Restitution de l'étude prospective des filières viande de ruminants du Massif Central à l'horizon 2050 réalisée par l'INRA (2015-2016) à la demande du CGET Massif central.
Prospective filières viande du Massif Central 2050 Sommet de l'élevage 2016
1. Etude prospective des filières viande de
ruminants du Massif central, horizon 2050
5 scénarios pour mieux anticiper et s’adapter
Conférence Sommet de l’élevage 07/10/2016
9h30-12h30 – Salle 1
2. Des interrogations partagées…
Inquiétudes : Filières fragilisées
• Revenu stagnant (15k€/an), % aides publiques ↗
• Baisse de la consommation individuelle de viande (-1%/hab./an),
remise en cause des produits et de ses modes de production
• Changement climatique et sensibilité des systèmes fourragers
(sécheresses / inondations)
• Transmission générationnelle des outils
Un massif qui «subirait» les évolutions
• Dépendance des marchés extérieurs (maigre en BV)
• Image des produits qui échappent aux acteurs
• Conflits d’usage des territoires
3. …qui appellent une démarche prospective
Projection 2050 intégrant les filières viande bovines et
ovines, structurantes du territoire du MC
Finalités
• Aide à la décision stratégique :
Viande: Production, Abattage, Transformation,
Distribution, Consommation
+ Productions non marchandes : services…
• Aménagement du territoire :
Environnement , emplois, bassins de vie
• Pistes de recherches
2050
?
4. Fonctionnement
COMITE DE PILOTAGE
Commanditaires +
Institutions MC
COMITÉ DE SUIVI
Porteurs d’enjeux des filières
et du territoire MC
GROUPE DE TRAVAIL
20 experts
+ entretiens ciblés.
Expertise
Elaboration des Scénarios
Appropriation des résultats
Diffusion - valorisation
COMMANDITAIRES
EQUIPE PROJET
INRA
A CERLES
M LHERM
J AGABRIEL
+ Cabinet ASCA
X POUX
INRADEPE
Appuiméthodologique
6. Situation actuelle : indicateurs clés
Limousin
Sud « Séchant »
Centre-est laitier
AMONT
• Exploitations agricoles
24 000 BV (33%)
14 600 OV (20%)
11 700 BL (16%)
• Cheptel bovin
1,5 M VA (30% Fr)
0,46 M VL (13%Fr)
800 000 Brout.
• Cheptel ovin
2,1M brebis (55% Fr -1/3 lait)
TERRITOIRE
• 8.5 M ha - 3.85 Mhab
• SAU 4,1M ha 15% Fr
– 80% SFP
– 60 % STH
• 60 ha/EA
• 9 PNR
1 PN
CONSOMMATION
V. Bovine : 25 kgec/hab./an
V. Ovine : 3 kgec/hab./an
AVAL
50 abattoirs
Bovins : 300 ktec (20% Fr)
1 140 000 têtes
14 Signes de qualité
Ovins : 50 ktec (62% Fr)
2 700 000 têtes
13 Signes de qualité
7. Six familles
Viande « produit plaisir »
Paysages,
biodiversité
ordinaire
Qualité de la viande sanitaire et de santé
Des prairies valorisées
par les ruminants
Identités, territoire
Biodiversité remarquable
Bien-être animal éthique
GES et séquestration
de carbone
Main d’œuvre qualifiée
attachée à l’outil
Emplois connexes
Bassin de production
de produits finis
Autonomie de décision dans une filière organisée
Valeur Ajoutée
Emplois agricoles
Emplois dans l’IAA
Nombre de
résidents et
usagersTissu socio-économique
Image de l’ensemble de la filière
Qualité de vie
Races
Identification
MC « bassin de
production de
qualité»
Exploitations
agricoles
Consommation de
viande
Cadre de vie
Filières
Aménagement
du territoire
Attentes
sociétales
Enjeux Identifiés :
8. Comment en est on arrivé là?
Les dynamiques en œuvre ? Rétrospective 1950-2010
Sur ce temps long : Grandes tendances?
Signaux faibles?
Ruptures ?
