Session 4 a Situation du CMA Congo II Douala, Cameroun
1. Par
Dr NKAGHERE MBUEMBUE
Kévine Laure
MD, MPH
LE SYSTÈME D’INFORMATION SANITAIRE DE ROUTINE:
ANALYSE DES BARRIERES A LA CAPACITATION DES ACTEURS LOCAUX
RESULTATS DE L’APPLICATION DE LA GRILLE
Cas du Centre Médical d’Arrondissement Congo 2
Douala – Cameroun
2. Introduction
2
Cameroun: émergence 2035, OMD non
atteints
District de santé (DS) & Viabilisation : rôle majeur,
besoin accru d’information, 11% DS viables
Système d’information sanitaire de routine (SISR):
peu fonctionnel
Réseau de Métrologie Sanitaire: Plan Stratégique de
Renforcement du SIS 2009-2015 non mis en œuvre
Centre Médical d’Arrondissement (CMA) Congo 2: SSPE, structure
leader de l’aire, 34 personnes, 3 catégories de patients
2
3. Population
MPH - PMSS 1415 Kévine 3
Personnel de santé
public
Sous-préfet
d’arrondissement
Maire / Président du
Comité de Gestion
Leaders d’opinionChefs traditionnels et
religieux
Equipe cadre de
district
Gestionnaire de
formations sanitaires
Tradipraticiens
Personnel de santé
privé
Acteurs du système local de santé
4. Analyse du fonctionnement du SISR au CMA Congo 2
4
• Faible culture d’analyse des
données
• Outils de collecte: valeurs
absolues ++,
• Forte pression pour l’analyse
données du PEV
• Faible valorisation de la
collecte des données
• Non exhaustivité des
données
Prise de décision et action:
préférences des responsables et
directives de la hiérarchie
• Diffusion de l’information
ascendante, faible retro-
information
• Bonne complétude et
promptitude
Interprétation des données :
uniquement du PEV
• Personnel infirmier et médecin-chef formés pour les données sur le VIH et le paludisme
• Disponibilité de deux ordinateurs
• Multiplicité d’outil de collecte: 80% programmes verticaux
• Absence de ligne budgétaire spécifique pour la gestion du SISR
• Cadre institutionnel administratif, technique et financier non mis en œuvre x 2009
• Manuel de procédures pour la gestion locale des données sanitaires inexistant
Collecte des données
Analyse des données
Interprétation des donnéesPrise de décision et action
Diffusion de l’information
Ressources humaines, financières, logistiques
Cadre institutionnel du système d’information sanitaire
5. Analyse des barrières à la capacitation des acteurs (1)
1) Inexistence d’une culture institutionnelle qui valorise et utilise localement
l’information sanitaire
Capacité de performance
Capacité personnelle
Capacité de
charge de
travail
avec
Capacité de
surveillance
Capacité des
installations
avec
Capacité des
services de
soutien
Capacité
structurelle
Capacité
des systèmes
Capacité
de rôle
• Faible qualité des données
• Absence de logiciels de
gestion du SISR (TIC)
• Pas de financement
spécifique du SISR
• SIS absent des curricula de
formation académique
• Personnel non formé/recyclé
5
Pyramide du renforcement des capacités (Potter et Brough 2004)
• Système de reportage et
monitorage des données en
faveur des programmes
• Absence de mesure de la
redevabilité
• Effectif réduit de l’ECD
supervision insuffisante
• Motivation/sanction pas
définies
exige
exige
exige
6. Capacité de performance
Capacité personnelle
Capacité de
charge de
travail
avec
Capacité de
surveillance
Capacité des
installations
avec
Capacité des
services de
soutien
Capacité
structurelle
Capacité
des systèmes
Capacité
de rôle
exige
exige
exige
2) Faiblesse du partenariat avec les formations sanitaires privées
Partenariat public-privé
• Stratégie Partenariale secteur
santé adoptée en 2007: non
mise en œuvre
• Privé indépendant et
autonome, non financé par
l’Etat
• Objectifs, incitations, langage
du privé différents
• Concurrence et suspicion
mutuelle
• Intérêt minime dans les
activités de santé publique
6Pyramide du renforcement des capacités (Potter et Brough 2004)
Analyse des barrières à la capacitation des acteurs (2)
7. Capacité de performance
Capacité personnelle
Capacité de
charge de
travail
avec
Capacité de
surveillance
Capacité des
installations
avec
Capacité des
services de
soutien
Capacité
structurelle
Capacité
des systèmes
Capacité
de rôle
exige
exige
exige
3) Faible coopération de la Commune d’Arrondissement de Douala 2e
4) Insuffisance d’un leadership adéquat et d’une vision systémique des acteurs
Coopération avec la
Commune Douala 2e
7
Pyramide du renforcement des capacités (Potter et Brough 2004)
• Absence de
partage des
données
sanitaires avec la
Commune
• Absence
d’identification
des besoins en IS
de la Commune
• Pas de
concertation
tripartite:
Commune, COSA,
Formations
sanitaires
