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X-40-25 1
Créer une culture de performance en misant
sur les talents des employés
GIGNAC Marie-FĂ©licitĂ© – ConseillĂšre senior, dĂ©veloppement organisationnel, AĂ©roports de MontrĂ©al
(ADM). Marie-FĂ©licitĂ© s’est spĂ©cialisĂ©e depuis 20 ans en dĂ©veloppement organisationnel, dont les
10 derniÚres années au sein de grandes entreprises multinationales et canadiennes. Elle se distingue par
sa capacitĂ© Ă  analyser le positionnement stratĂ©gique d’une organisation et Ă  crĂ©er des stratĂ©gies
ressources humaines crĂ©atives pour pleinement tirer parti du potentiel humain d’une entreprise et ainsi
créer une valeur tangible pour toutes les parties prenantes.
1 Contexte Ă©conomique et talents
Aujourd’hui Ă  MontrĂ©al, la plus grande ville du QuĂ©bec et la deuxiĂšme plus grande
agglomĂ©ration du Canada, le contexte Ă©conomique, Ă  l’image du reste du monde, dĂ©peint un
nouveau modus vivendi qui s’établit sur une Ă©conomie numĂ©rique et verte, connectĂ©e aux
réseaux mondiaux et rythmée par la mondialisation. La création de richesse se fonde sur la
crĂ©ativitĂ© et le talent. L’individu devient alors la principale ressource de notre Ă©conomie
(Tableau 1.1).
Tableau 1.1 Nouveau contexte économique des organisations à Montréal1
Ancien modĂšle Nouveau modĂšle
1
www.sdemontreal.com : Stratégie développement économique de Montréal 2011-2017.
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– ActivitĂ©s Ă©conomiques industrielles
– Investissements financiers et matĂ©riels
– Installations physiques en zones
industrielles
– Transport de marchandises et personnes
– ActivitĂ©s Ă©conomiques, numĂ©riques et vertes
– Attraction des talents
– Installations virtuelles et rĂ©seaux
– MobilitĂ© des idĂ©es et mobilitĂ© durable
Comment s’adaptent nos organisations pour tirer parti de la principale richesse de notre
Ă©conomie locale : nos ressources humaines ?
La premiĂšre tendance que l’on dĂ©note au sein de nos organisations, c’est l’importance et la
prioritĂ© donnĂ©es aujourd’hui Ă  la gestion des talents et c’est un signe que nos entreprises ont
bien compris oĂč se situaient leurs principaux enjeux stratĂ©giques et moteurs de richesse.
La deuxiùme tendance que l’on peut remarquer, c’est la transformation de la notion de talent et
de l’approche de dĂ©veloppement et d’utilisation des talents au sein de nos entreprises. En effet,
les entreprises qui sont les plus avant-gardistes Ă  ce niveau sont celles des secteurs
informatiques, du jeu, de la culture, et des secteurs financiers et pharmaceutiques.
Les organisations plus conservatrices, telles que les villes, le gouvernement et les services
publics en général, amorcent également ce virage.
1.1 DĂ©finition du talent
Un talent naĂźt d’une aptitude si prĂ©sente chez un individu qu’elle influence sa façon d’agir de
façon si naturelle qu’il est souvent difficile de s’en rendre compte. Un talent, c’est ce que la
personne fait mieux que les autres grùce à des aptitudes innées et particuliÚres.
Reconnu et développé par du savoir et du savoir-faire, le talent devient une force. Lorsque
l’employĂ© joue un rĂŽle qui lui permet d’utiliser ses talents et de les dĂ©velopper, il devient
encore meilleur dans ce qu’il sait faire de mieux.
1.2 Miser sur les forces
Depuis 20 ans, les études issues de la psychologie positive ont démontré que la performance et
la productivitĂ© d’un individu Ă©taient largement augmentĂ©es lorsqu’on misait sur ses forces.
Jacques Forest2
a bien explorĂ© dans ses Ă©tudes l’impact d’une stratĂ©gie misant sur les forces des
employés comme levier de productivité et de rentabilité économique importante des
organisations. Il explique comment les entreprises qui réussissent à mobiliser leurs employés
autour de leurs besoins d’autonomie, de compĂ©tences et d’affiliation sociale en les faisant
travailler dans leurs forces maximisent leur productivité.
2
Jacques Forest, Ph.D, Psychologue organisationnel et CRHA, chercheur au CIRANO (Centre
interuniversitaire de recherche en analyse des organisations) et professeur au département
d’organisation et ressources humaines de l’École des Sciences de la Gestion, UniversitĂ© du
Québec à Montréal. https://www.youtube.com/watch?v=-0MFNJwkMcc
X-40-25 3
D’ailleurs, Louise Beaudoin3
nous le dit bien : le plus grand potentiel de croissance d’un
individu réside dans ses forces et non dans ses faiblesses.
Miser sur les forces de chacun, c’est rentable
4
!
Dans un monde de plus en plus compĂ©titif, oĂč le talent est de plus en plus difficile Ă  attirer, il
semble intelligent et stratégique de réorganiser la stratégie de gestion de ressources humaines
de son entreprise de façon à miser sur les forces de ses employés plutÎt que de gérer les besoins
de ressources humaines en fonction de la structure organisationnelle ou du passé.
Évidemment, c’est plus facile Ă  dire qu’à faire. MĂȘme si intuitivement nous pouvons voir
comment, en alignant la stratĂ©gie d’affaires et l’approche par les talents, nous pouvons crĂ©er un
réel avantage compétitif pour une organisation, voyons concrÚtement ce que cela pourrait
impliquer.
1.3 Créer un avantage compétitif
Malgré le contexte actuel, certaines organisations réussissent le tour de force de non seulement
rĂ©sister au temps et aux turbulences mondiales, mais Ă©galement d’en tirer un avantage
concurrentiel. Comment font ces entreprises, ce qu’on pourrait appeler le « top 1 % » ?
D’aprĂšs les rĂ©centes Ă©tudes du gourou en gestion de changement de l’universitĂ© d’Harvard,
John Kotter, ces entreprises du « top 1 % » sont toutes rapides, agiles, efficaces et fiables5
.
Selon ce que j’ai pu observer au sein des organisations oĂč j’ai eu la chance de contribuer, cela
ne se fait pas sans avoir une culture de performance bien ancrĂ©e sur les forces de l’organisation
et les forces des employés.
Traditionnellement, les dirigeants établissaient les objectifs et le plan stratégique avec leurs
équipes de finance et marketing pour ensuite déployer le plan auprÚs de leurs managers. Ces
derniers, avec l’aide des ressources humaines, devaient se dĂ©brouiller pour identifier le talent
requis pour ĂȘtre capable de livrer au niveau opĂ©rationnel le plan ainsi dĂ©fini.
Aujourd’hui, les organisations performantes analysent et dĂ©terminent leur plan stratĂ©gique en
fonction des forces des employĂ©s. Cette force est vĂ©ritablement vue comme l’un des piliers du
positionnement compĂ©titif de l’entreprise.
Les forces des employĂ©s sont l’un des leviers stratĂ©giques puissants de l’entreprise, au mĂȘme
titre que, par exemple, les forces liées au positionnement stratégique, à la structure, à la culture
et aux valeurs, à la qualité de gestion et au taux de mobilisation des employés6
. En misant sur
ces forces, l’entreprise est capable de crĂ©er l’agilitĂ© organisationnelle requise dans un monde en
accélération technologique et connecté au niveau planétaire, tout en stabilisant la fiabilité et
l’efficacitĂ© qui lui ont permis de rĂ©ussir jusqu’à ce jour.
3
Beaudoin Louise, Grégoire Julie, « Et si on misait sur les forces de chacun pour gagner ? », in
Effectif, volume 10, numéro 5, novembre/décembre 2007.
4
Ibid.
5
John Kotter, XLR8, avril 2014.
6
Gignac Marie-Félicité, Creating a Performance Culture, CSTD Webinar, 31 juillet 2014.
X-40-25 4
Le momentum du dĂ©ploiement et la rigueur de l’exĂ©cution sont maintenus par l’alignement et la
communication organisationnelle qui passe par les managers.
Pour solidifier le processus de capacité à bùtir une planification stratégique à toute épreuve,
certaines entreprises (tel que Pfizer Inc.) se sont approprié des méthodes de planification
stratégique puissantes, utilisées par les militaires dans les déploiements de grande envergure tel
l’évĂ©nement du 11 septembre 2001, qui ciblent le point de force central de l’organisation pour
bĂątir ensuite toute la hiĂ©rarchie des objectifs, stratĂ©gies et plans d’actions tactiques sur le
terrain7
.
1.4 Miser sur l’innovation
Il est clair que les entreprises se retrouvant dans le top 1 % décrit par John Kotter dans son
livre XLR88
misent sur l’innovation pour rĂ©pondre aux besoins grandissants et changeants de
leurs clients.
Comme le décrit John Kotter, les entreprises qui ont une structure plus souple et qui doublent
leur structure hiĂ©rarchique traditionnelle d’un rĂ©seau interne intelligent, diversifiĂ© et ouvert,
sont en mesure d’accĂ©lĂ©rer les transformations requises.
C’est ce que John Kotter nomme le dual operating system (Figure 1.1) qui permet
l’accĂ©lĂ©ration des changements et l’intĂ©gration de l’innovation dans l’ADN de l’entreprise.
Figure 1.1 Dual Operating System
(Source: Kotter John, XLR8, Harvard Business Review Press, 2014)
De plus, les entreprises qui innovent aujourd’hui vont accompagner leur planification
stratĂ©gique d’un exercice de Design Thinking qui leur permettra de dessiner leur modĂšle
7
Atelier de planification stratégique créé par Randy Wyatt pour Pfizer Canada, janvier 2006.
8
John Kotter, XLR8, Harvard Business Review Press, 2014.
X-40-25 5
d’affaires en fonction de l’identification de l’expĂ©rience finale que l’organisation dĂ©sire faire
vivre au client ultimement.
Le Design Thinking9
peut s’appliquer autant Ă  la crĂ©ation d’un service que d’un produit et
redessine le modĂšle d’affaires en mettant le client au cƓur de la rĂ©flexion et l’employĂ© au cƓur
de sa rĂ©alisation. Le processus rĂ©itĂ©ratif permet non seulement d’intĂ©grer le Design Thinking Ă 
la gestion de talents mais Ă©galement d’intĂ©grer la gestion de talents au Design Thinking. La
nature de cette méthode est collaborative et itérative : elle fonctionne de maniÚre à implanter de
petits projets qui deviennent des succĂšs et de plus gros projets si l’idĂ©e est bonne. C’est une
dynamique entrepreneuriale qui, par sa nature participative, la rend agile, peu dispendieuse et
propre Ă  dĂ©velopper les talents naturels des employĂ©s’. Elle mise sur les forces de ceux qui
deviennent les créateurs des produits et services sur le terrain.
