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« Incendie du siècle » en Gironde : retour sur un
été de feu
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Accueil Faits Divers Incendies Incendies En Gironde
Landiras, le 12 juillet 2022, à 21 h 30 : le feu a détruit 400 hectares et n’est toujours pas maîtrisé. © Crédit photo : Sdis33/Service
communication, protocole
Par Cathy Lafon
Publié le 14/09/2022 à 11h51
Mis à jour le 19/09/2022 à 18h04
CHRONOLOGIE - Au cours de l’été le plus chaud jamais enregistré en Europe, la Gironde a connu
en juillet et en août 2022 des incendies historiques, avec les feux géants de Landiras et de La Teste
de Buch. En septembre, le désastre a continué en Médoc et s’est répété sur le bassin d’Arcahon.
Jour par jour, retour sur une interminable saison en enfer
Été 2022. Combinée à l’absence de pluie, la chaleur a favorisé la sécheresse qui touche la quasi-totalité
du pays et rendu la végétation particulièrement inflammable. Résultat, une saison noire de feux de forêts
avec 62 000 hectares ravagés à la fin août depuis le début de l’année, contre une moyenne de 8 500 à la
même époque, selon les données du Système européen d’information sur les feux de forêt (EFFIS).
Le Sud-Ouest, ravagé par de multiples incendies en Charente, Charente-Maritime, Dordogne et Lot-et-
Garonne, ainsi que dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques, a connu en Gironde des incendies d’une
ampleur historique. À Landiras, un feu géant a brûlé en deux fois plus de 20 000 hectares ; à La Teste-de-
Buch, sur le bassin d’Arcachon, 7 000 hectares de la forêt usagère sont partis en fumée en juillet. S’il n’y
a eu aucune victime humaine, des maisons ont aussi été détruites, la faune et les écosystèmes forestiers
ont terriblement souffert. La sylviculture, un pôle économique à part entière, est lourdement impactée,
comme le tourisme. Et depuis le 12 septembre, voilà que la forêt de Saumos, entre Lacanau et Le Porge,
en Sud-Médoc, était à son tour la proie des flammes…
Juillet : les feux géants de Landiras et de La Teste-de-Buch
Le cauchemar commence le mardi 12 juillet, à deux jours de la Fête nationale. Ce jour-là, le premier
incendie géant de la saison frappe le Sud-Gironde. Des dizaines de familles sont évacuées à Guillos où le
feu ravage la forêt. Landiras est aussi concerné : le feu s’est déclaré en fin d’après-midi, à 16 h 35, à
l’ouest de la commune, à quelques centaines de mètres d’une parcelle incendiée la semaine précédente.
Plus de 140 pompiers venus de Gironde et des départements limitrophes vont tout faire pour le contenir
sans parvenir à le maîtriser. À 23 h 30, plus de 600 hectares ont brûlé. Dans l’après-midi, un panache de
fumée était visible à plusieurs kilomètres à la ronde.
Un autre feu, dont l’impressionnant nuage de fumée est visible depuis les plages et au-delà, s’est déclaré
du côté du bassin d’Arcachon à 15 h 15, au niveau de la piste 214, une route forestière qui relie la route
de Biscarrosse à la D 112 qui mène à Cazaux. À l’origine, un incident électrique survenu sur un véhicule
thermique. Les flammes ravagent une partie du massif forestier de La Teste-de-Buch (d’une surface de
3 600 hectares). Dix compagnies de pompiers sont mobilisées, soit 180 soldats du feu. En soirée, ils
n’étaient pas parvenus à le maîtriser. Jusqu’où iront les flammes ? L’inquiétude est énorme et la nuit
s’annonce brûlante.
Dans l’après-midi, un autre incendie a éclaté à Soussans, dans le Médoc. Une cinquantaine de pompiers
mobilisés l’ont circonscrit en début de soirée.
13 juillet. Des milliers d’estivants et des centaines de personnes évacués. Les 6 700 estivants qui logent
dans les campings des plages océanes du bassin d’Arcachon sont évacués dans la nuit, alors que l’incendie
du massif forestier se poursuit, et accueillis en urgence au Parc des expositions de La Teste-de-Buch, dans
des conditions optimales, avec une organisation exemplaire. La solidarité joue à fond. Au soir du 13 juillet,
un quart de l’ensemble de la forêt de la commune et un tiers du massif de la forêt usagère ont déjà brûlé.
L’incendie de Landiras, le 13 juillet 2022.
Archives Sud Ouest/Laurent Theillet
Près d’un millier de pompiers luttent désormais de toutes leurs forces
Les incendies font également rage à Landiras. Les propriétaires d’écuries et de chenils s’organisent pour
éloigner les bêtes des flammes. Plusieurs communes (Landiras, Guillos, La Brède, Louchats) se sont
organisées pour accueillir les centaines de personnes déplacées dans la zone de Louchats, dans la nuit du
12 au 13 juillet. Au total, près de 3 000 hectares de forêt sont déjà partis en fumée. Près d’un millier de
pompiers luttent désormais de toutes leurs forces, 450 à Landiras et plus de 400 à La Teste. Des renforts
sont arrivés de toute la France.
De nombreuses images continuent d’être partagées sur les plateformes pour montrer l’intensité des deux
incendies qui ravagent la Gironde depuis mardi
14 juillet. Les incendies continuent de ravager le Sud-Gironde et les alentours de La Teste. Plus de
5 300 hectares de forêt ont été détruits : 2 400 autour de Landiras et 2 900 à La Teste-de-Buch. À Landiras,
le feu n’est toujours pas fixé. Sur le Bassin, le feu semble hors de contrôle. Cazaux, dont les premières
maisons et le port sont attaqués depuis la veille au soir, a été évacué dans l’après-midi. 4 000 personnes
sont concernées.
Le vent et l’avancée de l’incendie de La Teste transforment le quartier de Cazaux en ville fantôme.
