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Les thons rouges et la géohistoire de leur pêche dans le Golfe ibéro-marocain. Loïc MENANTEAU, 09-2015

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Présentation sur les thons rouges (Thunnus thynnus), espèce migratoire dont les stocks sont menacés, et sur la géohistoire de leur pêche, de l'Antiquité à nos jours, sur les côtes du Golfe ibéro-marocain. Elle a été réalisée pour une conférence que j'ai donnée, en 2009, dans le cadre du Festival International de Géographie (FIG 2009) qui se tient chaque année à Saint-Dié-des-Vosges (France), puis elle a été révisée, enrichie et actualisée en septembre 2015.
Ce travail, illustré de nombreux documents iconographiques, anciens et modernes, aborde, entre autres, les thèmes du comportement migratoire des thons, de leur salaison à l'époque antique (ex. vestiges archéologiques des usines de salaison), des types de techniques utilisées pour leur pêche (ex. madragues de guet et à la senne). Une zone géographique est privilégiée, le Détroit de Gibraltar, en raison de son rôle majeur pour leurs migrations entre l'océan Atlantique et la Méditerranée. En conclusion, est posé le problème de la survie des thons rouges, menacés par la surpêche (en particulier, à cause de la forte demande du marché asiatique).

Présentation sur les thons rouges (Thunnus thynnus), espèce migratoire dont les stocks sont menacés, et sur la géohistoire de leur pêche, de l'Antiquité à nos jours, sur les côtes du Golfe ibéro-marocain. Elle a été réalisée pour une conférence que j'ai donnée, en 2009, dans le cadre du Festival International de Géographie (FIG 2009) qui se tient chaque année à Saint-Dié-des-Vosges (France), puis elle a été révisée, enrichie et actualisée en septembre 2015.
Ce travail, illustré de nombreux documents iconographiques, anciens et modernes, aborde, entre autres, les thèmes du comportement migratoire des thons, de leur salaison à l'époque antique (ex. vestiges archéologiques des usines de salaison), des types de techniques utilisées pour leur pêche (ex. madragues de guet et à la senne). Une zone géographique est privilégiée, le Détroit de Gibraltar, en raison de son rôle majeur pour leurs migrations entre l'océan Atlantique et la Méditerranée. En conclusion, est posé le problème de la survie des thons rouges, menacés par la surpêche (en particulier, à cause de la forte demande du marché asiatique).

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Les thons rouges et la géohistoire de leur pêche dans le Golfe ibéro-marocain. Loïc MENANTEAU, 09-2015

  1. 1. Les thons rouges et la géohistoire de leur pêche dans le Golfe ibéro-marocain Loïc Ménanteau* Présenté en 2009 au Festival International de Géographie FIG à Saint-Dié-des-Vosges et révisé en septembre 2015 * LETG-Nantes Géolittomer UMR 6554 CNRS et Université de Nantes
  2. 2. océan Atlantique mer Méditerranée Golfe Ibéro-marocain FRANCE PÉNINSULE IBÉRIQUE AFRIQUE DU NORD
  3. 3. Bathymétrie du golfe ibéro-marocain et du détroit de Gibraltar D’après Vanney & Ménanteau, 2004. Courbes topographiques à partir des cartes topographiques espagnoles et portugaises : 200, 500, 1 000 y 1 500 m. Courbes bathymétriques d’après J.-R. Vanney (IBCEA n° 1, 2002) et P. Hunter (IBCEA n° 4). Équidistance des isobathes : 50 m (pointillé) jusqu’à 150 m, après 200 m. Courbes maîtresses kilométriques. Détroit de Gibraltar
