Intégration des TICE dans l'enseignement de la Physique-Chimie.pptx
Cours - introduction à la sémiotique peircienne
1. Alexandre Coutant Cours introduction à la sémiotique peircienne
coutant.alexandre@gmail.com
Cours introduction à la sémiotique peircienne
Le principe d’une approche ternaire
La phanéroscopie
Charles S. Peirce développe une approche phénoménologique fondée sur l’étude des
phanérons :
La phanéroscopie est la description du phanéron ; par phanéron, j’entends la
totalité collective de tout ce qui, de quelque manière et en quelque sens que ce
soit, est présent à l’esprit, sans considérer aucunement si cela correspond à
quelque chose de réel ou non (C.P. 1.284)
Il ajoute que :
(…) ce que nous devons faire, en étudiant la phénoménologie, est simplement
d’ouvrir nos yeux mentaux et de bien regarder le phénomène et de dire quelles
sont les caractéristiques qui n’y manquent jamais, que ce phénomène soit quelque
chose que l’expérience externe impose à notre considération, ou qu’il s’agisse du
plus fou des rêves, ou qu’il s’agisse de la conclusion la plus abstraite et la plus
générale de la science. (C.P. 5.41)
Pour rendre compte de ces phénomènes, Peirce fait appel à trois catégories nécessaires et
suffisantes :
Premier est la conception de l’être et de l’exister indépendamment de toute autre
chose.
Second est la conception de l’être relatif à quelque chose d’autre.
Troisième est la conception de la médiation par quoi un premier et un second sont
mis en relation (C.P. 6.32 ; Fr. : p. 204).
Il suit ainsi un principe logique hérité d’Aristote selon lequel toutes les catégories supérieures
à trois y sont malgré tout réductibles tandis que trois n’est pas réductible à deux [Everaert-
Desmedt, 1990, pp. 31-32]. Peirce réfute ainsi beaucoup de penseurs modernes (C.P. 5.79-
5.81) : Condillac privilégie la première catégorie, Helmholz la deuxième, Hegel la troisième,
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d’autres comme les nominalistes n’admettent que les deux premières, Berkeley la première et
la troisième, Descartes la deuxième et la troisième. Il reproche même à Kant de ne poser
qu’en principe les trois, confondant ensuite la première et la troisième.
Chaque catégorie a un statut ontologique propre : « Si les phénomènes de Priméité
« existent » en tant que possibles, si les phénomènes de la Tiercéité « existent » en tant
qu’exprimant par des lois une tendance réelle à la réalisation, ceux de la Secondéité
correspondent aux existants bruts, aux événements singuliers, au fait. » [Veron, 1987, p. 107].
Peirce l’exprime ainsi :
La Priméité est le mode d’être de ce qui est tel qu’il est, positivement et sans
référence à quoi que ce soit d’autre.
La Secondéité est le mode d’être de ce qui est tel qu’il est par rapport à un second,
mais sans considération d’un troisième quel qu’il soit.
La Tiercéité est le mode d’être de ce qui est tel qu’il est, en mettant en relation
réciproque un second et un troisième (C.P. 8.328 ; Fr. : p. 22)
Ce qui est premier est de l’ordre de la qualité, du sentiment, un possible. Ce qui est second est
de l’ordre de l’expérience, de l’existence, un fait. La Secondéité inclue de la Priméité : un fait
est l’incarnation d’un possible. Ce qui est troisième est de l’ordre de la règle, de la médiation,
une loi. La Tiercéité comprend les deux autres catégories : une loi ne se manifeste que dans
des faits qui l’appliquent, et ces faits eux-mêmes incarnent un possible [Everaert-Desmedt,
1990, pp. 33-36]. La Priméité et la Tiercéité sont donc de l’ordre du général, tandis que la
Secondéité est de l’ordre du particulier.
Nicole Everaert-Desmedt ajoute que ces trois catégories sont liées chez l’homme et qu’elles
supposent la Tiercéité car ce dernier vit dans le symbolisme : une pensée est nécessairement
dans des signes [Ibid., p. 104]. Ceci nous amène à définir ce qu’entend Peirce par le signe.