1950 20101970 1990
Image Image ImageImageEvolution Evolution
Rupture
Evolution
Deux niveaux d’analyse : France/UE et Massif central
Analyse des contextes et Evolutions des filières
Synthèse :
7 Thématiques et leurs indicateurs
4 Images 3 Evolutions
Frise rétrospective synthétique
9. Tendances et signaux 1950-2010 (1/2)
• Réduction SAU (7,2 ↘ 5,8Mha (50 à 60 % STH ) - boisement
• Naissance d’une valeur « socio-éco » du paysage
• Population stabilisée, rurale, puis urbanisation – rurbanisation
• 450 000 98 000 EA (mais 20% France, constant)
• Spécialisation, agrandissement, alourdissement (Bov/Ov)
• Développement d’une filière « bovins maigres » très structurée
• Impact fort des politiques publiques (PAC, et évolutions)
Importance ↗ des aides directes dans un revenu qui stagne
AMENAGEMENT TERRITOIRE
MODELE PROFESSIONEL
POLITIQUE PUBLIQUE
10. Tendances et signaux 1950-2010 (2/2)
• Résilience des intermédiaires (1990-2010)
• Industrialisation - concentration forte des outils d’abattage
Développement 2e et 3e transformation
• Achat des ménages en GMS dès 1990
• Crises de consommation aigues et répétées (ex : ESB)
• Traçabilité animal produit : qualité sanitaire produit maîtrisée
• Développement récent viande hachée (++) et ses déclinaisons
CONSOMMATION
STRATEGIE des FILIERES
11. Consommation de viande à
l'échelle européenne
Politiques agricoles et
environnementales
sectorielles
Modèles
professionnels
et sociologie agricole
MC
Aménagement
du territoire MC
Stratégies et
organisation des
grandes filières
viandes
européennes
Changement
climatique
Lesdéterminants
ExternesauMCInternesauMC
Leviers stratégiques
des acteurs des filières MC
Anticiper – réagir
Enjeux
Déterminants influençant les enjeux
12. Des déterminants aux scénarios
2 3 4
5 6
1
A) 6 déterminants
Modalités de chaque
déterminant
B) Choix des
« décors »
576 combinaisons
possibles issues de
l’analyse des
déterminants
8 décors proposés aux
experts du GT
5 décors contrastés
C) Des décors à 5
scénarios décrits
Logique et contexte.
Quel maillon pilote?
Développement :
stratégies et
évolutions des filières
et territoire
Chiffrage des
conséquences :
appareil productif,
utilisation du
territoire, emplois,
environnement
14. Cinq scénarios prospectifs
1. Viande à l'herbe du Massif central, une
référence d'excellence (en réaction à la baisse conso++)
2. Le Massif central s‘adapte au sein de marchés
libéralisés
3. la viande agroécologique pour tous
4. La distribution alliée aux régions : partenariat
pour une viande de massif
5. La viande géopolitique
15. Scénario « Excellence »
Contexte :
Exigences sociétales : place de l’animal,
santé humaine, environnement.
Rejet de « l’industriel intensif »
Forte baisse de conso de viande en FR/UE
(-60%) – autres protéines
Objectif :
Exporter des viandes haut de gamme, dans
le monde entier grâce à une image de
marque reconnue et partagée.
Place de l’herbe:
finition + base du marketing pour l’export
16. Scénario « Excellence »
Moyens
• Organisation collective
autour d’une image (herbe,
montagne = naturel)
• Pilotage par l’amont qui
maitrise des outils d’aval et
la mise en marché
• Montée en gamme de
produits finis garantis sur
conditions d’élevage,
abattage
• Export vers classes riches
Conséquences
• Maintien des élevages,
production en systèmes
extensifs à cycles longs,
abandon du maigre (-88%) et
du lait (-58% VL)
• Développement des outils de
production (emplois indirects) et
des volumes (+59% de ktec).
