2. Les Volques, les Etrusques et le vin.
VIIe s. Les Volques découvrent le vin étrusque d’importation
grâce aux ports locaux. Les Etrusques y arrivent par bateaux
(port du Cailar en cours de fouilles, Espéran …) Les amphores
débarquées remontent par les chemins ou le long des rivières
(Vistre, Rhôny) on les identifient pour la première fois en
Gaule à Calvisson, sur l’oppidum de la Liquière (séquence PY,
étalon).
Les Etrusques sont originaires de Toscane actuelle ( région de
Florence, Arrezzo…). Contemporains des Grecs,( -1000, -600)
précurseurs des Romains dont ils fondent la première dynastie
(les Tarquins), ils ont leur propre civilisation où le vin est un
produit de luxe servi dans une vaisselle de luxe.
3. Les Volques et les Grecs de Marseille
VIe s. av.N.E. : apport de la culture de la
vigne plantée « à l’orientale »par les
Grecs de Marseille
IVe et IIIe s. : Les Volques de Nîmes
commercent avec les Grecs de Marseille.
Ils fondent la Tour Magne « phare » du
territoire, visible de loin. Leur pays
comprend la Vaunage, la plaine du
Vistre jusqu’aux étangs, et s’étend du
Rhône à Lattes.
Copiant la technique viticole
marseillaise ils sont les premiers
viticulteurs de la Gaule avant les
Romains dans le pagus nemausis dès le
IVe s. av. N.E.
4. 4
Les Volques viticulteurs
Strabon décrit au 1 er siècle les Volques, qui
administrent 24 communes au temps des Grecs de
Marseille puis sous l’Empire romain. Ils ont des
monnaies (oboles de Marseille) dès le IIIe s. av.
N.E. Ils font du vin pour eux, modestement et n’en
font pas commerce car le vin reste cher et luxueux
et Marseille a le monopole de sa culture et de son
commerce
5. 5
Les Volques et le vin : traces locales
VIIe s. av. N.E. : Découverte à Calvisson sur l’oppidum de la Liquière d’amphores
vinaires étrusques par l’archéologue Michel PY. La « séquence PY » sert d’étalon
archéologique pour ce type d’amphores en Méditerranée. Ces amphores ont été
retrouvées aussi sur le port du Cailar attestant du marché local avant la création
de Marseille. Dans leur modeste cabane, les gaulois de Calvisson buvaient
cependant dans de belles coupes étrusques importées comme le vin et retrouvées
sur place. Le vin est alors un produit de luxe , rare et précieux.
VIIe s. av. N.E. : Découverte à Calvisson sur l’oppidum de la Liquière d’amphores
vinaires étrusques par l’archéologue Michel PY. La « séquence PY » sert d’étalon
archéologique pour ce type d’amphores en Méditerranée. Ces amphores ont été
retrouvées aussi sur le port du Cailar attestant du marché local avant la création
de Marseille. Dans leur modeste cabane, les gaulois de Calvisson buvaient
cependant dans de belles coupes étrusques importées comme le vin et retrouvées
sur place. Le vin est alors un produit de luxe , rare et précieux.
6. IVe s. av. NE Les Volques, vie quotidienne sur l’oppidum Gailhan
Grâce aux fouilles de B.Dedet on connaît l’habitat en détail autour de l’an 350 av. N.E.
2 pièces principales avec deux foyers. L’une est la resserre à provisions avec contenants et
contenus de victuailles, l’autre espace de réception a un foyer pour le repas collectif. Dehors,
porcherie, espace à fumer les viandes et poissons.
Grâce aux fouilles de B.Dedet on connaît l’habitat en détail autour de l’an 350 av. N.E.
2 pièces principales avec deux foyers. L’une est la resserre à provisions avec contenants et
contenus de victuailles, l’autre espace de réception a un foyer pour le repas collectif. Dehors,
porcherie, espace à fumer les viandes et poissons.
Le vin est présent sous 2 formes : des amphores de
Marseille attestent de la présence de vin marseillais,
mais la présence de pépins de raisin pour le vin
atteste d’une culture locale de la vigne. Un service à
vin ou à liquide est retrouvé en poterie locale.
Le vin est présent sous 2 formes : des amphores de
Marseille attestent de la présence de vin marseillais,
mais la présence de pépins de raisin pour le vin
atteste d’une culture locale de la vigne. Un service à
vin ou à liquide est retrouvé en poterie locale.
7. 7
Un autre habitat du IVe s. av. N.E. à Lattes
Fouilles de D. Lebeaupin.
Un pressoir est retrouvé
dans la cour devant
l’habitation urbaine adossée
au rempart.
Fouilles de D. Lebeaupin.
Un pressoir est retrouvé
dans la cour devant
l’habitation urbaine adossée
au rempart.
Cépages
La vitis Vivifera en
Languedoc oriental est
identifiée dès le Ve s. av.
N.E. Gailhan) L’aspiran est
le cépage autochtone le plus
ancien identifié.