  4. 4. Il existe 3 espèces de thons rouges :  Thon rouge du Nord ou thon rouge de l'Atlantique : Thunnus thynnus, présent dans l'Atlantique nord et la Méditerranée  Thon rouge (bleu) du Pacifique nord : Thunnus orientalis  Thon rouge du sud : Thunnus maccoyii Les thons rouges ne représentent qu’une partie des espèces de thons (60 000 tonnes pêchés sur 3,5 millions de tonnes, soit 1,7%) : - Thon blanc ou germon (Thunnus alalunga) est plus petit que le thon rouge et vit avec ce dernier (pêché en surface) - Thon obèse ou patudo (Thunnus obesus) -Thon jaune ou albacore (Thunnus albacares) est un thon tropical - Bonite à ventre rayée ou listan ou listao (Katsuwonus pelamis) qui est un thonidé tropical - Ravil (Euthynnus allettaratus), thon tropical Thons rouges et autre espèces de thons
  5. 5. Domaine géographique des thons rouges Thunnus thynnus et Thunnus orientalis
  6. 6. Thunnus thynnus (L.) Thon rouge, Thunnus thynnus (L.), de 1,40 m de longueur, capturé à Barbate en juin 1956 Selon leur poids, les thons rouges ont reçu différents noms : atuarro (45-50 kg), albacora (10-12 kg), cachorreta (5-6 kg) Thon jeune, de 0,25 m de longueur, Pêché par la madrague de la Línea le 20 septembre 1958 Dessins Julio Rodríguez-Roda (1964)
  7. 7. Thunnus thynnus (L.) M.E. Bloch, 1785-1797
  8. 8. Taille 2 m (jusqu’à 3 m) - Max. = 4,58 m Poids Adultes : 150 kg (jusqu’à 400 kg) - Max. = 910 kg Longévité 20-40 ans Vitesse 45 km/h (max. = 80 km/h, min. = 8 km/h, quand il dort) Traversée de l’Atlantique en moins de 60 jours Maturité à partir de 4-5 / 3 ans (femelle : 1,10 m, mâle : taille supérieure) Fécondité Externe : 20 (5-45) miliions d’œufs (femelle) mais mortalité larvaire très élevée Alimentation forte voracité : espèces pélagiques (harengs, maquereaux, sardines, anchois - pour les jeunes -, crustacés, …) Quelques caractéristiques biologiques des thons rouges Thunnus thynnus (L.)
  9. 9. Sa capacité d’oxygénation est 30 fois supérieure à celle des autres poissons. Il absorbe 75% de l’oxygène dissous dans l’eau (taux de respiration = 500 mg de O2/kg/h). Le thon rouge nage la bouche ouverte, car il n’aspire pas mais accumule de l’eau. Il convient de signaler deux facultés des thons rouges qui jouent un rôle fondamental pour sa biologie : - sa capacité de thermorégulation qui lui permet de se déplacer dans des eaux marines de différentes températures (3-30°C) - sa résistance aux changements de salinité (5-37‰), ce qui explique l’étendue de son domaine marin. Deux paramètres physiques importants : la température et la salinité des eaux marines
  10. 10. Variations moyennes de la superficie au fond dans les eaux gaditanes. Chiffres romains : mois. D’après des publications de R. de Buen (campagnes du Xauen). Un paramètre joue un rôle fondamental dans leurs migrations : leur dépendance des couches thermiques de l’eau et de leurs variations (quotidiennes, saisonnières, pluriannuelles) dans les zones de ponte.
  11. 11. Malgré leur faculté d’adaptation aux variations de température et de salinité, les thons rouges ont besoin pour leur reproduction d’une température de l’eau marine supérieure à 19°C (19- 21°C / 24°C en Mediterranée, 24,5- 29,5°C dans le Golfe du Mexique et le canal de Floride) et d’une salinité élevée.
  12. 12. Une très bonne vision de prédateur incompatible avec des eaux turbides
  13. 13. Des thons au sang chaud Le système circulatoire du thon rouge lui permet de maintenir son corps à une température supérieure d’environ 10° à celle de l’eau marine dans laquelle il nage. Le sang des vaisseaux capillaires est réchauffé par les mouvements musculaires du thon et il réchauffe lui-même celui amené dans les vaisseaux artériels par les branchies. Cette faculté, que seule ont parmi les autres poissons certains grands requins blancs, varie suivant l’âge et la grosseur du thon rouge. Cela permet aux grands thons rouges d’aller chasser, par exemple, dans des eaux froides au large du Labrador et de la Norvège.