Franck Perrogon/Archives Sud Ouest
Alors que les pompiers commencent à fatiguer, les conditions météo sont très difficiles, les grosses
chaleurs (40 degrés annoncés pour les prochaines 24 heures) et le vent favorisent la progression de
l’incendie. 1 000 pompiers sont toujours mobilisés, avec l’appui aérien de six avions bombardiers d’eau.
15 juillet. Le village de Cazaux sauvé. Alors que l’incendie de La Teste, où 10 000 personnes ont été
évacuées depuis le début de la crise, se stabilise peu à peu, celui de Landiras qui représente 5 000 des
8 150 hectares de forêt brûlés, continue d’avancer inexorablement, notamment vers les Landes. Sur le
Bassin, à Cazaux, si les flammes ont dévoré le port et certains bâtiments, le village est sauvé. Et aucune
victime n’est à déplorer. En Sud-Gironde, les évacuations se poursuivent. Louchats se rajoute à la liste
des communes touchées aux côtés de Landiras, Guillos, Cabanac-et-Villagrains, Origine, Balizac.
La thèse de l’incendie criminel est privilégiée à Landiras.
16 juillet. Le feu de Landiras devient tentaculaire. Engagés sur plusieurs fronts, les pompiers qui ont
enregistré 110 départs de feu en Gironde depuis le 12 juillet, tentent de maîtriser l’incendie de Landiras
devenu tentaculaire. Le cap de 10 000 hectares brûlés est franchi, avec 2 300 sur le sinistre de La Teste et
pas moins de 7 000 hectares dans le Sud-Gironde. Dans le département des Landes, inquiété par l’avancée
des incendies, les services de l’État s’organisent.
Environ 1 500 personnes doivent quitter la commune d’Hostens, menacée à son tour par le feu. Pour
l’heure, rien ne semble pouvoir arrêter les flammes.
Sur le bassin d’Arcachon, les cinq campings du Pyla sont évacués.
17 juillet : la journée de tous les dangers. Les deux incendies continuent d’avancer. Entre records de
chaleur (la température pourrait dépasser les 41 °C) et regain de vent, les pompiers poursuivent leur lutte
contre les flammes.
Le
17 juillet, le feu gagne la plage du Petit Nice et de la Lagune.
Franck Perrogon/Archives Sud Ouest
Sur le Bassin, le feu qui continue de progresser, est arrivé en bord d’océan, dans une ambiance
d’apocalypse. Les flammes ont franchi la route reliant La Teste à Biscarrosse, à travers les parkings des
plages de la Lagune et du Petit Nice. Au moins un restaurant a été détruit en bord de plage.
Côté Sud-Gironde, les évacuations se poursuivent, portant à 6 500 le nombre de personnes déplacées. La
circonférence de l’incendie est estimée à plus de 40 kilomètres, son emprise dépasse les 9 000 hectares.
Quelque 800 pompiers se démènent dans un corps à corps épuisant avec les flammes, avec le renfort des
Canadairs. La polémique sur l’insuffisance nationale des moyens de lutte face aux incendies enfle.
Localement, c’est la question de la gestion de la forêt usagère de La Teste, détruite à 80 %, qui fait débat.
18 juillet. Les incendies sont hors de contrôle.
Le
18 juillet, les campings brûlent. Vue du haut de la dune du Pilat.
Guillaume Bonnaud/Archives Sud Ouest
Les flammes dévorent la dune du Pilat et les campings à ses pieds, parmi lesquels le camping de Flots
Bleus, célèbre pour avoir servi de décor aux trois films de la saga « Camping ».
Plus de 15 000 hectares ont déjà brûlé en une semaine. 8 000 personnes supplémentaires sont évacuées à
La Teste et au Pyla-sur-Mer. En Sud-Gironde aussi, sous plus de 40° C, le feu ne cesse de grossir et de
progresser, alimenté par des vents changeant de direction. Les entreprises forestières de tout le massif
affluent pour créer des pare-feu géants en urgence.
19 juillet. Bordeaux dans la fumée. Odeurs de brûlé et particules en suspension : Bordeaux se réveille
dans un brouillard dû aux fumées des incendies. Au pied de la dune du Pilat, dans les campings dévastés
par le feu, c’est un spectacle de désolation.
En Sud-Gironde, c’est toujours l’angoisse. Combien d’habitations brûlées, depuis le début de l’incendie ?
Après une journée et une nuit en enfer, le feu, imprévisible en raison des changements de direction du
vent atteint désormais 65 km de circonférence. De nouvelles évacuations préventives sont décidées à
Saint-Léger-de-Balson et Saint-Symphorien. L’élan de solidarité ne faiblit pas, mais les élus réclament un
plus grand soutien de l’État.
20 juillet. La visite de Macron. Alors que les feux semblent se stabiliser, même si le risque de reprise
reste important, le président Emmanuel Macron est en visite auprès des pompiers et des riverains de La
Teste et de Landiras. Aux uns, il a adressé les remerciements de la nation. Aux autres, il a promis un
« grand chantier national » de reconstruction et de prévention.
21 juillet. Le temps du retour. Les habitants de la partie nord du boulevard de l’Océan, au Pyla, puis
ceux de Cabanac-et-Villagrains en Sud-Gironde, ont été autorisés à réintégrer leur domicile, soit quelque
6 000 personnes. Les deux incendies qui ont ravagé 7 000 hectares de forêt à La Teste-de-Buch et 13 800
hectares à Landiras n’ont pas progressé, sans pour autant être « fixés », précise la Préfecture. Sur les
37 000 habitants évacués au plus fort des incendies, 20 500 restent encore dans l’expectative.
23 juillet. La situation s’améliore, tant à La Teste qu’en Sud-Gironde. Dix jours après, tous les
habitants évacués sur le Bassin sont autorisés à regagner leur domicile Ceux de Cazaux ont étalé leur
retour dans le calme. À Langon, les derniers évacués prennent leur mal en patience. Les flammes ont fait
une véritable hécatombe parmi la faune et les écosystèmes forestiers.
