La revue des dépenses des écoles publiques d’ingénieurs porte sur 59 écoles publiques dotées de l’autonomie juridique et budgétaire qui accueillent environ 90 000 étudiants, soit près de la moitié de l’effectif étudiant des écoles d’ingénieurs françaises. L’enjeu budgétaire que représentent ces écoles est relativement modeste : 1,4Md€ pour l’Etat, soit 0,3 % des dépenses. Il est néanmoins constant face à la progression structurelle du nombre d’étudiants (1% par an) et à la mondialisation de l’enseignement supérieur qui impose des investissements de modernisation, des regroupements de sites, une pression à la hausse sur la rémunération des enseignants et des chercheurs. Les écoles d’ingénieurs françaises ont globalement une réputation d’excellence fondée sur la rigueur des sélections à l’entrée, la qualité des enseignements et de l’ensemble des prestations offertes aux étudiants, le niveau de la recherche, la densité des liens noués avec les entreprises. Cette réputation d’excellence peine parfois à franchir les frontières de l’hexagone car ces écoles restent petites et spécialisés (1524 étudiants par école en moyenne), ce qui les pénalise fortement dans les classements mondiaux. Dans leur diversité les écoles d’ingénieurs françaises peuvent être regroupées en deux grandes catégories : celles qui sont aux avants postes de la compétition internationale, et celles qui, tout en ayant une politique d’ouverture internationale, ont une vocation principalement territoriale liée à un écosystème industriel local. Cette tension entre deux impératifs – international et territorial – explique, sans nécessairement les justifier totalement, les difficultés des regroupements de sites ou d’écoles. Le rapport présente dans ce domaine des pistes de travail plutôt que des propositions, chaque situation particulière nécessitant une analyse approfondie.