1. 1
Le Maghreb géologique : Cadre géographiqueet géologique.
- La limite sud:
La partie nord occidentale de la plaque africaine représentée par le Maghreb
géographique est subdivisée en deux grands ensembles structuraux séparés
par une remarquable ligne structurale ; l’Accident Sud Atlasique (ASA) ou
Front Sud Atlasique (South Atlas Front) (Michard et al 2008) sur 2000 km.
Cet accident délimite le Maghreb géologique au Nord et le Sahara au Sud
(Menchikoff, 1947).
Cet accident tectonique est bien marqué dans la nature sous forme d’une
nette ligne qui englobe une série d’accidents, appelée aussi « flexure
saharienne » selon Laffitte (1939) ou accident nord-saharien au terme de
Galmier (1970), il commence d’Agadir au Maroc jusqu’à Gabès en Tunisie.
- La limite Nord :
Au Maroc En Algérie En Tunisie
L’accident Nord Haut
atlasique et l’accident Nord
moyen atlasique
L’accident Nord Atlasique
(se perd vers l’est)
la zone à diapirs (sillon
tunisien NE-SW)
Deux domaines bien distincts composent donc le Maghreb géologique :
Un domaine septentrional : qui forme le domaine tello-rifain de direction
EW sur la bordure littorale de l’Afrique du Nord. Ce dernier désigne le
rameau maghrébin de la chaîne alpine en Méditerranée occidentale
(Maghrébides).
Au Maroc En Algérie En Tunisie
Nome de l’accident
l’accident sud haut
atlasique
l’accident sud
atlasique
l’accident sud
atlasique tunisien
Direction des
accidents décrochant
E-W et des
structures NE-SW
NE-SW et E-W N140 (NE-SW)
2. 2
Un domaine méridional : qui constitue le domaine atlasique au sens large. Ce
dernier est constitué de plusieurs structures : Haut Atlas, le Moyen Atlas,
l’Atlas saharien et l’Atlas tunisien, chaines plissées au cours du Tertiaire et
séparées du domaine septentrional par des zones rigides les Mesetas
marocaine et oranaise.
La Meseta oranaise ou orientale : est constituée d’une couverture
mésozoïque condensée, faiblement ondulée et reposant sur un tréfonds (fond
très profond) stable correspondant au « môle calédonien » (Ciszak, 1993).
Au Maroc cette Meseta est tabulaire et où affleurent largement les
terrains paléozoïques.
3. 3
1. Le Haut atlas marocain :
C’est une chaine montagneuse marocaine
orientée sud-ouest/nord-est.
Cette chaîne appartient au massif de
l’Atlas et plus précisément, à l'un des
trois éléments de l'Atlas marocain, les
deux autres étant le Moyen Atlas et
l’Anti Atlas.
C'est le massif le plus élevé d’Afrique du
nord, parfois surnommé le « toit du
Maroc » ou encore, le « toit de l'Afrique
du Nord ».
Il forme une immense barrière d'environ
750 kilomètres de longueur qui délimite le
Maroc saharien du Maroc atlantique et
méditerranéen.
Il constitue la pièce maîtresse des
étendues de haute montagne marocaine
dont l'ensemble couvre 100 200 km
2
de
superficie.
4. 4
A. Le Massif Ancien de Marrakech ou Atlas de Marrakech :
Ce sont des terrains d'âge précambrien et paléozoïque surmontés par une
couverture Mésozoïque très réduite à absente, sauf le Trias qui est décrit
dans le couloir d’ARGANA avec une direction E-W et 6000m de dépôts
détritique, conglomérat et grès rouge.
Le massif a plus de caractères avec la meseta marocaine qu’atlasique ;
Il est structuré à la fin du Paléozoïque (hercynien à tardi –hercynien);
Les structures sont NE-SW/E-W/NW-SE;
Des accidents décrochant de direction E-W ont rejouer au méso-cénozoique.
Ce massif a joué le rôle d 'un seuil limitant, à l'Ouest, les transgressions
atlantiques et, à l'Est,les influences mésogéennes. Il est constitué
essentiellement par des terrains précambriens et paléozoïque et séparé du
Haut-Atlas occidental par le couloir triasique d'Argana. »
B. Haut Atlas Occidental :
Cette unité constitue la terminaison
ouest de la chaîne, elle est située à
l’emplacement de la chaine
ISSAOUIRA-AGADIR.
Elle est située sur la marge
atlantique et s'étend vers l'Est
jusqu'au Djebel Toubkal.
