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RennesMétropole(MarcRappilliard)
La deuxième soirée-débat du
Programme Local de l’Agricultu-
re (PLA) et de l’Observatoire de
l’agriculture s’est déroulée dans
l’espace Éco-Chanvre à Noyal-sur-
Vilaine. Une centaine de personnes
étaient présentes et le public di-
vers composé d’élus du Pays de
Rennes, d’élus professionnels re-
présentants du monde agricole,
d’agriculteurs, des techniciens de
nombreuses structures, d’universi-
taires…
Une visite de l’espace exposition
a servi de préambule au débat  :
«  culture du chanvre et du lin à
travers l’histoire », finement liée à
l’histoire locale. La soirée a été ani-
mée par Philippe Desnos (Trame,
centre de ressource sur le déve-
loppement agricole) et a accueilli
Mourad Zeroukhi comme grand
témoin (économiste, chercheur as-
socié à l’université de Rennes 1).
INTRODUCTION DU
DÉBAT SUR L’EMPLOI ET
PRÉSENTATION DU PLA
ET DE SES
ACTIONS
par André Chouan (élu
référent en charge de la
commission PLA du Pays
de Rennes) et Olivier
Auffray (Président de
l’antenne de Rennes,
membre du bureau de la Chambre d’agriculture
d’Ille-et-Vilaine)
L’observatoire de l’Agriculture est un axe ma-
jeur du PLA signé en 2008, avec un partena-
riat fort autour de la Chambre d’agriculture, la
SAFER Bretagne et les cinq intercommunalités
du Pays de Rennes. L’observatoire permet de
se forger une culture commune et partagée.
L’axe du PLA « mieux concilier foncier, agricul-
ture et urbanisme » a fait l’objet de la première
soirée-débat sur le foncier en 2011. Il a permis
la réalisation de diagnostics agricoles parta-
gés, en lien direct avec les agriculteurs ou la
réalisation d’un Atlas du parcellaire agricole.
Le PLA est co-présidé par un élu du Pays de
Rennes et un élu de la Chambre d’agriculture.
Il aborde également la valorisation du bocage,
les énergies renouvelables, les circuits courts,
le renforcement des liens entre les citadins et
les agriculteurs, etc.
La commission PLA est un lieu d’échange et
de propositions se traduisant par des actions
comme la construction d’une offre alterna-
tive auprès de la restauration collective avec
des produits locaux (appel à projet Région
Bretagne). L’échange n’est pas forcément le
consensus, mais la confrontation des points
de vue, des contraintes, des enjeux permet
d’orienter nos actions.
Le thème de cette soirée-débat sur l’emploi
pourrait constituer un nouvel axe de travail
du PLA. L’emploi est une priorité embléma-
tique de la Chambre d’agriculture avec trois
autres axes : production alimentaire, partage
du foncier, notion de climat-énergie. Théma-
tiques majeures pour l’agriculture qui se re-
trouvent au sein du PLA. L’emploi en agricul-
ture concerne bien entendu le travail direct sur
les exploitations, mais aussi les emplois induits
par une activité agricole dynamique, en amont
ou plus connus en aval avec le secteur agroa-
limentaire par exemple. La chance du Pays de
Rennes est d’avoir toutes les panoplies liées
à une diversité de productions, branchées sur
l’alimentation locale ou sur l’export.
Message
Olivier Auffray tenait à dire
aux élus et acteurs du
territoire qu’il est possible
de tout mettre en œuvre
pour protéger l’agricultu-
re : à travers le foncier, la
préservation des sièges
d’exploitation et de leur évolution, dans le
cadre d’un permis de construire, d’un dossier
de plan d’épandage, d’installation classée,
etc. C’est le moyen de garder et de déve-
lopper notre agriculture avec toute la place
qu’elle occupe, tant dans sa diversité que
dans les emplois qu’elle génère localement.
Que vous évoque l’agriculture
productrice d’emploi ?
L’agriculture est un formidable potentiel d’em-
plois, l’activité d’entreprendre, de conduire
une entreprise, plusieurs agricultures, plu-
sieurs agriculteurs, plusieurs métiers, des
emplois salariés et des emplois non-salariés,
des besoins en compétences qui évoluent,
notamment avec la modernisation des ex-
ploitations (robotisation, informatique…), une
agriculture productrice d’emplois non-agri-
coles (services…), etc.
AGRICULTURE PÉRIURBAINE
[SOIRÉE-DÉBAT PLA, 12 MARS 2015]
métropolitain
L’agriculture, productrice d’emplois
locaux : faisons le savoir !
LE PROGRAMME LOCAL DE L’AGRICULTURE EN ACTION
RennesMétropole(MarcRappilliard)
RennesMétropole(MarcRappilliard)
RennesMétropole(MarcRappilliard)
RennesMétropole(MarcRappilliard)
2 L’agriculture, productrice d’emplois locaux : faisons le savoir ! soirée-débat - 12 mars 2015 AUDIAR
bservatoire métropolitain
AGRICULTURE PÉRIURBAINE
PRÉSENTATION DE
L’OBSERVATOIRE DE
L’AGRICULTURE DU
PAYS DE RENNES N°2 ET
PRINCIPAUX CHIFFRES DE
L’EMPLOI EN LIEN AVEC
L’AGRICULTURE
par Emmanuel Bouriau
(Audiar)
L’observatoire de l’agricul-
ture permet de disposer
d’éléments de connais-
sance et d’un diagnostic
partagé sur l’évolution
de l’agriculture locale pour les partenaires du
PLA, support d’échange, de dialogue et de dé-
bats. Constitué de statistiques commentées,
il dresse le portrait et l’évolution de l’agricul-
ture locale. C’est un lieu de ressources, de
données, d’analyses qui est disponible pour
le grand public. L’observatoire regroupe trois
entrées principales : spatiale et territoriale
(foncier, urbanisme, paysage, bocage, etc.),
exploitations et actifs agricoles et productions
agricoles (filières, diversification, énergie, cir-
cuits courts, industries agroalimentaires, etc.).
Occupé à 60 % de terres agricoles pour 12,5 %
de zones urbaines, le Pays compte 1 781 ex-
ploitations. La diminution d’un tiers est en
relation avec le regroupement des structures
(45 % de formes sociétaires). Au cœur d’un
grand bassin laitier représentant plus de 800
exploitations laitières, une nouvelle installation
sur deux est orientée vers la production de lait.
3 400 actifs travaillent dans les exploitations
et une professionnalisation est constatée avec
une baisse importante des conjoints et aides
familiaux. Les emplois par exploitation varient
selon les productions (1,8 en lait et 6 en marai-
chage), mais cela masque les emplois directs
induits, estimés à cinq par exploitation. Devant
être affiné, le nombre d’emplois total estimé
avoisine les 10 000. Outre les actifs sur les ex-
ploitations sont intégrés 5000 emplois en IAA,
70 CUMA et leurs salariés, 300 chercheurs
dans 12 unités de recherches en agronomie,
les enseignants de trois lycées de formation
agricole, les salariés des activités consulaires,
de formation, de services, de conseil en agri-
culture - 500 salariés autours de la Maison de
l’agriculture etc.
PRÉSENTATION DES
EMPLOIS DIRECTS DANS
LES FILIÈRES AGRICOLES
ET AGROALIMENTAIRES
BRETONNES ET DES
SPÉCIFICITÉ DU PAYS DE
RENNES
par Aurore Blaire (Chambre
d’agriculture d’Ille-et-
Vilaine)
Une exploitation génère
cinq emplois directs agri-
coles en Bretagne. C’est
la conclusion d’une étude
menée par la chambre régionale d’agricul-
ture en 2013 (2 en production, 2,5 dans les
industries et 0,5 dans les organismes). L’em-
ploi intègre les industries amont (fabrication
d’aliments et minéraux, etc.), la production
avec 45 % des emplois (chefs d’exploitation,
salariés, entreprise de travaux agricole, coopé-
ratives d’utilisation du matériel agricole, etc.)
et l’aval avec 40 % des emplois (collecte ani-
maux, produits, transformation avec les indus-
tries agroalimentaires). Pourtant liés à l’activité
agricole, certains emplois - l’agrofourniture, le
commerce de gros ou le transport - ne sont
pas intégrés.
Le Pays de Rennes est au carrefour logistique
de la capitale régionale et concentre de nom-
breux sièges d’entreprises de services et d’or-
ganismes.
Des évènements agricoles participent à son
rayonnement, avec le SPACE, le salon in-
ternational de l’agriculture, le Carrefour des
fournisseurs de l’agroalimentaire, mais aussi
la présence des pôles d’enseignement et de
recherche et un haut lieu du développement
par l’innovation (pôle de compétitivité Valorial,
centre culinaire contemporain, ingénierie culi-
naire, bio-pôle – pépinière d’entreprises, start-
up en biotechnologie, etc.). Ces structures ont
un rayonnement plus vaste que le Pays, mais
sont implantées et apportent de l’emploi loca-
lement.
TÉMOIGNAGE VIDÉO D’UNE
JEUNE QUI DÉCOUVRE LE
MÉTIER EN PRODUCTION
PORCINE ET SOUHAITE S’Y ENGAGER ET
D’UN CHEF D’EXPLOITATION
Association Emploi Formation
L’Association Emploi Formation (AEF)
a pour mission la promotion et le déve-
loppement de l’emploi salarié agricole.
Paritaire, le conseil d’administration est
composé d’agriculteurs employant de la
main d’œuvre et de salariés de la produc-
tion agricole.
La structure rend de nombreux services,
comme la bourse d’emploi pour la mise
en relation de demandeurs d’emplois
conventionnés avec pôle emploi. Ses
missions offrent à l’association une
bonne vision sur le marché du travail.
Elle participe à la promotion des mé-
tiers auprès de scolaires, demandeurs
d’emploi, etc. Elle réalise de conseils in-
dividualisés et participe à la promotion
et au développement du groupement
d’employeurs. Elle est également un re-
lai départemental du fond d’assurance
formation des salariés d’exploitation
agricole et contribue à l’information et à
la formation continue.