• Hausse des prix
Innovation centrale :
Modèles de prédictions de la qualité ( morceaux)
17. Scénario « Libéralisation »
Contexte :
Marchés libres, forte concurrence d’autres
bassins de production lait/viande
Baisse tendancielle de la conso de viande
(-30%)
Objectifs :
Rechercher des économies d’échelles dans
toute la filière pour baisser les coûts dans
les productions compétitives
Place de l’herbe :
Alimentation économique + biomasse
18. Scénario « Libéralisation »
Moyens
• Recentrage sur l’élevage
bovin allaitant
• Foncier disponible
• Valorisation d’une herbe
« bon marché » pour limiter
les coûts
• Peu d’organisation collective
des acteurs
Conséquences
• Extensification (600ha/EA et 0,7
UGB/ha), Automatisation –
prestation
• Productions réduites (140 ktec)
• Modification paysage : baisse
SAU Rum (-31%) et
Reconversion biomasse (17%)
ou autres usages
• Activité rurale limitée (30 000
emplois, peu d’acteurs d’aval)
Innovations centrales :
Gestion des grands troupeaux par l’automatisation
Biomasse végétale et son cracking
19. Scénario « Agroéco »
Contexte :
Attente sociétale forte pour le respect de
l’environnement + réglementation incitative et
collaborative.
Conso FR/UE en baisse tendancielle (-30%)
Objectif :
Développer les synergies entre les systèmes,
les animaux et les territoires pour produire
selon les principes de l’agroécologie
Place de l’herbe :
Jardinée et diversifiée, socle de systèmes
autonomes
20. Scénario « Agroéco »
Moyens
• Autonomies alimentaire,
énergie…
• « Despécialisation » et
diversité de systèmes (vache
mixte)
• Rémunération des services
• Consommateur écocitoyen
proactif (locavore)
Conséquences
• Hausse du prix de la viande
• Polyvalence des systèmes :
complémentarité ovin/bovin,
croisés/ mixtes -animal/
végétal (-57% de VA)
• Filières locales : maillage
industriel + de proximité,
emplois directs et indirects ++
(120 000)
• Modification du paysage :
diversité, mosaïque
Innovation centrale :
Efficience maitrisée des systèmes via l’agroécologie
(mesures)
21. Scénario « Partenariat »
Contexte :
Intervention des Régions + maintien du
niveau de conso de viande en FR/UE (- 5%)
Objectif :
Réorganisation des filières assistées par les
Régions - développement et partage
équitable de la valeur ajoutée.
Répondre aux attentes d’un consommateur
connaisseur
Place de l’herbe :
Usage optimal (quantité/qualité)
Composante de la qualité organoleptique
22. Scénario « Partenariat »
Moyens
• Contractualisation
production, transformation,
distribution. Outils
d’évaluation de la valeur
ajoutée.
• Soutien des Régions
• Segmentation fine des
produits.
• Mesures des qualités et
garantie (origine, traçabilité)
Conséquences
• Transparence de la chaîne de
valeur, partage de la VA.
• Spécialisation allaitante et
finition.
• Intensification des moyens
de production (1,1 UGB/ha SAU et
4,3 Mio UGB)
• Emplois à l’aval (40 000 emplois
indirects)
• Complexification des circuits
de commercialisation
Innovations centrales :
Garantie de la qualité organoleptique
& traçabilité intégrale (champ assiette)
23. Scénario « Géopol »
Contexte :
Instabilité dans le bassin méditerranéen
(dépendance alimentaire ↗)
Baisse tendancielle Conso FR/UE (-30%)
Objectif:
Assurer un équilibre géopolitique entre
l’Europe et l’Afrique du Nord Moyen-Orient
en accompagnant son développement
économique et démographique.
