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Ouest-France Finistère Mardi 2 décembre 2014 
9 
Brest joue à fond la carte des énergies marines 
Brest veut devenir une place incontournable de l’industrie des énergies marine renouvelables. 
Et se donne les moyens pour cela. 
Six entreprises qui vivent de la mer 
À Saint-Divy, le P’tit Zef 
mise sur les algues 
Philip Le Hir a eu le vent en poupe 
lorsqu’il a lancé Le P’tit Zef en 2011 
à Brest. L’entreprise d’une dizaine de 
salariés, spécialiste des gels douche 
et shampoings à base d’algues, s’est 
installée à Saint-Divy en avril dernier, 
au bord de la RN12 pour mieux ré-pondre 
à sa vocation nationale. Au-jourd’hui, 
ses produits sont commer-cialisés 
dans 160 points de vente sur 
l’Ouest de la France, contre 60 il y a 
deux ans. 
À Carantec, le chantier 
Jézéquel travaille le bois 
Depuis 1920, les Jézéquel cultivent 
l’amour de la construction navale en 
bois. La 4e génération est représen-tée 
par Alain, un véritable orfèvre du 
travail de l’acajou qui, a pris la barre 
du chantier, aidé de son fils Jean-Ma-rie. 
Leur spécialité : les bateaux tradi-tionnels 
et surtout le Cormoran, déri-veur 
de 1922, véritable emblème de 
la baie de Morlaix, qui ne demande 
pas moins de 650 heures de travail. 
À Camaret, une ferme 
élève le corail 
Située dans la criée de Camaret, la 
ferme de corail élève près de 250 es-pèces 
de coraux à partir de pieds-mères 
qu’elle conserve précieuse-ment. 
Elle vend quelque 10 000 bou-tures 
par an. Elles sont destinées aux 
aquariophiles, aux jardineries et aux 
animaleries. La ferme vient de réus-sir 
l’élevage d’oursins tropicaux, et se 
lance dans celui de la crevette. Elle 
réalise 150 000 € de chiffre d’affaires 
par an. 
14400 
Douarnenez : les chantiers 
Gléhen, rois de l’acier 
Nés au Guilvinec en 1911, à Douar-nenez 
depuis 1985, les chantiers 
Gléhen sont spécialisés dans la 
construction navale acier et alumi-nium. 
Fruit du premier contrat avec 
la Direction générale de l’armement, 
un navire de surveillance des pêches 
dédié à la lutte contre le bracon-nage 
en Guyane sera livré en avril. Le 
chantier compte une quarantaine de 
salariés sur ses trois sites (Douarne-nez, 
Le Guilvinec et Loctudy). 
Denis Bourbigot. 
À Brest, Damen a relancé 
la réparation navale civile 
Les Hollandais de Damen ont repris 
la Sobrena, mourante en 2012. De-puis, 
les formes de radoub ont re-pris 
de l’activité. De quoi assurer la 
pérennité du premier site de répara-tion 
navale civile de France. Depuis 
la reprise, une centaine de navires 
sont passés entre les mains de Da-men 
(220 emplois), désormais ancré 
dans le paysage. L’entreprise devrait 
aussi se positionner sur le marché 
des EMR. 
« On ne pouvait 
pas ne pas y al-ler. 
» C’est Gérard 
Lahellec, le vice-président 
de la Ré-gion 
propriétaire 
du port de Brest depuis 2007, qui 
le dit. L’élu porte le lourd dossier de 
l’extension du port de Brest par pol-dérisation, 
portant sa surface totale 
à 50 ha. Un projet ambitieux qui re-présente 
la bagatelle de 220 millions 
d’euros. Brest cultive une ambition à 
la hauteur des investissements : elle 
veut créer une véritable filière indus-trielle 
dédiée aux énergies marines 
renouvelables (EMR). 
Des énergies nouvelles sur les-quelles 
compte la Bretagne pour ga-gner 
son indépendance énergétique. 
Dans le cadre du pacte électrique 
breton, elles représenteraient 34 % 
de la consommation bretonne, d’ici 
2020. Plus largement, c’est un enjeu 
national : les EMR doivent représen-ter 
3,5 % de la consommation d’élec-tricité 
du pays en 2020. 
Le marché des fondations 
À ce jour, plusieurs sites ont été re-tenus 
pour accueillir des parcs éo-liens 
offshores. Dans ce cas, les ma-chines 
reposent sur des fondations. 
En Bretagne, c’est celui de la baie de 
Saint-Brieuc, porté par le consortium 
Ailes marines qui regroupe Iberdrola 
et Eoles res. Le projet initial portait 
sur une centaine de machines. Brest, 
depuis le début, s’était positionné 
pour obtenir la construction des fon-dations, 
à condition qu’elles soient 
de type jacket (treillis métallique de 
70 m de haut pouvant peser jusqu’à 
900 tonnes). 