24 juillet. Le feu est « fixé » à La Teste-de-Buch. Au 13e jour, l’incendie de la Teste-de-Buch est
« fixé ». Ce qui n’est pas le cas du feu à Landiras, « loin d’être maîtrisé ». 1 200 sapeurs, appuyés par
deux Canadair et deux hélicoptères, restent sur zone pour traiter lisières, départs et foyers encore actifs,
tandis que les soldats du feu venus des autres régions regagnent progressivement leurs casernes. Les
36 750 habitants évacués à titre préventif sur le bassin d’Arcachon et en Sud-Gironde peuvent à présent
presque tous regagner leurs domiciles. Ce dimanche, seules 5 250 personnes attendent encore de savoir
quand elles pourront le faire.
25 juillet. Les deux incendies sont « fixés ». La préfecture de la Gironde annonce officiellement que les
deux feux sont « fixés ». Tous les évacués peuvent rentrer chez eux. Premier bilan des incendies de juillet :
celui de Landiras a brûlé 13 800 hectares de forêt et entraîné 16 000 évacuations. À La Teste, 7 000
hectares ont brûlé et plus de 20 000 personnes ont été évacuées.
Les conséquences pour le tourisme sont importantes. Les plages océanes de La Teste sont défigurées et
leur accès reste interdit pour des raisons de sécurité.
27 juillet. La dune du Pilat rouvre. Après quinze jours de fermeture en raison de l’incendie de La
Teste, les touristes peuvent de nouveau se rendre à la dune, le site le plus visité de la région.
28 juillet. En Sud-Gironde comme à La Teste, la surveillance continue. Les pompiers traquent les
fumerons. Ces feux enterrés qui peuvent couver à 50 voire 80 centimètres sous la surface du sol, sont
susceptibles d’entraîner des reprises des incendies. La surveillance du feu et mobilise environ 500
pompiers sur ces deux zones, mais aussi des militaires. Le président du Conseil général, Jean-Luc Gleize,
sidéré par les images des « grands feux de 2022 », demande à tous les acteurs de la forêt de se mettre
autour de la table pour éviter un nouveau drame et cosigne un courrier adressé à la préfète demandant
des « états généraux sur le massif ».
29 juillet. Le feu de La Teste est officiellement maîtrisé. Dans son communiqué, la Préfecture précise
toutefois que « les zones d’incendies restent dangereuses, avec de nombreux fumerons subsistants et un
risque important de chute d’arbres dont les racines ont été détruites par l’incendie. »
Août : Landiras 2, le feu de la démesure
4 août. 300 pompiers toujours à pied d’œuvre en Sud-Gironde. Au vu des fortes chaleurs à venir et
des « risques importants de départ de feu », la préfecture met en place une interdiction temporaire de
l’accès aux espaces exposés des communes à dominante forestière de la Gironde. 159 communes sont
concernées. L’accès des massifs forestiers, bois, espaces naturels, pistes cyclables, chemins forestiers et
autres sentiers seront interdits au public les samedi 6 et dimanche 7 août. Le département va prendre en
charge l’intendance des pompiers et militaires.
9 août. Le scénario catastrophe se répète en Sud-Gironde sous une chaleur d’enfer. L’incendie de
Landiras n’est toujours pas éteint. Dans ce secteur, la présence de lignite qui charbonne à plus de 120°
dans le sous-sol est un piège à très haute température pour les pompiers. Seules des pluies abondantes
pourront venir à bout de ce combustible autrefois extrait pour alimenter une centrale thermique à Hostens.
Après un court répit, Hostens, fatigué par des jours et des nuits de surveillance, plonge dans l’enfer du
feu. À 22 heures, plus de 400 hectares sont partis en fumée entre Saint-Magne et Hostens.
10 août. Landiras 2 : le second feu hors norme de l’été. Le scénario du pire. Alors que 8 départements
de la Nouvelle-Aquitaine sont en vigilance orange canicule, le deuxième feu de Landiras, qui a repris
jusqu’à embraser les Landes, avec une intensité et une vitesse inédite, a ravagé 7 400 hectares de forêt en
à peine trois jours et mobilise des moyens humains et matériels extraordinaires pour parvenir à le contenir.
10 000 personnes ont été évacuées. Le feu a nécessité la fermeture totale de l’A63 aux poids lourds. Pour
la reprise du feu de Landiras, le parquet privilégie la théorie de causes naturelles.
Belin-Beliet évacuée. La reprise du gigantesque feu de Landiras qui a atteint les Landes poursuit sa
progression et se dirige plus activement vers le nord, menaçant la commune de Belin-Béliet. Des maisons
sont détruites, comme des centaines d’hectares de forêt. Sinistrée, la commune est évacuée dans la nuit du
9 au 10 août. Des centres d’accueil sont ouverts sur les communes de Salles, Saint-Symphorien et Le
Barp. Les villages de Mano, Moustey et Saugnac-et-Muret sont en cours d’évacuation.
11 août. L’énorme incendie menace Le Barp. Au troisième jour, des lotissements sont menacés à Saint-
Magne où les flammes ont franchi la départementale D 111, faisant craindre de devoir évacuer Le Barp.
Sur la quarantaine de départs de feu enregistrés le 9 août en Gironde, certains sont le fait d’incendiaires. Le
peloton vigilance forêt de la gendarmerie entre en action avec une double mission : prévention et
dissuasion.
12 août. L’incendie de la démesure. Landiras 2 mobilise des moyens humains et matériels hors du
commun pour parvenir à le contenir. L’aide européenne se met en place à Hostens. 361 pompiers
supplémentaires, venus de Pologne, de Roumanie, d’Allemagne et d’Autriche vont désormais lutter contre
le feu aux côtés des 1 100 Français engagés dans un combat sans fin et épuisant depuis un mois, avec le
soutien aérien de deux Dash, deux Canadairs et deux hélicoptères.