Place de l’herbe :
Alimentation économique
24. Scénario « Géopol »
Moyens
• Entente européenne et
accords commerciaux
bilatéraux
• Intégration de filière entre
bassins d’élevage (MC
naisseur) et de finition
(plaines)
• Offre « maigre » diversifiée
• Assurance prix reliée aux
coûts de production
Conséquences
• Spécialisation des bassins de
production en naisseurs (2,2
Mio de VA - +35% de broutards)
• Territoire peu diversifié (90%
d’herbe). Peu d’outils de transfo
(30 000 emplois indirects)
• Dépendance d’un marché
garanti mais spécifique et
complémentaire d’autres
zones
Innovations centrales :
Génétique animale rapidement modulable
Réactivité dans les changements des caractéristiques
30. 30
Emplois directs & indirects des filières viandes
-52,000
-32,000
-12,000
8,000
28,000
48,000
68,000
88,000
distribution
collecte, transfo commerce,
commerce de gros
Autres biens et services
services publics et para
alimentation animale
EA Ruminants
Directs
Indirects
33. Les points forts
• Projet conséquent; apports bibliographiques et
cartographiques (http://www.ara.inra.fr)
• Méthodologie partagée par une large diversité
d’intervenants pour converger vers 5 scénarios
• Contrastes forts des scénarios, de leurs logiques,
de leurs impacts
• Identifications des cheminements différents pour
y arriver (leviers d’actions)
Cadre de réflexions pour construire un futur
correspondant à nos attentes (proactifs!)
34. • Le Massif Central resterait dominé par la STH
et par les utilisations diverses (adaptatives) de l’herbe
Savoir conserver cet atout et gérer les risques (climat)
assurances?
• Malgré des contextes et des impacts plutôt défavorables
(concurrence territoires, production, emplois, chaîne de valeurs)
les scénarios n’auraient pas tous des conséquences négatives.
Les opportunités et des stratégies d’adaptations existent
(différentes selon les bassins)
Les messages clés (1/2)
35. • Conso : modes de production et provenance importent.
Les filières viande devraient considérer les bouquets de
services proposés par les territoires du massif.
Positionner, construire l’offre : quantité, qualité, image
• L’avenir des filières ruminants résidera dans leurs
réactions et gestion collaborative (partenariats)
Construire des collectifs adaptés d’acteurs variés
(± larges et /ou territorialisés)… mais actifs !
Les messages clés (2/2)
36. Les pistes de recherches
Connaissance
fine des
ressources
fourragères &
alimentaires
(Aléas)
Aptitudes &
Efficacité au
pâturage des
Animaux
(Adaptations)
Analyses et
Indicateurs des
Services
Ecosystémique…
(Multicritères)
Déterminants et
hiérarchie des
qualités des
viandes…
(Consommation)
Économie des
productions et
des filières…
(Adaptabilités)
Innovations
Efficience des
filières /territoires
« Laboratoire
Vivant »
37. Le futur est à construire …
….Il sera ce que l’on en fera!
38. Merci de votre attention !!
www.ara.inra.fr : les recherches/projets-et-actualités
Notas do Editor
A la base de cette prospective des interrogations partagées et qui s’expriment sous 2 formes :
1 Inquiétudes sur la fragilité de nos filières .
2 Une sorte d’angoisse de « subir »
Marchés internationaux
Médias qui manipulent
Plus localement des conflits d’usages (éleveurs/ environnentalistes/ nouveaux arrivants /touristes
Projection 2050
Rouvrir le champ des possibles : Mais se positionner dans des futurs cohérents construits On ne lit pas dans une boule de cristal;
Les Finalités sont fondamentalement de trois ordres :
1 – Vers les acteurs Quels sont les leviers à actionner pour que le futur soit celui que l’on choisi et non que l’on subisse? (décision stratégique)
2- Vers les responsables politiques et publics : Comment doit s’aménager le territoire en terme d’environnement, d’emplois, et de bassins de vie : Faire ressortir les marges de manœuvre et d'adaptation
3 –Vers la recherche Peut on éclairer de nouvelles pistes de recherches?- Quelles sont les innovations dont on aura besoin pour mieux faire vivre nos filières quel que soient leurs futurs.
Comité de suivi: les porteurs d’enjeux, acteurs de la filières directement concernés.
C’est à eux de « prendre le relai » à son terme.
Ex: Distribution, coopératives, éleveurs, abattoirs, Parcs…
Groupe de travail: experts ensemble de la filière, originaires du MC ou d’en dehors. En qualité de personne « sachante » dans son domaine de compétence.