RennesMétropole(MarcRappilliard)
3L’agriculture, productrice d’emplois locaux : faisons le savoir !AUDIAR soirée-débat - 12 mars 2015
bservatoire métropolitain
AGRICULTURE PÉRIURBAINE
LA DIVERSITÉ
DES EMPLOIS EN
PRODUCTION AGRICOLE
ET L’ADÉQUATION ENTRE
OFFRE, DEMANDE ET
FORMATION
par Valérie Heyser (AEF)
La diversité des emplois proposés par les
agriculteurs est importante. En porcs, lait, ma-
chinisme agricole, maraîchage avec une forte
demande locale liée aux tomates sous serres
et légumes de pleins champs avec la proximi-
té de la ville. En paysage, avec des emplois
attractifs auprès des demandeurs, et moins
fréquemment en pépinières, arboriculture ou
volailles.
De nouveaux emplois apparaissent comme
une embauche spécifique pour gérer une uni-
té de méthanisation. La diversité se retrouve
dans les conditions de travail avec des ampli-
tudes très variables selon les productions ou
l’organisation (horaires atypiques, astreinte,
weekend, saisonnier, etc.). Les profils attendus
concernent des postes spécialisés (maternité
en porc ou tomates sous serres), des postes
polyvalents (lait et cultures, conduite de trac-
teur, travail du sol ou livraisons en maraichage
de plein champ). La diversité au niveau des
responsabilités : postes d’agent exécutant de
taches simples, techniciens et responsables
(chef de cultures en GAEC). La diversité est
aussi liée à la variété des contrats. Malgré une
perception d’un emploi saisonnier précaire, un
tiers des contrats sont des CDI. Ce nombre
augmente, alors que les CDD ralentissent leur
progression. Une diversité d’employeurs existe,
individuels ou en société, entreprises de tra-
vaux et Cuma, groupements d’employeurs.
Un tiers des exploitations emploient de la
main d’œuvre en Ille-et-Vilaine. Progression
de 13 % qui correspond sur le Pays à 97 em-
ployeurs et 535 salariés en plus (226 en équi-
valent temps plein). Certains secteurs sont en
tension de recrutement. Dans un marché équi-
libré, une offre correspond à trois demandeurs.
En matière d’élevage ou de machinisme, cette
proportion est moitié moindre. Le plus tendu
reste la filière porcine avec 36 offres pour 16
demandeurs. Ces chiffres peuvent être trom-
peurs car pour une offre, d’autres difficultés
d’embauche peuvent exister, liées au secteur
géographique, aux compétences attendues,
aux conditions de travail. L’inadéquation liée
aux compétences s’illustre par des candidats
plus nombreux en espaces verts que dans les
secteurs en tension. Certaines offres peuvent
rester sur le marché à défaut de trouver les
compétences attendues.
Deux axes de travail sont possibles. Mobiliser
les acteurs d’un secteur d’activité comme ces
exploitants qui ont inventé avec l’AEF le par-
cours qualifiant en élevage porcin. Et mobiliser
les acteurs d’un territoire avec la gestion pré-
visionnelle des emplois et des compétences.
Témoignage
LE PARCOURS QUALIFIANT
EN ÉLEVAGE PORCINS, UNE
INVENTION LOCALE POUR
METTRE EN ADÉQUATION L’OFFRE
D’EMPLOI ET LES COMPÉTENCES
ATTENDUES
par Emmanuel Robert, éleveur à Janzé (porcin et
volaille de Janzé)
Face au problème de recrutement sur les
exploitations porcines locales, plusieurs éle-
veurs ont cherché une solution. Les évolutions
récentes et les mises aux normes ont accru
le besoin de main d’œuvre. Avec peu de can-
didats et l’exigence de compétences quali-
fiés pour travailler au sein des élevages, une
quinzaine d’éleveur ont fait appel à l’AEF pour
trouver une solution. La mise en place du «
parcours qualifiant en élevage porcin » a été la
réponse : recruter, former aux compétences et
qualifications attendues, insérer durablement
sur les élevages porcins.
Le parcours se déroule en trois phases : une
découverte du métier au travers de la visite
d’un élevage (portes ouvertes sur trois sièges
et accueil d’une quarantaine de personnes) et
la rencontre des professionnels, éleveur ou
technicien (renseigner sur le métier et faire une
présélection de candidats). La seconde phase
consiste en une immersion de quinze jours au
sein des élevages. Ensuite, pour ceux qui sou-
haitent poursuivre, il y a une troisième phase
en centre de formation (théorique et pratique
sur onze semaines). La pratique est jugée es-
sentielle au regard des exigences en technicité
et d’être opérationnel directement. Douze can-
didats suivent actuellement cette formation sur
les quarante qui étaient présent à la première
phase. Pour aller plus loin, une nouvelle action
de formation pourra être orientée vers les em-
ployeurs.
Témoignage
LA GESTION PRÉVISIONNELLE
DES EMPLOIS ET COMPÉTENCES À
L’ÉCHELLE DU TERRITOIRE LOCAL
par Emmanuelle Marchand
(MEIF)
La Maison de l’emploi, de
l’insertion et de la forma-
tion intervient sur le bas-
sin d’emploi de Rennes et
a engagé une démarche
de gestion prévisionnelle des emplois et des
compétences territoriales (GPECT). La MEIF a
souhaité mettre l’accent sur les métiers de la
filière agricole, travaillant avec de nombreux
partenaires concernés comme la Chambre
d’agriculture d’Ille-et-Vilaine ou l’AEF qui ont
signé la charte GPECT. Elle travaille aussi avec
des partenaires à valoriser les métiers, comme
le Pôle emploi, la Mission locale, Agro bio, etc.
Une manifestation régionale « Métiers en tous
genres » est axée cette année sur l’orientation
des femmes, peu nombreuses malgré les op-
portunités, avec des visites d’exploitations, des
rencontres et des témoignages. Début juin (du
1er
au 5 juin), la semaine des métiers agricoles
SPACE/P.Baudry
RennesMétropole(MarcRappilliard)
4 L’agriculture, productrice d’emplois locaux : faisons le savoir ! soirée-débat - 12 mars 2015 AUDIAR
bservatoire métropolitain
AGRICULTURE PÉRIURBAINE
va avoir lieu (visites pour connaître les métiers,
communication sur l’offre de formation dis-
ponible, temps forts autour des métiers, etc.).
Des actions sont menées sur les passerelles
entre les métiers qui « décrutent » et ceux qui
recrutent, transfert de compétences d’un sec-
teur d’activité à un autre. Cela peut passer par
des formations, l’exploration du « temps parta-
gé » - cherchant à mixer les nombreux temps
partiel proposés dans des secteurs d’activités
différents, pour aboutir à un plein temps (ac-
tivité agricole et transport scolaire, etc.), ou
de nombreuses autres actions que conduit la
maison de l’emploi.
TÉMOIGNAGE VIDÉO POUR
ILLUSTRER LES EMPLOIS EN
PRODUCTION MARAICHÈRE
AUTOUR D’UN JEUNE QUI A CHANGÉ
DE MÉTIER POUR S’ORIENTER VERS
L’AGRICULTURE
Témoignage
LES EMPLOIS DANS LA
FILIÈRE LAITIÈRE VU PAR
UN CHEF D’EXPLOITATION
ET UNE ENTREPRISE DE
TRANSFORMATION, TRIBALLAT
par Frédéric Simmoneaux (producteur de lait) et
Olivier Bourquard (DRH Triballat)
Frédéric Simmoneaux conduit une exploitation
de 80 vaches laitières, couplée à un élevage
de porcs avec 900 places d’engraissement,
sur 130 hectares à Acigné. Il a deux salariés,
un en élevage laitier et un qui navigue entre
les porcs et les cultures. Avec 36 ans de mé-
tier et étant de longue date sur l’exploitation,
PAROLE AUX PARTICIPANTS
QUELLE RÉACTION SUR LE
DIAGNOSTIC ET LES CHIFFRES
PRÉSENTÉS ?
Qu’en est-il de l’emploi des conjoints travail-
lant hors métiers agricoles ? En période de
crise, les femmes partent souvent travailler
à l’extérieur pour un complément de revenu.
Le bassin d’emploi de Rennes offre de nom-
breuses opportunités hors agriculture, par
choix ou pour raison économique.
Dans certains cas, la main d’œuvre familiale
reste la clé de voute. Mais elle peut combler
un manque, exprimant la difficulté à attirer des
candidats ou des demandeurs d’emploi. Cela a
évolué en 30 ans, avec un véritable rapport au
salariat. La main d’œuvre sera demain le fac-
teur limitant de la production agricole, quelle
qu’elle soit.
Au vu du titre « l’agricultrice productrice d’em-
plois locaux : faisons le savoir », les chiffres
montrent aussi une forte baisse de l’emploi.
La filière automobile est souvent pointée, plus
rarement les difficultés agricoles. Tous s’ac-
cordent à dire que l’agriculture est un formi-
dable gisement d’emplois. La baisse va-t-elle
se poursuivre ces prochaines années ? Si oui,
que faire pour inverser la tendance et transfor-
mer le potentiel en réalité ?
Sur le territoire, des entreprises produisent du
matériel agricole, avec à titre d’exemple 500
emplois sur une commune. Sans agriculteurs,
plus de production et plus de vente pour l’en-
treprise, donc plus d’emplois. Le commis-
saire du SPACE intervient pour compléter que
l’agroéquipement et l’agro-industrie doivent
être comptés. Ces entreprises dépassent le
local et réalisent 30 % de leur chiffre d’affaires
à l’export.
Un maraîcher sollicité prend régulièrement des
jeunes en EMT*
pour la découverte des métiers.
Pôle Emploi lui donne une petite aide pour le
temps passer à faire découvrir son métier, mais
pas l’AEF. Cette aide n’existera plus en 2015.
Des voix s’expriment pour dire qu’il serait bien
d’aider ceux qui consacrent du temps.
* Évaluation en milieu de travail.
5L’agriculture, productrice d’emplois locaux : faisons le savoir !AUDIAR soirée-débat - 12 mars 2015
bservatoire métropolitain
AGRICULTURE PÉRIURBAINE
chacun fonctionne de manière très autonome.
L’exploitant a des responsabilités extérieures.