13 août. La course contre la montre. La reprise de l’incendie de Landiras qui ravage le sud de la Gironde
et a touché les Landes le 9 août est « tenue » mais non « fixée ». La menace d’orages secs inquiète. Le
génie militaire ouvre depuis le 11 août, un gigantesque pare-feu de 5 km pour protéger la ville du
Barp. D’autres soldats ont été formés à éteindre les points chauds après le passage de l’incendie.
14 août. Le retour des évacués de Landiras 2. Tous les habitants des communes évacuées, dont celle de
Belin-Beliet, peuvent réintégrer leur habitation. Du côté des pompiers, c’est le soulagement mais pour
autant, « le monstre » n’est pas encore maîtrisé. Le combat se poursuit et le travail s’annonce éprouvant.
La base de loisir d’Hostens a déployé une logistique capable d’accueillir jusqu’à 2 000 pompiers et
militaires.
23 août. Pompiers, militaires et bénévoles toujours sur le pont. Aux côtés des 300 pompiers et
militaires encore engagés sur l’incendie de Landiras, les volontaires des communes participent toujours à
la surveillance et à l’extinction des fumerons et reprises de feu, comme à Saint-Magne. Dans les 20 000
hectares brûlés autour de Landiras en juillet et août, quelque 300 points chauds sont traités au quotidien
pour éviter les reprises de feu.
Le jeudi 25 août. L’incendie de La Teste officiellement éteint, celui de Landiras 2 est maîtrisé. Pour
autant, la forêt, dont le sol et le sous-sol ne sont toujours pas totalement refroidis, reste extrêmement
dangereuse. « Il va falloir exercer une vigilance extrême sur toutes ces zones durant des semaines voire
des mois. Tant qu’il n’est pas tombé de cordes avec une pluie qui pénètre en profondeur le sol pour tout
refroidir, il restera des points chauds qui peuvent se réactiver », explique dans « Sud Ouest » le
commandant des pompiers Laurent Dellac.
À Landiras, la situation s’améliore aussi : « Nous considérons le feu maîtrisé depuis jeudi [le 25 août,
NDLR] », affirme le 26 août le commandant Salem Maizi, chef des opérations de secours au quartier
général d’Hostens. S’il y a moins d’inquiétude et si le dispositif de surveillance est diminué la nuit, la
vigilance demeure. Toujours très dépendante de la météo, la lutte contre le feu se poursuit toutefois. Des
Canadairs sont prépositionnés à Mérignac, prêts à intervenir pour le dernier week-end d’août, et 300
pompiers continuent à être affectés chaque jour pour livrer un combat qui semble sans fin.
Les feux de Landiras ont amputé la saison touristique autour des lacs d’Hostens. Les artisans aussi. Ils
espèrent des aides de l’État et des collectivités locales.
28 août. Incendies du Médoc : un pompier volontaire interpellé. Le Nord-Médoc a aussi été victime
d’une trentaine de départs de feu entre le 29 juillet et le 21 août. Le responsable présumé est mis en
examen et en détention provisoire : il s’agit d’un étudiant de 19 ans, pompier volontaire à Soulac-sur-Mer.
Septembre : le cauchemar n’est pas fini
5 septembre. Nouveau feu à Vendays-Montalivet. Un incendie se déclenche dans l’après-midi dans le
Médoc et ravage 60 hectares de forêt. Le soir, le feu n’était toujours pas fixé, malgré l’intervention de 270
pompiers et d’importants moyens aériens.
6 septembre. La mission flash pour tirer les leçons des incendies en Gironde. Alors qu’une
quarantaine de pompiers sont encore mobilisés sur la surveillance des incendies de l’été, notamment dans
le Sud-Gironde, le département accueillait la mission flash pour dresser leur bilan et trouver des pistes
d’amélioration avant l’été 2023. Son rapport doit être remis le 23 septembre.
12 septembre. Un important feu de forêt se déclare à Saumos dans le Médoc.
Incendie en Gironde : 400 hectares brûlés en Médoc le 12 septembre, le village de Saumos évacué
Fabien Cottereau/SUD OUEST
Septembre est déjà bien entamé, mais la Gironde qui continue à subir des températures caniculaires hors
norme, n’en a pas terminé avec les incendies. Cette fois-ci, c’est le Médoc qui est la proie des flammes.
Dans la soirée, la forêt s’embrase au pied du petit village forestier de Saumos, près des stations balnéaires
du Porge et de Lacanau. Une centaine d’habitants sont évacués et des moyens importants sont aussitôt
engagés pour combattre ce nouveau feu. Et près de 700 pompiers sont encore et toujours sur le pont.
13 septembre. Les vents poussant l’incendie vers la commune de Sainte-Hélène, un nouveau secteur a
été évacué et la départementale 6 fermée. 200 à 300 foyers sont concernés.
14 septembre. Le feu est toujours en évolution. L’incendie a déjà parcouru 3 620 hectares, notamment
à Saumos et Sainte-Hélène. Alimenté par de fortes rafales de vent, le feu est toujours en évolution et
soulève de nouveau l’angoisse en Médoc.
15 septembre. Le feu de Saumos est fixé. L’agglomération de Bordeaux et le Sud-Gironde se sont
réveillés dans le brouillard du panache de l’‘incendie, porté par les vents. Les fumées de l’incendie ont
provoqué des hausses de concentration en particules fines en Nouvelle-Aquitaine. En fin de journée, les
pompiers ont réussi à fixer le feu, vraisemblablement d’origine criminelle : 3 400 hectares sont détruits,
la majorité des évacués de retour chez eux. Suite à la diffusion du panache de fumée émanant de l’incendie
du Médoc, le département de la Gironde passe en alerte pollution.
18 septembre. 120 hectares partent en fumée sur le Bassin d’Arcachon. Le feu se déclenche à Arès,
le dimanche, vers 13h30. Il prend très vite de l’ampleur. A 16 h, il a déjà dévoré 70 hectares. Malgré
quelques reprises dans la nuit, le feu qui a brûlé 120 hectares n’a pas progressé dans la nuit. Mais les 200
personnes évacuées ne vont pas tout de suite réintégrer leur logement.