Ne représente pas son ets / institution
Avant de se projeter faire le point du connu
Diagnostic de l’existant
Il s’appuie d’abord sur une base d’informations partagée
Citer le rapport (Sidam Idele) il y a 3 ans qui avait bien fait le point
mais sans aller trop dans la prospective
On s’est appuyé sur ce travail
D’abord rapidement brosser le syst avant d’en regarder les évolutions
Quelques indicateurs de notre système
4 bassins
Territoire, majoritairement herbe
Production, offre variée
Structures d’aval,
Consommation de viande en France Bœuf 50g viande /jour soit un steak de 150 g tous les 3 jours ou pour 6 repas
Mouton : 6 g/j soit une fois par mois.
Signes de qualité
Ovins : AOP: 0
7 IGP: Agneau du bourbonnais, du quercy, de la lozere, du Limousin (Baronet Rouge, Eleveurs Limousin, Les Bergers), laiton de l’aveyron
6 LR: agneau fermier pays d’oc, fermier du quercy, laiton de l’aveyron, lou paillol, tendre agneau, le diamandin
Bovins : 2 AOP: bœuf de charolles, Fin gras du Mézenc (500 animaux!)
6 IGP: bœuf charolais du bourbonnais, Génisse fleur d’Aubrac, Veau Aveyron et ségala, veau du limousin, veau du limousin blason prestige, Veau du Limousin Qualité Limousine
6 LR territoriaux: bœuf charolais du bourbonnais, Limousin junior prestige, Limousin Junior Qualité limousine, Veau du Limousin blason prestige, Veau du Limousin Qualité Limousine, Vedelou (42/43/69/63)
+ les autres labels rouge sans zone de prod (ex: viande salers)
Parcs nat régionaux = Volcans auvergne / Liv Forez / Morvan /Périgord LIM
Causse quercy / Monts ardeche / Millevaches / Pilat / Grands causses
Au-delà de la situation quantifiée et chiffrée nous avons aussi considéré les enjeux touchant la filière viande
L'identification de ces enjeux « ce que ses acteurs ont à gagner ou perdre. » constitue le point de départ et le fil directeur de l’étude :
Les membres du comité de suivi représentant les porteurs d’enjeux du Massif ont été interrogés les premiers et leur liste a été amendée par le groupe de travailCes enjeux sont décrits par des phrases ou des mots cités ici et je ne vous en ferais volontairement pas la liste :
Pour les présenter il nous semble plus simple de les regrouper en 6 grandes familles qui sont indiquées en gros
Ces enjeux sont au cœur de notre travail et leurs évolutions selon les dynamiques en œuvre vont nous intéresser tout au long de la matinée. Ces dynamiques nous les avons recherchées en fouillant d’abord dans le passé
Comment en est ont arrivé à la situation présente ? Une analyse rétrospective a été engagée dans laquelle nous avons recherchés
Les grandes tendances …..
Une analyse restituée sous forme de frise (et d’un diaporama)
Analyse croisée : 2 niveaux géographiques - 7 grandes thématiques
France/UE: contexte démographique, filières viande, politiques agri/enviro/éco
Massif Central : production, structures d’EA, dév rural, paysages
Indicateurs choisis
Contexte - / : Démographie/ population
Utilisation du territoire et Usages des sols du MC
Structures des exploitations : nombre taille spécialisation
Productions Effectifs de bovins et ovins;
Aval : outils d’abattage et de transformation; Production de viande finie bovine et ovine;
Consommation individuelle annuelle de bœuf, agneau et de viande;
Politiques agricoles environnementales économiques;
Le massif a beaucoup évolué
Territoire et son utilisation
Evolution majeure : baisse de la SAU …. Abandon des moins bonnes terres artificialisation qui gagne
STH bien présente (céréalisation en bordure)
…Boisement stoppé dans les années 70 mais une tendance lourde à considérer qui peut reprendre.