  14. 14. “ Ces poissons nagent en troupe, & se suivent comme des moutons (…) ” (Delaporte, 1772). Ils forment des bancs constitués par des exemplaires de tailles semblables que guide l’un d’entre eux qui agit comme un capitaine. Les thons se déplacent à faible vitesse et dans les niveaux superficiels s’ils sont adultes ou en caravanes et à plus grande vitesse s’ils forment des groupes plus hétérogènes. D’autres espèces les accompagnent dans leurs déplacements migratoires. Ils nagent au dessus de la thermocline (couche de fort gradient thermique) dans les eaux tempérées. Ils passent sous la thermocline dans les eaux les plus chaudes. Un grand poisson migrateur
  15. 15. Migrations trophiques et génétiques des thons rouges trophique génétique
  16. 16. IFREMER, 2007
  17. 17. Les thons rouges ont besoin pour leur ponte d’eaux d’une température supérieure à 19°C (19-21°C en Méditerranée) et de salinité élevée, ce qui les obligent à franchir le détroit de Gibraltar pour trouver ces conditions en Méditerranée (principalement, entre les îles Baléares et la Sardaigne et à l’ouest de la Sicile). Réalisation : Loïc Ménanteau et Laurent Pourinet (LETG-Nantes Géolittomer UMR 6554 - CNRS et université de Nantes) Voies migratoires, génétiques et trophiques, des thons rouges dans l’Atlantique Nord et la mer Méditerranée
  18. 18. Mouvement migratoire du thon rouge. 1, atún de derecho ; atún de revés ; 3, position et date de la zone de concentration maximale des thons rouges. D’après Rodríguez Roda (1964). Arribada des thons rouges
  19. 19. Routes migratoires des thons dans le Golfe ibéro-marocain D’après Rodríguez-Roda (1964). Cartographie : Loïc Ménanteau et Laurent Pourinet Le long des côtes espagnole et marocaine, migration des thons de course (mai-juillet) de l’Atlantique vers la Méditerranée et, de retour (septembre- octobre), dans le sens contraire.
  20. 20. Écologie et déplacement des thons rouges dans les eaux tarifaines : 1, thons de derecho ; 2, thons de revés ; 3, rebord du plateau continental ; 4, zones de résurgences épisodiques (eaux plus fraîches et salées) ; 5, direction de vents responsables des résurgences ; 6, madragues en activité (a) et abandonnées (b) ; 7, hauts fonds (A, bajo Aceitera ; C, Los Cabezos ; H, banco del Hoyo ; L, Lajas de Conil ; M, Los Marrajos ; P, Placer de Meca ; R, Lajas de Cabo Roche ; T, Banco de Trafalgar) ; 8, isobathe de 50 m. D’après Muñoz Sardón (1962), Rodríguez Roda (1964), Establier & Margalef (1964).
  21. 21. Carte gravée de Nicolas de Fer, vers 1700. Coll. Loïc Ménanteau
  22. 22. 44,5 km 23,7 km
  23. 23. Formes du détroit - la cuvette médiane : deux bassins (occidental ou Tarik > 600 m ; oriental > 1000 m) et un chaînon axial à deux têtes (monts Hesperides et Hercules, vers 445 m) - le seuil (el umbral) intercon- tinental - plateau intercalaire (sommet : 286 m) compris entre les hauts- fonds de la Punta Paloma (los Cabezos, Placer Nuevo) et de la Pointe Malabata (banc du Phénix). - les approches occidentales : deux couloirs inégaux en largeur et en profondeur (250-400 m), le Canal de Buen (N) et le Canal Spartel, séparés par le banc Majuan / Ridge / Spartel (50 m), et bordés d'éperons escarpés (au N : Promontorio del Xauen).
  24. 24. In : J.-R. Vanney , L. Ménanteau. 2004 Géographie du golfe ibéro-marocain Liquides : - flux à composante orientale (courant atlantique) : E = 50-200 m ; T = > 15-20°C , S = 36 ups (moyen) ; V = de 0,75-1,5 km/h (moyen) à > 3 (maxi) ; Q = 1 à 1, 4 sv (moyen) ; C = 37073.103 km3/an. - flux à composante occidentale (sous-courant méditerranéen) : E = 200-800 m - T =13°C - S = 38,2 -38,4 ups (maxi.) , V = de 0,4-0,7 km/h (moyen) à 4 (accélération dans les fonds en gorge) ; Q = 1 à 1,2 sv (moyen) ; C = 35,553.103 km3/an. Veine méditerranéenne. Entrée, en profondeur, de l’eau méditerranéenne dans l’océan Atlantique
  25. 25. Le franchissement du détroit de Gibraltar par les thons rouges Fotografía Loïc Ménanteau, 1991. Djebel Musa (851 m) CEUTA Punta Almina
  26. 26. Géométrie du détroit de Gibraltar - surface (km2) : 2300 ; volume (km3) : 22 000 ; - longueur (km) : 60 ; largeur (minimale, km) : 14 ; - distances (km) : C. Trafalgar - Spartel (limite W) : 45 ; Puntas Europa - Almina (limite E) : 34 ; isobathes 200 m : 10 ; 500 m : 7 km
  27. 27. Almería Mar de Alborán océan Atlantique Tanger Views of Earth, 2006. C. Hormann Le Détroit de Gibraltar
  28. 28. Le Gaditanum ou Herculeum Fretum Mer Intérieure Mer Extérieure Tingis Views of Earth, 2006. C. Hormann
  29. 29. Les Colonnes d’Hercule, la porte de l’Atlantique Punta Almina Barbate Europa Point Cabo Camarinal Punta Marroqui Ensenada de Valdevaqueros Ceuta Méditerranée Modèle d’élévation du Shuttle Radar Topography Mission (SRTM) drapé avec une combinaison colorée d’images Landsat
  30. 30. La pêche du thon rouge : une pêche pratiquée depuis les Phéniciens et sans doute le paléolithique Revers d’un as de bronze de l’Algarve (Portugal), IIe-Ier s. a.C.)