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  • 1. « Incendie du siècle » en Gironde : retour sur un été de feu Lecture 11 min Accueil Faits Divers Incendies Incendies En Gironde Landiras, le 12 juillet 2022, à 21 h 30 : le feu a détruit 400 hectares et n’est toujours pas maîtrisé. © Crédit photo : Sdis33/Service communication, protocole Par Cathy Lafon Publié le 14/09/2022 à 11h51 Mis à jour le 19/09/2022 à 18h04 CHRONOLOGIE - Au cours de l’été le plus chaud jamais enregistré en Europe, la Gironde a connu en juillet et en août 2022 des incendies historiques, avec les feux géants de Landiras et de La Teste de Buch. En septembre, le désastre a continué en Médoc et s’est répété sur le bassin d’Arcahon. Jour par jour, retour sur une interminable saison en enfer Été 2022. Combinée à l’absence de pluie, la chaleur a favorisé la sécheresse qui touche la quasi-totalité du pays et rendu la végétation particulièrement inflammable. Résultat, une saison noire de feux de forêts avec 62 000 hectares ravagés à la fin août depuis le début de l’année, contre une moyenne de 8 500 à la même époque, selon les données du Système européen d’information sur les feux de forêt (EFFIS). Le Sud-Ouest, ravagé par de multiples incendies en Charente, Charente-Maritime, Dordogne et Lot-et- Garonne, ainsi que dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques, a connu en Gironde des incendies d’une ampleur historique. À Landiras, un feu géant a brûlé en deux fois plus de 20 000 hectares ; à La Teste-de- Buch, sur le bassin d’Arcachon, 7 000 hectares de la forêt usagère sont partis en fumée en juillet. S’il n’y a eu aucune victime humaine, des maisons ont aussi été détruites, la faune et les écosystèmes forestiers ont terriblement souffert. La sylviculture, un pôle économique à part entière, est lourdement impactée,
  • 2. comme le tourisme. Et depuis le 12 septembre, voilà que la forêt de Saumos, entre Lacanau et Le Porge, en Sud-Médoc, était à son tour la proie des flammes… Juillet : les feux géants de Landiras et de La Teste-de-Buch Le cauchemar commence le mardi 12 juillet, à deux jours de la Fête nationale. Ce jour-là, le premier incendie géant de la saison frappe le Sud-Gironde. Des dizaines de familles sont évacuées à Guillos où le feu ravage la forêt. Landiras est aussi concerné : le feu s’est déclaré en fin d’après-midi, à 16 h 35, à l’ouest de la commune, à quelques centaines de mètres d’une parcelle incendiée la semaine précédente. Plus de 140 pompiers venus de Gironde et des départements limitrophes vont tout faire pour le contenir sans parvenir à le maîtriser. À 23 h 30, plus de 600 hectares ont brûlé. Dans l’après-midi, un panache de fumée était visible à plusieurs kilomètres à la ronde. Un autre feu, dont l’impressionnant nuage de fumée est visible depuis les plages et au-delà, s’est déclaré du côté du bassin d’Arcachon à 15 h 15, au niveau de la piste 214, une route forestière qui relie la route de Biscarrosse à la D 112 qui mène à Cazaux. À l’origine, un incident électrique survenu sur un véhicule thermique. Les flammes ravagent une partie du massif forestier de La Teste-de-Buch (d’une surface de 3 600 hectares). Dix compagnies de pompiers sont mobilisées, soit 180 soldats du feu. En soirée, ils n’étaient pas parvenus à le maîtriser. Jusqu’où iront les flammes ? L’inquiétude est énorme et la nuit s’annonce brûlante. Dans l’après-midi, un autre incendie a éclaté à Soussans, dans le Médoc. Une cinquantaine de pompiers mobilisés l’ont circonscrit en début de soirée. 13 juillet. Des milliers d’estivants et des centaines de personnes évacués. Les 6 700 estivants qui logent dans les campings des plages océanes du bassin d’Arcachon sont évacués dans la nuit, alors que l’incendie du massif forestier se poursuit, et accueillis en urgence au Parc des expositions de La Teste-de-Buch, dans des conditions optimales, avec une organisation exemplaire. La solidarité joue à fond. Au soir du 13 juillet, un quart de l’ensemble de la forêt de la commune et un tiers du massif de la forêt usagère ont déjà brûlé.
  • 3. L’incendie de Landiras, le 13 juillet 2022. Archives Sud Ouest/Laurent Theillet Près d’un millier de pompiers luttent désormais de toutes leurs forces Les incendies font également rage à Landiras. Les propriétaires d’écuries et de chenils s’organisent pour éloigner les bêtes des flammes. Plusieurs communes (Landiras, Guillos, La Brède, Louchats) se sont organisées pour accueillir les centaines de personnes déplacées dans la zone de Louchats, dans la nuit du 12 au 13 juillet. Au total, près de 3 000 hectares de forêt sont déjà partis en fumée. Près d’un millier de pompiers luttent désormais de toutes leurs forces, 450 à Landiras et plus de 400 à La Teste. Des renforts sont arrivés de toute la France.