Population du Massif 5,8 Mha
Constante depuis 1950 malgré un déclin en 60-70. Baisse de son poids dans la France (14%) Mais ce n’est plus la même Très rurale dans les années 50 elle s’est progressivement urbanisée puis Rurbanisée : demandent les mêmes prestations connections, transports et réseaux téléphoniques autres TICs
Exploitations agricoles : nombre divisé par 4 Idem massif et France entière. Il n’y a pas eu sur ce point de spécificités du MC . Ovins bastion de production à production plutôt localisée d’ajustement Bovins Spécialisation des systèmes Races All + Ho (200000 ferrandaises en 1950) Rajeunissement des mâles, Nuances selon les bassins.
Politiques publiques
Mise en place 1960 : préférence communautaire a fonctionné. L’UE est un grand absent du commerce international (moins de 1% des transactions en viande bovine) ce qui n’est pas le cas de la viande ovine.
Nombreuses évolutions (soutien prix puis direct) Importance croissante (150% revenu) des aides directes (animal PMTVA 1980 puis aux surfaces DPU
+ politique montagne
FILIERE Intermédiaires = marchands de bestiaux, traders, chevillards, OP concentre progressivement mais diversité des opérateurs
Abattage : coût et sanitaire : La fin des tueries locales, fin des abattoirs autour des grandes villes, la forte baisse des abattoirs publics. Actuellement 50 abattoirs dans le MC (sur moins de 300 en France) pour 300 ktec mais plutôt petits (44 dans l’ouest qui traitent le double.)
Développement important des ateliers de découpe
CONSOMMATION
Viande achetée majoritairement vendue en GMS dès 1990.
Augmentation jusqu’en 1990 puis baisse tendancielle bovin /ovin
Au final les transformations du Massif central sont fortes et on peut conserver ces 5 déterminants pour en résumer les dynamiques d’évolutions à l’oeuvre. On décrit bien le liens entre l’évolution sociétale d’ensemble et la consommation de viande en France et en Europe (viande rare à viande commodité) et le positionnement spécifique du massif
Enjeux: issus du positionnement du CS Système MC
Déterminants = ce dont on a besoin pour expliquer la dynamique du MC. Issus de l’analyse rétrospective .
Classés INTERNES/EXTernes par rapport au massif
Place particulière du déterminant changement climatique
Leviers stratégiques = leviers que les acteurs doivent activer,
condition de réalisation des scenarios
Nous avons analysé les possibilités d’évolutions des déterminants et on a pu en expliciter et écrire des modalités contrastées
Par exemple le déterminant consommation peut avoir 4 modalités “ no viande, amateur de viande, éco citoyen, économe.
On se retrouve donc avec un assemblage de 6 déterminants chacun ayant une ou plusieurs modalités.
Assemblage logiques des Modalités des déterminants pour aboutir à des décors contrastés et trier parmi les 576 combinaisons
Les décors construits une seule modalité au changement climatique et en considérant que la demande structure l’offre : on est parti du déterminant consommation car c’est le consommateur qui au final oriente toute la filière. (les 4 modalités citées)
8 décors proposés au groupe de travail qui en a choisi 5.
Ils ont travaillés en séminaire pour en estimer les conséquences.
PAS DE SCENARIO CATASTROPHE!
Transition
Jacques AGABRIEL vient de présenter la méthode utilisée et qui permet de bien comprendre comment les scénarios se sont construits.
Si l’on résume, nous avons observé une série de facteurs déterminants, émis des hypothèses d’évolution de ces facteurs à horizon 2050, elles ont été combinées et enfin nous en avons sélectionnées 5. Ces 5 décors s’apparentent au squelette qui une fois mis en chair sont devenus 5 scénarios que je vais vous présenter.
Ils sont le fruit de la réflexion de groupes d’experts et ont été validés par des professionnels porteurs d’enjeux. L’ordre dans lequel ils apparaissent est fortuit.
Ils sont rédigés en une dizaine de pages reprenant :
Un cadrage général qui fixe l’environnement du scénario : les évolutions sociétales comprenant celles des modes de consommation
Positionnement des filières du MC
Evolution de l’appareil productif (cad les EA)
Evolution du paysage, environnement, économie locale (emploi)
! couleurs + nom raccourci pour mieux suivre.