  31. 31. Usines de salaison antiques du Golfe ibéro-marocain À remarquer la très forte concentration d’usines sur la côte nord du détroit de Gibraltar. Une autre zone, de moindre concentration, est située au sud de Cadix (Gadir / Gades), cité d’où, selon les auteurs classiques, on contrôlait le commerce des salaisons entre les Ier et IIe s. d. C. Après le IIe siècle, l’hégémonie de Cadix va disparaître au profit des côtes de l’Algarve. D’après Ponsich, 1988, révisé. Réalisation : Loïc Ménanteau
  32. 32. Érosion des bassins d’une usine de salaison romaine à l’ouest de Faro (Algarve, Portugal). Ph. Loïc Ménanteau, 1978
  33. 33. Érosion des bassins d’une usine de salaison romaine à l’ouest de Faro (Algarve, Portugal). Ph. Loïc Ménanteau, 1978
  34. 34. Usines de salaison de Baelo Claudia (Tarifa) Ph. aérienne oblique Loïc Ménanteau, 1990 (Casa de Velázquez) Thunnus thynnus (L.)
  35. 35. Quartier industriel de salaisons de la cité romaine de Baelo Claudia (Tarifa)
  36. 36. Cuves de salaison romaines de Baelo Claudia (Tarifa) Ph. Loïc Ménanteau, 2001
  37. 37. Mur de façade d’une grande conserverie dans le quartier industriel de la cité hispano-romaine de Baelo Claudia (Tarifa). D’une élévation de 4,50 m (avec deux étages), elle comporte une porte et quatre ouvertures. Au-devant de la porte, sol d’une longue salle de réception et préparation du poisson. Les thons y étaient vidés, leurs nageoires et leurs têtes coupées, puis lavés (puits à gauche de cette salle). À droite, sol d’une grande salle (100 m2) en mortier de tuileau, destinée au dépeçage du poisson - découpage en morceaux assez petits pour entrer par les cols des amphores (10-15 cm) - et à la salaison, car elle est bordée sur deux côtés par neuf cuves de salaison de différentes dimensions. Ph. panoramique Loïc Ménanteau, 08-03-2014 Usine de salaison romaine à Baelo Claudia (Tarifa)
  38. 38. Usine de salaison de Septem (Ceuta) Dessin : Olga Galiano
  39. 39. Usine de salaison de Septem (Ceuta) Dessin : Olga Galiano
  40. 40. Madrague de tiro ou de vista Gravure de Henri Louis Duhamel de Monceau, XVIIIe siècle
  41. 41. La madrague de tiro de las Torres de Hércules à Cadix Partie inférieure d’une gravure de Georgius Houfnaglius (Joris Hoefnagle). In : Civitates Orbis Terrarum. Braun Hogenber, 1574. Coll. Loïc Ménanteau
  42. 42. Manœuvres avec une madrague de tiro Barques, deux filets : de sedal et la cinta
  43. 43. La almadraba de tiro de Conil en 1765 Archive Ducal de Medina Sidonia, Sanlúcar de Barrameda
  44. 44. Une tour de madrague : la tour de Castilobo, au sud de Conil de la Frontera Ph. aérienne oblique Loïc Ménanteau, 1985
  45. 45. Une tour de madrague : la tour de Castilobo, au sud de Conil de la Frontera Ph. aérienne oblique Loïc Ménanteau, 1985
  46. 46. Madrague de buche del Río del Terrón, 1771. Archivo Ducal de Medina Sidonia, leg. 1156. La madrague de buche du Terrón
  47. 47. Plan de la madrague de El Terrón sur la côte d’Ayamonte du type buche. A. Sañez Reguart, 1791
  48. 48. Filet de la madrague en élévation de El Terrón du type buche, sur la côte d’Ayamonte. A. Sañez Reguart, 1791
  49. 49. Archivo Ducal de Medina Sidonia (Sanlúcar de Barrameda). S.N. 6
  50. 50. La madrague de buche de Barbate Barbate et son port de pêche (côte nord-ouest du détroit de Gibraltar). Ph. aérienne oblique Loïc Ménanteau, 1988
  51. 51. La madrague de buche de Barbate Ph. aérienne oblique Loïc Ménanteau, 1988
  52. 52. Madrague de buche de Barbate
  53. 53. Cuadro d’une madrague. Schéma en perspective de L. Bellón (1923) Madrague de buche Phases d’une levantada. D’après L. Bellón (1923) T, testa S, sacada C, barcos de acopejar de fuera B, barcos de acopejar de tierra
  54. 54. Almadraba de buche avec double entrée In : Marchand, J.-B. Émile, 1926. La pêche au Maroc. Paris, éd. établissements RAY-GEO. atunes de revés atunes de derecho 223 ancres
  55. 55. Bateaux de madrague à Barbate. Ph. David Florido
  56. 56. Levantada : copo de la madrague de Conil de la Frontera Carte postale semi-moderne. Coll. L. Ménanteau
  57. 57. Copo de la madrague de Barbate. Ph. Llorca.