Mais il peut s’absenter en étant sécurisé par
ses salariés compétents et autonomes. La
retraite approchant il faut leur trouver une
succession. Certains ont des difficultés à re-
cruter. Pas à trouver des salariés, mais à en
trouver qui évoluent directement en auto-
nomie. L’accueil de stagiaires peut être une
solution pour identifier de futurs candidats
potentiels. L’exploitant accueille régulièrement
des stagiaires. Avec cet objectif à court terme
Il faut aussi penser à adaptater l’exploitation
pour l’accueil de futurs salariés. Pour l’avenir,
de très bons éleveurs techniciens et respon-
sables, capables d’assurer la gestion et la
conduite de troupeaux de plus de cent vaches,
seront très recherchés. Ces postes requièrent
des exigences techniques très pointues. Des
candidats doivent exister, mais pour assurer
globalement la relève ils risquent d’être durs
à trouver. Il faudra les former en interne, d’au-
tant que pour deux exploitations identiques sur
le papier, leurs fonctionnements peuvent être
très différents. Un besoin se fera certainement
sentir sur les techniciens d’élevage. L’évolution
va vers plus de technicité, non seulement sur
l’aspect machine (robot pour la traite, etc.)
mais aussi des qualités confirmées d’éleveurs
pour la conduite de troupeaux laitiers de plus
en plus gros.
Olivier Bourquard est Di-
recteur des Ressources
Humaines chez Triballat,
900 salariés. 70 % des
salariés habitent dans un
rayon de dix kilomètres.
L’entreprise traite des laits
de chèvres, de brebis, de vache, mais aussi
des laits végétaux. Ses produits sont nombreux
(sur la base de matières premières à travail-
ler variées : yaourts, fromages, traiteur végé-
tal, produits nutrition, etc.) et ses débouchés
variés (réseau GMS, bio, consommation hors
domicile, grossiste, etc.). Elle a une activité di-
versifiée et positionnée sur des segments de
marché. Les métiers sont divers, et l’emploi
envisagé de manière pérenne. Un salarié em-
bauché a vocation à être gardé et à trouver de
l’intérêt et de la motivation face à la diversité
de l’emploi. Pour recruter, pas de difficultés
majeures à signaler. Ponctuellement des mé-
tiers peuvent être en tension, par exemple la
maintenance laitière. Une adaptation de l’offre
de formation aux besoins à venir est à envisa-
ger car des générations entières vont partir à
la retraite et provoquer un appel d’air sur des
métiers non perçus comme pourvoyeurs d’em-
ploi. Il faut espérer que suffisamment de per-
sonnes s’engagent dans ces filières de forma-
tion. Dans l’agroalimentaire, l’aspect technique
se renforce, notamment dans la filière laitière.
Des métiers apparaissent au sein de l’entre-
prise, liée à ses besoins de communication
entre ses sites européens (informaticiens pour
l’installation et la maintenance), ou de gestion
d’une chaudière-bois. Triballat fait de la Ges-
tion prévisionnelle des emplois et des com-
pétences, prenant en compte l’évolution pro-
fessionnelle de ses salariés et l’évolution des
métiers, en cherchant à anticiper les emplois
de demain et les compétences nécessaires (en
recrutement ou en formation interne). L’entre-
prise renforce ainsi sa capacité à s’adapter et
permet de changer de métier en son sein.
PAROLE AUX PARTICIPANTS
PLUS DE TECHNICITÉ EN
AGRICULTURE?
La cabine d’un tracteur ressemble aujourd’hui
à l’intérieur du cockpit d’un avion rafale, la
technicité requise pour le manier a donc for-
tement évolué.
Le numérique amène une révolution des sa-
voirs et des pratiques, de la manière d’exercer
le métier d’agriculteur. La vitesse du change-
ment est impressionnante, rapporté à la vie
d’un agriculteur d’aujourd’hui.
Témoignage double
LE SERVICE DE REMPLACEMENT
ET L’EMPLOI EN PRODUCTION
DE VIANDE, DIVERSIFICATION ET
VENTE DIRECTE
par Dominique Trubert
(producteur de viande)
Dominique Trubert in-
tervient à deux niveaux
en tant que président du
Service de Remplacement
et comme exploitant-em-
ployeur. Le Service de Remplacement est in-
dispensable dans une région d’élevage où la
présence humaine est nécessaire quotidienne-
ment auprès des animaux. Son objectif est de
pouvoir remplacer les agriculteurs en assurant
la continuité des travaux, en cas d’absence
choisie ou subie (formation, mandat ou respon-
sabilité professionnelle, congés ou accident
de la vie - blessure, maladie, etc. totalisent
30 % de l’activité). Il contribue à améliorer les
conditions de vie des exploitants et des asso-
ciés, à développer formation et promotion des
hommes au service de l’agriculture. Le Service
compte 529 salariés (162 équivalents temps
plein), des agriculteurs bénévoles et plus de
6 L’agriculture, productrice d’emplois locaux : faisons le savoir ! soirée-débat - 12 mars 2015 AUDIAR
bservatoire métropolitain
AGRICULTURE PÉRIURBAINE
3 900 adhérents. Sa mission est reconnue
d’utilité sociale. L’organisation des absences
est dynamique dans le premier département
en volume d’activité. Un élément primordial
est l’esprit de solidarité. Un besoin existe pour
détecter les agriculteurs en difficulté et leur
proposer des solutions pour le quotidien.
Dominique Trubert a fait évoluer sa produc-
tion porcine au fil du temps et des besoins.
Son épouse l’a rejoint après avoir travaillé à
l’extérieur et suivi d’une formation agricole.
Ils ont entamé une diversification avec deux
gites ruraux et de la vente directe avec la vo-
lonté de vendre de la fraicheur et de la qualité
(en caissettes à la ferme ou sur le marché).
Les porcs sont produits avec les céréales de
l’exploitation, les charcuteries sont sans ad-
ditifs ni conservateurs. Le couple y a trouvé
beaucoup de travail, mais aussi beaucoup de
bonheur. La vente directe est une chance et
apporte des rencontres dans un métier qui
peut être solitaire, des échanges non seule-
ment sur les produits mais aussi sur le mé-
tier et ses évolutions, en lien souvent avec
les sujets d’actualités. Après avoir fait appel
ponctuellement au service de remplacement,
M. et Mme Trubert ont choisi d’embaucher un
boucher en complément pour alléger leur tra-
vail. Plus récemment, ils ont opté pour une
main d’œuvre supplémentaire dans le cadre
d’un groupement d’employeurs. Ce dernier a
permis une embauche, à temps partagé entre
quatre exploitations. Repéré lors d’un stage et
reconnu par son envie de travailler, le jeune
employé est motivé et polyvalent (alimentation,
nettoyage, entretien qui exige du temps en éle-
vage porcins, de manutention avec le tracteur
etc.). C’est une charge pour l’exploitation qui
doit générer suffisamment de revenu. Le tra-
vail ne manque. Il est parfois peu valorisant et
rémunérateur. L’embauche reste bien souvent
dictée par la question financière. Le recours à
de la main d’œuvre oblige à rechercher une
organisation parfaite.
Témoignage
PRODUCTION VÉGÉTALE,
MARAÎCHAGE ET CIRCUITS COURTS
par Guillaume Hery
(producteur de fruits et de
légumes)
Maraicher en agricultu-
re biologique, Guillaume
Hery s’est installé sur six
hectares à Bruz en 2011.
De nombreux acteurs volontaires ont rendu
possible cette installation : Conseil Général,
SAFER, Région Bretagne, Rennes Métropole,
Bruz, la Chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine
et agrobio35 etc. Des acteurs locaux pour des
producteurs locaux et des consommateurs lo-
caux. L’exploitation maraîchère compte 5 000
m2
de serres au matériel innovant. Le siège to-
talise six emplois : l’exploitant, deux employés
en CDI et l’équivalent de trois salariés temps
plein (teva). Le chiffre d’affaire, multiplié par
deux tous les ans, se porte très bien (50 000
euros par unité de travail). Le facteur limitant
risque de devenir la surface. Ce modèle est
PAROLE AUX PARTICIPANTS
QUELLE VISION DU FUTUR ?
La crainte de voir reculer l’élevage et l’emploi
lié (situation sur les marchés, contraintes de
travail, accès au foncier, problèmes de voisi-
nage et cohabitation avec les citadins, etc.). Le
risque, de voir progresser les grandes cultures,
serait dommageable pour l’emploi agricole et
en aval dans la transformation est une alerte.
De même, une vigilance s’impose pour éviter
le grignotage des espaces agricoles et leur
soustraction à l’activité.
En 2014, le département d’Ille-et-Vilaine a
installé le plus en agriculture. C’est est une
chance. Beaucoup veulent s’installer, et un
jeune sur trois vient d’un horizon autre qu’agri-
cole.Pourtant,les offres d’emploi non pourvues
posent la question d’un déficit de communica-
tion auprès des jeunes (collèges, lycées géné-
ral et aussi centres de formation agricoles pas
toujours adaptés aux évolutions et nouveaux
métiers). L’élevage attire d’abord en équin avec
une majorité de filles, mais au vu des débou-
chés limités, la moitié se réoriente vers l’éle-
vage laitier ou porcin. La formation doit évoluer
au regard des débouchés réels pour préparer
aux métiers attendus. Certains ont aussi du mal
à trouver des emplois locaux et partent ailleurs.
Un travail du Codespar*
a identifié ces emplois
agricoles dans les métiers en tension.
* Conseil de développement économique et social de la
métropole et du Pays de Rennes.
Renvoyant au déficit d’image et à la mécon-
naissance des métiers, les conditions de travail
peuvent effrayer certains au regard d’autres
emplois, avec des salaires ou des horaires plus
attrayants. Pourtant la rémunération est cor-
recte. L’action de découverte des professions
et la promotion des métiers peuvent transfor-
mer cette vision négative et apporter un nou-
veau regard sur ces emplois potentiels et éveil-
ler des vocations (vie dans les exploitations,
conditions de travail, être heureux à exercer, la
polyvalence du travail, gestion du temps, être
son propre patron, gérer son entreprise, etc.).
Cette promotion conduit à une quinzaine de
rencontre annuelle dans les centres de forma-
tion et collèges avec la Chambre d’agriculture,
l’AEF, la SBAFER, les services de remplace-
ment, les territoires, etc.