Le Haut Atlas occidental est le
massif le plus ancien, constitué
surtout de formations jurassiques
ou crétacées (avec quelques
Affleurements moins étendus du
Trias, Permien, et même du
Carbonifère) entaillées de vallées
profond.
5. 5
C. Haut Atlas Central :
Le Haut Atlas central est un massif
essentiellement calcaire, morphologiquement
dominé par des zones tabulaires culminant à
2500 m d’altitude, qui s’étend d’Azilal a
Ouarzazat.
C’est un ensemble de structures misent en
place dans un bassin très subsidient Jurassique
(Lias- Dogger) avec une épaisseur supérieure à
4000md
e dépôts.
Laville ,1985 a mis en évidence des structures
telles que les rides anticlinales à cœur
triasique avec plusieurs directions ; NE-SW/E-
W/NW-SE.
Ces structures s’intègrent dans un système de
décrochement à relai transtansif et
compressif.
Les rides anticlinales séparent les dépressions
synclinales à remplissage essentiellement
crétacé ; premiers mouvements de
déformations au passage Jurassique –Crétacé
: c’est la phase Néocimmérienne.
Au cœur des rides, il existe des intrusions
volcaniques d'âge essentiellement Bathonien,
occupant les mêmes zones avec le volcanisme du
Trias.
Cette couverture mésozoïque est décollée du
socle par des failles de détachements (failles
crustales) (bien observées dans les Monts des
ksour).
6. 6
D. Haut Atlas Oriental :
Le HautAtlas oriental est formé par de vastes
plateaux qui s'étendent de Midelt ( khénifra)
abritant le Djebel Ayachi (3 747 mètres) à
Imilchil province d‘Errachidia , où se trouvent
le djebel Saghro et le massif ancien de
Tamlet.
Ce massif est devenu un site paléontologique de
renommée internationale, à la suite de la
découverte des ossements d'un dinosaure alors
inconnu, l'Atlasaurus, (Jurassique moyen). Un
autre dinosaure d'environ neuf mètres de long a
été baptisé Tazoudasaurus naimi, du nom du
village de Tazouda où il a été découvert (à 70
kilomètres de la ville de Ouarzazate). Il est plus
ancien que le précédent (environ 180 millions
d’années) et pourrait bien être l’(ancêtre) des
sauropodes d’Amérique du nord et le continent
américain étaient soudée.
Sur le plan structural il présente les mêmes
caractères structuraux avec le haut atlas
central.
Les structures sont E-W.
Il est séparé du haut atlas central par le mole
de Tamlelt (zone haute ou affleure le socle
hercynien avec une couverture mésozoïque très
réduit.
7. 7
2. Moyen Atlas :
o C’est une chaine intracratonique oblique par rapport au haut atlas de
direction N20-N30/40.
o Elle édifiée à un bassin très subsidient au Mésozoïque où l’histoire
sédimentaire est interrompue au Bathonien.
o La structuration est polyphasées (Bathonien - Crétacé inf /sup).
o Les phases miocènes existent (elles sont bien exprimées dans le Haut Atlas).
o Pour le remplissage sédimentaire : les séries sont presque identiques à celle
du Haut Atlas central avec un Jurassique plus épis.
o Le modèle structural appliqué au Haut Atlas central et comparable au moyen
atlas avec le même système de ride anticlinales.
o La chaine est limitée par 2 lignes structurales décrochantes.
o Vers le NE, les structures du moyen Atlas vont passer à une zone de chainons
; c’est les bassins de Guercif et c’est l’équivalent du bassin de Tlemcen en
Algérie.
3. Les Meseta
A. Marocaine :
Définition de la meseta : C’est un nom féminin dérivé de
l'Espagnol qui se prononce mé-ze-ta. C'estun terme
employé en géographie et notamment en géomorphologie
pour désigner une structure géologique formée par un
plateau entouré de massifs montagneux de moyenne
altitude.
La meseta marocaine couvre une superficie de 8 500 km².
Le Plateau central marocain, est un massif ancien situé dans le nord-ouest du
Maroc, entre la côteatlantique et le Moyen Atlas.
C’est un domaine cratonique stable constitué par des terrains Paléozoïques
qui affleurent largement, etune couverture méso-cénozoique très réduite est
peu déformée de forme losangiques NE-SW /NW-SE.Selon les
décrochements.
8. 8
B. Oranaise :
Elle représente la chaîne hercynienne plissée, est formé par des massifs
paléozoïques discontinus et affleurant au sein d’une couverture mésozoïque
et cénozoïque.