  • 4. De nombreuses images continuent d’être partagées sur les plateformes pour montrer l’intensité des deux incendies qui ravagent la Gironde depuis mardi 14 juillet. Les incendies continuent de ravager le Sud-Gironde et les alentours de La Teste. Plus de 5 300 hectares de forêt ont été détruits : 2 400 autour de Landiras et 2 900 à La Teste-de-Buch. À Landiras, le feu n’est toujours pas fixé. Sur le Bassin, le feu semble hors de contrôle. Cazaux, dont les premières maisons et le port sont attaqués depuis la veille au soir, a été évacué dans l’après-midi. 4 000 personnes sont concernées. Le vent et l’avancée de l’incendie de La Teste transforment le quartier de Cazaux en ville fantôme. Franck Perrogon/Archives Sud Ouest Alors que les pompiers commencent à fatiguer, les conditions météo sont très difficiles, les grosses chaleurs (40 degrés annoncés pour les prochaines 24 heures) et le vent favorisent la progression de l’incendie. 1 000 pompiers sont toujours mobilisés, avec l’appui aérien de six avions bombardiers d’eau. 15 juillet. Le village de Cazaux sauvé. Alors que l’incendie de La Teste, où 10 000 personnes ont été évacuées depuis le début de la crise, se stabilise peu à peu, celui de Landiras qui représente 5 000 des 8 150 hectares de forêt brûlés, continue d’avancer inexorablement, notamment vers les Landes. Sur le Bassin, à Cazaux, si les flammes ont dévoré le port et certains bâtiments, le village est sauvé. Et aucune victime n’est à déplorer. En Sud-Gironde, les évacuations se poursuivent. Louchats se rajoute à la liste des communes touchées aux côtés de Landiras, Guillos, Cabanac-et-Villagrains, Origine, Balizac. La thèse de l’incendie criminel est privilégiée à Landiras.
  • 5. 16 juillet. Le feu de Landiras devient tentaculaire. Engagés sur plusieurs fronts, les pompiers qui ont enregistré 110 départs de feu en Gironde depuis le 12 juillet, tentent de maîtriser l’incendie de Landiras devenu tentaculaire. Le cap de 10 000 hectares brûlés est franchi, avec 2 300 sur le sinistre de La Teste et pas moins de 7 000 hectares dans le Sud-Gironde. Dans le département des Landes, inquiété par l’avancée des incendies, les services de l’État s’organisent. Environ 1 500 personnes doivent quitter la commune d’Hostens, menacée à son tour par le feu. Pour l’heure, rien ne semble pouvoir arrêter les flammes. Sur le bassin d’Arcachon, les cinq campings du Pyla sont évacués. 17 juillet : la journée de tous les dangers. Les deux incendies continuent d’avancer. Entre records de chaleur (la température pourrait dépasser les 41 °C) et regain de vent, les pompiers poursuivent leur lutte contre les flammes. Le 17 juillet, le feu gagne la plage du Petit Nice et de la Lagune. Franck Perrogon/Archives Sud Ouest Sur le Bassin, le feu qui continue de progresser, est arrivé en bord d’océan, dans une ambiance d’apocalypse. Les flammes ont franchi la route reliant La Teste à Biscarrosse, à travers les parkings des plages de la Lagune et du Petit Nice. Au moins un restaurant a été détruit en bord de plage. Côté Sud-Gironde, les évacuations se poursuivent, portant à 6 500 le nombre de personnes déplacées. La circonférence de l’incendie est estimée à plus de 40 kilomètres, son emprise dépasse les 9 000 hectares. Quelque 800 pompiers se démènent dans un corps à corps épuisant avec les flammes, avec le renfort des
  • 6. Canadairs. La polémique sur l’insuffisance nationale des moyens de lutte face aux incendies enfle. Localement, c’est la question de la gestion de la forêt usagère de La Teste, détruite à 80 %, qui fait débat. 18 juillet. Les incendies sont hors de contrôle. Le 18 juillet, les campings brûlent. Vue du haut de la dune du Pilat. Guillaume Bonnaud/Archives Sud Ouest Les flammes dévorent la dune du Pilat et les campings à ses pieds, parmi lesquels le camping de Flots Bleus, célèbre pour avoir servi de décor aux trois films de la saga « Camping ». Plus de 15 000 hectares ont déjà brûlé en une semaine. 8 000 personnes supplémentaires sont évacuées à La Teste et au Pyla-sur-Mer. En Sud-Gironde aussi, sous plus de 40° C, le feu ne cesse de grossir et de progresser, alimenté par des vents changeant de direction. Les entreprises forestières de tout le massif affluent pour créer des pare-feu géants en urgence. 19 juillet. Bordeaux dans la fumée. Odeurs de brûlé et particules en suspension : Bordeaux se réveille dans un brouillard dû aux fumées des incendies. Au pied de la dune du Pilat, dans les campings dévastés par le feu, c’est un spectacle de désolation. En Sud-Gironde, c’est toujours l’angoisse. Combien d’habitations brûlées, depuis le début de l’incendie ? Après une journée et une nuit en enfer, le feu, imprévisible en raison des changements de direction du vent atteint désormais 65 km de circonférence. De nouvelles évacuations préventives sont décidées à Saint-Léger-de-Balson et Saint-Symphorien. L’élan de solidarité ne faiblit pas, mais les élus réclament un plus grand soutien de l’État.