Depuis le mois de juillet, à la Ré-gion, 
on est « soulagé », selon Ge-rard 
Lahellec. Si l’industriel a revu sa 
copie - il s’agit maintenant de 62 ma-chines 
de plus forte puissance - il a 
donné sa préférence aux fameuses 
jackets. Un point de gagné pour 
Brest. Qui devra tout de même pa-tienter. 
Le projet revu prend un an de 
retard, le temps de refaire l’ensemble 
des études d’impact. Chez Ailes ma-rines, 
on évoque « l’année 2018 pour 
le début des installations en mer et 
2020 pour la fin de la mise en ser-vice 
». 
En attendant l’éolien flottant 
Après deux accords passés avec 
la Région en 2011 et 2013, tout 
le monde est de retour à la table 
des négociations « afin que les in-dustriels 
participent à la prise de 
risque », indique Gérard Lahellec. En 
gros, qu’ils mettent un peu la main au 
porte-monnaie. Une quinzaine d’hec-tares 
sont réservées pour cette activi-té, 
qui, personne n’en doute, « vien-dra 
à Brest ». Cela pourrait générer 
de 150 à 300 emplois. 
L’ambition majeure du port de 
Brest est dans une autre technologie, 
moins avancée : l’éolien posé flottant. 
DCNS est à la pointe en la matière, et 
devrait démarrer une phase de test 
au large de l’île de Groix en 2018. 
Une convention vient juste d’être si-gnée 
avec la Région. Si filière indus-trielle 
il y a, c’est là qu’elle se trouve. 
La Région vise un marché euro-péen, 
voire mondial. « L’avantage 
de Brest, c’est la surface dispo-nible. 
Il nous fallait montrer aux 
consortiums qu’on est prêts à les 
accueillir, et on le sera ! » Les dif-férentes 
phases de travaux prévoient 
un quai dédié aux EMR de 175 mè-tres 
de long et l’aménagement de 
terrains pouvant supporter de très 
lourdes charges. 
Hydrolienne 
dans le Fromveur 
Quid de l’énergie hydrolienne, issue 
des courants marins ? Seules retom-bées 
possibles pour la cité du Po-nant 
: le projet du Quimpérois Sabel-la. 
L’assemblage de son hydrolienne 
D 10 (17 mètres de haut, 450 tonnes) 
aura lieu à Brest à partir de janvier 
2015. Sabella D 10 prendra ensuite 
la mer pour rejoindre le Fromveur, 
entre Molène et Ouessant. Immer-gée 
durant le premier semestre 2015, 
l’hydrolienne produira de l’électricité 
destinée à alimenter Ouessant. La 
période de test est prévue pour du-rer 
un an. 
Sabella s’est également position-née 
dans le cadre de l’appel à ma-nifestations 
d’intérêt de l’Ademe. Elle 
est sur les rangs (avec GDF-Suez) 
pour l’installation d’une ferme hydro-lienne 
dans le Fromveur. Les résul-tats 
officiels de cet appel à projets ne 
sont pas encore connus. 
Pour les centaines d’emploi en jeu, 
Brest devra attendre quelques an-nées. 
Ce qui devrait tomber à pic : 
le programme de DCNS sur l’adap-tation 
des missiles M 51 sur les sous-marins 
nucléaires lanceurs d’engins, 
marins, gros pourvoyeur de main-d’oeuvre 
se terminera en 2018. Une 
page se tourne pour la ville-arsenal. 
Renée-Laure EUZEN 
et Jean-Pierre LE CARROU. Vue de synthèse de ce que va devenir le port de Brest, avec l’extension du polder existant. 
DR Région Bretagne. 
Économie 
de la Mer 
IDB Marine, à la pointe de l’innovation 
Trois questions à… 
Denis Bourbigot, patron d’IDB Ma-rine, 
chantier naval de Trégunc (11 
salariés). 
Votre carnet de commandes est 
rempli pour un an. Les raisons 
de ce succès ? 
Nous construisons des bateaux de 
croisière légers et rapides, à por-tée 
de tous, avec plein d’astuces 
pour simplifier la navigation : cock-pit 
confortable, tunnel pour l’annexe, 
quille relevable… Si en 2005, à la 
création du chantier, nous n’avions 
pas mis l’annexe intégrée à l’arrière 
du bateau, nous n’existerions pas 
aujourd’hui. Le concept était unique 
pour cette taille de bateau. 
Comme le joli coup du Mojito 
8.88 élu voilier de l’année 2015 ? 
L’innovation, c’est le roof panora-mique 
façon catamaran. On a osé le 
mettre sur un monocoque de cette 
taille. Le premier est sorti du chan-tier 
en septembre et nous avons déjà 
quatre commandes actées. C’est un 
bon coup pour le chantier puisque 
nous rationalisons aussi la produc-tion. 