C’est aussi aux agriculteurs de positiver leurs
métiers, d’éviter de détériorer l’image agricole
et de montrer les richesses et le potentiel que
représente cette activité. Chaque génération
d’agriculteurs a dû affronter des problèmes,
qui chaque fois ont amené les agriculteurs à
rebondir, à s’adapter. C’est en positivant les
emplois que les agriculteurs seront les pre-
miers à créer des vocations pour les futurs
exploitants et salariés.
Le salariat est une composante même des
exploitations agricoles, il faut mettre les em-
ployés en avant, souvent considérés comme
des collaborateurs. En leur donnant la parole,
ils participeront à défendre les métiers. Il ne
faut pas uniquement valoriser les produits,
mais aussi les personnes qui exercent dans
l’agriculture.
La présence de l’élevage est une force pour
le dynamisme économique du Pays et l’acti-
vité génère beaucoup d’emplois locaux. Pour
aller plus loin, la problématique des sièges
d’exploitation doit aussi être travaillée. C’est le
lieu des différentes productions (laitière, por-
cine, volailles, etc.) et les règles actuelles et à
venir qui conduisent les exploitations à évoluer
et investir dans des bâtiments nouveaux (taille
des élevages, la nécessaire amélioration des
conditions de bien être, la performance, etc.).
Cette situation peut devenir conflictuelle avec
le voisinage et les élus locaux doivent s’impli-
quer dans l’enjeu de production agricole lo-
cale. La difficulté d’installer un nouvel élevage
de porcs sur le Pays peut questionner. Les évo-
lutions techniques liées à la méthanisation par
exemple peuvent apparaître comme un enjeu
en matière de production renouvelable d’éner-
gie ou de chaleur. Permettre aux exploitants de
se moderniser, c’est pouvoir transmettre un
outil de travail qui sera adapté.
Certains emplois qui sont liés à l’agriculture
sont probablement non pris en compte comme
les 500 personnes qui travaillent autour du
SPACE, sans parler des restaurateurs mobili-
sés et de ceux qui bénéficient des retombés de
cet évènement.
RennesMétropole(MarcRappilliard)RennesMétropole(MarcRappilliard)
RennesMétropole(MarcRappilliard)
RennesMétropole(MarcRappilliard)
7L’agriculture, productrice d’emplois locaux : faisons le savoir !AUDIAR soirée-débat - 12 mars 2015
bservatoire métropolitain
AGRICULTURE PÉRIURBAINE
reproductible sur le Pays rennais et pourrait
être créateur d’emplois avec un potentiel en
vente directe. Le développement du marché de
l’agriculture biologique suit une progression à
deux chiffres.
Les producteurs locaux peuvent imaginer
transformer leurs productions. Une piste
consiste aussi à aider d’autres collègues à
s’installer. Le maraîchage bio nécessite des
surfaces faibles et la difficulté principale de-
meure l’accès au foncier dans un contexte
tendu. C’est un appel lancé aux décideurs poli-
tiques locaux et aux agriculteurs en matière de
volonté politique pour permettre de développer
l’agriculture biologique et les circuits courts.
L’inclusion d’une production maraîchère est
envisageable au cœur d’une société pour un
agriculteur éleveur ou céréalier.
Le maraîchage biologique peut aussi s’en-
visager à plus grande échelle localement, en
s’associant à des entreprises installées sur des
surfaces d’une centaine d’hectares en rota-
tion. Le souhait est formulé que tous puissent
participer à la création d’emploi d’autres em-
plois locaux.
SYNTHÈSE
ÉLÉMENTS CONCLUSIFS
ET PERSPECTIVE PAR LE
GRAND TÉMOIN
par Mourad Zeroukhi (économiste, chercheur
associé à l’université de Rennes I)
Mourad Zerouki travaille sur l’innovation colla-
borative et l’économie sociale et circulaire et
accompagne des entreprises ou collectivités
pour changer de système vers plus de vertu
énergétique et moins d’impacts négatifs sur
l’environnement. L’agriculture est transversale
car elle condense les questions liées au sol et
à la terre, à la biodiversité, au climat, à l’em-
ploi, l’économie etc. Elle constitue un champ
d’expérimentation en matière d’innovation et
d’approche possible du développement du-
rable.
Pour lui, l’agriculture est aujourd’hui en crise.
Peinant à recruter alors qu’elle constitue un
secteur stratégique avec une grande utilité
sociale. En France, elle emploie trois millions
de personnes, plus que l’ensemble des entre-
prises du CAC 40 réunies et joue un rôle stra-
tégique pour l’emploi, la création de richesse
et l’exportation, donc pour l’économie natio-
nale. La crise qui traverse le modèle agricole
breton est basée en partie sur les choix passés
pour un modèle productiviste, où la marge est
basée sur des volumes. Il a fait ses preuves
mais a atteint ses limites, en termes d’adap-
tabilité à la situation économique, sociale et
environnementale d’aujourd’hui.
En matière de concurrence la Bretagne se re-
trouve coincée entre des pays qui ont misés sur
la qualité des produits au nord et d’autres sur
la compétitivité par les prix au sud, avec une
forme de dumping social. Prises en sandwich,
la région est frappée par l’ « effet de hublot »,
avec des marchés haut et bas de gamme qui
se développe et un marché moyenne gamme
qui se rétrécit et où la concurrence est la plus
rude.Le modèle doit être réinterroger pour évo-
luer. L’adapter c’est construire sur ses propres
forces pour s’adapter à de nouvelles données.
Il faut donc miser sur la qualité, l’innovation,
la notoriété en évoluant vers un système pro-
bablement plus circulaire, une agriculture plus
durable. Dans l’agroalimentaire, la plupart des
entreprises qui recrutent ont fait le choix de
l’innovation, de la qualité et de la naturalité.
Une stratégie claire et une communication
unifiée autour de ces enjeux est essentiel pour
positiver le métier, et le rendre plus attractif. On
ne peut pas donner l’envie aux jeunes en com-
muniquant sur le malaise du monde paysan.
En matière d’emploi c’est essentiel de pouvoir
s’appuyer sur tous les acteurs, et les grou-
pements d’employeurs apparaissent comme
une adaptation de la filière. Le territoire pourra
apporter une partie de la réponse, même si
d’autres éléments se décident à l’échelle na-
tionale ou européenne.
RennesMétropole(MarcRappilliard)
8 L’agriculture, productrice d’emplois locaux : faisons le savoir ! soirée-débat - 12 mars 2015 AUDIAR
bservatoire métropolitain
AGRICULTURE PÉRIURBAINE
M a r c e l
D e n i e u l
note que
c’est toute
la diversité
des agri-
cultures et
des emplois qui leurs sont
liés qui s’est exprimée. Face
au problème de la commu-
nication, notamment vers
les jeunes, c’est de plus en
plus complexe aussi dans
le monde agricole (entre
les études, l’évolution des
métiers, etc.). Malgré cela,
des éléments de réponse
commencent à être trouvés
localement.
Le Pays de Rennes ce
n’est pas que la French
tech, notamment en ma-
tière d’emplois. Les mé-
tiers de l’agriculture et de
l’agroalimentaire, en pleine
évolution (technique, sa-
voir-faire, matériel, etc.),
permettent une grande
stabilité locale. La crainte
de voir reculer l’élevage et
ses emplois liés, au profit
des cultures a été évoqué
et laisse présager que le
Pays de Rennes en souffre,
pas uniquement en terme
d’emploi. Peu de commu-
nication est faite sur l’em-
ploi en agriculture, au re-
gard d’autres métiers, qui
peuvent bénéficier d’une
photo et d’un petit article
quand ils s’installent (arti-
san sur une commune, etc.).
La collaboration née sur le
Pays de Rennes entre les
collectivités et la Chambre
d’agriculture est majeure
pour la prise en compte de
la question agricole sur le
territoire. Elle permet un
réel dialogue, de se dire les
choses simplement et de
chercher des réponses en-
semble.
C’est autour du PLA pré-
sidé par André Chouan et
Olivier Auffray et de leurs
équipes que des démarches
concrètes se développent
sur le foncier, sur l’emploi...
C’est également le fait de
vivre ensemble en harmo-
nie sur ce territoire qui rend
le Pays de Rennes attrac-
tif, engendrant certes des
contraintes pour l’agricultu-
re, mais aussi de véritables
opportunités pour tous.
A n d r é
C r o c q
remercie
les or-
ganisa-
teurs, en
tout pre-
mier lieu André Chouan et
Olivier Auffray, mais éga-
lement les équipes qui ont
préparé cette soirée.
Ces temps d’échanges qui
rythment l’évolution des
projets respectifs des par-
tenaires sont essentiels. Le
message qu’il retient de la
soirée est celui de la diver-
sité, dans les métiers agri-
coles, mais également dans
l’organisation du territoire.
Beaucoup d’idées mu-
rissent finalement avec
beaucoup de sérénité sur
le territoire, avec des inter-
ventions globalement très
constructives. Ce dialogue
s’avère beaucoup plus fer-
tile que les oppositions
front à front. Les élus ont
pris l’habitude du dialogue,
mais également de se fixer
en commun des objectifs
ambitieux. Objectifs sou-
vent atteints ou dépassés.
Le territoire a choisi de me-
ner une véritable politique
foncière ambitieuse et la
photo qui illustre la soirée
en disait tout montrant
la possibilité de produire
du lait dans la proximité
immédiate de la ville au
cœur du Pays de Rennes.
Collectivement le choix a
été d’inscrire l’économie de
foncier partout, pas unique-
ment près de la ville centre.
De même il est plus facile
de détruire les sièges d’ex-
ploitation que d’en recréer
et cela constitue un projet à
porter ensemble. La qualité
des débats montre claire-
ment sur le Pays de Rennes
la capacité des acteurs à
construire ensemble.