Lecture des 5 scénarios
Facultatif :
Le déterminant « consommation de viande » a été au départ de l’élabortion des scénarios, les experts l’ayant choisi car ils ont considéré que les réponses apportées par les acteurs dépendraient principalement de ce facteur.
Les hypothèses prennent en compte les modes de consommation mais aussi la quantité (kgec/hab/an en FR/UE). Toutes à la baisse, ces hypothèses servent pour certains scénarios de déclencheurs.
Pour chaque scénario je vais à présent vous donner des éléments de contexte, ses objectifs, la place occupée par l’herbe, les moyens et enfin les conséquences.
Quelques chiffres marquants sont avancés. Ils viennent du modèle créé à cet effet. Tous les résultats seront présentés dans la partie suivante par mon collègue.
Nous mettrons également en avant des innovations qui sont jugées comme clés de la réussite de chacun des scénarios (ce qui ne signifie pas que cela soit les seules en présence).
Contexte/Obj/herbe
Hypothèse de consommation prise intitulée « NOVIANDE ».
Le déclencheur est l’évolution de la consommation et de la place de la viande rouge dans la société (concurrence d’autres sources : animales mais rapidement végétale ou champignons).
Il est important que les modes de production évoluent, même pour la catégorie de consommateur qui ne mangent plus de viande
Moyens/conséquences
Passage du maigre à la finition : Moins d’animaux sur moins de surfaces pour produire plus de viande à partir de races allaitantes
Contexte/Obj/herbe
Le déclencheur est l’absence de contrôle des marchés : les couts de productions composantes du prix final fixent la viabilité des filières.
Le consommateur au profil économe est flexible dans ses modes de conso (baisse tendancielle)
Moyens/conséquences
Pas de pilotage par un maillon en particulier
SC où la SAU Rum qui baisse le plus : développement d’autres ressources ou abandon
En résumé, un scénario assez négatif du point de vue production et activité territoriale
Contexte/Obj/herbe
Le déclencheur sont les attentes sociétales (avec un consommateur « écocitoyen » acteur.
Attentes renforcées par une réglementation favorisant les modes de production agroécologiques.
AGROECOLOGIE : synergies agriculture, élevage + les usagers du territoire
Moyens/conséquences
Herbe : légumineuses, cultures associées
Optimisation de la ressource végétale pour atteindre les autonomies alimentaires (protéique, UF)
Pilotage par le couple CONSO/PROD
Contexte/Obj/herbe
Les Régions jouent le rôle d’initiateur de la démarche de partenariat.
Le faible niveau de baisse de la conso (contrebalancée par l’effet population) favorise. Le consommateur est averti et recherche un niveau de qualité (« amateur de viande »)
Usage optimal de l’herbe : en terme de chargement(UGB/ha)/valeur alim de l’herbe (UF)
Moyens/conséquences
Engagement contractuel des acteurs de la filière pour assurer la transparence du bilan matière.
Contexte/Obj/herbe
L’instabilité grandissante s’installe en fond. Une prospective INRA-PLURIAGRI parue il y a 1 an vient étayer ces hypothèses.
Elle est provoquée par une hausse de la dépendance alimentaire (4070%) sous l’effet de la hausse de la population (+52%) et du changement climatique des pays du sud du bassin
Le déclencheur est la réaction politique de l’Europe
Concurrence limitée des gros producteurs qui iront vers d’autres marchés (Asie/Afrique)
Moyens/conséquences
Accords entre pôles mondiaux (imaginable dans d’autres régions du monde)
Production d’animaux recherchés par ces marchés = adaptation et flexibilité
Assurance prix: naisseurs et aussi engraisseurs
Transition :
Je viens de synthétiser les scénarios, leur logique propre et leurs conséquences pour les filières et le territoire. Je laisse maintenant la parole à Michel LHERM qui va vous présenter des diagrammes qui illustre leurs conséquences dans le but de faire apparaitre les contrastes.
Hypothèses : autres utilisation du territoire (foret, artificialisation,….)