Le Mojito a la même coque que 
le Malango. C’est juste le pont qui 
change. 
Quarante bateaux sortis depuis 
2005, 10 commandes pour 2014, 
l’avenir est dégagé ? 
C’est beaucoup pour un petit chan-tier. 
Aujourd’hui, notre production est 
stabilisée à une dizaine de bateaux 
par an. À la hausse. Du coup, nous 
sommes à l’étroit dans nos locaux. 
D’autant plus que nous avons un 
beau projet dans les cartons qui sera 
présenté au Nautic de Paris. 
Recueilli par 
Catherine GENTRIC. 
À Riec, 5 degrés Ouest 
décortique le homard 
En 2010, Alexis Taugé monte la so-ciété 
5 degrés Ouest sur le site os-tréicole 
familial de Riec-sur-Bélon. Il 
conçoit un système de décorticage à 
cru et sous haute pression qui garde 
saveurs et textures. En 2011, l’entre-prise 
se tourne vers le homard puis 
les coques, palourdes, huîtres. Aux 
pics de production, elle emploie jus-qu’à 
une quarantaine de personnes. 
À l’étroit, elle lorgne vers le port de 
pêche de Lorient. 
C’est le nombre d’emplois générés dans les 
secteurs pêche et nautisme dans le Finis-tère. 
La pêche emploie 11 500 personnes. 
Un emploi en mer induit quatre emplois à terre. Le nautisme em-ploie 
3 900 équivalents temps plein. 
La pêche bigoudène a perdu 110 bateaux en huit ans 
Déclin ou mutation ? Les acteurs de 
la filière pêche se pincent les lèvres. 
Comment contrecarrer la spirale in-fernale 
qui affaiblit l’activité des ports 
de Loctudy, Le Guilvinec et Saint- 
Guénolé-Penmarc’h ? La réalité a 
dépité les plus optimistes, les plus 
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Avec 110 bateaux et plus de 400 
marins perdus en huit ans, le socle 
de la filière s’est dangereusement 
fragilisé. Après les plans de casse 
successifs, un autre fléau décime les 
forces productives. Le rachat des ba-teaux 
du secteur à prix fort, par des 
sociétés à fonds étrangers (espa-gnols 
notamment). Leurs quotas res-tent 
français ; mais le poisson n’est 
quasiment plus travaillé sur place. 
Le mareyage, déjà malmené par la 
baisse des tonnages débarqués, en 
souffre. Les emplois de la filière s’ef-fritent. 
« On manque 
d’investisseurs » 
L’âge des bateaux et des patrons 
pêcheurs est élevé et le métier n’at-tire 
plus assez de jeunes. Finies les 
aides publiques à la construction de 
bateaux neufs. Le manque de main-d’oeuvre 
réduit la capacité de travail 
et la rentabilité des bateaux. Les 
rares candidats locaux à la reprise 
d’une entreprise se heurtent à la fri-losité 
des banques et s’inclinent face 
aux capitaux étrangers. 
« Notre système n’a pas su muter. 
Nos coûts de production sont trop 
élevés par rapport aux autres ré-gions 
de pêche européennes. Les 
aides publiques auraient dû accom-pagner 
la mutation. Ça n’a pas été 
le cas », analyse Joseph Loussouarn, 
patron de l’armement La Houle, à 
Penmarc’h. 
« En France on a peur de tout », 
déplore Soizic Le Gall, patronne de 
l’Armement bigouden du Guilvinec. 
« Les banques sont frileuses. L’ad-ministration, 
déjà tatillonne, nous 
impose des règles inadaptées à la 
réalité, au détriment de la produc-tion 
et de la création de richesses. » 
Demain ? Chacun le sait : la flottille 
diminuera encore. Cinq bateaux sont 
en passe d’être vendus au Guilvi-nec. 
Dix, peut-être plus, attendent de 
trouver preneur… « On manque d’in-vestisseurs. 
On ne mesure pas les 
conséquences si on perd encore 10 
à 15 hauturiers », alerte Serge Guyot, 
directeur des Viviers de Loctudy. 
Ex-président du Comité local des 
pêches, Robert Bouguéon enfonce 
le clou. « Le médecin des gens de 
mer n’est pas encore remplacé. 
L’administrateur des Affaires mari-times 
non plus. La criée de Saint- 
Guénolé a conservé les stigmates 
de la tempête de l’hiver dernier… Il 
n’y a plus de Comité local pour en-tendre 
la colère des marins. » Les 
quais sont désespérément silen-cieux. 
Corinne ARGENTINI. 
Débarque au port du Guilvinec. 
Archives Ouest France.