CONCLUSION DE LA SOIRÉE DE DÉBAT SUR L’EMPLOI
par Marcel Denieul (président de la Chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine) et André Crocq (Président
du Pays de Rennes)
Contact
Emmanuel Bouriau
02 99 01 85 26
e.bouriau@audiar.org
Photos Audiar (non mentionnées)
AGENCE D'URBANISME
ET DE DÉVELOPPEMENT INTERCOMMUNAL
DE L'AGGLOMÉRATION RENNAISE
3 rue Geneviève de Gaulle-Anthonioz - CS 40716 - 35207 RENNES Cedex 2
T : 02 99 01 86 40 - www.audiar.org
2014-019-EXT-090
L’Audiar remercie les partenaires de l’observatoire qui ont contribué à sa réalisation
Paysde
Rennes
Pays
Rennes
POUR EN SAVOIR PLUS
OBSERVATOIRE DE L’AGRICULTURE
PÉRIURBAINE DU PAYS DE RENNES N°2
Audiar, édition 2015
(agriculture périurbaine, site de l’Audiar :
www.audiar.org/observatoire/liste/agriculture-
periurbaine)
(agriculture, site du Pays de Rennes :
www.paysderennes.fr/-Agriculture-41-.html)
LES EMPLOIS DANS LES FILIÈRES
AGRICOLES ET AGROALIMENTAIRES
BRETONNES EN 2012/2013
Chambres d’agriculture de Bretagne, édition 2014
L’EMPLOI EN PRODUCTION AGRICOLE
EN ILLE-ET-VILAINE, CHIFFRE 2013
AEF-MSA-Pôle emploi, édition 2014
(site de l’AEF : ille-et-vilaine.anefa.org/)
Les séquences vidéos des interventions seront
visibles sur les sites de l’Audiar, du Pays de Rennes et
de la Chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine.

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L'agriculture, productrice d'emplois locaux: faisons le savoir!

  • 1. RennesMétropole(MarcRappilliard) La deuxième soirée-débat du Programme Local de l’Agricultu- re (PLA) et de l’Observatoire de l’agriculture s’est déroulée dans l’espace Éco-Chanvre à Noyal-sur- Vilaine. Une centaine de personnes étaient présentes et le public di- vers composé d’élus du Pays de Rennes, d’élus professionnels re- présentants du monde agricole, d’agriculteurs, des techniciens de nombreuses structures, d’universi- taires… Une visite de l’espace exposition a servi de préambule au débat  : «  culture du chanvre et du lin à travers l’histoire », finement liée à l’histoire locale. La soirée a été ani- mée par Philippe Desnos (Trame, centre de ressource sur le déve- loppement agricole) et a accueilli Mourad Zeroukhi comme grand témoin (économiste, chercheur as- socié à l’université de Rennes 1). INTRODUCTION DU DÉBAT SUR L’EMPLOI ET PRÉSENTATION DU PLA ET DE SES ACTIONS par André Chouan (élu référent en charge de la commission PLA du Pays de Rennes) et Olivier Auffray (Président de l’antenne de Rennes, membre du bureau de la Chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine) L’observatoire de l’Agriculture est un axe ma- jeur du PLA signé en 2008, avec un partena- riat fort autour de la Chambre d’agriculture, la SAFER Bretagne et les cinq intercommunalités du Pays de Rennes. L’observatoire permet de se forger une culture commune et partagée. L’axe du PLA « mieux concilier foncier, agricul- ture et urbanisme » a fait l’objet de la première soirée-débat sur le foncier en 2011. Il a permis la réalisation de diagnostics agricoles parta- gés, en lien direct avec les agriculteurs ou la réalisation d’un Atlas du parcellaire agricole. Le PLA est co-présidé par un élu du Pays de Rennes et un élu de la Chambre d’agriculture. Il aborde également la valorisation du bocage, les énergies renouvelables, les circuits courts, le renforcement des liens entre les citadins et les agriculteurs, etc. La commission PLA est un lieu d’échange et de propositions se traduisant par des actions comme la construction d’une offre alterna- tive auprès de la restauration collective avec des produits locaux (appel à projet Région Bretagne). L’échange n’est pas forcément le consensus, mais la confrontation des points de vue, des contraintes, des enjeux permet d’orienter nos actions. Le thème de cette soirée-débat sur l’emploi pourrait constituer un nouvel axe de travail du PLA. L’emploi est une priorité embléma- tique de la Chambre d’agriculture avec trois autres axes : production alimentaire, partage du foncier, notion de climat-énergie. Théma- tiques majeures pour l’agriculture qui se re- trouvent au sein du PLA. L’emploi en agricul- ture concerne bien entendu le travail direct sur les exploitations, mais aussi les emplois induits par une activité agricole dynamique, en amont ou plus connus en aval avec le secteur agroa- limentaire par exemple. La chance du Pays de Rennes est d’avoir toutes les panoplies liées à une diversité de productions, branchées sur l’alimentation locale ou sur l’export. Message Olivier Auffray tenait à dire aux élus et acteurs du territoire qu’il est possible de tout mettre en œuvre pour protéger l’agricultu- re : à travers le foncier, la préservation des sièges d’exploitation et de leur évolution, dans le cadre d’un permis de construire, d’un dossier de plan d’épandage, d’installation classée, etc. C’est le moyen de garder et de déve- lopper notre agriculture avec toute la place qu’elle occupe, tant dans sa diversité que dans les emplois qu’elle génère localement. Que vous évoque l’agriculture productrice d’emploi ? L’agriculture est un formidable potentiel d’em- plois, l’activité d’entreprendre, de conduire une entreprise, plusieurs agricultures, plu- sieurs agriculteurs, plusieurs métiers, des emplois salariés et des emplois non-salariés, des besoins en compétences qui évoluent, notamment avec la modernisation des ex- ploitations (robotisation, informatique…), une agriculture productrice d’emplois non-agri- coles (services…), etc. AGRICULTURE PÉRIURBAINE [SOIRÉE-DÉBAT PLA, 12 MARS 2015] métropolitain L’agriculture, productrice d’emplois locaux : faisons le savoir ! LE PROGRAMME LOCAL DE L’AGRICULTURE EN ACTION
  • 2. RennesMétropole(MarcRappilliard) RennesMétropole(MarcRappilliard) RennesMétropole(MarcRappilliard) RennesMétropole(MarcRappilliard) 2 L’agriculture, productrice d’emplois locaux : faisons le savoir ! soirée-débat - 12 mars 2015 AUDIAR bservatoire métropolitain AGRICULTURE PÉRIURBAINE PRÉSENTATION DE L’OBSERVATOIRE DE L’AGRICULTURE DU PAYS DE RENNES N°2 ET PRINCIPAUX CHIFFRES DE L’EMPLOI EN LIEN AVEC L’AGRICULTURE par Emmanuel Bouriau (Audiar) L’observatoire de l’agricul- ture permet de disposer d’éléments de connais- sance et d’un diagnostic partagé sur l’évolution de l’agriculture locale pour les partenaires du PLA, support d’échange, de dialogue et de dé- bats. Constitué de statistiques commentées, il dresse le portrait et l’évolution de l’agricul- ture locale. C’est un lieu de ressources, de données, d’analyses qui est disponible pour le grand public. L’observatoire regroupe trois entrées principales : spatiale et territoriale (foncier, urbanisme, paysage, bocage, etc.), exploitations et actifs agricoles et productions agricoles (filières, diversification, énergie, cir- cuits courts, industries agroalimentaires, etc.). Occupé à 60 % de terres agricoles pour 12,5 % de zones urbaines, le Pays compte 1 781 ex- ploitations. La diminution d’un tiers est en relation avec le regroupement des structures (45 % de formes sociétaires). Au cœur d’un grand bassin laitier représentant plus de 800 exploitations laitières, une nouvelle installation sur deux est orientée vers la production de lait. 3 400 actifs travaillent dans les exploitations et une professionnalisation est constatée avec une baisse importante des conjoints et aides familiaux. Les emplois par exploitation varient selon les productions (1,8 en lait et 6 en marai- chage), mais cela masque les emplois directs induits, estimés à cinq par exploitation. Devant être affiné, le nombre d’emplois total estimé avoisine les 10 000. Outre les actifs sur les ex- ploitations sont intégrés 5000 emplois en IAA, 70 CUMA et leurs salariés, 300 chercheurs dans 12 unités de recherches en agronomie, les enseignants de trois lycées de formation agricole, les salariés des activités consulaires, de formation, de services, de conseil en agri- culture - 500 salariés autours de la Maison de l’agriculture etc. PRÉSENTATION DES EMPLOIS DIRECTS DANS LES FILIÈRES AGRICOLES ET AGROALIMENTAIRES BRETONNES ET DES SPÉCIFICITÉ DU PAYS DE RENNES par Aurore Blaire (Chambre d’agriculture d’Ille-et- Vilaine) Une exploitation génère cinq emplois directs agri- coles en Bretagne. C’est la conclusion d’une étude menée par la chambre régionale d’agricul- ture en 2013 (2 en production, 2,5 dans les industries et 0,5 dans les organismes). L’em- ploi intègre les industries amont (fabrication d’aliments et minéraux, etc.), la production avec 45 % des emplois (chefs d’exploitation, salariés, entreprise de travaux agricole, coopé- ratives d’utilisation du matériel agricole, etc.) et l’aval avec 40 % des emplois (collecte ani- maux, produits, transformation avec les indus- tries agroalimentaires). Pourtant liés à l’activité agricole, certains emplois - l’agrofourniture, le commerce de gros ou le transport - ne sont pas intégrés. Le Pays de Rennes est au carrefour logistique de la capitale régionale et concentre de nom- breux sièges d’entreprises de services et d’or- ganismes. Des évènements agricoles participent à son rayonnement, avec le SPACE, le salon in- ternational de l’agriculture, le Carrefour des fournisseurs de l’agroalimentaire, mais aussi la présence des pôles d’enseignement et de recherche et un haut lieu du développement par l’innovation (pôle de compétitivité Valorial, centre culinaire contemporain, ingénierie culi- naire, bio-pôle – pépinière d’entreprises, start- up en biotechnologie, etc.). Ces structures ont un rayonnement plus vaste que le Pays, mais sont implantées et apportent de l’emploi loca- lement. TÉMOIGNAGE VIDÉO D’UNE JEUNE QUI DÉCOUVRE LE MÉTIER EN PRODUCTION PORCINE ET SOUHAITE S’Y ENGAGER ET D’UN CHEF D’EXPLOITATION Association Emploi Formation L’Association Emploi Formation (AEF) a pour mission la promotion et le déve- loppement de l’emploi salarié agricole. Paritaire, le conseil d’administration est composé d’agriculteurs employant de la main d’œuvre et de salariés de la produc- tion agricole. La structure rend de nombreux services, comme la bourse d’emploi pour la mise en relation de demandeurs d’emplois conventionnés avec pôle emploi. Ses missions offrent à l’association une bonne vision sur le marché du travail. Elle participe à la promotion des mé- tiers auprès de scolaires, demandeurs d’emploi, etc. Elle réalise de conseils in- dividualisés et participe à la promotion et au développement du groupement d’employeurs. Elle est également un re- lai départemental du fond d’assurance formation des salariés d’exploitation agricole et contribue à l’information et à la formation continue.