  • 7. 20 juillet. La visite de Macron. Alors que les feux semblent se stabiliser, même si le risque de reprise reste important, le président Emmanuel Macron est en visite auprès des pompiers et des riverains de La Teste et de Landiras. Aux uns, il a adressé les remerciements de la nation. Aux autres, il a promis un « grand chantier national » de reconstruction et de prévention. 21 juillet. Le temps du retour. Les habitants de la partie nord du boulevard de l’Océan, au Pyla, puis ceux de Cabanac-et-Villagrains en Sud-Gironde, ont été autorisés à réintégrer leur domicile, soit quelque 6 000 personnes. Les deux incendies qui ont ravagé 7 000 hectares de forêt à La Teste-de-Buch et 13 800 hectares à Landiras n’ont pas progressé, sans pour autant être « fixés », précise la Préfecture. Sur les 37 000 habitants évacués au plus fort des incendies, 20 500 restent encore dans l’expectative. 23 juillet. La situation s’améliore, tant à La Teste qu’en Sud-Gironde. Dix jours après, tous les habitants évacués sur le Bassin sont autorisés à regagner leur domicile Ceux de Cazaux ont étalé leur retour dans le calme. À Langon, les derniers évacués prennent leur mal en patience. Les flammes ont fait une véritable hécatombe parmi la faune et les écosystèmes forestiers. 24 juillet. Le feu est « fixé » à La Teste-de-Buch. Au 13e jour, l’incendie de la Teste-de-Buch est « fixé ». Ce qui n’est pas le cas du feu à Landiras, « loin d’être maîtrisé ». 1 200 sapeurs, appuyés par deux Canadair et deux hélicoptères, restent sur zone pour traiter lisières, départs et foyers encore actifs, tandis que les soldats du feu venus des autres régions regagnent progressivement leurs casernes. Les 36 750 habitants évacués à titre préventif sur le bassin d’Arcachon et en Sud-Gironde peuvent à présent presque tous regagner leurs domiciles. Ce dimanche, seules 5 250 personnes attendent encore de savoir quand elles pourront le faire. 25 juillet. Les deux incendies sont « fixés ». La préfecture de la Gironde annonce officiellement que les deux feux sont « fixés ». Tous les évacués peuvent rentrer chez eux. Premier bilan des incendies de juillet : celui de Landiras a brûlé 13 800 hectares de forêt et entraîné 16 000 évacuations. À La Teste, 7 000 hectares ont brûlé et plus de 20 000 personnes ont été évacuées. Les conséquences pour le tourisme sont importantes. Les plages océanes de La Teste sont défigurées et leur accès reste interdit pour des raisons de sécurité. 27 juillet. La dune du Pilat rouvre. Après quinze jours de fermeture en raison de l’incendie de La Teste, les touristes peuvent de nouveau se rendre à la dune, le site le plus visité de la région. 28 juillet. En Sud-Gironde comme à La Teste, la surveillance continue. Les pompiers traquent les fumerons. Ces feux enterrés qui peuvent couver à 50 voire 80 centimètres sous la surface du sol, sont susceptibles d’entraîner des reprises des incendies. La surveillance du feu et mobilise environ 500 pompiers sur ces deux zones, mais aussi des militaires. Le président du Conseil général, Jean-Luc Gleize, sidéré par les images des « grands feux de 2022 », demande à tous les acteurs de la forêt de se mettre autour de la table pour éviter un nouveau drame et cosigne un courrier adressé à la préfète demandant des « états généraux sur le massif ». 29 juillet. Le feu de La Teste est officiellement maîtrisé. Dans son communiqué, la Préfecture précise toutefois que « les zones d’incendies restent dangereuses, avec de nombreux fumerons subsistants et un risque important de chute d’arbres dont les racines ont été détruites par l’incendie. »
  • 8. Août : Landiras 2, le feu de la démesure 4 août. 300 pompiers toujours à pied d’œuvre en Sud-Gironde. Au vu des fortes chaleurs à venir et des « risques importants de départ de feu », la préfecture met en place une interdiction temporaire de l’accès aux espaces exposés des communes à dominante forestière de la Gironde. 159 communes sont concernées. L’accès des massifs forestiers, bois, espaces naturels, pistes cyclables, chemins forestiers et autres sentiers seront interdits au public les samedi 6 et dimanche 7 août. Le département va prendre en charge l’intendance des pompiers et militaires. 9 août. Le scénario catastrophe se répète en Sud-Gironde sous une chaleur d’enfer. L’incendie de Landiras n’est toujours pas éteint. Dans ce secteur, la présence de lignite qui charbonne à plus de 120° dans le sous-sol est un piège à très haute température pour les pompiers. Seules des pluies abondantes pourront venir à bout de ce combustible autrefois extrait pour alimenter une centrale thermique à Hostens. Après un court répit, Hostens, fatigué par des jours et des nuits de surveillance, plonge dans l’enfer du feu. À 22 heures, plus de 400 hectares sont partis en fumée entre Saint-Magne et Hostens. 10 août. Landiras 2 : le second feu hors norme de l’été. Le scénario du pire. Alors que 8 départements de la Nouvelle-Aquitaine sont en vigilance orange canicule, le deuxième feu de Landiras, qui a repris jusqu’à embraser les Landes, avec une intensité et une vitesse inédite, a ravagé 7 400 hectares de forêt en à peine trois jours et mobilise des moyens humains et matériels extraordinaires pour parvenir à le contenir. 10 000 personnes ont été évacuées. Le feu a nécessité la fermeture totale de l’A63 aux poids lourds. Pour la reprise du feu de Landiras, le parquet privilégie la théorie de causes naturelles. Belin-Beliet évacuée. La reprise du gigantesque feu de Landiras qui a atteint les Landes poursuit sa progression et se dirige plus activement vers le nord, menaçant la commune de Belin-Béliet. Des maisons sont détruites, comme des centaines d’hectares de forêt. Sinistrée, la commune est évacuée dans la nuit du 9 au 10 août. Des centres d’accueil sont ouverts sur les communes de Salles, Saint-Symphorien et Le Barp. Les villages de Mano, Moustey et Saugnac-et-Muret sont en cours d’évacuation. 11 août. L’énorme incendie menace Le Barp. Au troisième jour, des lotissements sont menacés à Saint- Magne où les flammes ont franchi la départementale D 111, faisant craindre de devoir évacuer Le Barp. Sur la quarantaine de départs de feu enregistrés le 9 août en Gironde, certains sont le fait d’incendiaires. Le peloton vigilance forêt de la gendarmerie entre en action avec une double mission : prévention et dissuasion. 12 août. L’incendie de la démesure. Landiras 2 mobilise des moyens humains et matériels hors du commun pour parvenir à le contenir. L’aide européenne se met en place à Hostens. 361 pompiers supplémentaires, venus de Pologne, de Roumanie, d’Allemagne et d’Autriche vont désormais lutter contre le feu aux côtés des 1 100 Français engagés dans un combat sans fin et épuisant depuis un mois, avec le soutien aérien de deux Dash, deux Canadairs et deux hélicoptères. 13 août. La course contre la montre. La reprise de l’incendie de Landiras qui ravage le sud de la Gironde et a touché les Landes le 9 août est « tenue » mais non « fixée ». La menace d’orages secs inquiète. Le