Vendredi 5 décembre 2014 Le Télégramme 
Port de Brest. Un pari 
de 220 millions d’euros 
Port de Brest : un millier d’emplois à l’horizon 2018 
Industriels Activités Surface Installation Emplois 
STX Europe 
Eiffage 
Sabella 
Renk 
DCNS/Alstom 
Fondations métalliques 
d’éoliennes de type Jacket 
Hydroliennes 
Banc de fatigue de turbines 
Éoliennes 
flottantes Seareed 
Les principaux postes de dépenses 
Quais 
Dragage et création du polder 
Voiries et aménagements paysagers 
Études et suivis 
Assurances 
Traitements et dépollution du site 
En jeu la construction d’éoliennes 
posée en mer, flottantes ou d’hyd-roliennes, 
à partir de 2016-2017, à 
Brest. Et 220 millions d’euros de tra-vaux, 
en grande partie financés par la 
Région Bretagne. 
D’après les projets défendus par la 
demi-douzaine de sociétés qui envi-sagent 
de s’installer à proximité 
15 ha 2016 150 
15 ha 2016 250 
13 ha 2017 150 
1 ha 2017 20 
25 ha 2018 450 
44,6% 
3,6% 
4,1% 
5,9% 
26,2% 15,5% 
d’Océanopolis, on ne construira pas 
grand-chose à Brest mais on stockera 
et on assemblera surtout les divers 
éléments. La zone du polder 124, 
abondée par une nouvelle aire 
poldérisée de 14 hectares, soit une 
bonne quarantaine d’hectares au 
total, servira d’aire de montage 
d’éléments élaborés dans les régions 
voisines. Acheminés par bateau, les 
divers éléments seront rassemblés et 
montés à Brest avant de rejoindre les 
sites en mer. 
Eléments de grande taille 
Pas ou peu de construction 
d’éléments mais le montage de 
pièces de grande taille comme les sup-ports 
d’éoliennes posées en 
mer (jacket) qui pourront atteindre 
65 m de hauteur. D’où l’importance 
de construire des quais capables de 
supporter des charges importantes 
(15 tonnes au m²) contre six tonnes 
au m² usuellement. 
Un important programme de dragage 
permettra aux navires à fort tirant 
d’eau de venir charger et décharger 
ces éléments. Les chenaux et la zone 
d’approche des quais Est du port de 
Le Télégramme - Source : Région Bretagne 
commerce bénéficieront également 
de cet effort de dragage (1,2 million 
de tonnes) afin d’accueillir d’autres 
cargos à plus fort tirant d’eau (90.000 
tonnes, post-Panamax). Indispensable 
pour préserver la compétitivité d’un 
port qui augmente son trafic de conte-neurs 
et de matières premières agri-coles 
mais qui, l’année dernière, a 
perdu 5 % de son activité. 
Relancer le trafic 
Jusqu’à présent, les plus gros navires 
qui fréquentent le port de Brest 
doivent patienter en rade ou se 
contenter de chargements partiels 
pour ne pas toucher. Avec ces tra-vaux, 
le port de Brest espère inverser 
la tendance et relancer sa compétiti-vité. 
Brest souhaite devenir la plaque 
tournante de tous les sites éoliens et 
hydroliens de la pointe de l’Europe, 
aux côtés de poids lourds industriels 
déterminés à attaquer le marché mon-dial. 
Sa situation géographique 
devrait également lui faire profiter 
des activités de maintenance des sites 
en mer les plus proches. Les énergies 
marines réussiront-elles à compenser 
le déclin de la construction navale ? 
Stéphane Jézéquel 
Autour de 1.000 emplois 
visés pour, 
majoritairement, une 
activité de stockage et 
d’assemblage des futures 
éoliennes en mer et 
hydroliennes. Aucune 
société n’a encore 
contractualisé sa venue à 
Brest mais on en sait un 
peu plus sur leurs 
intentions. 
Patronat. Les Bretons montent au front
Ouest-France 
Jeudi 4 décembre 2014 
L’éolien flottant décollera en juin prochain 
Manuel Valls l’a annoncé mardi. DCNS et Alstom seront sur les 
rangs, avec leur projet commun, prévu sur le polder. 
Les industriels étaient dans les star-ting 
blocks depuis plusieurs mois. Ils 
savent désormais quand sera donné 
le top départ. En juin prochain, l’État 
lancera un appel à manifestation d’in-térêt 
(1) de 150 millions d’euros pour 
le développement de l’éolien flottant. 
Une annonce faite par Manuel Valls, 
Premier ministre, lors des assises de 
la Mer, mardi à Nantes. 
Cette décision aura des répercus-sions 
à Brest. C’est en effet sur le 
polder que les éoliennes flottantes 
de DCNS et Alstom devraient être 
construites. Si ces deux industriels 
sont retenus au terme de l’AMI, au-quel 
ils seront candidats. Ils l’avaient 
annoncé en octobre, au Quartz, lors 
de la Sea Tech Week. Un engage-ment 
parachevé via un accord avec 
la Région, propriétaire du port. 