On crée alors une dynamique de développement personnel et organisationnel qui touche la
vision future de l’apprentissage tel que dĂ©fini dans la vision 2030 de l’Éducation
collaborative10
. En effet, apprendre est travailler et travailler devient apprendre11
ce qui est le
fondement d’une organisation intelligente12
.
Nous voyons que les nouvelles approches de crĂ©ation des modĂšles d’affaires et de planification
stratégique des organisations misent de plus en plus largement sur les talents naturels ou les
forces de l’employĂ© pour se dĂ©marquer et crĂ©er un avantage compĂ©titif. C’est une rĂ©action
logique Ă  un nouveau contexte Ă©conomique, celui de l’économie du savoir, dans lequel ce sont
les talents qui ont le plus grand potentiel de création de richesse financiÚre pour les entreprises
et les organisations. Si une entreprise ne fonde pas sa stratégie de croissance sur la
maximisation des forces de ses employĂ©s, elle se coupe d’une source de rentabilitĂ© importante
qui peut faire toute la différence.
En fait, en rĂ©sumĂ©, nous pouvons dire que les entreprises les plus performantes aujourd’hui ont
réussi à intégrer leurs processus de design et de planification stratégique à leur stratégie de
gestion des talents. L’approche la plus payante de le faire est de s’inscrire de façon
collaborative avec les employĂ©s, les clients, les parties prenantes et l’écosystĂšme de l’entreprise
et de dĂ©ployer le plan stratĂ©gique en misant sur le leadership naturel de l’organisation et non
plus seulement les managers.
2 Comment adapter notre approche talents ?
Il est clair que le contexte économique actuel force nos entreprises montréalaises à revoir leur
approche de talents. Si nous regardons le tissu économique de Montréal à la lueur des
changements Ă©conomiques profonds qui dessinent notre tissu urbain, nous voyons que le talent
9
Virtual Crash Course in Design Thinking, Hasso Plattner Institute of Design (Stanford, CA) :
http://dschool.stanford.edu/dgift/
10
http://blogs.ec.europa.eu/openeducation2030/files/2013/04/OE2030_LLL_Booklet.pdf (Open
Education 2030)
11
« Work is learning and learning is the work », juin 2012 : http://jarche.com/2012/06/work-is-
learning-and-learning-is-the-work/
12
Auger Marine, Et si vous rendiez votre entreprise intelligente ?, AFNOR Éditions, 2013.
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devient une source de richesse non seulement pour nos entreprises mais Ă©galement pour la ville
et toute la communautĂ© qui en dĂ©pend. Ce tissu urbain se dessine autour d’activitĂ©s
numĂ©riques, d’une population diversifiĂ©e connectĂ©e virtuellement et mondialement, et une
population vieillissante.
2.1 Adapter les processus clés des ressources humaines
Les entreprises doivent s’adapter et changer leur approche ressources humaines en misant sur
la technologie, la créativité et la mobilisation de leurs employés. Elles sont obligées de créer
des Ă©cosystĂšmes de talents ’élargis au-delĂ  de l’employĂ© permanent. . Ces bassins de talents
englobent également les retraités, les consultants, les étudiants, les stagiaires, les fournisseurs
de services, les rĂ©seaux sociaux internationaux, et permettent ainsi Ă  l’entreprise de rester
compétitive en matiÚre de talents. Des programmes de coaching ou de mentorat sont organisés
avec les retraitĂ©s de l’entreprise, des programmes de dĂ©veloppement collaboratifs sont
organisĂ©s entre employĂ©s d’entreprises diffĂ©rentes, toute la crĂ©ativitĂ© et la collaboration
bouillonnent entre les talents de notre communautĂ© urbaine en redĂ©finition. La notion mĂȘme de
contrat de travail en est redĂ©finie. Évidemment, les processus ressources humaines des
entreprises sont Ă  repenser afin de tirer parti de cette nouvelle effervescence du talent. Les
processus traditionnels sont les premiers affectés. Gestion de la performance, recrutement,
développement du leadership, plans de relÚve, gestion du changement : des modÚles plus agiles
et collaboratifs doivent remplacer des processus qui sont parfois trop rigides pour réellement
bien rĂ©pondre aux besoins d’un environnement complexe et parfois chaotique.
2.2 Recrutement
L’utilisation de plateformes technologiques est de plus en plus essentielle dans le processus de
recrutement pour libérer les ressources humaines des tùches administratives, telles que
réception et archivage de curriculum vitae, prise de références, suivi administratif avec les
gestionnaires du processus de sélection et de mise en candidature de candidats pour les
entrevues. Les Ă©tapes du processus de recrutement doivent se superposer et ne peuvent plus se
coordonner ’’de maniĂšre linĂ©aire comme dans les processus de recrutement classiques car on
risque de perdre les bons candidats, qui se seront fait offrir un autre poste ailleurs.
Cette course au talent fait en sorte que la seule façon aujourd’hui pour une entreprise d’avoir
un avantage compétitif est de travailler la recherche de talent de maniÚre créative et
collaborative. Ainsi, diverses parties prenantes doivent ĂȘtre impliquĂ©es – les managers, les
employĂ©s, l’équipe de recrutement ressources humaines (incluant parfois des recruteurs
externes) –’et les rĂ©seaux informels et les mĂ©dias sociaux doivent ĂȘtre utilisĂ©s. Avec une
approche Ă©largie et collaborative, oĂč une bonne plateforme de recrutement permet de suivre de
maniùre collaborative le processus de la soumission de la candidature à l’embauche, les
chances de trouver le talent souhaité au moment souhaité pour répondre à un besoin trÚs précis
de l’organisation augmentent Ă©normĂ©ment.
Ces méthodes nouvelles demandent de nouveaux comportements et de nouveaux rapports entre
les ressources humaines, les managers, les employés et les candidats. Tous doivent agir de
maniĂšre beaucoup plus proactive. Le rĂŽle des ressources humaines est de plus en plus un rĂŽle
de facilitateurs, d’accĂ©lĂ©rateurs et de conseil dans le processus et non plus un rĂŽle de prise de
décisions.
L’employĂ© doit mettre en valeur ses talents, le candidat doit traduire son expĂ©rience et son
talent pour dĂ©montrer comment il peut rĂ©pondre Ă  un besoin d’affaires spĂ©cifique de
l’employeur, les chasseurs de tĂȘte doivent s’intĂ©resser Ă  la stratĂ©gie d’affaires et Ă  la culture de
leurs entreprises clients afin de pouvoir préparer un pool de talents disponibles pour leurs
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besoins naissants. Ils doivent souvent également agir dans le développement de carriÚre de
leurs pools de talents afin de les aider à mieux répondre aux besoins naissants de leurs clients.
C’est l’agilitĂ© qui permet Ă  l’entreprise d’avoir toujours le bon niveau de talents au bon
moment : une gestion interne et externe à l’entreprise de leur bassin de talents.
Chasseurs de tĂȘtes, ressources humaines, employĂ©s et candidats : il Ă©tait autrefois difficile
d’impliquer toutes les parties prenantes dans un processus de recrutement. Le manque de temps
et l’ampleur de la coordination rendait difficile la tĂąche de rĂ©unir tant d’acteurs dans une mĂȘme
piùce. Aujourd’hui, avec les plateformes collaboratives de recrutement, c’est tout à fait
réalisable et de maniÚre simple et intuitive. Tous peuvent jouer leur rÎle à plein.
Cette approche collaborative du recrutement requiert un changement de paradigme : on doit
miser sur les talents des candidats et des employés pour avoir du succÚs. Tenir compte
uniquement des compétences spécifiques et techniques du poste à combler se révÚle
insuffisant. L’approche par compĂ©tences est trop rigide et ne permet pas de trouver le candidat
idĂ©al car les responsabilitĂ©s et le contexte de l’entreprise sont tellement complexes qu’il est trĂšs
peu probable de trouver un candidat qui aura exactement les compétences et le profil
recherché.
Cependant, en cherchant un candidat qui a les aptitudes, le talent et la capacitĂ© Ă  s’intĂ©grer dans
une complexitĂ© et une culture d’entreprise donnĂ©es et une capacitĂ© dĂ©montrĂ©e Ă  livrer des
rĂ©sultats – on parle de purs talents –, alors les chances de succĂšs autant pour le candidat
sĂ©lectionnĂ© et que l’employeur augmentent drastiquement et la culture de performance est ainsi
priorisĂ©e. En effet, le candidat ne sera pas sĂ©lectionnĂ© pour ce qu’il a dĂ©jĂ  fait (c’est le passĂ©,
c’est par sa nature passif) mais pour ce qu’il fera. C’est aussi beaucoup plus motivant pour le
candidat d’avoir un nouveau poste dans lequel il peut se prouver et se dĂ©passer : cela le pousse
Ă  performer.
2.3 Gestion de la performance
Voici un autre processus ressources humaines qui se transforme pour mieux s’adapter à la
rĂ©alitĂ© des entreprises d’aujourd’hui. Plusieurs aspects de la gestion de la performance
demandent Ă  ĂȘtre revisitĂ©es : nous n’entrerons pas dans les dĂ©tails, mais il semble important de
mentionner quelques rĂ©alitĂ©s inĂ©vitables.’’ GĂ©rer la performance d’un individu dans une
entreprise en fonction d’un rĂŽle fixe et d’un ensemble de compĂ©tences spĂ©cifiques dĂ©terminĂ©es
n’est plus ni rĂ©aliste, ni souhaitable. Pourquoi ?
Les rĂŽles dans l’entreprise sont amenĂ©s Ă  Ă©voluer de maniĂšre beaucoup plus rapide qu’avant, ce
qu’on ne peut plus juste gĂ©rer dans ’un cadre trĂšs structurĂ© et prĂ©dĂ©terminĂ©. Aujourd’hui, la
seule façon d’offrir une gestion de performance qui rĂ©ponde de façon mobilisante aux besoins
de rĂ©troaction des employĂ©s et aux besoins changeants des organisations, c’est d’établir une
relation authentique entre un employé et son manager : une relation basée sur le dialogue, le
respect et la collaboration. Voilà ce qui est au cƓur de la gestion de la performance
aujourd’hui.
En Ă©tablissant ce lien authentique, ce dialogue respectueux, l’entreprise, le manager et
l’employĂ© sont en mesure de pleinement exploiter leurs talents et leurs forces respectives et
d’ĂȘtre agiles pour rĂ©pondre aux besoins de leurs clients et de leur marchĂ©. Cette rĂ©alitĂ© est
tellement prĂ©sente que des gĂ©ants de la performance organisationnelle – Microsoft, Google,
Adobe
 – ont compris que l’évaluation de rendement classique Ă©tait dĂ©suĂšte : ils l’ont
complÚtement éliminée !