L’amineum d’origine
italienne de grande qualité,
nigra ou syriaca
Le passum ancêtre du
muscat
La vitis Vivifera en
Languedoc oriental est
identifiée dès le Ve s. av.
N.E. Gailhan) L’aspiran est
le cépage autochtone le plus
ancien identifié.
L’amineum d’origine
italienne de grande qualité,
nigra ou syriaca
Le passum ancêtre du
muscat
8. Les grandes
villas viticoles et
l’expansion de la
production au
temps des gallo-
romains.
Le Picatum,
vinifié dans les
dolia en Gaule
se vend dans
tout l’Empire.
9. Les Volques devenus gallo-romains
I er s. av. N.E. au Ve après.
Villas de Roquemaure et Castillon
IIIe au Ve s. ap. N.E. On passe du
chai à dolia au chai à tonneaux vers
Le Ve s.
10. Un service à vin marseillais, des copies marseillaises de bucchero
étrusque et un marchand de vin à l’époque romaine
Services à vin au temps des Volques
12. 12
• Les populations locales ont adopté le vin qui est un produit de luxe pour les
raisons suivantes :
• Monnaie d’échange avec d’autres produits locaux
• Utilisation dans les rites funéraires et votifs
• Dans les réceptions à domicile servi dans une vaisselle de luxe.
• Utilisation dans le cadre de l’exercice démocratique de la vie publique,
notamment dans l’importation du symposium grec dans les provinces de culture
grecque comme la Narbonnaise ou le vin était bu publiquement selon un rite
précis.
VIIe av. N.E.au Ve siècle ap. N.E. Le vin dans l’Antiquité
13. • Développement du christianisme dès le Ve s.
Implantation précoce des abbayes bénédictines en
milieu humide dès le VIIIe s. : Psalmodi commerce
céréales, sel, salaisons et vins, une multinationale
forte de 90 filiales au XIIe s. Le vin sert dans la liturgie
et perdure en tant que produit sacré.
• L’arrivée des Français en baie d’Aigues-Mortes en
1248 change le profil du commerce local. Les voies de
pèlerinages se développent, de nouveaux
gestionnaires s’installent.
• D’autres abbayes fleurissent sur l’ancien territoire des
Volques devenu comté de Toulouse puis rattaché au
royaume de France en 1229. Franquevaux, Sylveréal
sous le contrôle de Saint-Gilles, ville frontière comme
Beaucaire avec le Saint Empire romain Germanique
(comté de Provence).
VIe au XVe siècles
Moyen Age et commerce d’abbaye
14. VIe au XVe siècles le MOYEN AGE
La basse vallée du Rhône, un site stratégique
• Saint-Gilles d’où l’on embarque pour les Croisades avant la création
d’Aigues-Mortes par les Français devient la base des frères Templiers
et Hospitaliers qui contrôlent le pélérinage et en assurent
l’intendance. Ils s’emparent des vignobles au détriment des abbayes,
source de revenus. C’est l’origine de la création du vignoble de Saint-
Christol, n°2 dans l’ordre des Commanderies Hospitalières après saint-
Gilles.
• De grands hommes façonnent le territoire : Louis IX, Phillipe le Bel,
Guillaume de Nogaret, seigneur de la Vaunage et de la Vistrenque. Ils
développe le commerce du vin.
• Cependant certaines résistent comme l’abbaye de Psalmodi qui
développe ses filiales :Teilhan, Salinelles, Aspères, Saussines
15. Psalmodi et ses filliales, les chemins du vin
Reprise des chemins antiques , Via Domitia, développement des voies
de pèlerinage en baie d’Aigues-Mortes accès par le chemin d’Arles
qui traverse Beauvoisin et Vauvert, expansion des canaux…
16. 1229, Le Languedoc
est rattaché au
Royaume de France
Développement du
grand commerce
après l’arrivée des
Français.
La faculté de
médecine de
Montpellier travaille
sur le vin pour ses
qualités
médicinales.
Jusqu’à la
Renaissance la
situation n’évolue
guère en terme de
production et de
gestion.
Le Royaume de France et les chemins de commerce
17. XVIe XVIIe XVIIIe développement économique
Création du canal du Midi, qui relie Beaucaire à l’Atlantique, création du port
de Sète ouvrant sur la Méditerranée. Concurrence des vins et eaux de vie du
Languedoc à l’exportation.
Les verriers du Languedoc (syndicat à Sommières) se spécialisent dans la
verrerie viticole.
La faculté de médecine de Montpellier développe la pharmacopée autour du
vin, du vinaigre et des alcools. Les chimistes s’empare du tartre fabriqué par
les vignerons(le verdet) pour la teinture, ouvrant de nouveaux marchés.
18. La protection des marchés, plantations et
arrachage sont règlementés; la bourgeoisie
protestante et les seigneurs rachètent les
vignes aux abbayes. Le travail du vin
monte en qualité. Les bonnes grappes font
le bon vin, les moins bonnes sont brûlées
en eau-de-vie
18
19. XVIIe XVIIIe Grandes figures
De grandes figures locales font la promotion du vin : Montcalm, né à
Vestric et agronome développe le vignoble sur la Costière et à
Aigues-Mortes. Les descendants de Guillaume de Nogaret également,
propriétaires des châteaux d’Aujargues, Boissières, Beauvoisin,
Générac, Manduel…
20. • Développement du Vignoble languedocien de manière intensive.