Leadership adéquat &
Vision systémique
• Faible leadership
pour stimuler le
changement de
paradigme:
convergence
nouvelle culture
• Absence de vision
systémique : gestion
fragmentée des
fonctions essentielles
d’un système de
santé
Analyse des barrières à la capacitation des acteurs (3)
9. Conclusion
9
• Le système d’information sanitaire: pilier
transversal du système de santé
• Niveau opérationnel : utilisation de
l’information est urgente
• Paradigme: initier changement grâce au
SIS & s’appuyer sur le SIS comme agent
de changement ( lever des barrières :
culture institutionnelle du SISR,
partenariat public-privé, collaboration
avec la Commune & leadership approprié
• Dysfonctionnement du SISR du CMA:
facteurs technologiques « TIC »(+),
humains (+++) et organisationnels (+++)
• Pilotage stratégique : doit reposer sur le
SISR fonctionnel
12. Annexe : quelques données sanitaires
12
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
14000
16000
18000
20000
2012 2013 2014
Autres patients
Réfugiés
PVVS
Cumul
Figure 1: Volume de consultations annuel au CMA Congo 2, 2012-2014
13. Annexe : quelques données sanitaires
13
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
2012 2013 2014
AS Makéa
AS Sebenjongo
DS New-bell
Standard
%
Figure 2: Taux d'achèvement vaccinal de deux aires de santé et du DS New-Bell, 2012-2014
14. Annexe : pouvoir et intérêt des acteurs
14
Détenteur d’enjeux Pouvoir Intérêt
Personnel jeune Elevé :
Du fait de leur effectif (72%)
Elevé :
Débute sa carrière
Plus à l’aise dans les calculs et nouvelles
technologies
Personnel proche de la
retraite
Elevé
A une ancienneté et maturité
Responsable des unités de soins
Faible
N’a plus grand-chose à prouver
Hostile au changement
Peu à l’aise dans les calculs et nouvelles
technologies
Equipe Cadre de District
Délégation Régionale de la
Santé
Elevé
Est la tutelle hiérarchique
Elevé
A obligation de résultats
Programmes verticaux Elevé
Détiennent les finances
Ont le soutien des bailleurs de fonds
Faible
Sont plus intéressés par leurs indicateurs
spécifiques à fournir à temps
Formations sanitaires
privées
Elevé
C’est le privé indépendant et autonome
Inexistence d’un cadre légal qui les oblige
à collaborer
Faible
Peu intéressé aux activités de santé publique
À la recherche du profit
Commune/Comité de
gestion
Elevé
A l’autorité légitime de gestion
Détient les ressources financières
pour la santé locale
Faible
Préférence pour les actions à résultats rapides
Intérêt plus orienté vers les questions sociales
et politiques
Catholic Relief Services /
HCNUR
Elevé
Grande organisation internationale
Elevé
Intérêt à renforcer les capacités du CMA pour une
meilleure prise en charge des refugiés,
Population de
responsabilité/ Comité de
santé
Faible
Pouvoir ignoré et non potentialisé, réduit
Elevé
Désire une offre de soins de qualité, équitable et
Notas do Editor
Je décris ici le fonctionnement actuel du SISR au CMA Congo 2 (Cadre d’analyse adapté : Lippeveld (2000) et Réseau de Métrologie Sanitaire du Cameroun
), partie qui donne une idée des lacunes du SISR et permet d’introduire les barrières qui restreignent la performance des acteurs locaux
La pyramide du renforcement des capacités que j’utilise pour cette analyse permet d’améliorer le diagnostic de ces barrières dans des domaines spécifiques, ce qui devrait faciliter la conception et le suivi des projets, d’utiliser efficacement les ressources et d’améliorer la pérennité.
Le faible partenariat public privé dans un système de santé pluraliste urbain comme le nôtre entrave l’identification exacte des challenges du système, mais aussi fait courir le risque d’avoir un système non bénéfique aux populations. En effet, la faible supervision et collaboration avec les formations sanitaires privées qui prennent en charge au moins 40% de notre population de responsabilité, conduit à la non exhaustivité des données produites par le CMA. Ainsi les décisions prises par les gestionnaires ne seraient pas basées sur la situation sanitaire exacte. Nous analysons ici (encadré vert) les possibles raisons de ce faible partenariat.
Malgré le transfert des ressources et compétences ( création, équipement, gestion et entretien des formations sanitaires) aux Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD), l’on constate que les actions de la Commune de Douala 2e dont dépend le CMA se font encore en marge des besoins réels. Or ces besoins découleraient du partage des données avec la Commune et de l’analyse effective de ces données essentielles à la réalisation de leurs compétences.