Toutes les entreprises ne sont pas mĂ»res pour faire ce que Microsoft et d’autres ont fait, mais il
est clair qu’un processus de gestion de performance doit se bñtir avant toute chose sur ce
dialogue et la comprĂ©hension de ce que sont les talents naturels, les forces de l’employĂ©. Tout
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doit ĂȘtre fait pour positionner l’employĂ© dans son travail afin qu’il puisse s’appuyer sur ses
forces naturelles pour atteindre les résultats souhaités : voilà le travail des managers.
Il n’y a pas de rĂšgle claire et prĂ©cise pour faire cela, autre que d’offrir de l’autonomie Ă  son
employĂ©, d’élargir ses sphĂšres de responsabilitĂ©s et d’offrir une complĂ©mentaritĂ© dans les rĂŽles
au sein des Ă©quipes de travail afin de miser sur les forces individuelles de chacun de ses
membres au lieu de livrer les résultats en silo et de maniÚre trop traditionnelle. Nous ne
devrions plus jamais entendre des choses comme : « Mais ce n’est pas dans ma description de
poste ! »
Nous devrions entendre les managers et les employés nous expliquer ce que notre client désire,
ce qu’il ressent et comment, personnellement, il peut contribuer Ă  rĂ©pondre aux besoins de ce
client de plus en plus complexe et exigeant. En répondant à ce besoin de maniÚre authentique,
crĂ©ative et personnelle, en y mettant son propre talent et son propre gĂ©nie, l’employĂ© donne un
sens à son travail et se mobilise à faire vivre à son client une expérience unique, incomparable.
On performe et on crĂ©e du bonheur en mĂȘme temps : l’employĂ© se sent utile, autonome et
travaille dans ses forces, dans ce qu’il rĂ©ussit Ă  faire de mieux avec toute la libertĂ© Ă  laquelle il
aspire si profondément.
Encore une fois, les nouvelles plateformes de gestion de la performance, comme Success
Factors de SAP, favorisent cette approche beaucoup plus collaborative et ouverte de la gestion
de la performance. L’employĂ© s’implique personnellement dans la gestion de la performance,
en crĂ©ant ses objectifs, en s’assurant d’ĂȘtre alignĂ© sur les prioritĂ©s organisationnelles et en
s’auto-Ă©valuant sur son quotidien et comment il atteint ses rĂ©sultats.
Le manager est alors en mesure de jouer son rĂŽle de coach auprĂšs de son employĂ©, d’identifier
les meilleurs moyens de soutenir son employé à atteindre les résultats souhaités et à développer
ses talents. C’est un changement radical de philosophie au niveau de la gestion de la
performance : on passe d’une situation directive dans laquelle le manager est un juge – parfois
arbitraire – et le processus chiffrĂ© et dĂ©nuĂ© de sens dans le quotidien des employĂ©s Ă  une
approche participative et démocratique. Une approche collaborative basée sur le dialogue
permet Ă©galement d’intĂ©grer les employĂ©s syndiquĂ©s dans la gestion de la performance : ce
n’est pas la compĂ©titivitĂ©, le classement et l’évaluation qui sont visĂ©s dans un tel systĂšme mais
bien le développement personnel et le développement des talents propres. La rétroaction, le
coaching et l’appui authentique du manager est alors au cƓur du processus et permet de
faciliter le dĂ©passement de l’employĂ©. Ainsi, la gestion de la performance permet de mobiliser
l’ensemble des employĂ©s, syndiquĂ©s ou non, et d’ĂȘtre au cƓur de la gestion et du
développement des talents, créant ainsi une réelle culture de performance!
2.4 DĂ©veloppement du leadership
Le regard porté sur le leadership se transforme également. La culture de performance
d’aujourd’hui, qui mise sur les talents de ses employĂ©s, ne peut pas dĂ©velopper le leadership
d’une Ă©lite sans dĂ©velopper le leadership de l’ensemble de ses employĂ©s. En effet, dans un
monde complexe, les réponses viennent autant de la base que du haut de la pyramide et le
développement du leadership vise à développer la capacité de tous les employés à saisir des
opportunitĂ©s et Ă  faire avancer l’entreprise rapidement pour la garder compĂ©titive et agile dans
un marché mondial difficile et trÚs changeant.
Il s’agit encore une fois d’aligner les forces naturelles de l’organisation avec les forces
naturelles des employés et de faire évoluer ensemble ces forces par un programme de
leadership personnalisĂ© Ă  la culture de l’entreprise : formation, ’implication des dirigeants de
l’entreprise, projets stratĂ©giques concrets auxquels les employĂ©s sont amenĂ©s Ă  contribuer

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Les niveaux hiérarchiques sont néanmoins respectés. Les attributs de leadership à développer
en fonction du contexte de l’organisation, de sa culture et de ses cibles stratĂ©giques sont
développés selon le niveau et la capacité de chaque individu.
Prenons l’exemple de la capacitĂ© Ă  changer et Ă  conduire le changement : les responsabilitĂ©s,
les activitĂ©s et l’implication ne seront pas les mĂȘmes selon que l’on se place dans le cas d’un
membre de la direction ou de celui d’un employĂ©. Tous deux doivent ĂȘtre en mesure de
conduire les changements nĂ©cessaires au bon positionnement de l’organisation mais l’un
travaille sur toute une Ă©quipe et l’autre, au sein de son rĂŽle d’employĂ©, va plutĂŽt s’ouvrir au
changement et influencer ses collaborateurs à appuyer, suggérer et accélérer les changements
entrepris par la direction gĂ©nĂ©rale. Des rĂŽles diffĂ©rents, mais un mĂȘme attribut de leadership Ă 
dĂ©velopper ensemble au sein de toute l’organisation.
2.5 RelĂšve
Le processus de relĂšve doit ĂȘtre revu et doit Ă©voluer, au mĂȘme titre que les processus de
recrutement, de gestion de la performance et de développement du leadership. En revoyant ce
processus – comme les autres – Ă  la lumiĂšre de la force naturelle de l’employĂ©, en misant sur
ses forces et son talent, il est plus facile de le rendre plus agile. Une relĂšve sera toujours ainsi
prĂȘte et disponible lorsque l’entreprise en aura besoin.
Ainsi, en Ă©largissant la discussion du talent organisationnel et Ă  l’ensemble des dirigeants – et
pas seulement les ressources humaines et le manager direct – dans l’établissement des besoins
futurs, l’entreprise est en mesure d’ouvrir ses capacitĂ©s de relĂšve et d’identifier des bassins qui
pourront combler plusieurs postes au moment oĂč le poste s’ouvre. Encore une fois, c’est la
force naturelle de l’employĂ©, et non seulement son expĂ©rience et son set de compĂ©tences actuel
qui est au cƓur de la rĂ©flexion. L’entreprise gagne ainsi en fluiditĂ©.
Si les plans de relĂšve sont trop rigides, Ă©tablis en silo, il est fort probable que l’employĂ© ciblĂ©
pour un poste prĂ©cis ne soit plus disponible au moment souhaitĂ© par l’entreprise ou que le poste
visĂ© par l’employĂ© ne soit plus nĂ©cessaire pour l’entreprise et qu’il soit mĂȘme aboli – une vraie
raison pour l’employĂ© de se dĂ©mobiliser. En effet, quel gaspillage de temps, d’argent et quelle
dĂ©ception pour l’employĂ© de ne pas obtenir le poste convoitĂ©.
En choisissant une approche de relÚve basée sur les potentiels, les talents et un ensemble
d’ouvertures, de responsabilitĂ©s et de rĂ©sultats que l’entreprise sera amenĂ©e Ă  rĂ©aliser dans le
futur, cette derniÚre choisit de développer sa relÚve en fonction de sa réalité future, en fonction
de savoir-ĂȘtre et savoir-faire futurs alignĂ©s avec les forces naturelles et de l’entreprise et de
l’employĂ©. Les chances de succĂšs dans les plans de relĂšve sont ainsi augmentĂ©es et l’employĂ©
participe personnellement dans la création de ce bassin de relÚve : il co-agit et co-designe les
plans de dĂ©veloppement du talent et les bassins de relĂšve de l’entreprise avec son manager, les
ressources humaines et la direction générale.
3 Impacts sur la culture organisationnelle
Il est clair qu’en rehaussant sa culture de performance, en misant sur ses talents et la
mobilisation de ses employés et en revisitant les processus clés de ses ressources humaines,
l’organisation doit revoir le fondement de sa culture et soit la revivifier, soit la modifier pour
mieux rĂ©pondre Ă  la crĂ©ation d’une culture de performance qui lui est propre.
3.1 Valeurs de l’entreprise
Le cƓur de la culture d’une organisation, ce sont ses valeurs. Les valeurs, c’est ce qui tient
l’organisation en temps de chaos, c’est ce qui rend l’incomprĂ©hensible clair, c’est ce qui facilite
X-40-25 10
la prise de décision et la cohésion du groupe. Encore faut-il que ces valeurs soient ancrées dans
la gĂ©nĂ©tique sociale de l’entreprise, qu’elles soient rĂ©ellement vĂ©cues par les leaders de
l’organisation et qu’elles fassent partie du vĂ©cu, de l’histoire de l’organisation. Chaque valeur
doit correspondre à des actions et à des faits marquants de l’histoire de l’organisation. C’est ce
qui lui a permis d’avoir du succĂšs jusqu’à prĂ©sent, c’est aussi ce qui doit lui permettre d’avoir
du succĂšs dans le futur, d’oĂč le besoin de revisiter les valeurs occasionnellement.
3.2 Communication dans l’entreprise
Afin de faire émerger une culture de performance misant sur les talents des employés, le
dialogue authentique et un réel désir de communication de la direction générale envers les
employĂ©s, basĂ© sur l’écoute et l’empathie, sont absolument nĂ©cessaires.
Si la qualitĂ© humaine de la communication ne s’établit pas, que la confiance et l’authenticitĂ© ne
sont pas au rendez-vous, il sera impossible pour l’organisation de crĂ©er une culture de
performance misant sur les talents des employĂ©s. Ces derniers ne sentiront ni l’espace ni la
confiance nécessaires pour co-agir et co-créer la culture de performance tant désirée.
Cette communication culturelle doit ĂȘtre autant formelle qu’informelle. Elle doit ĂȘtre basĂ©e sur
une culture d’ouverture et de dialogue, oĂč la vulnĂ©rabilitĂ© est permise et la transparence
possible pour toutes les parties prenantes.