  • 3. RennesMétropole(MarcRappilliard) 3L’agriculture, productrice d’emplois locaux : faisons le savoir !AUDIAR soirée-débat - 12 mars 2015 bservatoire métropolitain AGRICULTURE PÉRIURBAINE LA DIVERSITÉ DES EMPLOIS EN PRODUCTION AGRICOLE ET L’ADÉQUATION ENTRE OFFRE, DEMANDE ET FORMATION par Valérie Heyser (AEF) La diversité des emplois proposés par les agriculteurs est importante. En porcs, lait, ma- chinisme agricole, maraîchage avec une forte demande locale liée aux tomates sous serres et légumes de pleins champs avec la proximi- té de la ville. En paysage, avec des emplois attractifs auprès des demandeurs, et moins fréquemment en pépinières, arboriculture ou volailles. De nouveaux emplois apparaissent comme une embauche spécifique pour gérer une uni- té de méthanisation. La diversité se retrouve dans les conditions de travail avec des ampli- tudes très variables selon les productions ou l’organisation (horaires atypiques, astreinte, weekend, saisonnier, etc.). Les profils attendus concernent des postes spécialisés (maternité en porc ou tomates sous serres), des postes polyvalents (lait et cultures, conduite de trac- teur, travail du sol ou livraisons en maraichage de plein champ). La diversité au niveau des responsabilités : postes d’agent exécutant de taches simples, techniciens et responsables (chef de cultures en GAEC). La diversité est aussi liée à la variété des contrats. Malgré une perception d’un emploi saisonnier précaire, un tiers des contrats sont des CDI. Ce nombre augmente, alors que les CDD ralentissent leur progression. Une diversité d’employeurs existe, individuels ou en société, entreprises de tra- vaux et Cuma, groupements d’employeurs. Un tiers des exploitations emploient de la main d’œuvre en Ille-et-Vilaine. Progression de 13 % qui correspond sur le Pays à 97 em- ployeurs et 535 salariés en plus (226 en équi- valent temps plein). Certains secteurs sont en tension de recrutement. Dans un marché équi- libré, une offre correspond à trois demandeurs. En matière d’élevage ou de machinisme, cette proportion est moitié moindre. Le plus tendu reste la filière porcine avec 36 offres pour 16 demandeurs. Ces chiffres peuvent être trom- peurs car pour une offre, d’autres difficultés d’embauche peuvent exister, liées au secteur géographique, aux compétences attendues, aux conditions de travail. L’inadéquation liée aux compétences s’illustre par des candidats plus nombreux en espaces verts que dans les secteurs en tension. Certaines offres peuvent rester sur le marché à défaut de trouver les compétences attendues. Deux axes de travail sont possibles. Mobiliser les acteurs d’un secteur d’activité comme ces exploitants qui ont inventé avec l’AEF le par- cours qualifiant en élevage porcin. Et mobiliser les acteurs d’un territoire avec la gestion pré- visionnelle des emplois et des compétences. Témoignage LE PARCOURS QUALIFIANT EN ÉLEVAGE PORCINS, UNE INVENTION LOCALE POUR METTRE EN ADÉQUATION L’OFFRE D’EMPLOI ET LES COMPÉTENCES ATTENDUES par Emmanuel Robert, éleveur à Janzé (porcin et volaille de Janzé) Face au problème de recrutement sur les exploitations porcines locales, plusieurs éle- veurs ont cherché une solution. Les évolutions récentes et les mises aux normes ont accru le besoin de main d’œuvre. Avec peu de can- didats et l’exigence de compétences quali- fiés pour travailler au sein des élevages, une quinzaine d’éleveur ont fait appel à l’AEF pour trouver une solution. La mise en place du « parcours qualifiant en élevage porcin » a été la réponse : recruter, former aux compétences et qualifications attendues, insérer durablement sur les élevages porcins. Le parcours se déroule en trois phases : une découverte du métier au travers de la visite d’un élevage (portes ouvertes sur trois sièges et accueil d’une quarantaine de personnes) et la rencontre des professionnels, éleveur ou technicien (renseigner sur le métier et faire une présélection de candidats). La seconde phase consiste en une immersion de quinze jours au sein des élevages. Ensuite, pour ceux qui sou- haitent poursuivre, il y a une troisième phase en centre de formation (théorique et pratique sur onze semaines). La pratique est jugée es- sentielle au regard des exigences en technicité et d’être opérationnel directement. Douze can- didats suivent actuellement cette formation sur les quarante qui étaient présent à la première phase. Pour aller plus loin, une nouvelle action de formation pourra être orientée vers les em- ployeurs. Témoignage LA GESTION PRÉVISIONNELLE DES EMPLOIS ET COMPÉTENCES À L’ÉCHELLE DU TERRITOIRE LOCAL par Emmanuelle Marchand (MEIF) La Maison de l’emploi, de l’insertion et de la forma- tion intervient sur le bas- sin d’emploi de Rennes et a engagé une démarche de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences territoriales (GPECT). La MEIF a souhaité mettre l’accent sur les métiers de la filière agricole, travaillant avec de nombreux partenaires concernés comme la Chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine ou l’AEF qui ont signé la charte GPECT. Elle travaille aussi avec des partenaires à valoriser les métiers, comme le Pôle emploi, la Mission locale, Agro bio, etc. Une manifestation régionale « Métiers en tous genres » est axée cette année sur l’orientation des femmes, peu nombreuses malgré les op- portunités, avec des visites d’exploitations, des rencontres et des témoignages. Début juin (du 1er au 5 juin), la semaine des métiers agricoles
  • 4. SPACE/P.Baudry RennesMétropole(MarcRappilliard) 4 L’agriculture, productrice d’emplois locaux : faisons le savoir ! soirée-débat - 12 mars 2015 AUDIAR bservatoire métropolitain AGRICULTURE PÉRIURBAINE va avoir lieu (visites pour connaître les métiers, communication sur l’offre de formation dis- ponible, temps forts autour des métiers, etc.). Des actions sont menées sur les passerelles entre les métiers qui « décrutent » et ceux qui recrutent, transfert de compétences d’un sec- teur d’activité à un autre. Cela peut passer par des formations, l’exploration du « temps parta- gé » - cherchant à mixer les nombreux temps partiel proposés dans des secteurs d’activités différents, pour aboutir à un plein temps (ac- tivité agricole et transport scolaire, etc.), ou de nombreuses autres actions que conduit la maison de l’emploi. TÉMOIGNAGE VIDÉO POUR ILLUSTRER LES EMPLOIS EN PRODUCTION MARAICHÈRE AUTOUR D’UN JEUNE QUI A CHANGÉ DE MÉTIER POUR S’ORIENTER VERS L’AGRICULTURE Témoignage LES EMPLOIS DANS LA FILIÈRE LAITIÈRE VU PAR UN CHEF D’EXPLOITATION ET UNE ENTREPRISE DE TRANSFORMATION, TRIBALLAT par Frédéric Simmoneaux (producteur de lait) et Olivier Bourquard (DRH Triballat) Frédéric Simmoneaux conduit une exploitation de 80 vaches laitières, couplée à un élevage de porcs avec 900 places d’engraissement, sur 130 hectares à Acigné. Il a deux salariés, un en élevage laitier et un qui navigue entre les porcs et les cultures. Avec 36 ans de mé- tier et étant de longue date sur l’exploitation, PAROLE AUX PARTICIPANTS QUELLE RÉACTION SUR LE DIAGNOSTIC ET LES CHIFFRES PRÉSENTÉS ? Qu’en est-il de l’emploi des conjoints travail- lant hors métiers agricoles ? En période de crise, les femmes partent souvent travailler à l’extérieur pour un complément de revenu. Le bassin d’emploi de Rennes offre de nom- breuses opportunités hors agriculture, par choix ou pour raison économique. Dans certains cas, la main d’œuvre familiale reste la clé de voute. Mais elle peut combler un manque, exprimant la difficulté à attirer des candidats ou des demandeurs d’emploi. Cela a évolué en 30 ans, avec un véritable rapport au salariat. La main d’œuvre sera demain le fac- teur limitant de la production agricole, quelle qu’elle soit. Au vu du titre « l’agricultrice productrice d’em- plois locaux : faisons le savoir », les chiffres montrent aussi une forte baisse de l’emploi. La filière automobile est souvent pointée, plus rarement les difficultés agricoles. Tous s’ac- cordent à dire que l’agriculture est un formi- dable gisement d’emplois. La baisse va-t-elle se poursuivre ces prochaines années ? Si oui, que faire pour inverser la tendance et transfor- mer le potentiel en réalité ? Sur le territoire, des entreprises produisent du matériel agricole, avec à titre d’exemple 500 emplois sur une commune. Sans agriculteurs, plus de production et plus de vente pour l’en- treprise, donc plus d’emplois. Le commis- saire du SPACE intervient pour compléter que l’agroéquipement et l’agro-industrie doivent être comptés. Ces entreprises dépassent le local et réalisent 30 % de leur chiffre d’affaires à l’export. Un maraîcher sollicité prend régulièrement des jeunes en EMT* pour la découverte des métiers. Pôle Emploi lui donne une petite aide pour le temps passer à faire découvrir son métier, mais pas l’AEF. Cette aide n’existera plus en 2015. Des voix s’expriment pour dire qu’il serait bien d’aider ceux qui consacrent du temps. * Évaluation en milieu de travail.