  58. 58. Ph. Véronique Flanet, 1984 Levantada à la madrague de Tarifa
  59. 59. Levantada à la madrague Aguas de Ceuta Carte photo. Coll. Loic Ménanteau
  60. 60. Es tan gustoso el entretenimiento, ya por la fuerza de los brutos, ya por la variedad de los arpones y redes con que los prenden y matan, ya por los ensangrentados que suelen dejar el mar, que no hay fiesta de toros que le igualen Gerónimo de la Concepción, 1690. Emporio del Orbe
  61. 61. La pesca del atún, Salvador Dalí (1967)
  62. 62. Portfolio fotográfico de España. Cuaderno n° 77 Ayamonte. Barcelona, A. Marin editor. Coll. Loïc Ménanteau
  63. 63. Carte postale ancienne M. Ruffo, Tarifa. Coll. L. Ménanteau
  64. 64. Carte postale ancienne M. Ruffo, Tarifa. Coll. L. Ménanteau
  65. 65. À Sanlúcar, le palais du Dios de los Atunes 1294 ? : le roi Sancho IV el Bravo concéda à Don Alonso I Pérez de Guzman le privilège de pêcher des thons « desde el río Odiana hasta la costa de Grenada conquista o que se conquistara”, c’est-à-dire sur toute la côte andalouse depuis Ayamonte à l’emboucchure du Guadiana, jusquà Almería. “Buen provecho haga à mi amo” : les Ducs de Medina Sidonia retiraient des madragues 50 000 ducats d’or par an. Détail d’un dessin du flamand Anton van den Wingaerde, Sanlúcar de Barrameda. Österreichische Nationalbibliothek, Vienne (Autriche)
  66. 66. À Sanlúcar, le palais du Dios de los Atunes 1294 ? : le roi Sancho IV el Bravo concéda à Don Alonso I Pérez de Guzman le privilège de pêcher des thons « desde el río Odiana hasta la costa de Grenada conquista o que se conquistara”, c’est-à-dire sur toute la côte andalouse depuis Ayamonte à l’emboucchure du Guadiana, jusquà Almería. “Buen provecho haga à mi amo” : les Ducs de Medina Sidonia retiraient des madragues 50 000 ducats d’or par an. Détail d’un dessin du flamand Anton van den Wingaerde, Sanlúcar de Barrameda. Österreichische Nationalbibliothek, Vienne (Autriche)
  67. 67. Madragues et sel marin Détail d’un plan manuscrit en perspective de la baie de Cadix (seconde moitié du XVIIe siècle). Paris, Bibliothèque Nationale de France.
  68. 68. Partie inférieure d’une gravure de Georgius Houfnaglius (Joris Hoefnagle). In : Civitates Orbis Terrarum. Braun Hogenber. Salaison du thon rouge à Conil de la Frontera en 1572 À l’arrière-plan, on remarque au centre de la ville de Conil con la chanca del Duque qui borde la rive droite du Río Salado. Des hommes y préparent les filets pour une madrague de tiro. À l’horizon, à gauche, on voit les tours de guet de la madrague. Au premier plan, différentes étapes de préparation et de salaison du thon avant son expédition dans des tonneaux.