Encore une fois, comme dans les autres processus ressources humaines, des outils
informatiques peuvent augmenter la fréquence, la spontanéité et briser les silos hiérarchiques et
organisationnels qui peuvent entraver une communication ouverte. SharePoint, Yammer, Jams
de Success Factors, SoapBox et/ou Slack
 Mais si la culture ne permet pas une
communication rĂ©elle et authentique, cette derniĂšre n’existera jamais, mĂȘme si les outils
existent.
La culture d’une entreprise peut changer : il suffit que certains se mobilisent et y croient. Une
fois que les dirigeants et les managers en voient les avantages, la culture d’entreprise devient
beaucoup plus facile Ă  Ă©tablir. Pour que cette culture s’ancre Ă  tous les niveaux de
l’organisation, il faut reconnaĂźtre et soutenir les pratiques saines de communication initiĂ©es par
les employés.
3.3 Pratiques de collaboration et de créativité
Dans le contexte actuel, créer une culture agile et performante dans nos organisations demande
de développer des pratiques de collaboration bien plus étendues et profondes au sein de
l’entreprise. Ces pratiques de collaboration devront s’étendre Ă  l’extĂ©rieur de l’entreprise et
amener de la valeur Ă  l’organisation en augmentant la capacitĂ© Ă  crĂ©er des solutions, des
services, des processus mieux adaptĂ©s aux clients et Ă  la rĂ©alitĂ© d’affaires, dans un mode de co-
crĂ©ation avec l’écosystĂšme d’entreprise.
Évidemment, l’implantation de plateformes collaboratives (telles que SharePoint) peut faciliter
l’adoption de modes de travail collaboratifs.
CrĂ©er l’ouverture nĂ©cessaire Ă  la crĂ©ativitĂ© et Ă  la collaboration demande un changement dans
l’état d’esprit de l’entreprise. Cela exige une ouverture de la part des dirigeants ainsi qu’une
tolĂ©rance au risque et Ă  l’erreur puisqu’il faut crĂ©er cette culture progressivement, un peu en
tĂątonnant et par une stratĂ©gie itĂ©rative d’essais et erreurs.
C’est ainsi qu’en crĂ©ant une culture de performance qui mise sur les talents des employĂ©s,
l’organisation sera naturellement amenĂ©e Ă  se transformer. La transformation s’amorcera
doucement, au cycle des ajustements et changements qui sont faits de maniĂšre Ă©volutive, autant
X-40-25 11
dans les processus RH que dans l’ADN de l’entreprise, toujours en prĂ©servant le noyau dur
organisationnel que sont les valeurs. La transformation devient alors un voyage Ă  destination
inconnue et qui peut s’étendre sur plusieurs annĂ©es.
4 Quelques exemples
Nombreuses sont les entreprises qui ont rĂ©ussi Ă  rester fortes dans leur secteur d’activitĂ© malgrĂ©
la concurrence accrue grñce à une approche humaine, misant sur la sagesse, l’intelligence et les
talents de leurs employés. Plusieurs histoires de succÚs sont décrites dans le dernier livre de
Marine Auger13
.
J’aimerais aborder deux exemples d’entreprises ayant rehaussĂ© leur performance
organisationnelle en misant sur les talents de leurs employĂ©s et oĂč j’ai pu moi-mĂȘme observer
cette transformation et les étapes qui ont été prises pour y arriver. Ces entreprises se
dĂ©marquent largement dans leurs secteurs d’activitĂ©s respectifs.
4.1 Pfizer Canada Inc.
Les dix derniÚres années ont mis Pfizer Canada face à un défi de taille : garder ses employés
mobilisés alors que le marché pharmaceutique se transformait, que la place et le rÎle de Pfizer
Canada dans le monde de Pfizer Inc. mondialement changeait et que les brevets des
mĂ©dicaments qui gĂ©nĂ©raient le plus de revenus Ă©taient sur le point d’expirer. Il fallait rehausser
rapidement la performance organisationnelle au Canada en misant sur les talents pour les
conserver.
Localement, l’entreprise a dĂ©cidĂ© de se recentrer sur ses valeurs organisationnelles et sur ses
forces naturelles dans son positionnement de marché. La branche canadienne est un
contributeur exceptionnel de Pfizer Inc., tant au niveau des revenus et des profits que des
talents. Elle tient un rĂŽle d’influence auprĂšs de l’équipe de leadership autant en Europe qu’à
New York.
Ayant analysé ce positionnement local stratégique de Pfizer Canada, rehausser la performance
organisationnelle en misant sur les talents et les forces des employĂ©s semblait ĂȘtre une stratĂ©gie
logique et gagnante pour tous.
Pfizer Canada a donc entrepris un virage au niveau du rehaussement des talents en créant un
curriculum de leadership qui s’adressait non seulement aux managers mais Ă©galement aux
employés afin de développer leurs forces naturelles.
La relÚve a été identifiée, développée et mise en valeur non seulement localement mais
Ă©galement sur le plan international. Cela a permis aux talents locaux de s’épanouir et de se
dĂ©velopper davantage tout en contribuant directement Ă  la pĂ©rennitĂ© de l’organisation au niveau
mondial, en co-créant et en co-agissant avec le siÚge social américain pour créer le nouveau
modĂšle d’affaires et la nouvelle stratĂ©gie.
Non seulement cette approche a permis de garder les employés mobilisés durant une période
agitée, mais elle a aussi permis de continuer à performer comme organisation locale au-delà
13
Auger Marine, Et si vous rendiez votre entreprise intelligente ?, AFNOR Éditions, 2013.
X-40-25 12
des attentes et au talent local de s’exporter ailleurs dans le monde de Pfizer. Leurs talents ainsi
valorisés, conscientisés aux enjeux organisationnels et alignés sont depuis prisés et recherchés
au niveau global. Employés, managers, actionnaires et clients : toutes les parties prenantes en
sont sorties gagnantes. L’exportation du talent de Pfizer Canada vers l’Europe et les États-Unis
a d’ailleurs contribuĂ© Ă  contaminer positivement le reste de l’organisation globale Ă  adopter ce
modĂšle d’affaires, se recentrant sur l’expĂ©rience du patient tel que l’indique l’approche du
Design Thinking et misant sur les talents. Ce fut une opportunité pour ces talents canadiens de
participer activement Ă  la co-crĂ©ation, Ă  la vision, au positionnement et Ă  la crĂ©ation d’une
multitude de services Ă  valeur ajoutĂ©e pour les patients, faisant Ă©voluer l’entreprise dans tous
les secteurs et Ă  tous les niveaux vers un futur plus valorisant pour tous, autant pour les
patients, que le milieu médical, les employés, les actionnaires, les gouvernements
 More than
medication14
, service lancé au Canada, est un exemple de ce type de programmes créés durant
cette période.
4.2 Sun Life au Canada
La crise financiÚre mondiale des 7 derniÚres années a ébranlé Sun Life Canada, comme toutes
les autres entreprises du secteur – banques et compagnies d’assurances indistinctement. Sun
Life en a profité pour se recentrer sur ses forces, son marché et ses clients. Pour ce faire,
l’entreprise s’est tournĂ©e vers ses employĂ©s (8 635 au 31 dĂ©cembre 2014) et le cƓur de ce qui a
façonné cette organisation canadienne de plus de 150 ans : ses valeurs.
L’approche de Sun Life Canada pour dĂ©ployer son nouveau modĂšle d’affaires sous le
programme « les 7 façons de gagner15
» fut de miser sur la collaboration des employés, le
développement de leurs forces et de leurs talents, tout en alignant les forces des employés à
celles des managers et de l’organisation et en appuyant le programme des ressources et du
soutien nĂ©cessaires pour son succĂšs. Tout en gardant l’Ɠil sur la cible d’affaires, en prenant des
mesures significatives pour s’assurer que les choix, l’alignement et le dĂ©veloppement se
faisaient toujours dans la bonne direction et en mesurant la satisfaction des clients, des
employés et le succÚs des résultats financiers.
Tout ce travail qui part de l’intĂ©rieur, de ce qui a forgĂ© cette grande entreprise canadienne, se
traduit par une vĂ©ritable crĂ©ation de valeur Ă  l’extĂ©rieur. En effet, l’action de Sun Life est en
croissance depuis 2 ans, passant de 26 $ en 2012 à 42 $ en 2014. L’entreprise dispose de plus
de 1,8 milliard de dollars de liquiditĂ©s et de la confiance de ses clients : en 2013, l’entreprise a
Ă©tĂ© nommĂ©e « compagnie d’assurance-vie la plus digne de confiance » par les consommateurs
canadiens dans le cadre du programme Marque de confiance de SĂ©lection du Reader’s Digest.
Et ce pour la quatriĂšme annĂ©e d’affilĂ©e.
On peut penser qu’au cours des prochaines annĂ©es, Sun Life Canada continuera de consolider
son positionnement en tant qu’entreprise trĂšs diversifiĂ©e qui occupe une position de chef de file
dans les secteurs des garanties collectives, des régimes collectifs de retraite et des produits
14
www.morethanmedication.ca
15
Gignac Marie-Félicité, Creating a Performance Culture, CSTD Webinar, 31 juillet 2014.
X-40-25 13
d’assurance individuelle et de gestion de patrimoine. Elle atteindra sĂ»rement son objectif :
devenir l’assureur-vie le plus performant du Canada16
.
16
Faits saillants 2014 – www.sunlife.ca (Aperçu de la compagnie)

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X-40-25

  • 1. X-40-25 1 CrĂ©er une culture de performance en misant sur les talents des employĂ©s GIGNAC Marie-FĂ©licitĂ© – ConseillĂšre senior, dĂ©veloppement organisationnel, AĂ©roports de MontrĂ©al (ADM). Marie-FĂ©licitĂ© s’est spĂ©cialisĂ©e depuis 20 ans en dĂ©veloppement organisationnel, dont les 10 derniĂšres annĂ©es au sein de grandes entreprises multinationales et canadiennes. Elle se distingue par sa capacitĂ© Ă  analyser le positionnement stratĂ©gique d’une organisation et Ă  crĂ©er des stratĂ©gies ressources humaines crĂ©atives pour pleinement tirer parti du potentiel humain d’une entreprise et ainsi crĂ©er une valeur tangible pour toutes les parties prenantes. 1 Contexte Ă©conomique et talents Aujourd’hui Ă  MontrĂ©al, la plus grande ville du QuĂ©bec et la deuxiĂšme plus grande agglomĂ©ration du Canada, le contexte Ă©conomique, Ă  l’image du reste du monde, dĂ©peint un nouveau modus vivendi qui s’établit sur une Ă©conomie numĂ©rique et verte, connectĂ©e aux rĂ©seaux mondiaux et rythmĂ©e par la mondialisation. La crĂ©ation de richesse se fonde sur la crĂ©ativitĂ© et le talent. L’individu devient alors la principale ressource de notre Ă©conomie (Tableau 1.1). Tableau 1.1 Nouveau contexte Ă©conomique des organisations Ă  MontrĂ©al1 Ancien modĂšle Nouveau modĂšle 1 www.sdemontreal.com : StratĂ©gie dĂ©veloppement Ă©conomique de MontrĂ©al 2011-2017.