Un sacré potentiel ! 
Pour les techniciens, l’éolien flottant 
présente des perspectives de dé-veloppement 
supérieures à l’éolien 
posé. N’étant pas concerné par les 
contraintes de profondeur, il s’expose 
moins aux conflits avec les utilisa-teurs 
du milieu marin. En revanche, la 
question du raccordement au réseau 
terrestre est plus complexe que ce-lui 
de l’éolien posé, plus proche des 
L’éolien flottant possède davantage 
de potentiel que l’éolien posé. 
côtes. Un problème qui pourrait être 
contrebalancé par la taille supérieure 
des fermes. 
À partir de 2018, DCNS et Alstom 
profiteront d’un site pilote de huit ma-chines, 
au sud-est de Groix. Durant 
cette phase de tests, c’est à Lorient 
que l’activité industrielle sera instal-lée. 
Mais à terme, c’est bien à Brest 
que seront construits les flotteurs de 
DCNS, et qu’ils seront assemblés 
avec les nacelles construites par Als-tom 
à Saint-Nazaire. 
O.P. 
(1) L’appel à manifestation d’intérêt 
est un mode de présélection des 
candidats. Il sera suivi d’un véritable 
appel d’offres. 
DR

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Emr

  • 1. Ouest-France Finistère Mardi 2 décembre 2014 9 Brest joue à fond la carte des énergies marines Brest veut devenir une place incontournable de l’industrie des énergies marine renouvelables. Et se donne les moyens pour cela. Six entreprises qui vivent de la mer À Saint-Divy, le P’tit Zef mise sur les algues Philip Le Hir a eu le vent en poupe lorsqu’il a lancé Le P’tit Zef en 2011 à Brest. L’entreprise d’une dizaine de salariés, spécialiste des gels douche et shampoings à base d’algues, s’est installée à Saint-Divy en avril dernier, au bord de la RN12 pour mieux ré-pondre à sa vocation nationale. Au-jourd’hui, ses produits sont commer-cialisés dans 160 points de vente sur l’Ouest de la France, contre 60 il y a deux ans. À Carantec, le chantier Jézéquel travaille le bois Depuis 1920, les Jézéquel cultivent l’amour de la construction navale en bois. La 4e génération est représen-tée par Alain, un véritable orfèvre du travail de l’acajou qui, a pris la barre du chantier, aidé de son fils Jean-Ma-rie. Leur spécialité : les bateaux tradi-tionnels et surtout le Cormoran, déri-veur de 1922, véritable emblème de la baie de Morlaix, qui ne demande pas moins de 650 heures de travail. À Camaret, une ferme élève le corail Située dans la criée de Camaret, la ferme de corail élève près de 250 es-pèces de coraux à partir de pieds-mères qu’elle conserve précieuse-ment. Elle vend quelque 10 000 bou-tures par an. Elles sont destinées aux aquariophiles, aux jardineries et aux animaleries. La ferme vient de réus-sir l’élevage d’oursins tropicaux, et se lance dans celui de la crevette. Elle réalise 150 000 € de chiffre d’affaires par an. 14400 Douarnenez : les chantiers Gléhen, rois de l’acier Nés au Guilvinec en 1911, à Douar-nenez depuis 1985, les chantiers Gléhen sont spécialisés dans la construction navale acier et alumi-nium. Fruit du premier contrat avec la Direction générale de l’armement, un navire de surveillance des pêches dédié à la lutte contre le bracon-nage en Guyane sera livré en avril. Le chantier compte une quarantaine de salariés sur ses trois sites (Douarne-nez, Le Guilvinec et Loctudy). Denis Bourbigot. À Brest, Damen a relancé la réparation navale civile Les Hollandais de Damen ont repris la Sobrena, mourante en 2012. De-puis, les formes de radoub ont re-pris de l’activité. De quoi assurer la pérennité du premier site de répara-tion navale civile de France. Depuis la reprise, une centaine de navires sont passés entre les mains de Da-men (220 emplois), désormais ancré dans le paysage. L’entreprise devrait aussi se positionner sur le marché des EMR. « On ne pouvait pas ne pas y al-ler. » C’est Gérard Lahellec, le vice-président de la Ré-gion propriétaire du port de Brest depuis 2007, qui le dit. L’élu porte le lourd dossier de l’extension du port de Brest par pol-dérisation, portant sa surface totale à 50 ha. Un projet ambitieux qui re-présente la bagatelle de 220 millions d’euros. Brest cultive une ambition à la hauteur des investissements : elle veut créer une véritable filière indus-trielle dédiée aux énergies marines renouvelables (EMR). Des énergies nouvelles sur les-quelles compte