  69. 69. Almadraba de Zahara de los Atunes en 1565 Partie gauche d’un dessin du flamand Anton Van den Wingaerde, 1565. Document exceptionnel montrant la madrague de guet (de tiro ou de vista) du duc de Medina Sidonia en pleine campagne printanière de pêche aux thons. En C est indiqué le cap Spartel, marquant le sud-ouest du détroit de Gibraltar. Sur le rivage, des groupes d’hommes tirent les extrémités du filet (sedal) destiné à ramener les thons vers la plage. Ces thons sont ensuite transportés dans des charrettes. En haut, au centre, on voit le bâtiment de la chanca, appellé le Castillo de las Pilas, dont la fonction était triple : protection contre les incursions barbaresques, mise en sécurité du matériel de la madrague en dehors de la saison de pêche et, surtout, opérations de salaison des thons. Au- devant de la chanca était l’emplacement où on salait les thons (adonde echen en sal los atones). Lettres sur le document : A “la grassa de las cabezas o clos atones q sanan a las naos” (la graisse des têtes ou clos des thons qui assainissent les navires) ; B “olas en lleno esta grasa” (récipients remplis avec cette graisse) ; E “el pesa de los q cargan el atunes” (la balance de ceux qui chargent les thons. © Österreichische Nationalbibliothek, ÖNB
  70. 70. Porte de la chanca de Zahara de los Atunes Ph. Loïc Ménanteau, juin 1977
  71. 71. Répartition géographique des almadrabas du Golfe ibéro-marocain In : Ménanteau L.( dir.), 2016. Sel et salines des régions atlantiques européennes . Réalisation : Loïc Ménanteau Article : Ménanteau L., Alonso C., « Les salaisons de poisson sur les côtes du golfe ibéro-marocain (…) ».
  72. 72. Histoire des armacões de l’Algarve  1249 : le roi Don Alfonso III décide de réserver les droits de pêche du thon pour la Couronne en créant les Pescarias Reais.  Milieu du XIVe siècle : les Siciliens et Génois qui s’établissent en Algarve apprennent ce type de pêche aux Portugais  XVIIIe siècle : sous l’impulsion du Marquis de Pombal, la pêche du thon se développe considérablement, surtout vers 1770-1780. Les madragues se multiplient entre Sagres et Vila Real de San Antonio, la plupart d’entre elles étant localisées dans le Sotavento.  Milieu du XVIIe siècle : début du déclin À leur apogée, étant donné leur rendement, il y avait 42 madragues (armacões, almadravas ou almadrabilhas) sur la côte de l’Algarve. Près de Tavira, en 1881 on réalise une capture record de 42 000 thons à la madrague de Mêdo das Cascas.
  73. 73. Madragues de l’Algarve en 1865 Capture de thons de derecho Capture de thons de revés Détail d’une carte marine française du golfe de Cadix publiée en 1865. Coll. Loïc Ménanteau
  74. 74. Composition colorée d’une image du satellite Landsat 5 TM acquise le 18-07-1999. Traitement : O. Geffray et L. Ménanteau (LETG-Nantes Géolittomer)
  75. 75. Aguas de Ceuta Tétouan Cabo Negro Gibraltar Madrague Aguas de Ceuta. Photographie prise d’un avion à haute altitude dans les année 1960. Transmis par Michel Ponsich à Loïc Ménanteau Océan Atlantique Ceuta
  76. 76. Création du Consorcio Nacional Almadrabero Madrague de Punta de la Isla (Sancti Petri, Chiclana de la Frontera). Ph. Loïc Ménanteau, mai 1991 20 mars 1928
  77. 77. 0 20000 40000 60000 80000 100000 120000 140000 1525 1530 1535 1540 1545 1550 1555 1560 1565 1570 1575 1580 1585 1590 1595 1600 1605 1610 1615 1620 1625 1630 1635 1640 1645 1650 1655 1660 1665 1670 1675 1680 1685 1690 1695 1700 1705 1710 1715 1720 1725 1730 1735 1740 1745 1750 1755 Captures de thons entre 1525 et 1756 dans les almadrabas des Ducs de Medina Sidonia Carta del R.mo Maestro Fray Martín Sarmiento al Excmo. Señor Duque de Medina Sidonia sobre los Atunes. Rédigée à San Martín de Madrid le 18 février 1757. Total = 5 029 962 thons
  78. 78. Captures des thons entre 1525 et 1625 à la madrague de Conil de la Frontera 0 20000 40000 60000 80000 100000 120000 1525 1528 1531 1534 1537 1540 1543 1546 1549 1552 1555 1558 1561 1564 1567 1570 1573 1576 1579 1582 1585 1588 1591 1594 1597 1600 1603 1606 1609 1612 1615 1618 1621 1624
  79. 79. Captures des thons entre 1525 et 1625 à la madrague de Zahara de los Atunes 0 10000 20000 30000 40000 50000 60000 70000 80000 1525 1528 1531 1534 1537 1540 1543 1546 1549 1552 1555 1558 1561 1564 1567 1570 1573 1576 1579 1582 1585 1588 1591 1594 1597 1600 1603 1606 1609 1612 1615 1618 1621 1624
  80. 80. 0 5000 10000 15000 20000 25000 1626 1630 1634 1638 1642 1646 1650 1654 1658 1662 1666 1670 1674 1678 1682 1686 1690 1694 1698 1702 1706 1710 1714 1718 1722 1726 1730 1734 1738 1742 1746 1750 1754 Conil Zahara Captures des thons entre 1626 y 1756 dans les madragues de Conil et Zahara Carta del R.mo Maestro Fray Martín Sarmiento al Excmo. Señor Duque de Medina Sidonia sobre los Atunes. Rédigée à San Martín de Madrid le 18 de février 1757.