  • 2. X-40-25 2 – ActivitĂ©s Ă©conomiques industrielles – Investissements financiers et matĂ©riels – Installations physiques en zones industrielles – Transport de marchandises et personnes – ActivitĂ©s Ă©conomiques, numĂ©riques et vertes – Attraction des talents – Installations virtuelles et rĂ©seaux – MobilitĂ© des idĂ©es et mobilitĂ© durable Comment s’adaptent nos organisations pour tirer parti de la principale richesse de notre Ă©conomie locale : nos ressources humaines ? La premiĂšre tendance que l’on dĂ©note au sein de nos organisations, c’est l’importance et la prioritĂ© donnĂ©es aujourd’hui Ă  la gestion des talents et c’est un signe que nos entreprises ont bien compris oĂč se situaient leurs principaux enjeux stratĂ©giques et moteurs de richesse. La deuxiĂšme tendance que l’on peut remarquer, c’est la transformation de la notion de talent et de l’approche de dĂ©veloppement et d’utilisation des talents au sein de nos entreprises. En effet, les entreprises qui sont les plus avant-gardistes Ă  ce niveau sont celles des secteurs informatiques, du jeu, de la culture, et des secteurs financiers et pharmaceutiques. Les organisations plus conservatrices, telles que les villes, le gouvernement et les services publics en gĂ©nĂ©ral, amorcent Ă©galement ce virage. 1.1 DĂ©finition du talent Un talent naĂźt d’une aptitude si prĂ©sente chez un individu qu’elle influence sa façon d’agir de façon si naturelle qu’il est souvent difficile de s’en rendre compte. Un talent, c’est ce que la personne fait mieux que les autres grĂące Ă  des aptitudes innĂ©es et particuliĂšres. Reconnu et dĂ©veloppĂ© par du savoir et du savoir-faire, le talent devient une force. Lorsque l’employĂ© joue un rĂŽle qui lui permet d’utiliser ses talents et de les dĂ©velopper, il devient encore meilleur dans ce qu’il sait faire de mieux. 1.2 Miser sur les forces Depuis 20 ans, les Ă©tudes issues de la psychologie positive ont dĂ©montrĂ© que la performance et la productivitĂ© d’un individu Ă©taient largement augmentĂ©es lorsqu’on misait sur ses forces. Jacques Forest2 a bien explorĂ© dans ses Ă©tudes l’impact d’une stratĂ©gie misant sur les forces des employĂ©s comme levier de productivitĂ© et de rentabilitĂ© Ă©conomique importante des organisations. Il explique comment les entreprises qui rĂ©ussissent Ă  mobiliser leurs employĂ©s autour de leurs besoins d’autonomie, de compĂ©tences et d’affiliation sociale en les faisant travailler dans leurs forces maximisent leur productivitĂ©. 2 Jacques Forest, Ph.D, Psychologue organisationnel et CRHA, chercheur au CIRANO (Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations) et professeur au dĂ©partement d’organisation et ressources humaines de l’École des Sciences de la Gestion, UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al. https://www.youtube.com/watch?v=-0MFNJwkMcc
  • 3. X-40-25 3 D’ailleurs, Louise Beaudoin3 nous le dit bien : le plus grand potentiel de croissance d’un individu rĂ©side dans ses forces et non dans ses faiblesses. Miser sur les forces de chacun, c’est rentable 4 ! Dans un monde de plus en plus compĂ©titif, oĂč le talent est de plus en plus difficile Ă  attirer, il semble intelligent et stratĂ©gique de rĂ©organiser la stratĂ©gie de gestion de ressources humaines de son entreprise de façon Ă  miser sur les forces de ses employĂ©s plutĂŽt que de gĂ©rer les besoins de ressources humaines en fonction de la structure organisationnelle ou du passĂ©. Évidemment, c’est plus facile Ă  dire qu’à faire. MĂȘme si intuitivement nous pouvons voir comment, en alignant la stratĂ©gie d’affaires et l’approche par les talents, nous pouvons crĂ©er un rĂ©el avantage compĂ©titif pour une organisation, voyons concrĂštement ce que cela pourrait impliquer. 1.3 CrĂ©er un avantage compĂ©titif MalgrĂ© le contexte actuel, certaines organisations rĂ©ussissent le tour de force de non seulement rĂ©sister au temps et aux turbulences mondiales, mais Ă©galement d’en tirer un avantage concurrentiel. Comment font ces entreprises, ce qu’on pourrait appeler le « top 1 % » ? D’aprĂšs les rĂ©centes Ă©tudes du gourou en gestion de changement de l’universitĂ© d’Harvard, John Kotter, ces entreprises du « top 1 % » sont toutes rapides, agiles, efficaces et fiables5 . Selon ce que j’ai pu observer au sein des organisations oĂč j’ai eu la chance de contribuer, cela ne se fait pas sans avoir une culture de performance bien ancrĂ©e sur les forces de l’organisation et les forces des employĂ©s. Traditionnellement, les dirigeants Ă©tablissaient les objectifs et le plan stratĂ©gique avec leurs Ă©quipes de finance et marketing pour ensuite dĂ©ployer le plan auprĂšs de leurs managers. Ces derniers, avec l’aide des ressources humaines, devaient se dĂ©brouiller pour identifier le talent requis pour ĂȘtre capable de livrer au niveau opĂ©rationnel le plan ainsi dĂ©fini. Aujourd’hui, les organisations performantes analysent et dĂ©terminent leur plan stratĂ©gique en fonction des forces des employĂ©s. Cette force est vĂ©ritablement vue comme l’un des piliers du positionnement compĂ©titif de l’entreprise. Les forces des employĂ©s sont l’un des leviers stratĂ©giques puissants de l’entreprise, au mĂȘme titre que, par exemple, les forces liĂ©es au positionnement stratĂ©gique, Ă  la structure, Ă  la culture et aux valeurs, Ă  la qualitĂ© de gestion et au taux de mobilisation des employĂ©s6 . En misant sur ces forces, l’entreprise est capable de crĂ©er l’agilitĂ© organisationnelle requise dans un monde en accĂ©lĂ©ration technologique et connectĂ© au niveau planĂ©taire, tout en stabilisant la fiabilitĂ© et l’efficacitĂ© qui lui ont permis de rĂ©ussir jusqu’à ce jour. 3 Beaudoin Louise, GrĂ©goire Julie, « Et si on misait sur les forces de chacun pour gagner ? », in Effectif, volume 10, numĂ©ro 5, novembre/dĂ©cembre 2007. 4 Ibid. 5 John Kotter, XLR8, avril 2014. 6 Gignac Marie-FĂ©licitĂ©, Creating a Performance Culture, CSTD Webinar, 31 juillet 2014.
  • 4. X-40-25 4 Le momentum du dĂ©ploiement et la rigueur de l’exĂ©cution sont maintenus par l’alignement et la communication organisationnelle qui passe par les managers. Pour solidifier le processus de capacitĂ© Ă  bĂątir une planification stratĂ©gique Ă  toute Ă©preuve, certaines entreprises (tel que Pfizer Inc.) se sont appropriĂ© des mĂ©thodes de planification stratĂ©gique puissantes, utilisĂ©es par les militaires dans les dĂ©ploiements de grande envergure tel l’évĂ©nement du 11 septembre 2001, qui ciblent le point de force central de l’organisation pour bĂątir ensuite toute la hiĂ©rarchie des objectifs, stratĂ©gies et plans d’actions tactiques sur le terrain7 . 1.4 Miser sur l’innovation Il est clair que les entreprises se retrouvant dans le top 1 % dĂ©crit par John Kotter dans son livre XLR88 misent sur l’innovation pour rĂ©pondre aux besoins grandissants et changeants de leurs clients. Comme le dĂ©crit John Kotter, les entreprises qui ont une structure plus souple et qui doublent leur structure hiĂ©rarchique traditionnelle d’un rĂ©seau interne intelligent, diversifiĂ© et ouvert, sont en mesure d’accĂ©lĂ©rer les transformations requises. C’est ce que John Kotter nomme le dual operating system (Figure 1.1) qui permet l’accĂ©lĂ©ration des changements et l’intĂ©gration de l’innovation dans l’ADN de l’entreprise. Figure 1.1 Dual Operating System (Source: Kotter John, XLR8, Harvard Business Review Press, 2014) De plus, les entreprises qui innovent aujourd’hui vont accompagner leur planification stratĂ©gique d’un exercice de Design Thinking qui leur permettra de dessiner leur modĂšle 7 Atelier de planification stratĂ©gique crĂ©Ă© par Randy Wyatt pour Pfizer Canada, janvier 2006. 8 John Kotter, XLR8, Harvard Business Review Press, 2014.