la Bretagne pour ga-gner son indépendance énergétique. Dans le cadre du pacte électrique breton, elles représenteraient 34 % de la consommation bretonne, d’ici 2020. Plus largement, c’est un enjeu national : les EMR doivent représen-ter 3,5 % de la consommation d’élec-tricité du pays en 2020. Le marché des fondations À ce jour, plusieurs sites ont été re-tenus pour accueillir des parcs éo-liens offshores. Dans ce cas, les ma-chines reposent sur des fondations. En Bretagne, c’est celui de la baie de Saint-Brieuc, porté par le consortium Ailes marines qui regroupe Iberdrola et Eoles res. Le projet initial portait sur une centaine de machines. Brest, depuis le début, s’était positionné pour obtenir la construction des fon-dations, à condition qu’elles soient de type jacket (treillis métallique de 70 m de haut pouvant peser jusqu’à 900 tonnes). Depuis le mois de juillet, à la Ré-gion, on est « soulagé », selon Ge-rard Lahellec. Si l’industriel a revu sa copie - il s’agit maintenant de 62 ma-chines de plus forte puissance - il a donné sa préférence aux fameuses jackets. Un point de gagné pour Brest. Qui devra tout de même pa-tienter. Le projet revu prend un an de retard, le temps de refaire l’ensemble des études d’impact. Chez Ailes ma-rines, on évoque « l’année 2018 pour le début des installations en mer et 2020 pour la fin de la mise en ser-vice ». En attendant l’éolien flottant Après deux accords passés avec la Région en 2011 et 2013, tout le monde est de retour à la table des négociations « afin que les in-dustriels participent à la prise de risque », indique Gérard Lahellec. En gros, qu’ils mettent un peu la main au porte-monnaie. Une quinzaine d’hec-tares sont réservées pour cette activi-té, qui, personne n’en doute, « vien-dra à Brest ». Cela pourrait générer de 150 à 300 emplois. L’ambition majeure du port de Brest est dans une autre technologie, moins avancée : l’éolien posé flottant. DCNS est à la pointe en la matière, et devrait démarrer une phase de test au large de l’île de Groix en 2018. Une convention vient juste d’être si-gnée avec la Région. Si filière indus-trielle il y a, c’est là qu’elle se trouve. La Région vise un marché euro-péen, voire mondial. « L’avantage de Brest, c’est la surface dispo-nible. Il nous fallait montrer aux consortiums qu’on est prêts à les accueillir, et on le sera ! » Les dif-férentes phases de travaux prévoient un quai dédié aux EMR de 175 mè-tres de long et l’aménagement de terrains pouvant supporter de très lourdes charges. Hydrolienne dans le Fromveur Quid de l’énergie hydrolienne, issue des courants marins ? Seules retom-bées possibles pour la cité du Po-nant : le projet du Quimpérois Sabel-la. L’assemblage de son hydrolienne D 10 (17 mètres de haut, 450 tonnes) aura lieu à Brest à partir de janvier 2015. Sabella D 10 prendra ensuite la mer pour rejoindre le Fromveur, entre Molène et Ouessant. Immer-gée durant le premier semestre 2015, l’hydrolienne produira de l’électricité destinée à alimenter Ouessant. La période de test est prévue pour du-rer un an. Sabella s’est également position-née dans le cadre de l’appel à ma-nifestations d’intérêt de l’Ademe. Elle est sur les rangs (avec GDF-Suez) pour l’installation d’une ferme hydro-lienne dans le Fromveur. Les résul-tats officiels de cet appel à projets ne sont pas encore connus. Pour les centaines d’emploi en jeu, Brest devra attendre quelques an-nées. Ce qui devrait tomber à pic : le programme de DCNS sur l’adap-tation des missiles M 51 sur les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, marins, gros pourvoyeur de main-d’oeuvre se terminera en 2018. Une page se tourne pour la ville-arsenal. Renée-Laure EUZEN et Jean-Pierre LE CARROU. Vue de synthèse de ce que va devenir le port de Brest, avec l’extension du polder existant. DR Région Bretagne. Économie de la Mer IDB Marine, à la pointe de l’innovation Trois questions à… Denis Bourbigot, patron d’IDB Ma-rine, chantier naval de Trégunc (11 salariés). Votre carnet de commandes est rempli pour un an. Les raisons de ce succès ? Nous construisons des bateaux de croisière légers et rapides, à por-tée de tous, avec plein d’astuces pour simplifier la navigation : cock-pit confortable, tunnel pour l’annexe, quille relevable… Si en 2005, à la création