  • 5. 5L’agriculture, productrice d’emplois locaux : faisons le savoir !AUDIAR soirée-débat - 12 mars 2015 bservatoire métropolitain AGRICULTURE PÉRIURBAINE chacun fonctionne de manière très autonome. L’exploitant a des responsabilités extérieures. Mais il peut s’absenter en étant sécurisé par ses salariés compétents et autonomes. La retraite approchant il faut leur trouver une succession. Certains ont des difficultés à re- cruter. Pas à trouver des salariés, mais à en trouver qui évoluent directement en auto- nomie. L’accueil de stagiaires peut être une solution pour identifier de futurs candidats potentiels. L’exploitant accueille régulièrement des stagiaires. Avec cet objectif à court terme Il faut aussi penser à adaptater l’exploitation pour l’accueil de futurs salariés. Pour l’avenir, de très bons éleveurs techniciens et respon- sables, capables d’assurer la gestion et la conduite de troupeaux de plus de cent vaches, seront très recherchés. Ces postes requièrent des exigences techniques très pointues. Des candidats doivent exister, mais pour assurer globalement la relève ils risquent d’être durs à trouver. Il faudra les former en interne, d’au- tant que pour deux exploitations identiques sur le papier, leurs fonctionnements peuvent être très différents. Un besoin se fera certainement sentir sur les techniciens d’élevage. L’évolution va vers plus de technicité, non seulement sur l’aspect machine (robot pour la traite, etc.) mais aussi des qualités confirmées d’éleveurs pour la conduite de troupeaux laitiers de plus en plus gros. Olivier Bourquard est Di- recteur des Ressources Humaines chez Triballat, 900 salariés. 70 % des salariés habitent dans un rayon de dix kilomètres. L’entreprise traite des laits de chèvres, de brebis, de vache, mais aussi des laits végétaux. Ses produits sont nombreux (sur la base de matières premières à travail- ler variées : yaourts, fromages, traiteur végé- tal, produits nutrition, etc.) et ses débouchés variés (réseau GMS, bio, consommation hors domicile, grossiste, etc.). Elle a une activité di- versifiée et positionnée sur des segments de marché. Les métiers sont divers, et l’emploi envisagé de manière pérenne. Un salarié em- bauché a vocation à être gardé et à trouver de l’intérêt et de la motivation face à la diversité de l’emploi. Pour recruter, pas de difficultés majeures à signaler. Ponctuellement des mé- tiers peuvent être en tension, par exemple la maintenance laitière. Une adaptation de l’offre de formation aux besoins à venir est à envisa- ger car des générations entières vont partir à la retraite et provoquer un appel d’air sur des métiers non perçus comme pourvoyeurs d’em- ploi. Il faut espérer que suffisamment de per- sonnes s’engagent dans ces filières de forma- tion. Dans l’agroalimentaire, l’aspect technique se renforce, notamment dans la filière laitière. Des métiers apparaissent au sein de l’entre- prise, liée à ses besoins de communication entre ses sites européens (informaticiens pour l’installation et la maintenance), ou de gestion d’une chaudière-bois. Triballat fait de la Ges- tion prévisionnelle des emplois et des com- pétences, prenant en compte l’évolution pro- fessionnelle de ses salariés et l’évolution des métiers, en cherchant à anticiper les emplois de demain et les compétences nécessaires (en recrutement ou en formation interne). L’entre- prise renforce ainsi sa capacité à s’adapter et permet de changer de métier en son sein. PAROLE AUX PARTICIPANTS PLUS DE TECHNICITÉ EN AGRICULTURE? La cabine d’un tracteur ressemble aujourd’hui à l’intérieur du cockpit d’un avion rafale, la technicité requise pour le manier a donc for- tement évolué. Le numérique amène une révolution des sa- voirs et des pratiques, de la manière d’exercer le métier d’agriculteur. La vitesse du change- ment est impressionnante, rapporté à la vie d’un agriculteur d’aujourd’hui. Témoignage double LE SERVICE DE REMPLACEMENT ET L’EMPLOI EN PRODUCTION DE VIANDE, DIVERSIFICATION ET VENTE DIRECTE par Dominique Trubert (producteur de viande) Dominique Trubert in- tervient à deux niveaux en tant que président du Service de Remplacement et comme exploitant-em- ployeur. Le Service de Remplacement est in- dispensable dans une région d’élevage où la présence humaine est nécessaire quotidienne- ment auprès des animaux. Son objectif est de pouvoir remplacer les agriculteurs en assurant la continuité des travaux, en cas d’absence choisie ou subie (formation, mandat ou respon- sabilité professionnelle, congés ou accident de la vie - blessure, maladie, etc. totalisent 30 % de l’activité). Il contribue à améliorer les conditions de vie des exploitants et des asso- ciés, à développer formation et promotion des hommes au service de l’agriculture. Le Service compte 529 salariés (162 équivalents temps plein), des agriculteurs bénévoles et plus de
  • 6. 6 L’agriculture, productrice d’emplois locaux : faisons le savoir ! soirée-débat - 12 mars 2015 AUDIAR bservatoire métropolitain AGRICULTURE PÉRIURBAINE 3 900 adhérents. Sa mission est reconnue d’utilité sociale. L’organisation des absences est dynamique dans le premier département en volume d’activité. Un élément primordial est l’esprit de solidarité. Un besoin existe pour détecter les agriculteurs en difficulté et leur proposer des solutions pour le quotidien. Dominique Trubert a fait évoluer sa produc- tion porcine au fil du temps et des besoins. Son épouse l’a rejoint après avoir travaillé à l’extérieur et suivi d’une formation agricole. Ils ont entamé une diversification avec deux gites ruraux et de la vente directe avec la vo- lonté de vendre de la fraicheur et de la qualité (en caissettes à la ferme ou sur le marché). Les porcs sont produits avec les céréales de l’exploitation, les charcuteries sont sans ad- ditifs ni conservateurs. Le couple y a trouvé beaucoup de travail, mais aussi beaucoup de bonheur. La vente directe est une chance et apporte des rencontres dans un métier qui peut être solitaire, des échanges non seule- ment sur les produits mais aussi sur le mé- tier et ses évolutions, en lien souvent avec les sujets d’actualités. Après avoir fait appel ponctuellement au service de remplacement, M. et Mme Trubert ont choisi d’embaucher un boucher en complément pour alléger leur tra- vail. Plus récemment, ils ont opté pour une main d’œuvre supplémentaire dans le cadre d’un groupement d’employeurs. Ce dernier a permis une embauche, à temps partagé entre quatre exploitations. Repéré lors d’un stage et reconnu par son envie de travailler, le jeune employé est motivé et polyvalent (alimentation, nettoyage, entretien qui exige du temps en éle- vage porcins, de manutention avec le tracteur etc.). C’est une charge pour l’exploitation qui doit générer suffisamment de revenu. Le tra- vail ne manque. Il est parfois peu valorisant et rémunérateur. L’embauche reste bien souvent dictée par la question financière. Le recours à de la main d’œuvre oblige à rechercher une organisation parfaite. Témoignage PRODUCTION VÉGÉTALE, MARAÎCHAGE ET CIRCUITS COURTS par Guillaume Hery (producteur de fruits et de légumes) Maraicher en agricultu- re biologique, Guillaume Hery s’est installé sur six hectares à Bruz en 2011. De nombreux acteurs volontaires ont rendu possible cette installation : Conseil Général, SAFER, Région Bretagne, Rennes Métropole, Bruz, la Chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine et agrobio35 etc. Des acteurs locaux pour des producteurs locaux et des consommateurs lo- caux. L’exploitation maraîchère compte 5 000 m2 de serres au matériel innovant. Le siège to- talise six emplois : l’exploitant, deux employés en CDI et l’équivalent de trois salariés temps plein (teva). Le chiffre d’affaire, multiplié par deux tous les ans, se porte très bien (50 000 euros par unité de travail). Le facteur limitant risque de devenir la surface. Ce modèle est PAROLE AUX PARTICIPANTS QUELLE VISION DU FUTUR ? La crainte de voir reculer l’élevage et l’emploi lié (situation sur les marchés, contraintes de travail, accès au foncier, problèmes de voisi- nage et cohabitation avec les citadins, etc.). Le risque, de voir progresser les grandes cultures, serait dommageable pour l’emploi agricole et en aval dans la transformation est une alerte. De même, une vigilance s’impose pour éviter le grignotage des espaces agricoles et leur soustraction à l’activité. En 2014, le département d’Ille-et-Vilaine a installé le plus en agriculture. C’est est une chance. Beaucoup veulent s’installer, et un jeune sur trois vient d’un horizon autre qu’agri- cole.Pourtant,les offres d’emploi non pourvues posent la question d’un déficit de communica- tion auprès des jeunes (collèges, lycées géné- ral et aussi centres de formation agricoles pas toujours adaptés aux évolutions et nouveaux métiers). L’élevage attire d’abord en équin avec une majorité de filles, mais au vu des débou- chés limités, la moitié se réoriente vers l’éle- vage laitier ou porcin. La formation doit évoluer au regard des débouchés réels pour préparer aux métiers attendus. Certains ont aussi du mal à trouver des emplois locaux et partent ailleurs. Un travail du Codespar* a identifié ces emplois agricoles dans les métiers en tension. * Conseil de développement économique et social de la métropole et du Pays de Rennes. Renvoyant au déficit d’image et à la mécon- naissance des métiers, les conditions de travail peuvent effrayer certains au regard d’autres emplois, avec des salaires ou des horaires plus attrayants. Pourtant la rémunération est cor- recte. L’action de découverte des professions et la promotion des métiers peuvent transfor- mer cette vision négative et apporter un nou- veau regard sur ces emplois potentiels et éveil- ler des vocations (vie dans les exploitations, conditions de travail, être heureux à exercer, la polyvalence du travail, gestion du temps, être son propre patron, gérer son entreprise, etc.). Cette promotion conduit à une quinzaine de rencontre annuelle dans les centres de forma- tion et collèges avec la Chambre d’agriculture, l’AEF, la SBAFER, les services de remplace- ment, les territoires, etc. C’est aussi aux agriculteurs de positiver leurs métiers, d’éviter de détériorer l’image agricole et de montrer les richesses et le potentiel que représente cette activité. Chaque génération d’agriculteurs a dû affronter des problèmes, qui chaque fois ont amené les agriculteurs à rebondir, à s’adapter. C’est en positivant les emplois que les agriculteurs seront les pre- miers à créer des vocations pour les futurs exploitants et salariés. Le salariat est une composante même des exploitations agricoles, il faut mettre les em- ployés en avant, souvent considérés comme des collaborateurs. En leur donnant la parole, ils participeront à défendre les métiers. Il ne faut pas uniquement valoriser les produits, mais aussi les personnes qui exercent dans l’agriculture. La présence de l’élevage est une force pour le dynamisme économique du Pays et l’acti- vité génère beaucoup d’emplois locaux. Pour aller plus loin, la problématique des sièges d’exploitation doit aussi être travaillée. C’est le lieu des différentes productions (laitière, por- cine, volailles, etc.) et les règles actuelles et à venir qui conduisent les exploitations à évoluer et investir dans des bâtiments nouveaux (taille des élevages, la nécessaire amélioration des conditions de bien être, la performance, etc.). Cette situation peut devenir conflictuelle avec le voisinage et les élus locaux doivent s’impli- quer dans l’enjeu de production agricole lo- cale. La difficulté d’installer un nouvel élevage de porcs sur le Pays peut questionner. Les évo- lutions techniques liées à la méthanisation par exemple peuvent apparaître comme un enjeu en matière de production renouvelable d’éner- gie ou de chaleur. Permettre aux exploitants de se moderniser, c’est pouvoir transmettre un outil de travail qui sera adapté. Certains emplois qui sont liés à l’agriculture sont probablement non pris en compte comme les 500 personnes qui travaillent autour du SPACE, sans parler des restaurateurs mobili- sés et de ceux qui bénéficient des retombés de cet évènement.