  • 5. X-40-25 5 d’affaires en fonction de l’identification de l’expĂ©rience finale que l’organisation dĂ©sire faire vivre au client ultimement. Le Design Thinking9 peut s’appliquer autant Ă  la crĂ©ation d’un service que d’un produit et redessine le modĂšle d’affaires en mettant le client au cƓur de la rĂ©flexion et l’employĂ© au cƓur de sa rĂ©alisation. Le processus rĂ©itĂ©ratif permet non seulement d’intĂ©grer le Design Thinking Ă  la gestion de talents mais Ă©galement d’intĂ©grer la gestion de talents au Design Thinking. La nature de cette mĂ©thode est collaborative et itĂ©rative : elle fonctionne de maniĂšre Ă  implanter de petits projets qui deviennent des succĂšs et de plus gros projets si l’idĂ©e est bonne. C’est une dynamique entrepreneuriale qui, par sa nature participative, la rend agile, peu dispendieuse et propre Ă  dĂ©velopper les talents naturels des employĂ©s’. Elle mise sur les forces de ceux qui deviennent les crĂ©ateurs des produits et services sur le terrain. On crĂ©e alors une dynamique de dĂ©veloppement personnel et organisationnel qui touche la vision future de l’apprentissage tel que dĂ©fini dans la vision 2030 de l’Éducation collaborative10 . En effet, apprendre est travailler et travailler devient apprendre11 ce qui est le fondement d’une organisation intelligente12 . Nous voyons que les nouvelles approches de crĂ©ation des modĂšles d’affaires et de planification stratĂ©gique des organisations misent de plus en plus largement sur les talents naturels ou les forces de l’employĂ© pour se dĂ©marquer et crĂ©er un avantage compĂ©titif. C’est une rĂ©action logique Ă  un nouveau contexte Ă©conomique, celui de l’économie du savoir, dans lequel ce sont les talents qui ont le plus grand potentiel de crĂ©ation de richesse financiĂšre pour les entreprises et les organisations. Si une entreprise ne fonde pas sa stratĂ©gie de croissance sur la maximisation des forces de ses employĂ©s, elle se coupe d’une source de rentabilitĂ© importante qui peut faire toute la diffĂ©rence. En fait, en rĂ©sumĂ©, nous pouvons dire que les entreprises les plus performantes aujourd’hui ont rĂ©ussi Ă  intĂ©grer leurs processus de design et de planification stratĂ©gique Ă  leur stratĂ©gie de gestion des talents. L’approche la plus payante de le faire est de s’inscrire de façon collaborative avec les employĂ©s, les clients, les parties prenantes et l’écosystĂšme de l’entreprise et de dĂ©ployer le plan stratĂ©gique en misant sur le leadership naturel de l’organisation et non plus seulement les managers. 2 Comment adapter notre approche talents ? Il est clair que le contexte Ă©conomique actuel force nos entreprises montrĂ©alaises Ă  revoir leur approche de talents. Si nous regardons le tissu Ă©conomique de MontrĂ©al Ă  la lueur des changements Ă©conomiques profonds qui dessinent notre tissu urbain, nous voyons que le talent 9 Virtual Crash Course in Design Thinking, Hasso Plattner Institute of Design (Stanford, CA) : http://dschool.stanford.edu/dgift/ 10 http://blogs.ec.europa.eu/openeducation2030/files/2013/04/OE2030_LLL_Booklet.pdf (Open Education 2030) 11 « Work is learning and learning is the work », juin 2012 : http://jarche.com/2012/06/work-is- learning-and-learning-is-the-work/ 12 Auger Marine, Et si vous rendiez votre entreprise intelligente ?, AFNOR Éditions, 2013.
  • 6. X-40-25 6 devient une source de richesse non seulement pour nos entreprises mais Ă©galement pour la ville et toute la communautĂ© qui en dĂ©pend. Ce tissu urbain se dessine autour d’activitĂ©s numĂ©riques, d’une population diversifiĂ©e connectĂ©e virtuellement et mondialement, et une population vieillissante. 2.1 Adapter les processus clĂ©s des ressources humaines Les entreprises doivent s’adapter et changer leur approche ressources humaines en misant sur la technologie, la crĂ©ativitĂ© et la mobilisation de leurs employĂ©s. Elles sont obligĂ©es de crĂ©er des Ă©cosystĂšmes de talents ’élargis au-delĂ  de l’employĂ© permanent. . Ces bassins de talents englobent Ă©galement les retraitĂ©s, les consultants, les Ă©tudiants, les stagiaires, les fournisseurs de services, les rĂ©seaux sociaux internationaux, et permettent ainsi Ă  l’entreprise de rester compĂ©titive en matiĂšre de talents. Des programmes de coaching ou de mentorat sont organisĂ©s avec les retraitĂ©s de l’entreprise, des programmes de dĂ©veloppement collaboratifs sont organisĂ©s entre employĂ©s d’entreprises diffĂ©rentes, toute la crĂ©ativitĂ© et la collaboration bouillonnent entre les talents de notre communautĂ© urbaine en redĂ©finition. La notion mĂȘme de contrat de travail en est redĂ©finie. Évidemment, les processus ressources humaines des entreprises sont Ă  repenser afin de tirer parti de cette nouvelle effervescence du talent. Les processus traditionnels sont les premiers affectĂ©s. Gestion de la performance, recrutement, dĂ©veloppement du leadership, plans de relĂšve, gestion du changement : des modĂšles plus agiles et collaboratifs doivent remplacer des processus qui sont parfois trop rigides pour rĂ©ellement bien rĂ©pondre aux besoins d’un environnement complexe et parfois chaotique. 2.2 Recrutement L’utilisation de plateformes technologiques est de plus en plus essentielle dans le processus de recrutement pour libĂ©rer les ressources humaines des tĂąches administratives, telles que rĂ©ception et archivage de curriculum vitae, prise de rĂ©fĂ©rences, suivi administratif avec les gestionnaires du processus de sĂ©lection et de mise en candidature de candidats pour les entrevues. Les Ă©tapes du processus de recrutement doivent se superposer et ne peuvent plus se coordonner ’’de maniĂšre linĂ©aire comme dans les processus de recrutement classiques car on risque de perdre les bons candidats, qui se seront fait offrir un autre poste ailleurs. Cette course au talent fait en sorte que la seule façon aujourd’hui pour une entreprise d’avoir un avantage compĂ©titif est de travailler la recherche de talent de maniĂšre crĂ©ative et collaborative. Ainsi, diverses parties prenantes doivent ĂȘtre impliquĂ©es – les managers, les employĂ©s, l’équipe de recrutement ressources humaines (incluant parfois des recruteurs externes) –’et les rĂ©seaux informels et les mĂ©dias sociaux doivent ĂȘtre utilisĂ©s. Avec une approche Ă©largie et collaborative, oĂč une bonne plateforme de recrutement permet de suivre de maniĂšre collaborative le processus de la soumission de la candidature Ă  l’embauche, les chances de trouver le talent souhaitĂ© au moment souhaitĂ© pour rĂ©pondre Ă  un besoin trĂšs prĂ©cis de l’organisation augmentent Ă©normĂ©ment. Ces mĂ©thodes nouvelles demandent de nouveaux comportements et de nouveaux rapports entre les ressources humaines, les managers, les employĂ©s et les candidats. Tous doivent agir de maniĂšre beaucoup plus proactive. Le rĂŽle des ressources humaines est de plus en plus un rĂŽle de facilitateurs, d’accĂ©lĂ©rateurs et de conseil dans le processus et non plus un rĂŽle de prise de dĂ©cisions. L’employĂ© doit mettre en valeur ses talents, le candidat doit traduire son expĂ©rience et son talent pour dĂ©montrer comment il peut rĂ©pondre Ă  un besoin d’affaires spĂ©cifique de l’employeur, les chasseurs de tĂȘte doivent s’intĂ©resser Ă  la stratĂ©gie d’affaires et Ă  la culture de leurs entreprises clients afin de pouvoir prĂ©parer un pool de talents disponibles pour leurs
  • 7. X-40-25 7 besoins naissants. Ils doivent souvent Ă©galement agir dans le dĂ©veloppement de carriĂšre de leurs pools de talents afin de les aider Ă  mieux rĂ©pondre aux besoins naissants de leurs clients. C’est l’agilitĂ© qui permet Ă  l’entreprise d’avoir toujours le bon niveau de talents au bon moment : une gestion interne et externe Ă  l’entreprise de leur bassin de talents. Chasseurs de tĂȘtes, ressources humaines, employĂ©s et candidats : il Ă©tait autrefois difficile d’impliquer toutes les parties prenantes dans un processus de recrutement. Le manque de temps et l’ampleur de la coordination rendait difficile la tĂąche de rĂ©unir tant d’acteurs dans une mĂȘme piĂšce. Aujourd’hui, avec les plateformes collaboratives de recrutement, c’est tout Ă  fait rĂ©alisable et de maniĂšre simple et intuitive. Tous peuvent jouer leur rĂŽle Ă  plein. Cette approche collaborative du recrutement requiert un changement de paradigme : on doit miser sur les talents des candidats et des employĂ©s pour avoir du succĂšs. Tenir compte uniquement des compĂ©tences spĂ©cifiques et techniques du poste Ă  combler se rĂ©vĂšle insuffisant. L’approche par compĂ©tences est trop rigide et ne permet pas de trouver le candidat idĂ©al car les responsabilitĂ©s et le contexte de l’entreprise sont tellement complexes qu’il est trĂšs peu probable de trouver un candidat qui aura exactement les compĂ©tences et le profil recherchĂ©. Cependant, en cherchant un candidat qui a les aptitudes, le talent et la capacitĂ© Ă  s’intĂ©grer dans une complexitĂ© et une culture d’entreprise donnĂ©es et une capacitĂ© dĂ©montrĂ©e Ă  livrer des rĂ©sultats – on parle de purs talents –, alors les chances de succĂšs autant pour le candidat sĂ©lectionnĂ© et que l’employeur augmentent drastiquement et la culture de performance est ainsi priorisĂ©e. En effet, le candidat ne sera pas sĂ©lectionnĂ© pour ce qu’il a dĂ©jĂ  fait (c’est le passĂ©, c’est par sa nature passif) mais pour ce qu’il fera. C’est aussi beaucoup plus motivant pour le candidat d’avoir un nouveau poste dans lequel il peut se prouver et se dĂ©passer : cela le pousse Ă  performer. 2.3 Gestion de la performance Voici un autre processus ressources humaines qui se transforme pour mieux s’adapter Ă  la rĂ©alitĂ© des entreprises d’aujourd’hui. Plusieurs aspects de la gestion de la performance demandent Ă  ĂȘtre revisitĂ©es : nous n’entrerons pas dans les dĂ©tails, mais il semble important de mentionner quelques rĂ©alitĂ©s inĂ©vitables.’’ GĂ©rer la performance d’un individu dans une entreprise en fonction d’un rĂŽle fixe et d’un ensemble de compĂ©tences spĂ©cifiques dĂ©terminĂ©es n’est plus ni rĂ©aliste, ni souhaitable. Pourquoi ? Les rĂŽles dans l’entreprise sont amenĂ©s Ă  Ă©voluer de maniĂšre beaucoup plus rapide qu’avant, ce qu’on ne peut plus juste gĂ©rer dans ’un cadre trĂšs structurĂ© et prĂ©dĂ©terminĂ©. Aujourd’hui, la seule façon d’offrir une gestion de performance qui rĂ©ponde de façon mobilisante aux besoins de rĂ©troaction des employĂ©s et aux besoins changeants des organisations, c’est d’établir une relation authentique entre un employĂ© et son manager : une relation basĂ©e sur le dialogue, le respect et la collaboration. VoilĂ  ce qui est au cƓur de la gestion de la performance aujourd’hui. En Ă©tablissant ce lien authentique, ce dialogue respectueux, l’entreprise, le manager et l’employĂ© sont en mesure de pleinement exploiter leurs talents et leurs forces respectives et d’ĂȘtre agiles pour rĂ©pondre aux besoins de leurs clients et de leur marchĂ©. Cette rĂ©alitĂ© est tellement prĂ©sente que des gĂ©ants de la performance organisationnelle – Microsoft, Google, Adobe
