1. Couverture des prix des matières premières compensées :
une décision courageuse et pleine de sens…
Le gouvernement, à travers le ministre délégué chargé des affaires économiques et générales, vient de
déclarer que le Trésor serait probablement amené à recourir à des instruments de couverture afin de se
prémunir contre la volatilité des prix des matières premières compensés, particulièrement celle du
pétrole.
La décision actuelle, même si son application tarderait encore à venir, intervient dans un cycle où les
prix du baril, au-delà des 100 dollars, sont largement survalorisés par rapport à leur valeur
fondamentale, à savoir une valeur qui se traduirait uniquement par une confrontation entre l’offre (la
production) et la demande (la consommation).
Le contexte géopolitique instable dans la première zone exportatrice de pétrole dans le monde serait
responsable d’une vingtaine, voir d’une trentaine de dollars supplémentaires par rapport à ce prix
« fondamental ». Le baril devrait probablement osciller entre 70 et 80 dollars. De plus, à aujourd’hui,
nul n’est en mesure de prédire la fin de ces perturbations géopolitiques.
De ce fait, il existe une grande incertitude sur les charges de compensation qui seront réellement
supportées par l’Etat en 2011. En restant au dessus des 100 dollars pour le restant de l’année, ces
charges pourraient atteindre, voir dépasser les 40 milliards de dirhams, 10 milliards de plus que
l’enveloppe ré-estimée et 23 milliards de plus que le budget initial. 1
Evolution de la courbe primaire
Entre 2004 et 2010, le poste de charges de compensation représentait bon an mal an entre 1.5% et 4.5%
du PIB, entre 7.5% et 20% des dépenses ordinaires et entre 6.2% et 16.1% du budget global. C’est dire son
importance mais aussi sa grande volatilité.
Dépenses de compensation (En MMdhs) En MMdhs
20% 50
Dépenses de compensation / PIB
Dépenses de compensation / budget 16,1%
16% 40
31,5
12% 12,3% 30
10,1%
8,9% 25,0
7,6%
8% 6,4% 20
6,2% 16,4
13,1
11,3 12,8
3,2%
4% 7,9 10
4,6%
2,1% 2,3% 2,7%
1,6% 1,7%
0% 0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 e
Source: Ministère des finances
Calculs Analyse et Recherche
Sur les 7 dernières années, le poste des charges de compensation était celui qui s’éloignait le plus de la
ligne qui lui a été allouée initialement par la loi de finances; plus souvent à la hausse qu’à la baisse. En
réalité, ce n’est qu’en 2009, que le budget estimé s’est avéré bien plus important que le budget décaissé
finalement.
2. Depuis le début de ce millénaire, tous les spécialistes s’accordaient à dire que le temps du pétrole pas
cher (à moins de 40 dollars) était révolu. Les gisements se tarissaient et l’extraction coûtait de plus en
plus cher en raison de l’ouverture de gisements plus complexes. Actuellement, les experts ne sont pas
alignés sur une estimation de son coût moyen de production, mais une grande majorité s’accorde sur le
fait qu’à moins de 50 dollars, l’extraction de pétrole n’est plus rentable.
En MMdhs
20 Ecart *
Coût de la couverture 16,1
15 Economie / Perte
11,0
10
6,3 6,0 6,3
5,1
5
0
-5
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 e
-10
2
-15
-16,1
-20
* Différence entre montant supporté et montant budgétisé au niveau
des charges de compensation
Source: Ministère des finances
Calculs Analyse et Recherche
Face à la volatilité des prix du pétrole, l’idée qui consistait à ce que l’Etat recoure à des instruments de
couverture n’est pas récente. Mais elle est restée à ce stade, c'est-à-dire celui d’une simple idée.
Probablement parce qu’il serait difficile de faire voter dans une loi de finances une mesure qui consiste à
inclure dans les charges une rubrique qui serait intitulée : « charges sur options de couverture », qui de
surcroît, pouvait atteindre des montants qui se chiffreraient en centaines de millions de dirhams.
Supposant que l’Etat avait décidé de recourir à ces instruments de couverture depuis 2004 et que la
prime pour se couvrir équivaudrait à 10% du montant budgétisé, l’Etat aurait payé sur sept ans près de 9
milliards de dirhams de prime, mais parallèlement il aurait économisé près de 50 milliards de dirhams de
charges de compensation. Cela lui ferait près de 40 milliards de dirhams d’économies.
Cela dit, il est très facile de faire ce genre de simulation à postériori, car à priori, personne ne pouvait
prédire avec exactitude le chemin qui allait être emprunté par les prix du pétrole ou ceux des
hydrocarbures en général.
Néanmoins, la pertinence de recourir aux instruments de couverture y trouve un argument irréfutable. A
défaut de faire des économies sur les charges de compensation, ces instruments auraient néanmoins la
vertu de réduire leur volatilité et donc l’incertitude quant à leur impact sur le déficit.
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