La semiosis
Le triangle sémiotique et ses composants
Le signe fait partie d’un processus appelé la semiosis. Celle-ci correspond à la production de
la signification. Elle « est un processus triadique, qui met en relation un signe ou
representamen (1er
), un objet (2e
) et un interprétant (3e
) » [Ibid., p. 26]. Cette relation est
symbolisée sous la forme d’un triangle :
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Figure 27 : le triangle sémiotique peircien
Celui-ci peut aussi être représenté sous la forme suivante, qui met mieux en valeur selon
Robert Marty la liaison intrinsèque des trois composants :
Figure 28 : la représentation de la triade selon Robert Marty1
Peirce définit ainsi cette relation :
Un representamen est le sujet d’une relation triadique avec un second appelé son
objet, pour un troisième appelé son interprétant, cette relation triadique étant telle
que le representamen détermine son interprétant à entretenir la même relation
triadique avec le même objet pour quelque interprétant (C.P. 1.541 ; Fr. : p. 117).
Le representamen ou signe est donc un élément en représentant un autre. Cet autre constitue
l’objet de ce signe. Le signe n’est qu’une potentialité, un premier, tant qu’il n’est pas
interprété. L’objet est pour sa part une entité physique ou mentale, un second. Il ne peut être
sans son premier : le representamen. Peirce peut ainsi être lié à Wittgenstein : le signe
représente, il ne peut faire connaître l’objet. Celui-ci doit déjà être connu de l’interprète pour
que le signe puisse fonctionner en tant que tel. De même, l’objet d’un signe n’est pas sa
signification. Celle-ci n’est rendue possible que par l’association des trois termes : signe, objet
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<http://robert.marty.perso.cegetel.net/semiotique/s040.htm>
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et interprétant. Ce dernier constitue la médiation qui relie le signe à son objet. Il est donc
troisième car il est une règle. Peirce insiste sur une possible mésinterprétation de ses
propositions : l’interprétant n’est pas l’interprète, il est le « moyen que celui-ci utilise pour
effectuer son interprétation » [Ibid., p. 40]. De même, il distingue un objet immédiat d’un
objet dynamique : un signe ne renvoie pas nécessairement à son objet sous tous rapports mais
uniquement en fonction d’une partie de cet objet, ce que Peirce nomme le fondement du signe.
L’objet immédiat constitue alors l’objet tel qu’il est dans la réalité tandis que l’objet
dynamique constitue l’objet tel que le signe le représente. Peirce prend l’exemple de la
couleur rouge : un certaine tonalité de rouge est une qualité (premier), un potentiel qui
s’actualise dans un objet du monde réel, un morceau de papier par exemple (second). Cet
objet peut alors être utilisé comme un échantillon (troisième) de couleur pour des pots de
peinture. Le morceau de papier constitue alors le signe ou representamen de la peinture, qui
devient son objet. L’interprétant représente la loi qui permet de relier la peinture au morceau
de papier rouge pour comprendre qu’il s’agit d’un échantillon. Cette médiation ne peut se
faire si l’individu n’a jamais entendu parler d’un pot de peinture ou d’un échantillon : il ne
pourra alors utiliser l’interprétant adéquat. Enfin, le morceau de papier rouge n’informe pas
sur toutes les caractéristiques du pot de peinture : sa texture, son volume, etc, mais seulement
sur la couleur, qui est le fondement du representamen (l’échantillon peut avoir n’importe
quelle forme, matière, etc, il informera toujours sur la couleur).