C’est l’âge d’Or de la viticulture ; le vin change une nouvelle fois de
statut, porteur d’emplois et de richesse. Il devient un aliment pour
les masses ouvrières naissantes, un gagne-pain pour les paysans
du Languedoc, un commerce « juteux » pour les négociants.
• 1875 : record de production française :83 millions d’hectolitres(56,6
millions d’hectolitres en 2004). Un tiers du territoire rural du
Languedoc est planté, c’est le plus grand vignoble de France,
comme le plus ancien.
• Impact sur l’urbanisme et le paysage
• Belles maisons, beaux édifices publics, art de vivre, développement
du service de table, il devient le partenaire de la gastronomie
française. Toute table bourgeoise qui se respecte sert du bon vin à
table, le fait goûter…
• Le vin devient plaisir, goût, travail d’artiste.
20
XIXe : la vigne un développement économique prospère
21. XIXe et Début XXe la vigne une économie prospère
Développement du réseau ferroviaire en Petite Camargue, création du canal
du Rhône à Sète pour les plus gros gabarit de pinardiers.
22. XIXe et Début XXe la vigne structurant urbain
Maisons bourgeoises à décor viticole
23. XIXe et Début XXe la vigne structurant urbain
Foudres et urbanisme
24. XIXe et Début XXe la vigne structurant rural et
paysager
25. • 1863 : premières attaques en France
• 1887 :72% touché
• La France importe 12 millions d’hectolitre par an alors que le vignoble
algérien s’accroit car il n’est pas touché
On exempte d’impôts les replantations en terrain irrigable car le phylloxera
craint l’eau. On greffe des plants étrangers pour faire repartir la production
française.
Loi Griffe de 1889 autorise le vin de sucre qui titre à 5,5° pour sauver les
betteraviers du Nord concurrencés par le sucre de canne et alimenter les
bistrots en piquette pour les masses populaires, privées de vin devenu trop
cher depuis le phylloxera.
Les négociants prennent le goût au coupage et au vin de sucre au détriment
de la production repartante au début du XXe s.
Les paysans du Midi, travailleurs de la vigne, plongés dans la misère car leur
vin ne se vend plus, se révoltent contre le gouvernement et Clémenceau
en 1907. les « Gueux du Midi » accusent les producteurs et négociants en
sucre de frauder la marchandise, prônent le vin naturel fabriqué sans sucre
et accusent le gouvernement de les couvrir par des lois.
25
XIXe et Début XXe crise du phylloxera et révolte de 1907
26. .Après 700 000 personnes à
Montpellier, 150 000 à
Beziers, 100 000 à
Narbonne170 000 à
Perpignan, des morts et
des blessés « le Tigre »
fini par plier.
La révolte restera gravée dans
la mémoire française. Des
cartes postales sont
éditées pour commémorer
l’évènement.
26
Marcellin Albert et les 87 « fous » d’Argelliers
soulèvent le petit peuple des vignerons, propose
d’abolir la Loi sur les vins de sucre et de surtaxer
les sucres.
Début XXe révolte de 1907
27. 27
De nouvelles unités de production, les caves coopératives vont permettre aux vignerons
de réguler une production extensive en fédérant leurs efforts. Ces caves sont les
héritières de la révolte de 1907, elles sont le témoin d’une solidarité autour d’un produit.
Forteresses des vignerons, symbole de la convergence des gestes et des savoir-faire,
ces caves « cathédrales » dominent le paysage. Elément majeur et identitaire du
patrimoine languedocien, elles sont aujourd’hui menacées voir détruites.
Le Ministère de la Culture a initié le Label patrimoine du XXe s. en France.
Sur 10 caves classées au patrimoine sur le GARD 6 sont dans le Pays Vidourle
Camargue : Gallician, Vergèze, Aigues-Vives Souvignargues, Aubais, St Théodorit aussi
inscrite MH.
Début XXe Renouveau création des caves Coopératives
28. Du choc Pétrolier à nos jours
Les années 1970 ont été un véritable clivage dans la société ouvrant les portes
du monde d’aujourd’hui.
Fermeture des usines et des mines entraînant la baisse massive de la
consommation
Ouverture de la concurrence étrangère, Algérie, Amérique latine… Le vin de bas
de gamme n’est plus concurrentiel et de nouveau un marasme s’installe mais de
courte durée.
Reprenant 27 siècles de geste les vignerons du Languedoc arrivent
immédiatement à refaire du vin de grande qualité, inventif et créatif avec de
nouveaux cépages sur des terroirs ancestraux dont les secrets leur sont
transmis de génération en génération.
Il s’en suit une requalification du vignoble. Arrachage et plantations de cépages
améliorateurs.
La création des appellations du Languedoc viendra couronner ce travail de
qualité en créant les cadres nécessaires à son maintien.
.