C'est un élément cratonique de forme losangique. Peu subsident, avec une
sédimentation évaporitique et des calcaires tidaux.
Elle correspond à l’ensemble de la Meseta orientale (Boutonnière de Midelt,
Debdou- Mekam, la chaîne deshorsts, de Béni-Snassène et de Mougueur). Ce
sont des affleurements de schistes du Paléozoïque inférieur et de flysch
dévoniens ayant subi des événements tectono-métamorphiques d’âge
Dévonien supérieur.
Au Carbonifère, un volcanisme calco-alcalin se développe du Viséen supérieur
au Westphalien.
La couverture mésozoïque est très réduite, la zone s’est fragmenté lors de
l’effondrement du domaine tellien au Lias sup. par suite de l'ouverture
atlantique.
4. L’Atlas Saharien S.S :
L’Atlas saharien est une chaîne intracontinentale de direction NE-SO,
formée de terrains méso-cénozoïques plissés ou restés tabulaires lors de
l’orogenèse alpine.
Est structuré au Cénozoïque et contient une épaisse succession de roches
sédimentaires d'âge Mésozoïque. Deux phases de compression ont été mises
en évidences dans l'Atlas saharien (Fritzon de Lamotte et al., 2009) :
- La première (phase atlasique) s'est produite entre l'Eocène moyen et
l'Aquitanien, et a été responsable de la formation de plis orientés NE-
SW.
- La seconde phase est d'âge Pléistocène et a engendré des plis
d'orientation E-W.
Il est affecté par deux grands accidents qui correspondent aux accidents
nord et sud-atlasique. Il constitue un édifice plissé représenté par un
grand alignement structural qui a permis à Ritter en 1902 de le subdiviser en
trois faisceaux de plis, les Monts de Ouled Naïl à l’Est et les Zibanes qui
relient l’Atlas s.s. aux Aurès (l'Atlas saharien oriental), le Djebel Amour
(Atlas saharien central) et les Monts des K'sours (Atlas saharien
occidental).
9. 9
5. Les Aures –Atlas Tunisien :
L’Atlas tunisien est un prolongement élargi de L’Atlas saharien, correspond
à une entité paléogéographique bien distincte : c’est l’île de Kasserine,
individualisée à partir de l’Aptien et émergée au cours du Sénonien.
Est caractérisé par une sédimentation de plate-forme à faibles
épaisseurs avec d’importantes lacunes (P.F. BUROLLET, 1956). Elle est
reliée vers le Nord au sillon tunisien par une zone à faciès intermédiaire.
cette partie de la Tunisie est occupée par des anticlinaux allongés selon
une direction variant de N30 à N60,souvent coffrés avec flancs assez
raides, (JAUZEIN A., 1967 ;TURKl M. M., 1985).
Un fait marquant, c’est l’existence, orthogonalement à la direction
générale de plissement, d’une série de fossés d’effondrement de
direction moyenne N160 avec des branches E-W. Ces fossés, ébouchés au
cours du Miocène, seraient induits soit par des translations du NW vers le
NE selon une rotation dextre des blocs que ces fossés mêmes découpent
entre eux (RICHERT J. P., 1969), soit par la réactivation d’accidents E-W
en décrochements dextres, ouvrant ainsi des fossés de direction N160
selon le modèle des Ridels (BEN AYED, 1980).
Troncature des mégastructures anticlinales, torsions rapides des axes des
structures majeures, apparition de plis d’entrainements à axes
subverticaux. Cette disposition reflète un découpage préexistant réactivé
lors des phases tectoniques récentes induisant d’importantes rotations de
bloc, et torsions des structures.
Le massif de l’Aurès constitue le cœur du domaine atlasique, occupant
une aire géographique s’étendant des Monts du Hodna à l’Ouest jusqu’aux
Monts de Nememcha-Ain Beïda à l’Est.
Son versant sud du coté de Biskra est limité par l’accident sud atlasique
(flexure saharienne). La partie septentrionale comprend des dépôts
détritiques marines miocènes occupant le bassin de Timgad jusqu’aux
Nord-est de Khenchla.
6. Les Zibanes:
Un couloir de décrochement, de direction atlasique, reliant l'Atlas saharien
au Aurès.
La subsidence y est continue et importante durant tout le Mésozoïque alors
qu'elle est d'âge jurassique dans l'Atlas S.S et crétacée dans les Aurès.