On constate que ce que la sémiologie saussurienne a nommé le référent n’est pas laissé de
côté. La définition de la semiosis par Peirce atteste que ce dernier avait prévu et évité l’erreur
du binarisme :
Il est important de comprendre ce que j’entends par semiosis. Toute action
dynamique, ou action de la force brutale, physique ou psychique, ou bien s’exerce
entre deux sujets (qu’ils réagissent également l’un sur l’autre, ou que l’un soit
agent et l’autre patient, entièrement ou partiellement) ou bien est en tout cas la
résultante de ces actions entre paires. Mais par « semiosis », j’entends, au
contraire, une action ou influence qui est ou implique la coopération de trois sujets
(subjects), tels qu’un signe, son objet et son interprétant, cette influence tri-
relative (tri-relative influence) n’étant en aucune façon réductible à des actions
entre paires. Σημειωσιζ en Grec de l’époque romaine (…) signifiait l’action de
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presque n’importe quel signe ; et ma définition confère à tout ce qui agit de cette
manière le titre de « signe » (C.P. 5.484)
Un fonctionnement processuel
Peirce ne limite pas le processus interprétatif à la réalisation d’un triangle sémiotique qui
déterminerait une signification stable : « Le sens d’un signe est le signe dans lequel il doit être
traduit » (C.P. 4.132). L’interprétant devient lui-même un signe renvoyant au même objet par
l’intermédiaire d’un nouvel interprétant. Ceci donne naissance à un processus illimité qui peut
être représenté de cette manière :
Figure 29 : représentation de la semiose infinie [Everaert-Desmedt, 1990, p. 45]
Joseph Chenu y voit l’une des caractéristiques les plus importantes de la pensée peircienne :
« De quoi résulte immédiatement l’une des idées les plus profondes de Peirce, que toute
pensée est inachevée, que toute pensée contient de l’implicite et du virtuel qui exigent de
nouvelles pensées » [Chenu, 1984, p. 92]. Jean Fisette en conclue que « la signification d'un
signal réside dans la totalité des effets de sens qu'il pourrait prendre dans l'avenir » [Fisette,
1997, p. 31].
Ces remarques ont une conséquence majeure que Jean-Pierre Esquenazi remarque bien :
L’idée d’une « semiosis » illimitée nous pousse à examiner, non seulement
comment se construit et se stabilise la signification, mais encore comment elle se
modifie. Particulièrement, le changement de contexte interprétatif, capable, non de
changer les signes, mais de transformer les relations entretenues par ces signes
avec d’autres, signifie l’entrée en lice d’un nouvel univers de discours (d’un
nouveau jeu de langage) ; il détermine donc une appréhension nouvelle des signes,
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qui relativise l’ancienne, en attendant d’être relativisée à son tour. [Esquenazi,
1997, p. 67]
Il oppose à une vision absolue et infaillible de la connaissance2
une vision imprécise, faillible,
indéterminée. En effet, non seulement tous nos sens sont des médiateurs : la vision, l’ouïe,
l’odorat, le toucher, le goût ne nous donnent pas un accès direct aux choses qui permettrait
aux nominalistes de penser qu’elles peuvent être parfaitement déterminées. Ils constituent des
médiateurs qui sélectionnent l’information. En outre, la signification ne s’apparente pas à un
phénomène fini, elle est un processus en permanente reconfiguration dont la stabilité relative
donnée par les habitudes ne protège pas de l’évolution.
Les différentes trichotomies
Chacun des trois éléments constitutifs du triangle sémiotique peircien se subdivise selon les
trois catégories de la phanéroscopie :
On distinguera donc de la Priméité, de la Secondéité et de la Tiercéité dans le
representamen, dans le mode de renvoi du representamen à l’objet, et dans la
façon dont l’interprétant opère la relation entre le representamen et l’objet.
[Everaert-Desmedt, 1993, p. 46]
Cette distinction donne lieu à trois trichotomies : celle du representamen, celle de l’objet, et
celle de l’interprétant. Un representamen peut être un possible (qualisigne), un existant
(sinsigne), ou une loi (légisigne). Il peut renvoyer à son objet selon la similarité (icône), la
contiguïté contextuelle (indice) ou une loi (symbole). Enfin, l’interprétant est la règle, mais
nous avons observé qu’en vertu de la semiose infinie il devient à son tour un signe qui peut
relever de l’une des trois catégories. Il constituera alors un rhème (Priméité), un dicisigne
(Secondéité) ou un argument (Tiercéité) [Ibid., pp. 48-91]. Ces trois trichotomies peuvent être
représentées sous la forme d’un tableau :
1
Signe en soi
Representamen
2
Signe-objet
3
Signe-interprétant
2
Une critique régulièrement adressée à la sémiologie que Stéphane Olivesi (2006) élargit à l’ensemble des
sciences de l’information et de la communication et plus encore aux applications professionnelles de ces
théories. Il rejoint les propos d’Yves Jeanneret Lors d’un séminaire à l’ENS Lyon le 16 octobre 2006 sur le
thème « dépasser l’alternative entre sémiotique et anthropologie ». Il soutient que la discipline a tenté d’évacuer
l’incertitude du sens dès ses origines. Des conséquences sont visibles dans les applications professionnelles des
sciences de l’information et de la communication : le consulting a pris la forme de déclarations de certitudes.