du chantier, nous n’avions pas mis l’annexe intégrée à l’arrière du bateau, nous n’existerions pas aujourd’hui. Le concept était unique pour cette taille de bateau. Comme le joli coup du Mojito 8.88 élu voilier de l’année 2015 ? L’innovation, c’est le roof panora-mique façon catamaran. On a osé le mettre sur un monocoque de cette taille. Le premier est sorti du chan-tier en septembre et nous avons déjà quatre commandes actées. C’est un bon coup pour le chantier puisque nous rationalisons aussi la produc-tion. Le Mojito a la même coque que le Malango. C’est juste le pont qui change. Quarante bateaux sortis depuis 2005, 10 commandes pour 2014, l’avenir est dégagé ? C’est beaucoup pour un petit chan-tier. Aujourd’hui, notre production est stabilisée à une dizaine de bateaux par an. À la hausse. Du coup, nous sommes à l’étroit dans nos locaux. D’autant plus que nous avons un beau projet dans les cartons qui sera présenté au Nautic de Paris. Recueilli par Catherine GENTRIC. À Riec, 5 degrés Ouest décortique le homard En 2010, Alexis Taugé monte la so-ciété 5 degrés Ouest sur le site os-tréicole familial de Riec-sur-Bélon. Il conçoit un système de décorticage à cru et sous haute pression qui garde saveurs et textures. En 2011, l’entre-prise se tourne vers le homard puis les coques, palourdes, huîtres. Aux pics de production, elle emploie jus-qu’à une quarantaine de personnes. À l’étroit, elle lorgne vers le port de pêche de Lorient. C’est le nombre d’emplois générés dans les secteurs pêche et nautisme dans le Finis-tère. La pêche emploie 11 500 personnes. Un emploi en mer induit quatre emplois à terre. Le nautisme em-ploie 3 900 équivalents temps plein. La pêche bigoudène a perdu 110 bateaux en huit ans Déclin ou mutation ? Les acteurs de la filière pêche se pincent les lèvres. Comment contrecarrer la spirale in-fernale qui affaiblit l’activité des ports de Loctudy, Le Guilvinec et Saint- Guénolé-Penmarc’h ? La réalité a dépité les plus optimistes, les plus combatifs. Avec 110 bateaux et plus de 400 marins perdus en huit ans, le socle de la filière s’est dangereusement fragilisé. Après les plans de casse successifs, un autre fléau décime les forces productives. Le rachat des ba-teaux du secteur à prix fort, par des sociétés à fonds étrangers (espa-gnols notamment). Leurs quotas res-tent français ; mais le poisson n’est quasiment plus travaillé sur place. Le mareyage, déjà malmené par la baisse des tonnages débarqués, en souffre. Les emplois de la filière s’ef-fritent. « On manque d’investisseurs » L’âge des bateaux et des patrons pêcheurs est élevé et le métier n’at-tire plus assez de jeunes. Finies les aides publiques à la construction de bateaux neufs. Le manque de main-d’oeuvre réduit la capacité de travail et la rentabilité des bateaux. Les rares candidats locaux à la reprise d’une entreprise se heurtent à la fri-losité des banques et s’inclinent face aux capitaux étrangers. « Notre système n’a pas su muter. Nos coûts de production sont trop élevés par rapport aux autres ré-gions de pêche européennes. Les aides publiques auraient dû accom-pagner la mutation. Ça n’a pas été le cas », analyse Joseph Loussouarn, patron de l’armement La Houle, à Penmarc’h. « En France on a peur de tout », déplore Soizic Le Gall, patronne de l’Armement bigouden du Guilvinec. « Les banques sont frileuses. L’ad-ministration, déjà tatillonne, nous impose des règles inadaptées à la réalité, au détriment de la produc-tion et de la création de richesses. » Demain ? Chacun le sait : la flottille diminuera encore. Cinq bateaux sont en passe d’être vendus au Guilvi-nec. Dix, peut-être plus, attendent de trouver preneur… « On manque d’in-vestisseurs. On ne mesure pas les conséquences si on perd encore 10 à 15 hauturiers », alerte Serge Guyot, directeur des Viviers de Loctudy. Ex-président du Comité local des pêches, Robert Bouguéon enfonce le clou. « Le médecin des gens de mer n’est pas encore remplacé. L’administrateur des Affaires mari-times non plus. La criée de Saint- Guénolé a conservé les stigmates de la tempête de l’hiver dernier… Il n’y a plus de Comité local pour en-tendre la colère des marins. » Les quais sont désespérément silen-cieux. Corinne ARGENTINI. Débarque au port du Guilvinec. Archives Ouest France.