 – ont compris que l’évaluation de rendement classique Ă©tait dĂ©suĂšte : ils l’ont complĂštement Ă©liminĂ©e ! Toutes les entreprises ne sont pas mĂ»res pour faire ce que Microsoft et d’autres ont fait, mais il est clair qu’un processus de gestion de performance doit se bĂątir avant toute chose sur ce dialogue et la comprĂ©hension de ce que sont les talents naturels, les forces de l’employĂ©. Tout
  • 8. X-40-25 8 doit ĂȘtre fait pour positionner l’employĂ© dans son travail afin qu’il puisse s’appuyer sur ses forces naturelles pour atteindre les rĂ©sultats souhaitĂ©s : voilĂ  le travail des managers. Il n’y a pas de rĂšgle claire et prĂ©cise pour faire cela, autre que d’offrir de l’autonomie Ă  son employĂ©, d’élargir ses sphĂšres de responsabilitĂ©s et d’offrir une complĂ©mentaritĂ© dans les rĂŽles au sein des Ă©quipes de travail afin de miser sur les forces individuelles de chacun de ses membres au lieu de livrer les rĂ©sultats en silo et de maniĂšre trop traditionnelle. Nous ne devrions plus jamais entendre des choses comme : « Mais ce n’est pas dans ma description de poste ! » Nous devrions entendre les managers et les employĂ©s nous expliquer ce que notre client dĂ©sire, ce qu’il ressent et comment, personnellement, il peut contribuer Ă  rĂ©pondre aux besoins de ce client de plus en plus complexe et exigeant. En rĂ©pondant Ă  ce besoin de maniĂšre authentique, crĂ©ative et personnelle, en y mettant son propre talent et son propre gĂ©nie, l’employĂ© donne un sens Ă  son travail et se mobilise Ă  faire vivre Ă  son client une expĂ©rience unique, incomparable. On performe et on crĂ©e du bonheur en mĂȘme temps : l’employĂ© se sent utile, autonome et travaille dans ses forces, dans ce qu’il rĂ©ussit Ă  faire de mieux avec toute la libertĂ© Ă  laquelle il aspire si profondĂ©ment. Encore une fois, les nouvelles plateformes de gestion de la performance, comme Success Factors de SAP, favorisent cette approche beaucoup plus collaborative et ouverte de la gestion de la performance. L’employĂ© s’implique personnellement dans la gestion de la performance, en crĂ©ant ses objectifs, en s’assurant d’ĂȘtre alignĂ© sur les prioritĂ©s organisationnelles et en s’auto-Ă©valuant sur son quotidien et comment il atteint ses rĂ©sultats. Le manager est alors en mesure de jouer son rĂŽle de coach auprĂšs de son employĂ©, d’identifier les meilleurs moyens de soutenir son employĂ© Ă  atteindre les rĂ©sultats souhaitĂ©s et Ă  dĂ©velopper ses talents. C’est un changement radical de philosophie au niveau de la gestion de la performance : on passe d’une situation directive dans laquelle le manager est un juge – parfois arbitraire – et le processus chiffrĂ© et dĂ©nuĂ© de sens dans le quotidien des employĂ©s Ă  une approche participative et dĂ©mocratique. Une approche collaborative basĂ©e sur le dialogue permet Ă©galement d’intĂ©grer les employĂ©s syndiquĂ©s dans la gestion de la performance : ce n’est pas la compĂ©titivitĂ©, le classement et l’évaluation qui sont visĂ©s dans un tel systĂšme mais bien le dĂ©veloppement personnel et le dĂ©veloppement des talents propres. La rĂ©troaction, le coaching et l’appui authentique du manager est alors au cƓur du processus et permet de faciliter le dĂ©passement de l’employĂ©. Ainsi, la gestion de la performance permet de mobiliser l’ensemble des employĂ©s, syndiquĂ©s ou non, et d’ĂȘtre au cƓur de la gestion et du dĂ©veloppement des talents, crĂ©ant ainsi une rĂ©elle culture de performance! 2.4 DĂ©veloppement du leadership Le regard portĂ© sur le leadership se transforme Ă©galement. La culture de performance d’aujourd’hui, qui mise sur les talents de ses employĂ©s, ne peut pas dĂ©velopper le leadership d’une Ă©lite sans dĂ©velopper le leadership de l’ensemble de ses employĂ©s. En effet, dans un monde complexe, les rĂ©ponses viennent autant de la base que du haut de la pyramide et le dĂ©veloppement du leadership vise Ă  dĂ©velopper la capacitĂ© de tous les employĂ©s Ă  saisir des opportunitĂ©s et Ă  faire avancer l’entreprise rapidement pour la garder compĂ©titive et agile dans un marchĂ© mondial difficile et trĂšs changeant. Il s’agit encore une fois d’aligner les forces naturelles de l’organisation avec les forces naturelles des employĂ©s et de faire Ă©voluer ensemble ces forces par un programme de leadership personnalisĂ© Ă  la culture de l’entreprise : formation, ’implication des dirigeants de l’entreprise, projets stratĂ©giques concrets auxquels les employĂ©s sont amenĂ©s Ă  contribuer

  • 9. X-40-25 9 Les niveaux hiĂ©rarchiques sont nĂ©anmoins respectĂ©s. Les attributs de leadership Ă  dĂ©velopper en fonction du contexte de l’organisation, de sa culture et de ses cibles stratĂ©giques sont dĂ©veloppĂ©s selon le niveau et la capacitĂ© de chaque individu. Prenons l’exemple de la capacitĂ© Ă  changer et Ă  conduire le changement : les responsabilitĂ©s, les activitĂ©s et l’implication ne seront pas les mĂȘmes selon que l’on se place dans le cas d’un membre de la direction ou de celui d’un employĂ©. Tous deux doivent ĂȘtre en mesure de conduire les changements nĂ©cessaires au bon positionnement de l’organisation mais l’un travaille sur toute une Ă©quipe et l’autre, au sein de son rĂŽle d’employĂ©, va plutĂŽt s’ouvrir au changement et influencer ses collaborateurs Ă  appuyer, suggĂ©rer et accĂ©lĂ©rer les changements entrepris par la direction gĂ©nĂ©rale. Des rĂŽles diffĂ©rents, mais un mĂȘme attribut de leadership Ă  dĂ©velopper ensemble au sein de toute l’organisation. 2.5 RelĂšve Le processus de relĂšve doit ĂȘtre revu et doit Ă©voluer, au mĂȘme titre que les processus de recrutement, de gestion de la performance et de dĂ©veloppement du leadership. En revoyant ce processus – comme les autres – Ă  la lumiĂšre de la force naturelle de l’employĂ©, en misant sur ses forces et son talent, il est plus facile de le rendre plus agile. Une relĂšve sera toujours ainsi prĂȘte et disponible lorsque l’entreprise en aura besoin. Ainsi, en Ă©largissant la discussion du talent organisationnel et Ă  l’ensemble des dirigeants – et pas seulement les ressources humaines et le manager direct – dans l’établissement des besoins futurs, l’entreprise est en mesure d’ouvrir ses capacitĂ©s de relĂšve et d’identifier des bassins qui pourront combler plusieurs postes au moment oĂč le poste s’ouvre. Encore une fois, c’est la force naturelle de l’employĂ©, et non seulement son expĂ©rience et son set de compĂ©tences actuel qui est au cƓur de la rĂ©flexion. L’entreprise gagne ainsi en fluiditĂ©. Si les plans de relĂšve sont trop rigides, Ă©tablis en silo, il est fort probable que l’employĂ© ciblĂ© pour un poste prĂ©cis ne soit plus disponible au moment souhaitĂ© par l’entreprise ou que le poste visĂ© par l’employĂ© ne soit plus nĂ©cessaire pour l’entreprise et qu’il soit mĂȘme aboli – une vraie raison pour l’employĂ© de se dĂ©mobiliser. En effet, quel gaspillage de temps, d’argent et quelle dĂ©ception pour l’employĂ© de ne pas obtenir le poste convoitĂ©. En choisissant une approche de relĂšve basĂ©e sur les potentiels, les talents et un ensemble d’ouvertures, de responsabilitĂ©s et de rĂ©sultats que l’entreprise sera amenĂ©e Ă  rĂ©aliser dans le futur, cette derniĂšre choisit de dĂ©velopper sa relĂšve en fonction de sa rĂ©alitĂ© future, en fonction de savoir-ĂȘtre et savoir-faire futurs alignĂ©s avec les forces naturelles et de l’entreprise et de l’employĂ©. Les chances de succĂšs dans les plans de relĂšve sont ainsi augmentĂ©es et l’employĂ© participe personnellement dans la crĂ©ation de ce bassin de relĂšve : il co-agit et co-designe les plans de dĂ©veloppement du talent et les bassins de relĂšve de l’entreprise avec son manager, les ressources humaines et la direction gĂ©nĂ©rale. 3 Impacts sur la culture organisationnelle Il est clair qu’en rehaussant sa culture de performance, en misant sur ses talents et la mobilisation de ses employĂ©s et en revisitant les processus clĂ©s de ses ressources humaines, l’organisation doit revoir le fondement de sa culture et soit la revivifier, soit la modifier pour mieux rĂ©pondre Ă  la crĂ©ation d’une culture de performance qui lui est propre. 3.1 Valeurs de l’entreprise Le cƓur de la culture d’une organisation, ce sont ses valeurs. Les valeurs, c’est ce qui tient l’organisation en temps de chaos, c’est ce qui rend l’incomprĂ©hensible clair, c’est ce qui facilite