Cette démarche est particulièrement évidente dans l’utilisation de la sémiotique et il regrette qu’on en oublie
qu’elle n’est pas juste cette forme dénaturée.
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Priméité
Possibilité
Qualisigne Icône Rhème
2
Secondéité
Réel
Sinsigne Indice Dicisigne
3
Tiercéité
Nécessité
Légisigne Symbole Argument
Figure 30 : position des catégories dans le processus interprétatif [Ibid., p. 92]
Selon le principe voulant que la secondéité contienne de la priméité et que la Tiercéité
contienne les deux catégories inférieures, nous pouvons obtenir une classe de signes élargie
que Nicole Everaert-Desmedt récapitule et exemplifie [Ibid., p. 94]. Les numéros représentent
les catégories de la phanéroscopie dont relèvent chaque élément du triangle sémiotique :
• 1.1.1. Le qualisigne iconique rhématique (ex : un sentiment vague de peine)
• 2.2.1. Le sinsigne iconique rhématique (ex : une maquette)
• 2.2.1. Le sinsigne indiciel rhématique (ex : un cri spontané)
• 2.2.2. Le sinsigne indiciel dicent (ex : une girouette)
• 3.1.1. Le légisigne iconique rhématique (ex : une onomatopée)
• 3.2.1. Le légisigne indiciel rhématique (ex : un embrayeur « je »)
• 3.2.2. Le légisigne indiciel dicent (ex : un feu rouge en contexte)
• 3.3.1. Le légisigne symbolique rhématique (ex : un nom commun « pomme »)
• 3.3.2. : Le légisigne symbolique dicent (ex : une proposition « il fait froid ici »)
• 3.3.3. Le légisigne symbolique argumental qui se scinde en trois processus : l’abduction
(ex : « il fait froid ici » interprété comme une demande de fermer la fenêtre) ; l’induction
(ex : « il n’y a pas de fumée sans feu ») ; et la déduction (ex : le feu rouge en général dans
le code de la route)
La clôture sémiotique
Claudine Tiercelin ajoute qu’il n’existe que des purs symboles. Les icônes et indice sont pour
leur part toujours liés à de la Tiercéité. Leur sens ne se précise que par l’effet de la semiose,
qui est troisième. Nous avons effectivement insisté sur le fait que l’être humain vit dans le
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symbolique : le réel n’a pas de sens, ce dernier n’existe qu’à l’intérieur de la semiosis. Ce
constat interdit toute relation duale, toute relation non médiate entre un signe et ce qu’il
signifie. La Tiercéité remplace en outre l’idée ontologique de représentabilité, ajoute
Tiercelin. Cette dernière est remplacée avantageusement par l’idée de Tiercéité qui dépasse la
pensée humaine. Peirce montre en effet avec l’exemple du tournesol suivant le soleil qu’une
structure d’intelligibilité y est décelable de la même manière. On se départit ici totalement du
modèle sémiologique saussurien, fondé sur la langue comme modèle et donc propre à
l’humain, car la catégorie ontologique de la Tiercéité est apte à rendre compte de la semiose
dans son sens le plus large [Tiercelin, 1993, pp. 62-64].
La liaison entre les catégories démontre à quel point la pensée de Peirce est analytique (i.e.
permet de comprendre l’interprétation en contexte) et non taxinomique (i.e. propose une liste
de correspondances applicable universellement). Ce qui permet à Jean-Pierre Esquenazi de
préciser l’analyse de l’image en opposant à ce terme flou et polysémique la trichotomie de
l’indice, de l’icône et du symbole. Il propose alors de forger le concept de symbole iconique
en s’attachant à deux notions : la qualité et la ressemblance. « La qualité est celle que possède
le signe et son objet, la ressemblance est la façon d’interpréter le signe comme le signe de cet
objet en fonction de cette qualité » [Esquenazi, 1997, p. 64]. Ce fonctionnement qualifie
l’icône. L’auteur évoque une possible contradiction à l’immédiateté de l’icône qui passe par le
degré d’interprétabilité. En effet, un symbole, bien que passant par une loi, permet une
interprétation beaucoup plus immédiate que l’icône. Esquenazi cite en exemple la possibilité
de donner un sens, bien que non garanti de validité, à une expression entendue à l’intérieur
d’une conversation sans avoir entendu le reste alors qu’une photographie ne nous donnera pas
de possibilités d’interprétation sans référence au contexte dans lequel nous la percevons. Il
faut donc voir selon lui dans l’icône plutôt une propension à retranscrire un système
symbolique de manière immédiate, quand elle est associée à un indice clair3
. C’est pourquoi il
propose le terme de symbole iconique. Nous pouvons ajouter que ce symbole iconique est
contextualisé pour insister sur le fait qu’Esquenazi a bien retenu les trois catégories de Peirce.