  81. 81. 0 5000 10000 15000 20000 25000 1929 1931 1933 1935 1937 1939 1941 1943 1945 1947 1949 1951 1953 1955 1957 1959 1961 derecho revés Captures de thons de derecho y de revés à la madrague de Barbate (1929-1962) D’après Rodríguez-Roda, 1964
  82. 82. 0 5000 10000 15000 20000 25000 30000 1930 1932 1934 1936 1938 1940 1942 1944 1946 1948 1950 1952 1954 1956 1958 1960 1962 derecho revés Captures de thons de derecho et de revés à la madrague de Punta de la Isla (1930-1962) D’après Rodríguez-Roda, 1964
  83. 83. D’après Rodríguez-Roda (1964)
  84. 84. Captures des thons et changements climatiques : nécessité d’une vision globale Les changements climatiques ont modifié les conditions du milieu marin (courants, température de l’eau, etc.) et ont eu, sans aucun doute, un impact sur le comportement migratoire des thons rouges. Dans quelle mesure le petit Âge glaciaire peut-il expliquer la brusque baisse des captures dans les madragues à la fin des XVIe et XVIIe siècle ? Quelles conclusions tirer de la coïncidence des périodes de moindre capture (ex. 1586-1618, 1678-1728) et celles où les effets du petit Âge glaciaire ont été les plus grands ?
  85. 85. En 1903, il existait encore 16 madragues (armações), puis leur nombre diminue rapidement. En 1929, elles disparaissent du Barlovento ; la dernière du Sotavento, celle de Arraial Ferreira Neto, fut inaugurée en 1945 pour remplacer celle de Mêdo das Cascas, détruite par la mer en 1941. À partir de 1961-62 le nombre de captures aux Açores et Madère est supérieur à celui de l’Algarve. En 1958, il n’y avait plus que quatre armações sur la côte de Tavira, qui pêchèrent 1261 thons rouges. Enfin, en 1972, la dernière madrague arrête de fonctionner après avoir pris un seul et unique thon pendant la campagne. En 1996, un groupe japonais, ARAI forme avec les Portugais une société, la TUNIPEX, à Olhão. Avec le thonier Guentaro Maru, on expérimente une nouvelle technique nécessitant un personnel réduit (12-15 personnes). Déclin et disparition des madragues (armacões) de l’Algarve
  86. 86. Constructions du CNA à Sancti Petri (Chiclana de la Frontera). Ph. L. Ménanteau, mai 1991
  87. 87. Ancres de la madrague de Punta de la Isla (Sancti Petri, Chiclana de la Frontera) Ph. Loïc Ménanteau, juin 1977
  88. 88. Un patrimoine maritime en voie de disparition : épaves de bateaux de la madrague de Barbate Ph. Loïc Ménanteau, mai 1991
  89. 89. Le déclin de la pêche du thon fut marqué par une forte diminution du nombre de madragues : entre les embouchures du Guadiana et Gibraltar il existait encore 5 madragues en activité dans les années 1960 (Rodríguez-Roda, 1964) contre 12 en 1923 et 21 en 1904 (Buen, 1923). À Barbate, le total des thons capturés au cours de la période 1975-1988 a été de 47 508, c’est-à-dire une moyenne de 3393 par an (1977: 1245, 1982 : 8233). Pour l’ensemble de la côte andalouse la production totale a été de 24 463 Tm entre 1985 et 1999 (1995 : 941 ; 1999 : 3520). Les dernières années ont été marquées par une invasion asiatique. Les navires japonais ou sud-coréens, équipés de systèmes d’ultracongélation, et souvent sous pavillon de complaisance, viennent chercher le thon rouge dans les eaux du golfe, notamment à Barbate et Zahara. Principal ingrédient des sashimi il s’est converti en produit cher d’exportation vers ces pays (Au Japon, consommation de 80% du thon rouge de la Méditerranée). Déclin des madragues de l’Andalousie atlantique Le sashimi comme facteur de renaissance ?