  • 9. génie militaire ouvre depuis le 11 août, un gigantesque pare-feu de 5 km pour protéger la ville du Barp. D’autres soldats ont été formés à éteindre les points chauds après le passage de l’incendie. 14 août. Le retour des évacués de Landiras 2. Tous les habitants des communes évacuées, dont celle de Belin-Beliet, peuvent réintégrer leur habitation. Du côté des pompiers, c’est le soulagement mais pour autant, « le monstre » n’est pas encore maîtrisé. Le combat se poursuit et le travail s’annonce éprouvant. La base de loisir d’Hostens a déployé une logistique capable d’accueillir jusqu’à 2 000 pompiers et militaires. 23 août. Pompiers, militaires et bénévoles toujours sur le pont. Aux côtés des 300 pompiers et militaires encore engagés sur l’incendie de Landiras, les volontaires des communes participent toujours à la surveillance et à l’extinction des fumerons et reprises de feu, comme à Saint-Magne. Dans les 20 000 hectares brûlés autour de Landiras en juillet et août, quelque 300 points chauds sont traités au quotidien pour éviter les reprises de feu. Le jeudi 25 août. L’incendie de La Teste officiellement éteint, celui de Landiras 2 est maîtrisé. Pour autant, la forêt, dont le sol et le sous-sol ne sont toujours pas totalement refroidis, reste extrêmement dangereuse. « Il va falloir exercer une vigilance extrême sur toutes ces zones durant des semaines voire des mois. Tant qu’il n’est pas tombé de cordes avec une pluie qui pénètre en profondeur le sol pour tout refroidir, il restera des points chauds qui peuvent se réactiver », explique dans « Sud Ouest » le commandant des pompiers Laurent Dellac. À Landiras, la situation s’améliore aussi : « Nous considérons le feu maîtrisé depuis jeudi [le 25 août, NDLR] », affirme le 26 août le commandant Salem Maizi, chef des opérations de secours au quartier général d’Hostens. S’il y a moins d’inquiétude et si le dispositif de surveillance est diminué la nuit, la vigilance demeure. Toujours très dépendante de la météo, la lutte contre le feu se poursuit toutefois. Des Canadairs sont prépositionnés à Mérignac, prêts à intervenir pour le dernier week-end d’août, et 300 pompiers continuent à être affectés chaque jour pour livrer un combat qui semble sans fin. Les feux de Landiras ont amputé la saison touristique autour des lacs d’Hostens. Les artisans aussi. Ils espèrent des aides de l’État et des collectivités locales. 28 août. Incendies du Médoc : un pompier volontaire interpellé. Le Nord-Médoc a aussi été victime d’une trentaine de départs de feu entre le 29 juillet et le 21 août. Le responsable présumé est mis en examen et en détention provisoire : il s’agit d’un étudiant de 19 ans, pompier volontaire à Soulac-sur-Mer. Septembre : le cauchemar n’est pas fini 5 septembre. Nouveau feu à Vendays-Montalivet. Un incendie se déclenche dans l’après-midi dans le Médoc et ravage 60 hectares de forêt. Le soir, le feu n’était toujours pas fixé, malgré l’intervention de 270 pompiers et d’importants moyens aériens. 6 septembre. La mission flash pour tirer les leçons des incendies en Gironde. Alors qu’une quarantaine de pompiers sont encore mobilisés sur la surveillance des incendies de l’été, notamment dans le Sud-Gironde, le département accueillait la mission flash pour dresser leur bilan et trouver des pistes d’amélioration avant l’été 2023. Son rapport doit être remis le 23 septembre.
  • 10. 12 septembre. Un important feu de forêt se déclare à Saumos dans le Médoc. Incendie en Gironde : 400 hectares brûlés en Médoc le 12 septembre, le village de Saumos évacué Fabien Cottereau/SUD OUEST Septembre est déjà bien entamé, mais la Gironde qui continue à subir des températures caniculaires hors norme, n’en a pas terminé avec les incendies. Cette fois-ci, c’est le Médoc qui est la proie des flammes. Dans la soirée, la forêt s’embrase au pied du petit village forestier de Saumos, près des stations balnéaires du Porge et de Lacanau. Une centaine d’habitants sont évacués et des moyens importants sont aussitôt engagés pour combattre ce nouveau feu. Et près de 700 pompiers sont encore et toujours sur le pont. 13 septembre. Les vents poussant l’incendie vers la commune de Sainte-Hélène, un nouveau secteur a été évacué et la départementale 6 fermée. 200 à 300 foyers sont concernés. 14 septembre. Le feu est toujours en évolution. L’incendie a déjà parcouru 3 620 hectares, notamment à Saumos et Sainte-Hélène. Alimenté par de fortes rafales de vent, le feu est toujours en évolution et soulève de nouveau l’angoisse en Médoc. 15 septembre. Le feu de Saumos est fixé. L’agglomération de Bordeaux et le Sud-Gironde se sont réveillés dans le brouillard du panache de l’‘incendie, porté par les vents. Les fumées de l’incendie ont provoqué des hausses de concentration en particules fines en Nouvelle-Aquitaine. En fin de journée, les pompiers ont réussi à fixer le feu, vraisemblablement d’origine criminelle : 3 400 hectares sont détruits, la majorité des évacués de retour chez eux. Suite à la diffusion du panache de fumée émanant de l’incendie du Médoc, le département de la Gironde passe en alerte pollution.
  • 11. 18 septembre. 120 hectares partent en fumée sur le Bassin d’Arcachon. Le feu se déclenche à Arès, le dimanche, vers 13h30. Il prend très vite de l’ampleur. A 16 h, il a déjà dévoré 70 hectares. Malgré quelques reprises dans la nuit, le feu qui a brûlé 120 hectares n’a pas progressé dans la nuit. Mais les 200 personnes évacuées ne vont pas tout de suite réintégrer leur logement.