Il s’accorde de la sorte avec la critique de Dominique Château (1997) des réductions du
3
C’est ce que soutient aussi Jean Fisette en remarquant que le signe linguistique est plus conventionnel que le
signe visuel, mais que le monde multilingue offert par la mondialisation a forcé à effectuer un gros travail de
construction d'icônes « conventionnalisées » [Fisette, 1997, pp. 37-38]. Ces nouvelles conventions sont
effectivement retrouvées dans les travaux portant sur les campagnes de communication internationales (Coutant,
2004).
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système complexe de Peirce qui distinguent de purs icônes, indices, ou symboles tandis que
les signes sont toujours un assemblage des trois :
Parler d'images ou d'icône dans la traduction saussurienne amène à penser
l'universalité de ce mode de compréhension et occulte que pour Peirce il y a
nécessairement une part de symbolique, c'est cette part qui clôt la semiose en
donnant la valeur définitive au signe avant que celui-ci ne soit réinvesti dans une
autre. [Chateau, 1997, p. 18]
Cette part irréductible de symbolique fait que la sémiotique ne suffit pas en elle-même pour
répondre à la question de l'interprétation. Il faudra aller chercher comment chacun où chaque
groupe culturel utilise un niveau symbolique spécifique. Chaque classe de signe désigne
moins un type de signe qu'un « mode de fonctionnement » [Ibid., p. 57] : « la sémiotique
peircienne est le résultat provisoirement fixé en système d'une dynamique de la pensée qui
reproduit sur le plan théorique la dynamique de son objet » [Ibid., p. 45]. Peirce prend des
exemples pour illustrer, et non pour fixer une détermination : on doit toujours garder à l'esprit
que le sens définitif du signe suppose qu'il soit envisagé sous tous ses aspects, dans toutes ses
relations avec d'autres objets, ce qui est impossible. Cette remarque sous-entend l’intérêt que
peut revêtir une analyse sociologique : elle permet de déterminer quels angles sont retenus
parmi des communautés d’interprétation. Selon Veron, c’est ce qu’avait exclu l’approche
binaire : avec Saussure, la question de la construction d’un « réel », des systèmes de
représentations, de l’interprétation, a été occultée [Veron, 1987, p. 100]. Nous allons à présent
démontrer en quoi cette approche peircienne encourage une analyse sociologique de la
signification.
Une ouverture au social
En ouvrant la théorie du signe sur le contexte, Peirce a permis d’envisager des liens avec une
théorie du social.
En effet, une notion essentielle du modèle construit par Peirce est celle d’habitude. Nous
avons déjà souligné que le signe ne peut faire connaître l’objet, nous devons tout d’abord
connaître celui-ci, en avoir fait l’expérience. Le signe ne renvoie pas non plus à l’intégralité
de l’objet mais à l’un de ses aspects. Un même objet immédiat peut donc donner lieu à
différents objets dynamiques. Les interprétants sont quant à eux limités par les habitudes, ce
que Peirce appelle l’interprétant logique final. Cette précision valide la place essentielle du
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contexte dans l’interprétation : nous nous habituons à attribuer une signification particulière à
un signe selon des contetxes sociaux. Gérard Deledalle prend l’exemple du terme « racine »,
qui renverra à un grand auteur français pour l’enseignant de lettres mais plutôt à une formule
mathématique pour un enseignant de mathématiques, à une partie du corps humain pour un
dentiste et à une partie d’un végétal pour un jardinier [Everaert-Desmedt, 1990, p. 42]. Les
interprétants sont appliqués selon des habitudes que nous forgeons au fur et à mesure de nos
socialisations. Ce qui explique la possibilité d’interpréter un message autrement que comme
l’avait prévu son auteur. Jean-Pierre Esquenazi est extrêmement clair à ce sujet :
Aucune règle d’interprétation, aucun interprétant immédiat ne détermine
exactement l’interprétation effective des signes. Les images du journal télévisé ont
beau être (télé)guidées par le présentateur, rien n’assure que dans les salons, on se
laisse conduire si facilement. Wittgenstein écrit à ce propos : « La grammaire...