Facteurs techniques (rendements laitiers, poids, croissance, …)
Modèle
Par rapport aux logiques et cohérences des SC établis avec les experts
Qqs résultats sur qqs indicateurs
Artificialisation rythme actuel ou diminué dans Sc 3
Forêt stable sauf SC1
Herbe toujours très présente: STH compostante principale des systèmes ruminants + part variable de PT
Autres SAU: plus de céréales pour alim humaine dans les SC1 et 2
Biomasse: SC2 pour énergie
Utilisation des surfaces contrastée.
Réallocation de surface des ruminants vers d’autres usages SC1/2 (cultures, biomasse)
Mais, les prairies restent majoritaires
VL en diminution, sauf Sc agroeco où on aurait des VL mixtes avec co-produit viande plus important
VA Utilisation des surfaces contrastée.
Lait « Qualité » (fromages) se maintient ; hausse Sc 3 et 4
Lait « standard » baisse fortement sauf Sc 3 où il est Bio
Viande BL se réduit sauf Sc 3 (races mixtes)
Viande BA hausse plus de finition Sc1, 4 ; et 5 avec vaches de réforme
Viande Ovin baisse très forte Sc2; sauf Sc3 complémentarité et Sc 5
Maigre kgvv se développe Sc5 et Sc2
Libéral -77%
AgroEco -16%
Beaucoup d’emploi Sc1 dans l’abattage (qui pourrait s’effectuer à la ferme), la transformation, contrôle qualité et surtout le commerce (marketing,…..)
+ et - par rapport à la situation actuelle qui n’est pas vraiment globalement mauvaise de ce point de vue
Le plus facile GES
énergie
Méthodo partagée:
Mais un champ des possibles qui reste conservateur sur des hypothèses macro-politiques. l’UE ou équivalent demeure, pas de crise majeure qui conduit à l’effondrement de l’économie conventionnelle, même dans scénario 3) ; ni crise sociétale forte : même dans le scénario 1 “no viande”, il y a encore de la viande consommée.
Pas de raison évidente d’aller plus loin que les ruptures (réelles) envisagées : ce cadrage est discutable, mais il correspond au champ des possibles des acteurs du Massif ;
Place de l’herbe au sein du massif : différente selon les scénario et plus ou moins sensible au changement climatique (ex 1 3 vs 2 5 ) Opérationnel Savoir gérer les risques et notamment les aléas majeurs qui risquent de se renouveler : adaptabilité des filières aptitude et efficience des animaux sur n’importe quel type d’herbe .
Conséquences négatives (selon les politiques publiques) »:
Scenario 1 : place de l’élevage reste plus enviable que dans le 2 et les emplois associés aussi. Le Sc3 privilégie la reprise des activités laitières dans le massif ce qui doit se faire en cohérence avec le niveau national mais aussi avec les adaptations du métier.
Les scénarios 4 et 5 correspondent à des visions portées par certains professionnels au nom de l’emploi et de l’AT, mais quand on les analyse, on s’aperçoit que ce n’est pas si évident.
Les politiques publiques sont déterminantes mais au-delà de ce déterminant subit Les stratégies d’adaptation existent en jouant sur les projets alternatifs mais toujours en investissant beaucoup. La vigilance s’impose pour bien intégrer toutes les caractéristiques spécifiques des différents bassins
La demande sociétale considère que modes de production et provenance importent
Inscrire les productions de viande dans des un équilibre d’offre complexe et construite à la fois en terme de quantité qualité et image de la production.
La gestion de la qualité est au centre de cette offre elle vient soutenir l’image des produits: c’est elle qu’il faut assurer en mobilisant mobiliser les acceptions très différentes du terme qualité
Pour construire cette qualité les stratégies de long terme nécessitent une organisation d’acteurs renforcée
Analyse Territoriale par bassin de ces stratégies est à faire pour les accompagner
Pour concevoir, développer et diffuser de nouvelles innovations
pour gagner en efficience et résilience à l’échelle des filières et territoire,
l’étude propose le développement d’un outil collectif associant recherche, développement et formation basé sur des démarches participatives.
Le modèle des «laboratoires vivants » permet de répondre à cette attente.