa charge. Année après année, chaque emprunt supplémentaire de 30 M € va
venir gonfler la dette et la charge pour la ville, handicapant les politiques favorables aux citoyens
ou obligeant le recours à des taxes et redevances croissantes.
Et tout ceci, sans oublier que l’intervention de la Wallonie pour les pensions du passé (450 M €)
sera épuisée en 2022.
C’est aujourd’hui qu’il faut prendre les décisions pour ne pas handicaper demain, comme le fait
courageusement le gouvernement fédéral. La majorité manque de courage, une fois de plus.
Cinquième constat : des économies optimistes
On croit rêver à la lecture de certaines mesures pour lesquelles l’économie repose uniquement sur
les ETP « récupérés » et « réaffectés ailleurs ».
Le collège ne licencie pas, c’est fort heureux et nous saluons cette dynamique, mais la
réaffectation du personnel ne permet aucunement d’assurer l’économie annoncée.
Certes, les agents réaffectés remplaceront des départs naturels sans engagement compensatoire…
mais un agent jeune, nouvellement engagé, coûtant moins cher qu’un agent expérimenté, les
économies paraissent trop optimistes.
Sixième constat : des économies virtuelles
La mesure 3 vaut son pesant d’or. Nous avons droit théoriquement à une subvention pour 39
gardiens de la paix… nous en avons 24. 19 sont présents, 12 sont pris en charge par la zone de
police…
Conclusion : « le choix de ne pas disposer du nombre de gardiens de la paix génère une
économie ». Une économie sur une dépense que l’on ne fait pas sans doute… ?
Septième constat : haro sur les propriétaires qui améliorent leur bien.
Récemment, certains s’inquiétaient d’une recommandation de la Banque nationale de Belgique
concernant une possibilité offerte aux banques de limiter les emprunts hypothécaires à 80% de la
valeur d’un bien immobilier.
Aujourd’hui, votre majorité de gauche prend la décision d’affaiblir les propriétaires liégeois qui
pouvaient bénéficier d’une remise pendant 4 ans de la majoration des additionnels communaux
au précompte immobilier en cas de rénovation.
Bravo, avec un gain annuel de 37.500 €, votre mesure de limitation à deux ans est un magnifique
signal aux propriétaires qui améliorent leur bien être… ou parfois celui d’un locataire !
3. Huitième constat : l’équité fiscale peut-elle camoufler l’absence de mesures fondamentales ?
Au nom d’une certaine équité fiscale, la mesure 26 vise à actualiser l’assiette cadastrale,
notamment pour les biens renseignés « sans confort » (28.000 biens à Liège). Chaque bâtiment
permettrait une recette financière de 88 € permettant un gain net estimé entre 1,3 M € (2018) et
4 M € (2022).
Outre l’imprécision sur l’impact réel de la mesure pour le citoyen (pour rappel, les additionnels
communaux ne sont qu’une partie de l’imposition immobilière), nous dénonçons une nouvelle
attaque sur les propriétaires, souvent de petits propriétaires, qui ont rénové sans grand moyen
des habitations dénuées de tout confort. La majorité s’attaque encore et toujours, au pouvoir
d’achat des Liégeoises et Liégeois.
Mais derrière l’équité fiscale, la majorité cache l’absence de mesures de gestion fondamentales.
On se limite à des mesurettes dans l’attente des élections et on laisse aux suivants le douloureux
exercice d’une réforme qui rendra de l’élan à la cité ardente.
Pas une seule convention n’est remise à plat, le mécanisme des subsides reste tel quel, pas de
réflexion sur le besoin d’une réforme de l’organisation de l’enseignement communal ? Devons-
nous encore tout assumer ou trouvons-nous des synergies avec d’autres pouvoirs organisateurs
publics ?
Neuvième constat : On ne voulait pas des sanctions administratives communales… mais on ne s’en
prive pas.
La mise en œuvre des SAC en matière d’arrêt et stationnement permettrait une rentrée annuelle
de 1,1 M €.
Quand il s’agit d’argent, la majorité renonce aisément à ses fondamentaux et à ses oppositions
politiciennes…
Dixième constat : des prévisions fantaisistes contredites par les chiffres des comptes.
Le tableau des projections pluriannuelles a démontré, par le passé, l’impossibilité de la majorité de
le respecter. En se limitant à des projections simplement indexées, le collège démontre qu’il
n’utilise pas cet outil de manière optimale et dynamique. Les écarts jadis constatés d’une année à
l’autre ont parfois avoisiné 15 %...
Un seul exemple suffit, celui des dépenses de fonctionnement dont le collège entend limiter
l’augmentation à 1 % par an…
En 2016, elles augmentent de 6,76 %. Le budget prévoit une augmentation de 4,37 % en 2017…
En moyenne, ces dépenses ont augmenté de 1,38 % entre 2013 et 2016.
Michel Péters
Conseiller communal
23/6/2017
Comptes 2013 Comptes 2014 Comptes 2015 Comptes 2016 Budget 2017 Estimation 2018 Estimation 2019 Estimation 2020 Estiation 2021 Estimation 2022
54,846 54,586 54,211 57,873 60,4 59,1 59,7 60,3 60,9 61,5
-0,47% -0,69% 6,76% 4,37% -2,15% 1,02% 1,01% 1,00% 0,99%
5,52%