décrit uniquement, mais n’explique en aucune manière, l’usage des signes. » Ce
qu’il y a donc à expliquer, ce sont les interprétations qui ont cours dans telle ou
telle société de tel ensemble de signes. [Esquenazi, 1997, p. 67]
La pression sociale va déterminer les chances pour un interprétant d’être utilisé. Esquenazi
évoque ainsi l’interprétation auctoriale des films, si socialement favorisée dans les milieux
intellectuels français qu’elle en aboutit à ce que l’on puisse nier aux interprètes le droit d’être
un public s’ils ne passent pas par celle-ci [Esquenazi, 2003, p. 11]. Une idée de la
détermination sociale des interprétants que sous-entend aussi Serge Proulx en faisant appel à
de Certeau [Proulx, 1994, p. 182] :
Propp suppose que ce qui est essentiel dans le récit est sa structure. Or la structure
n’est pas du tout essentielle, elle est un cadre qui rend possible des opérations
mais qui n’est pas du tout les opérations. En effet l’opération consiste à changer
tel ou tel détail en raison de la conjoncture, en raison du public, en raison du
moment, en raison de la tactique etc., pour faire un coup avec le récit. (de Certeau,
1983 : 95)
Claudine Tiercelin explique le rôle fondamental de « l’ensemble des habitudes ». Elles
permettent d’attribuer à l’objet un rôle causal, lui rendant possible l’exercice d’une secondéité
et l’entrée dans le processus de signification. Peirce constate une relation causale entre l’objet
et le signe mais aussi entre le signe et l’objet : « l’objet est introduit à l’existence par le
signe ». L’expérience collatérale transforme l’objet en signe pour qu’il puisse fonctionner
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dynamiquement dans la relation-signe [Tiercelin, 1993, pp. 69-70]. L’idée selon laquelle « la
précision absolue est impossible » (C.P. 5.506), entendue aussi chez les sémioticiens
saussuriens, aboutit alors à une conclusion différente. Là où les seconds proposent de saturer
l’image de sens, Peirce, réfutant l’immanence, donne comme solution à ce vague le fait que
l’on comprenne régulièrement les phénomènes auxquels nous sommes confrontés, malgré
cette imprécision. Il lie ce fait à la maîtrise d’un ensemble d’interprétants grâce à une
familiarisation avec ces dernier [Ibid., p. 82]. La solution n’est donc pas sémiotique (le vague
demeure irréductible) mais sociale (des habitudes d’interprétation sont développées par des
groupes sociaux).
On rejoint les propositions critiques de Pierre Bourdieu vis-à-vis de l’analyse de discours :
une science des discours ne peut se faire qu’en référence à des groupes sociaux qui les
utilisent : « Ce n’est que par exception – c'est-à-dire dans les situations abstraites et
artificielles de l’expérimentation – que les échanges symboliques se réduisent à des rapports
de pure communication et que le contenu informatif du message épuise le contenu de la
communication » [Bourdieu, 2001, p. 105].
Bourdieu et Veron se rejoignent ainsi sur la critique d’une certaine forme d’analyse de
discours qui ne serait pas sociale. Les effets des discours ne peuvent être déduits uniquement
de son contenu :
Un énoncé performatif est voué à l’échec toutes les fois qu’il n’est pas prononcé
par une personne ayant le pouvoir de le prononcer, ou, plus généralement, toutes
les fois que les « personnes ou circonstances particulières » ne sont pas « celles
qui conviennent pour qu’on puisse invoquer la procédure en question », bref
toutes les fois que le locuteur n’a pas autorité pour émettre les mots qu’il énonce.