  • 10. X-40-25 10 la prise de dĂ©cision et la cohĂ©sion du groupe. Encore faut-il que ces valeurs soient ancrĂ©es dans la gĂ©nĂ©tique sociale de l’entreprise, qu’elles soient rĂ©ellement vĂ©cues par les leaders de l’organisation et qu’elles fassent partie du vĂ©cu, de l’histoire de l’organisation. Chaque valeur doit correspondre Ă  des actions et Ă  des faits marquants de l’histoire de l’organisation. C’est ce qui lui a permis d’avoir du succĂšs jusqu’à prĂ©sent, c’est aussi ce qui doit lui permettre d’avoir du succĂšs dans le futur, d’oĂč le besoin de revisiter les valeurs occasionnellement. 3.2 Communication dans l’entreprise Afin de faire Ă©merger une culture de performance misant sur les talents des employĂ©s, le dialogue authentique et un rĂ©el dĂ©sir de communication de la direction gĂ©nĂ©rale envers les employĂ©s, basĂ© sur l’écoute et l’empathie, sont absolument nĂ©cessaires. Si la qualitĂ© humaine de la communication ne s’établit pas, que la confiance et l’authenticitĂ© ne sont pas au rendez-vous, il sera impossible pour l’organisation de crĂ©er une culture de performance misant sur les talents des employĂ©s. Ces derniers ne sentiront ni l’espace ni la confiance nĂ©cessaires pour co-agir et co-crĂ©er la culture de performance tant dĂ©sirĂ©e. Cette communication culturelle doit ĂȘtre autant formelle qu’informelle. Elle doit ĂȘtre basĂ©e sur une culture d’ouverture et de dialogue, oĂč la vulnĂ©rabilitĂ© est permise et la transparence possible pour toutes les parties prenantes. Encore une fois, comme dans les autres processus ressources humaines, des outils informatiques peuvent augmenter la frĂ©quence, la spontanĂ©itĂ© et briser les silos hiĂ©rarchiques et organisationnels qui peuvent entraver une communication ouverte. SharePoint, Yammer, Jams de Success Factors, SoapBox et/ou Slack
 Mais si la culture ne permet pas une communication rĂ©elle et authentique, cette derniĂšre n’existera jamais, mĂȘme si les outils existent. La culture d’une entreprise peut changer : il suffit que certains se mobilisent et y croient. Une fois que les dirigeants et les managers en voient les avantages, la culture d’entreprise devient beaucoup plus facile Ă  Ă©tablir. Pour que cette culture s’ancre Ă  tous les niveaux de l’organisation, il faut reconnaĂźtre et soutenir les pratiques saines de communication initiĂ©es par les employĂ©s. 3.3 Pratiques de collaboration et de crĂ©ativitĂ© Dans le contexte actuel, crĂ©er une culture agile et performante dans nos organisations demande de dĂ©velopper des pratiques de collaboration bien plus Ă©tendues et profondes au sein de l’entreprise. Ces pratiques de collaboration devront s’étendre Ă  l’extĂ©rieur de l’entreprise et amener de la valeur Ă  l’organisation en augmentant la capacitĂ© Ă  crĂ©er des solutions, des services, des processus mieux adaptĂ©s aux clients et Ă  la rĂ©alitĂ© d’affaires, dans un mode de co- crĂ©ation avec l’écosystĂšme d’entreprise. Évidemment, l’implantation de plateformes collaboratives (telles que SharePoint) peut faciliter l’adoption de modes de travail collaboratifs. CrĂ©er l’ouverture nĂ©cessaire Ă  la crĂ©ativitĂ© et Ă  la collaboration demande un changement dans l’état d’esprit de l’entreprise. Cela exige une ouverture de la part des dirigeants ainsi qu’une tolĂ©rance au risque et Ă  l’erreur puisqu’il faut crĂ©er cette culture progressivement, un peu en tĂątonnant et par une stratĂ©gie itĂ©rative d’essais et erreurs. C’est ainsi qu’en crĂ©ant une culture de performance qui mise sur les talents des employĂ©s, l’organisation sera naturellement amenĂ©e Ă  se transformer. La transformation s’amorcera doucement, au cycle des ajustements et changements qui sont faits de maniĂšre Ă©volutive, autant
  • 11. X-40-25 11 dans les processus RH que dans l’ADN de l’entreprise, toujours en prĂ©servant le noyau dur organisationnel que sont les valeurs. La transformation devient alors un voyage Ă  destination inconnue et qui peut s’étendre sur plusieurs annĂ©es. 4 Quelques exemples Nombreuses sont les entreprises qui ont rĂ©ussi Ă  rester fortes dans leur secteur d’activitĂ© malgrĂ© la concurrence accrue grĂące Ă  une approche humaine, misant sur la sagesse, l’intelligence et les talents de leurs employĂ©s. Plusieurs histoires de succĂšs sont dĂ©crites dans le dernier livre de Marine Auger13 . J’aimerais aborder deux exemples d’entreprises ayant rehaussĂ© leur performance organisationnelle en misant sur les talents de leurs employĂ©s et oĂč j’ai pu moi-mĂȘme observer cette transformation et les Ă©tapes qui ont Ă©tĂ© prises pour y arriver. Ces entreprises se dĂ©marquent largement dans leurs secteurs d’activitĂ©s respectifs. 4.1 Pfizer Canada Inc. Les dix derniĂšres annĂ©es ont mis Pfizer Canada face Ă  un dĂ©fi de taille : garder ses employĂ©s mobilisĂ©s alors que le marchĂ© pharmaceutique se transformait, que la place et le rĂŽle de Pfizer Canada dans le monde de Pfizer Inc. mondialement changeait et que les brevets des mĂ©dicaments qui gĂ©nĂ©raient le plus de revenus Ă©taient sur le point d’expirer. Il fallait rehausser rapidement la performance organisationnelle au Canada en misant sur les talents pour les conserver. Localement, l’entreprise a dĂ©cidĂ© de se recentrer sur ses valeurs organisationnelles et sur ses forces naturelles dans son positionnement de marchĂ©. La branche canadienne est un contributeur exceptionnel de Pfizer Inc., tant au niveau des revenus et des profits que des talents. Elle tient un rĂŽle d’influence auprĂšs de l’équipe de leadership autant en Europe qu’à New York. Ayant analysĂ© ce positionnement local stratĂ©gique de Pfizer Canada, rehausser la performance organisationnelle en misant sur les talents et les forces des employĂ©s semblait ĂȘtre une stratĂ©gie logique et gagnante pour tous. Pfizer Canada a donc entrepris un virage au niveau du rehaussement des talents en crĂ©ant un curriculum de leadership qui s’adressait non seulement aux managers mais Ă©galement aux employĂ©s afin de dĂ©velopper leurs forces naturelles. La relĂšve a Ă©tĂ© identifiĂ©e, dĂ©veloppĂ©e et mise en valeur non seulement localement mais Ă©galement sur le plan international. Cela a permis aux talents locaux de s’épanouir et de se dĂ©velopper davantage tout en contribuant directement Ă  la pĂ©rennitĂ© de l’organisation au niveau mondial, en co-crĂ©ant et en co-agissant avec le siĂšge social amĂ©ricain pour crĂ©er le nouveau modĂšle d’affaires et la nouvelle stratĂ©gie. Non seulement cette approche a permis de garder les employĂ©s mobilisĂ©s durant une pĂ©riode agitĂ©e, mais elle a aussi permis de continuer Ă  performer comme organisation locale au-delĂ  13 Auger Marine, Et si vous rendiez votre entreprise intelligente ?, AFNOR Éditions, 2013.
  • 12. X-40-25 12 des attentes et au talent local de s’exporter ailleurs dans le monde de Pfizer. Leurs talents ainsi valorisĂ©s, conscientisĂ©s aux enjeux organisationnels et alignĂ©s sont depuis prisĂ©s et recherchĂ©s au niveau global. EmployĂ©s, managers, actionnaires et clients : toutes les parties prenantes en sont sorties gagnantes. L’exportation du talent de Pfizer Canada vers l’Europe et les États-Unis a d’ailleurs contribuĂ© Ă  contaminer positivement le reste de l’organisation globale Ă  adopter ce modĂšle d’affaires, se recentrant sur l’expĂ©rience du patient tel que l’indique l’approche du Design Thinking et misant sur les talents. Ce fut une opportunitĂ© pour ces talents canadiens de participer activement Ă  la co-crĂ©ation, Ă  la vision, au positionnement et Ă  la crĂ©ation d’une multitude de services Ă  valeur ajoutĂ©e pour les patients, faisant Ă©voluer l’entreprise dans tous les secteurs et Ă  tous les niveaux vers un futur plus valorisant pour tous, autant pour les patients, que le milieu mĂ©dical, les employĂ©s, les actionnaires, les gouvernements
 More than medication14 , service lancĂ© au Canada, est un exemple de ce type de programmes crĂ©Ă©s durant cette pĂ©riode. 4.2 Sun Life au Canada La crise financiĂšre mondiale des 7 derniĂšres annĂ©es a Ă©branlĂ© Sun Life Canada, comme toutes les autres entreprises du secteur – banques et compagnies d’assurances indistinctement. Sun Life en a profitĂ© pour se recentrer sur ses forces, son marchĂ© et ses clients. Pour ce faire, l’entreprise s’est tournĂ©e vers ses employĂ©s (8 635 au 31 dĂ©cembre 2014) et le cƓur de ce qui a façonnĂ© cette organisation canadienne de plus de 150 ans : ses valeurs. L’approche de Sun Life Canada pour dĂ©ployer son nouveau modĂšle d’affaires sous le programme « les 7 façons de gagner15 » fut de miser sur la collaboration des employĂ©s, le dĂ©veloppement de leurs forces et de leurs talents, tout en alignant les forces des employĂ©s Ă  celles des managers et de l’organisation et en appuyant le programme des ressources et du soutien nĂ©cessaires pour son succĂšs. Tout en gardant l’Ɠil sur la cible d’affaires, en prenant des mesures significatives pour s’assurer que les choix, l’alignement et le dĂ©veloppement se faisaient toujours dans la bonne direction et en mesurant la satisfaction des clients, des employĂ©s et le succĂšs des rĂ©sultats financiers. Tout ce travail qui part de l’intĂ©rieur, de ce qui a forgĂ© cette grande entreprise canadienne, se traduit par une vĂ©ritable crĂ©ation de valeur Ă  l’extĂ©rieur. En effet, l’action de Sun Life est en croissance depuis 2 ans, passant de 26 $ en 2012 Ă  42 $ en 2014. L’entreprise dispose de plus de 1,8 milliard de dollars de liquiditĂ©s et de la confiance de ses clients : en 2013, l’entreprise a Ă©tĂ© nommĂ©e « compagnie d’assurance-vie la plus digne de confiance » par les consommateurs canadiens dans le cadre du programme Marque de confiance de SĂ©lection du Reader’s Digest. Et ce pour la quatriĂšme annĂ©e d’affilĂ©e. On peut penser qu’au cours des prochaines annĂ©es, Sun Life Canada continuera de consolider son positionnement en tant qu’entreprise trĂšs diversifiĂ©e qui occupe une position de chef de file dans les secteurs des garanties collectives, des rĂ©gimes collectifs de retraite et des produits 14 www.morethanmedication.ca 15 Gignac Marie-FĂ©licitĂ©, Creating a Performance Culture, CSTD Webinar, 31 juillet 2014.
  • 13. X-40-25 13 d’assurance individuelle et de gestion de patrimoine. Elle atteindra sĂ»rement son objectif : devenir l’assureur-vie le plus performant du Canada16 . 16 Faits saillants 2014 – www.sunlife.ca (Aperçu de la compagnie)