  90. 90. Transfert des thons rouges pour le marché asiatique (ultracongélation -60°)
  91. 91. Évolution des captures du thon rouge en Atlantique Est et en Méditerranée depuis 1950
  92. 92. Évolution par décennie (1960-2000) des captures dans l’Atlantique et la Méditerranée
  93. 93. Dans l’Union européenne, l'Espagne, la France et l'Italie sont les trois principaux pays pour la pêche du thon rouge. En 2007, sur 16 780 tonnes attribuées à l‘Union européenne, les captures autorisées étaient : - pour l'Espagne, 5 568 tonnes ; - pour la France, 5 494 tonnes ; - pour l'Italie, 4 336 tonnes. Les navires italiens et espagnols disposent d'un quota global. En France le quota est réparti et « individualisé » par thoniers-senneurs, il demeure global pour les autres navires. À partir du 16 juin 2008 (23 juin pour l’Espagne), afin de préserver les stocks, la Commission européenne a interdit la pêche à la senne du thon rouge en Méditerranée et dans l'Atlantique pour le restant de l'année. Il existe un désaccord sur les quotas entre la Commission européenne et le gouvernement français (pour le ministère français de l'Agriculture et de la Pêche, quotas remplis à 50%, en se basant sur les seules déclarations des pêcheurs). Le respect de quotas en constante diminution
  94. 94. Un thon rouge ou une belle voiture neuve de 35 000 dollars ? La halle de poissons de Tsukiji à Tokyo, la plus grande du monde, a vendu vendredi 5 janvier 2007 un thon rouge de plus de 200 kilos pour la somme de 4,13 millions de yens (35.000 dollars), soit facilement le prix d'une belle voiture, lors de la première criée de l'année. Le 5/1/2007 à 18h44 par AFP Entre 30 et 70 euros le kilo pour un acheteur japonais Un produit devenu très cher et de plus en plus rare : faut-il changer les habitudes alimentaires pour défendre l’environnement marin ?
  95. 95. 1/3 de l’offre mondiale 70% des thons rouges de la Méditerranée capturés pour être engraissés dans des cages flottantes et être exportés au Japon Il n’y a pas de reproduction : depuis 1996, ce sont les thons sauvages qui sont pris pour être engraissés. Les conséquences écologiques sont très graves : abaissement du stock, bouleversement de leurs migrations génétiques et trophiques, etc. Le thon rouge est un poisson migrateur et n’est donc on pas uniquement méditerranéen. Sa double traversée annuelle du détroit de Gibraltar est essentielle pour empêcher sa disparition des mers et des océans. La pêche française assure plus de la moitié de l’approvi- sionnement des élevages espagnols. Remorqués vivants dans des cages jusqu’aux sites de grossissement (cages de 150- 300 m de circonférence) et nourris avec du poisson congelé
  96. 96. S.O.S. Atún rojo
  97. 97. Commission européenne – États européens méditerranéens Échec de la réunion européenne du 21 septembre 2009 visant à protéger le thon rouge de la surpêche. La Commission européenne souhaitait inscrire le thon rouge dans l’annexe I de la convention CITES, ce qui revenait à interdire sa commercialisation internationale. En novembre 2014, lors de la réunion à Genova (Italie) de l’ICCAT / CICTA (Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique), les industriels de la pêche ont obtenu une légère augmentation des quotas, 15.821 tonnes contre 13.400 en 2014, mais le total est déjà de plus de deux fois inférieur à celui de 2006 qui était de 32.400 tonnes. Le plan de reconstitution des stocks de thons rouges a eu de effets positifs et il faudrait continuer la politique engagée. Le problème turc Le gouvernement turc, dont le pays avait refusé d’accepter les quotas précédents accordés par l’ICCAT, a la plus importante flotte thonière de Méditerranée. Le commandement des forces navales turques a décidé de coopérer avec l’ICCAT pour contrôler sa flotte en 2015. Une surpêche difficile à arrêter égoïsmes nationaux, non respect des quotas, illégalités
  98. 98. Le Détroit de Gibraltar Photographie NASA Du TAC au TIC Total Inadmissible de Captures

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