[Ibid., p. 109]
Ce que Veron confirme en déclarant que le pouvoir est « le système de rapports d’un discours
à ses effets » [Veron, 1987, p. 131]. Il ajoute à ce constat une critique de la focalisation sur la
technologie :
Considérer les technologies de production de discours comme des « extensions de
l’homme » à la façon de Mc Luhan, c’est faire l’économie de l’analyse du
décalage entre la production et la reconnaissance et projeter, d’une manière
mécanique, les innovations des dispositifs de production sur le sujet récepteur :
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dans le domaine des discours sociaux, l’utopie technocratique consiste toujours à
provoquer une sorte de télescopage imaginaire entre la production et la
reconnaissance, en projetant la première sur la seconde. [Ibid., pp. 146-147]
Ceci rejoint une régulière confusion entre intention et résultat et que Veron déplore, car elle
laisse dans l’ombre l’analyse des effets [Ibid., pp. 168-169].
L’intérêt de Peirce est d’encourager à porter de l’intérêt à la fois aux discours prononcés mais
aussi aux contextes dans lesquels ils le sont. Bernard Lahire (2004) soutient alors qu’il est
nécessaire d’analyser qui parle, mais aussi ce qu’il dit et à qui. C’est ainsi qu’une réelle
compréhension des effets des discours pourra être développée.
Une condition de l’action
Conséquence de cette ouverture au social, l’approche peircienne encourage effectivement à
évaluer aussi l’effet de la semiose. Pour Everaert-Desmedt, « Il n’y a pas de sémiotique (de
production de signification) en dehors de la pragmatique, c'est-à-dire d’une action dans un
contexte » [Everaert-Desmedt, 1990, p. 29]. Ainsi, Peirce soutient que « La signification d’un
concept est la somme de ses effets possibles sur la conduite » [C.P. 5.9]. Ou encore, « Toute
la fonction de la pensée est de produire des habitudes d’action » [C.P. 5.400]. Nous
aboutissons à la maxime pragmatique de Peirce : « Considérer quels sont les effets pratiques
que nous pensons pouvoir être produits par l’objet de notre conception. La conception de tous
ces effets est la conception complète de l’objet ». Cette approche acquiert une résonance
particulière au regard de la difficulté constatée chez les professionnels de la communication à
évaluer les effets de leurs productions. Elle constitue une piste susceptible d’apporter plus de
réponses qu’une théorie se focalisant sur un objet produit ou sur la mémorisation de ceux-ci.
La signification d’un signe, dit Peirce, est ce qu’il fait, comment il agit sur
l’interprète, quel effet il produit. Décrire la signification d’un signe c’est décrire le
processus cognitif par lequel le signe est interprété et provoque un type d’action.
[…] La démarche interprétative conduit l’interprète de la perception à l’action,
par le biais de la pensée. [Ibid., p. 29]
Dans ces conditions, l’analyse focalisera sur ce que les praticiens recherchent tant. L’objet
cesse d’avoir la priorité sur les effets qu’il produit. Ainsi, Gérard Deledalle traduit une
proposition de Peirce laissant bien apparaître le rôle prioritaire de l’interprétation :
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13. Alexandre Coutant Cours introduction à la sémiotique peircienne
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Si un mot, une proposition, une phrase conduit à agir de deux manières
différentes, le mot, la proposition, la phrase n’a pas une, mais deux significations ;
Si deux mots, deux propositions, deux phrases ne donnent jamais lieu qu’à un seul
type d’action, ils n’ont pas deux signification mais une seule. [Peirce, 1978, pp.
148-149]
Le rôle de la pensée est, selon Peirce, de produire des croyances. Les croyances se distinguent
entre elles par les modes d’action différents qu’elles vont produire : si elles produisent les
mêmes modes d’action, elles sont identiques. Cependant, le pragmatisme de Peirce demeure
une tentative de clarification intellectuelle. Peirce n’entend pas appliquer son pragmatisme sur
des images, des actions, des sensations, des expériences en général, dans leur aspect
sensationnel, mais bien sur des habitudes et dispositions, « sur la manière dont nous devrions
réagir » [Tiercelin, 1993, p. 32]. Il applique son pragmatisme à l’action et à la pratique
« conçues ». Nous pouvons alors rapprocher la pensée de Peirce de celle de la sociologie de
Goffman. Les habitudes, les conduites peirciennes renvoient à l’idée de cadre de référence de
Goffman (1990) qui peuvent effectivement être compris comme des outils permettant
d’attribuer un sens aux phénomènes auxquels nous sommes confrontés et d’en découler des
conduites. Goffman complète bien la conception peircienne en montrant comment ces
habitudes se trouvent confrontées à d’autres dans des interactions (1974), créant ainsi des
normes, que nous pouvons définir comme des habitudes partagées. C’est dans cette optique
que nous pouvons lire Jean-Claude Kaufmann lorsqu’il soutient que la société dans son
ensemble est une énorme machine à fabriquer les repères du juste, du vrai, du bon, du bien, de
la norme. Il se sert des travaux de Marcel Gauchet pour ajouter que cette démarche ne cherche
pas à augmenter la connaissance pure mais à définir l'évidence des valeurs communes
[Kaufmann, 2004].
Claudine Tiercelin insiste sur le fait que c’est le signe en acte qui est important pour Peirce. Il
ne s’agit pas d’une théorie de la représentation mais de la traduction de signes en autres signes
[Tiercelin, 1993, p. 60]. Cette ultime remarque nous rappelle la dimension fondamentalement
processuelle de la philosophie peircienne.
Conclusion
La pragmatique peircienne contredit à la fois l’approche par l’intuition et la foi dans
l’immanence du sens. Elle encourage non seulement au développement d’une sociologie de la
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14. Alexandre Coutant Cours introduction à la sémiotique peircienne
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signification mais elle invalide aussi « l’évidence privée ». Ainsi des quatre principes
anticartésiens développés par Peirce :
1. « … Nous n’avons aucun pouvoir d’introspection, mais toute notre
connaissance du monde intérieur est dérivée par un raisonnement hypothétique de
notre connaissance des faits extérieurs. »
2. « Nous n’avons aucun pouvoir d’intuition, mais toute notre connaissance est
logiquement déterminée par des connaissances antérieures. »
3. « Nous n’avons pas le pouvoir de penser sans signes. »
4. « Nous n’avons pas de conception de l’absolument inconnaissable » [C.P.
5.265].4
La démonstration de Peirce, dans le même extrait, de la validité de ces quatre « incapacités »,
a pour conséquence d’opposer « à l’apparente simplicité de l’évidence privée, la force d’un
raisonnement pluriel et public » [Tiercelin, 1993, p. 15]. Une force que saura voir et utiliser
Eliseo Veron pour mettre au point une méthode d’analyse sémiotique fondée sur le contrat de
communication (Veron, 1983, 1985). Elle se fonde sur la nécessité de s’appuyer sur de vastes
corpus offrant la possibilité de comparer, et par là de valider statistiquement les observations
que nous établissons. On retrouve une proximité avec un principe fondamental de l’approche
sociologique. François de Singly insiste fortement sur ce point dans la partie théorique
générale autour de la sociologie qui ouvre son ouvrage sur la méthodologie du questionnaire
[De Singly, 2001].
Nous pouvons laisser Nicole Everaert-Desmedt résumer cette philosophie :
Peirce pose au centre de sa sémiotique, sur un même pied, les termes
correspondant au signifiant, au signifié, et au référent. Ces trois composantes se
projettent sur la situation d’énonciation. Nous verrons que la dimension
pragmatique est inséparable du processus sémiotique. Il n’y a aucune coupure
méthodologique chez Peirce, l’ensemble des composantes doivent nécessairement
4
Lahire soutient la même idée en citant pour sa part Jacques Bouveresse : « la conception « cartésienne » (au
sens chomskyen du mot) donne aisément l'impression que nous pensons d'une certaine manière en dehors du
langage et que nous utilisons le langage comme une sorte de code plus ou moins arbitraire pour extérioriser ce
que nous pensons. C'est oublier que le langage dans lequel nous communiquons est également le langage dans
lequel nous pensons, que nous pensons dans une certaine mesure en mot, et souvent dans les mêmes mots dont
nous nous servons pour communiquer nos pensées » [Lahire, 2001, p. 202]. Nous pouvons évoquer Mikhaïl
Bakhtine pour qui « la conscience est une fiction » hors d’une construction dans un matériau langagier
[Bakhtine, 1977, p. 129].
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15. Alexandre Coutant Cours introduction à la sémiotique peircienne
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être posées en même temps, et elles ont toutes la même importance. Saussure avait
abandonné le référent en l’écartant de la tâche du linguiste, et il avait renvoyé les
aspects énonciatifs à la « parole » […] Rien de tel chez Peirce : la sémiotique sera
globale ou elle ne sera pas ! [Everaert-Desmedt, 1990, p. 24].
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16. Alexandre Coutant Cours introduction à la sémiotique peircienne
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