  • 7. RennesMétropole(MarcRappilliard)RennesMétropole(MarcRappilliard) RennesMétropole(MarcRappilliard) RennesMétropole(MarcRappilliard) 7L’agriculture, productrice d’emplois locaux : faisons le savoir !AUDIAR soirée-débat - 12 mars 2015 bservatoire métropolitain AGRICULTURE PÉRIURBAINE reproductible sur le Pays rennais et pourrait être créateur d’emplois avec un potentiel en vente directe. Le développement du marché de l’agriculture biologique suit une progression à deux chiffres. Les producteurs locaux peuvent imaginer transformer leurs productions. Une piste consiste aussi à aider d’autres collègues à s’installer. Le maraîchage bio nécessite des surfaces faibles et la difficulté principale de- meure l’accès au foncier dans un contexte tendu. C’est un appel lancé aux décideurs poli- tiques locaux et aux agriculteurs en matière de volonté politique pour permettre de développer l’agriculture biologique et les circuits courts. L’inclusion d’une production maraîchère est envisageable au cœur d’une société pour un agriculteur éleveur ou céréalier. Le maraîchage biologique peut aussi s’en- visager à plus grande échelle localement, en s’associant à des entreprises installées sur des surfaces d’une centaine d’hectares en rota- tion. Le souhait est formulé que tous puissent participer à la création d’emploi d’autres em- plois locaux. SYNTHÈSE ÉLÉMENTS CONCLUSIFS ET PERSPECTIVE PAR LE GRAND TÉMOIN par Mourad Zeroukhi (économiste, chercheur associé à l’université de Rennes I) Mourad Zerouki travaille sur l’innovation colla- borative et l’économie sociale et circulaire et accompagne des entreprises ou collectivités pour changer de système vers plus de vertu énergétique et moins d’impacts négatifs sur l’environnement. L’agriculture est transversale car elle condense les questions liées au sol et à la terre, à la biodiversité, au climat, à l’em- ploi, l’économie etc. Elle constitue un champ d’expérimentation en matière d’innovation et d’approche possible du développement du- rable. Pour lui, l’agriculture est aujourd’hui en crise. Peinant à recruter alors qu’elle constitue un secteur stratégique avec une grande utilité sociale. En France, elle emploie trois millions de personnes, plus que l’ensemble des entre- prises du CAC 40 réunies et joue un rôle stra- tégique pour l’emploi, la création de richesse et l’exportation, donc pour l’économie natio- nale. La crise qui traverse le modèle agricole breton est basée en partie sur les choix passés pour un modèle productiviste, où la marge est basée sur des volumes. Il a fait ses preuves mais a atteint ses limites, en termes d’adap- tabilité à la situation économique, sociale et environnementale d’aujourd’hui. En matière de concurrence la Bretagne se re- trouve coincée entre des pays qui ont misés sur la qualité des produits au nord et d’autres sur la compétitivité par les prix au sud, avec une forme de dumping social. Prises en sandwich, la région est frappée par l’ « effet de hublot », avec des marchés haut et bas de gamme qui se développe et un marché moyenne gamme qui se rétrécit et où la concurrence est la plus rude.Le modèle doit être réinterroger pour évo- luer. L’adapter c’est construire sur ses propres forces pour s’adapter à de nouvelles données. Il faut donc miser sur la qualité, l’innovation, la notoriété en évoluant vers un système pro- bablement plus circulaire, une agriculture plus durable. Dans l’agroalimentaire, la plupart des entreprises qui recrutent ont fait le choix de l’innovation, de la qualité et de la naturalité. Une stratégie claire et une communication unifiée autour de ces enjeux est essentiel pour positiver le métier, et le rendre plus attractif. On ne peut pas donner l’envie aux jeunes en com- muniquant sur le malaise du monde paysan. En matière d’emploi c’est essentiel de pouvoir s’appuyer sur tous les acteurs, et les grou- pements d’employeurs apparaissent comme une adaptation de la filière. Le territoire pourra apporter une partie de la réponse, même si d’autres éléments se décident à l’échelle na- tionale ou européenne.
  • 8. RennesMétropole(MarcRappilliard) 8 L’agriculture, productrice d’emplois locaux : faisons le savoir ! soirée-débat - 12 mars 2015 AUDIAR bservatoire métropolitain AGRICULTURE PÉRIURBAINE M a r c e l D e n i e u l note que c’est toute la diversité des agri- cultures et des emplois qui leurs sont liés qui s’est exprimée. Face au problème de la commu- nication, notamment vers les jeunes, c’est de plus en plus complexe aussi dans le monde agricole (entre les études, l’évolution des métiers, etc.). Malgré cela, des éléments de réponse commencent à être trouvés localement. Le Pays de Rennes ce n’est pas que la French tech, notamment en ma- tière d’emplois. Les mé- tiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire, en pleine évolution (technique, sa- voir-faire, matériel, etc.), permettent une grande stabilité locale. La crainte de voir reculer l’élevage et ses emplois liés, au profit des cultures a été évoqué et laisse présager que le Pays de Rennes en souffre, pas uniquement en terme d’emploi. Peu de commu- nication est faite sur l’em- ploi en agriculture, au re- gard d’autres métiers, qui peuvent bénéficier d’une photo et d’un petit article quand ils s’installent (arti- san sur une commune, etc.). La collaboration née sur le Pays de Rennes entre les collectivités et la Chambre d’agriculture est majeure pour la prise en compte de la question agricole sur le territoire. Elle permet un réel dialogue, de se dire les choses simplement et de chercher des réponses en- semble. C’est autour du PLA pré- sidé par André Chouan et Olivier Auffray et de leurs équipes que des démarches concrètes se développent sur le foncier, sur l’emploi... C’est également le fait de vivre ensemble en harmo- nie sur ce territoire qui rend le Pays de Rennes attrac- tif, engendrant certes des contraintes pour l’agricultu- re, mais aussi de véritables opportunités pour tous. A n d r é C r o c q remercie les or- ganisa- teurs, en tout pre- mier lieu André Chouan et Olivier Auffray, mais éga- lement les équipes qui ont préparé cette soirée. Ces temps d’échanges qui rythment l’évolution des projets respectifs des par- tenaires sont essentiels. Le message qu’il retient de la soirée est celui de la diver- sité, dans les métiers agri- coles, mais également dans l’organisation du territoire. Beaucoup d’idées mu- rissent finalement avec beaucoup de sérénité sur le territoire, avec des inter- ventions globalement très constructives. Ce dialogue s’avère beaucoup plus fer- tile que les oppositions front à front. Les élus ont pris l’habitude du dialogue, mais également de se fixer en commun des objectifs ambitieux. Objectifs sou- vent atteints ou dépassés. Le territoire a choisi de me- ner une véritable politique foncière ambitieuse et la photo qui illustre la soirée en disait tout montrant la possibilité de produire du lait dans la proximité immédiate de la ville au cœur du Pays de Rennes. Collectivement le choix a été d’inscrire l’économie de foncier partout, pas unique- ment près de la ville centre. De même il est plus facile de détruire les sièges d’ex- ploitation que d’en recréer et cela constitue un projet à porter ensemble. La qualité des débats montre claire- ment sur le Pays de Rennes la capacité des acteurs à construire ensemble. CONCLUSION DE LA SOIRÉE DE DÉBAT SUR L’EMPLOI par Marcel Denieul (président de la Chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine) et André Crocq (Président du Pays de Rennes) Contact Emmanuel Bouriau 02 99 01 85 26 e.bouriau@audiar.org Photos Audiar (non mentionnées) AGENCE D'URBANISME ET DE DÉVELOPPEMENT INTERCOMMUNAL DE L'AGGLOMÉRATION RENNAISE 3 rue Geneviève de Gaulle-Anthonioz - CS 40716 - 35207 RENNES Cedex 2 T : 02 99 01 86 40 - www.audiar.org 2014-019-EXT-090 L’Audiar remercie les partenaires de l’observatoire qui ont contribué à sa réalisation Paysde Rennes Pays Rennes POUR EN SAVOIR PLUS OBSERVATOIRE DE L’AGRICULTURE PÉRIURBAINE DU PAYS DE RENNES N°2 Audiar, édition 2015 (agriculture périurbaine, site de l’Audiar : www.audiar.org/observatoire/liste/agriculture- periurbaine) (agriculture, site du Pays de Rennes : www.paysderennes.fr/-Agriculture-41-.html) LES EMPLOIS DANS LES FILIÈRES AGRICOLES ET AGROALIMENTAIRES BRETONNES EN 2012/2013 Chambres d’agriculture de Bretagne, édition 2014 L’EMPLOI EN PRODUCTION AGRICOLE EN ILLE-ET-VILAINE, CHIFFRE 2013 AEF-MSA-Pôle emploi, édition 2014 (site de l’AEF : ille-et-vilaine.anefa.org/) Les séquences vidéos des interventions seront visibles sur les sites de l’Audiar, du Pays de Rennes et de la Chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine.