SlideShare uma empresa Scribd logo
1 de 44
Baixar para ler offline
APNÉE SPORTIVE
NIVEAU 1
© www.apneeaventure.com P a g e | 2
Table des matières
0) Avant-propos.................................................................................................... 4
1) Introduction ..................................................................................................... 5
1.1) Disciplines............................................................................................... 5
1.2) Sport extrême et attitude sécuritaire..................................................... 5
1.3) Compensation......................................................................................... 6
2) Matériel de base .............................................................................................. 8
2.1) Masque................................................................................................... 8
2.2) Palmes..................................................................................................... 9
2.3) Lunettes et tuba ................................................................................... 10
3) Propulsion ...................................................................................................... 11
3.1) Position et techniques de nage ............................................................ 11
3.2) Immersion « canard »........................................................................... 12
3.3) Palmer en apnée................................................................................... 12
4) Lois physiques ................................................................................................ 14
4.1) Pressions............................................................................................... 14
4.2) Flottabilité (Archimède) ....................................................................... 16
4.3) Variation des volumes d’air (Boyle/Mariotte)...................................... 17
4.4) Pression partielle (Dalton).................................................................... 19
4.5) Diffusion des gaz (Henry)...................................................................... 20
5) Anatomie et physiologie ................................................................................ 21
5.1) Des voies aériennes supérieures jusqu’aux poumons ......................... 21
5.2) Système cardio-respiratoire ................................................................. 24
5.3) Les réserves d’oxygène......................................................................... 26
5.4) L’évolution des gaz au cours de l’apnée............................................... 26
5.5) La ventilation ........................................................................................ 27
6) Dangers et préventions.................................................................................. 30
6.1) Syncope................................................................................................. 30
6.2) Barotraumatismes................................................................................ 30
6.3) Autres dangers et préventions............................................................. 31
6.4) Les dix commandements...................................................................... 35
7) Sécurité .......................................................................................................... 36
© www.apneeaventure.com P a g e | 3
7.1) Signes et symptômes............................................................................ 36
7.2) Protocoles de surveillance.................................................................... 37
7.3) Sauvetage ............................................................................................. 39
8) Notions d’entraînement................................................................................. 41
8.1) Travail en hypercapnie ......................................................................... 41
8.2) Travail en hypoxie................................................................................. 41
9) Conclusion...................................................................................................... 42
© www.apneeaventure.com P a g e | 4
0) Avant-propos
L’apnée au Québec est associée aux noms d’Yves Charland et Johan Valentin.
Dans la province, ils ont développés différentes structures pour l’initiation et la pratique
de l’apnée sportive. En 2000, ils créent le Club d’Apnée
Sportive de Montréal (CASM). À travers ce club, ils donnent
plusieurs formations dont l’initiation à l’apnée en piscine et en
profondeur. Ce club a aussi pour objectif de rassembler une
jeune communauté d’apnéistes à travers divers sorties et
activités de plongée. En 2006, afin de faire évoluer le volet
formation, Yves et Johan créent une deuxième structure :
l’école Apnée Aventure, le développement du volet récréatif
étant laissé au CASM.
De par son statut d’école, Apnée Aventure facilite la dispense de cours au sein du
Centre d’éducation physique et des sports de l’Université de Montréal (CEPSUM). Son
objectif premier est de donner les outils essentiels à une pratique sécuritaire de l’apnée
sportive et, par conséquent, de contribuer efficacement au développement de l’apnée
au Québec. Ainsi, l’école élabore et améliore régulièrement ses standards de formation
en collaboration avec la Confédération mondiale des activités subaquatiques du Québec
(CMAS Québec). Cette dernière, reconnue à travers le monde
pour son sérieux dans les domaines de la formation et de la
sécurité, délivre actuellement pour Apnée Aventure les brevets
apnéistes allant du niveau 1 à celui de moniteur.
Le cours niveau 1, consacré à l’initiation de l’apnée
sportive, ne s’adresse pas uniquement aux futures apnéistes
sportifs. Il touche un éventail plus large de personnes. Le cours
que nous délivrons est, en outre, adapté à la pratique du « snorkeling », de la chasse
sous-marine, de la plongée autonome ou de toute autre activité nécessitant une aisance
subaquatique, un contrôle du stress et/ou une bonne gestion de son air.
Le cours se déroule sur quinze heures, incluant une partie théorique (1/3 temps)
et une partie pratique (2/3 temps). Le contenu se scinde en quatre thèmes principaux :
 l’apnée sportive, le matériel, les disciplines et les structures sportives,
 les connaissances théoriques sur l’anatomie, la physiologie et les phénomènes
physiques,
 les techniques et habiletés de l’apnée sportive,
 et finalement, les dangers et la sécurité.
Finalement, ce guide dédié au niveau 1 regroupe de nombreux textes,
illustrations et tableaux afin de soulager de la prise de note et améliorer la visualisation
de certains concepts. Ce guide n’est cependant pas complet. Par conséquent, nous
invitons l’élève à poser toutes les questions qu’il jugera opportunes.
Bonne session à tous!
© www.apneeaventure.com P a g e | 5
1) Introduction
La plongée en apnée n'est pas récente. Elle a longtemps été une activité de
survivance et d'approvisionnement pour de nombreuses civilisations. Généralement
utile à la pêche ou la cueillette de coquillages elle fût aussi et pendant longtemps le seul
moyen de récupérer divers objets engloutis par les eaux. Petit à petit, des technologies
plus modernes ont relégué cette pratique à l'histoire, mais pas tout-à-fait. De nos jours il
subsiste quelques groupes de pêcheurs/cueilleurs, disséminés sur la planète, qui
plongent encore en apnée. Mais avant tout, deux nouvelles activités sont apparues et
ont placé l'apnée sous un tout nouvel éclairage : la chasse sous-marine dite récréative
et, qui nous concerne plus particulièrement, l'apnée sportive.
1.1) Disciplines
L'apnée sportive est un sport relativement récent, les premiers records
remontant aux années 1950 avec Bucher, Falco ou Novello. De nos jours, il est toujours
en phase de développement, tant au niveau du regroupement de ses adeptes qu'au
niveau de ses structures sportives. Mais les disciplines qui le représentent sont assez
bien définies.
L'apnée statique (STA) qui consiste à
retenir son souffle le plus longtemps possible avec
les voies respiratoires immergées.
L'apnée dynamique avec palme(s) (DYN),
ou sans palme (DNF), qui consiste à s'immerger et à
parcourir la plus grande distance horizontalement.
L'apnée en profondeur qui consiste à
s’immerger et à parcourir la plus grande distance
verticalement sous la surface de l’eau. On trouve
plusieurs sous-disciplines comme le poids constant
avec ou sans palme (CWT/CNF), le poids variable,
l’immersion libre (FIM) ou encore le no limit. Cette
dernière est notamment célèbre en raison du film
de Luc Besson (Le grand bleu). Elle consiste à
descendre à l’aide d’une gueuse et à remonter à
l'aide, généralement, d'un ballon gonflé d'air.
1.2) Sport extrême et attitude sécuritaire
L'apnée sportive est classée parmi les sports dits « extrêmes ». Elle doit cette
étiquette aux risques de syncope (perte de conscience causée par une trop faible
oxygénation du cerveau) et éventuellement de noyade encourus par le pratiquant.
Fig. 1 : Immersion libre
© www.apneeaventure.com P a g e | 6
Effectivement, loin d’être un poisson, l’homme ne peut maintenir son souffle
sous l'eau qu'avec l'objectif raisonnable de refaire surface. Lors d’apnées prolongées, en
compétition ou à l’affût d’un poisson, on hypothèque grandement ses réserves
d’oxygène. Le risque de syncope devient alors élevé et, malgré certains symptômes
annonciateurs, on n’a pas toujours le temps de refaire surface. La syncope arrive vite!
Occasionnellement des décès surviennent en mer ou dans des bassins privés.
Après analyse des accidents, on cible toujours au moins une des trois causes suivantes :
le fait de pratiquer seul, l’inexpérience ou l’excès de confiance. Des trois, la première est
sans doute la pire de toutes. Dans tous les cas, on constate une mauvaise sécurité ou
pas de sécurité du tout.
1.3) Compensation
En fonction de la profondeur de plongée, la pression exercée par l’eau varie.
Dans le corps il existe plusieurs cavités (bouche, fosse nasale, oreille moyenne…) qui
sont remplies d’air (Fig. 9-11). En tout temps, les pressions qui règnent à l’extérieur et à
l’intérieur de ces cavités doivent être les même. Si ce n’est pas le cas, à cause de la
pression, une force s’exerce sur les parois des cavités et provoque alors une douleur
intense. La plupart des cavités s’équilibrent automatiquement. Cependant, l’oreille
moyenne, derrière les tympans, fait exception. Dans ce cas, l’équilibrage (dans notre
jargon la compensation) s’effectue par la trompe d’Eustache, un petit conduit connecté
à la gorge et qui a tendance à se contracter sous l’effet de la pression.
Plusieurs techniques de compensation de l’oreille existent. Dans ce cours nous
verrons les deux plus courantes, c’est-à-dire la manœuvre de Valsalva et la manœuvre
de Frenzel ou du « piston » (voir les capsules « applications » ci-dessous).
La compensation n’est pas toujours facile à réaliser. Mal faite, elle peut être la
cause de barotraumatismes. L’apprentissage auprès d’une personne expérimentée est
plus que conseillé. Lorsqu’on débute, le stress est souvent un facteur d’échec. Pas de
panique! L’art de compenser vient petit à petit avec les séances d’entraînement.
Surtout, ne jamais forcer, les tympans sont précieux!
À retenir :
1ere Règle de l’apnée
Ne jamais pratiquer l’apnée sans la présence d’un autre apnéiste!
© www.apneeaventure.com P a g e | 7
À retenir :
 Ne jamais forcer la compensation!
Et , ne jamais compenser pendant la remontée!
Application :
Manœuvre de Frenzel
 Pincer le nez, fermer la bouche et bloquer la gorge à la hauteur des cordes
vocales.
 En utilisant les muscles du cou, exercer une pression vers l’arrière de la gorge. Le
« pop » caractéristique se fait entendre!
Application :
Manœuvre de Valsalva
 Pincer le nez, fermer la bouche et garder la gorge ouverte.
 En contractant légèrement les abdominaux, créer une surpression dans les
poumons, la bouche et les trompes d’Eustache. Un « pop » se fait entendre dans
chaque oreille. Attention! Ne jamais forcer, il y a un risque d’endommager les
oreilles!
© www.apneeaventure.com P a g e | 8
2) Matériel de base
Un cours d'initiation à l’apnée se déroule soit en piscine soit en eaux libres où
les conditions de visibilité et de température sont bonnes. La profondeur de plongée y
est aussi limitée. Dans ce cas, le matériel de base se résume à un « bon » masque et une
« bonne » paire de palme.
2.1) Masque
Pour la pratique de l’apnée, les caractéristiques essentielles qu’on recherche
dans un masque sont les suivantes :
 Englobe le nez
 essentiel pour l’équilibrage du masque en tout temps.
 Possède un petit volume
 ceci facilite la compensation en profondeur.
 Étanche
 Souple
 Confortable.
On préfère aussi les masques ayant des verres non fumés pour une meilleure
sécurité. Un apnéiste en état de panique se remarque à ses yeux exorbités. Il est aussi
préférable de choisir un masque à jupe noire. Il résiste mieux aux attaques de
l’environnement (soleil, chlore en piscine). Il est aussi bon de savoir que pour certains
masques on peut y adapter des verres correcteurs.
Fig. 2 : Masques « petit volume ».
© www.apneeaventure.com P a g e | 9
2.2) Palmes
 Chaussantes
 transfert de puissance optimal.
 Confortables
 séances ou sorties de plusieurs heures.
 Taille et dureté de la voilure
 adaptées à la masse de l’apnéiste, à sa musculature et au type de plongée
(dynamique, profondeur…)
 Matériel
 thermo-plastique, fibre de verre ou fibre de carbone, coût, résistance.
Fig. 3 : Palmes chaussantes et à grande voilure.
À propos :
Avec l’aide des meilleurs apnéistes, les fabricants ont su adapter les nouveaux
matériaux (néoprène, fibre de verre, fibre de carbone) à un équipement spécialisé
afin de le rendre plus performant. Les équipements d’apnée sont encore
actuellement le fruit de belles innovations, souvent personnelles.
Conseil :
Pour débuter, une
bonne palme doit être
ni trop grande ni trop
rigide! Elle doit faciliter
le passage d’un
battement de surface
efficace à un
battement
subaquatique.
© www.apneeaventure.com P a g e | 10
2.3) Lunettes et tuba
Fig. 4 : Lunettes de natation et tuba.
Les lunettes sont très utiles pour un entraînement en surface ou à faible
profondeur (1,5 m). Avec un pince-nez, elles sont idéales pour pratiquer l’apnée
dynamique. Elles sont moins encombrantes et plus hydrodynamiques. Attention
cependant, elles ne sont pas du tout adaptées pour faire de la plongée profonde.
Comme il est impossible d’équilibrer les volumes d’air, on ne peut éviter le plaquage des
lunettes sur le visage, ce qui conduit inévitablement à un barotraumatisme.
Le tuba n’est pas très adapté à l’apnée sportive. En effet, dans la plupart des
cas il nuit à la ventilation lors de la préparation ou lors de la récupération. La raison est
qu’il ajoute un volume d’air « mort ». De plus, il nuit à l’hydrodynamisme pendant la
nage.
Néanmoins il est très utile pour la sécurité quand il s’agit de suivre à partir de la
surface un apnéiste qui performe. Certain l’apprécie aussi pour se relaxer avant une
apnée profonde, le retirant pour les dernières ventilations. Mais, bien sûr, il reste
indispensable pour le chasseur!
À retenir :
Lunettes de natation
Ne jamais aller en profondeur avec des lunettes de natation!
© www.apneeaventure.com P a g e | 11
3) Propulsion
En apnée sportive, avoir une technique de propulsion de qualité est un atout
indéniable. Cela permet d’atteindre des distances plus grandes pour une consommation
d’oxygène moindre. À ce propos, des notions d’hydrodynamisme telles que la position
de nage (tête, bras, jambes), l’immersion « canard » ou encore le palmage stéréo sont
abordées.
3.1) Position et techniques de nage
Fig. 5 : Positions du palmage en apnée.
Position longiligne :
meilleure glisse
Bras en flèche : meilleure
pénétration dans l’eau
Bras le long du corps :
meilleure aisance
Monopalme : très bonne efficacité
mais stabilité moyenne
Bi-palmes :
efficacité moyenne
mais bonne stabilité
Genoux trop fléchis :
frein hydrodynamique,
dépense élevée d’énergie
Amplitude du palmage : ni trop
ample ni trop petite
Position de la tête : normale
dans le prolongement du corps
© www.apneeaventure.com P a g e | 12
3.2) Immersion « canard »
Fig. 6 : L’immersion « canard »
3.3) Palmer en apnée
Un des enjeux est d’arriver à diminuer sa consommation d’oxygène. Dans cette
optique, améliorer sa propulsion revient à augmenter le rapport rendement obtenu /
effort effectué. Ceci peut se faire, entre autre, par une meilleure utilisation des muscles
liés à la propulsion. Souvent, on sollicite exagérément ses quadriceps, ces muscles
puissants des cuisses et très consommateur d’oxygène. Il convient alors de modifier sa
Application :
Immersion « canard »
 Se donner une impulsion à la surface, l’immersion est alors facilitée (Fig. 6).
 Se courber à 90° au niveau des hanches, garder les jambes le plus droit possible.
 Propulser les jambes à la verticale, hors de l’eau, et effectuer simultanément un
mouvement de brasse avec les bras. Cela permet d’atteindre 3 à 4 mètres de
profondeur d’un seul coup.
 Ne commencer à battre des jambes qu’une fois les palmes immergées.
Notez la position de la tête, dans le prolongement du corps!
© www.apneeaventure.com P a g e | 13
technique afin de redistribuer l’effort vers les
muscles du haut du corps comme les
abdominaux (exemple : nage de type dauphin).
D’un point de vue pratique, pour se
rendre compte de sa propre progression il
existe un bon moyen : compter le nombre de
coups de palmes par longueur de bassin, et
essayer de le diminuer à chaque nouvelle
longueur. Cet exercice oblige à ressentir et à
profiter au maximum de ce que les nageurs
appellent la glisse.
Application :
Palmage stéréo
 Amorcer le mouvement à partir des hanches
 Battre des jambes en ciseaux, en veillant à garder le plus possible les genoux
tendus et les pieds pointés.
Conseil :
En apnée, notre palme ne doit pas
être utilisée comme outil de
puissance (contrairement à la nage
palmée). Elle doit servir à
transformer souplement les
mouvements du corps en
propulsion.
© www.apneeaventure.com P a g e | 14
4) Lois physiques
Comme pour toute activité, le plaisir vient en partie du contrôle que l’on peut
avoir sur le déroulement de celle-ci. Ce contrôle a comme effets de réduire le stress et
d’augmenter la détente. Une compréhension des phénomènes physiques aide
certainement dans ce sens. En apnée, parmi les principaux phénomènes physiques, on
retrouve la flottabilité (poussée d’Archimède) ainsi que la variation des volumes gazeux
(loi de Boyle/Mariotte). Ils sont, de notre point de vue, les plus importants à saisir. Pour
le premier il s’agit de la force qui s’exerce sur notre corps lorsqu’on le plonge dans l’eau,
à l’instar de la gravité que l’on ressent quand on est sur la terre ferme. Pour le
deuxième, il est directement lié aux dangers de barotraumatismes ainsi qu’au travail de
compensation. Les sections qui suivent se proposent d’en décrire les grandes lignes.
4.1) Pressions
La pression se définit comme « une force appliquée sur une surface ». Elle peut
cependant avoir plusieurs origines, donc différents noms. Nous allons voir celles qui
nous concernent. Elle aussi avoir différentes unités, mais dans le cadre de ce cours, nous
utiliserons le « bar ». C’est une unité simple d’utilisation et très répandue dans le monde
de la plongée.
La pression atmosphérique (Patm). Elle représente la pression qu’exerce une
colonne atmosphérique sur une aire de 1 m2
à la surface de l’eau ou au sol (Fig. 7).
Patm ~ 1 bar.
La pression hydrostatique (Phyd). Elle représente la pression qu’exerce l’eau par
unité d’aire sur un objet immergé (sous-marin). La pression hydrostatique augmente de
1 bar chaque fois que le sous-marin descend de 10 mètres.
La pression totale (Ptot). Elle représente la pression réelle ressentie par le sous-
marin. C’est-à-dire l’addition de la pression atmosphérique et de la pression
hydrostatique.
Ptot = Patm + Phyd.
À retenir :
Phyd = + 1 bar chaque 10 m.
© www.apneeaventure.com P a g e | 15
Fig. 7 : Pressions atmosphérique, hydrostatique et totale.
Table 1 : Évolution des pressions en fonction de la profondeur.
Profondeur
(metres)
Pression
Atmosphérique
(bar)
Pression
Hydrostatique
(bar)
Pression
Absolue
(bar)
0 1 0 1
10 1 1 2
20 1 2 3
30 1 3 4
40 1 4 5
50 1 5 6
100 1 10 11
© www.apneeaventure.com P a g e | 16
4.2) Flottabilité (Archimède)
Dans l’eau, le poids apparent d'une personne est donc la différence entre son
poids réel et la poussée d'Archimède qui la repousse vers la surface. Par exemple, un
apnéiste d'un volume corporel de 80 litres va recevoir une poussée d’Archimède de 80
kg (1 litre d'eau pèse environ 1 kg). Cette poussée diminue son poids réel de 80 kg. Si la
masse de l’apnéiste est de 90 kg, son poids apparent est de 90 kg - 80 kg = 10 kg.
La poussée d’Archimède est bien connue
des plongeurs. Elle explique le phénomène de
flottabilité, c’est-à-dire la tendance d’un corps à
rester à la surface de l’eau ou à couler. En jouant
sur certains paramètres le plongeur peut ainsi
changer de profondeur. Par exemple en gonflant
ses poumons, il remonte. En expirant son air, il
coule.
En apnée sportive, on n’a pas le loisir de
remplir ou vider ses poumons durant la plongée. La
poussée d’Archimède demeure cependant très
importante. Elle aura un impact sur l’effort à fournir
pour descendre et pour remonter. Il faut donc bien
apprécier le phénomène et savoir jouer sur d’autres
paramètres, tels que :
● Le volume pulmonaire
● Le lestage plus ou moins d’efforts à la descente / remontée.
● La combinaison
À retenir :
En apnée la flottabilité est non contrôlée pendant la plongée.
À propos :
Poussée d’Archimède
Tout corps plongé dans l’eau subit une force verticale, dirigée de bas en haut, égale
au poids du volume d’eau déplacé.
© www.apneeaventure.com P a g e | 17
4.3) Variation des volumes d’air (Boyle/Mariotte)
Cette loi s’applique aux gaz comme l’oxygène ou l’azote contenus dans l’air.
Elle stipule que dans les conditions où la température ne varie pas (ce qui est le cas dans
le corps humain), le produit de la pression d’un gaz par son volume reste constant. Il
s’en suit qu’un volume de gaz diminue quand la pression augmente avec la profondeur
et vice et versa. La Fig. 8 à gauche illustre la diminution d’un volume gazeux en fonction
de la profondeur et de la pression hydrostatique. De la Fig. 8 à droite on constate que le
volume ne décroît pas linéairement avec la profondeur. Les changements de volume les
plus importants se produisent proche de la surface. Ils sont aussi la raison pour laquelle
les risques de barotraumatismes et de syncopes sont plus élevés proche de la surface.
Fig. 8 : Variation des volumes en fonction de la profondeur
À propos :
Loi de Boyle/Mariotte
À température constante, Pression * Volume = constante.
© www.apneeaventure.com P a g e | 18
En apnée, la loi de Boyle/Mariotte est particulièrement importante car elle a
des effets directs et indirects sur plusieurs aspects sensibles de la plongée :
 La flottabilité; elle change en fonction du volume.
 La compensation; avec la profondeur, on a moins d’air disponible pour pousser
vers les trompes d’Eustache. La compensation devient difficile.
 Les barotraumatismes; à cause de la variation rapide des volumes gazeux.
 La syncope; par la chute rapide de la pression d’O2 dans les poumons.
Application :
Calcul d’un volume pulmonaire à une profondeur donnée.
Quelle serait le volume pulmonaire V2 au fond de la piscine (5 mètres, Phyd = 0.5 bar)
considérant qu’on part avec V1= 6 litres d’air de la surface?
Réponse :
P1 = 1 bar P2 = Patm + Phyd = 1 bar + 0.5 bar
V1 = 6 litres V2 = ?
1 bar x 6 litres = P1 x VI = constant = P2 x V2 = 1.5 bar x V2
V2 = 6/1.5 = 4 litres (à 5 mètres de fond)
Loi de Boyle/Mariotte
© www.apneeaventure.com P a g e | 19
4.4) Pression partielle (Dalton)
La pression partielle (Pp). Dans un mélange de plusieurs gaz, elle représente la
pression d’un gaz pris distinctement. Par exemple, la pression de l’air correspond à la
somme des pressions partielles des gaz qui le composent :
Pair = Pdiazote + PO2 + Pargon + PCO2 + … = 1 bar
Donc les pressions partielles d’O2 et de diazote dans l’air sont :
Pdiazote = 78% Pair = 0,78 bar
PO2 = 21% Pair = 0,21 bar
Dans le cadre de ce cours, la loi de Dalton permet essentiellement d’introduire
le concept de pression partielle. À la section (5.4), nous regarderons comment les
pressions partielles d’oxygène (PO2) et de gaz carbonique (PCO2) évoluent dans nos
poumons au cours d’une apnée.
À propos :
Loi de Dalton
Dans le cas de gaz parfaits, la pression totale est la somme des pressions partielles.
© www.apneeaventure.com P a g e | 20
4.5) Diffusion des gaz (Henry)
En plongée autonome, on sait que plus la pression augmente, plus les gaz qu’on
respire se dissolvent vite dans le sang et les tissus. C’est un effet direct de la loi de
Henry. Avec l’effort le dioxygène est consommé, mais à l’inverse, l’azote se concentre
dans les tissus. Lors d’une remontée rapide, la pression partielle diminuant trop vite,
l’azote n’a pas le temps de passer des tissus au sang et ensuite du sang aux poumons. Il
tend alors à former des bulles dans les tissus et le sang, exposant le plongeur à un
accident de décompression.
Concernant l’apnée sportive le risque est moins grand. Tout d’abord, la
quantité de gaz embarquée se limite à un volume pulmonaire. L’azote n’est donc pas
renouvelé au fur et à mesure qu’il se concentre dans les tissus. Ensuite, le temps d’une
apnée profonde, où la pression est importante, est court. Ceci limite aussi le temps de
diffusion de l’azote dans les tissus.
Toutefois, notons que l’apnéiste peut également être sujet à de tels accidents
de décompression. Lorsqu’il plonge profond, de manière répétitive et à une fréquence
élevée (10 à 12 par heure pendant 3 à 4 heures pour une profondeur supérieure à 20m).
On parle alors d’accident du « taravana », dont les premiers diagnostiques ont été posés
sur des pêcheurs polynésiens.
À propos :
Loi de Henry
À température constante et à saturation, la quantité de gaz dissous dans un liquide
est proportionnelle à la pression partielle qu’exerce ce gaz sur le liquide.
© www.apneeaventure.com P a g e | 21
5) Anatomie et physiologie
Des connaissances de base en anatomie et en physiologie sont un atout
indéniable pour la sécurité du plongeur. Elles permettent de comprendre les
mécanismes physiologiques impliqués au cours de l’apnée. Qu’il s’agisse de la
respiration ou de tout autre phénomène corporel liés directes de la poussée
d’Archimède ou à la loi de Boyle/Mariotte.
5.1) Des voies aériennes supérieures jusqu’aux poumons
Le passage de l'air commence dans les voies aériennes supérieures (Fig. 9). Il
passe par le nez et la cavité buccale, puis par le pharynx et le larynx avant de se rendre
aux poumons via la trachée. À la hauteur du pharynx, on remarque l'orifice de la trompe
d'Eustache. Cette dernière est un petit conduit qui relie la fosse nasale et l’oreille
moyenne. On note aussi la présence de plusieurs sinus à la hauteur du visage (Fig. 10).
Toutes ces cavités (bouche, sinus, oreille moyenne…) sont en contact les unes avec les
autres et doivent être équilibrées à la pression hydrostatique. Chez l'apnéiste, elles sont
sujettes à des changements de pression abrupts à cause de la vitesse de descente. Il est
donc nécessaire qu'elles ne soient pas obstruées, notamment la trompe d’Eustache qui
se coince facilement par contractions musculaires, torsion du cou ou irritation. Une
sinusite ou une mauvaise compensation sont le plus souvent à l’origine des
barotraumatismes des voies aériennes supérieures.
La Fig. 11 présente l'oreille. En allant de la gauche vers la droite, on a le pavillon
puis le conduit auditif qui font partie de l'oreille externe. Sous l'eau, ils sont à pression
hydrostatique. Ensuite, on arrive au tympan qui sépare l'oreille externe de l'oreille
moyenne. Dans l’oreille moyenne se trouve les osselets et la trompe d'Eustache.
Finalement, à droite, on a l'oreille interne avec les canaux semi-circulaires. Ces canaux
jouent un rôle essentiel pour l’orientation chez l’homme. Dans le cas d’un
barotraumatisme de l’oreille, le plongeur peut être désorienté à tel point qu’il ne sache
rejoindre la surface. À grande profondeur, il fait sombre et comme la poussée
d’Archimède annihile la sensation de gravité, il n’est pas souvent aisé de distinguer le
haut du bas.
© www.apneeaventure.com P a g e | 22
Fig. 9 : Voies aériennes supérieures.
Fig. 10 : Les sinus du visage.
© www.apneeaventure.com P a g e | 23
Fig. 11 : L'oreille.
© www.apneeaventure.com P a g e | 24
5.2) Système cardio-respiratoire
Venant des voies aériennes supérieures, l'air poursuit son chemin à travers la
trachée, les bronches, les bronchioles, les vésicules pulmonaires et finalement les
alvéoles pulmonaires (Fig. 12). C'est dans ces dernières que s'effectuent les échanges
gazeux entre l'air et le sang. Le sang va du cœur aux alvéoles pulmonaires via l'artère
pulmonaire et les capillaires sanguins. Il retourne au cœur par les veines pulmonaires. Ce
circuit constitue la petite circulation sanguine. Elle se compare à la grande circulation
qui transporte le sang par l'aorte et les veines caves aux différents tissus du corps.
Attention, les conduits tels que la trachée, qui apportent l'air jusqu'aux vésicules
pulmonaires, sont faits de cartilage peu souple. Ces conduits peuvent être
irrémédiablement endommagés si on les sollicite inadéquatement lors d’une plongée
profonde (voir risques et dangers, section 6.3). Finalement notons la présence du
diaphragme, principal muscle impliqué lors de l’inspiration.
Au cours du métabolisme le corps consomme du dioxygène (O2) et produit du
gaz carbonique (CO2). Par la suite, le CO2 est rejeté dans l’air via les poumons.
À propos :
Engorgement du cœur.
Lorsqu’on s’immerge (voies respiratoires à la surface), l’eau exerce une pression sur
tout le corps et, notamment, sur la cage thoracique et l’abdomen. Les poumons
s’affaissent car ils subissent la différence des pressions hydrostatique et
atmosphérique. Ceci entraîne une remontée du diaphragme et des viscères. Par
ailleurs, le sang qui est contenu dans les membres se redistribue et vient engorger le
cœur, là où la pression est plus faible. Ainsi, le volume pulmonaire est réduit
d’environ 500 ml. Combiné à la pression hydrostatique, ceci rend la respiration plus
difficile.
© www.apneeaventure.com P a g e | 25
Fig. 12 : Arbre bronchique.
Fig. 13 : Alvéole pulmonaire.
© www.apneeaventure.com P a g e | 26
5.3) Les réserves d’oxygène
Dans le corps humain, les réserves d’oxygène se situent dans les trois endroits
suivant : le sang avec environ 51%, les poumons avec 36% et les tissus musculaires avec
13% (Fig. 14). Il est très difficile de changer la répartition de ces réserves. Il est plus
simple d’augmenter la quantité totale d’oxygène qu’on emporte avec une respiration
profonde. Un entraînement spécifique consiste à assouplir la cage thoracique et à
augmenter le volume pulmonaire total. Augmenter la quantité d’hémoglobine est aussi
faisable mais cela représente un apport minime.
Fig. 14 : Réserve de dioxygène (ex : homme, 70 kg, 1,95 L)
5.4) L’évolution des gaz au cours de l’apnée
La Fig. 15 montre l'évolution des pressions partielles alvéolaires en fonction du
temps, en condition d’apnée statique (en surface). On remarque que la pression
alvéolaire d'oxygène (PAO2) diminue régulièrement au cours du temps tandis que
pression alvéolaire de gaz carbonique (PACO2) augmente vite au début et tend à se
stabiliser après 1 minute. Ce ralentissement dans le changement de PACO2 est causé par
l'absorption du CO2 dans les tissus. On le retrouve alors sous forme d'acide lactique et il
n’est relâché vers les poumons que très lentement.
Sur la même figure sont représentés le seuil syncopal et le seuil de « soif d’air ».
Pour le premier, il s’agit de la pression d’O2 en-dessous de laquelle la syncope anoxique
se produit. Elle varie d’une personne à l’autre et dépend fortement de la condition
physique de l’instant. Elle est souvent comprise entre 20 et 40 mm de mercure (mmHg).
Pour le second, il s’agit de la pression de CO2, variant autour de 40 mmHg, au-dessus de
laquelle les symptômes d’envie de respirer se font sentir. Les symptômes les plus
courants sont l’impression d’écrasement thoracique et le spasme abdominal.
© www.apneeaventure.com P a g e | 27
Telle que représenté sur le graphique, on peut diviser la durée de l’apnée en
trois zones distinctes, chacune d’elles correspondant à un état psychologique
spécifique :
 La zone d’aisance; confort, plaisir, du début de l’apnée jusqu’au seuil de soif
d’air (début des spasmes).
 La zone d’effort; déplaisante mais les spasmes sont gérables.
 La zone de lutte; douloureuse, les spasmes sont intenses, nécessite de la
volonté pour continuer.
Fig. 15 : Évolution des pressions partielles d'O2 et de CO2 dans les poumons.
5.5) La ventilation
La respiration regroupe deux sous-aspects : la ventilation et la respiration
tissulaire. La ventilation fait référence aux mouvements mécaniques d'entrée et de
sortie de l'air des poumons. La respiration tissulaire, quant à elle, est liée aux échanges
gazeux qui se produisent entre les alvéoles pulmonaires et le sang et entre le sang et les
tissus (voir les sections ci-dessus).
À la Fig. 16 sont représentés les principaux muscles impliqués dans la
ventilation. À gauche de la figure, on trouve les muscles de l’inspiration : diaphragme,
intercostaux externes et sterno-cléido-mastoïdiens. À droite de la figure, on a les
muscles de l’expiration : intercostaux internes, obliques et abdominaux.
© www.apneeaventure.com P a g e | 28
La Fig. 17 à gauche montre les différents volumes respiratoires en fonction de
la dilatation des poumons. Le volume courant, de 600 ml est la quantité d’air qu’on
renouvelle habituellement, c’est-à-dire dans une situation au repos, sans en prendre
conscience (voir Table 2). Les volumes inspiratoire et expiratoire de réserve (1,8 litre
chacun) correspondent à la ventilation en régime d’hyperventilation, lors de
l’essoufflement. Le volume résiduel correspond au volume minimal qu’on peut atteindre
à l’aide de ses muscles (abdominaux, intercostaux, obliques). Le volume mort
représente l’ensemble des cavités non déformables du corps (trachée, bouche, nez…).
La Fig. 17 à droite décrit les différents volumes et capacités pulmonaires en fonction
d’un cycle de respiration.
Le premier travail de l'apnéiste consiste à améliorer ses capacités pulmonaires
en modifiant la répartition entre les différents volumes respiratoires. Ceci ce fait
principalement en travaillant l'ensemble des muscles impliqués dans la ventilation ainsi
qu'en prenant conscience de sa respiration, pendant l’entraînement, mais aussi de
manière quotidienne.
Fig. 16 : Muscles impliqués dans la ventilation.
© www.apneeaventure.com P a g e | 29
Fig. 17 : À gauche : les volumes respiratoires. À droite : cycle respiratoire.
Table 2 : Volumes et capacités standards, homme adulte moyen (capacité totale = 6 L).
Volumes respiratoires
Poucentage de
la capacité
pulmonaire totale
Valeur moyenne
(ml)
Description
Volume Courant (VC) 10% 600 Quantité d'air échangée lors d’une ventilation au repos.
Volume Inspiratoire de Réserve
(VRI)
30% 1800
Quantité d'air inspirée au-delà du volume courant. Ventilation
soutenue.
Volume Expiratoire de Réserve
(VRE)
30% 1800
Quantité d'air expirée en-deçà du volume courant. Ventilation
soutenue.
Volume Résiduel (VR) 16% 950
Quantité d'air restant après expiration forcée. C’est un volume
compressible.
Volume Mort (VM) 14% 850
Quantité d'air qui peut être expirée avec un effort après une
expiration courante.
Capacité pulmonaire totale (CPT) 100% 6000
Quantité maximale d’air après inspiration forcée.
VC + VRI + VRE + VR + VM = 6 litres
Capacité Vitale (CV) 70% 4800
Quantité minimale d'air après expiration forcée.
VC + VRI + VRE = 4.2 litres
© www.apneeaventure.com P a g e | 30
6) Dangers et préventions
Parmi les principaux dangers qu’on rencontre en apnée il y a la syncope et les
barotraumatismes. Avec un minimum de connaissances ils deviennent prévisibles et
facilement évitables.
6.1) Syncope
La syncope est une perte de connaissance brutale avec retour rapide à l’état
conscient. Elle s’accompagne d’une perte du tonus, de troubles du jugement et de perte
de la mémoire à court terme. Elle se déclenche lorsque le taux d'oxygène cérébral passe
en dessous d'une valeur critique qu’on appelle le « seuil syncopal » (Fig. 15). Ce
phénomène se produit quand il y a nécessité pour le corps d’économiser l’oxygène pour
les organes nobles comme le cerveau, le cœur ou le foie.
Sous l’eau, quand une personne fait une syncope, la bouche et la gorge se
ferment. L’eau n’est pas inhalée. Plusieurs dizaines de secondes après, un premier réflex
ventilatoire se déclenche, faisant rentrer de l’eau dans les voies supérieures. L’eau est
alors bloquée à l’entrée de la trachée par un spasme réflex du larynx. C’est seulement
lors d’un deuxième réflexe ventilatoire que l’eau pénètre dans les poumons. On parle
alors de noyade.
La syncope est précédée de symptômes caractéristiques (voir section 7.1) mais
qui varient d’une personne à l’autre. Du point de vue de l’apnéiste, les symptômes qui
annoncent la syncope sont brefs et il est souvent trop tard pour l’éviter. Même si
l’apnéiste sort de l’eau avant la syncope il n’est pas forcément tiré d’affaire. Il faut
réaliser qu’après la reprise ventilatoire, plusieurs secondes s’écoulent, entre 5 et 10,
avant que l’oxygène ne se rende au cerveau. Il y a donc toujours un risque de syncope.
En conséquence, les apnéistes dédiés à la sécurité des performeurs doivent maintenir
leur vigilance un certain temps et surveiller des signes comme par exemple la
« samba ». Il s’agit de mouvements et tremblements incontrôlés, causés par la perte de
contrôle moteur et qui annonce souvent une syncope imminente.
6.2) Barotraumatismes
Les barotraumatismes sont des blessures causées par une différence de
pression entre l’environnement et les cavités corporelles. En apnée les
barotraumatismes les plus fréquents se situent au niveau des voies aériennes
supérieures (sinus, oreille moyenne). La façon de les éviter est principalement d’être à
l’écoute de son corps. Par exemple, lors d’une descente, si la compensation ne passe
pas et que la douleur se fait sentir aux tympans, on ne cherche pas à équilibrer à tout
prix mais on remonte immédiatement. De plus, on évite absolument de plonger en état
congestionné. Plus systématiquement, en eaux profondes et à chaque nouvelle séance,
on utilise les premières plongées pour s’acclimater et retrouver ses sensations et
repères. On évite la tentation d’aller trop loin trop vite!
© www.apneeaventure.com P a g e | 31
6.3) Autres dangers et préventions
Le tableau qui suit résume les principaux risques liés à la pratique de l’apnée
sportive, que cela soit en piscine, en eaux libres ou en eaux profondes.
RISQUES RELIÉS AU MILIEU ET À L’ENVIRONNEMENT
RISQUE FACTEUR de RISQUE CONSÉQUENCE PRÉVENTION
PROBA-
BILITÉ
Eau froide Exposition brusque ou
prolongée.
Bradycardie extrême.
Troubles arythmiques.
Hydrocution;
hypothermie.
Mort subite d’origine
cardiaque.
Se vêtir d’une combinaison
isotherme appropriée;
Immersion progressive;
limiter la durée.
Faible.
Eau chlorée Exposition fréquente à l’eau
chlorée.
Otite externe dite otite
du nageur.
Éviter le nettoyage à l’aide
d’un coton tige ou
l'introduction de savon
dans les oreilles, ainsi que
le « grattage » du conduit
auditif. En cas de récidive,
consulter un O.R.L.
Moyenne.
Eau trouble Visibilité réduite (- de 5 m) ou
nulle (- de 1 m).
Surveillance difficile,
sécurité réduite.
Relier l’apnéiste à la ligne
de vie* au moyen d’une
longe*.
Élevée.
Courant,
vagues, marée
Force et vitesse des courants;
conditions difficiles en
surface.
Éloignement de la ligne
de vie ou de son binôme;
fatigue et essoufflement.
Vérifier les conditions
locales et adapter ou
annuler l’activité au besoin.
Faible.
Faune et flore Contact avec des organismes
vivants.
Piqûres, éraflures,
morsures,
empoisonnement.
Connaissance de la faune
et de la flore; prudence.
Très faible.
Cavernes
naturelles et
épaves
Anfractuosité permettant le
passage du corps en totalité
ou en partie.
Éraflures, coupures;
accrochage, coincement.
Connaissance du milieu;
prudence.
Faible.
Objets et débris
reliés à l’activité
humaine
Filets de pêche, lignes de
pêche, cordages, objets
tranchants.
Éraflures, coupures;
accrochage, coincement.
Choisir un milieu approprié
à la pratique de l’apnée.
Très rare.
Circulation
maritime
Proximité d’embarcations. Collision; mutilation. Éviter les endroits trop
fréquentés ; utiliser les
bouées et drapeaux de
signalisation; affecter un
apnéiste à la sécurité de
surface.
Faible.
© www.apneeaventure.com P a g e | 32
RISQUES RELIÉS À LA NATURE DE L’ACTIVITÉ
RISQUE FACTEUR de RISQUE CONSÉQUENCE PRÉVENTION
PROBABI
LITÉ
Hyper-
ventilation
Perte de conscience. Noyade. Ne pas s’hyperventiler sans
une stricte supervision par
des formateurs accrédités.
Moyenne.
Apnée
prolongée
Perte de contrôle moteur
(samba*).
Perte de conscience
anoxique* (syncope*).
Contractions
musculaires
involontaires;
étouffement.
Noyade.
Respecter les zones de
travail correspondant à son
niveau; utiliser des tables
d’entraînement certifiées;
ne jamais pratiquer l’apnée
sportive sans la présence
d’un autre apnéiste.
Moyenne.
Apnées
répétitives
Hypercapnie* lente. Essoufflement; nausée,
céphalée; anxiété;
crampes; baisse de
vigilance et de jugement.
Respecter des temps de
récupération adéquats;
utiliser des tables
d’entraînement certifiées;
avoir un matériel adapté.
Moyenne.
Apnée profonde Progression et/ou descente
trop rapide; manque de
souplesse thoracique; effort
violent (palmage,
compensation); fatigue.
Saignements de la
trachée; crachat
sanguinolent; douleur
thoracique; difficultés
respiratoires; œdème
pulmonaire.
Échauffement et
progression adéquate;
technique de
compensation adaptée à la
profondeur; éviter de
plonger en état de grande
fatigue.
Moyenne.
Apnées
profondes
répétées
Accumulation d’azote dans le
sang et les tissus.
Accident de
décompression.
Respecter les tables de
décompression spécifiques
à l’apnée.
Très faible.
Remontées
rapides
répétées
Accumulation de dioxyde de
carbone dans le sang et les
tissus.
Narcose carbonique;
perte de conscience;
noyade.
Éviter de remonter trop
rapidement à la surface.
Très faible.
Immersion
prolongée
Diurèse. Déshydratation. S’hydrater avant, pendant
et après la plongée.
Élevée.
Effort important Âge; condition physique;
antécédents cardiaques.
Crise cardiaque. Examen médical. Très faible.
Alimentation Plonger l’estomac plein. Gastralgie, reflux
gastrique,
ballonnements.
Éviter les aliments acides et
trop sucrés ainsi que les
boissons gazeuses.
Respecter un temps de
digestion adéquat.
Moyenne.
Diabète Hypoglycémie. Perte de conscience;
noyade.
Examen médical. Très faible.
© www.apneeaventure.com P a g e | 33
LES RISQUES RELIÉS À LA PRESSION
RISQUE FACTEUR de RISQUE CONSÉQUENCE PRÉVENTION
PROBABI
LITÉ
Oreille externe
et moyenne
Mauvaise technique de
compensation; cagoule trop
serrée; bouchon de cérumen;
congestion de la sphère
O.R.L.
Otite barotraumatique
aiguë; déchirure ou
rupture du tympan;
douleur vive; perte du
sens de l’équilibre et de
l’orientation; surdité.
Connaître les techniques
de compensation;
remonter dès l’apparition
d’une douleur anormale;
éviter de
« surcompenser ».
Très
élevée.
Oreille interne Compensation trop violente
et forcée; compensation
durant la remontée.
Barotraumatisme de
l’oreille interne; vertige;
sifflement aigu; cécité
transitoire; perte du
sens de l’équilibre et de
l’orientation; surdité.
Éviter de forcer la
compensation; ne jamais
compenser à la remontée.
Élevée.
Sinus Congestion nasale. Barotraumatisme des
sinus.
Éviter l’apnée en cas de
rhume. Ne pas pratiquer en
cas de sinusite.
Élevée.
Dents Carie. Barotraumatisme
dentaire.
Arrêter la plongée,
consulter un dentiste.
Très faible.
Poumons Respirer de l’air sous
pression durant l’immersion;
pratique de la technique dite
de la carpe*.
Surpression pulmonaire;
pneumothorax;
affaissement
pulmonaire; embolie
gazeuse.
Ne jamais respirer d’air
sous pression en apnée. Ne
pas pratiquer la technique
de la carpe sans
supervision adéquate par
des formateurs accrédités.
Faible.
Yeux et visage Utilisation de lunettes de
natation; utilisation d’un
masque à gros volume
Placage des lunettes ou
du masque.
Ne pas utiliser de lunettes
de natation à une
profondeur supérieure à 2
m. Expirer de l’air par le
nez dans le masque lors la
descente.
Élevée.
© www.apneeaventure.com P a g e | 34
LES RISQUES RELIÉS À L’ÉQUIPEMENT
RISQUE FACTEUR de RISQUE CONSÉQUENCE PRÉVENTION
PROBABI
LITÉ
Mise en place
de la ligne de
vie*
Organisation déficiente;
visibilité réduite; absence de
mécanisme de blocage de la
corde et/ou d’enrouleur.
Emmêlement dans la
ligne de vie et
entraînement vers le
fond; choc violent d’un
plongeur avec le lest de
la ligne de vie; noyade.
Bonne organisation; avoir
un matériel adéquat et en
bon état.
Faible.
Lestage Apnéiste trop lesté. Essoufflement; crampe. Effectuer un test de
lestage; s’assurer d’avoir
une flottabilité positive au
moins jusqu’à 12 m de
profondeur.
Moyenne.
Combinaison Trop serrée ou trop ample. Mauvaise ventilation;
froid.
Utiliser du matériel adapté. Moyenne.
Palmes Trop serrées ou trop amples. Crampes; ampoules. Utiliser du matériel adapté. Élevée.
Équipement Allergie au néoprène. Eczéma de contact; choc
anaphylactique.
Utiliser du matériel adapté. Très
faible.
© www.apneeaventure.com P a g e | 35
6.4) Les dix commandements
À retenir :
Les dix commandements de l’apnéiste
❶ Pratiquer en présence d’un autre apnéiste.
❷ Connaître les risques et les dangers de la pratique de l’apnée sportive.
❸ S’assurer que son binôme connaît les protocoles d’entraînement, qu'il sait
reconnaître les signes et symptômes pré-syncopaux et syncopaux et qu'il
maîtrise les manœuvres de sauvetage.
❹ Établir un plan d’urgence et connaître les procédures en cas d’accident.
❺ Rester toujours attentif à son binôme. La sécurité est l’affaire de tous; pas
uniquement des responsables, des moniteurs ou des sauveteurs.
❻ Prévenir son binôme et les moniteurs en cas de sortie momentanée du lieu
de pratique.
❼ Pratiquer dans un lieu sécuritaire et adapté à son niveau.
❽ Rester à l’écoute de ses sensations : les progrès viennent avec
l’entraînement.
❾ Maintenir une bonne condition physique.
❿ Après un arrêt prolongé, réévaluer son niveau de performance.
© www.apneeaventure.com P a g e | 36
7) Sécurité
En apnée sportive la sécurité est essentielle. Elle est garante de notre survie et
indirectement du plaisir de plonger. Il est rare d’être témoin d’une syncope pendant un
cours d’initiation car les apnéistes sont encadrés et les exercices sont bien adaptés.
Cependant, dès qu’on assiste à des entraînements poussés ou à une compétition, les
syncopes ne sont plus rares. Dans les chapitres suivants, nous donnerons les bases
d’une sécurité efficace et facile d’application.
7.1) Signes et symptômes
Lorsqu’un apnéiste de sécurité surveille un performeur, que doit-il regarder
précisément? Quels signes annoncent la syncope? Idem du côté du performeur, quels
symptômes va-t-il ressentir? La Table 3 résume les signes et les symptômes tout en les
classant suivant deux catégories : pré-syncopaux et syncopaux. Une personne peut avoir
une ou plusieurs caractéristiques à la fois.
Table 3 : Signes et symptômes pré-syncopaux et syncopaux.
SIGNES SYMPTÔMES
PRÉ-
SYNCOPAUX
 Regard inquiet et pupilles
dilatées
 Visage et mâchoire crispés,
tendus
 Coloration anormale des lèvres
 Mouvements précipités
 Accélération en fin d’apnée
 Lâcher de bulles ou expiration
 Ne répond pas adéquatement au
signal convenu
 Tremblements
 Perte de contrôle physique
 Picotement dans les extrémités des
membres
 Sensation de confort inhabituelle
 État de panique et d’angoisse
 Disparition de l’envie de respirer ou
de remonter
 Lourdeur dans les membres
propulseurs
 Sensation de chaleur intense
 Troubles visuels (étoiles,
obscurcissement, champ visuel
rétréci, variation des couleurs)
 Perte partielle du sens de la réalité
(espace, temps)
SYNCOPAUX
 Regard vide
 Visage, mâchoire très crispés
 Lâcher de bulles ou expiration
 Ralentissement ou arrêt soudain
des mouvements
 Durée excessive et/ou
inhabituelle de l’apnée
 Ne répond pas au signal convenu
 Tremblements
 Perte de contrôle physique

(perte de conscience)
© www.apneeaventure.com P a g e | 37
7.2) Protocoles de surveillance
Les protocoles de surveillance décrivent les étapes à suivre pour effectuer
adéquatement et efficacement la sécurité d’un autre apnéiste.
Quand doit-on appliquer de tels protocoles? Pour répondre à la question,
regardons à nouveau la Fig. 15 sur l’évolution des gaz en fonction du temps. Tant que
l’apnée se déroule dans les zones d’aisance et d’effort, une sécurité rapprochée n’est
pas nécessaire. Par contre dès qu’on prévoit faire un exercice dans la zone de lutte il est
impératif de prévoir un apnéiste de sécurité, dévolu entièrement au performeur.
Les protocoles de surveillance pour l’apnée dynamique et l’apnée statique sont
très semblables à quelques détails près. Retenez qu’ils se déroulent en 5 étapes dont
voici les descriptions :
À retenir :
Protocole en apnée dynamique
 Communication
Le performeur choisi un apnéiste pour faire sa sécurité. Il lui annonce sa
performance (AP).
 Préparation
Palmes, planche et masque en place sur le visage pour l’apnéiste de sécurité.
Le performeur se prépare.
 Vérification
Il incombe au performeur de s’assurer qu’il a un apnéiste de sécurité et que ce
dernier est prêt.
 Suivi de la performance
L’apnéiste de sécurité suit le performeur à la verticale ou légèrement en avant
(1 ou 2 m) et surveille les signes et symptômes.
 TPR
Tendre un objet : l’apnéiste de sécurité tend la planche au performeur comme
support.
Parler et Regarder : le performeur effectue un signe « ok » visuel et verbal.
L’apnéiste de sécurité jauge l’état de conscience du performeur par des questions…
© www.apneeaventure.com P a g e | 38
À retenir :
Protocole en apnée statique
 Communication
Le performeur choisi son apnéiste de sécurité. Il annonce sa
performance (AP). Ensemble, ils conviennent d’un « signal » (serrer la main, toucher
l’épaule…) pour vérifier l’état de conscience du performeur. Le signal peut être donné
chaque :
1 minute avant l’AP,
30 secondes avant l’AP,
AP,
15 secondes après l’AP.
Pour chaque signal donné, le performeur doit répondre par un « signe » clair
(serrer la main, signe « ok » visuel…). Dans le cas d’un premier manquement,
l’apnéiste de sécurité réitère la demande. Si le performeur ne répond toujours pas,
l’apnéiste de sécurité le sort sans plus attendre.
 Préparation
Idem qu’en DYN (la planche et les palmes ne sont pas nécessaires).
 Vérification
Idem qu’en DYN.
 Suivi de la performance
Idem qu’en DYN.
 TPR
Idem qu’en DYN (pas de planche à tendre).
© www.apneeaventure.com P a g e | 39
7.3) Sauvetage
Essentiellement dû aux risques liés à
la syncope, le sauvetage fait partie intégrante
d’une formation d’initiation à l’apnée. C’est la
raison d’être de la première règle de
l’apnéiste : ne jamais pratiquer sans la
présence d’un autre apnéiste!
Le principe de base du sauvetage
consiste à ne jamais perdre le contact visuel
avec l’apnéiste. Ensuite, s’il y a syncope, la
récupération doit s'effectuer avec diligence,
sans brutalité mais de façon ferme, le but étant
de ramener le syncopé à la surface et de conserver ses voies aériennes hors de l’eau. La
capsule suivante détaille une technique de sauvetage simple et efficace.
Application :
Sauvetage
 Se placer derrière le syncopé. Placer un bras sous son aisselle et venir saisir la
mâchoire. Placer l’autre main dans le dos, à la hauteur des omoplates afin de
manipuler le corps aisément (Fig. 18).
 Effectuer la remontée en maintenant le corps ni trop proche (pas dans les palmes)
ni trop loin (augmente inutilement la traînée hydrodynamique).
 Avant de percer la surface, incliner le corps vers l’arrière, de manière à pouvoir le
coucher sur soi. La flottabilité s’en trouve améliorée.
 Une fois à la surface, libérer les voies aériennes du syncopé en enlevant son
masque. Ne jamais lâcher le menton, ses voies aériennes ne doivent pas retourner
dans l’eau.
 Effectuer un appel à l’aide audible. Et remorquer l’apnéiste tout en le stimulant
pour l’aider à reprendre conscience.
Attention! Si l’apnéiste est en samba, il pourrait se cogner la tête contre le bord du
bassin ou du bateau…
Fig. 18 : Prise du corps et de la
mâchoire.
© www.apneeaventure.com P a g e | 40
À propos :
La sécurité est l’affaire de TOUS et en TOUT temps. Gardez toujours un œil sur vos
partenaires de plongée.
L’efficacité avec laquelle vous réagirez en cas de syncope se reflètera dans la facilité
avec laquelle l’apnéiste recouvrera ses esprits. De plus, votre savoir bien faire
augmentera la confiance que les autres apnéistes vous porteront.
À retenir :
De retour à la surface, il est primordiale de maintenir les voies
aériennes du syncopé hors de l’eau.
© www.apneeaventure.com P a g e | 41
8) Notions d’entraînement
8.1) Travail en hypercapnie
L’hypercapnie correspond à un taux anormalement élevé de CO2 dans le sang.
Un entrainement en hypercapnie consiste par exemple à effectuer de courtes apnées
avec peu de temps de récupération (10 x 25 m avec 30 s de repos). Dans ces conditions,
le CO2 n’est pas complètement éliminé d’une apnée à l’autre et son taux sanguin
augmente. Au fur et à mesure, les apnées deviennent de plus en plus difficiles et
douloureuses car, on s’en souvient, c’est le CO2 qui est à l’origine des symptômes de soif
d’air (spasmes thoraciques et abdominaux). Il les déclenche de plus en plus tôt.
Dans un entraînement en hypercapnie, on cherche donc à augmenter la
tolérance au CO2, principalement en contrôlant son stress et en favorisant autant que
possible la détente. Un entrainement régulier améliore aussi l’absorption du CO2 par les
tissus musculaires et donc diminue la vitesse d’augmentation de son taux (pression
partielle) dans le sang. Du côté cérébral, il n’a jamais été noté d’amélioration au cours
de l’entrainement, le cerveau restant très sensible au CO2. Donc, attention aux
céphalées avec ce type d’entrainements!
Finalement, bien que ce type de travail puisse être douloureux et
« suffoquant », il n’y a que peu de chance de faire une syncope. En effet, le taux d’O2
reste toujours assez loin du seuil syncopal.
8.2) Travail en hypoxie
L’hypoxie correspond à un taux anormalement bas d’O2 dans le sang. Un
entrainement en hypoxie consiste à effectuer de longues apnées avec de longs temps de
récupération (exemple : plusieurs 75 m avec un minimum de 3 minutes de repos). Dans
ce type d’exercice, le CO2 est normal à chaque début d’apnée, 3 à 5 minutes de repos
suffisent à éliminer l’excès dans le sang et les tissus.
Dans un entraînement en hypoxie, on cherche également à contrôler son stress
et à favoriser le relâchement, la détente. Mais cette fois-ci on le fait proche de son seuil
syncopal. C’est un travail complémentaire du travail en hypercapnie où de nouvelles
sensations se rajoutent (douleur liée à l’acide lactique, tentation d’accélération en fin
d’apnée, symptômes pré-syncopaux…).
Qui dit travaille en hypoxie dit zone de lutte avancée (voir Fig. 15). La syncope
n’est pas très loin. Il est alors évident que ce genre d’entrainement doit se faire
exclusivement avec la présence d’un apnéiste de sécurité. Sa présence permet, entre
autre, de se rassurer et de rester confiant. Ainsi, on peut repousser ses limites.
© www.apneeaventure.com P a g e | 42
9) Conclusion
Les motivations qui poussent à suivre un cours d’initiation à l’apnée sportive
sont diverses. Parmi celles-ci on trouve la curiosité d’un nouveau sport, qui va souvent
de pair avec le défi de voir de quelles performances on est capable. On trouve
également le besoin d’approfondir ses connaissances ou encore de comprendre certains
aspects qui divergent de la plongée autonome.
À travers ce guide nous avons essayé d’une part de présenter les thèmes et
concepts de base spécifiques à l’apnée sportive et, d’autre part, de répondre à la
plupart des questions les plus souvent posées. Nous nous sommes concentrés
principalement sur l’apnée statique et l’apnée dynamique, en piscine. L’apnée profonde,
qui fait l’objet d’un cours avancé, n’a été abordée qu’à travers les lois physiques et
certains risques et dangers. Ce choix d’en parler, même succinctement, découle de la
nécessité de donner une vision la plus globale possible de l’aspect sécurité en apnée.
En outre, nous espérons que ce cours d’initiation aura su répondre à la plupart
de vos attentes et que cela vous incitera à poursuivre et à progresser dans ce sport
complet, fascinant, et qui vous promet de longues heures de plaisir et de pur bonheur!
L’équipe d’Apnée Aventure.
© www.apneeaventure.com P a g e | 43
© www.apneeaventure.com P a g e | 44

Mais conteúdo relacionado

Mais procurados

Rapport de stage Melag France
Rapport de stage Melag FranceRapport de stage Melag France
Rapport de stage Melag FranceJessica Bednarski
 
Optimisation fiscale des investissements
Optimisation fiscale des investissementsOptimisation fiscale des investissements
Optimisation fiscale des investissementsyouness jabbar
 
Stage de Perfectonnement Génie Electrique (1) mm 24
Stage de Perfectonnement Génie Electrique (1) mm 24Stage de Perfectonnement Génie Electrique (1) mm 24
Stage de Perfectonnement Génie Electrique (1) mm 24DhaouiMastour
 
La nouvelle réglementation Bâle III implique-t-elle un changement des busines...
La nouvelle réglementation Bâle III implique-t-elle un changement des busines...La nouvelle réglementation Bâle III implique-t-elle un changement des busines...
La nouvelle réglementation Bâle III implique-t-elle un changement des busines...Arrow Institute
 
C561e69419f948a5deb422c3a9ccb96d rapport-de-stage
C561e69419f948a5deb422c3a9ccb96d rapport-de-stageC561e69419f948a5deb422c3a9ccb96d rapport-de-stage
C561e69419f948a5deb422c3a9ccb96d rapport-de-stageKamal Aliouat
 
Migration des données et portage du module GMAO de OpenERP 6.1 vers Odoo 8
Migration des données et portage du module GMAO de OpenERP 6.1 vers Odoo 8Migration des données et portage du module GMAO de OpenERP 6.1 vers Odoo 8
Migration des données et portage du module GMAO de OpenERP 6.1 vers Odoo 8Fouad ELOUAD
 
Rapport de stage de Master 1 AETPF (AgroPArisTech) effectué à l'iEES/INRA
Rapport de stage de Master 1 AETPF (AgroPArisTech) effectué à l'iEES/INRARapport de stage de Master 1 AETPF (AgroPArisTech) effectué à l'iEES/INRA
Rapport de stage de Master 1 AETPF (AgroPArisTech) effectué à l'iEES/INRABenoît Browaeys
 
Trois Essais sur la Stabilité Financière dans la CEMAC
Trois Essais sur la Stabilité Financière dans la CEMAC Trois Essais sur la Stabilité Financière dans la CEMAC
Trois Essais sur la Stabilité Financière dans la CEMAC Université de Dschang
 
Traumatismes de la hanche
Traumatismes de la hancheTraumatismes de la hanche
Traumatismes de la hancheimma-dr
 
réaliser une plateforme d’automatisation et de génération des rapports de test
réaliser une plateforme d’automatisation et de génération des rapports de testréaliser une plateforme d’automatisation et de génération des rapports de test
réaliser une plateforme d’automatisation et de génération des rapports de testahmed oumezzine
 
Guide d auto-apprentissage_en_usinage
Guide d auto-apprentissage_en_usinageGuide d auto-apprentissage_en_usinage
Guide d auto-apprentissage_en_usinagestarckeric
 
Implémentation et mise en place d’un système décisionnel pour la solution Meg...
Implémentation et mise en place d’un système décisionnel pour la solution Meg...Implémentation et mise en place d’un système décisionnel pour la solution Meg...
Implémentation et mise en place d’un système décisionnel pour la solution Meg...Houssem Eddine Jebri
 
Rééducation neuro occlusale en ODF
Rééducation neuro occlusale en ODF Rééducation neuro occlusale en ODF
Rééducation neuro occlusale en ODF Dr.Oudainia Mounira
 
Fact sheet - Secteur de la construction et travaux publiques en RDC.pdf
Fact sheet - Secteur de la construction et travaux publiques en RDC.pdfFact sheet - Secteur de la construction et travaux publiques en RDC.pdf
Fact sheet - Secteur de la construction et travaux publiques en RDC.pdfLandry DJIMPE
 
Méthodologie 2 Track Unified Process
Méthodologie 2 Track Unified ProcessMéthodologie 2 Track Unified Process
Méthodologie 2 Track Unified ProcessZakaria Bouazza
 
Presentation pfe
Presentation pfePresentation pfe
Presentation pfezinebcher
 
Imagrie Rachis 03 02 09 Da
Imagrie Rachis 03 02 09 DaImagrie Rachis 03 02 09 Da
Imagrie Rachis 03 02 09 Daraymondteyrouz
 

Mais procurados (20)

Rapport de stage Melag France
Rapport de stage Melag FranceRapport de stage Melag France
Rapport de stage Melag France
 
Optimisation fiscale des investissements
Optimisation fiscale des investissementsOptimisation fiscale des investissements
Optimisation fiscale des investissements
 
Stage de Perfectonnement Génie Electrique (1) mm 24
Stage de Perfectonnement Génie Electrique (1) mm 24Stage de Perfectonnement Génie Electrique (1) mm 24
Stage de Perfectonnement Génie Electrique (1) mm 24
 
La nouvelle réglementation Bâle III implique-t-elle un changement des busines...
La nouvelle réglementation Bâle III implique-t-elle un changement des busines...La nouvelle réglementation Bâle III implique-t-elle un changement des busines...
La nouvelle réglementation Bâle III implique-t-elle un changement des busines...
 
Rapport de stage
Rapport de stageRapport de stage
Rapport de stage
 
C561e69419f948a5deb422c3a9ccb96d rapport-de-stage
C561e69419f948a5deb422c3a9ccb96d rapport-de-stageC561e69419f948a5deb422c3a9ccb96d rapport-de-stage
C561e69419f948a5deb422c3a9ccb96d rapport-de-stage
 
Migration des données et portage du module GMAO de OpenERP 6.1 vers Odoo 8
Migration des données et portage du module GMAO de OpenERP 6.1 vers Odoo 8Migration des données et portage du module GMAO de OpenERP 6.1 vers Odoo 8
Migration des données et portage du module GMAO de OpenERP 6.1 vers Odoo 8
 
Rapport de stage de Master 1 AETPF (AgroPArisTech) effectué à l'iEES/INRA
Rapport de stage de Master 1 AETPF (AgroPArisTech) effectué à l'iEES/INRARapport de stage de Master 1 AETPF (AgroPArisTech) effectué à l'iEES/INRA
Rapport de stage de Master 1 AETPF (AgroPArisTech) effectué à l'iEES/INRA
 
Trois Essais sur la Stabilité Financière dans la CEMAC
Trois Essais sur la Stabilité Financière dans la CEMAC Trois Essais sur la Stabilité Financière dans la CEMAC
Trois Essais sur la Stabilité Financière dans la CEMAC
 
Traumatismes de la hanche
Traumatismes de la hancheTraumatismes de la hanche
Traumatismes de la hanche
 
réaliser une plateforme d’automatisation et de génération des rapports de test
réaliser une plateforme d’automatisation et de génération des rapports de testréaliser une plateforme d’automatisation et de génération des rapports de test
réaliser une plateforme d’automatisation et de génération des rapports de test
 
Guide d auto-apprentissage_en_usinage
Guide d auto-apprentissage_en_usinageGuide d auto-apprentissage_en_usinage
Guide d auto-apprentissage_en_usinage
 
Rapport atef
Rapport atefRapport atef
Rapport atef
 
Implémentation et mise en place d’un système décisionnel pour la solution Meg...
Implémentation et mise en place d’un système décisionnel pour la solution Meg...Implémentation et mise en place d’un système décisionnel pour la solution Meg...
Implémentation et mise en place d’un système décisionnel pour la solution Meg...
 
Présentation pfe
Présentation pfePrésentation pfe
Présentation pfe
 
Rééducation neuro occlusale en ODF
Rééducation neuro occlusale en ODF Rééducation neuro occlusale en ODF
Rééducation neuro occlusale en ODF
 
Fact sheet - Secteur de la construction et travaux publiques en RDC.pdf
Fact sheet - Secteur de la construction et travaux publiques en RDC.pdfFact sheet - Secteur de la construction et travaux publiques en RDC.pdf
Fact sheet - Secteur de la construction et travaux publiques en RDC.pdf
 
Méthodologie 2 Track Unified Process
Méthodologie 2 Track Unified ProcessMéthodologie 2 Track Unified Process
Méthodologie 2 Track Unified Process
 
Presentation pfe
Presentation pfePresentation pfe
Presentation pfe
 
Imagrie Rachis 03 02 09 Da
Imagrie Rachis 03 02 09 DaImagrie Rachis 03 02 09 Da
Imagrie Rachis 03 02 09 Da
 

Destaque

Sport et mondialisation: La coupe du monde de rugby en Afrique du sud.
Sport et mondialisation: La coupe du monde de rugby en Afrique du sud.Sport et mondialisation: La coupe du monde de rugby en Afrique du sud.
Sport et mondialisation: La coupe du monde de rugby en Afrique du sud.Profcdj CDJ
 
Avis dans le cadre du Renouvellement de la Politique jeunesse du Gouvernemen...
Avis dans le cadre du Renouvellement de la Politique jeunesse du  Gouvernemen...Avis dans le cadre du Renouvellement de la Politique jeunesse du  Gouvernemen...
Avis dans le cadre du Renouvellement de la Politique jeunesse du Gouvernemen...Dominic Ogden
 
Nativos vs inmigrantes
Nativos vs inmigrantesNativos vs inmigrantes
Nativos vs inmigrantesNacho_69
 
Peridoico cristiano
Peridoico cristianoPeridoico cristiano
Peridoico cristianofable911
 
Aditum workshop open innovation epwn 12 12-12
Aditum workshop open innovation epwn 12 12-12Aditum workshop open innovation epwn 12 12-12
Aditum workshop open innovation epwn 12 12-12EpwnMadrid
 
Alimentos que curan y alimentos que matan
Alimentos que curan y alimentos que matanAlimentos que curan y alimentos que matan
Alimentos que curan y alimentos que matansersandoval
 
Webquest freestyle
Webquest freestyleWebquest freestyle
Webquest freestylefer1985
 
Rubrica evaluar videos_tutorial
Rubrica evaluar videos_tutorialRubrica evaluar videos_tutorial
Rubrica evaluar videos_tutorialJose Nava
 
Estrategia
EstrategiaEstrategia
Estrategiaanalyrr
 
Proyectos estructura municipal
Proyectos estructura municipalProyectos estructura municipal
Proyectos estructura municipalpapucho80
 
Metrologia
MetrologiaMetrologia
Metrologiakellyucc
 
Parc de liberté galland
Parc de liberté gallandParc de liberté galland
Parc de liberté gallandSami Sahli
 

Destaque (20)

Sport et mondialisation: La coupe du monde de rugby en Afrique du sud.
Sport et mondialisation: La coupe du monde de rugby en Afrique du sud.Sport et mondialisation: La coupe du monde de rugby en Afrique du sud.
Sport et mondialisation: La coupe du monde de rugby en Afrique du sud.
 
Avis dans le cadre du Renouvellement de la Politique jeunesse du Gouvernemen...
Avis dans le cadre du Renouvellement de la Politique jeunesse du  Gouvernemen...Avis dans le cadre du Renouvellement de la Politique jeunesse du  Gouvernemen...
Avis dans le cadre du Renouvellement de la Politique jeunesse du Gouvernemen...
 
Nativos vs inmigrantes
Nativos vs inmigrantesNativos vs inmigrantes
Nativos vs inmigrantes
 
Inventos
InventosInventos
Inventos
 
Peridoico cristiano
Peridoico cristianoPeridoico cristiano
Peridoico cristiano
 
Presentacion
PresentacionPresentacion
Presentacion
 
Aditum workshop open innovation epwn 12 12-12
Aditum workshop open innovation epwn 12 12-12Aditum workshop open innovation epwn 12 12-12
Aditum workshop open innovation epwn 12 12-12
 
Alimentos que curan y alimentos que matan
Alimentos que curan y alimentos que matanAlimentos que curan y alimentos que matan
Alimentos que curan y alimentos que matan
 
Educación tecnológica1
Educación tecnológica1Educación tecnológica1
Educación tecnológica1
 
Natació al reus deportiu
Natació al reus deportiuNatació al reus deportiu
Natació al reus deportiu
 
Dispositivos móviles en la educación
Dispositivos móviles en la educación Dispositivos móviles en la educación
Dispositivos móviles en la educación
 
Projets décret santé cp ips 02 06 14
Projets décret santé cp ips 02 06 14Projets décret santé cp ips 02 06 14
Projets décret santé cp ips 02 06 14
 
3ème Dimanche de l Avent C
3ème Dimanche de l Avent C3ème Dimanche de l Avent C
3ème Dimanche de l Avent C
 
Sig tema 02 garcia diaz maria felix
Sig tema 02  garcia diaz maria felixSig tema 02  garcia diaz maria felix
Sig tema 02 garcia diaz maria felix
 
Webquest freestyle
Webquest freestyleWebquest freestyle
Webquest freestyle
 
Rubrica evaluar videos_tutorial
Rubrica evaluar videos_tutorialRubrica evaluar videos_tutorial
Rubrica evaluar videos_tutorial
 
Estrategia
EstrategiaEstrategia
Estrategia
 
Proyectos estructura municipal
Proyectos estructura municipalProyectos estructura municipal
Proyectos estructura municipal
 
Metrologia
MetrologiaMetrologia
Metrologia
 
Parc de liberté galland
Parc de liberté gallandParc de liberté galland
Parc de liberté galland
 

Semelhante a Manuel niveau I

Plaquette Château Bleu 2015 2016
Plaquette Château Bleu 2015 2016Plaquette Château Bleu 2015 2016
Plaquette Château Bleu 2015 2016Agglo
 
Theorie niveau 1
Theorie niveau 1Theorie niveau 1
Theorie niveau 1tbousiges
 
La reglementation niveau 2 v2018
La reglementation niveau 2 v2018La reglementation niveau 2 v2018
La reglementation niveau 2 v2018OlivierCourtois7
 
Mon annee-natation
Mon annee-natationMon annee-natation
Mon annee-natationzoheirsig
 
Enfants et plongée au salon de la plongée sous-marine 2014
Enfants et plongée au salon de la plongée sous-marine 2014Enfants et plongée au salon de la plongée sous-marine 2014
Enfants et plongée au salon de la plongée sous-marine 2014Islem Soualhi
 
Survie world sailing psmer 2019
Survie world sailing psmer 2019Survie world sailing psmer 2019
Survie world sailing psmer 2019David Alexandre
 
Piscine Global 2014 - Conférence apprendre à nager (2/3) - Vincent HAMELIN, F...
Piscine Global 2014 - Conférence apprendre à nager (2/3) - Vincent HAMELIN, F...Piscine Global 2014 - Conférence apprendre à nager (2/3) - Vincent HAMELIN, F...
Piscine Global 2014 - Conférence apprendre à nager (2/3) - Vincent HAMELIN, F...GL events
 
Faire de la spéléologie avec des mineurs et les encadrer
Faire de la spéléologie avec des mineurs et les encadrerFaire de la spéléologie avec des mineurs et les encadrer
Faire de la spéléologie avec des mineurs et les encadrerIzeedor
 
ASNS Environnements Circonstances.ppt
ASNS Environnements Circonstances.pptASNS Environnements Circonstances.ppt
ASNS Environnements Circonstances.pptLucieVacaresse
 
Plan d'étude sur le championnat du monde de Kayak Polo en Suisse Normande
Plan d'étude sur le championnat du monde de Kayak Polo en Suisse NormandePlan d'étude sur le championnat du monde de Kayak Polo en Suisse Normande
Plan d'étude sur le championnat du monde de Kayak Polo en Suisse NormandeFrmfr Basse-Normandie
 
Balade palmée au bout du monde
Balade palmée au bout du mondeBalade palmée au bout du monde
Balade palmée au bout du mondeNAUTISMEFINISTERE
 
Damien dodelin - mémoire master 2 staps
Damien dodelin - mémoire master 2 staps Damien dodelin - mémoire master 2 staps
Damien dodelin - mémoire master 2 staps Damien Dodelin
 
Clipper 11 12 Crew Sponsorship Presentation
Clipper 11 12 Crew Sponsorship PresentationClipper 11 12 Crew Sponsorship Presentation
Clipper 11 12 Crew Sponsorship PresentationPierigb
 
Cours Niveau 1 Plongée
Cours Niveau 1 PlongéeCours Niveau 1 Plongée
Cours Niveau 1 PlongéeApj Plongée
 
Optimisation d'une stratégie touristique en Vallée d'Ossau avec une centratio...
Optimisation d'une stratégie touristique en Vallée d'Ossau avec une centratio...Optimisation d'une stratégie touristique en Vallée d'Ossau avec une centratio...
Optimisation d'une stratégie touristique en Vallée d'Ossau avec une centratio...Mikael DERBAL
 

Semelhante a Manuel niveau I (20)

Plaquette Château Bleu 2015 2016
Plaquette Château Bleu 2015 2016Plaquette Château Bleu 2015 2016
Plaquette Château Bleu 2015 2016
 
Theorie niveau 1
Theorie niveau 1Theorie niveau 1
Theorie niveau 1
 
La reglementation niveau 2 v2018
La reglementation niveau 2 v2018La reglementation niveau 2 v2018
La reglementation niveau 2 v2018
 
Mon annee-natation
Mon annee-natationMon annee-natation
Mon annee-natation
 
Enfants et plongée au salon de la plongée sous-marine 2014
Enfants et plongée au salon de la plongée sous-marine 2014Enfants et plongée au salon de la plongée sous-marine 2014
Enfants et plongée au salon de la plongée sous-marine 2014
 
Survie world sailing psmer 2019
Survie world sailing psmer 2019Survie world sailing psmer 2019
Survie world sailing psmer 2019
 
Natation c2 du 22 mai
Natation c2 du 22 maiNatation c2 du 22 mai
Natation c2 du 22 mai
 
La natation
La natation La natation
La natation
 
Piscine Global 2014 - Conférence apprendre à nager (2/3) - Vincent HAMELIN, F...
Piscine Global 2014 - Conférence apprendre à nager (2/3) - Vincent HAMELIN, F...Piscine Global 2014 - Conférence apprendre à nager (2/3) - Vincent HAMELIN, F...
Piscine Global 2014 - Conférence apprendre à nager (2/3) - Vincent HAMELIN, F...
 
Ateliers activités physiques
Ateliers activités physiquesAteliers activités physiques
Ateliers activités physiques
 
Faire de la spéléologie avec des mineurs et les encadrer
Faire de la spéléologie avec des mineurs et les encadrerFaire de la spéléologie avec des mineurs et les encadrer
Faire de la spéléologie avec des mineurs et les encadrer
 
Encadrement sur support
Encadrement sur supportEncadrement sur support
Encadrement sur support
 
ASNS Environnements Circonstances.ppt
ASNS Environnements Circonstances.pptASNS Environnements Circonstances.ppt
ASNS Environnements Circonstances.ppt
 
Plan d'étude sur le championnat du monde de Kayak Polo en Suisse Normande
Plan d'étude sur le championnat du monde de Kayak Polo en Suisse NormandePlan d'étude sur le championnat du monde de Kayak Polo en Suisse Normande
Plan d'étude sur le championnat du monde de Kayak Polo en Suisse Normande
 
Balade palmée au bout du monde
Balade palmée au bout du mondeBalade palmée au bout du monde
Balade palmée au bout du monde
 
Niveau 1
Niveau 1Niveau 1
Niveau 1
 
Damien dodelin - mémoire master 2 staps
Damien dodelin - mémoire master 2 staps Damien dodelin - mémoire master 2 staps
Damien dodelin - mémoire master 2 staps
 
Clipper 11 12 Crew Sponsorship Presentation
Clipper 11 12 Crew Sponsorship PresentationClipper 11 12 Crew Sponsorship Presentation
Clipper 11 12 Crew Sponsorship Presentation
 
Cours Niveau 1 Plongée
Cours Niveau 1 PlongéeCours Niveau 1 Plongée
Cours Niveau 1 Plongée
 
Optimisation d'une stratégie touristique en Vallée d'Ossau avec une centratio...
Optimisation d'une stratégie touristique en Vallée d'Ossau avec une centratio...Optimisation d'une stratégie touristique en Vallée d'Ossau avec une centratio...
Optimisation d'une stratégie touristique en Vallée d'Ossau avec une centratio...
 

Manuel niveau I

  • 2. © www.apneeaventure.com P a g e | 2 Table des matières 0) Avant-propos.................................................................................................... 4 1) Introduction ..................................................................................................... 5 1.1) Disciplines............................................................................................... 5 1.2) Sport extrême et attitude sécuritaire..................................................... 5 1.3) Compensation......................................................................................... 6 2) Matériel de base .............................................................................................. 8 2.1) Masque................................................................................................... 8 2.2) Palmes..................................................................................................... 9 2.3) Lunettes et tuba ................................................................................... 10 3) Propulsion ...................................................................................................... 11 3.1) Position et techniques de nage ............................................................ 11 3.2) Immersion « canard »........................................................................... 12 3.3) Palmer en apnée................................................................................... 12 4) Lois physiques ................................................................................................ 14 4.1) Pressions............................................................................................... 14 4.2) Flottabilité (Archimède) ....................................................................... 16 4.3) Variation des volumes d’air (Boyle/Mariotte)...................................... 17 4.4) Pression partielle (Dalton).................................................................... 19 4.5) Diffusion des gaz (Henry)...................................................................... 20 5) Anatomie et physiologie ................................................................................ 21 5.1) Des voies aériennes supérieures jusqu’aux poumons ......................... 21 5.2) Système cardio-respiratoire ................................................................. 24 5.3) Les réserves d’oxygène......................................................................... 26 5.4) L’évolution des gaz au cours de l’apnée............................................... 26 5.5) La ventilation ........................................................................................ 27 6) Dangers et préventions.................................................................................. 30 6.1) Syncope................................................................................................. 30 6.2) Barotraumatismes................................................................................ 30 6.3) Autres dangers et préventions............................................................. 31 6.4) Les dix commandements...................................................................... 35 7) Sécurité .......................................................................................................... 36
  • 3. © www.apneeaventure.com P a g e | 3 7.1) Signes et symptômes............................................................................ 36 7.2) Protocoles de surveillance.................................................................... 37 7.3) Sauvetage ............................................................................................. 39 8) Notions d’entraînement................................................................................. 41 8.1) Travail en hypercapnie ......................................................................... 41 8.2) Travail en hypoxie................................................................................. 41 9) Conclusion...................................................................................................... 42
  • 4. © www.apneeaventure.com P a g e | 4 0) Avant-propos L’apnée au Québec est associée aux noms d’Yves Charland et Johan Valentin. Dans la province, ils ont développés différentes structures pour l’initiation et la pratique de l’apnée sportive. En 2000, ils créent le Club d’Apnée Sportive de Montréal (CASM). À travers ce club, ils donnent plusieurs formations dont l’initiation à l’apnée en piscine et en profondeur. Ce club a aussi pour objectif de rassembler une jeune communauté d’apnéistes à travers divers sorties et activités de plongée. En 2006, afin de faire évoluer le volet formation, Yves et Johan créent une deuxième structure : l’école Apnée Aventure, le développement du volet récréatif étant laissé au CASM. De par son statut d’école, Apnée Aventure facilite la dispense de cours au sein du Centre d’éducation physique et des sports de l’Université de Montréal (CEPSUM). Son objectif premier est de donner les outils essentiels à une pratique sécuritaire de l’apnée sportive et, par conséquent, de contribuer efficacement au développement de l’apnée au Québec. Ainsi, l’école élabore et améliore régulièrement ses standards de formation en collaboration avec la Confédération mondiale des activités subaquatiques du Québec (CMAS Québec). Cette dernière, reconnue à travers le monde pour son sérieux dans les domaines de la formation et de la sécurité, délivre actuellement pour Apnée Aventure les brevets apnéistes allant du niveau 1 à celui de moniteur. Le cours niveau 1, consacré à l’initiation de l’apnée sportive, ne s’adresse pas uniquement aux futures apnéistes sportifs. Il touche un éventail plus large de personnes. Le cours que nous délivrons est, en outre, adapté à la pratique du « snorkeling », de la chasse sous-marine, de la plongée autonome ou de toute autre activité nécessitant une aisance subaquatique, un contrôle du stress et/ou une bonne gestion de son air. Le cours se déroule sur quinze heures, incluant une partie théorique (1/3 temps) et une partie pratique (2/3 temps). Le contenu se scinde en quatre thèmes principaux :  l’apnée sportive, le matériel, les disciplines et les structures sportives,  les connaissances théoriques sur l’anatomie, la physiologie et les phénomènes physiques,  les techniques et habiletés de l’apnée sportive,  et finalement, les dangers et la sécurité. Finalement, ce guide dédié au niveau 1 regroupe de nombreux textes, illustrations et tableaux afin de soulager de la prise de note et améliorer la visualisation de certains concepts. Ce guide n’est cependant pas complet. Par conséquent, nous invitons l’élève à poser toutes les questions qu’il jugera opportunes. Bonne session à tous!
  • 5. © www.apneeaventure.com P a g e | 5 1) Introduction La plongée en apnée n'est pas récente. Elle a longtemps été une activité de survivance et d'approvisionnement pour de nombreuses civilisations. Généralement utile à la pêche ou la cueillette de coquillages elle fût aussi et pendant longtemps le seul moyen de récupérer divers objets engloutis par les eaux. Petit à petit, des technologies plus modernes ont relégué cette pratique à l'histoire, mais pas tout-à-fait. De nos jours il subsiste quelques groupes de pêcheurs/cueilleurs, disséminés sur la planète, qui plongent encore en apnée. Mais avant tout, deux nouvelles activités sont apparues et ont placé l'apnée sous un tout nouvel éclairage : la chasse sous-marine dite récréative et, qui nous concerne plus particulièrement, l'apnée sportive. 1.1) Disciplines L'apnée sportive est un sport relativement récent, les premiers records remontant aux années 1950 avec Bucher, Falco ou Novello. De nos jours, il est toujours en phase de développement, tant au niveau du regroupement de ses adeptes qu'au niveau de ses structures sportives. Mais les disciplines qui le représentent sont assez bien définies. L'apnée statique (STA) qui consiste à retenir son souffle le plus longtemps possible avec les voies respiratoires immergées. L'apnée dynamique avec palme(s) (DYN), ou sans palme (DNF), qui consiste à s'immerger et à parcourir la plus grande distance horizontalement. L'apnée en profondeur qui consiste à s’immerger et à parcourir la plus grande distance verticalement sous la surface de l’eau. On trouve plusieurs sous-disciplines comme le poids constant avec ou sans palme (CWT/CNF), le poids variable, l’immersion libre (FIM) ou encore le no limit. Cette dernière est notamment célèbre en raison du film de Luc Besson (Le grand bleu). Elle consiste à descendre à l’aide d’une gueuse et à remonter à l'aide, généralement, d'un ballon gonflé d'air. 1.2) Sport extrême et attitude sécuritaire L'apnée sportive est classée parmi les sports dits « extrêmes ». Elle doit cette étiquette aux risques de syncope (perte de conscience causée par une trop faible oxygénation du cerveau) et éventuellement de noyade encourus par le pratiquant. Fig. 1 : Immersion libre
  • 6. © www.apneeaventure.com P a g e | 6 Effectivement, loin d’être un poisson, l’homme ne peut maintenir son souffle sous l'eau qu'avec l'objectif raisonnable de refaire surface. Lors d’apnées prolongées, en compétition ou à l’affût d’un poisson, on hypothèque grandement ses réserves d’oxygène. Le risque de syncope devient alors élevé et, malgré certains symptômes annonciateurs, on n’a pas toujours le temps de refaire surface. La syncope arrive vite! Occasionnellement des décès surviennent en mer ou dans des bassins privés. Après analyse des accidents, on cible toujours au moins une des trois causes suivantes : le fait de pratiquer seul, l’inexpérience ou l’excès de confiance. Des trois, la première est sans doute la pire de toutes. Dans tous les cas, on constate une mauvaise sécurité ou pas de sécurité du tout. 1.3) Compensation En fonction de la profondeur de plongée, la pression exercée par l’eau varie. Dans le corps il existe plusieurs cavités (bouche, fosse nasale, oreille moyenne…) qui sont remplies d’air (Fig. 9-11). En tout temps, les pressions qui règnent à l’extérieur et à l’intérieur de ces cavités doivent être les même. Si ce n’est pas le cas, à cause de la pression, une force s’exerce sur les parois des cavités et provoque alors une douleur intense. La plupart des cavités s’équilibrent automatiquement. Cependant, l’oreille moyenne, derrière les tympans, fait exception. Dans ce cas, l’équilibrage (dans notre jargon la compensation) s’effectue par la trompe d’Eustache, un petit conduit connecté à la gorge et qui a tendance à se contracter sous l’effet de la pression. Plusieurs techniques de compensation de l’oreille existent. Dans ce cours nous verrons les deux plus courantes, c’est-à-dire la manœuvre de Valsalva et la manœuvre de Frenzel ou du « piston » (voir les capsules « applications » ci-dessous). La compensation n’est pas toujours facile à réaliser. Mal faite, elle peut être la cause de barotraumatismes. L’apprentissage auprès d’une personne expérimentée est plus que conseillé. Lorsqu’on débute, le stress est souvent un facteur d’échec. Pas de panique! L’art de compenser vient petit à petit avec les séances d’entraînement. Surtout, ne jamais forcer, les tympans sont précieux! À retenir : 1ere Règle de l’apnée Ne jamais pratiquer l’apnée sans la présence d’un autre apnéiste!
  • 7. © www.apneeaventure.com P a g e | 7 À retenir :  Ne jamais forcer la compensation! Et , ne jamais compenser pendant la remontée! Application : Manœuvre de Frenzel  Pincer le nez, fermer la bouche et bloquer la gorge à la hauteur des cordes vocales.  En utilisant les muscles du cou, exercer une pression vers l’arrière de la gorge. Le « pop » caractéristique se fait entendre! Application : Manœuvre de Valsalva  Pincer le nez, fermer la bouche et garder la gorge ouverte.  En contractant légèrement les abdominaux, créer une surpression dans les poumons, la bouche et les trompes d’Eustache. Un « pop » se fait entendre dans chaque oreille. Attention! Ne jamais forcer, il y a un risque d’endommager les oreilles!
  • 8. © www.apneeaventure.com P a g e | 8 2) Matériel de base Un cours d'initiation à l’apnée se déroule soit en piscine soit en eaux libres où les conditions de visibilité et de température sont bonnes. La profondeur de plongée y est aussi limitée. Dans ce cas, le matériel de base se résume à un « bon » masque et une « bonne » paire de palme. 2.1) Masque Pour la pratique de l’apnée, les caractéristiques essentielles qu’on recherche dans un masque sont les suivantes :  Englobe le nez  essentiel pour l’équilibrage du masque en tout temps.  Possède un petit volume  ceci facilite la compensation en profondeur.  Étanche  Souple  Confortable. On préfère aussi les masques ayant des verres non fumés pour une meilleure sécurité. Un apnéiste en état de panique se remarque à ses yeux exorbités. Il est aussi préférable de choisir un masque à jupe noire. Il résiste mieux aux attaques de l’environnement (soleil, chlore en piscine). Il est aussi bon de savoir que pour certains masques on peut y adapter des verres correcteurs. Fig. 2 : Masques « petit volume ».
  • 9. © www.apneeaventure.com P a g e | 9 2.2) Palmes  Chaussantes  transfert de puissance optimal.  Confortables  séances ou sorties de plusieurs heures.  Taille et dureté de la voilure  adaptées à la masse de l’apnéiste, à sa musculature et au type de plongée (dynamique, profondeur…)  Matériel  thermo-plastique, fibre de verre ou fibre de carbone, coût, résistance. Fig. 3 : Palmes chaussantes et à grande voilure. À propos : Avec l’aide des meilleurs apnéistes, les fabricants ont su adapter les nouveaux matériaux (néoprène, fibre de verre, fibre de carbone) à un équipement spécialisé afin de le rendre plus performant. Les équipements d’apnée sont encore actuellement le fruit de belles innovations, souvent personnelles. Conseil : Pour débuter, une bonne palme doit être ni trop grande ni trop rigide! Elle doit faciliter le passage d’un battement de surface efficace à un battement subaquatique.
  • 10. © www.apneeaventure.com P a g e | 10 2.3) Lunettes et tuba Fig. 4 : Lunettes de natation et tuba. Les lunettes sont très utiles pour un entraînement en surface ou à faible profondeur (1,5 m). Avec un pince-nez, elles sont idéales pour pratiquer l’apnée dynamique. Elles sont moins encombrantes et plus hydrodynamiques. Attention cependant, elles ne sont pas du tout adaptées pour faire de la plongée profonde. Comme il est impossible d’équilibrer les volumes d’air, on ne peut éviter le plaquage des lunettes sur le visage, ce qui conduit inévitablement à un barotraumatisme. Le tuba n’est pas très adapté à l’apnée sportive. En effet, dans la plupart des cas il nuit à la ventilation lors de la préparation ou lors de la récupération. La raison est qu’il ajoute un volume d’air « mort ». De plus, il nuit à l’hydrodynamisme pendant la nage. Néanmoins il est très utile pour la sécurité quand il s’agit de suivre à partir de la surface un apnéiste qui performe. Certain l’apprécie aussi pour se relaxer avant une apnée profonde, le retirant pour les dernières ventilations. Mais, bien sûr, il reste indispensable pour le chasseur! À retenir : Lunettes de natation Ne jamais aller en profondeur avec des lunettes de natation!
  • 11. © www.apneeaventure.com P a g e | 11 3) Propulsion En apnée sportive, avoir une technique de propulsion de qualité est un atout indéniable. Cela permet d’atteindre des distances plus grandes pour une consommation d’oxygène moindre. À ce propos, des notions d’hydrodynamisme telles que la position de nage (tête, bras, jambes), l’immersion « canard » ou encore le palmage stéréo sont abordées. 3.1) Position et techniques de nage Fig. 5 : Positions du palmage en apnée. Position longiligne : meilleure glisse Bras en flèche : meilleure pénétration dans l’eau Bras le long du corps : meilleure aisance Monopalme : très bonne efficacité mais stabilité moyenne Bi-palmes : efficacité moyenne mais bonne stabilité Genoux trop fléchis : frein hydrodynamique, dépense élevée d’énergie Amplitude du palmage : ni trop ample ni trop petite Position de la tête : normale dans le prolongement du corps
  • 12. © www.apneeaventure.com P a g e | 12 3.2) Immersion « canard » Fig. 6 : L’immersion « canard » 3.3) Palmer en apnée Un des enjeux est d’arriver à diminuer sa consommation d’oxygène. Dans cette optique, améliorer sa propulsion revient à augmenter le rapport rendement obtenu / effort effectué. Ceci peut se faire, entre autre, par une meilleure utilisation des muscles liés à la propulsion. Souvent, on sollicite exagérément ses quadriceps, ces muscles puissants des cuisses et très consommateur d’oxygène. Il convient alors de modifier sa Application : Immersion « canard »  Se donner une impulsion à la surface, l’immersion est alors facilitée (Fig. 6).  Se courber à 90° au niveau des hanches, garder les jambes le plus droit possible.  Propulser les jambes à la verticale, hors de l’eau, et effectuer simultanément un mouvement de brasse avec les bras. Cela permet d’atteindre 3 à 4 mètres de profondeur d’un seul coup.  Ne commencer à battre des jambes qu’une fois les palmes immergées. Notez la position de la tête, dans le prolongement du corps!
  • 13. © www.apneeaventure.com P a g e | 13 technique afin de redistribuer l’effort vers les muscles du haut du corps comme les abdominaux (exemple : nage de type dauphin). D’un point de vue pratique, pour se rendre compte de sa propre progression il existe un bon moyen : compter le nombre de coups de palmes par longueur de bassin, et essayer de le diminuer à chaque nouvelle longueur. Cet exercice oblige à ressentir et à profiter au maximum de ce que les nageurs appellent la glisse. Application : Palmage stéréo  Amorcer le mouvement à partir des hanches  Battre des jambes en ciseaux, en veillant à garder le plus possible les genoux tendus et les pieds pointés. Conseil : En apnée, notre palme ne doit pas être utilisée comme outil de puissance (contrairement à la nage palmée). Elle doit servir à transformer souplement les mouvements du corps en propulsion.
  • 14. © www.apneeaventure.com P a g e | 14 4) Lois physiques Comme pour toute activité, le plaisir vient en partie du contrôle que l’on peut avoir sur le déroulement de celle-ci. Ce contrôle a comme effets de réduire le stress et d’augmenter la détente. Une compréhension des phénomènes physiques aide certainement dans ce sens. En apnée, parmi les principaux phénomènes physiques, on retrouve la flottabilité (poussée d’Archimède) ainsi que la variation des volumes gazeux (loi de Boyle/Mariotte). Ils sont, de notre point de vue, les plus importants à saisir. Pour le premier il s’agit de la force qui s’exerce sur notre corps lorsqu’on le plonge dans l’eau, à l’instar de la gravité que l’on ressent quand on est sur la terre ferme. Pour le deuxième, il est directement lié aux dangers de barotraumatismes ainsi qu’au travail de compensation. Les sections qui suivent se proposent d’en décrire les grandes lignes. 4.1) Pressions La pression se définit comme « une force appliquée sur une surface ». Elle peut cependant avoir plusieurs origines, donc différents noms. Nous allons voir celles qui nous concernent. Elle aussi avoir différentes unités, mais dans le cadre de ce cours, nous utiliserons le « bar ». C’est une unité simple d’utilisation et très répandue dans le monde de la plongée. La pression atmosphérique (Patm). Elle représente la pression qu’exerce une colonne atmosphérique sur une aire de 1 m2 à la surface de l’eau ou au sol (Fig. 7). Patm ~ 1 bar. La pression hydrostatique (Phyd). Elle représente la pression qu’exerce l’eau par unité d’aire sur un objet immergé (sous-marin). La pression hydrostatique augmente de 1 bar chaque fois que le sous-marin descend de 10 mètres. La pression totale (Ptot). Elle représente la pression réelle ressentie par le sous- marin. C’est-à-dire l’addition de la pression atmosphérique et de la pression hydrostatique. Ptot = Patm + Phyd. À retenir : Phyd = + 1 bar chaque 10 m.
  • 15. © www.apneeaventure.com P a g e | 15 Fig. 7 : Pressions atmosphérique, hydrostatique et totale. Table 1 : Évolution des pressions en fonction de la profondeur. Profondeur (metres) Pression Atmosphérique (bar) Pression Hydrostatique (bar) Pression Absolue (bar) 0 1 0 1 10 1 1 2 20 1 2 3 30 1 3 4 40 1 4 5 50 1 5 6 100 1 10 11
  • 16. © www.apneeaventure.com P a g e | 16 4.2) Flottabilité (Archimède) Dans l’eau, le poids apparent d'une personne est donc la différence entre son poids réel et la poussée d'Archimède qui la repousse vers la surface. Par exemple, un apnéiste d'un volume corporel de 80 litres va recevoir une poussée d’Archimède de 80 kg (1 litre d'eau pèse environ 1 kg). Cette poussée diminue son poids réel de 80 kg. Si la masse de l’apnéiste est de 90 kg, son poids apparent est de 90 kg - 80 kg = 10 kg. La poussée d’Archimède est bien connue des plongeurs. Elle explique le phénomène de flottabilité, c’est-à-dire la tendance d’un corps à rester à la surface de l’eau ou à couler. En jouant sur certains paramètres le plongeur peut ainsi changer de profondeur. Par exemple en gonflant ses poumons, il remonte. En expirant son air, il coule. En apnée sportive, on n’a pas le loisir de remplir ou vider ses poumons durant la plongée. La poussée d’Archimède demeure cependant très importante. Elle aura un impact sur l’effort à fournir pour descendre et pour remonter. Il faut donc bien apprécier le phénomène et savoir jouer sur d’autres paramètres, tels que : ● Le volume pulmonaire ● Le lestage plus ou moins d’efforts à la descente / remontée. ● La combinaison À retenir : En apnée la flottabilité est non contrôlée pendant la plongée. À propos : Poussée d’Archimède Tout corps plongé dans l’eau subit une force verticale, dirigée de bas en haut, égale au poids du volume d’eau déplacé.
  • 17. © www.apneeaventure.com P a g e | 17 4.3) Variation des volumes d’air (Boyle/Mariotte) Cette loi s’applique aux gaz comme l’oxygène ou l’azote contenus dans l’air. Elle stipule que dans les conditions où la température ne varie pas (ce qui est le cas dans le corps humain), le produit de la pression d’un gaz par son volume reste constant. Il s’en suit qu’un volume de gaz diminue quand la pression augmente avec la profondeur et vice et versa. La Fig. 8 à gauche illustre la diminution d’un volume gazeux en fonction de la profondeur et de la pression hydrostatique. De la Fig. 8 à droite on constate que le volume ne décroît pas linéairement avec la profondeur. Les changements de volume les plus importants se produisent proche de la surface. Ils sont aussi la raison pour laquelle les risques de barotraumatismes et de syncopes sont plus élevés proche de la surface. Fig. 8 : Variation des volumes en fonction de la profondeur À propos : Loi de Boyle/Mariotte À température constante, Pression * Volume = constante.
  • 18. © www.apneeaventure.com P a g e | 18 En apnée, la loi de Boyle/Mariotte est particulièrement importante car elle a des effets directs et indirects sur plusieurs aspects sensibles de la plongée :  La flottabilité; elle change en fonction du volume.  La compensation; avec la profondeur, on a moins d’air disponible pour pousser vers les trompes d’Eustache. La compensation devient difficile.  Les barotraumatismes; à cause de la variation rapide des volumes gazeux.  La syncope; par la chute rapide de la pression d’O2 dans les poumons. Application : Calcul d’un volume pulmonaire à une profondeur donnée. Quelle serait le volume pulmonaire V2 au fond de la piscine (5 mètres, Phyd = 0.5 bar) considérant qu’on part avec V1= 6 litres d’air de la surface? Réponse : P1 = 1 bar P2 = Patm + Phyd = 1 bar + 0.5 bar V1 = 6 litres V2 = ? 1 bar x 6 litres = P1 x VI = constant = P2 x V2 = 1.5 bar x V2 V2 = 6/1.5 = 4 litres (à 5 mètres de fond) Loi de Boyle/Mariotte
  • 19. © www.apneeaventure.com P a g e | 19 4.4) Pression partielle (Dalton) La pression partielle (Pp). Dans un mélange de plusieurs gaz, elle représente la pression d’un gaz pris distinctement. Par exemple, la pression de l’air correspond à la somme des pressions partielles des gaz qui le composent : Pair = Pdiazote + PO2 + Pargon + PCO2 + … = 1 bar Donc les pressions partielles d’O2 et de diazote dans l’air sont : Pdiazote = 78% Pair = 0,78 bar PO2 = 21% Pair = 0,21 bar Dans le cadre de ce cours, la loi de Dalton permet essentiellement d’introduire le concept de pression partielle. À la section (5.4), nous regarderons comment les pressions partielles d’oxygène (PO2) et de gaz carbonique (PCO2) évoluent dans nos poumons au cours d’une apnée. À propos : Loi de Dalton Dans le cas de gaz parfaits, la pression totale est la somme des pressions partielles.
  • 20. © www.apneeaventure.com P a g e | 20 4.5) Diffusion des gaz (Henry) En plongée autonome, on sait que plus la pression augmente, plus les gaz qu’on respire se dissolvent vite dans le sang et les tissus. C’est un effet direct de la loi de Henry. Avec l’effort le dioxygène est consommé, mais à l’inverse, l’azote se concentre dans les tissus. Lors d’une remontée rapide, la pression partielle diminuant trop vite, l’azote n’a pas le temps de passer des tissus au sang et ensuite du sang aux poumons. Il tend alors à former des bulles dans les tissus et le sang, exposant le plongeur à un accident de décompression. Concernant l’apnée sportive le risque est moins grand. Tout d’abord, la quantité de gaz embarquée se limite à un volume pulmonaire. L’azote n’est donc pas renouvelé au fur et à mesure qu’il se concentre dans les tissus. Ensuite, le temps d’une apnée profonde, où la pression est importante, est court. Ceci limite aussi le temps de diffusion de l’azote dans les tissus. Toutefois, notons que l’apnéiste peut également être sujet à de tels accidents de décompression. Lorsqu’il plonge profond, de manière répétitive et à une fréquence élevée (10 à 12 par heure pendant 3 à 4 heures pour une profondeur supérieure à 20m). On parle alors d’accident du « taravana », dont les premiers diagnostiques ont été posés sur des pêcheurs polynésiens. À propos : Loi de Henry À température constante et à saturation, la quantité de gaz dissous dans un liquide est proportionnelle à la pression partielle qu’exerce ce gaz sur le liquide.
  • 21. © www.apneeaventure.com P a g e | 21 5) Anatomie et physiologie Des connaissances de base en anatomie et en physiologie sont un atout indéniable pour la sécurité du plongeur. Elles permettent de comprendre les mécanismes physiologiques impliqués au cours de l’apnée. Qu’il s’agisse de la respiration ou de tout autre phénomène corporel liés directes de la poussée d’Archimède ou à la loi de Boyle/Mariotte. 5.1) Des voies aériennes supérieures jusqu’aux poumons Le passage de l'air commence dans les voies aériennes supérieures (Fig. 9). Il passe par le nez et la cavité buccale, puis par le pharynx et le larynx avant de se rendre aux poumons via la trachée. À la hauteur du pharynx, on remarque l'orifice de la trompe d'Eustache. Cette dernière est un petit conduit qui relie la fosse nasale et l’oreille moyenne. On note aussi la présence de plusieurs sinus à la hauteur du visage (Fig. 10). Toutes ces cavités (bouche, sinus, oreille moyenne…) sont en contact les unes avec les autres et doivent être équilibrées à la pression hydrostatique. Chez l'apnéiste, elles sont sujettes à des changements de pression abrupts à cause de la vitesse de descente. Il est donc nécessaire qu'elles ne soient pas obstruées, notamment la trompe d’Eustache qui se coince facilement par contractions musculaires, torsion du cou ou irritation. Une sinusite ou une mauvaise compensation sont le plus souvent à l’origine des barotraumatismes des voies aériennes supérieures. La Fig. 11 présente l'oreille. En allant de la gauche vers la droite, on a le pavillon puis le conduit auditif qui font partie de l'oreille externe. Sous l'eau, ils sont à pression hydrostatique. Ensuite, on arrive au tympan qui sépare l'oreille externe de l'oreille moyenne. Dans l’oreille moyenne se trouve les osselets et la trompe d'Eustache. Finalement, à droite, on a l'oreille interne avec les canaux semi-circulaires. Ces canaux jouent un rôle essentiel pour l’orientation chez l’homme. Dans le cas d’un barotraumatisme de l’oreille, le plongeur peut être désorienté à tel point qu’il ne sache rejoindre la surface. À grande profondeur, il fait sombre et comme la poussée d’Archimède annihile la sensation de gravité, il n’est pas souvent aisé de distinguer le haut du bas.
  • 22. © www.apneeaventure.com P a g e | 22 Fig. 9 : Voies aériennes supérieures. Fig. 10 : Les sinus du visage.
  • 23. © www.apneeaventure.com P a g e | 23 Fig. 11 : L'oreille.
  • 24. © www.apneeaventure.com P a g e | 24 5.2) Système cardio-respiratoire Venant des voies aériennes supérieures, l'air poursuit son chemin à travers la trachée, les bronches, les bronchioles, les vésicules pulmonaires et finalement les alvéoles pulmonaires (Fig. 12). C'est dans ces dernières que s'effectuent les échanges gazeux entre l'air et le sang. Le sang va du cœur aux alvéoles pulmonaires via l'artère pulmonaire et les capillaires sanguins. Il retourne au cœur par les veines pulmonaires. Ce circuit constitue la petite circulation sanguine. Elle se compare à la grande circulation qui transporte le sang par l'aorte et les veines caves aux différents tissus du corps. Attention, les conduits tels que la trachée, qui apportent l'air jusqu'aux vésicules pulmonaires, sont faits de cartilage peu souple. Ces conduits peuvent être irrémédiablement endommagés si on les sollicite inadéquatement lors d’une plongée profonde (voir risques et dangers, section 6.3). Finalement notons la présence du diaphragme, principal muscle impliqué lors de l’inspiration. Au cours du métabolisme le corps consomme du dioxygène (O2) et produit du gaz carbonique (CO2). Par la suite, le CO2 est rejeté dans l’air via les poumons. À propos : Engorgement du cœur. Lorsqu’on s’immerge (voies respiratoires à la surface), l’eau exerce une pression sur tout le corps et, notamment, sur la cage thoracique et l’abdomen. Les poumons s’affaissent car ils subissent la différence des pressions hydrostatique et atmosphérique. Ceci entraîne une remontée du diaphragme et des viscères. Par ailleurs, le sang qui est contenu dans les membres se redistribue et vient engorger le cœur, là où la pression est plus faible. Ainsi, le volume pulmonaire est réduit d’environ 500 ml. Combiné à la pression hydrostatique, ceci rend la respiration plus difficile.
  • 25. © www.apneeaventure.com P a g e | 25 Fig. 12 : Arbre bronchique. Fig. 13 : Alvéole pulmonaire.
  • 26. © www.apneeaventure.com P a g e | 26 5.3) Les réserves d’oxygène Dans le corps humain, les réserves d’oxygène se situent dans les trois endroits suivant : le sang avec environ 51%, les poumons avec 36% et les tissus musculaires avec 13% (Fig. 14). Il est très difficile de changer la répartition de ces réserves. Il est plus simple d’augmenter la quantité totale d’oxygène qu’on emporte avec une respiration profonde. Un entraînement spécifique consiste à assouplir la cage thoracique et à augmenter le volume pulmonaire total. Augmenter la quantité d’hémoglobine est aussi faisable mais cela représente un apport minime. Fig. 14 : Réserve de dioxygène (ex : homme, 70 kg, 1,95 L) 5.4) L’évolution des gaz au cours de l’apnée La Fig. 15 montre l'évolution des pressions partielles alvéolaires en fonction du temps, en condition d’apnée statique (en surface). On remarque que la pression alvéolaire d'oxygène (PAO2) diminue régulièrement au cours du temps tandis que pression alvéolaire de gaz carbonique (PACO2) augmente vite au début et tend à se stabiliser après 1 minute. Ce ralentissement dans le changement de PACO2 est causé par l'absorption du CO2 dans les tissus. On le retrouve alors sous forme d'acide lactique et il n’est relâché vers les poumons que très lentement. Sur la même figure sont représentés le seuil syncopal et le seuil de « soif d’air ». Pour le premier, il s’agit de la pression d’O2 en-dessous de laquelle la syncope anoxique se produit. Elle varie d’une personne à l’autre et dépend fortement de la condition physique de l’instant. Elle est souvent comprise entre 20 et 40 mm de mercure (mmHg). Pour le second, il s’agit de la pression de CO2, variant autour de 40 mmHg, au-dessus de laquelle les symptômes d’envie de respirer se font sentir. Les symptômes les plus courants sont l’impression d’écrasement thoracique et le spasme abdominal.
  • 27. © www.apneeaventure.com P a g e | 27 Telle que représenté sur le graphique, on peut diviser la durée de l’apnée en trois zones distinctes, chacune d’elles correspondant à un état psychologique spécifique :  La zone d’aisance; confort, plaisir, du début de l’apnée jusqu’au seuil de soif d’air (début des spasmes).  La zone d’effort; déplaisante mais les spasmes sont gérables.  La zone de lutte; douloureuse, les spasmes sont intenses, nécessite de la volonté pour continuer. Fig. 15 : Évolution des pressions partielles d'O2 et de CO2 dans les poumons. 5.5) La ventilation La respiration regroupe deux sous-aspects : la ventilation et la respiration tissulaire. La ventilation fait référence aux mouvements mécaniques d'entrée et de sortie de l'air des poumons. La respiration tissulaire, quant à elle, est liée aux échanges gazeux qui se produisent entre les alvéoles pulmonaires et le sang et entre le sang et les tissus (voir les sections ci-dessus). À la Fig. 16 sont représentés les principaux muscles impliqués dans la ventilation. À gauche de la figure, on trouve les muscles de l’inspiration : diaphragme, intercostaux externes et sterno-cléido-mastoïdiens. À droite de la figure, on a les muscles de l’expiration : intercostaux internes, obliques et abdominaux.
  • 28. © www.apneeaventure.com P a g e | 28 La Fig. 17 à gauche montre les différents volumes respiratoires en fonction de la dilatation des poumons. Le volume courant, de 600 ml est la quantité d’air qu’on renouvelle habituellement, c’est-à-dire dans une situation au repos, sans en prendre conscience (voir Table 2). Les volumes inspiratoire et expiratoire de réserve (1,8 litre chacun) correspondent à la ventilation en régime d’hyperventilation, lors de l’essoufflement. Le volume résiduel correspond au volume minimal qu’on peut atteindre à l’aide de ses muscles (abdominaux, intercostaux, obliques). Le volume mort représente l’ensemble des cavités non déformables du corps (trachée, bouche, nez…). La Fig. 17 à droite décrit les différents volumes et capacités pulmonaires en fonction d’un cycle de respiration. Le premier travail de l'apnéiste consiste à améliorer ses capacités pulmonaires en modifiant la répartition entre les différents volumes respiratoires. Ceci ce fait principalement en travaillant l'ensemble des muscles impliqués dans la ventilation ainsi qu'en prenant conscience de sa respiration, pendant l’entraînement, mais aussi de manière quotidienne. Fig. 16 : Muscles impliqués dans la ventilation.
  • 29. © www.apneeaventure.com P a g e | 29 Fig. 17 : À gauche : les volumes respiratoires. À droite : cycle respiratoire. Table 2 : Volumes et capacités standards, homme adulte moyen (capacité totale = 6 L). Volumes respiratoires Poucentage de la capacité pulmonaire totale Valeur moyenne (ml) Description Volume Courant (VC) 10% 600 Quantité d'air échangée lors d’une ventilation au repos. Volume Inspiratoire de Réserve (VRI) 30% 1800 Quantité d'air inspirée au-delà du volume courant. Ventilation soutenue. Volume Expiratoire de Réserve (VRE) 30% 1800 Quantité d'air expirée en-deçà du volume courant. Ventilation soutenue. Volume Résiduel (VR) 16% 950 Quantité d'air restant après expiration forcée. C’est un volume compressible. Volume Mort (VM) 14% 850 Quantité d'air qui peut être expirée avec un effort après une expiration courante. Capacité pulmonaire totale (CPT) 100% 6000 Quantité maximale d’air après inspiration forcée. VC + VRI + VRE + VR + VM = 6 litres Capacité Vitale (CV) 70% 4800 Quantité minimale d'air après expiration forcée. VC + VRI + VRE = 4.2 litres
  • 30. © www.apneeaventure.com P a g e | 30 6) Dangers et préventions Parmi les principaux dangers qu’on rencontre en apnée il y a la syncope et les barotraumatismes. Avec un minimum de connaissances ils deviennent prévisibles et facilement évitables. 6.1) Syncope La syncope est une perte de connaissance brutale avec retour rapide à l’état conscient. Elle s’accompagne d’une perte du tonus, de troubles du jugement et de perte de la mémoire à court terme. Elle se déclenche lorsque le taux d'oxygène cérébral passe en dessous d'une valeur critique qu’on appelle le « seuil syncopal » (Fig. 15). Ce phénomène se produit quand il y a nécessité pour le corps d’économiser l’oxygène pour les organes nobles comme le cerveau, le cœur ou le foie. Sous l’eau, quand une personne fait une syncope, la bouche et la gorge se ferment. L’eau n’est pas inhalée. Plusieurs dizaines de secondes après, un premier réflex ventilatoire se déclenche, faisant rentrer de l’eau dans les voies supérieures. L’eau est alors bloquée à l’entrée de la trachée par un spasme réflex du larynx. C’est seulement lors d’un deuxième réflexe ventilatoire que l’eau pénètre dans les poumons. On parle alors de noyade. La syncope est précédée de symptômes caractéristiques (voir section 7.1) mais qui varient d’une personne à l’autre. Du point de vue de l’apnéiste, les symptômes qui annoncent la syncope sont brefs et il est souvent trop tard pour l’éviter. Même si l’apnéiste sort de l’eau avant la syncope il n’est pas forcément tiré d’affaire. Il faut réaliser qu’après la reprise ventilatoire, plusieurs secondes s’écoulent, entre 5 et 10, avant que l’oxygène ne se rende au cerveau. Il y a donc toujours un risque de syncope. En conséquence, les apnéistes dédiés à la sécurité des performeurs doivent maintenir leur vigilance un certain temps et surveiller des signes comme par exemple la « samba ». Il s’agit de mouvements et tremblements incontrôlés, causés par la perte de contrôle moteur et qui annonce souvent une syncope imminente. 6.2) Barotraumatismes Les barotraumatismes sont des blessures causées par une différence de pression entre l’environnement et les cavités corporelles. En apnée les barotraumatismes les plus fréquents se situent au niveau des voies aériennes supérieures (sinus, oreille moyenne). La façon de les éviter est principalement d’être à l’écoute de son corps. Par exemple, lors d’une descente, si la compensation ne passe pas et que la douleur se fait sentir aux tympans, on ne cherche pas à équilibrer à tout prix mais on remonte immédiatement. De plus, on évite absolument de plonger en état congestionné. Plus systématiquement, en eaux profondes et à chaque nouvelle séance, on utilise les premières plongées pour s’acclimater et retrouver ses sensations et repères. On évite la tentation d’aller trop loin trop vite!
  • 31. © www.apneeaventure.com P a g e | 31 6.3) Autres dangers et préventions Le tableau qui suit résume les principaux risques liés à la pratique de l’apnée sportive, que cela soit en piscine, en eaux libres ou en eaux profondes. RISQUES RELIÉS AU MILIEU ET À L’ENVIRONNEMENT RISQUE FACTEUR de RISQUE CONSÉQUENCE PRÉVENTION PROBA- BILITÉ Eau froide Exposition brusque ou prolongée. Bradycardie extrême. Troubles arythmiques. Hydrocution; hypothermie. Mort subite d’origine cardiaque. Se vêtir d’une combinaison isotherme appropriée; Immersion progressive; limiter la durée. Faible. Eau chlorée Exposition fréquente à l’eau chlorée. Otite externe dite otite du nageur. Éviter le nettoyage à l’aide d’un coton tige ou l'introduction de savon dans les oreilles, ainsi que le « grattage » du conduit auditif. En cas de récidive, consulter un O.R.L. Moyenne. Eau trouble Visibilité réduite (- de 5 m) ou nulle (- de 1 m). Surveillance difficile, sécurité réduite. Relier l’apnéiste à la ligne de vie* au moyen d’une longe*. Élevée. Courant, vagues, marée Force et vitesse des courants; conditions difficiles en surface. Éloignement de la ligne de vie ou de son binôme; fatigue et essoufflement. Vérifier les conditions locales et adapter ou annuler l’activité au besoin. Faible. Faune et flore Contact avec des organismes vivants. Piqûres, éraflures, morsures, empoisonnement. Connaissance de la faune et de la flore; prudence. Très faible. Cavernes naturelles et épaves Anfractuosité permettant le passage du corps en totalité ou en partie. Éraflures, coupures; accrochage, coincement. Connaissance du milieu; prudence. Faible. Objets et débris reliés à l’activité humaine Filets de pêche, lignes de pêche, cordages, objets tranchants. Éraflures, coupures; accrochage, coincement. Choisir un milieu approprié à la pratique de l’apnée. Très rare. Circulation maritime Proximité d’embarcations. Collision; mutilation. Éviter les endroits trop fréquentés ; utiliser les bouées et drapeaux de signalisation; affecter un apnéiste à la sécurité de surface. Faible.
  • 32. © www.apneeaventure.com P a g e | 32 RISQUES RELIÉS À LA NATURE DE L’ACTIVITÉ RISQUE FACTEUR de RISQUE CONSÉQUENCE PRÉVENTION PROBABI LITÉ Hyper- ventilation Perte de conscience. Noyade. Ne pas s’hyperventiler sans une stricte supervision par des formateurs accrédités. Moyenne. Apnée prolongée Perte de contrôle moteur (samba*). Perte de conscience anoxique* (syncope*). Contractions musculaires involontaires; étouffement. Noyade. Respecter les zones de travail correspondant à son niveau; utiliser des tables d’entraînement certifiées; ne jamais pratiquer l’apnée sportive sans la présence d’un autre apnéiste. Moyenne. Apnées répétitives Hypercapnie* lente. Essoufflement; nausée, céphalée; anxiété; crampes; baisse de vigilance et de jugement. Respecter des temps de récupération adéquats; utiliser des tables d’entraînement certifiées; avoir un matériel adapté. Moyenne. Apnée profonde Progression et/ou descente trop rapide; manque de souplesse thoracique; effort violent (palmage, compensation); fatigue. Saignements de la trachée; crachat sanguinolent; douleur thoracique; difficultés respiratoires; œdème pulmonaire. Échauffement et progression adéquate; technique de compensation adaptée à la profondeur; éviter de plonger en état de grande fatigue. Moyenne. Apnées profondes répétées Accumulation d’azote dans le sang et les tissus. Accident de décompression. Respecter les tables de décompression spécifiques à l’apnée. Très faible. Remontées rapides répétées Accumulation de dioxyde de carbone dans le sang et les tissus. Narcose carbonique; perte de conscience; noyade. Éviter de remonter trop rapidement à la surface. Très faible. Immersion prolongée Diurèse. Déshydratation. S’hydrater avant, pendant et après la plongée. Élevée. Effort important Âge; condition physique; antécédents cardiaques. Crise cardiaque. Examen médical. Très faible. Alimentation Plonger l’estomac plein. Gastralgie, reflux gastrique, ballonnements. Éviter les aliments acides et trop sucrés ainsi que les boissons gazeuses. Respecter un temps de digestion adéquat. Moyenne. Diabète Hypoglycémie. Perte de conscience; noyade. Examen médical. Très faible.
  • 33. © www.apneeaventure.com P a g e | 33 LES RISQUES RELIÉS À LA PRESSION RISQUE FACTEUR de RISQUE CONSÉQUENCE PRÉVENTION PROBABI LITÉ Oreille externe et moyenne Mauvaise technique de compensation; cagoule trop serrée; bouchon de cérumen; congestion de la sphère O.R.L. Otite barotraumatique aiguë; déchirure ou rupture du tympan; douleur vive; perte du sens de l’équilibre et de l’orientation; surdité. Connaître les techniques de compensation; remonter dès l’apparition d’une douleur anormale; éviter de « surcompenser ». Très élevée. Oreille interne Compensation trop violente et forcée; compensation durant la remontée. Barotraumatisme de l’oreille interne; vertige; sifflement aigu; cécité transitoire; perte du sens de l’équilibre et de l’orientation; surdité. Éviter de forcer la compensation; ne jamais compenser à la remontée. Élevée. Sinus Congestion nasale. Barotraumatisme des sinus. Éviter l’apnée en cas de rhume. Ne pas pratiquer en cas de sinusite. Élevée. Dents Carie. Barotraumatisme dentaire. Arrêter la plongée, consulter un dentiste. Très faible. Poumons Respirer de l’air sous pression durant l’immersion; pratique de la technique dite de la carpe*. Surpression pulmonaire; pneumothorax; affaissement pulmonaire; embolie gazeuse. Ne jamais respirer d’air sous pression en apnée. Ne pas pratiquer la technique de la carpe sans supervision adéquate par des formateurs accrédités. Faible. Yeux et visage Utilisation de lunettes de natation; utilisation d’un masque à gros volume Placage des lunettes ou du masque. Ne pas utiliser de lunettes de natation à une profondeur supérieure à 2 m. Expirer de l’air par le nez dans le masque lors la descente. Élevée.
  • 34. © www.apneeaventure.com P a g e | 34 LES RISQUES RELIÉS À L’ÉQUIPEMENT RISQUE FACTEUR de RISQUE CONSÉQUENCE PRÉVENTION PROBABI LITÉ Mise en place de la ligne de vie* Organisation déficiente; visibilité réduite; absence de mécanisme de blocage de la corde et/ou d’enrouleur. Emmêlement dans la ligne de vie et entraînement vers le fond; choc violent d’un plongeur avec le lest de la ligne de vie; noyade. Bonne organisation; avoir un matériel adéquat et en bon état. Faible. Lestage Apnéiste trop lesté. Essoufflement; crampe. Effectuer un test de lestage; s’assurer d’avoir une flottabilité positive au moins jusqu’à 12 m de profondeur. Moyenne. Combinaison Trop serrée ou trop ample. Mauvaise ventilation; froid. Utiliser du matériel adapté. Moyenne. Palmes Trop serrées ou trop amples. Crampes; ampoules. Utiliser du matériel adapté. Élevée. Équipement Allergie au néoprène. Eczéma de contact; choc anaphylactique. Utiliser du matériel adapté. Très faible.
  • 35. © www.apneeaventure.com P a g e | 35 6.4) Les dix commandements À retenir : Les dix commandements de l’apnéiste ❶ Pratiquer en présence d’un autre apnéiste. ❷ Connaître les risques et les dangers de la pratique de l’apnée sportive. ❸ S’assurer que son binôme connaît les protocoles d’entraînement, qu'il sait reconnaître les signes et symptômes pré-syncopaux et syncopaux et qu'il maîtrise les manœuvres de sauvetage. ❹ Établir un plan d’urgence et connaître les procédures en cas d’accident. ❺ Rester toujours attentif à son binôme. La sécurité est l’affaire de tous; pas uniquement des responsables, des moniteurs ou des sauveteurs. ❻ Prévenir son binôme et les moniteurs en cas de sortie momentanée du lieu de pratique. ❼ Pratiquer dans un lieu sécuritaire et adapté à son niveau. ❽ Rester à l’écoute de ses sensations : les progrès viennent avec l’entraînement. ❾ Maintenir une bonne condition physique. ❿ Après un arrêt prolongé, réévaluer son niveau de performance.
  • 36. © www.apneeaventure.com P a g e | 36 7) Sécurité En apnée sportive la sécurité est essentielle. Elle est garante de notre survie et indirectement du plaisir de plonger. Il est rare d’être témoin d’une syncope pendant un cours d’initiation car les apnéistes sont encadrés et les exercices sont bien adaptés. Cependant, dès qu’on assiste à des entraînements poussés ou à une compétition, les syncopes ne sont plus rares. Dans les chapitres suivants, nous donnerons les bases d’une sécurité efficace et facile d’application. 7.1) Signes et symptômes Lorsqu’un apnéiste de sécurité surveille un performeur, que doit-il regarder précisément? Quels signes annoncent la syncope? Idem du côté du performeur, quels symptômes va-t-il ressentir? La Table 3 résume les signes et les symptômes tout en les classant suivant deux catégories : pré-syncopaux et syncopaux. Une personne peut avoir une ou plusieurs caractéristiques à la fois. Table 3 : Signes et symptômes pré-syncopaux et syncopaux. SIGNES SYMPTÔMES PRÉ- SYNCOPAUX  Regard inquiet et pupilles dilatées  Visage et mâchoire crispés, tendus  Coloration anormale des lèvres  Mouvements précipités  Accélération en fin d’apnée  Lâcher de bulles ou expiration  Ne répond pas adéquatement au signal convenu  Tremblements  Perte de contrôle physique  Picotement dans les extrémités des membres  Sensation de confort inhabituelle  État de panique et d’angoisse  Disparition de l’envie de respirer ou de remonter  Lourdeur dans les membres propulseurs  Sensation de chaleur intense  Troubles visuels (étoiles, obscurcissement, champ visuel rétréci, variation des couleurs)  Perte partielle du sens de la réalité (espace, temps) SYNCOPAUX  Regard vide  Visage, mâchoire très crispés  Lâcher de bulles ou expiration  Ralentissement ou arrêt soudain des mouvements  Durée excessive et/ou inhabituelle de l’apnée  Ne répond pas au signal convenu  Tremblements  Perte de contrôle physique  (perte de conscience)
  • 37. © www.apneeaventure.com P a g e | 37 7.2) Protocoles de surveillance Les protocoles de surveillance décrivent les étapes à suivre pour effectuer adéquatement et efficacement la sécurité d’un autre apnéiste. Quand doit-on appliquer de tels protocoles? Pour répondre à la question, regardons à nouveau la Fig. 15 sur l’évolution des gaz en fonction du temps. Tant que l’apnée se déroule dans les zones d’aisance et d’effort, une sécurité rapprochée n’est pas nécessaire. Par contre dès qu’on prévoit faire un exercice dans la zone de lutte il est impératif de prévoir un apnéiste de sécurité, dévolu entièrement au performeur. Les protocoles de surveillance pour l’apnée dynamique et l’apnée statique sont très semblables à quelques détails près. Retenez qu’ils se déroulent en 5 étapes dont voici les descriptions : À retenir : Protocole en apnée dynamique  Communication Le performeur choisi un apnéiste pour faire sa sécurité. Il lui annonce sa performance (AP).  Préparation Palmes, planche et masque en place sur le visage pour l’apnéiste de sécurité. Le performeur se prépare.  Vérification Il incombe au performeur de s’assurer qu’il a un apnéiste de sécurité et que ce dernier est prêt.  Suivi de la performance L’apnéiste de sécurité suit le performeur à la verticale ou légèrement en avant (1 ou 2 m) et surveille les signes et symptômes.  TPR Tendre un objet : l’apnéiste de sécurité tend la planche au performeur comme support. Parler et Regarder : le performeur effectue un signe « ok » visuel et verbal. L’apnéiste de sécurité jauge l’état de conscience du performeur par des questions…
  • 38. © www.apneeaventure.com P a g e | 38 À retenir : Protocole en apnée statique  Communication Le performeur choisi son apnéiste de sécurité. Il annonce sa performance (AP). Ensemble, ils conviennent d’un « signal » (serrer la main, toucher l’épaule…) pour vérifier l’état de conscience du performeur. Le signal peut être donné chaque : 1 minute avant l’AP, 30 secondes avant l’AP, AP, 15 secondes après l’AP. Pour chaque signal donné, le performeur doit répondre par un « signe » clair (serrer la main, signe « ok » visuel…). Dans le cas d’un premier manquement, l’apnéiste de sécurité réitère la demande. Si le performeur ne répond toujours pas, l’apnéiste de sécurité le sort sans plus attendre.  Préparation Idem qu’en DYN (la planche et les palmes ne sont pas nécessaires).  Vérification Idem qu’en DYN.  Suivi de la performance Idem qu’en DYN.  TPR Idem qu’en DYN (pas de planche à tendre).
  • 39. © www.apneeaventure.com P a g e | 39 7.3) Sauvetage Essentiellement dû aux risques liés à la syncope, le sauvetage fait partie intégrante d’une formation d’initiation à l’apnée. C’est la raison d’être de la première règle de l’apnéiste : ne jamais pratiquer sans la présence d’un autre apnéiste! Le principe de base du sauvetage consiste à ne jamais perdre le contact visuel avec l’apnéiste. Ensuite, s’il y a syncope, la récupération doit s'effectuer avec diligence, sans brutalité mais de façon ferme, le but étant de ramener le syncopé à la surface et de conserver ses voies aériennes hors de l’eau. La capsule suivante détaille une technique de sauvetage simple et efficace. Application : Sauvetage  Se placer derrière le syncopé. Placer un bras sous son aisselle et venir saisir la mâchoire. Placer l’autre main dans le dos, à la hauteur des omoplates afin de manipuler le corps aisément (Fig. 18).  Effectuer la remontée en maintenant le corps ni trop proche (pas dans les palmes) ni trop loin (augmente inutilement la traînée hydrodynamique).  Avant de percer la surface, incliner le corps vers l’arrière, de manière à pouvoir le coucher sur soi. La flottabilité s’en trouve améliorée.  Une fois à la surface, libérer les voies aériennes du syncopé en enlevant son masque. Ne jamais lâcher le menton, ses voies aériennes ne doivent pas retourner dans l’eau.  Effectuer un appel à l’aide audible. Et remorquer l’apnéiste tout en le stimulant pour l’aider à reprendre conscience. Attention! Si l’apnéiste est en samba, il pourrait se cogner la tête contre le bord du bassin ou du bateau… Fig. 18 : Prise du corps et de la mâchoire.
  • 40. © www.apneeaventure.com P a g e | 40 À propos : La sécurité est l’affaire de TOUS et en TOUT temps. Gardez toujours un œil sur vos partenaires de plongée. L’efficacité avec laquelle vous réagirez en cas de syncope se reflètera dans la facilité avec laquelle l’apnéiste recouvrera ses esprits. De plus, votre savoir bien faire augmentera la confiance que les autres apnéistes vous porteront. À retenir : De retour à la surface, il est primordiale de maintenir les voies aériennes du syncopé hors de l’eau.
  • 41. © www.apneeaventure.com P a g e | 41 8) Notions d’entraînement 8.1) Travail en hypercapnie L’hypercapnie correspond à un taux anormalement élevé de CO2 dans le sang. Un entrainement en hypercapnie consiste par exemple à effectuer de courtes apnées avec peu de temps de récupération (10 x 25 m avec 30 s de repos). Dans ces conditions, le CO2 n’est pas complètement éliminé d’une apnée à l’autre et son taux sanguin augmente. Au fur et à mesure, les apnées deviennent de plus en plus difficiles et douloureuses car, on s’en souvient, c’est le CO2 qui est à l’origine des symptômes de soif d’air (spasmes thoraciques et abdominaux). Il les déclenche de plus en plus tôt. Dans un entraînement en hypercapnie, on cherche donc à augmenter la tolérance au CO2, principalement en contrôlant son stress et en favorisant autant que possible la détente. Un entrainement régulier améliore aussi l’absorption du CO2 par les tissus musculaires et donc diminue la vitesse d’augmentation de son taux (pression partielle) dans le sang. Du côté cérébral, il n’a jamais été noté d’amélioration au cours de l’entrainement, le cerveau restant très sensible au CO2. Donc, attention aux céphalées avec ce type d’entrainements! Finalement, bien que ce type de travail puisse être douloureux et « suffoquant », il n’y a que peu de chance de faire une syncope. En effet, le taux d’O2 reste toujours assez loin du seuil syncopal. 8.2) Travail en hypoxie L’hypoxie correspond à un taux anormalement bas d’O2 dans le sang. Un entrainement en hypoxie consiste à effectuer de longues apnées avec de longs temps de récupération (exemple : plusieurs 75 m avec un minimum de 3 minutes de repos). Dans ce type d’exercice, le CO2 est normal à chaque début d’apnée, 3 à 5 minutes de repos suffisent à éliminer l’excès dans le sang et les tissus. Dans un entraînement en hypoxie, on cherche également à contrôler son stress et à favoriser le relâchement, la détente. Mais cette fois-ci on le fait proche de son seuil syncopal. C’est un travail complémentaire du travail en hypercapnie où de nouvelles sensations se rajoutent (douleur liée à l’acide lactique, tentation d’accélération en fin d’apnée, symptômes pré-syncopaux…). Qui dit travaille en hypoxie dit zone de lutte avancée (voir Fig. 15). La syncope n’est pas très loin. Il est alors évident que ce genre d’entrainement doit se faire exclusivement avec la présence d’un apnéiste de sécurité. Sa présence permet, entre autre, de se rassurer et de rester confiant. Ainsi, on peut repousser ses limites.
  • 42. © www.apneeaventure.com P a g e | 42 9) Conclusion Les motivations qui poussent à suivre un cours d’initiation à l’apnée sportive sont diverses. Parmi celles-ci on trouve la curiosité d’un nouveau sport, qui va souvent de pair avec le défi de voir de quelles performances on est capable. On trouve également le besoin d’approfondir ses connaissances ou encore de comprendre certains aspects qui divergent de la plongée autonome. À travers ce guide nous avons essayé d’une part de présenter les thèmes et concepts de base spécifiques à l’apnée sportive et, d’autre part, de répondre à la plupart des questions les plus souvent posées. Nous nous sommes concentrés principalement sur l’apnée statique et l’apnée dynamique, en piscine. L’apnée profonde, qui fait l’objet d’un cours avancé, n’a été abordée qu’à travers les lois physiques et certains risques et dangers. Ce choix d’en parler, même succinctement, découle de la nécessité de donner une vision la plus globale possible de l’aspect sécurité en apnée. En outre, nous espérons que ce cours d’initiation aura su répondre à la plupart de vos attentes et que cela vous incitera à poursuivre et à progresser dans ce sport complet, fascinant, et qui vous promet de longues heures de plaisir et de pur bonheur! L’équipe d’Apnée Aventure.