  • 2. Vendredi 5 décembre 2014 Le Télégramme Port de Brest. Un pari de 220 millions d’euros Port de Brest : un millier d’emplois à l’horizon 2018 Industriels Activités Surface Installation Emplois STX Europe Eiffage Sabella Renk DCNS/Alstom Fondations métalliques d’éoliennes de type Jacket Hydroliennes Banc de fatigue de turbines Éoliennes flottantes Seareed Les principaux postes de dépenses Quais Dragage et création du polder Voiries et aménagements paysagers Études et suivis Assurances Traitements et dépollution du site En jeu la construction d’éoliennes posée en mer, flottantes ou d’hyd-roliennes, à partir de 2016-2017, à Brest. Et 220 millions d’euros de tra-vaux, en grande partie financés par la Région Bretagne. D’après les projets défendus par la demi-douzaine de sociétés qui envi-sagent de s’installer à proximité 15 ha 2016 150 15 ha 2016 250 13 ha 2017 150 1 ha 2017 20 25 ha 2018 450 44,6% 3,6% 4,1% 5,9% 26,2% 15,5% d’Océanopolis, on ne construira pas grand-chose à Brest mais on stockera et on assemblera surtout les divers éléments. La zone du polder 124, abondée par une nouvelle aire poldérisée de 14 hectares, soit une bonne quarantaine d’hectares au total, servira d’aire de montage d’éléments élaborés dans les régions voisines. Acheminés par bateau, les divers éléments seront rassemblés et montés à Brest avant de rejoindre les sites en mer. Eléments de grande taille Pas ou peu de construction d’éléments mais le montage de pièces de grande taille comme les sup-ports d’éoliennes posées en mer (jacket) qui pourront atteindre 65 m de hauteur. D’où l’importance de construire des quais capables de supporter des charges importantes (15 tonnes au m²) contre six tonnes au m² usuellement. Un important programme de dragage permettra aux navires à fort tirant d’eau de venir charger et décharger ces éléments. Les chenaux et la zone d’approche des quais Est du port de Le Télégramme - Source : Région Bretagne commerce bénéficieront également de cet effort de dragage (1,2 million de tonnes) afin d’accueillir d’autres cargos à plus fort tirant d’eau (90.000 tonnes, post-Panamax). Indispensable pour préserver la compétitivité d’un port qui augmente son trafic de conte-neurs et de matières premières agri-coles mais qui, l’année dernière, a perdu 5 % de son activité. Relancer le trafic Jusqu’à présent, les plus gros navires qui fréquentent le port de Brest doivent patienter en rade ou se contenter de chargements partiels pour ne pas toucher. Avec ces tra-vaux, le port de Brest espère inverser la tendance et relancer sa compétiti-vité. Brest souhaite devenir la plaque tournante de tous les sites éoliens et hydroliens de la pointe de l’Europe, aux côtés de poids lourds industriels déterminés à attaquer le marché mon-dial. Sa situation géographique devrait également lui faire profiter des activités de maintenance des sites en mer les plus proches. Les énergies marines réussiront-elles à compenser le déclin de la construction navale ? Stéphane Jézéquel Autour de 1.000 emplois visés pour, majoritairement, une activité de stockage et d’assemblage des futures éoliennes en mer et hydroliennes. Aucune société n’a encore contractualisé sa venue à Brest mais on en sait un peu plus sur leurs intentions. Patronat. Les Bretons montent au front
  • 3. Ouest-France Jeudi 4 décembre 2014 L’éolien flottant décollera en juin prochain Manuel Valls l’a annoncé mardi. DCNS et Alstom seront sur les rangs, avec leur projet commun, prévu sur le polder. Les industriels étaient dans les star-ting blocks depuis plusieurs mois. Ils savent désormais quand sera donné le top départ. En juin prochain, l’État lancera un appel à manifestation d’in-térêt (1) de 150 millions d’euros pour le développement de l’éolien flottant. Une annonce faite par Manuel Valls, Premier ministre, lors des assises de la Mer, mardi à Nantes. Cette décision aura des répercus-sions à Brest. C’est en effet sur le polder que les éoliennes flottantes de DCNS et Alstom devraient être construites. Si ces deux industriels sont retenus au terme de l’AMI, au-quel ils seront candidats. Ils l’avaient annoncé en octobre, au Quartz, lors de la Sea Tech Week. Un engage-ment parachevé via un accord avec la Région, propriétaire du port. Un sacré potentiel ! Pour les techniciens, l’éolien flottant présente des perspectives de dé-veloppement supérieures à l’éolien posé. N’étant pas concerné par les contraintes de profondeur, il s’expose moins aux conflits avec les utilisa-teurs du milieu marin. En revanche, la question du raccordement au réseau terrestre est plus complexe que ce-lui de l’éolien posé, plus proche des L’éolien flottant possède davantage de potentiel que l’éolien posé. côtes. Un problème qui pourrait être contrebalancé par la taille supérieure des fermes. À partir de 2018, DCNS et Alstom profiteront d’un site pilote de huit ma-chines, au sud-est de Groix. Durant cette phase de tests, c’est à Lorient que l’activité industrielle sera instal-lée. Mais à terme, c’est bien à Brest que seront construits les flotteurs de DCNS, et qu’ils seront assemblés avec les nacelles construites par Als-tom à Saint-Nazaire. O.P. (1) L’appel à manifestation d’intérêt est un mode de présélection des candidats. Il sera suivi d’un véritable appel d’offres. DR